Chapitre 289 : Pulsions

« Orion… Si tu vas mieux, que dirais-tu d’un duel ? »

« Slifor, je suis majoritairement aveugle, je n’ai pas de muscles et j’ai simplement mon intelligence pour me battre. J’ai sincèrement peu envie d’en arriver là. »

« Tu n’as pas remarqué que cela fait déjà plus de deux semaines que tu sembles reprendre… une vie… normale dans cette prison ? Et que cela fait plus d’un mois que tu es ici ? »

« Si… Je compte les jours, les uns après les autres pour ne pas oublier. »

Et cela faisait exactement un mois que Samus n’était pas venue lui dire bonjour… ou prendre de ses nouvelles. Il avait eut le droit à la visite des soldats comme Rock… Ils n’avaient pas menti, ils étaient vraiment inquiets et tristes de ce qui s’était passé. Ils se sentaient responsables de tout ça n’est-ce pas ? Mais ce n’était pas de leur faute ! Combien de fois il allait devoir leur répéter cela ? PFFFF ! Mais de l’autre côté, il se demandait où se trouvait Samus… Il était quand même un peu inquiet pour elle…

« Au passage, les soldats se posent de plus en plus de questions sur toi. »

« Hum ? Et pourquoi cela ? Je ne crois pas avoir fait quelque chose de mal. Ca m’étonne quand même un peu… Tu as une idée de la raison qui les pousse à penser ainsi ? »

« Au sujet des morts qui se font de plus en plus présentes, de jour en jour. »

Ah… Cela ? Ce n’était pas de sa faute si les prisonniers indésirables mourraient peu à peu… Le nombre décroissait et à part Slifor, personne n’osait s’approcher de lui… Sauf ceux qui voulaient espérer mourir le lendemain. Oui… Il donnait une étrange impression à ceux autour de lui… Héhéhé…

« Tu trouves cela amusant ? Pourtant, nul ne sait comment tu fais pour les tuer. »

« Est-ce que tu penses sincèrement que c’est moi qui les tue ? Comment le pourrais-je ? Et surtout, pourquoi le ferais-je ? Je ne veux pas que Samus croit qu’elle a épousé un criminel. Je ne suis pas comme ça et je ne le serais jamais… Mon but n’est pas de tuer mais de sauver… Et je veux simplement que le temps passe plus rapidement pour que je puisse tenter d’aller secourir ma petite sœur, voilà tout. »

« Soit… Je ne t’embêterai plus avec mes paroles. J’en suis désolé. »

« Tu n’as pas à l’être. Il n’y a aucun souci à avoir quelques doutes sur ma … »

« ORIONNNNNNNNN ! CREVE SALE CHIEN ! »

Un prisonnier s’était levé de sa table, un couteau à la main pour courir vers le jeune homme. Les soldats n’eurent pas le temps de réagir que déjà le prisonnier était à la portée d’Orion, celui-ci lui tournant le dos. Pourtant, sans aucun souci, le jeune homme se glissa sur le côté, le prisonnier tombant en avant… avant de se planter son arme dans sa tête ? Un accident ! Ce n’était qu’un simple accident ! Slifor l’avait bien vu de ses propres yeux.

« Mais merde ! Qu’est-ce qui s’est passé ici ? »

« Je l’ai vu personnellement. Le prisonnier a essayé de l’attaquer, Orion a bougé sur le côté et le prisonnier s’est planté lui-même le couteau dans le crâne. Vous pourrez observer les caméras, vous en aurez la preuve formelle. »

« Ce n’est même plus une prison mais une véritable jungle ici. » dit le soldat en emmenant le cadavre du prisonnier loin d’Orion et de Slifor.

Un démon… C’était un véritable démon… Même sans rien faire, il apportait le malheur à ceux qui essayaient de s’en prendre à lui. De plus, il ne permettait à personne d’essayer de se rapprocher de lui… Les faux-semblants ne marchaient pas. A part Slifor, personne n’arriverait à se considérer comme son ami.

