Chapitre 21 : Chaud et froid

ShiroiRyu
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Chapitre 21 : Chaud et froid

Quelques jours auparavant, près d’un lieu où peu des gens peuvent accéder, une créature aux ailerons bleus se posa en douceur devant un bâtiment magnifique aux couleurs noire et jaune. La jeune femme aux longs cheveux blonds descendit du Carchacrok avant de rappeler la créature, une personne portant des lunettes courant vers elle :

« Mademoiselle Cynthia ! Enfin, vous voilà ! Nous vous attendions depuis plusieurs jours. Vous n’aviez pas répondu à notre première lettre alors nous… »

« Cessez là toutes vos paroles et expliquez moi où est le problème. »

« Vous semblez énervée. »

Bien entendu qu’elle l’était ! Elle n’avait pas put aller voir ses grands-parents et c’était la pire des choses qui pouvaient lui arriver. Heureusement que Thierry avait accepté sa modeste demande, elle poussa un profond soupir en imaginant le jeune homme découvrir sa famille. Elle eut un petit sourire avant de dire :

« Non, ça peut aller. Mais je dois partir au plus tôt. Pourquoi m’avoir appelé ? »

« Nous avons eut quelques informations au sujet de l’homme que vous recherchiez… et aussi au sujet des cinq maîtres. »

« Les cinq maîtres ? »

C’était surtout le dernier point qui venait l’intéresser. Qu’est-ce qu’il y avait avec eux ? Après la défaite causée de ses propres mains sur ces derniers, ils s’étaient éclipsés pendant des années en lui promettant de la faire souffrir… Malheureusement, c’était déjà le cas.

« Oui, ils se sont fait entendre dernièrement. Cela semble avoir un rapport avec le jeune homme avec lequel vous sortez. »

« Que que quoi ? Que je sors ? J’ai été envoyée par les champions d’arène pour le suivre, ne vous faites pas d’illusions là-dessus, je vous prie ! »

« Ne vous mettez pas dans cet état, je ne fais qu’annoncer ce que les personnes disent autour de moi. Le jeune homme qui vous accompagne, il semble les intéresser. »

« Hein ? Mais… »

« Votre ami est en danger voilà tout. »

« Et vous m’envoyez une lettre pour que je vienne ici et que vous me le disiez en personne ?! Mais vous êtes complètement ridicule ! »
Elle faisait déjà réapparaître Tellus, s’apprêtant à repartir mais quatre personnes sortaient du bâtiment… Le conseil des quatre composé de trois jeunes hommes et d’une vieille femme. Cette dernière prit la parole d’une voix sûre :

« Il y a un changement de programme : Cynthia, nous ne pouvons pas te permettre de prendre plus de risques en t’éloignant plus longtemps de la ligue pokémon. Cet endroit est le plus sûr de Sinnoh. Tu vas devoir rester ici pendant que nous allons envoyer quelqu’un d’autre pour surveiller Thierry. Tu étais peut-être en danger permanent avec lui. »

« Je suis seule juge de qui est potentiellement dangereux pour moi ou non. Si vous n’avez rien d’autre à dire, je m’en vais tout de suite ! »

« Jeune fille ! Ce n’est pas une bonne idée, loin de là. D’après ce que nous avons eut comme informations, le jeune homme se dirige vers Frimapic. Il sera trop tard pour toi d’arriver avant que l’un des maîtres s’en prenne à lui. »

« C’est encore à moi d’en décider. Tellus, on s’en va. Vous, vous restez ici. »

Thierry ? En danger ? Pourquoi ne l’avaient-ils pas simplement prévenu par lettre au lieu de lui demander de venir ?! Elle n’avait rien à craindre mais dans le cas de Thierry, c’était autre chose ! Elle allait s’en vouloir si le jeune homme était blessé par sa faute ! Déjà, elle repartait sur sa Carchacrok, se dirigeant le plus rapidement possible vers Frimapic. Quand au jeune homme, celui-ci était retourné près de la grotte où il s’était retrouvé blessé, remarquant que le Machopeur n’y était plus.

