Chapitre 27 : Avant le départ

ShiroiRyu
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Chapitre 27 : Avant le départ

« Ca suffit, Cynthia. Tu peux me lâcher ? »

« C’est…bon ? Tu vas mieux ? Si ce n’est pas le cas, tu peux rester. Ce n’est pas gênant. »

« Ca l’est, ça l’est beaucoup même. Il vaut mieux éviter de se faire des illusions, je te préviens. »

Il passa une main sur ses yeux pour essuyer ses larmes avant de poser ses mains sur celles de Cynthia. Il retira ces dernières qui se trouvaient autour de son ventre avant de se retourner. Elle voyait ses yeux rouges et elle baissa un peu la tête, légèrement gênée d’avoir vu une partie de lui que nul ne connaissait.

« Tu veux m’accompagner à Rivamar ? »

Elle releva son regard, surprise de l’entendre lui proposer une telle chose envers elle. Elle eut un petit sourire, réfléchissant à la question pendant moins de cinq secondes avant de lui dire d’une voix légèrement enjouée :

« Bien entendu, Thierry. Il ne te reste plus qu’un champion d’arène et tu auras enfin tous tes badges, ce n’est pas merveilleux ? »

« Bien sûr. Ca l’est… Je vais bientôt pouvoir les rencontrer, je me demande si ils me reconnaîtront héhéhé. Je vais leur faire une sacrée peur ! C’est bizarre que les journaux ne parlent pas de moi à ce sujet. Je dois être si effrayant. »

« Un vrai monstre, je confirme. Un monstre qui arrive à faire évoluer son Nosferalto en Nostenfer, l’une des rares races à évoluer seulement si elle apprécie son dresseur. Et je ne parle pas de sa Leveinard et de sa Togepi, j’avoue que tu es vraiment effroyable comme personne, hihihi. »

Elle rigola faiblement alors qu’il se retournait pour ne pas la regarder. Non mais… Il avait le droit de choisir ses pokémons encore ! Bien entendu, c’est assez étonnant de voir qu’un type comme lui, patibulaire, agressif et mesquin, était capable d’avoir deux créatures aussi mignonnes et gentilles qu’une Togepi et une Leveinard mais c’était son choix !

« Nous sommes au milieu de l’après-midi. Nous avons encore le temps d’arriver jusqu’au Mont Couronné si on part maintenant. Tu penses que c’est une bonne idée ? »

« Aucun problème pour ma part mais… Ce Tanguy… Je sais qu’il est vraiment très fort. D’après ce que j’ai comme informations, il est peut-être aussi fort que le conseil des quatre. »

« Et au… sujet de ce conseil des quatre, tu as des informations ? »

Elle avait perdu son sourire tandis qu’il se retournait vers elle pour la regarder dans les yeux. Est-ce qu’elle était vraiment aussi ignorante que ça ? Pourtant, elle était une femme de Sinnoh, il n’y avait aucun doute. Néanmoins… Avoir une Carchacrok comme pokémon, elle ne devait pas être n’importe qui, du moins, pas une dresseuse banale. Il ferma ses yeux rubis, les ouvrant après quelques secondes en prenant la parole :

« Bien sûr que oui. Le conseil des quatre et son maître sont composés de cinq personnes vraiment affreuses ! Ils se font appelés les seigneurs élémentaires car chacun domine un élément. D’après mes souvenirs, c’était le feu, l’eau, la foudre, la terre et le végétal. Le végétal n’est pas vraiment un élément mais est lié à la nature donc en quelque sorte aux éléments. »

« Et… C’est tout ? »

« Ce sont mes anciens souvenirs, ils ne sont peut-être plus trop… clairs mais tu n’as pas à t’en faire, je risque pas de les oublier ! Mais pourquoi tu me poses cette question ? Tu as une Carchacrok, tu es donc une dresseuse et tu devrais être au courant. Ca me fait penser que je n’ai jamais vu tes autres pokémons. Tu en as d’autres n’est-ce pas ? »

« Ah… Euh non ! Ma Carchacrok est la seule amie que j’ai. Je te posais ces questions car je voulais en apprendre un peu plus. Je suis souvent dans les livres mais rarement dans les autres choses, voilà tout. »

Hum… Ca paraissait suspicieux mais il hocha la tête d’un air positif pour dire qu’il était d’accord. De toute façon, il n’en savait pas trop à son sujet alors qu’elle… Elle se doutait de quelque chose. Il fit un petit geste de la main pour lui dire que tout était bon et qu’ils pouvaient quitter Frimapic.

