Chapitre 284 : Séjour en Enfer

ShiroiRyu
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Chapitre 284 : Séjour en Enfer

« C’est donc lui ? L’est pas vraiment impressionnant… »

« Ouais ben méfies-toi au cas où… On ne sait pas du tout pourquoi il est ici et pour que la chasseuse de primes ait le béguin pour lui, moi je préfère rester sur mes gardes. »

« Tsss ! Bande de tafioles ! Je vais vous montrer comment ça marche ici ! »

Une créature mesurant plus de deux mètres de hauteur, à l’aspect saurien, couverte d’écailles vertes avec une longue queue, se leva de la table où il déjeunait avec d’autres prisonniers. Il se dirigea vers une table où le jeune homme aux cheveux blancs mangeait tranquillement, ses yeux fermés. Sans aucune crainte, la créature s’installa en face de lui avant de remarquer quelque chose en prenant la parole d’une voix étonnée :

« Mais t’es aveugle ?! Comment t’as réussi à te foutre dans cette prison ? »

« Ah… Je ne suis pas totalement aveugle. » dit le jeune homme en ouvrant ses yeux, laissant paraître ses deux pupilles entièrement bleues alors que le reptile humanoïde restait surpris. Orion reprit aussitôt d’une voix calme : « Je vois certaines choses que les autres ne peuvent pas voir mais disons que dans votre cas, je ne vous vois pas… »

« C’est clairement louche comme histoire. Donc si je te cogne, tu… »

« Ne pourra pas l’éviter… Je ne le verrais même pas venir, c’est bien ça. »

« Et tu sais ce qui se passe autour de toi ou alors t’en as aucune idée ? »

« Si je n’ai pas été dérangé depuis mon arrivée, c’est que je n’étais pas intéressant. Néanmoins, depuis que ma femme est arrivée pour me rendre visite, le comportement des prisonniers a complètement changé, j’estime donc que vous savez tous que Samus Astrum est ma femme et donc que je vais souffrir. »

« … … … T’es sacrément malin. Mouais, enfin, y a même pas besoin de te prévenir en fin de compte. Bon ben, mange bien car c’est peut-être la dernière fois que tu pourras avaler correctement. » répondit l’être saurien en se relevant de la table.

« A toi aussi… » dit le jeune homme sans pour autant se soucier de ce qui allait se passer avec lui. Le saurien retourna à sa table précédente, quelques prisonniers l’interrogeant :

« Alors ? Qu’est-ce que ça donne ? Il a l’air encore en entier d’après ce que l’on voit. »

« Je m’attaque pas aux aveugles ou à toute personne étant handicapée physiquement. Si vous voulez l’emmerder, vous le ferez sans moi. »

« Oh… Il est donc aveugle… On ne dirait pas lorsqu’on le voit marcher comme ça. Et c’est bien le mari de Samus alors ? De cette foutue chasseuse ? »

« C’est ça ouais. Il n’a pas nié du tout. Par contre, faites gaffe à vous, il est plus malin qu’il en a l’air. Il sait parfaitement ce qui va se passer maintenant qu’on sait qui il est. »

Tiens donc… Cela allait être intéressant à savoir. Peu à peu, le message se transmettait de prisonnier en prisonnier mais les soldats n’étaient pas dupes pour autant. Lorsque l’heure du déjeuner fut terminée, le jeune homme aux cheveux blancs fut entouré par quelques soldats alors que les prisonniers émettaient un certain grognement.

« Mieux vaut que tu reste ici pour aujourd’hui, Orion. Mesure de sécurité. »

« Je sais parfaitement ce qui se passe… Je ne suis pas stupide. »

« Oui, on s’en doute, t’as ressenti l’atmosphère autour de toi. Tu n’es pas très apprécié et encore moins depuis qu’ils savent que tu es le mari de Samus. »

« Les aléas de la célébrité, héhéhé ! » vint-il dire en rigolant.

« On va quand même accroître un peu la surveillance de ton côté au cas où. »

Oui, ils faisaient ce qu’ils avaient à faire. Aucun souci pour lui de toute façon ! Les soldats partirent alors qu’il se couchait sur son lit. Rester pendant des heures à ne rien faire… Cela allait grandement l’ennuyer. Il allait s’occuper comme il le faisait depuis qu’il était ici… Ses deux mains posées sur le sol, il commença à faire des pompes.