« Bon, Soprallegro, l’est temps de sortir. On va voir si tu es content de me revoir après toutes ces journées. »

Il prit une pokéball dans sa main, celle qui correspondait à son Nosferalto, la créature en sortant… bien que ce n’était pas celle à laquelle il s’attendait. Une créature avec ses quatre paires d’ailes violettes, des yeux dorés, un petit sourire aux lèvres. La peau à l’intérieur des ailes était bleue et la créature poussa un petit cri :

« Nostenfer ! »

« Ah ben merde alors ! Dis moi… Comment t’as fait ça toi ? »

Soprallegro tournait autour de Thierry en continuant de crier alors que le jeune homme l’observait. Depuis quand était-il devenu un Nostenfer ? Il avait évolué ? Non… Mais quand ? Il devait savoir ! La créature était maintenant presque aussi grande que Thierry et posa au sol avec son sourire. Elle attendait qu’il dise quelque chose :

« Oh punaise. Me dit pas que c’est avec le Machopeur ? Tu l’as éclaté comment ? »

La créature donna des violents coups d’aile dans le vent pour lui montrer ce qu’elle avait fait subir au Machopeur alors que Thierry rigola très légèrement. Son Nosferalto avait évolué ! Son Nosferalto avait ENFIN évolué ! C’était si… spécial. Non mais attendez un peu, qu’est-ce qui lui prenait de rire comme ça ? Il grogna pour se redonner une contenance avant de dire :

« Et bien maintenant que tu as évolué, tu dois être capable de mieux me guider encore, non ? Alors direction Frimapic, tu me guides ! »

« Nostenfer ! Nosten ! »

« Et non, tu te plains pas ! Ne commence pas comme ça. »

« Nosten ? Nostenfer ? Nosten tenfer ! »

« De quoi, cette écharpe ? T’as pas besoin de savoir d’où elle vient ! C’est pour Frimapic ! »

Il n’avait pas à dire d’où elle provenait cette écharpe. Avait-il honte d’avoir reçu un cadeau de la part d’une inconnue ? En quelque sorte… Oui. Le Nostenfer préféra se taire, s’enfonçant dans la grotte alors que Thierry se mettait à le suivre. Plusieurs heures se passèrent où ni l’un, ni l’autre ne se reposait.

« Tu sais où tu m’emmènes hein ? On veut aller dans un endroit froid ! »

« Nostenfer ! Nosten ! Nosten… Nostenfer ? »

« Oui, une entrée avec un vent glacé qui en sort, t’es capable de trouver ça ?! »

« Nostenfer. Tenfer ! »

« Hey ! Me parle pas comme ça blaireau ! Dis tout de suite que je te déconcentre. »

Soprallegro cria légèrement à nouveau. Thierry baissa la tête en ronchonnant, suivant son nouveau Nostenfer. Il fallut trois nouvelles heures dont vingt minutes où ils se reposèrent pour finalement sortir de la grotte. Soudainement, une tempête de neige alla frapper Thierry au visage, le faisant fermer les yeux. Il grogna en rappelant son Nostenfer :

« Mais c’est quoi cette embrouille ?! Je savais qu’il ne faisait pas très beau en direction de Frimapic mais je ne savais pas que c’était de ce genre ! Et dire que j’ai complètement zappé l’idée de prendre l’un de mes pokémons pour me guider. Purée, Soprallegro, t’as fait du bon boulot mais c’est tout ! »

Maintenant, qu’est-ce qu’il devait faire ? Il n’y voyait rien à cinq mètres devant lui et il ne savait même pas où il mettait les pieds. La seule chose qu’il remarquait, c’était que cette tempête de neige ne semblait pas vouloir s’arrêter et de venait de plus en plus imposante à chaque instant, que du bonheur en perspective !


