Chapitre 78 : Une preuve formelle

ShiroiRyu
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Chapitre 78 : Une preuve formelle

« Manelena ? Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Enfin, surtout, ne part pas seul dans ton coin, s’il te plaît. Ca reste un endroit dangereux. On ne sait jamais. »

« Est-ce que je t’en poses des questions, moi ? Je ne suis pas une gamine, je suis capable de me défendre, je tiens à te le signaler »

« Oui mais bon, on est jamais trop sûrs. Et pour mes questions, si tu veux bien me répondre, ça serait parfait. Enfin parfait si tu y réponds, oui. »

Il plaça une main sur son front alors qu’ils se retrouvaient tous dans une même chambre pour discuter. Avec les dernières paroles du dirigeant des rebelles dans ce village, autant dire qu’il n’était que peu rassuré. Mais c’était ce qu’ils avaient désirer.

« Rien de spécial, de toute façon, je … »

Plusieurs coups à la porte et voilà qu’une voix demande si la princesse de Shunter est là. Manelena finit par se lever du lit en soupirant, Tery faisant de même.

« Je peux savoir ce que tu fous, Tery ? Ils ont demandé à voir la princesse, pas le simplet qui l’accompagne. Reste avec les autres, ça ne sera pas bien long. »

« Mais mais mais … Hum. Bon, d’accord. Enfin, non, je ne suis pas d’accord mais bon, pour ce que tu en as à faire, hein ? » dit calmement Tery alors que Manelena ne faisait qu’hocher la tête en murmurant un vague : « Exactement. »

Grumpf. C’est sa seule réaction à l’unique mot de Manelena alors qu’il la regarde partir, les autres faisant de même. Ils ne savent pas ce qu’elle va faire bien qu’une idée approximative est possible : épauler les rebelles par rapport aux soldats.
Elle est au courant de tellement de choses. Elle a vécu dans l’armée pendant des années et des années. Elle est arrivée au sommet de la hiérarchie militaire. Elle doit donc avoir des connaissances énormes et importantes mais c’est la trahison. C’est ça qui le dérange, lui. Elle trahit son père … comme son père l’a trahit. Il pense alors au sien, celui qui n’a pas hésité une seconde à l’abandonner devant les gnomolds. Hum, pensée mauvaise, très mauvaise. Il vient serrer Elen dans ses bras. Celle-ci, surprise, n’hésite pas à se laisser faire alors qu’il ne prend plus la parole. Il préfère laisser les autres faire ça.

« C’est un jeu dangereux auquel joue Manelena. Je pense qu’elle le sait mais il vaut mieux qu’elle n’aille pas trop loin. »

« Elle s’en est rendue compte mais elle ne reculera pas pour autant. Elle est comme ça. C’est une forte tête et elle est prête à tout. »

Il n’avait pas put s’empêcher de répondre à Sérest après ses dires. Oui, Manelena était comme ça … et pas autrement. On ne pouvait pas changer son caractère juste parce qu’on le désirait. On ne pouvait pas changer sa nature profonde. Et c’était pour ça qu’il s’inquiétait. Maintenant, il devait juste patienter jusqu’à son retour. Ensuite, il allait faire sûrement un interrogatoire si elle se laissait faire, ce qui n’allait sûrement pas être le cas.

« Bon, si vous le voulez, vous pouvez rester quelques jours par ici. D’ailleurs, ça serait bien mieux après les paroles de la princesse de Shunter. »

Quelques heures plus tard, alors qu’ils étaient en train de manger à une table dans l’auberge, l’un des rebelles qui surveillaient la base sous le village était venu leur adresser la parole. Tery avait relevé la tête de son plat, demandant :

« C’est quoi les fameuses paroles de la princesse ? »

« Elle ne vous a rien dit ? Ah ben, vous n’aurez qu’à lui poser la question hein ? Pour ma part, j’en sais pas plus non. Je fais que transmettre ce que l’on me dit hein ? Bon, je vous laisses manger. Et bon séjour ici, vous verrez, c’est pas si mal. »

« Oui, c’est pas faux. Vous paraissez presque normaux, ici. »

Clari éclata d’un grand rire alors que le rebelle faisait de même en répliquant qu’il l’aimait déjà bien, elle. Elle signala que c’était toujours ainsi avant de replonger dans son assiette pour finir son repas.

