Chapitre 162 : Quitte à tuer

ShiroiRyu
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Chapitre 162 : Quitte à tuer

La nuit était tombée dans le château, une ombre se déplaçant doucement dans les couloirs. Pourtant, lorsqu’elle passait à côté d’un garde, ces derniers ne paraissaient pas surpris de sa présence. L’ombre se mouvait avec lenteur, son épée à sa taille, une voix féminine lui chuchotant avec une pointe d’inquiétude, chose qui semblait rare :

« Vous ne devriez pas faire cela. Il y a d’autres solutions. »

« Il n’y en a aucune autre. J’en suis venu à cette conclusion. »

Finalement, il était arrivé jusqu’à la chambre royale, celle où logeait la princesse Zelda. Pourtant, l’ombre passa à côté, comme l’ignorant superbement. L’être quitta les couloirs pour arriver dans les jardins. Regardant à gauche puis à droite, il grimpa sur les piliers de pierre pour arriver sur les toits, se déplaçant avec furtivité pour se rendre à un endroit bien précis. Pourtant, même dessus, il y avait quelques gardes. Il allait devoir faire extrêmement attention. Vite ! L’un arrivait ! Il l’assomma d’un coup dans la nuque.

« Et voilà une bonne chose qui est faite. »

« Il risque de tomber si vous ne faites pas attention. »

Pourtant, l’être ne bougea pas de sa position, voyant le corps inanimé qui continuait de glisser le long du toit, se rapprochant du bord, puis au dernier moment, il l’attrapa pour le mettre en sécurité et surtout invisible aux yeux des autres. L’ombre murmura :

« Continuons le chemin. Nous y sommes proches d’après ce que je sais. »

« Vous pouvez encore tout arrêter. Ne commettez pas cette bêtise que vous regretteriez. »

« Je ne regretterai rien ! Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? »

« Car vous êtes troublé. Vous allez commettre une grave erreur. »

« Qu’importe, j’ai fait mon choix. Je sais parfaitement ce que je dois faire. Nous y sommes. C’est bon … nous pouvons y aller dès maintenant. »

Il se trouvait devant une fenêtre, une belle fenêtre. Il regarda derrière lui puis sur les côtés avant de coller une main sur la fenêtre. Avec lenteur, il pointa l’épée qu’il tenait en main en direction d’n carreau de la fenêtre, tapotant doucement dessus, de la manière la plus discrète qu’il pouvait même si cela semblait complètement ridicule. Finalement, elle se fissura, une voix féminine prenant la parole :

« Attendez, je vais rentrer et vous ouvrir … bien que je n’accepte pas cela. »

Un petit cliquetis se fit entendre l’autre côté de la fenêtre, celle-ci s’ouvrant en grand, un léger souffle de vent pénétrant dans la pièce en même temps que l’ombre. L’être se tourna, regardant autour de lui. Il y avait de tels atours princiers … cela se voyait parfaitement qu’ils étaient dans la chambre de la princesse Zelda. Celle-ci était d’ailleurs dans le lit, on pouvait y voir une forme humanoïde … et surtout, il voyait son visage endormi.

« Vous devriez arrêter maintenant, il est encore temps. »

« Pas après ce que je viens … de faire … Il n’y a pas de retour en arrière. »

L’ombre s’approchait du lit, tenant fermement sa lame à la main. Sur la paume de sa main, il était possible d’y voir le symbole de la Triforce illuminée en deux triangles. Il arriva jusqu’au corps endormi de la princesse Zelda, levant sa lame en sa direction. Sa main commença à trembler jusqu’à ce que l’épée tombe au sol. Avant même qu’elle ne touche ce dernier, une flamme verte était apparue entre lui et la princesse Zelda, ses yeux grands ouverts.

« Link. Sais-tu ce que tu as tenté d’accomplir ? »

« Pr… Princesse Zelda. Je … je … »

Il était tombé à genoux alors que la porte s’ouvrit, des soldats pénétrant dans la chambre. Avant même qu’ils ne puissent parler, la princesse remonta les draps sur son corps, faisant un mouvement de la main droite avant de dire :

« Laissez-nous seuls. Maintenant … que personne ne vienne nous déranger. Sous aucun prétexte. Sous aucune raison. Et interdiction de contredire mes ordres. »

L’hylien ne bougea pas de sa place, le visage couvert par la sueur froide alors qu’il n’osait pas regarder la personne qui était toujours dans le lit. La personne qui reprit doucement la parole, plaçant sa main sur la chevelure de Link :

« Link. Aies au moins la décence de me regarder … s’il te plaît. »

« Je ne peux pas … princesse Zelda. Je ne peux pas. J’ai … j’ai failli … »

« Me tuer, n’est-ce pas ? Et pour cette raison, non ? »

Elle l’avait obligé à relever la tête pour qu’il puisse voir le symbole de la Triforce de la Sagesse sur le dos de sa main gauche. Celles du Courage et de la Force commencèrent à lui brûler légèrement la peau alors que la princesse Zelda reprenait la parole :

« Tu as oublié que lorsque les porteurs sont proches, chacun le sait ? »

« Non … Non … Je … Je le savais, princesse Zelda. »

« Link, tu voulais récupérer mon morceau de la Triforce pour une unique raison, n’est-ce pas ? » demanda doucement la princesse Zelda. « Mais … est-ce que tu penses que cela est vraiment réalisable ? Tu n’en sais rien. »

« Si je n’essaie pas, comment est-ce que je peux le savoir ? Je … »

Il n’y arrivait pas. Il n’avait pas réussi une première fois, il n’allait pas essayer une seconde fois. Surtout quand la princesse lui parlait ainsi, signe qu’elle n’était même pas en colère contre lui. Loin de là … il … non … il … Ah. Il prit une profonde respiration, cherchant à se calmer sans forcément y arriver. Il … avait failli tuer la princesse Zelda.

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