Chapitre 39 : Une raison pour haïr

ShiroiRyu
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Chapitre 39 : Une raison pour haïr

« Est-ce qu’il y a un moyen de ne plus avoir ces lignes ? Et plutôt des lignes normales ? »

« Pas un seul d’après mes connaissances. Tu dois vivre avec tes lignes noires ! Accepte-les au lieu de les renier ! Ce n’est pas difficile, Tery pourtant ! Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as tellement peur que ça ? Quand je t’ai porté sur mon dos … »

« … … … … … Je n’ai pas envie de répondre. » murmura t-il avec lenteur, détournant le regard. Cela avait été un épisode assez gênant dont il se serait bien passé personnellement.

« Et pourtant, tu vas me répondre, Tery Vanian. »

Il haussa un sourcil aux propos de la jeune femme, semblant surpris d’entendre un tel ton de la part de Manelena. Celle-ci toussa légèrement, reprenant la parole d’une voix plus douce :

« Je peux facilement t’aider si tu le désires mais tu ne cherches même pas à t’améliorer. »

« Je ne veux pas m’améliorer pour tout détruire. »

« Alors pourquoi est-ce que tu as rejoint l’armée ?! Tu n’es quand même pas candide non ?! Ou idéaliste ?! Tu ne veux quand même pas un monde en paix hein ?! »

« … … Je n’ai jamais dit cela ! Ce n’est pas le problème de tuer ! Ce n’est pas du tout ça ! C’est tuer sans même être conscient ! Quand j’ai mes lignes noires, je ne suis plus conscient de ce que je fais … C’est … C’est … »

« Comme la majorité des personnes ayant des lignes d’Alzar, c’est tout. Tu laisses libre cours à tes sentiments néfastes et ils prennent le dessus sur ton corps, voilà tout. » répondit Manelena, ayant un léger sourire attendri en voyant le regard que le jeune homme lui portait.

« Mais … Et toi ? Tu n’es pas touchée par les lignes d’Alzar ? » demanda t-il, un peu surpris quand il y réfléchissait bien. C’était … bizarre quand même.

« Hum ? Je suis une fille donc je suis déjà un cas très rare mais … Bon … Est-ce que tu veux mon petit secret ? Pour pouvoir contrôler tes lignes noires très facilement ? Comme ça, tu auras toujours un avantage sur les personnes ayant des lignes d’Alzar. »

« Et pourquoi est-ce que tu ferais cela ? » demanda t-il, restant surpris quand même par la décision de la jeune femme. Si c’était un secret … Pourquoi le lui donner ?

« Je ne sais pas ? Peut-être que je t’apprécie contrairement à toi car ça n’a pas l’air d’être réciproque. » dit-elle alors qu’il s’écriait presque en haussant la voix :

« Ce n’est pas du tout ça ! Je … Euh … t’apprécie aussi beaucoup. »

« Ah bon ? Je ne pensais pas autant que ça. » répondit-elle en rigolant, voyant la gêne du jeune homme aux cheveux bruns. Il en avait trop dit n’est-ce pas ? Elle reprit avec amusement : « Alors … Tu ne vas peut-être pas y croire mais tout est une question de focalisation. Tu dois penser à une seule chose … Porter tes sentiments néfastes sur une unique personne. Je vais mieux m’exprimer. Imagine qu’Elen, c’est bien ça son prénom hein ? Imagine qu’Elen soit blessée par un soldat, contre qui tu porterais ta colère ? »

« Contre le soldat bien entendu ! »

« Et qui d’autre ? » demanda t-elle avec lenteur alors qu’il ne comprenait pas la question.

« Hein ? Qui d’autre ? Il n’y a qu’un soldat non ? »

« Est-ce que tu ne porterais pas ta colère contre Elen qui s’est faite blessée ? Contre toi-même qui n’as pas réussi à la protéger ? Contre les personnes autour de vous ? »

« Et bien … Contre le soldat non ? Je ne vois pas pourquoi je me mettrai en colère contre Elen ou contre moi … Ou alors contre les personnes autour de moi. Ce n’est pas de leur faute. »

« Je ne sais pas si c’est de la naïveté ou alors une réponse des plus sincères. » dit-elle en poussant un léger soupir assez apaisé, comme si elle s’attendait à ces paroles.

