Chapitre 110 : Lumière et Ombre

ShiroiRyu
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Chapitre 110 : Lumière et Ombre

« Midona ? Est-ce que je peux te parler ? »

La princesse Zelda était là, s’approchant de Midona alors celle aux cheveux auburn la regardait. De quoi voulait-elle parler ? La nuit était tombée depuis déjà quelques heures et ils n’étaient pas encore arrivé au château. Il y avait un peu de voyage à faire et Midona se trouvait assise sur un rocher, le regard tourné vers la lune.

« Que me voulez-vous, princesse Zelda ? Je vous écoute donc. »

« Comment cela se passe avec Link ? »

Midona regarda la femme hylienne avec surprise, clignant des yeux plusieurs fois de suite pour être sûre d’avoir bien entendu la question de la princesse Zelda. Directement ? Comme ça ? Sans même chercher à détourner la conversation ? Sans même dériver sur un premier sujet pour lui faire croire ou la mener jusqu’à ce point ? Décontenancée, la princesse du crépuscule détourna le regard, bredouillant :

« Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler, princesse Zelda. »

« J’ai eu cette impression que toi et lui, vous étiez sur les mêmes rails, que tout semblait aller pour le mieux entre vous puis ensuite … Plus rien du tout. »

« Plus rien du tout ? Comment … comment ça ? »

« Tout ce que vous aviez fait semble avoir disparu. En fait, comme s’il n’avait jamais existé. »

« Je ne sais pas de quoi vous voulez parler … »

« Et tu arrêtais de tourner en rond, Midona ? Regarde-moi s’il te plaît. » demanda la princesse du royaume d’Hyrule, Midona restant immobile, continuant à lui tourner le dos. Elle entendit les pas de Zelda puis baissa la tête avec lenteur.

« Je t’envie, Zelda. Je t’envie tellement. »

C’était la première fois qu’elle la tutoyait ouvertement. Cela paraissait étrange mais la jeune femme aux cheveux blonds n’en fit rien, laissant à Midona l’occasion de s’ouvrir et de continuer à dire ce qu’elle avait sur le cœur.

« Vous êtes un peuple merveilleux … un peuple qui a réussi à s’en sortir. Vous voyez la lumière du soleil, vous pouvez vous y baigner alors que nous, à cause de nos ancêtres, notre existence est vouée à rester dans le crépuscule, là où seules des lueurs artificielles baignent autour de nous. Nous n’avons guère le choix, nous n’avons pas d’autres possibilités, nos corps se sont adaptés à cela. Il nous faudrait la même magie que celle tu m’as insufflée pour nous permettre de supporter le monde d’Hyrule, l’autre côté de la barrière. »

« Est-ce que tu le penses sincèrement, Midona ? Ce que tu viens de dire ? »

« Bien entendu ! Pourquoi est-ce que je mentirai ? Pourquoi ? »

« Pourquoi penses-tu qu’il n’y a pas de place pour vous ? Pour toi ? Pour ton peuple ? »

« Car c’est le cas, Zelda ! C’est le cas ! » s’écria Midona, se retournant vivement. Ce n’était pas de la colère, loin de là, c’était de l’appréhension. « Tu baignes dans la lumière, tu rayonnes grâce à elle ! Link aussi ! Vous êtes des hyliens ! Je suis une twili ! »

« Et qu’est-ce que cela change exactement ? »

« Tout … Tout … TOUT ! Je ne suis pas aveugle, je ne suis pas stupide, je ne me fais pas d’illusions, pas du tout même. Tu es celle qui rayonne … Tu es la lumière d’Hyrule. Link est ton héros, ton élu. Moi … Je ne suis qu’une ombre, une créature qui doit se réfugier et se cacher de tous et de toutes. »

« Je suis donc la Lumière et toi, tu serais l’Ombre ? »

« A peu de choses près, c’est exactement ça. »

Elle baissa la tête, fermant les yeux sans plus rien répondre. Zelda sembla songeuse, mettant une main sous le menton avant de dire :

« La lumière ne serait rien sans l’ombre. La présence de Link à tes côtés n’est pas anodine. Si vous vous êtes rencontrés, c’est que cela était voulu, désiré. »

« Ne commence donc pas à parler de destin ou d’autres balivernes ! Je ne suis pas une jouvencelle à qui on peut faire croire n’importe quoi ! »

« Je ne pensais guère cela. Ce que je veux dire, c’est que vous avez votre place dans notre monde comme nous avons la nôtre dans le vôtre. »

Qu’est-ce qu’elle racontait ? Etait-elle vraiment obligée de parler de la sorte ? De telle façon qu’elle ne la comprenait qu’à moitié ? Zelda continua ses petites phrases, disant :

« La Lumière ne peut pas vivre sans l’Ombre. Link ne pourrait pas vivre sans Midona. C’est là où je veux en venir. »

« Qu’est-ce que … tu racontes là ? Je ne vois pas du tout où tu comptes … te rendre. » dit la femme aux cheveux auburn en tremblant légèrement.

« Link t’a sauvé la vie, tu lui as sauvé la sienne. Vous êtes complémentaires tous les deux. Ne te gâche pas tes chances … par simple timidité. »

Simple timidité ? Elle pensait vraiment que ce n’était qu’une simple timidité, c’est ça ? Mais ce n’était pas le cas ! C’était beaucoup plus … important que ça. Beaucoup plus important. Elle murmura avec lenteur qu’elle allait se coucher, reprenant sa forme de diablotine avant de se diriger vers la tente où dormait Link. Qu’est-ce qu’elle … devait faire ? Elle regarda l’hylien, tournant la tête en arrière. Personne, n’est-ce pas ? Motisma n’était plus là, les pokémons étaient rappelés et l’épée ne parlait pas. Peut-être qu’elle … pouvait faire ça. Elle s’approcha de Link, venant se calfeutrer dans son dos avec son petit corps de diablotine. Quelques secondes plus tard, elle avait fermé les yeux, reprenant sa forme originelle.

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