Chapitre 13 : Ermite

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : Ermite

« Ha… Ha… Ha… Ils ne sont plus là ? »

Il déposa enfin Cynthia sur le sol alors qu’il était exténué. Mimolet était au bord de l’évanouissement, le pauvre M.mime ayant utilisé la majorité de ses ressources pour continuer la distorsion alors qu’ils étaient bien à plusieurs kilomètres de Féli-Cité mais de l’autre côté maintenant. Cynthia se retourna pour observer les alentours, lui disant :

« Je pense que oui. Ils n’ont pas réussi à nous suivre. »

« Mais qu’est-ce qu’ils te voulaient ?! Qu’est-ce que tu es au final ?! »

Finalement, elle se remit en position pour le regarder alors qu’il reprenait son souffle. Elle ne savait pas si le jeune homme était au courant de sa position dans la région de Sinnoh mais quelque chose lui signalait que ce n’était pas le cas. Elle eut un petit sourire aux lèvres tandis qu’il sortait une bouteille d’eau pou s’abreuver, tendant le reste au M.mime qui finit la bouteille. Elle lui demanda :

« J’ai une simple question : Est-ce que tu regardes souvent la télévision ? »

« Non, plus depuis des années, ces médias… Je déteste leurs façons de raconter tout et n’importe quoi ! Comment voudrais-tu les croire ?! »

« Et les magazines ? »

« Non plus. Les seuls qui m’intéressent sont les magazines portant sur les pokémons. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a avec eux ? »

« Et bien… Comment te dire… Voilà… Tu connais mon nom mais tu ne sais rien de moi et inversement. Je m’appelle Cynthia et je … »

« Roucoups ! »

Le cri venait du ciel, montrant l’oiseau de plus d’un mètre et au pelage brun au-dessus d’eux. Il portait une caméra entre ses serres et battait des ailes tout en positionnant la caméra vers eux. Thierry posa une main sur son front avant de gueuler :

« MAIS MERDE ! Ils sont collants ces types ! Soprallegro, shoote ce poulet ! »

Il fit apparaître son Nosferalto, celui-ci se déplaçant à toute vitesse en direction du Roucoups, plantant ses crocs dans le dos de la bête qui ne pouvait rien faire pour s’échapper. Sa mission avait été de les suivre mais il ne pouvait pas se battre avec cette caméra ! L’oiseau tomba au sol, inconscient alors que Thierry faisait revenir Soprallegro, Cynthia murmurant :

« Ce n’était pas une bonne idée. Ils vont vraiment se faire de fausses idées. »

« MAIS JE M’EN CONTREFOUS ! Tu voulais que je te débarrasse d’eux, c’est ça ? Alors c’est fait ! »

« Oui mais… HIIII ! »

Elle poussa un petit cri avant de se faire soulevée à la façon d’un sac de patates. Il siffla légèrement pour réveiller Mimolet qui s’était légèrement reposé après tout ça. Le M.mime soupira, se disant que tout n’était pas terminé. Il fit réapparaître son dôme de distorsion avant qu’ils ne se remettent à courir à toute vitesse :

« Go go go ! Pas de temps à perdre! On recommence à courir! »

Et les voilà déjà repartis ! Ils s’éloignaient alors que trois journalistes s’approchaient du Roucoups évanoui sur le sol. Leurs premiers réflexes ? Savoir si la caméra était en bon état ou non. Ils poussèrent un soupir d’apaisement en voyant que c’était le cas avant de dire :

« Il n’y a plus aucun doute ! Préviens les autres journalistes et les télévisions ! La maîtresse de Sinnoh s’est faite enlevée par cet homme ! »

« Mais peut-être qu’elle s’est enfuie avec lui ? Peut-être ont-ils une aventure am… »

« Tu penses vraiment que les maîtres des régions ont le temps de penser à ça ?! Surtout la maîtresse de Sinnoh ! De plus, tu penses vraiment qu’ils iraient abattre un pauvre petit Roucoups sans défenses si cela avait été qu’une simple escapade ?! Tu crois vraiment que Cynthia aurait laissé faire ça ? »

« Mais le Roucoups n’est pas mort, seulement inconscient. »

« ON S’EN FOUT ! On a un scoop ! Toutes les télévisions de Sinnoh… Non ! Celles du monde vont être tournée vers nous ! »

Finalement, certains journalistes ne s’interrogeaient même pas sur les véritables raisons d’une telle chose. Une bonne heure plus tard où il déposa à nouveau Cynthia sur le sol, il poussa un profond râle avant de dire :

« Dernière fois que je fais ça ! T’as abusé sur ce coup ! »
Elle lui donna une très légère claque, une claque qui montrait qu’elle n’était pas en colère mais il allait déjà l’être avant qu’elle ne le dise :

« La prochaine fois, évite de me porter de cette façon, d’accord ? »

« Non mais « mademoiselle » Cynthia se permet de se plaindre au sujet de la façon dont je la porte alors qu’on est ENFIN seuls et pas poursuivis par ces personnes ! »

« Mais je rigolais… Je ri-go-lais ! Tu n’as donc aucun humour ou quoi ?! »

« Pas comme le tien ! Et non, j’en ai pas, c’est bon, ça t’a suffit ? On se met tout de suite en route vers Vaguocéan. Là-bas, il y a un port qui nous emmènera vers Joliberges. »

« Tiens, tu as finalement accepté ma présence à tes côtés ? »

Hein ? Que quoi ? Mais non ! Qu’est-ce qu’elle racontait ?! Ce n’était pas du tout ça ! Il avait simplement décidé de ne plus parler de cette foutue promesse et de ne plus rien à dire à ce sujet. Après son huitième badge, elle allait simplement le laisser et il allait retourner à son train-train quotidien.