« Ah… Si on m’avait dit qu’un jour, je ferais des pompes pour passer le temps. »

Subitement, toute la pièce s’était mise à trembler, le faisant tomber sur le sol. Qu’est-ce qui s’était passé ?! Plusieurs cris fusèrent dans tout les sens alors qu’il entendait :

« Comment est-ce qu’il s’est libéré de son paralyseur d’ailes ?! »

« On s’en fout ! Vas vérifier que le prisonnier n’a rien ! »

Oui, oui ! C’était sûr ! La porte s’ouvrit à la volée, le jeune homme aux cheveux blancs se relevant sans égratignure alors qu’il entendait la voix d’un soldat qui s’adressait à lui :

« Ca va ?! Tu n’as pas été blessé ?! Dis-le nous tout de suite au cas où ! »

« Non, non… Ca va… Mais on peut me dire ce qui s’est passé ? J’ai pas l’habitude d’être aussi secoué que ça… Même quand je suis en prison. » murmura t-il avec lenteur en passant une main derrière son crâne. Le soldat reprit aussitôt la parole d’un air légèrement nerveux :

« L’un des prisonniers a brisé son paralyseur d’ailes. Comme tu t’en doutes, certains sont capables de voler mais pour éviter les problèmes, on leur installe un objet qui les empêcher de décoller dans les airs. Visiblement, celui-ci a lâché et donc le prisonnier a décidé de te rendre une petite visite… et de t’envoyer un rocher… »

« Heureusement que les murs sont assez solides. » ironisa le jeune homme bien qu’il souriait.

«  Bien entendu, ce prisonnier va passer un sale quart d’heure. On sait très bien que t’es pas là pour causer des ennuis donc bon… Essaye de te reposer, on va éviter que quelqu’un ne vienne poser de nouveaux problèmes. » vint dire le soldat avant de quitter la pièce.

« Ah… Comme si ils allaient s’arrêter à ça maintenant… Ils sont bien naïfs… »

Il venait de se relever, se dirigeant vers sa fenêtre bien qu’il ne pouvait rien voir. Il savait parfaitement ce que tout ça voulait dire… Il aurait aimé avoir Samus auprès de lui… Oui… Car tout cela n’allait qu’être le début des ennuis.

Dès le lendemain matin, il se retrouva tête la première sur le sol alors qu’il venait de trébucher accidentellement par l’un de ses camarades. Lorsqu’il se releva, ce fut pour se retrouver à nouveau au sol, des rires fusant un peu partout alors qu’il ne disait rien du tout.

« Dispersez-vous d’autour de lui, c’est bien clair ?! »

« Oui, messieurs ! C’est ce que l’on fait ! » vint dire la plupart des prisonniers en chœur.

Ce n’était pas très grave… Ah… De toute façon, il ne pouvait rien faire. Il n’allait pas utiliser le phazon contre eux… Et il n’avait plus son armure. Ah… C’était vraiment très mal barré…

« Orion ? Tu peux te relever ? Je vous ai dit de vous disperser ! Vous êtes sourds ?! »

« C’est bon… C’est bon. Qu’est-ce que l’on doit faire aujourd’hui ? »

Sûrement casser des cailloux comme il devait s’en douter. Malheureusement pour lui, ce fut bien le cas et tandis que les soldats tendaient des pioches à tout le monde, lui-même fut emmené dans un coin où les autres étaient interdits de se positionner.

« Je n’aime pas être isolé… J’ai l’impression d’être différent des autres. »

« C’est ça ou alors, on ne te garantie pas ta survie, Orion. » répondit l’un des soldats aussitôt.

« Ca ne fait rien. Si je ne m’habitue pas tout de suite à ce mode de vie, alors je ne m’y habituerai jamais. Est-ce que vous pouvez m’y emmener. »

« Comme tu le désires… Mais tu préviendras Samus que tu es le seul responsable de cela. »

Oui… Il le ferait… s’il en sortait vivant… Comme il le désirait, il fut emmené auprès des autres, plusieurs têtes se tournant vers lui, d’autres souriant. Soit c’était du cran… et du courage… Soit c’était de la folie Il valait mieux parier sur le second.

« Ben alors… On vient quand même nous rendre une petite visite ? »

« Ouais… C’est sympathique de ta part ! Aussi sympa que ta femme ! Tu sais que c’est grâce à elle qu’on est là-dedans ? »

« Je le sais parfaitement… On en a déjà parlé lorsque je fus emmené. »

« Et pourquoi est-ce que tu es ici mon gars ? Ta femme t’a jeté et puni ? »

« Si vous voulez bien vous taire… On ferait mieux de piocher… Les pierres ne vont pas se briser toutes seules malheureusement. » répondit-il d’une voix calme.

« Toi, tu fais un peu trop le malin ! Si t’aimes les cailloux, BOUFFE-EN ALORS ! »

L’un des prisonniers, une sorte de gigantesque humanoïde à deux têtes , obèse et mesurant plus de trois mètres de hauteur, vint subitement lui prendre la tête par derrière avant de venir l’éclater contre une pierre, du sang giclant sur le sol alors que déjà, les prisonniers entouraient les deux… combattants.

« DISPERSEZ-VOUS ! C’est un ordre ! DISPERSEZ-VOUS ! »

« Eclate-le ! ECLATE-LE ! Fais-lui sa fête à ce connard ! Fait que sa tête explose ! »

« Ramenez les fusées ! On va les éblouir et les aveugler ! »

C’était déjà un sacré bordel et ça ne faisait qu’une journée qu’il était véritablement ancré dans la prison. L’être à deux têtes avait relâché la sienne, lui permettant de se battre en position de combat bien qu’il n’était qu’un gringalet. De plus, il ne voyait pas du tout où il se trouvait et c’était plus que problématique. Tout de suite, un poing faisant la taille de sa tête vint le frapper au ventre, le faisant dégobiller sur le sol.