« … … … Est-ce que tu te moques de moi, Manelena ? Je n’arrive pas à me mettre réellement en colère, je suis désolé … mais je suis comme ça. Enfin … Réellement … Pas comme tu le voudrais, je suis sûr. » murmura t-il avec lenteur.

« … … … Hum ? Comme je le voudrais ? Enfin bon … Tu veux savoir mon secret alors ? Je peux te le dire … Mais il faudra te taire car de toute façon, il n’est pas aussi simple que cela. »

« Je veux bien car tu m’intrigues un peu. C’est quoi cette méthode ? »

« Et bien, je t’ai déjà donné un élément de réponse mais je vais te le dire plus explicitement : La haine … C’est la haine le premier moteur pour utiliser tes lignes noires. Dès l’instant où tu te fais dévorer par la haine, ta puissance se montre réellement et est décuplée. Alors, au sujet de cette haine, si je t’ai posé cette question, c’est pour une bonne raison. Si tu veux réussir à te contrôler, il te faut fixer un objectif … Un point qui sera le centre de ta haine. Ca peut être une personne, un objet, un lieu, un évènement, qu’importe … Il faut que dès l’instant où tu veuilles utiliser ta magie, tu te concentres sur ce point. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple que cela et à part moi, je ne connais personne qui … »

« Comme ça ? » demanda t-il d’une voix calme alors que des veines noires apparaissaient sur son visages, ses yeux devenant rouge rubis. La jeune femme eut un léger mouvement de recul, plus étonnée qu’apeurée par ce qu’elle voyait.

« … … … … Du premier coup ? Ce n’est pas possible. »

Elle disait cela mais ce qu’elle voyait était tout simplement prodigieux. Le jeune homme, malgré la sueur qui s’écoulait de son front et sa respiration rapide, semblait … capable de se contrôler. Pourtant, après une vingtaine de secondes, il posa un genou au sol, la bouche grande ouverte, poussant des râles tandis que ses lignes noires disparaissaient. Même si cela n’avait été … que pendant une minute au grand maximum .

« Comment … est-ce que tu as fait cela, Tery ? Tu ne devrais même pas réussir à faire ce que tu viens d’accomplir. Tu as déjà réussi … à trouver quelque chose comme objectif ? »

« Il n’y a qu’une seule personne que je peux haïr … de tout mon cœur … Qu’une seule personne que je hais plus que tout au monde … Une seule personne qui est capable de m’emmener dans une haine viscérale … »

« Hum … J’avoue être un peu sceptique sur ce que tu dis. Porter une telle haine à l’égard d’une personne est vraiment très rare … Il faut une excellente raison, une raison qui change quasiment la vision que l’on a du monde autour de soi. »

« Héhéhé … Hahaha … Mais ne t’en fait pas … Manelena … Ne t’en fais donc pas … »

Il venait de rigoler mais elle voyait que cela était d’un air nerveux. Il avait vraiment quelqu’un qu’il haïssait plus que tout au monde ? C’était plutôt … surprenant. Mais ce n’était pas à elle de poser des questions à ce sujet.

« … … Et après ? Qu’est-ce qu’il y a d’autres à savoir, Manelena ? Sur ces lignes noires ? J’ai vraiment l’impression que … Qu’avec ce que tu m’as dit, ça change tout. »

« A peu de choses près, tout ceux ayant des lignes noires et qui s’y intéressent savent ce que je t’ai dit. Le problème vient sur l’application de la chose. Mais toi … J’avoue que je suis étonnée … Franchement étonnée … Tu caches bien ton jeu hein ? » dit-elle en souriant alors qu’il semblait avoir repris sa respiration.

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Capable d’être aussi haineux … Je t’ai vu un peu colérique, infantile mais pas … Haineux à ce point … C’est vraiment remarquable en un sens. »

« Rien de bien stupéfiant … Je ne vois pas ce qu’il y a d’étonnant. »

Elle s’était rapprochée de lui, l’observant longuement de ses yeux rubis, gardant son sourire sur ses lèvres. Elle semblait heureuse de le voir ainsi … De le voir d’une autre façon … Le jeune homme restait immobile, toujours contre le mur de la ruelle.

