Chapitre 1 : Aux frontières de feu

ShiroiRyu
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Première partie : Dans le royaume des flammes

Chapitre 1 : Aux frontières de feu

« Tiens donc, Tery Vanian ! »

« Maréchale Nali… Heureux de vous revoir… Enfin… Je crois. »

Le jeune homme aux cheveux bruns fit le salut militaire alors que la femme à l’armure de plaques noires se retrouvait sur un cheval recouvert lui-même par des morceaux de métal noir. Impressionnant… Ce fut la première chose qu’il pensa. Dire que les chariots avaient été arrêtés… par elle ? Et par plusieurs soldats qui accompagnaient la maréchale à cheval.

« Que tous les chariots nous accompagnent, nous sommes proches de la frontière d’Honoros ! » s’écria la maréchale alors qu’elle tirait son cheval pour lui faire quitter l’arrière du chariot dans lequel se trouvait le jeune homme.

Bon ben… Au moins, il y avait une bonne nouvelle non ? Ils étaient bientôt arrivés dans le royaume d’Honoros. Donc il allait pouvoir enfin quitter ce fichu chariot qui lui donnait bien trop la nausée. Mais bon… Il ne savait pas non plus ce qui allait l’attendre. La maréchale étant au courant qu’il était là… Cela risquait de chauffer pour son grade et non pas seulement à cause de la hausse de température qu’il y allait avoir.

« Ah… Bon… Je devrai me calmer et attendre, je pense, non ? »

« C’est la meilleure solution à faire, mon gars. De toute façon, on doit en avoir pour au moins encore quelques heures. Mais la maréchale a l’air de te connaître. T’es du genre héros de guerre ou fouteur de troubles ? » demanda le soldat qui venait de lui répondre.

« Disons que la maréchale Nali sait quelques petites choses sur moi et donc qu’elle me tient dans la paume de sa main. Y a rien de plus ! »

« D’accord, donc t’es dans la catégorie des bordéliques dont on doit se méfier. » termina le soldat pour la conversation alors que Tery haussait les épaules en souriant.

Bordélique ? Ce n’était pas vraiment le terme qu’il aurait utilisé pour se définir mais pourquoi pas ? Ce n’était pas forcément une mauvaise chose. Au moins, ça lui donnait une allure ou une forme qu’il ne niait pas. Mais bon… Il devait aller questionner la maréchale dès qu’il le pourrait. Il avait plusieurs choses à lui demander… comme cette personne au masque noire. Elle devait sûrement être au courant de tout ça.

« Ah… Vraiment… J’aimerai vraiment ne pas être un imbécile. »

« Ca, c’est plus dur à faire qu’à dire, mon gars. » lui répondit un autre soldat alors que des rires fusaient dans le chariot.

Sincèrement… Il devait arrêter de parler à voix haute, il se rendait ridicule à force. Il regarda les autres soldats puis les chevaux du chariot derrière eux. Ah… Ces chevaux ressemblaient à ceux qu’il avait déjà vus à Midès… Bicéphales… Mais bon, c’était surtout le décor autour des chariots qui était le plus intéressant. Il y avait de moins en moins de verdure, plus de pierres et de rochers, comme pour montrer le contraste entre les deux royaumes.

Les minutes passèrent, puis les heures et enfin, le chariot s’arrêta comme les autres. Ils étaient arrivés à un campement, un ensemble de tentes en toile noire, des tentes dont la toile semblait assez spéciale… Lorsqu’il s’en approcha d’une, l’un des soldats alla lui dire qu’elles étaient ignifugées, une simple mesure de sécurité si ceux qu’ils affrontaient décidaient d’utiliser les flammes.

« Ah… Et nous sommes combien au total ? » demanda le jeune homme.

« AHHH ! Mon bras ! JE SOUFFRE ! CA BRÛLE ! »

« Arrête de crier, ça ne s’arrangera pas de toute façon ! »

Hum ? Il détourna le regard vers deux soldats, l’un soutenant l’autre par le bras gauche. Celui de droit était entièrement calciné et ne ressemblait plus à grand-chose. Le soldat était en pleurs et serrait les dents… Hum… Il y avait peu de chances qu’il retrouve son bras en parfait état… malgré les soins que les médecins de guerre allaient lui donner. Il se retourna pour attendre la réponse du soldat qu’il avait interrogé, celui-ci lui disant :

« Je pense à cinq mille dans cet endroit. Mais enfin, nous sommes assez dispersés en ligne. Nous avons déjà dépassé la frontière d’Honoros. Il n’est pas difficile pour nous de les éliminer… mais ils font sacrément de dégâts sur nos troupes… et ils sont agiles… »

« Comment ça, ce n’est pas difficile de les éliminer ? »

« Arrête de poser des questions stupides, Tery et accompagne moi dans ma tente de commandement. » alla dire la maréchale Nali en le prenant par le col. Elle était arrivée derrière lui alors que les autres soldats étaient descendus les uns après les autres des chariots pour se diriger vers les tentes qui allaient leur être assignées.