« Te fais pas de fausses idées toi ! Après Joliberges, il restera Frimapic et Rivamar, ensuite, tu disparaissais ! »

« Vraiment, tu n’as aucune galanterie. »

« Si ça ne te plaît pas, tu peux disparaître. T’as quel âge ? Vingt ans ? T’as l’air d’avoir mon âge donc tu es assez grande pour te débrouiller toute seule ! »

« Oui mais toi… Qui veillera sur toi si je ne le fais pas ? Tu as besoin d’être materné, je l’ai remarqué. »

« Qu… Qu… QUOI ?!! »

Et voilà, elle avait encore réussi à l’énerver. C’était pourtant si facile et si amusant. Elle ne faisait que signaler une simple vérité. Sans elle, il aurait peut-être passé tout un mois entre la vie et la mort. Il la souleva par le col, tremblant légèrement de colère alors qu’il lui criait dessus de toutes ses forces :

« Arrête donc de te croire aussi importante pour moi ! Tu n’es RIEN ! RIEN DU TOUT ! »

« Même pas un petit peu ? Pourtant, cela va faire une semaine ou deux que l’on se connaît. Tu ne devrais pas dire de telles choses. »

« Cynthia, ne me force pas à te cogner une nouvelle fois, là, je suis vraiment pas d’humeur alors arrête directement tes conneries ! »

« Tu progresses. »

Il la relâcha, la jeune femme ne tombant pas au sol cette fois-ci. Elle gardait son sourire aux lèvres alors qu’elle savait que le jeune homme était de plus en plus humain au fil des jours. Il s’ouvrait peu à peu et un jour, elle allait savoir plus de choses sur lui, ce qui allait améliorer ses relations à son sujet.

« Je hais les personnes de Sinnoh. Que ça soit les journalistes, les champions d’arènes ou alors le maître de Sinnoh, je les déteste tous. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu restes avec moi. Au passage, qu’est-ce que tu voulais me dire avant que l’on se remette à courir ? »

« Ah… Euh… Non, rien. Ce n’est pas très important. Pourquoi tu détestes les gens de Sinnoh ? Est-ce qu’ils t’ont fait quelque chose de mal ? »

« Non… Ce n’est pas ça mais… »

Il s’arrêta subitement avant de tourner son visage vers Cynthia. Cette femme venait de Sinnoh ! Il ne devait pas l’oublier ! Il se releva sans rien dire avant de s’éloigner. Ils allaient s’approcher de Vaguocéan, pas le temps de discuter. Cynthia s’approcha de lui, marchant à ses côtés alors qu’il avait fait disparaître son pokémon. Elle lui murmura avec délicatesse :

« Tu devrais te confier, Thierry. Ca serait beaucoup mieux pour tout le monde. »

« Ca ne te concerne pas. Fin de la discussion. »

Il ne s’était pas énervé ou autre mais parler de son aversion entre les gens de Sinnoh résultait en un enfouissement du jeune homme dans ses pensées. Elle ne pouvait rien faire pour l’aider et intérieurement, ça la gênait beaucoup plus qu’elle ne le montrait. Deux jours passèrent et ils ne s’étaient pas disputés une seule fois, un nouveau record comme l’avait signalé Cynthia au jeune homme. Celui-ci ne lui avait pas répondu, signe qu’il acceptait sa présence mais seulement si elle consentait à se taire. Enfin, la ville et le port de Vaguocéan se faisaient voir à l’horizon et il poussa un léger soupir :

« Nous y voilà enfin. On fait quelques achats pour les prochains jours et on trouve un bateau. Tu n’y vois aucun inconvénient ? »

« Aucun. Aucun… Par contre, est-ce que je peux te laisser trouver un bateau ? J’aimerais faire quelques petites choses de mon côté si ça ne te dérange pas. »

Rapidement, les soupçons du jeune homme refirent surface alors qu’il la regardait dans les yeux. Est-ce qu’elle allait prévenir le maître de Sinnoh de ce qu’il allait faire ? Est-ce qu’il pouvait lui faire confiance ? Il ne l’avait jamais accordé à personne et il n’allait pas commencer aujourd’hui !

