Chapitre 1 : Dans mon monde à moi

ShiroiRyu
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Première Partie : Mortelle surprise

Chapitre 1 : Dans mon monde à moi

« Zena ! Je viens te chercher dès demain ! On sortira ensembles comme promis ! »

« Mais… Mais c’était un pari stupide, Alan ! »

« Ce n’est PAS stupide ! On avait dit que si j’arrivais à te battre, tu sortais avec moi et j’ai enfin gagné aujourd’hui héhéhé ! »

« Ce n’est pas juste, Alan ! Tu connaissais mes pokémons ! Tu savais parfaitement lesquels j’allais prendre ! Ce n’est pas réglo ! »

« J’ai gagné à la loyale ! Je vais emmener mes pokémons se reposer au centre ! A demain ! »

« Mais mais mais… »

Il venait de disparaître aussi rapidement qu’il était venu… Elle n’arrivait pas à le croire. Il avait finalement… réussi à la battre aujourd’hui… mais cela tenait presque du harcèlement… Depuis combien de temps ce petit jeu avait été lancé ? Elle ? Elle, la meilleure dresseuse adolescente de la ville capitale Chiss… Elle… qui venait… de perdre…

« Madame ! Ca serait possible de s’en occuper maintenant ? Ils ont besoin de soins ! »

« Leveinard ! Levei ? Leveinard levei le ! »

Une jeune femme aux longs cheveux roses et tressés prit les trois pokéballs dans les mains du jeune homme en lui adressant un grand sourire. Elle portait un tablier de même couleur que ses cheveux et dans la poche ventrale se trouvait un œuf qui ne semblait pourtant rien contenir à l’intérieur. Il poussa un petit soupir avant de s’écrier de joie :

« ENFIN ! JE L’AI ENFIN BATTUE ! »

Il n’arrivait pas à le croire… Lui… Capable de la battre ?! Dire que depuis toutes ces années, il avait attendu ce moment et il était arrivé… Demain, il allait devoir se faire beau pour fêter leur première sortie en tant que couple ! Il passa une main dans sa mèche de cheveux dorés, se disant qu’il serait peut-être temps de s’occuper de ces derniers maintenant qu’il avait gagné contre Zena.

« Vos pokémons sont prêts ! Vous pouvez venir les chercher ! »

Seize ans et toutes ses dents ! Il émit un grand sourire à une femme aux cheveux roses. Elle était différente de celle d’auparavant, elle savait parler correctement et elle portait une tenue d’infirmière. Elle tenait dans ses mains les trois pokéballs qui lui appartenaient, Il salua l’infirmière, faisant voleter ses longs cheveux blonds avant de quitter le centre pokémon. Voilà que ses trois pokémons étaient finalement soignés, il pouvait donc se préparer pour demain ! C’était une journée qui allait s’annoncer inoubliable ! Maintenant, il devait retourner chez lui… et voir aussi Zena. Héhéhé… Jonglant avec ses trois pokéballs dans ses mains, il se dirigea vers un bâtiment à la forme rectangulaire et aux murs gris. Très sobre, le seul ornement qu’il avait, était l’enseigne en son milieu sur lequel il était marqué : Centre de Téléportation d’Idamint. Il pénétra à l’intérieur, s’approchant d’un homme aux cheveux bleus et à la parure entre le mime et le clown. Celui-ci se trouvait derrière un guichet, faisant quelques gestes ridicules tandis qu’Alan prenait la parole :

« Une place pour la partie Est, coordonnées 54,47, C. »

« Ca vous fera fera fera fera… »

« 347. Je connais le prix parfaitement. Au moins, je vous empêche de prendre la parole et de vous faire perdre votre temps, n’est-ce pas ? »

« Mime mime mime… Merci bien et bonne téléportation ! »

Il récupéra la petite carte que l’homme lui tendait avant de continuer son chemin. Il arriva dans un long couloir blanc, des personnes se trouvant devant lui alors qu’au bout de la file se logeait une sorte de capsule en verre d’environ trois mètres de hauteur. Sur les côtés se trouvaient deux hommes qui ressemblaient presque à celui de l’accueil, sauf que leurs cheveux étaient rouges sang. Ils tendaient leurs mains d’un air sérieux, attendant les cartes que leur présentaient les différentes personnes.

