Chapitre 22 : Des jours heureux

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Des jours heureux

« Maman, tu peux encore me raconter comment était Papa s’il te plaît ? »

Une jeune fille aux cheveux gris était sur les genoux de sa mère, celle-ci lui caressant doucement sa chevelure en lui souriant. La femme devait avoir la trentaine d’années, les cheveux blonds lui allant jusqu’au dos bin qu’ils étaient attachés en queue-de-cheval. Elle portait une tenue bleue moulante, comme à son habitude, cette tenue semblant être comme une seconde peau. La jeune fille avait cinq à six ans, deux petits yeux rubis.

« Encore ? Mais qu’est-ce qu’elle a de si passionnante ma vie ? J’aimerai vraiment le savoir. Je sais que l’on veut écrire des livres sur ma personne, que l’on me voue un culte, que l’on m’idolâtre, mais quand même … Un moment, il faut savoir s’arrêter hein ? »

C’était un homme d’une trentaine d’années qui avait pris la parole, sa tête logée tendrement sur les jambes d’une belle créature humanoïde. Celle-ci aussi caressait les cheveux de l’homme avec délicatesse, semblant y prendre un certain plaisir. Il était couché sur le canapé, elle étant assise tandis qu’au pied du meuble, une araignée de taille plus que volumineuse était présente. Une Gardevoir et une Migalos …

« Orion … Personnellement, ta vie n’est pas si extraordinaire mais tu sais bien que les enfants adorent les histoires concernant leurs parents. »

« Samus, je ne suis pas réellement d’accord avec tes propos. Enfin, je me doute que tu es ironique dans tes paroles concernant Théodore. Néanmoins, je tiens juste à clarifier cette chose. Pygmalia, tu veux que je te raconte comment ton père m’a sauvé la vie ? »

« OUIIIIIIIIIIIIIII ! » s’écria la jeune fille, quittant les jambes de sa mère avant de sauter subitement sur le canapé, au niveau du ventre de son père qui pouffa sur le coup.

« OH PUREE ! ELLE EST DINGUE ! » hurla t-il en réceptionnant sa fille pour qu’elle ne tombe lorsqu’il se releva, le souffle coupé. Quelques secondes après, il dit à Héméra : « Ce n’est peut-être pas forcément une bonne idée … Tu sais bien que … »

« Elle est quand même assez grande pour qu’on ne lui mente pas. Cela sera une bonne raison de lui raconter cette histoire et votre façon de vous faire pardonner pour vos nombreuses absences ces derniers temps. »

« Haha … Oui … C’est vrai … Nous sommes plus réellement présents, c’est un peu problématique le nombre de missions que la fédération galactique nous donne depuis que nous sommes retournés travailler. » dit-il en passant une main derrière sa tête, gêné.

« Il faut dire qu’ils ne nous laissent clairement pas souffler. A croire qu’on leur manque … J’aimerai bien prendre du repos et pas seulement pour … » murmura Samus avant d’être coupée aussitôt mentalement par Héméra qui lui envoya un message télépathique :

« Il vaut mieux s’abstenir d’en parler devant Pygmalia. Vous n’êtes là que depuis deux jours et vous repartez aussitôt. Ca ne me plait pas … Pas du tout … Sache-le. Je vous conseille de partir pendant qu’elle dort, cette nuit. Et vous avez intérêt à vous faire pardonner lorsque vous reviendrez. Ce n’est pas une vie normale pour une enfant de cet âge. »

Samus poussa un léger soupir. Elle le savait parfaitement … Elle savait parfaitement que ce n’était pas bon … pour Pygmalia mais avaient-ils réellement le choix ? Mener une vie de la sorte, même avec cette boutique qu’ils avaient ouverte pour les années où Pygmalia n’était qu’une enfant … C’était impossible … Enfin, elle pensait … Et puis, tout son corps réclamait la bataille et le combat … Elle était une chasseuse depuis des années … des décennies même … Il en était exactement la même chose pour Orion, elle le savait.


La Gardevoir avait fini par raconter l’histoire de Tatsu et elle. Comment ce dernier n’avait pas hésité à se sacrifier pour protéger Orion mais aussi à la sauver. La jeune fille aux cheveux argentés n’avait pu s’empêcher de pleurer en écoutant, son père venant la serrer contre lui. Néanmoins, cela avait suffi à Pygmalia pour qu’elle s’endorme dans les bras de son père et Samus l’avait soulevée pour la mettre dans son lit.

« Merci beaucoup Héméra … pour tout ce que tu fais pour nous. » annonça Orion, assis à côté de la Gardevoir. Celle-ci avait détourné le regard, disant :

« Je ne fais pas cela uniquement pour vous … mais pour Pygmalia elle aussi. »

« Quelle idée merveilleuse j’ai eu le jour où j’ai décidé que tu deviendrais la marraine de ma fille. Oh … Oria m’en a voulu un peu mais Orié était parfaitement d’accord car elle estimait que ça te rapprocherait encore plus d’une véritable humaine. Au passage, nous aurions pu demander à Arceus de te donner un corps humain, non ? »

« Je ne pense pas que cela m’aurait plu … Je te réponds sincèrement. Je préfère rester une Gardevoir et être ce que je suis réellement … Même si souvent, cela m’a déplu dans le passé … Je ne peux pas nier ma vraie nature. »

« Celle d’une Gardevoir au métabolisme un peu trop féminin ? » répondit-il en rigolant légèrement, la Gardevoir souriant à son tour.