WOW ! C’était brutal comme méthode ! Il se faisait complètement traîné par la femme en armure de plaques noires, les têtes se tournant vers lui sans qu’il ne réagisse. Il valait mieux ne pas la contrarier. Comme il était de dos, il ne remarqua pas où il était emmené mais il put voir quatre soldats armés de lances et recouvert d’une armure de mailles. Ah ? Des anciennes connaissances visiblement. Ils étaient surement ceux chargés de protéger la maréchale, ce n’était pas si rare. Il fut jeté violemment au sol alors qu’il voyait enfin la tente se refermer derrière eux. La voix de la maréchale se fit entendre à nouveau :

« Alors Tery… Tu vas me dire tout de suite qu’est-ce qui s’est passé avec toi ? Je veux parler du village de Leskar et de ce qui s’est déroulé… »

« Euh… Au sujet du médaillon ? Vous êtes sûre qu’on peut en parler ici ? »

« Tu n’as pas à t’inquiéter pour la sonorisation de cette tente. Elle est assez grande au point que personne d’autre à part moi ne puisse entendre cette conversation. Tu devrais plutôt t’inquiéter de ce que je risque de te faire… selon tes dires. Alors tu vas me raconter exactement ce qui s’est passé… Depuis que tu es arrivé dans le village jusqu’à la mort de la créature vivant dans les environs. »

Oups… Elle avait des doutes… et ce n’était pas des petits d’après l’allure qu’elle avait. Elle croisait les bras couverts de métal noir au niveau de sa poitrine. Maintenant qu’il la voyait, elle semblait légèrement plus grande que lui. Il se demandait à quoi elle ressemblait sous ce casque… Enfin non… Ce n’était pas son problème. Il avait déjà eu son lot de surprises avec les personnes qui camouflaient leur visage.

« Par où est-ce que je dois commencer ? Alors, j’ai rencontré ma mère… Elle avait perdu quand même quelques kilos, plus d’une vingtaine voir trentaine. »

« Tery… Il y a une chose que je ne supporte pas, c’est que l’on se moque de moi. » murmura la maréchale Nali en faisant craquer ses mains gantelées.

« Mais mais mais… Je ne plaisantais pas, maréchale ! C’est la vérité vraie ! » annonça t-il d’une voix légèrement tremblante.

« La vie de ta mère ne m’intéresse pas le moins du monde ! Je veux savoir ce qui s’est passé exactement pour que le médaillon ne soit pas entre nos mains ! Est-ce que tu as la mémoire courte et je dois te la rafraîchir ou alors tu penses qu’elle va te revenir ? »

« Je… Bon… Je ne rigolais pas… auparavant… C’est simplement que vous vouliez en détails ce qui s’était passé alors bon… Je vais tout vous dire. »

Il était obligé de parler d’Elen… mais pas de lui dire son nom… ou à quoi elle ressemblait ! Ca, c’était hors de question ! Alors, il commençait à raconter ce qui s’était passé : La première rencontre avec la personne au masque blanc, la poursuite qui s’en était découlée et toutes ces choses… Néanmoins, elle lui coupa la parole au beau milieu de son flot de phrases en faisant un geste de la main. Il était arrivé au moment où il avait décidé de laisser rejoindre la personne au masque blanc :

« Tu étais sûr et certain que ce n’était pas la même personne ? Tu avais l’air bien décidé quand tu l’as emmenée avec vous… »

« J’en suis sûr et certain ! Comment vous dire… Cette personne était celle qui m’a permis d’apprendre les armes et la magie… Sans elle, je ne me tiendrai pas devant vous car j’aurai été mort par un Gnomold… »

« Hum… D’accord… Et une question : Etait-ce la même personne si… »

« NON ! Pas du tout ! Oups… » murmura t-il en baissant la tête. Il venait de couper la parole à la maréchale Nali mais il décida de reprendre tout de suite :

« Sauf votre respect, maréchale… Ces deux êtres n’étaient pas une seule et même… personne. Pardonnez-moi de vous avoir coupé la parole. »

« Hum… Ca ne fait rien… Je ne tiendrai pas compte de cela… Donc continues ton récit. »

Bien, bien… Au moins, il avait réussi à échapper à cela. Maintenant, il pouvait continuer à parler de ce qui s’était passé ensuite. Il raconta comment ils avaient trouvé la zone où était localisée la créature posant des problèmes au village de Leskar et les renforts qui étaient arrivés après une semaine. Il semblait s’embrouiller puisqu’il avait omis de parler du masque noir qu’il avait sur son visage ainsi que la personne qui lui avait donné celui-ci. Enfin, la maréchale semblait l’écouter attentivement, hochant la tête plusieurs fois de suite jusqu’à ce qu’il décrive le combat.