« Hum ? Tu ne serais pas un peu soulagé d’être du bon côté ? Cela peut se percevoir. »

« Si tu parles du bon côté des évènements, je n’ai rien fait pour mériter cela. Néanmoins, le fait que tu parles de ceci de cette manière impliquerait que tu en sois responsable d’une façon ou d’une autre. Est-ce ainsi ou non ? »

« Nullement, je ne fais que constater. De toute façon, je sais très bien que tu n’es pas là pour te mettre en sécurité par rapport à ma personne. Dès le moment où je suis arrivé, enfin… Non… Tu fais cela avec tous les nouveaux, n’est-ce pas ? »

« C’est ainsi que je suis avec tout le monde. C’est même cela qui causait des problèmes avec les pirates de l’espace. » dit-il d’une voix neutre.

« Pour ma part, je n’en vois pas. Tu es libre d’être ce que tu es. Mais quand même… Samus t’a laissé en vie… C’est que tu n’étais pas aussi belliqueux que les autres. »

« Je tuais quand même tout ceux qui ne faisaient pas le poids face à moi. Je ne suis pas un ange. Seuls ceux qui m’ont permis d’atteindre l’exaltation en combat ont réussi à survivre après l’un de mes combats. Samus Ara… Astrum maintenant est la seule à avoir réussi à me battre. C’est l’une des raisons qui me pousse à vouloir t’affronter. La chasseuse de primes ne doit pas être tombée amoureuse facilement avec toi. »

« Hahahaha ! Si tu savais tous les problèmes que je lui ai causés à ma pauvre Samus, tu ne t’en remettrais pas. Elle a dût batailler pendant pas mal de temps avant de réussir à me faire accepter mes sentiments envers elle… »

Ah… Voilà qu’il était légèrement emprunt de nostalgie… Peu à peu, le temps s’écoulait mais il n’oubliait jamais sa rencontre avec Samus… Il n’oubliait jamais les moments entre eux… Il n’oubliait jamais… qu’un jour… Il aimerait réellement vivre avec elle, tous les deux ensembles… Et amoureux ? Bien entendu. Mais il pensait sérieusement et sincèrement à ce qu’ils ne soient plus dérangés par Orié. Elle devait comprendre qu’elle n’avait pas à s’immiscer dans son mariage avec Samus. Elle était sa jeune sœur… Et elle devait aller vivre ailleurs. Ils avaient besoin de réellement se sentir en couple et mariés… Or, lui-même, au fond de son cœur, il ne s’était jamais senti autant en couple avec Samus… qu’avant sa déclaration à la jeune femme, largement avant même. Du genre, quand ils se disputaient.

« Orion ? Orion ? Tu m’entends ? Tu rêvasses ? »

« Hein ? Euh… Oui… On dirait bien. Nous allons déposer les plateaux ? »

Il disait cela avec un petit sourire alors que le reptile humanoïde hochait la tête, se levant avec lui. Ils allaient encore avoir une sacrée journée… Encore une journée où il allait risquer sa vie… Sauf que comme d’habitude, cela allait se faire dans l’ombre… Ils n’osaient plus s’en prendre à lui de front. Et puis… Ils n’osaient pas à s’en prendre à Slifor… Il avait été formel une seule fois : Quiconque touchait l’ancien pirate aurait affaire à lui. D’abord, ils s’étaient amusés à vouloir bastonner le reptile qui n’avait rien put faire, trop nombreux face à lui… Puis ensuite ? Ils étaient morts. Cela n’avait été qu’une simple menace, pourtant, il sentait peu à peu que c’était lui le responsable… Mais le problème, c’est qu’il ne savait pas comment… Et c’était plus que gênant.

« ORION ! ATTENTION ! Y a un rocher ! »

Hein ? Il ne remarquait rien mais il avait entendu du bruit… Puis il s’était fait projeté en avant alors qu’il entendait un bruit… comme quelque chose qui tombait… de lourd… très lourd. Lorsqu’il se retourna alors que ses yeux redevenaient normaux, ce fut pour voir … le corps de Slifor écrasé par un rocher ?