« D’accord. Mais que je te revois au port dans la soirée. JE TE PREVIENS : Tu n’est pas dans la soirée, je me barre sans toi et je te laisse en plan ! »

Elle gardait son sourire alors qu’il croisait les bras. Il ne plaisantait pas ! Si elle n’était pas là, il disparaissait ni vu, ni connu ! Il en avait rien à faire d’elle ! Finalement, elle prit les devants alors qu’il murmurait qu’il rentrerait dans cette ville, seulement une vingtaine de minutes après elle, il avait des petites choses à faire. Dès qu’elle fut éloignée, il fit apparaître Soprallegro, lui murmurant :

« Toi, tu vas la surveiller mais ne te fais SURTOUT pas repéré ! »

« Nosfe… Nosferalto ? »

« Quoi, si j’ai aucun remord à faire ça ? Ce n’est pas une amie, je n’ai AUCUN ami ! Surtout pas dans cette région ! Vas y maintenant et exécution ! »

Le Nosferalto hocha sa tête pour dire qu’il avait bien compris bien qu’il faisait ça avec regret. Thierry attendait pendant une quinzaine de minutes avant de se diriger à son tour vers Vaguocéan. Cynthia, de son côté s’était rapidement dirigée vers une papeterie avant de s’écrier :

« Mais qu’est-ce qu’ils ont foutus ?! C’est quoi ce tissu de mensonges ?! »

« Mademoiselle Cynthia ? Mais vous n’êtes pas kidnappée ? Vous avez réussi à échapper à votre ravisseur ? »

La gérante semblait surprise de la voir toute seule mais c’était Cynthia qui restait bouche bée devant l’un des magazines qu’elle tenait. Sur la couverture était écrit : « La maîtresse de Sinnoh kidnappée ! Son ravisseur serait le tombeur de champions ! » Le pire était qu’ils avaient choisi la pire des photos : Celle où la jeune femme aux longs cheveux blonds criait alors qu’elle se faisait porter par Thierry comme un vulgaire objet. Sans attendre, elle déposa de l’argent plus que nécessaire avant de sortir de la papeterie avec son magazine en s’écriant :

« Il n’y a AUCUN ravisseur ! Ces journalistes annoncent encore de ces bêtises ! Ils ne s’arrêteront donc jamais ?! Je dois retrouver tout de suite Thierry ! »

Avant même que les problèmes ne se posent, elle se dirigeait vers le commissariat de police, les agents à l’intérieur semblant surpris de voir la jeune femme en parfaite santé et toute seule. L’un des policiers prit la parole :

« Mais les journalistes disaient que vous aviez été enlevée par ce… tombeur de champions ! »

« Arrêtez de croire tout ce qui est marqué dans les journaux et dit à la télévision ! Prévenez toutes vos patrouilles de ne pas vous en prendre à ce jeune homme ! »

« Mademoiselle, vous n’avez aucune autorité sur la justice de cette ville. »

« Non mais si je dois expliquer à la télévision que vous avez enfermé un innocent, vous aurez une sacrée réputation. Dois-je vous rappeler qui je suis ? »

Les policiers se regardèrent entre eux avant que l’un se dirige vers une voiture, invitant Cynthia à monter à l’intérieur. Ils devaient trouver le jeune homme avant qu’il ne soit trop tard. De son côté, Thierry était maintenant encerclé par cinq policiers, leurs armes pointés vers lui :

« Les mains en l’air mon gaillard ! »

« Non mais c’est quoi votre problème ?! Vous voulez ma photo ! »

« Où tu as mis la fille ?! Sale kidnappeur, tu n’as aucune honte à séquestrer une jeune femme ?! »

« Non mais de quoi vous parlez ?! Je ne séquestre personne et je veux rien avoir avec vous ! »

« Faites gaffe quand même ! Il doit être très puissant pour réussir à la faire tomber ! »

« Ou alors, il l’a attaqué par derrière ! »

Les policiers tremblaient légèrement et ce n’était pas l’état dans lequel Thierry était qui allait arranger les choses. Il tournait sur lui-même comme une bête pourchassée, sa cape blanche se levant au-dessus du sol. Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ? De quoi parlaient-ils ? Kidnapper une jeune femme ? Ils ne parlaient quand même pas de Cynthia ! Il sortait déjà deux pokéballs, ne se préoccupant pas des problèmes qu’il allait avoir après tout ça avant qu’une voix ne se fasse entendre :

« Stoppez tout ! Elle nous a tout expliqué ! Il va falloir prévenir les autres villes ! »

« Cynthia ?! Tu peux me dire dans quel merdier tu m’as foutu ?! »

La jeune femme apparaissait derrière le policier, celui-ci dispersant les autres alors qu’elle s’approchait de lui, la mine confuse. Elle poussa un petit soupir désespéré avant de lui dire :

« Je suis… sincèrement désolée, Thierry. Les journalistes de Féli-Cité se sont imaginés des choses, voilà tout. »

« Ils en ont jamais assez de leurs conneries ?! Déjà la dernière fois ! C’est à cause d’eux… Et merde ! Je vais au port, ne me suis pas ! »

Tout ce qu’elle avait construit avec lui venait de se détruire par la faute des journalistes. Elle était visiblement abattue alors qu’il s’éloignait en direction du port de Vaguocéan. Elle allait devoir tout recommencer… si il le voulait, chose qui n’était pas aussi sûre qu’auparavant.

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