« … … … Tu veux savoir contre qui je porte cette haine, Manelena ? Je te dois bien cela … »

« Je ne dirai pas que je serai ravie de l’apprendre car je ne vois pas ce qu’il y a de bien … »

« C’est mon père. Voilà tout. »

Il avait dit cela avec une certaine nonchalance. Clair et précis … Il ne venait pas d’omettre un détail ou autre … Son père ? C’était envers son père qu’il ressentait une telle haine ? C’était vraiment … bizarre … Mais … Mais … Ses yeux rubis restaient fixés sur lui, les deux mains de la jeune femme aux cheveux d’argent tremblant légèrement.

« Qu’est-ce que … » murmura t-il, surpris.

« Reste ainsi pendant une bonne minute et tais-toi. Tu … es bizarre … C’est stupide. » souffla t-elle alors qu’elle venait de l’enlacer, le serrant contre sa poitrine. Il … Il … Il n’osait plus du tout bouger, ce n’était pas pareil qu’avec Clari. Il avait l’impression d’avoir quelque chose d’unique de la part de Manelena, comme si c’était la première fois qu’elle faisait une telle chose de toute son existence.

« Ne t’en fais pas … Tery. Tu n’es pas le seul dans ce cas. »

« Je ne pense pas que … beaucoup de personnes … aient un tel sentiment envers leur paternel. Encore que ce ne soit pas si rare que ça que des enfants se fassent frapper par leurs parents … Mais il n’y a pas que ça … chez moi. C’est plus profond. »

« Tu n’as plus à parler … Je sens que tu ne me mens pas. »

« … … … … … Manelena ? Est-ce que toi aussi, tu … »

« Si tu veux tout savoir, je porte moi-même une haine intense envers une unique personne. Moi aussi, cela fait depuis des années que c’est comme cela… »

« On pourrait peut-être se retirer des bras de l’autre ? Car c’est assez gênant … » murmura t-il avec lenteur, sa tête toujours bien logée.

« Oui, tu as totalement raison. C’est de ma faute, cela risque de porter à confusion. » répondit-elle en le détachant de ses bras, l’observant d’un fin sourire. Elle était un petit rouge de gêne non ? Elle reprit la parole : « Tu veux savoir autre chose ? Ce que seuls les lignes d’Alzar et de Zélisia sont capables de faire ? Je peux bien te l’annoncer mais bien que ça soit beaucoup trop tard pour espérer y arriver maintenant. »

« De quoi ? De quoi est-ce que tu parles ? » demanda t-il avec un peu d’intérêt. Elle parlait des deux sortes de lignes donc cela voulait dire que ce n’était pas forcément dangereux.

« La matérialisation d’un objet … Nous sommes les seuls capables de faire une telle chose dans un degré bien supérieur à la moyenne. Je vais te poser une question : Est-ce que … Cette femme masquée faisait apparaître un objet, que ça soit une arme ou un bouclier ou autre, comme par magie, sans que tu saches d’où il provenait ? »

Hum … Elle parlait d’Elen, n’est-ce pas ? Alors … Il fallait y réfléchir …Il commença à penser à tout cela, cherchant à deviner la chose dont parlait Manelena. Quelque chose qui apparaissait … qui apparaissait … Hum … Il ne l’avait vue que peu souvent Elen. C’était même assez triste en y réfléchissant. Puis soudainement, il s’exclama :

« Son arc ! Et ses flèches aussi ! Elle fait souvent apparaître tout ça quand elle se bat ! »

« Oh … Donc c’est une archère ? C’est sur que c’est beaucoup mieux que les femmes utilisant les armes au corps à corps. Généralement, celles qui sont au corps à corps sont fortes et robustes mais d’après la carrure de cette jeune femme, cela m’étonnerait qu’elle soit douée. »

« Oh … Elle utilise … des dagues aussi ! Je m’en rappelle car j’ai été blessé par ces dernières. » répondit-il dans un léger sourire, ne pouvant pas cacher sa joie.

« Tu es amusé car elle a réussi à te blesser ? »

« Non … Non … Juste que … J’ai vraiment envie de la revoir. »

Hum ? Elle haussa un sourcil aux paroles du jeune homme. Hum … Ce n’était pas son affaire mais bon … Elle reprit aussitôt :

« Qu’importe ce que tu penses réellement d’elle, ce n’est pas à moi de te dire qui tu dois aimer ou qui tu dois détester. »

« Ai… Aimer ? Ah non non ! Ne vous faites pas de fausses idées, Manelena ! Euh, ne t’en fais pas ! Ca serait bête de penser ainsi ! »

« Hum … Enfin bon … Qu’importe, nous n’allons pas nous attarder sur ce sujet. Les lignes d’Alzar comme les lignes de Zélisia nous permettent d’avoir un objet ou quelque chose de plus … personnel en nous. Dans le cas de cette jeune femme, c’est son arc. »

« Quelque chose de plus ? Comment cela ? » demanda t-il, un peu étonné.