« Bon, alors, qu’est-ce que l’on fait ? On reste parmi eux, vous en pensez quoi ? »

« Nous n’aurons pas besoin de marcher pendant des heures et des heures, Tery. Je pense que ce n’est pas une mauvaise chose de mon côté. »

« Je dois avouer que je suis d’accord avec Elen. Nous n’avons fait que marcher pendant des journées entières, Tery. Nous pourrions donc nous permettre d’en profiter un peu. »

Elise qui prenait la parole, elle aussi ? Bon, il regarda Sérest et Séran. Ils acquiescèrent de leur côté tandis que Royan marmonnait un vague d’accord. Pour lui, ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Clari, pas besoin de la questionner. Manelena, non plus. Et il n’y avait alors plus qu’Elen qui répondit :

« Je en sais pas trop. Dans les environs, il y a quand même des Gnomolds sacrément robustes non ? Et je ne suis pas sûre que la magie les empêche de venir. »

« De ce côté, nous ne serons pas dérangés, Elen. Ils ont l’air d’être plus préoccupés par je ne sais quoi. Et nous ne sommes pas vraiment proches de mon village … pour les plus teigneux d’entre eux, si tu veux tout savoir. »

« C’est une bonne remarque, il faut avouer. Alors, je n’ai aucun souci ! Et puis, en profiter pour permettre à nos pieds de souffler un peu, je ne dis pas non. »

« C’est exactement ce que je me disais. Bon alors, si c’est décidé pour tout le monde, Manelena aussi, j’imagine, vous pourrez vous balader dans le village. Je ne sais pas si nous pourrons en sortir mais évitons de créer trop de problèmes dans les alentours. »

« On ira poser la question, Tery, ça sera beaucoup mieux. » termina Elen alors qu’elle déposait ses couverts dans son assiette. Le repas était fini pour elle comme pour les autres. Seule Manelena était restée parfaitement muette durant tout le repas.

Lui-même n’avait pas encore fini le sien, disant aux autres qu’ils pouvaient partir alors qu’il était songeur. Hum … De quoi est-ce que Manelena avait parlé avec les rebelles ? Il se retrouva seul après quelques minutes, soupirant.

« De toute façon, ça ne sert à rien, je ne trouverais pas la réponse si Manelena ne me la donne pas. Pfff, je vous jure, c’est d’un ennui. »

« Et je peux savoir de quoi est-ce que tu parles exactement, Tery Vanian ? »

Aie ! Quand on parle de la tigresse, on en voit la queue. Tery posa ses yeux en direction de la personne qui venait de s’adresser à lui, faisant un petit sourire à Manelena avant de faire un mouvement de la main comme pour l’inviter à s’asseoir en face de lui, chose qu’elle fit.

« De ce que tu as dit ou fait … Est-ce que tu ne veux pas m’en parler ? »

« Tu n’as aucune idée ? Vraiment ? Rien ne te vient à l’esprit ? Qu’est-ce que j’aurais put dire ou faire avec les rebelles ? Est-ce que tu serais jaloux ? »

« Un petit peu, j’imagine. Tous ces secrets, je n’y suis pas habitué venant de toi, c’est tout. »

Il avait juste haussé les épaules alors qu’elle passait une main sur sa propre joue. Rien à dire, c’était bien ça ? Non, elle avait beaucoup à dire. Elle prit l’assiette de Tery ainsi que ses couverts, commençant à manger dedans. Les yeux rivés sur le contenu de l’assiette, elle dit d’une voix calme et stoïque voire un peu froide :

« Tout simplement la livraison de quelques endroits secrets dans Midès et dans les alentours. A l’heure actuelle, ils sont juste en train de vérifier si je mens ou non. »

« Est-ce que tu te rends vraiment compte de ce que tu fais, Manelena ? De tes paroles ? »

« Je le sais parfaitement et je suis autant décidée qu’au premier jour de ma libération. »

Libération ? Est-ce qu’elle était réellement en train de parler du moment où il l’avait sauvé comme d’une libération ? Et elle semblait manger d’un bon appétit. Pourtant, elle avait déjà eut sa part, non ? Elle posa les couverts sur la table, reprenant :

« Je n’ai fait que les guider vers des endroits non-gardés, secrets mais d’une importance toute relative. Je ne vais pas consumer toutes mes cartes juste pour impressionner. S’ils veulent en savoir plus, il leur faudra en donner plus aussi de leur côté. »

« Mais pourquoi ? Manelena ? Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? Depuis que nous sommes ici, je te trouves radicalement différente. »

« En bien ou en mal ? » rétorqua t-elle aussitôt alors qu’il hochait la tête négativement. Ca ne marchait pas comme ça et elle le savait parfaitement, n’est-ce pas ?