« Alors… Mouais… Bon… Mettez vous en position. On va s’occuper de ça. »

« On échange après le cinquième, aucun problème à ça ? »

L’un des deux hommes hocha la tête pour répondre à l’autre alors qu’il fermait les yeux. Quelques instants plus tard, la personne devant lui disparue, puis ainsi de suite… Ils utilisaient leurs pouvoirs psychiques pour emmener à destination les différentes personnes qui avaient leurs cartes. Un système de déplacement comme un autre. Alan tendit sa carte, attendant son tour alors qu’il gardait son sourire aux lèvres :

« 54,47, C dans la partie Est ? Ce n’est pas la porte à côté. »

« Que voulez-vous que je vous dise, M.mime numéro… 47 ? »

« Rudolf, je m’appelle comme ça. Pas de ma faute si les badges qu’on nous donne sont à peine indicatifs sur nos noms. »

« Je retiendrais ce nom la prochaine fois que je viendrais ici. »

La prochaine fois ? AH ! Ca serait un autre qui l’attendrait ! Alors pourquoi dire de telles choses si elles ne se réaliseront pas ? Alan ferma ses yeux rouges, se laissant emporter par les pouvoirs psychiques de l’homme nommé Rudolf avant de les rouvrir quelques secondes plus tard. Il posa une main sur son cœur, ressentant une légère nausée avant de se dire à lui-même d’une voix un peu amusée :

« Faut vraiment que je m’y habitue à tout ça moi… Bon… Est-ce que Zena est déjà rentrée chez elle ? Est-ce que je vais la déranger ? Ou alors, j’attends demain… AH ! Je vais prévenir maman et papa, ils vont être fous de joie en entendant cette nouvelle ! PAPA ! MAMAN ! J’ai un truc à vous dire ! PAPA ! MAMAN ! »

Pffff ! Le voilà qu’il rentrait dans sa maison comme un fou. Elle l’observait à travers sa fenêtre, tirant le rideau pour cacher la vue. Pourquoi fallait-il qu’il ait gagné maintenant ? Ses cheveux joints en deux tresses noires, elle se déshabilla pour se mettre en une tenue plus décontractée. Vraiment… Alan qui gagnait contre elle… Jamais elle n’y aurait cru… Ses yeux bleus se posèrent sur la photo tenant un cadre. Dessus se trouvaient deux enfants : Alan et elle. On pouvait voir à quel point l’enfant aux cheveux blonds semblait intimidé sur cette photo. Elle datait de presque dix ans…

« Être des amis d’enfance n’impliquent pas forcément de sortir ensembles. Il devrait le comprendre avec le temps. Dire que je lui avais proposé ce défi impossible… comme aux autres boulets du lycée. »

Mais visiblement, cela n’avait pas suffit à arrêter l’ardeur de l’adolescent. Avec ce défi, cela l’avait même accentué ! Dire qu’il s’était s’entraîné autant pour arriver à ça… Pfff… Bon… Cela voulait dire qu’à partir de demain, ils allaient être considérés comme un couple ? Au moins, certains allaient lui lâcher la grappe au lycée.

« Ca peut pas être aussi chiant que ça non ? »


C’est vrai quoi ! Après le dépit de sa défaite, elle réfléchissait à la situation : Alan n’était pas méchant, laid ou bête. Non, il était juste un peu trop exalté dans ses gestes mais à côté, elle n’avait rien à lui reprocher. En y réfléchissant bien, ce n’était pas une idée stupide. Elle ouvrait son placard, commençant à fouiller à l’intérieur. Elle devait quand même se faire belle pour demain s’ils devaient sortir en ville.

