Chapitre 58 : Dans un petit village

« Nous avons encore marché pendant toute la journée. Fay, est-ce que tu es sûre de ce que tu fais ? Je te le demande sérieusement, je suis un peu inquiet à ce sujet. »

« J’en suis sûre et certaine, maître Link, vous n’avez pas à craindre mes pouvoirs. »

« Ce n’est pas une question de crainte mais plutôt le fait que j’ai l’impression que ça ne marche pas. Est-ce que tu as d’autres capacités du genre ? Pour repérer autre chose ? »

« Dès l’instant où j’en aurai appris bien au sujet de ces … pokémons, je pourrai alors vous aider à en trouver, si c’est cela que vous désirez. »

« Je ne suis pas vraiment sûr de cela … mais qu’importe, pourquoi pas ? Midona, est-ce que tu as une idée de l’endroit où nous nous dirigeons ? »

« Comment est-ce que tu voudrais que je le sache, Link ? »

« Je voulais juste faire un peu de conversation, je dois te l’avouer. » murmura l’Hylien avec lenteur, un peu honteux. Midona ne parlait quand même que très peu … En fait, c’était pareil avec Fay. S’il ne prenait pas la parole, Midona et Fay ne parlaient pas. Le Motisma non plus n’était plus très loquace depuis l’arrivée de Midona. Ce qu’il trouvait auparavant drôle était maintenant désolant. Midona n’allait pas le tuer non plus !

« Je vais m’envoler dans les cieux pour avoir une meilleure vue d’ensemble. » déclara finalement le Motisma avant de s’exécuter.

Dis donc … Il était pressé ou quoi ? Link le regarda partir, restant immobile. Peut-être qu’il allait trouver un village ou alors une maisonnette. Il l’avouait : Il ne savait pas du tout où il se trouvait, c’était problématique.

« Peut-être que ta chère princesse Zelda est en danger, Link. C’est une habitude normalement. Enfin, ça se passe toujours comme ça dans les histoires. »

« Même si c’est le cas, je viendrai la délivrer. »

« Ah … Vraiment … » marmonna Midona sans même continuer de parler.

Ca ne concernait pas l’hylien mais elle aimerait bien aussi des fois avoir le potentiel d’une princesse en danger … Dommage pour elle qu’elle ait des pouvoirs bien trop forts pour cela. Elle n’avait pas cette carrure. Enfin bon … Il valait mieux qu’elle ne pense pas à ça, ce n’était pas son genre de toute façon.

« Midona ? Tu voulais dire quoi ? Ne sois pas méchante envers la princesse Zelda. »

« Sinon quoi ? Je ne suis pas méchante mais je parie que malgré toutes vos réincarnations, toi et Zelda, vous avez toujours été proches, très proches même. Ce n’est pas ce que Fay avait dit ? Je suis sûre aussi que tu vas toujours la sauver. »

« Je tiens à confirmer ses propos. »

Il sentit comme un grand vide à l’intérieur de son corps, comme si Midona s’était recroquevillée dans un coin. Elle ne devait pas s’attendre à une telle réponse peut-être ? Non … C’était surement cela. Mais bon … Elle n’avait pas à s’en faire. Il lui avait pourtant déjà dit qu’il n’était pas ses incarnations précédentes.

« Vraiment, il n’y a pas de quoi se prendre la tête à ce sujet, Midona, promis. »

« Promis, promis. C’est vite dit … de cette façon. Ca ne change rien à ce qui se passe actuellement et ce qui s’est passé. »

« J’ai trouvé un village ! J’ai trouvé un village ! » cria une voix dans le ciel, le Motisma revenant aussitôt, légèrement épuisé. Il semblait avoir parcouru une grande distance en peu de temps. « J’ai trouvé un village … et je crois que cela risque de faire plaisir à Link. »

Ah bon ?! Qu’est-ce que ça voulait dire ? La princesse Zelda se trouvait là-bas ?! Peut-être que oui ! C’était peut-être exactement cela ! Il demanda au Motisma de le guider alors qu’il s’était mis à courir à toute allure derrière lui.

« Et le voilà tout excité … et après, il n’y a rien du tout. Je n’aime pas les combats perdus d’avance. » souffla une voix en lui.

Mais il ne s’arrêta pas de courir, continuant, continuant, continuant. Même s’il était essoufflé, s’il pouvait revoir la princesse Zelda et être sûr qu’elle soit en sécurité, il le ferait ! Il arriva aux abords d’un petit village avec ses bâtiments à moitié modernes en briques.

Il s’approcha des bâtiments mais ce ne fut pas la princesse Zelda qu’il remarqua … mais plusieurs villageiois hyliens ? Qu’est-ce que … Qu’est-ce que ça voulait dire ? L’un d’entre eux se tourna vers lui, souriant subitement avant de courir en sa direction.

« LINK ?! C’est bien toi ? LINK ! Comme je suis content de te voir ! »

Même s’il ne connaissait pas cet homme, lui aussi était heureux … de voir un hylien. Cela lui faisait chaud au cœur après tout ce qui s’était passé. Mais ce n’était pas suffisant, loin de là. Enfin, déjà revoir l’un d’entre eux, c’était une excellente chose.

« Mais comment est-ce … Enfin … J’ai vu le royaume d’Hyrule et … »

« Ne t’en fais pas, je ne peux pas te répondre mais quelqu’un peut le faire bien mieux que moi ! Si tu veux bien me suivre, je pense que tu auras l’autorisation d’aller voir cette personne. Et puis, de toute façon … »

De toute façon quoi ? Il ressentit maintenant un petit agacement de la part de Midona bien que cela était assez léger. Quelque chose l’irritait mais quoi ? Il n’avait aucune réponse à cela, loin de là même.

Finalement, il arriva jusqu’à une petite maisonnée éloignée des autres mais avec deux gardes hyliens qui la surveillaient. D’ailleurs, il y avait un mélange de citoyens « normaux » et d’hyliens … Qu’est-ce que cela voulait dire ? Il continua d’avancer jusqu’à ce que les deux gardes le remarquent, étonnés. L’un d’entre eux s’écria :

« Qu’est-ce que … Link ? Attendez un peu, je vais préve… »

Il ne termina pas sa phrase car déjà le second soldat était rentré dans la maisonnée, criant :

« Princesse Zelda ! Princesse Zelda ! Link est venu ! Il est venu ici ! »

« Faites-le donc rentrer … »

Il avait reconnu parfaitement sa voix. Le premier garde le laissa rentrer dans la maisonnette, le second lui indiquant la porte par laquelle il devait passer. Il toqua plusieurs fois avant de pénétrer à l’intérieur de la pièce éclairée par les rayons de soleil. Il hoqueta de surprise mais ce ne fut pas sa voix qui sortit de son corps mais celle de Midona.

« Qu’est-ce que ça veut dire, Zelda ?! »

La princesse était assise sur une chaise roulante, un petit sourire aux lèvres. Autour de son front, des bandages étaient présents, légèrement ensanglantés tandis qu’un plaid se retrouvait sur ses jambes, les recouvrant pour les protéger du froid.