« Tout simplement différente, Manelena. Je ne veux pas que tes sentiments personnels influent trop sur tes décisions. A qui est-ce que je fais croire ça, moi ? C’est complètement ridicule. Non, c’est totalement ridicule même. »

« Alors pourquoi tu t’efforces d’ouvrir la bouche si tu sais que tu va me dire une connerie ? »

« Sûrement pour faire la conversation entre toi et moi. Tu n’es pas très éloquente sinon. »

« Car je n’ai rien à te dire la majorité du temps, c’est aussi simple que ça. Tu m’as posé une question, j’y réponds. Ca s’arrête là. »

Il tapotait nerveusement du doigt sur la table, comme en proie à une colère sourde. Néanmoins, il prit une profonde respiration. Ce n’était pas bien important, loin de là. Le mieux était tout simplement de continuer à faire comme d’habitude, comme si de rien n’était. Oui, comme ça, c’était mieux.

« Est-ce que tu me trouves agaçante, Tery Vanian ? » demanda l’ancienne maréchale. La question n’était pas dite avec ironie, elle était des plus sincères. Alors, il devait répondre avec sincérité, n’est-ce pas ? Il murmura :

« Très agaçante même. L’impression de toujours mal faire à tes yeux, Manelena. Qu’importe les efforts accomplis … voilà tout. »

« On a déjà eut cette conversation dans le passé. Je ne suis pas le genre de femmes à supporter des personnes comme toi, voilà tout. »

« Rien de bien nouveau malheureusement. Je me demande pourquoi tu restes avec nous. Elen t’insupportes, je t’insupportes, Clari t’insupportes. J’imagine que Sérest et Séran aussi. Peut-être seulement Royan et Elise. Encore que pour Elise, rien n’est sûr. Donc, oui, je dirais qu’il n’y aurait que Royan qui serait à ton goût. »

« A mon goût ? Tu insinuerais que j’ai des vues sur lui ? Ca ne reste qu’un adolescent bientôt adulte qui est très mal dans sa peau hein ? »

Très mal dans sa peau ? Il n’aurait pas dit ça comme ça mais peut-être que c’était le bon terme ? Il n’y avait pas pensé du tout mais maintenant qu’elle le disait, ce n’était pas faux. Royan semblait toujours très distant et lointain. Mais ce n’était pas le sujet de la conversation. D’ailleurs, à la base, de quoi est-ce qu’ils parlaient ?

« Je ne me rappelle plus de notre sujet de discussion, Manelena. »

« Tu as la mémoire bien trop courte, pour ne pas changer. Nous parlions de ce que j’ai fait pour les rebelles. Que cela soit plaisant ou non à tes yeux, d’ailleurs. »

« Je veux juste connaître une dernière chose : est-ce que tu es sûre et certaine de tes actes et de tes choix ? Est-ce que tu ne regrettes rien ? Savoir que tu pourrais être cataloguée comme une traîtresse, même aux yeux de ceux qui croyaient en toi ? »

« Tery … … … est-ce que tu me considères comme telle ? »

Il cligna des yeux plusieurs fois à la suite, la bouche entrouverte comme pour parler. Mais aucun son ne sortit de ses lèvres. Il aurait voulut donner une réponse négative mais lui-même n’en était plus certain. Est-ce qu’il doutait de Manelena ? Pour la première fois ?

« Je crois que j’ai obtenu ma réponse. Cela sera notre dernière conversation, Tery Vanian. » dit la femme aux cheveux argentés avant de finir par se lever.

« Attends, Manelena. Je ne te demandes pas de me laisser réfléchir à la question, c’est juste que depuis que nous sommes à Shunter, j’ai l’impression que tout se complique. »

« Et c’est pour cela que tu estimes que je ne suis plus la même ? Et toi donc ? Qu’est-ce que tu penses être devenu depuis que tu connais Elen et que vous sortez ensemble ? »

Hein ? Qu’est-ce qu’elle racontait par là ? C’était quoi le rapport ? Est-ce qu’il avait changé lui aussi ? Il voulut se relever à son tour mais tomba sur la table, poussant un gémissement de douleur. Manelena ne le regarda pas le moins du monde, se dirigeant vers la sortie :

« Comme quoi, au final, tout le monde change, les promesses s’oublient. »

« Je n’ai oublié aucune promesse, Manelena ! Je continuerais de te protéger. »

Elle s’apprêtait à lui répliquer mais les mots se turent dans sa bouche. Pourquoi est-ce qu’elle devrait … lui demander de confirmer ça ? Non. C’est vrai qu’elle avait changé dès l’instant où elle avait appris pour les rebelles. Mais ça, c’était uniquement elle qui était concernée, personne d’autre. C’était son travail, pas celui d’une autre personne. Pas une autre.