Elle avait eut de la chance sur ce coup. Les seigneurs élémentaires… Rien qu’à entendre leurs noms à nouveau, elle avait du mal à contrôler son émotion. Dire qu’ils avaient disparus après sa nomination en tant que maîtresse de Sinnoh ! Si elle pouvait seulement leur mettre la main dessus, tout serait enfin terminé !

« Hey ! Qu’est-ce que tu fais ?! Tu rêvasses ?! »

« Hein ? Ah oui ! Désolée, j’étais en train de réfléchir à des petites choses. Tu as déjà appelé Soprallegro ? »

« Oh… Merde… Je me disais que j’avais oublié quelque chose ! Mes pokémons ! »

Elle le regarda pendant plusieurs secondes, stupéfaite tandis qu’il se donnait une violente claque sur le front. Le pire était qu’il ne blaguait pas à ce sujet. Elle éclata subitement d’un grand rire magistral, ayant du mal à se contrôler en voyant la tête déconfite du jeune homme aux cheveux bruns. Celui-ci se mit à grogner :

« Non mais te moque pas ! Ca peut arriver à tout le monde ! Rah ! »

« Non mais… T’entendre le dire de cette façon, puis la marque rouge que tu viens de te faire sur le front, c’est quand même assez spéciale. »

« Non mais personne n’est parfait, sauf moi… Enfin presque. »

« Allons au centre pokémon et évite de trop en dire, tu t’enfonces, Thierry. »

Il allait lui dire ses quatre vérités mais il se retenait et haussa les épaules. Il fronça les sourcils, la regardant dans ses yeux argentés avant de se diriger vers le centre pokémon. C’est vrai que maintenant, en y réfléchissant, ils ne pouvaient pas partir avant demain. Il annonça la chose à Cynthia qui acquiesça pour signaler qu’ils pouvaient dormir ici pour ce soir. Ils se dirigèrent dans un hôtel où une forte chaleur se fit sentir dès qu’ils pénétrèrent à l’intérieur. Lorsqu’il posa la question à la personne de l’accueil, celle-lui lui répondit :

« Comme il y a de nombreux visiteurs qui viennent à Frimapic et qui ne sont pas habitués à cette fraîcheur, nous avons installés de nombreux radiateurs ici et là dans tout l’hôtel. »

« Vous en avez plutôt abusé ! Pfff… Pfff… Bon, deux chambres s’il vous plaît. »

« Bien, comme vous le désirez. Mais vous n’êtes… »

« Impossible. »

Les deux personnes avaient prononcé le même mot au même instant. Visiblement, encore une fois, elles étaient d’accords sur ce point et Cynthia lui fit un sourire, sourire qu’il ne lui rendait pas. Il récupéra sa clé, regardant celle que la jeune femme aux longs cheveux blonds avait récupéré : Encore une fois, ils étaient côte à côte. Ils montèrent au troisième étage et alors qu’il s’apprêtait à rentrer dans sa chambre, Cynthia prit la parole :

« Tu veux dîner avec moi ce soir, Thierry ? »

« Non merci, je suis épuisé après ce combat et j’en ai clairement pas envie. »

« Tu fais encore ta forte tête ? Tu pourrais arrêter de faire ça quand même. »

Elle croisait ses bras au niveau de sa poitrine, le visage légèrement froncé alors qu’elle l’observait de ses yeux argentés. Il baissa la tête, murmurant pour elle :