Il était quand même venu ? Tiens donc… C’était vraiment ce garçon, celui qui accompagnait toujours cette greluche. Dire que cela allait être si triste de mettre un terme à son existence tout de suite. Une petite lumière fit son apparition dans le vide, un grognement tonitruant résonnant dans l’immensité de la montagne :

« C’était quoi ce bruit ?! »

Non il n’avait pas peur ! Il n’était pas du genre à avoir peur pour tout et pour rien, le problème était qu’il ne voyait rien donc qu’il ne savait pas d’où venait ce bruit et surtout qui en était à l’origine. Instinctivement, il mit son écharpe blanche autour de la bouche en poussant un petit grognement à son tour :

« Je m’emmerde. J’ai même plus de discussions. »

Heyyyyyy ! Mais qu’est-ce qu’il disait là ?! Plus de discussions ? Depuis quand c’était un problème ? Il s’en foutait, c’était un solitaire ! Il n’était pas du genre à avoir besoin de la compagnie d’une femme du genre de Cynthia ! Cynthia… Dire qu’il s’était permis ce genre de propos à son égard. Pfff… Juste le fait de penser à la jeune femme le mettait mal à l’aise. Il s’était trompé sur elle et il le reconnaissait. Du moins… En partie. Pourquoi ne s’était-elle pas occupée de sa famille ? Dire qu’elle avait déjà perdu ses parents.

« Heureusement que j’étais là pour sauver la mise ! »

Héhéhé ! C’est vrai ! Sans lui, qu’est-ce qu’elle aurait fait ? Elle n’aurait pas eut le choix ! Il se donna une claque sur le front après cette réflexion, il n’y avait pas de quoi être fier de ce qu’il pensait. A choisir entre son travail et sa famille, son choix était vite fait pour lui… mais pour elle, peut-être que le travail était bien plus important ? Elle ne pouvait pas être au service de l’un d’entre eux, il en était sûr. Une jeune femme de son genre avec un caractère comme le sien…

« Mais qu’est-ce qui me prend de penser à elle ? Je n’arrête pas de l’avoir dans le crâne depuis ces derniers jours ! »

Purée ! Depuis l’instant où il avait appris qu’elle avait perdu ses parents, il ne pouvait s’empêcher de penser à elle, c’était plus fort que lui. Tous ses sourires, tous ces rires, est-ce qu’un seul d’entre eux était vrai ? Elle n’avait pas à se cacher la vérité, elle n’avait pas à se voiler la face. Si elle était triste, qu’elle le montre mais qu’elle ne prétende pas le contraire !

« Blizzaroi ! »

Il se retourna en entendant ce cri : Un pokémon était là ? D’après ce qu’il avait entendu, ça ne semblait pas être un petit pokémon super faible et il avait raison. Dans le déluge de neige, une forme apparaissait… Une forme menaçante et mesurant plus de deux mètres de hauteur. Une créature à la fourrure blanche et verte au niveau des bras et de ses pieds. Qu’est-ce qu’un Blizzaroi venait faire ici ? Oh mais quel con ! Il n’avait pas pris son pokémon de feu ! Il n’avait pas été très malin sur ce coup !

« Qu’est-ce que tu veux ?! Me cherche pas, je suis pas d’humeur à discuter avec toi ! »

« BLIZZAROI ! »

Visiblement, la créature non plus. Elle frappa dans le sol avec violence, gelant ce dernier avant d’en extirper un morceau. Le Blizzaroi l’envoya en direction de Thierry qui fit un saut sur le côté, tombant dans la neige. Et dire qu’il ne savait même pas si il était proche ou non de Frimapic mais ça à cette allure et avec les problèmes qu’il avait sur le dos, il en était de moins en moins sûr !

Le sol se remit à trembler au-dessous de lui et il fit subitement un saut en arrière avant de voir que des racines sortaient de l’endroit où il se trouvait. Visiblement, cet imbécile n’allait pas le laisser tranquille ! De toute façon, il n’avait pas que ça à faire ! Il fit apparaître Soprallegro, lui demandant de le prendre avec ses ailes et de l’emmener le plus loin possible. La chauve-souris violette hocha la tête pour dire qu’elle avait bien compris le message, créant des ultrasons pour envoyer une vague de neige sur le Blizzaroi avant de s’éloigner. Une ombre se plaça derrière la créature, poussant un petit rire amusé :

« Et bien… Pendant le court laps de temps où il a disparu de nos visions, je vois que son Nosferalto a évolué. Cela risque de devenir plus gênant que prévu héhéhé. Je vais devoir simplement prévenir le chef au cas où. Reviens par ici, tu ne sers à rien. »

Le Blizzaroi disparu dans un flash de lumière tandis que l’ombre fit la même chose. Visiblement, son rôle pour l’instant s’était achevé. Sur le dos de Soprallegro, Thierry tentait de voir devant lui mais visiblement, ça ne servait à rien, impossible de sa voir où ils étaient.