« HAHAHA ! Il ne l’a même pas vu venir celle-là ! Il est vraiment aveugle ce type ! »

« Et bien alors ?! T’es pas motivé pour te battre ?! Peut-être qu’en te prenant une pioche dans la tête, tu seras un peu plus… ouvert à la baston ! »

« Je n’ai pas envie de me battre, oui… Mais si vous m’y forcez… »

Il s’était mis à courir droit devant lui, s’étant servit de son ouïe pour se repérer avant de sentir quelque chose… Le vent… Un peu comme s’il venait de louper sa cible. Soudainement, son corps fut soulevé avec aisance alors que l’être reprenait :

« HAHAHAHA ! Espèce d’imbécile ! Même avec ma taille, tu n’arrives pas à me toucher ! Je ne vois même pas pourquoi tu es dans cette prison ! »

« BRISE-LUI LES CÔTES ! BRISE-LUI LES CÔTES ! »

« C’est ce que je vais faire ouais ! IL NE VA PAS EN REVENIR ! »

« Tu ferais mieux de le relâcher… Sinon, il se pourrait que la chasseuse vienne personnellement dans la prison te régler ton compte. »

La chasseuse ? AH ! Il jeta au sol le jeune homme, celui-ci se relevant avec difficultés alors qu’il avait reconnu la voix. C’était celle du saurien… non ? Enfin, il ne l’avait pas réellement vu… Mais c’était celle qui s’était adressée à lui à la cantine non ? Et voilà qu’il entendait à nouveau celle de l’être à deux têtes.

« Ah ouais ?! Et qu’est-ce que cette chienne pourra faire ?! Elle sera entourée par plusieurs milliers de prisonniers ! Elle sera morte avant même de pouvoir savoir qui a fait ça à son petit humain adoré ! Maintenant, dégage car toi et tes principes d’honneur, t’as rien à foutre dans cette baston ! On va en terminer, saleté d’humain ! »

« Vous avez ramené les fusées ?! Utilisez-les maintenant ! »
L’un des soldats venait de s’écrier avec énervement alors que déjà, cinq autres pointaient d’imposants fusils en direction du ciel. Quelques instants plus tard, des projectiles furent envoyés dans le ciel, de violentes lumières apparaissant et aveuglant tout le monde.

« ARGGGGGLLLLL ! C’est… C’est quoi… ce… »

Le sol s’était mis à trembler, comme si quelque chose d’imposant venait de tomber alors que les lumières s’atténuaient peu à peu. Lorsque les soldats repoussèrent les prisonniers, ce fut pour voir le corps de l’être à deux têtes… mort au sol. Son ventre avait été complètement ouvert par quelque chose d’inconnu tandis que ses tripes en sortaient ainsi qu’une flaque de sang. Les prisonniers reculèrent les uns après les autres alors que les soldats criaient :

« DISPERSEZ-VOUS ! DISPERSEZ-VOUS ! »

« Merde ! Il est mort ! Qu’est-ce qui s’est passé ici ?! »

« C’est lui ! C’est l’humain qui a fait ça ! J’en suis sûr et certain ! » hurla une voix, puis une autre et une autre tandis que de plus en plus de soldats se ramenaient pour éloigner les prisonniers. Le jeune homme aux cheveux blancs était parfaitement immobile.

« Il y a quoi ? On peut m’expliquer ? Pourquoi tout le monde crie ? Il y a un mort ? Où ça ? Quelqu’un peut m’expliquer ? »

« Suis-nous Orion ! Mais avant, on doit faire une vérification. » dit l’un des soldats en l’étudiant de haut en bas et de gauche à droite. Aucune trace de sang… Rien du tout…

« On ne sait pas comment il l’a fait mais on sait que c’est lui ! ON VA LE BUTER ! VOUS AVEZ ENTENDU ?! ON VA LE BUTER ! »

Il valait mieux qu’il les suive. Il fut emmené dans sa chambre, enfermé à double tour tandis que la fenêtre était verrouillée elle aussi. Oui, il était dans sa chambre mais complètement close. Une mesure de précaution pour éviter de se faire trucider d’un côté ou de l’autre… La sécurité était là… mais il fallait trouver une explication à ce cadavre.

« Ah… Mais c’est quoi… ce bordel… Vraiment… »

Il n’avait rien compris mais tout ce qu’on avait bien voulut lui dire, c’est que l’être à deux têtes était mort… avec les entrailles sortant de son corps. La raison ? On ne le savait pas mais personne n’avait de sang sur les mains. Tout le monde avait pensé à lui mais il n’avait aucune armure, ni rien pour se défendre.

« Bah… De toute façon… Je demanderai à Samus quand elle reviendra… »

Ah… Samus… Elle était à l’origine de ce problème mais était-elle vraiment responsable dans tout ça ? Pas le moins du monde. Ah… Il allait penser à elle… Mais pas de cette manière dégueulasse… Il valait mieux ne pas y penser ainsi… Et puis, bizarrement, il ne se sentait pas de cette humeur… Ah… C’était une drôle de journée dans cette prison.

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