« Dé… solé mais je n’ai pas vraiment la tête à manger avec quelqu’un ce soir. »

« Thierry, si tu as des soucis, signale le moi. »

« Arrête de faire la samaritaine, Cynthia. C’est tout ce que je te demande pour l’instant mais sinon… Je te remercie quand même pour cette après-midi même si… J’ai montré une partie de moi que j’aurais préféré cacher à tous. »

« Tu as honte d’être humain ? »

Il ne répondit pas, ouvrant la porte de sa chambre, pénétrant à l’intérieur. Quelques secondes avant de fermer sa porte, il disait d’une voix faible :

« Bonne soirée, Cynthia. »

« Bonne soirée, Thierry et… repose toi bien. »

Elle poussa un profond soupir alors que la porte se refermait finalement. Le jeune homme avait changé peu à peu de caractère : Il était passé du stade colérique et emporté à un stade qui montrait une grande fragilité. En un sens, ce n’était guère mieux mais quelque part, cela la rendait heureuse de savoir que le jeune homme était celui qu’elle avait connu dans le passé, qu’importent les dires de ce dernier. Il restait simplement à savoir pourquoi il n’assumait pas cela. En quoi cela était-il gênant d’être ami avec des gens de Sinnoh ? Et puis… Il se rapprochait de plus en plus du conseil des quatre et un jour… Ils allaient être ennemis et adversaires et surtout… Elle ne lui avait toujours rien dit au sujet des seigneurs élémentaires, la peur d’appréhender la réaction du jeune homme l’empêchant de lui annoncer la vérité. Elle s’écroula sur son lit, regardant le plafond avant de fermer les yeux :

« La vie est si compliquée… tellement compliquée. »

Dans sa chambre, il se dirigea tout de suite vers la salle de bain pour se passer un peu d’eau sur le visage. Il s’observa dans le miroir, regardant l’être qu’il était… La moitié de sa vie n’avait été qu’une longue torture physique et psychologique pour lui-même : Il ne s’offrait aucun plaisir mais c’était le contraire pour ses pokémons bien qu’il ne le montrait pas en public. Il était strict… TRES strict mais pas violent. Il n’oserait pas taper un seul de ses pokémons mais maintenant… Maintenant qu’il avait revu cette photo, tout commençait peu à peu à revenir dans sa mémoire… Ce mois à Sinnoh où tout avait été magique mais aussi tragique, ce mois où ensuite… Il n’avait plus été le même. Cynthia, Gladys, Pierrick, ces trois enfants avaient été ses amis. Il sortit de la salle de bain, ouvrant son portefeuille pour y sortir une photo déchirée… La même que celle de Cynthia mais il ne restait plus rien des autres… Il se voyait bien tenir la main à une personne mais il l’avait découpé elle aussi. Maintenant… Il savait bien que c’était elle. Il restait uniquement son père et lui.

« Papa… Je… J’ai bientôt réussi. Je continue à suivre tes pas… Je continue. »

Il se dirigea près d’une fenêtre, l’ouvrant complètement pour laisser l’air froid de la ville de Frimapic rentrer en arrière. Bien entendu, il s’était mis à trembler de froid mais il se laissa faire pendant plusieurs minutes, ses deux coudes posés sur le rebord de la fenêtre. Il jeta un regard vers la gauche, se disant que dans la chambre voisine se trouvait la jeune femme aux yeux argentés. Pfff… C’était si fatiguant et ennuyeux.