« T’évite de me lâcher en plein vol, d’accord ?! On est super hauts là ! »

« Nostenfer ! Nosten ! »

« Tiens le coup, c’est tout ce que je te demande, je sais pas trop ce qu’on peut faire mais il vaut mieux essayer de trouver un coin pour se reposer. Essaye de voir si tu peux trouver une petite grotte isolée ou je ne sais pas… Une cabane quoi ! »

Soprallegro ne répliquait pas. Il avait froid, si froid… De plus, ce n’était plus de la neige qui s’abattait sur eux mais de la grêle. Thierry remarqua rapidement qu’il y avait un problème avec son Nostenfer et il soupira longuement. Il étendit sa cape blanche au-dessus de la chauve-souris violette, lui disant :

« Continue de voler, je m’occupe de te protéger de la grêle. Ca sera mieux que de s’écraser je ne sais où. »

Et après, on pouvait lui demander pourquoi il avait évolué ? Ce n’était pas si difficile. Dans ces moments importants, Thierry prenait les bonnes décisions et savait se faire apprécier par lui. C’était pour cela que lors du moment où ce Machopeur avait osé s’en prendre à lui en le blessant sérieusement, il s’était énervé et avait évoluer.

« Hey ! Regarde en bas ! Je ne rêve pas ! On dirait de la fumée ! »

Les yeux dorés du Nostenfer descendirent en suivant l’endroit où Thierry posait son doigt. C’est vrai ! Il avait raison ! Puisqu’il le voulait, ils devaient donc atterrir près de cette fumée. De plus, il était fatigué donc c’était tout bon pour sa personne. Soprallegro se dirigea avec rapidité mais précision vers l’origine de la fumée. Au bout de quelques minutes, la chauve-souris violette et le jeune homme aux cheveux bruns arrivaient finalement devant une modeste maisonnette faite de bois et visiblement occupée.

« On va juste demander notre chemin ! Ne te fais pas d’illusions en pensant aller te reposer bien au chaud à l’intérieur. Faut pas croire que je vais demander l’hospitalité dedans. »

Le Nostenfer poussa un petit gémissement plaintif avant que Thierry ne le rappelle dans sa pokéball. Le jeune homme s’approcha de la porte, remettant bien l’écharpe blanche autour de son cou et de sa bouche. Il ne fallait pas croire qu’il allait être amical avec tout le monde ! Il avait simplement envie de parler avec Cynthia de quelques petits trucs. Il toqua à la porte de la demeure, se disant que normalement, quelqu’un devait se trouver à l’intérieur. Une petite voix féminine se fit entendre :

« Oui, oui j’arrive ! Vous êtes vraiment fou pour sortir dans cette tempête ! »

« Hey ! C’est pas de ma faute ! Je viens d’arriver, pfff ! J’ai pas besoin d’aide, juste d’une information ! »

En fait, la personne ne lui laissa pas d’autre choix que de rentrer à l’intérieur, lui tirant le bras avant de refermer la porte derrière eux. Il ouvrit les yeux, surpris par la jeune femme qu’il voyait. Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’elle faisait là ? La jeune femme aux yeux orange et aux couettes noires attachées par plusieurs rubans bleus recula légèrement. Comment avait-elle fait pour se retrouver avec celui qui était l’ennemi le plus craint actuellement des champions ? Elle tenta d’ouvrir la bouche mais n’y arriva pas. D’habitude, elle n’avait pas tant de mal que ça à parler. D’après ce que les champions avaient dit, il avait tellement changé après toutes ces années… Elle lui fit un petit signe de la main avant de murmurer :

« Si je pensais te revoir ici, Thierry. Ca fait longtemps. »

Il y avait peu de chances qu’il la reconnaisse, du moins pas de la façon dont elle aurait aimé qu’il la reconnaisse. Elle… Gladys, la championne de Frimapic.

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