« … … … … … Slifor ? »

L’ancien pirate faisait un petit mouvement de la patte droite, celle-ci étant ensanglantée comme le reste du corps alors que des murmures se faisaient entendre. Déjà, les soldats arrivaient, essayant de pousser la pierre.

« Tssss ! Encore loupé ! Il me gonfle ce type ! Toujours collé aux basques d’Orion ! Au moins, ce moucheron ne nous causera plus de problèmes. »

Hum ? Il pencha sa tête sur le côté, se tournant peu à peu vers la créature recouverte de fourrure… Oh… C’était Rastan… Le soi-disant chef souterrain de cette prison… et qui n’aimait pas qu’on empiète sur ses platebandes, n’est-ce pas ? Il avait appris peu à peu son nom alors que ses hommes de main disparaissaient les uns après les autres.

« Rastan ? C’est toi qui a fait ça à Slifor ? »

« Hum ? De quoi est-ce que tu parles ? Ah ! Ce rocher ? Pourquoi est-ce que je ferais ça ? Je ne préoccupe pas du menu-fretin, héhéhé. »

« Soit… Ca doit donc être l’un de tes compagnons. Si je lui mets la main dessus, je pense que je lui ferais pareil qu’à ce rocher. Poussez-vous. »

Il avait dit cela sur un ton neutre alors que ses yeux devenaient complètement verts. Utiliser… le phazon de base… A force, il n’y pensait jamais réellement… Mais c’était par là qu’il aurait dût commencer avant de voir plus loin. Les soldats reculèrent tandis qu’il posait son pied sur la base du rocher, le soulevant comme si rien n’était avant de le réceptionner d’une main.

« Vous pourriez l’emmener le plus rapidement à l’infirmerie ? S’il vous plaît. »

« Oui… Oui… Bien entendu, Orion. » dit l’un des soldats alors que quatre d’entre eux venaient déjà prendre Slifor. Le reptile était dans un piteux état mais avec la cuve, il serait vite remis sur place.

Tous les prisonniers s’étaient arrêtés de travailler avec leurs pioches tandis qu’il continuait à garder le rocher au-dessus de lui d’une main. Avec lenteur, il se tourna vers l’être couvert de fourrure, le regardant longuement tout en souriant :

« Est-ce que je devrais t’envoyer ce rocher ? Il y a peu de chances que tu t’en sortes non ? »

D’un geste machinal, le rocher quitta sa main alors qu’il venait de la balancer en avant. Alors que le rocher venait atterrir près de Rastan et de ses subordonnées, un prisonnier tenta aussitôt d’en profiter pour planter une pioche dans le dos du jeune homme. Pourtant, celui-ci ne semblait pas souffrir le moins du monde, ses yeux étant devenus complètement rouge.

« Je suis vraiment stupide… Vraiment… J’aurais dût le montrer tout de suite au lieu d’attendre. Vous voulez savoir pourquoi j’ai été emmené en prison ? »

Il s’adressait avec un petit amusement vers les prisonniers et les soldats alors que la pioche se retirait de son dos. Là où il était blessé, la blessure se refermait aussitôt.

« Je pense que la majorité d’entre vous n’en ont jamais entendu parler. J’ai en moi ce qui a été responsable de la mort de toute l’espèce dranienne… Je vous laisse découvrir par vous-même ce que cela veut dire. Ah… Une simple mesure de précaution : Prenez vous en encore une fois à Slifor et je n’hésiterai pas à vous faire disparaître de mes propres mains. »

Il venait clairement de les menacer… Les uns comme les autres… Et l’aura qui se dégageait de son corps était clairement néfaste et malveillante. Il s’apprêtait déjà partir mais l’un des soldats s’approcha de lui, lui annonçant :

« Samus est de retour. Elle veut impérativement te parler, Orion. »

« Sa… Samus… ENFIN ! Elle se trouve où ? Elle m’attend dans ma chambre ?! »

Un grand sourire vint illuminer son visage alors que le soldat hochait la tête d’un air positif. Samus ! UN MOIS ! TOUT UN MOIS ! BORDEL ! Ca faisait du temps ! Et puis, pour ça, elle avait sûrement eut des nouvelles d’Orié non ? Cela allait être une bonne journée. Alors qu’il se mettait à courir, ses yeux redevenus complètement bleus, il s’arrêta subitement.