« Hum… Est-ce que tu as remarqué quelque chose de différent, Tery ? Pendant ce combat. »

« Hum… Oui ! Ce masque noir… Il est magique n’est-ce pas ? Je n’ai eu aucune difficulté à me battre avec lui… En fait, non… Je me sentais terriblement puissant même… »

« C’est normal… Il développe les pouvoirs de ceux qui ont les lignes d’Alzar… et sont crées par les disciples de ce dernier… Comme il en est de même pour ceux porteurs de la ligne de la déesse Zélisia. Comment s’est passé le reste du combat ? »

« Et bien… Autant vous dire que ce n’était pas très joli, maréchale Nali. Il y a eu énormément de mort mais grâce à l’aide de l’Ombre comme je l’appelle et moi-même, nous avons réussi à terrasser ce monstre. Ensuite, j’ai demandé aux autres membres de l’armée de Midès de prendre de l’avance car je devais éviter qu’ils voient la véritable raison de ce combat. »

« Hum… Jusque là, tu as bien fait… Continue donc… »

Bien… Il avait encore une petite chance de s’en sortir vivant non ? Enfin… Ou presque quoi. Il aurait donné tout ce qu’il pouvait pour voir les yeux de la maréchale Nali mais il reprit la parole, cherchant pendant quelques instants ses mots avant de dire :

« Ce qui m’a étonné, c’est que l’Ombre connaissait aussi le fait qu’il y avait un médaillon ici. Je dois vous l’avouer : J’étais déjà au courant au sujet de ces médaillons… Car la première fois que l’Ombre m’a sauvé la vie, je fus emmené avec elle pour combattre une bande de gnomolds et elle a récupéré un autre médaillon. »

« Hum ? Et tu n’as pas posé de questions à ce sujet ? Comme l’utilité des médaillons ? »

« J’avoue que j’étais plus… sur le choc et le remerciement d’avoir été sauvé plutôt que sur le fait de poser des questions, sincèrement… Je dois continuer ? Alors, après cela, nous sommes remontés tous les deux et nous allions partir quand j’ai entendu un bruit provenant des alentours. Un bruit que je connaissais très bien… »

« Hum ? Et quel était ce bruit ? Un petit animal qui s’enfuyait ? » ironisa la femme à l’armure de plaques noires alors qu’il hochait la tête d’un air négatif.

« Non… C’était un bruit… Disons que … Dans le passé… J’ai déjà rencontré un Gnomold… bien plus puissant que les autres… Il se nomme Rokar… Et c’est lui qui gère les clans dans les environs de Leskar… Néanmoins, il n’a plus jamais attaqué ce village depuis toutes ces années. Il préfère que des gens imprudents aillent combattre ces hommes pour les dépouiller de tout ce qu’ils sont… »

« Rokar ? Hum… Pour me dire ce nom, cela prouve que tu ne mens pas. Ce n’est pas un nom que l’on peut inventer ou trouver dans les livres aussi facilement. Et quel est le rapport avec Rokar ? Tu voudrais me dire qu’il est venu jusque dans les alentours de ce trou, c’est cela ? » demanda la maréchale Nali alors qu’elle s’approchait de Tery.

Il hocha une nouvelle fois la tête avant de la baisser. Autant dire qu’il évitait de jouer le guignol en ce moment. Il se rappelait très bien la façon de faire de la maréchale si elle était en colère… Et autant dire que ce n’était pas forcément très joli à voir… ou à sentir. Il reprit la parole avec une légère lenteur comme pour terminer son récit :

« Mais avant qu’il n’arrive avec sa troupe de Gnomolds, j’ai envoyé le médaillon à l’Ombre et je lui ai dit de partir le plus rapidement possible. »

« En t’abandonnant ici ? Et tu as confié ce médaillon à quelqu’un dont tu ne connais rien ? »

« Je lui faisait complètement confiance ! Elle m’a sauvé ! Ca me paraissait normal ! Et contrairement à moi… Elle était bien plus forte… Alors autant se sacrifier… »