« Essaie de t’en rappeler quand ça sera le moment venu. Pour l’heure, je considères que nous n’avons plus à converser à ce sujet, toi et moi. Au revoir. »

Au revoir ? Comme ça ? Il l’avait vexée, il en était convaincu. Mais il ne pouvait pas l’empêcher de ne pas apprécier ce qu’il pensait d’elle en ce moment. C’était une chose tout simplement horrible, il le savait parfaitement mais … voilà. C’était ainsi et pas autrement. Une main posée sur le coeur, il regarda son assiette vide : elle avait tout terminé. Puis finalement, il décida de se lever pour aller rejoindre les autres.
Quelques jours plus tard, le village des rebelles était en effervescence et rapidement, le groupe de Tery avait été invité à rejoindre les autres pour une nouvelle de la plus haute importance. Laquelle ? Ils n’en savaient trop rien, sauf Manelena qui avait une petite idée de ce que cela pouvait être visiblement.

« Vous êtes tous là ? Bon, j’ai de bonnes nouvelles pour nous … et pour vous. »

« Tant mieux, cela voudra dire que l’on pourra partir d’ici vivants, c’est bien ça ? »

« C’est exact. Cela devrait vous soulager, n’est-ce pas ? Mais bon, parlons plus franchement. Princesse Manelena, vos dires se sont avérés exacts, dans les moindres détails. »

« Je n’ai aucune raison à fabuler et raconter des foutaises à ce sujet. Tant mieux si vous vous êtes sentis le besoin de le confirmer. »

« Une simple mesure de précaution, vous devriez comprendre cela, n’est-ce pas ? »

« Que je le comprennes ne change pas les faits. Et maintenant ? » demanda Manelena.

« Nous aimerions savoir quel est votre véritable force. Si vous nous donnez ces informations simplement car vous êtes incapables de vous débrouiller seuls ou non. »

« Vous insinuez donc que nous sommes trop faibles et donc que nous avons besoin de vous, c’est bien ça ? Vous pensez que nous ne pouvons pas régler cela seuls ? C’est … amusant. Oui, cette remarque est amusante. »

Manelena avait finit par faire un sourire, le genre de sourire que Tery n’appréciait guère. Et il apprécia encore moins lorsqu’elle proposa de les mettre à l’épreuve. Alors pourquoi est-ce qu’il participait à tout ça ? Pourquoi est-ce qu’il se retrouvait sur la place du village ?

« Donc ça sera du un contre un. Et bien entendu, interdiction de tuer l’adversaire, d’accord ? »

« Vous ne vous empêchez pas de briser quelques membres ? » questionna Manelena en regardant l’homme qui allait juger tout ça.

Celui-ci haussa les épaules puis fit un geste négatif de la main. Non, ce n’était pas une bonne chose, loin de là. Néanmoins, cela ne dura guère plus longtemps qu’une heure. Il fallait dire que la maîtrise des lignes pour chaque membre du groupe était tout simplement prodigieuse. Même Royan, malgré son absence de lignes de Zélisia ou d’Alzar, s’était débrouille de façon merveilleuse, Elise l’ayant applaudit longuement et félicité tout autant.

« Est-ce que vous vous inquiétez encore sur notre force ? Car nous ne sommes guère essoufflés. Nous pourrions vous montrer ce dont nous sommes capables véritablement. »

« Non, je pense que le message fut très bien transmis pour chacun. »

Tery poussa un petit soupir soulagé. Un second combat et cela aurait put très mal se finir. Mais maintenant qu’ils étaient tous calmés, peut-être qu’il n’y aurait pas besoin d’un nouvel affrontement entre eux et quelques rebelles. Mais voilà, c’est bon ? C’était fini ? Ils avaient tous compris leurs leçons ? Et maintenant ? Qu’est-ce qu’ils allaient faire ?