« Cela peut sembler effrayant mais Alzar et Zélisia étaient des dieux. Avoir une partie de leurs pouvoirs, c’est avoir des capacités insoupçonnées. Ainsi, il n’est pas stupide de s’imaginer qu’il est possible deux nouveaux bras entièrement noirs ou blancs selon nos lignes. »

« C’est vraiment … saugrenu. Et c’est quoi l’utilité d’avoir deux bras en plus ? »

« Hum … Ca se voit que tu ne te bats pas souvent, n’est-ce pas hein ? »

« C’est une remarque ? » demanda t-il alors qu’il souriait, voyant que la jeune femme tremblait un peu. Il fallait dire que cette tenue n’était pas très adaptée pour les sorties de nuit non plus hein ? Hum …

« Exactement ! Enfin bon … Je vais te répondre. Avoir deux bras en plus, capables de se mouvoir comme si ils étaient réellement issus de ton corps, cela donne un net avantage en combat. Si tu as du mal à parer une épée, est-ce que tu arriverais à parer deux, trois, voir quatre épées en même temps ? C’est tout bonnement impossible. »

« Mais est-ce que la personne avec quatre bras arrivera à se battre correctement ? »

« Bonne remarque … Bien entendu, cela demande de l’entraînement et ça ne se fera pas en un jour. Comme tu utilises tes lignes noires que très rarement et depuis peu, je ne pense pas que tu seras capable d’avoir ta propre arme ou ton propre objet avant longtemps. »

« D’accord … Mais d’ailleurs, si tu as des lignes noires, c’est quoi ton objet spécial ? »

« C’est un secret. » dit-elle dans un grand sourire alors qu’il rougissait légèrement, reprenant aussitôt la parole en bafouillant :

« On … On ferait mieux de rentrer. Tu as l’air d’avoir très froid. »

« C’est exact … Il ne fait vraiment pas chaud et Clari risque de se poser des questions.. » répondit Manelena alors qu’il ne savait pas réellement quoi faire dans une telle situation. Il resta près d’elle, les deux personnes retournant dans l’auberge puis dans leur chambre. Pas un bruit … Que le silence … Et aucune sécurité … L’auberge n’était pas surveillée.

« Bonne nuit, non ? » dit la jeune femme aux yeux rubis alors qu’ils étaient retournés tous les deux dans leurs lits.

« Je ne sais pas … Je ne suis pas vraiment fatigué … Pourquoi est-ce que tu es rentrée dans l’armée de Shunter, Manelena ? »

« C’est l’heure des questions personnelles ? » demanda t-elle en émettant un petit rire.

« Euh … Enfin … Si tu ne veux pas, je comprendrais. C’est personnel justement donc … »

« Je n’ai pas rejoint l’armée de mon plein gré au départ … Plus par obligation … Encore, qu’au final, c’était une obligation morale … Donc je ne sais pas si on peut dire que c’est de mon plein gré ou non. Et toi ? »

« Je voulais rejoindre mes sauveurs. Dans Midès, après m’être enfui pendant quelques minutes, j’ai réussi à me perdre et à me mettre dans une embrouille pas possible. Et bref … J’ai été sauvé par des personnes dont je ne connais même pas le nom en fin de compte. J’ai rejoint l’armée et … »

« Mais tu n’étais pas avec cette jeune femme au départ ? »

« Ma vie est compliquée … Très compliquée … Si certains évènements ne s’étaient pas produits, il y aurait de fortes chances que je sois encore avec elle à l’heure actuelle. »

« Tu regrettes ce qui s’est passé ? » demanda t-elle alors qu’il hochait la tête d’un air négatif dans son lit, prenant la parole :

« Pas du tout … Je n’ai pas à regretter. Au moins, ma mère ne pourra pas dire que je suis un vagabond ou autres … Et puis, je ne l’avais même pas prévenue que j’avais quitté le village natal donc quand j’ai eut une mission à Leskar, je peux te dire sincèrement qu’elle était morte d’inquiétude et bon … Voilà tout. »

« Au final, tu ronchonnes souvent mais tu es un brave garçon, c’est ça ? »

« Ne dit pas ça comme ça ! Tu vas finir par croire que je suis quelqu’un de bien ! » répondit-il sur un ton légèrement exaspéré mais surtout gêné.