« Quelle notion stupide que le sacrifice… »

« Oui… Mais ça ne s’est pas passé comme prévu… Et lorsque je me suis retrouvé face à Rokar, celui-ci m’a tout simplement donné un coup de tête avant de me laisser au sol, au milieu des cadavres de Gnomolds et de soldats…  Bien entendu, il était accompagné d’une cinquantaine de Gnomolds ! »

« Tu veux me faire croire qu’ils t’ont laissé seul ? »

« C’est le cas pourtant, maréchale Nali ! Et ce n’est pas la première fois que Rokar m’a… laissé comme ça… » murmura le jeune homme en baissant la tête, légèrement gêné.

Hum… Cela semblait suspicieux mais ses paroles concordaient avec celles dont elle avait eu vent il y a une semaine de cela. Il avait bien été retrouvé au milieu des cadavres, une bosse sur le front. Hum… Bon… Elle avait obtenu ce qu’elle voulait en un sens. Elle fit un petit geste évasif de la main avant de dire :

« Je crois que j’ai eu tout ce que je voulais… Quand à cette personne que tu appelles Ombre… Ou l’Ombre… Qu’importe la façon dont tu l’appelles, dorénavant, je t’ordonne de la considérer comme une ennemie… Non pas une ennemie personnelle… mais une ennemie publique… Ce que tu as fait était digne du roi des imbéciles… Mais nous mettrons cela sur ton manque d’éducation flagrant… »

« Est-ce que je peux me retirer maintenant ? » demanda t-il d’une voix légèrement inquiète.

« Tu le peux… De toute façon, nous aurons d’autres discussions… toutes aussi importantes dans les prochains jours. Je n’oublierai surtout pas de t’appeler lorsqu’il sera nécessaire de t’utiliser… Au final, tu ne sers qu’à ça, n’est-ce pas ? »

« Euh… Je préfère éviter de vous contredire… et de vous demander pourquoi… »

Bien bien… Cela rentrait peu à peu dans sa tête mais il commençait à comprendre son rôle : Il n’était qu’un objet dans ses mains et c’était cela qu’il ne devait JAMAIS oublier. Elle lui fit un second geste de la main pour dire qu’il pouvait s’en aller. Il s’inclina légèrement, quittant la tente avant de pousser un profond soupir après quelques mètres de marche. Vraiment… Il était à nouveau avec la maréchale… Et ce n’était pas forcément la meilleure chose…

Il demanda où il était affecté au niveau des tentes, signalant son nom avant qu’on ne lui donne un lieu plutôt éloigné… Les tentes les moins… belles… Ah… Il n’osa pas demander pourquoi, comprenant parfaitement ce que cela voulait dire : Même ici, les nobles et les classes supérieures avaient le droit à un meilleur traitement. Ici, il n’était qu’un simple soldat d’après ce qu’il avait cru comprendre… Bah… Ce n’était pas dramatique. Pourquoi il pensait ainsi ? Car c’était la pure vérité… Il n’allait pas se compliquer la vie à chercher des noises encore une fois. Généralement, c’était l’inverse.
Il se dirigea vers sa tente, regardant à l’intérieur avant de voir qu’elle était complètement vide… A part un matelas… Oh… Une tente rien que pour lui ? Quelle chance ! Il alla se coucher sur le matelas, observant la toile de la tente en poussant un profond soupir de soulagement. Bon… Ce n’était pas le grand luxe… La tente pouvait se fermer en partie mais un courant d’air se faisait sentir… Et puis, la couverture était légèrement trouée mais qu’importe… C’était pas si mal… Enfin, pas autant que si il dormait chez sa mère… Mais cela faisait combien de temps qu’il n’avait pas dormi chez elle ? Et combien de temps qu’il était parti de chez lui ? Il n’avait pas calculé le nombre des mois… mais il devait être assez important n’est-ce pas ? Il alla se dire à lui-même :

« De toute façon… Je verrai ça un autre jour… ou demain… »

Il devait se reposer… Les charrettes, toutes ces choses… Cela l’embêtait quand même assez légèrement… Il s’était senti mal et avoir un peu de temps pour remette tout à la normale dans son corps, c’était une bonne chose. Il ferma les yeux, ramenant la couverture trouée sur son corps tout en souriant, ah… Dormir un peu… Rien qu’un peu alors.