« Je ferais mieux d’aller me coucher au lieu de penser à ces conneries. »

Il referma la fenêtre, allant se coucher sur le lit en allumant la télévision. Quelques minutes lui suffirent à éteindre la télévision, vraiment, ce genre de choses n’était pas fait pour lui. Finalement, il allait s’endormir tout de suite et cela n’était pas plus mal. Le lendemain matin, alors qu’il devait être uniquement cinq ou six heures, il se releva dans son lit, se disant qu’il avait bien dormir quasiment une demie-journée vue l’heure à laquelle il s’était couché. Il se demanda si Cynthia avait fait de même ou non. D’après ses dires, elle avait décidé de dîner donc non, ce n’était pas le gars. Tiens… Qu’est-ce que l’écharpe noire de la jeune femme faisait ici ? Il avait remarqué l’objet de tissu sur une chaise et il s’interrogea sur sa provenance. Il ne lui fallut qu’une vingtaine de secondes pour se dire que la jeune femme était venue pendant son sommeil ! Elle ne manquait pas de culot ! Il retourna dans la salle de bain pour bien se réveiller, s’habillant pour paraître plus présentable avant de sortir de la chambre, écharpe noire à la main. Il toqua avec force contre la porte de Cynthia :

« CYNTHIA ! Cynthia ! Ouvre moi ! Faut qu’on parle ! »

Niveau discrétion, il y avait beaucoup mieux mais il n’avait pas envie de discuter. Il n’avait pas oublié la journée d’hier mais si elle se mettait à l’espionner pendant qu’il dormait, ça n’allait pas se passer comme ça ! Dire qu’il avait oublié de refermer sa porte à clé avant d’aller se coucher, elle en avait profité !

« Thi… Thierry, qu’est-ce… qu’il y a ? Il est quelle heure ? »

Elle venait visiblement de se laver et semblait avoir la tête dans les nuages. Elle ouvrit sa porte, se présentant à Thierry avec sa robe de chambre de fin tissu noir. Elle se frottait ses yeux argentés, cherchant à voir ce que voulait le jeune homme pour la réveiller à une heure aussi tardive. La bretelle droite de sa robe était descendue à moitié, en montrant un peu plus que prévu sans que cela soit pour autant indécent. En se cachant les yeux, il lui remonta sa bretelle alors qu’elle lui disait :

« Tu… m’as réveillé que pour ça ? »

« Non ! Je veux parler de cette écharpe noire ! Qu’est-ce qu’elle fout dans ma chambre ? »

« Ah… ça. »

Les yeux à moitié clos, elle observa l’écharpe noire en mettant une main devant sa bouche… Vraiment, il n’avait que ça à faire à six heures du matin. Elle dit d’une voix douce mais presque imperceptible :

« Je… suis passée avant d’aller dormir. Je voulais… voir si tu dormais bien… à cause d’hier. Maintenant, si tu veux… »

« Mais ça ne se fait pas ! Ce n’est pas correct bordel ! »

« Thierry… Je ne sais pas quelle heure il est et je n’ai pas envie de le savoir… »

« Attend un peu, faut qu’on règle ça ! »

« Thierry, bonne nuit … et à dans quelques heures. »

Elle prit l’écharpe noire des mains de Thierry avant de lui claquer la porte au nez. Le jeune homme fut stupéfait par la réaction de Cynthia, se demandant ce qui lui prenait de réagir comme ça. Qu’est-ce qu’il avait fait de mal ?! Il avait simplement besoin d’explications, ce n’était pas dur ! Ou alors… Peut-être qu’il aurait dut attendre qu’elle soit réveillée avant de lui poser ses questions ?

Vraiment… Il n’avait que ça à faire. Oui, elle était bien venue vers vingt-deux ou vingt-trois heures dans la chambre en voyant qu’il n’avait pas fermé sa porte. Elle s’était approchée de lui et avait passé une main sur son visage pour voir si il dormait paisiblement. Elle voulait simplement voir si tout se passait bien pour lui. Avec tous les évènements de la journée, le septième badge mais surtout la photo, elle s’était montrée un peu inquiète, surtout quand il avait décidé de rester dans sa chambre. Au final, il était resté le même et ce n’était pas plus mal. Il lui criait dessus mais qu’importe, il n’avait pas changé d’un pouce pour l’instant. Elle posa une main devant sa bouche, observant l’heure qu’il était sur la petite horloge au-dessus de la télévision avant de retourner dans le lit. Elle pouvait encore dormir quelques heures.

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