« Hum … Vous pouvez quitter le village si vous le désirez. Normalement, les autres camps disséminés un peu partout dans Shunter sont au courant de ce que vous avez fait pour nous. Donc, il n’y aura rien de surprenant à ce que vous tombiez sur l’un d’entre eux pendant votre voyage. De toute façon, je ne pense pas que ça soit votre but de couper court à nos relations maintenant qu’elles viennent de débuter, n’est-ce pas ? »

« Ca ne sera pas le cas mais pour le moment, nous n’avons plus rien à faire ici, je confirme. »

Et zou, comme ça ? C’est fait ? C’est à peine s’il avait pris la parole depuis qu’ils étaient arrivés dans le camp, il y a à peu près une semaine. Non pas que ça le dérangeait de ne plus être considéré comme le chef du groupe, c’est juste qu’il ne s’y était pas attendu. Et comme Manelena était en froid avec lui depuis leur dernière discussion, c’était au final très éprouvant psychologiquement. Beaucoup trop pour lui.

« Tant mieux alors si on peut s’en aller sans cause plus de troubles en cet endroit. »

« Rien n’est moins sûr mais oui, ça sera mieux pour tout le monde. »

Quelques mots qui se répètent tandis que le jeune homme aux cheveux bruns jette un œil au reste du groupe. Tant mieux s’ils sont d’accord avec cette idée. Tery posa une main sur son font avant de chercher à quitter en premier cet endroit.

Une bonne bouffée d’air, voilà ce dont il avait besoin à l’heure actuelle lorsqu’il se retrouva à la surface. Voilà, c’était tout simplement parfait … enfin non, pas vraiment parfait, loin de là. Mais cela lui permettait de souffler et il ne devait pas s’en prver. Il regarda devant lui, attendant que les autres arrivent derrière lui.

« Tery ? Quelque chose qui te dérange ? Tu n’avais pas l’air dans ton assiette. »

« Elen ? Disons que cela plutôt bien … ou presque … »

« Ou presque ? Ce n’est pas vraiment une réponse que j’attends de ta part, si tu veux tout savoir, Tery. Qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Mais rien, rien, ce n’est pas grave. Mais sinon, où est-ce que les autres sont ? Ils ne t’ont pas rejoint comme d’habitude ? Pourquoi ? »

« Pourquoi ? Je n’en sais trop rien. Je ne suis pas derrière eux, Tery. Je ne peux pas être toujours avec les autres. Mais bon, ça concerne les rebelles ? »

Il ne répondit pas, ne faisant qu’un hochement de tête positif. C’est exact mais elle s’en doutait. Depuis le début, elle avait remarqué le léger malaise de Tery par rapport à eux. Mais pas seulement ! Elle avait vu pour Manelene aussi. Difficile d’ignorer tout ça.

« Nous irons de camp rebelle en camp rebelle. Je ne sais pas ce que Manelena a prévu mais on dirait bien qu’elle a une idée en tête, Tery. »

« A voir en quoi consiste cette idée mais bon … »

Comment expliquer à Elen qu’il ne la sentait pas ? Qu’il n’avait pas envie de continuer dans cette voie ? Que Manelena n’arrivait pas à le rassurer le moins du monde ? Qu’il ne se sentait pas rassuré par toute cette histoire ?

« Vous êtes là, tous les deux ? Les rebelles veulent nous inviter à manger avant que nous partions. On nous indiquera un autre camp de rebelles sur la carte. Un seul et non deux par mesure de précaution. Comme quoi, la confiance est toujours lointaine. »

Clari avait tout simplement poussé un petit rire après s’être rapprochée du couple, leur demandant de bien vouloir la suivre alors qu’elle allait les guider jusqu’à l’auberge. Un repas ? Pour fêter quoi ? La traîtrise de Manelena ? Il n’était pas convaincu d’avoir beaucoup faim. Il ne voyait pas Manelena comme ça.

« Tiens, vous étiez portés disparus, tous les deux ? »

Manelena qui se permet une petite remarque. Il l’observa mollement, Elise cherchant à poser une question mais Royan lui fit un petit geste pour lui signaler que ce n’était pas le moment. Peut-être que tout cela n’était que le déclenchement d’une scission dans le groupe.

2 réflexions sur « Chapitre 78 : Une preuve formelle »

  1. malena qui devient de plus en plus méchante et Tery qui se sent mal a cause de ça :'(,j’ai remarqué qu’il appelle toujours malena Princesse malena,ça fait longtemps que tu ne l’avais plus employé .

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