Hum… Penser à l’Ombre… Penser à Elen… C’est vrai que c’était dommage de cacher son visage derrière un masque… C’était vraiment dommage même… Car elle n’était pas franchement laide sous son masque… Hum… Pas trop féminine néanmoins, il fallait le reconnaître… Elle ne se comportait pas comme une femme… ou du moins ne parlait pas comme telle… C’était dommage en un sens…

« Bah… Je ne vais pas me cacher la vérité… »

Avec ou sans le masque, elle restait une personne qu’il appréciait mais une personne qu’il ne comprenait pas ou peu malheureusement… Et cela le gênait… Bon… Il devait y réfléchir demain… ou un autre jour… Il avait rouvert les yeux en pensant à Elen mais maintenant, il était temps de dormir ! Il devait trouver le sommeil. Il n’y avait pas une poudre magique pour l’endormir plus facilement ? Hum… Pas à sa connaissance… mais ça devait exister.

Il prit une profonde respiration, fermant définitivement ses yeux en ne réfléchissant à rien… A rien du tout… Rien de rien… Rien… Hum… Mais il avait quand même assez chaud… C’est vrai… Il faisait drôlement chaud ici… Et ce n’était pas à cause de la couverture… Il tourna sur lui-même, respirant de plus en plus difficilement. C’était lui ou alors…

« AU FEU ! L’ennemi nous attaque ! Que tout le monde sorte de sa tente ! »

QUOI ?! Déjà une attaque ?! Mais il n’avait même pas dormi une journée ! Ils ne pouvaient pas le laisser souffler un peu non ?! Il se redressa, se disant que cette odeur était celle du brûlé ! Quelque chose était en train de prendre feu ! Il prit rapidement son sac, se mettant à quitter sa tente pour regarder autour de lui. Aie… Il y avait bien quelques tentes en feu… même si elles semblaient avoir du mal à se consumer. C’était vraiment bizarre quand on regardait ça de plus près… Mais pourtant, la maréchale en avait parlé… ou alors c’était un simple soldat. Plutôt un simple soldat.

« Qu’est-ce qui se passe ici ?! » demanda t-il en arrêtant un soldat qui remettait son pantalon tout en sortant de sa tente.

« C’est encore une de leurs attaques stupides ! »

« Leurs ? De qui ? D’Honoros ? Ils nous attaquent donc ?! »

« Seulement un clan. Par contre, je ne crois pas t’avoir déjà aperçu non ? »

« Je viens d’arriver… Mais il vaudrait mieux ne pas trop parler non ? » rétorqua t-il alors que l’autre bouclait son pantalon autour de sa taille avant de retourner dans sa tente pour prendre son épée. Il revint quelques secondes plus tard, lui disant :

« C’est pas bête comme réflexion ! »

« Bon… Je vais aller voir les autres car personnellement, je ne sais pas quoi faire. »

« Tu sais pas quoi faire ? T’es sûr d’être un soldat ? »

Il hocha la tête d’un air positif avant de laisser en plan le soldat, se préparant de son propre côte à combattre. Il positionna ses deux griffes, cherchant l’endroit d’où provenaient l’attaque… et les flammes non ? Ca ne pouvait qu’être lié de toute façon… Il se dirigea vers l’endroit en feu, remarquant rapidement qu’il n’était pas le seul. Même la maréchale était présente… Celle-ci se tourna vers lui avant de dire :

« Prépare-toi ! On va voir ce que tu es devenu après ton combat contre cette créature ! »

« Je ne sais même pas contre qui je vais me battre, maréchale ! » s’écria t-il.

« Espèce d’idiot ! Contre nos ennemis ! Ces clans ne savent pas se battre ensembles ! Ils préfèrent nous envoyer leurs hommes en des moments différents ! Comme si ils espéraient nous épuiser… Mais il est temps de leur montrer pourquoi nous sommes l’armée de Midès ! »

« Bon bon bon… Je ne dirai plus rien alors, maréchale. »

« Tant mieux… Maintenant, prépare-toi au combat. »

Il haussa les épaules, ripant ses deux griffes avec un grand sourire. Son sourire disparu alors qu’il se mettait à réfléchir : Ce qu’il allait affronter… C’était des humains aussi… non ? Il avait déjà tué des gnomolds, un glumarx, un ver géant… mais il n’avait jamais tué d’humain… En y réfléchissant bien… Ce n’était pas forcément une bonne expérience qui allait lui tomber dessus… Est-ce que seulement… Il en serait capable ? Il n’en était même pas sûr. Brrr ! Bon… Il allait voir ça après ! Après le combat ! Il se mit à suivre le reste de la troupe pour se préparer à réceptionner les soldats d’un clan originaire d’Honoros. Il ne savait même pas à quoi ils ressemblaient !

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