« Ce n’est pas de ma faute si mon corps est ainsi malgré que le phazon soit parti. » dit-elle en jetant un regard à sa poitrine menue, reprenant : « Enfin … Ce n’est pas comme si c’était aussi imposant que ceux de ta femme, Orion. »

« Dis-toi que dans quinze ou vingt ans, ça lui arrivera au ventre alors que toi, tu resteras toujours aussi belle et fraîche. » sans remarquer que la femme aux cheveux blonds se trouvait derrière lui, le poing droit venant s’abattre sur le sommet de son crâne. Il poussa un cri de douleur, Héméra rigolant une nouvelle fois alors que Samus disait :

« Non mais tu es encore en train de draguer ta pokémon ou je rêve ? Après presque quinze ans de mariage, tu pourrais quand même éviter de critiquer ta femme dans son dos. »

« Ohla, gente damoiselle, je ne voulais guère vous offusquer mais voyez là la donzelle qui est ma foi forte jolie et qui … »

« Je te conseille d’arrêter avant qu’il ne soit trop tard, Théodore. Ta femme n’a pas l’air d’avoir envie de plaisanter. » le coupa Héméra.

« La petite dort tranquillement. Nous allons y aller dès maintenant. » conclut Samus.

« … … … Faites comme vous le voulez. » dit la Gardevoir avec amertume, Orion venant l’embrasser sur la joue en remarquant ses yeux rubis voilés par la tristesse.

« Nous reviendrons vite. Quels parents seraient assez stupides pour ne pas s’occuper de leur propre fille ? On ne peut pas toujours tout te laisser tout faire, non plus. »

… … … Pourquoi elle n’était pas convaincue par les paroles d’Orion ? Car elle était capable de deviner l’avenir ? Un petit peu ? Car elle savait que même si Orion ne mentait pas … Il n’en était pas convaincu lui-même de ses propres propos ? La Gardevoir enlaça l’homme aux cheveux blancs, le serrant fortement contre elle, envoyant un message télépathique :

« N’oubliez pas … que vous n’êtes plus seuls … Que cela soit moi ou Midélia … Ou alors Oria, Orié ou Slifor … Il y a une personne à qui vous devez accorder le plus d’importance. C’est à votre fille … Votre propre chair … Ne la délaissez pas … N’oubliez pas vos projets de famille avec Samus … C’est tout ce que je vous demande. »

« Ne t’en fais pas … Tu sais bien que j’ai l’intelligence d’une Unité Aurora. » répondit-il dans sa tête, frottant le dos de la Gardevoir.

« Mais tu as aussi des réflexions parfois complètement … idiotes … »

« … C’est sympathique de ta part. Bon … On se fait une promesse. Si un jour, tu estimes qu’on ne prend pas notre rôle de parents au sérieux, tu nous le dis, tu peux même utiliser tes pouvoirs psychiques pour que cela rentre dans nos crânes. »

« De quoi est-ce que tu parles, Orion ? De quelle promesse … Vous étiez en train de vous parler par télépathie ? Je déteste cela, je vous l’ai déjà dit. Si vous avez quelque chose à annoncer, faites-le clairement, pas en catimini. » annonça Samus après qu’Orion ait répondu à Héméra à voix haute.

« Ce n’est rien de bien important. »

« Ce n’est pas important, Orion ? Tu te moques de qui en disant ça ? Tu m’expliqueras tout dans le vaisseau, nous devons y aller maintenant. Pardon, Pygmalia de t’imposer cela. » dit Samus en prenant déjà la main de son mari.

« Ce n’est pas à moi que l’on impose cela … J’accepte parfaitement … » répondit la Gardevoir alors que le couple quittait la demeure. « Mais c’est à se demander à qui on a imposé cet enfant … et si vous la vouliez réellement … » conclut la Gardevoir, demandant à Midélia d’aller dormir près de la jeune fille avant de faire de même.

… … … L’adolescente aux yeux rubis avait rouvert les yeux. Son père … Selon Héméra, ses deux parents étaient exceptionnels … Elle le savait parfaitement qu’Héméra disait la vérité … Mais … Ses parents … Est-ce que dans le fond, elle n’était pas désirée ? Ses parents étaient en faute, vraiment en faute … Mais en même temps … Elle ne savait pas la réponse à cette question qu’elle se posait des années. Comme elle avait rompu le contact avec ses parents depuis des années, comme ils ne s’adressaient plus la parole, comme ils ne se voyaient plus … Il y avait tellement de raisons qui la séparaient de ses parents. Elle n’était pas réellement sûre … de l’importance de survivre pour … les revoir. Ils ne s’intéressaient pas à elle.

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