« Hum… Un dernier point… J’allais oublier de le signaler : Rastan. Prépare-toi à perdre ton poste. Je vais tout faire pour t’éjecter de ce siège que tu t’es installé. »

« Sale petit enfoiré… Je vais te faire regretter ces paroles ! »

Qu’importe ce que Rastan venait de dire, il était maintenant mis au courant… Et les prisonniers aussi… Ils allaient devoir choisir leur camp… Les soldats allaient se méfier de plus en plus du jeune homme à cette allure. Si il commençait à créer des problèmes de son plein gré, cela n’allait pas arranger les choses. Il ne voulait quand même pas alourdir sa peine non ? Il signala que non, annonçant que c’était tout simplement pour énerver Rastan.

« Samus… Samus… SAMUSSSSSSSSSS ! »

Il venait de hurler de toutes ses forces alors qu’il se jetait au cou de la jeune femme aux cheveux blonds, enfouissant sa tête dans sa poitrine moulée de bleu.

« Hey… HEY ! Orion ! Calme… Calme-toi ! »

Elle disait cela mais elle n’en pensait pas moins. Elle était au moins aussi contente que lui à ce sujet… Ah… Le jeune homme lui avait terriblement manqué… Mais au final, ça n’aurait pas dût être l’inverse ? Elle qui saute dans ses bras ? Elle n’arrivait pas à s’en empêcher… Mais … elle était si heureuse de le revoir.

« … Orion … C’est bon, n’en profite pas. Tu m’as l’air en pleine forme. »

« Ca fait un mois ! UN MOIS ! Tu comprends ?! Un mois que tu ne m’as pas donné de nouvelle ! Tu crois que j’ai l’air en pleine forme ? Vraiment ? C’est ça ce que tu crois ? »

« Hum… Par rapport à il y a quelques semaines… Ce que les soldats m’ont dit… Je dirais que oui… Enfin… Tu vas bien et c’est tant mieux. »

« Je n’allais pas bien du tout… Pas bien du tout… Samus… »

Il s’était arrêté dans sa joie pour venir se loger tout contre elle. Non… Cela avait été un mois difficile, très difficile même. Mais bon… Maintenant, il était terminé… Et elle était là.

« Ca fait vraiment du bien… de te revoir… »

« Il paraitrait qu’il y a eut pas mal de morts dans cette prison dernièrement. Orion, dis-moi la vérité, est-ce que c’est toi qui as fait ça ? »

« Non ! Comment est-ce que j’aurais pût ! Pourquoi est-ce que tout le monde pense ça ? Ce n’est pas de ma faute si toutes ces personnes meurent les unes après les autres parce qu’elles me cherchent ! Aujourd’hui, c’était la première fois que j’ai utilisé mon phazon pour protéger Slifor. » dit-il avec un peu d’entrain.

« Ton phazon ? ORION ! Arrête de l’utiliser ! »

« Non, non… Tu ne comprends pas… Je commence à savoir pourquoi je perdais le contrôle…Car je n’ai jamais appris à l’utiliser normalement ! Mais là, je n’ai fait qu’utiliser le phazon rouge et le phazon vert… Aucun problème ! »

« … … … … … Orion, je ne suis pas convaincue du tout. »

« Fais-moi confiance, Samus. Pour régler ce problème, il n’y a pas cinquante mille solutions. Tu veux plutôt me dire pourquoi tu es là ? »

AH ! Oui ! Pourquoi elle était là ? Ah… C’est vrai qu’elle était quand même partie pendant un mois. Elle ne s’était pas tournée les pouces pendant ce temps, n’est-ce pas ? Elle le regarda longuement, un petit sourire aux lèvres Oui… Elle allait tout lui dire.