Le lendemain, plusieurs coups furent donnés à sa porte et elle cria à ses parents de ne pas ouvrir, que c’était pour elle. Lorsqu’ils la remarquèrent, ils eurent un grand sourire mais elle leur fit un signe de la main au niveau de la bouche pour leur dire de se taire. Elle ne voulait aucun commentaire à ce sujet ! Elle ouvrit la porte, voyant Alan qui ouvrit la bouche d’un air béat. Elle détourna le regard, subitement gênée :

« Qu… Quoi ? T’as vu un fantôme ou quoi ? On y va, Alan ! Ne me fait pas regretter mon geste !  Je n’ai vraiment pas envie de t’entendre ! »

« Tu… Tu es belle… »

« Je t’ai dit de te taire ! Tu m’écoutes jamais ou quoi ?! On s’en va ! »

Elle portait une jupe bleue lui allant jusqu’au niveau des genoux tandis qu’elle avait deux rubans de même couleur dans les cheveux. Prenant la main d’Alan dans la sienne, l’autre tenant son sac, elle s’était mise à courir à toute allure pour ne plus entendre les petits rires de ses parents et ceux d’Alan. Dire qu’ils étaient voisins depuis tout ce temps !

En parlant d’Alan, celui-ci portait une veste noire qui contrastait avec ses cheveux blonds, lui donnant l’air d’un dur s’il n’y avait pas ce sourire sur ces lèvres. Non… Vraiment… Au niveau de la crédibilité et du sérieux, il se rapprochait plus du zéro que du héros. Elle lui indiqua qu’ils allaient se diriger vers le centre de la ville Chiss mais qu’ils allaient éviter de trop se montrer en public. Ce n’était pas qu’elle était gênée que tout le monde le voie avec elle… mais si… Enfin un peu. Il hocha la tête pour dire qu’il était d’accord.

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient à une table à côté d’un petit café, chacun avant un verre devant eux. Elle observait les alentours pour être sûre que personne ne la reconnaissait, Alan lui parlant de tout et de rien. Enfin… Il y avait une chose qui l’exaspérait plus que tout et elle allait le lui dire :

« Arrête donc un peu avec cette idée de vouloir rentrer chez eux ! Tu n’y arriveras jamais ! »

« Je sais bien que les concours sont très difficiles mais je vais faire de mon mieux ! Ca serait tant mieux non ? Et puis, comme ça, on aurait de quoi vivre ! »

« On… aurait de quoi vivre ? Qu’est-ce que tu t’imagines là ? »

« Et bien dans quelques années, lorsqu’on sera mariés, il faudra bien avoir des rentrées d’argent non ? Alors, je me suis dit… »

« Mais arrête de fantasmer ! On ne va pas s’épouser parce que tu as gagné ce défi stupide ! On va se battre à nouveau et si je gagne, on abandonne cette idée ! »

« Pas aujourd’hui, Zena… Pas aujourd’hui… Ca me fait tellement plaisir que tu sois là aujourd’hui alors on ne va pas se battre. »

« T’es complètement stupide quand tu t’y mets… Tu as une chance sur plusieurs millions de pouvoir rentrer chez Oricalk ! Enfin… Fais comme tu veux… Mais si tu as besoin d’aide, je t’y aiderais… Faut bien te surveiller de temps en temps aussi sinon, qu’est-ce que tu deviendrais sans moi ? »

Il rigola légèrement, les deux adolescents buvant en discutant de tout et de rien. Au moins, cette journée n’avait rien d’ennuyeux. Elle se prêtait même à rire à ses blagues stupides bien qu’elle les connaissait depuis des années.