« Et ce n’est pas du tout le cas ? Je me serais donc trompée à ton égard depuis le début ? C’est vraiment dommage, Tery … vraiment … »

« Je ne veux pas que tu crois une chose alors que ce n’est pas vrai … C’est tout, Manelena. » dit-il avec lenteur comme désabusé par la réponse de la jeune femme.

« Hum … Dernière petite question mais personnelle à mon tour : Si tu revois la jeune femme sur cette photo, qu’est-ce que tu lui diras ou feras en premier ? »

« Fe… Feras ? Comment … Comment est-ce que tu veux … Je ne vois pas … »

« Ca sera quoi ta première réaction ? Sur le moment ? »

« Je … Je ne sais pas du tout. Je ne sais pas du tout … Oui … »

Il avait plusieurs idées en tête, plusieurs réactions mais c’était vraiment très personnel donc il valait mieux ne pas y penser. Déjà, revoir Elen serait une agréable surprise, une excellente surprise même ! Avait-elle changée mentalement en plusieurs mois ? Car physiquement, elle n’était pas si différente que ça d’après ce qu’il avait remarqué …

Pfff … Pourquoi est-ce qu’il pensait à Elen de cette façon ? Et puis, comment est-ce qu’il réagirait ? Est-ce qu’il serait gêné ? De présenter Manelena et Clari à Elen ? D’après ce qu’il avait crû lire, elle était accompagnée elle aussi mais pas par n’importe qui ! Par le prince de Traslord en personne ! Hahaha !


Elle était spéciale comme fille … Donc un prince, ce n’était pas une mauvaise idée … Hein ? De quoi est-ce qu’il parlait ? A quoi est-ce qu’il pensait plutôt ? Ce n’était pas ses affaires ! Pas du tout même ! Ca ne le concernait pas ! Elen faisait sa vie … Et lui … Et bien … Il … Et bien … Il faisait la sienne !

« Tu es étrangement muet depuis que je t’ai posé cette question, Tery. »

« Hein ? Que quoi ? Ah … Non, ce n’est pas grave, rien de bien compliqué. »

« Tu l’as dit toi-même, tu ne sais pas quelle sera ta réaction n’est-ce pas ? »

« … … C’est bête mais je ne sais pas comment réagir avec elle. Je la considère comme une amie ? Comme une ennemie ? Comme quelqu’un proche de moi ? Comme une inconnue ? Est-ce que je dois la saluer ? Rester neutre ? Prendre sa main pour la serrer ? L’embrasser sur la joue sans son masque ? Est-ce que je dois me mettre sur mes gardes car ça fait deux fois qu’elle a essayé de me tuer ? Je serais stupide de l’accueillir à bras ouverts. »

« Mais tu es stupide non ? » dit-elle en émettant un petit rire discret.

« C’est sympathique de ta part d’entendre ça … Mais oui … Je dois l’être. »

« C’est le premier pas vers la guérison. Tu deviendras moins stupide au fil du temps, voilà tout. » répondit Manelena alors qu’il tentait d’apercevoir ses deux yeux rubis.

Elle était vraiment jolie, n’est-ce pas ? Comme demoiselle ? Non ? Comme fille ? Tiens ? Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça ? Pourquoi est-ce qu’il avait cette idée en tête ? Déjà avec Clari, c’était assez difficile … Mais avec Manelena qui était toute aussi belle voir encore plus que lui, ça l’était encore plus.

« Euh … Bonne nuit, Manelena. Fais de beaux rêves. »

« Toi aussi, Tery. Dans les jours qui suivent, on va régler ce problème avec les médaillons. Cela risque d’être très dangereux mais comme tu es encore néophyte, je te défendrai. »

« Merci bien … Manelena. Ca ne fait que … quelques jours ? Même pas … Et je t’apprécie déjà. » termina t-il en se retournant pour ne plus avoir à la regarder. Il allait vagabonder ses pensées ailleurs … dans un autre endroit … réfléchi à autre chose en dormant.

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