« Pardon, pardon ! PARDON ! Veuillez vous pousser ! »

« Qu’est-… Qu’est-ce qui se passe ? »

« Le directeur de la partie Est est de sortie ! Veuillez vous pousser pour lui laisser place ! »

« Le directeur Est… Il parle de monsieur Faror ! C’est l’une des cinq personnes les plus importantes dans ce monde ! JE DOIS ABSOLUMENT LE VOIR ! »

Qu’est… Qu’est-ce qu’il comptait faire ?! Il la prit par la main, payant les consommations alors qu’elle se faisait emporter par l’adolescent aux cheveux blonds. Mon dieu ! Qu’il s’arrête de courir, c’était bon ! Elle en avait marre ! Il allait lui mettre la honte devant tout le monde, elle n’oserait plus jamais regarder personne en face après ça ! Ils se dirigèrent vers le lieu où un attroupement s’était réuni.

Des barrières avaient été mises en place, Alan poussant quelques personnes pour se retrouver au premier rang alors que de nombreux hommes en uniformes étaient positionnés pour empêcher quiconque de traverser la rue. Devant eux, avançait une magnifique voiture noire ressemblant à une limousine. L’une des fenêtres arrière était ouverte, montrant cette célébrité aux yeux de tous.

Le visage légèrement bouffi, une petite barbe noire uniquement au niveau du menton, l’homme devait avoir une quarantaine d’années, la joie se lisant sur ses lèvres alors que la voiture roulait à une vitesse lente. Il levait la main pour saluer les spectateurs tandis qu’il était possible de voir que deux autres personnes se trouvaient à l’intérieur de la voiture.

« ALAN ! Qu’est-ce que tu fais ?! Ne monte pas sur les barreaux ! »

« Je dois aller le voir ! Je dois lui parler tout de suite ! »

« DESCENDS IMMEDIATEMENT DE LA, ALAN ! »

Mais rien à faire, il ne l’écoutait pas. Il était même sourd à ses paroles. Il venait de grimper sur les barreaux, des murmures se faisant entendre alors que les hommes en uniforme s’approchaient de lui. Il prit appui, sautant sur eux pour se réceptionner avant de se retrouver à portée de la voiture.
Il posa subitement une main sur son crâne, un petit gémissement plaintif sortant de ses lèvres alors qu’il ne comprenait pas ce qui se passait. L’homme avait perdu son sourire mais Alan gardait le sien malgré la douleur. Avec entrain, il arriva à la hauteur de Faror, cherchant les mots qu’il allait lui dire… AH ! Il savait parfaitement ce qu’il voulait !

« Monsieur Faror ! Je veux travailler avec vous pour la partie Est de la mégalopole ! »

Un silence complet traversa la scène alors qu’il se retrouvait subitement allongé au sol, sa tête plaquée contre le marbre. Zena était passée de l’autre côté de la barrière, des hommes en uniforme s’approchant d’elle pour lui faire subir le même sort. Elle signala avec vélocité qu’elle était avec lui et qu’elle s’excusait de l’imbécilité du jeune adolescent. Plusieurs têtes se tournèrent vers elle, la reconnaissant tandis qu’un grand rire éclata au beau milieu de la place. C’était Faror qui ouvrit la porte de sa voiture, une petite voix féminine lui demandant de ne pas sortir mais visiblement, cela avait été déjà le cas.

« C’est quoi ton nom ? Relâchez-le pour qu’il puisse respirer, bon sang ! »

« A… Alan… Je suis… Alan ! »

« J’aime bien ton caractère, Alan ! Tu as déjà du tempérament et c’est ce que nous recherchons chez Faror et Compagnie. Il me faudra ton adresse, j’enverrais l’un de mes secrétaires pour parler à tes parents. »

« C’est… C’est vrai ? C’est super comme nouvelle ça ! »

« Hahaha ! Un adolescent aussi enthousiaste, ça fait plaisir ! Bon, je dois vous laisser, je ne suis pas sensé rester trop longtemps ici ! »

Zena alla retrouver Alan, celui-ci se tournant vers elle, le visage légèrement ensanglanté à cause du choc avec le sol alors que la limousine noire repartait au loin. Il n’arrivait pas à le croire… Dès demain… Il serait chez Faror ?! Enfin, si ses parents étaient d’accord !

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