Chapitre 30 : Attaque

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Attaque

« Hey ! Arrête toi là ! »

« Pourquoi me suivez vous ? »

La voix était neutre tandis que l’homme camouflé de noir se retournait vers Cynthia. Il n’était pas possible de voir à travers son masque et on pouvait même se demander si lui-même était capable de voir. Il ne s’était pas arrêté, marchant en arrière alors que Cynthia tentait d’arriver à sa portée. Quand à Thierry, il était difficile de savoir où il était puisqu’elle avait déjà pris une remarquable avance.

« J’ai quelques questions à vous poser alors vous allez gentiment rester ici ! »

« Et si je n’en ai point envie d’y répondre ? »

« Je vous y forcerais ! »

« Soit…Si c’est ce que vous voulez… mais vous devriez faire attention à votre camarade. »

« Hein ? De quoi ?! Thierry ? »

Celui-ci avait finalement rejoint Cynthia, le visage légèrement en sueur alors que Mimolet s’activait à faire ses nombreux gestes. Pfff ! Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle était la maîtresse de Sinnoh maintenant. Peut-être que cela aurait été utile pour arrêter Fixed Smile mais maintenant, c’était trop tard ! La Lockpin au pelage de coton jaune observa Cynthia de ses yeux rubis alors que cette dernière faisait sortir Tellus de sa pokéball.

« Mademoiselle, vous êtes en train d’agresser une honnête personne. »

« Il n’y a rien d’honnête à se cacher derrière un masque ! Ne vous moquez pas de moi ! Où êtes vous passé pendant dix années ?! »

« Cela ne vous concerne point mademoiselle. Lapinette, nous partons. »

« Lockpin, Lock. »

« Je vous ai dit de vous arrêter ! »

Les deux bras de Cynthia furent bloqués par ceux de Thierry, celui-ci empêchant la jeune femme aux longs cheveux blonds de commettre une bêtise. Qu’est-ce lui prenait de se comporter comme ça ?! Les rôles étaient inversés ?!

« Mais Cynthia, tu es folle ?! Cet homme ne t’a rien fait ! »

« LAISSE MOI ! Tu es de mèche avec lui ! »

« Ne raconte pas de bêtises ! Fixed Smile, veuillez partir avant qu’elle ne vous saute dessus. Je la retiens, ne vous en faites pas. »

L’homme au masque blanc et noir hocha la tête pour dire qu’il avait bien compris le message de Thierry. Il se tourna vers sa Lockpin, lui murmurant quelque chose dans l’oreille alors que le trio se donnait en public. Rapidement les deux pattes avant de Lapinette se mirent à creuser le sol avec rapidité pour s’enfuir alors que l’homme se remettait à courir.

« TELLUS ! Poursuis la ! Ne les laisse pas s’échapper ! »

« Mais tu vas arrêter tes idioties ?! Rappelle ta pokémon ! »

« Lâche moi ! Tu n’as pas l’air de comprendre que cet individu est peut-être de mèche avec les maîtres élémentaires ?! »

« Tu racontes n’importe quoi, Cynthia… »

Il poussa un profond soupir, relâchant la jeune femme aux cheveux blonds. La Carchacrok de cette dernière était partie creuser un trou dans le sol à la poursuite de la Lockpin. Sa mission devait être accomplie et elle n’allait pas se gêner pour ça !

« Tu es vraiment stupide et arriérée comme femme. Voilà tout ce que j’ai à te dire. »

« Comment tu oses me dire ça ?! Toi qui t’énerve pour un rien ! »

« Huhu. »

Il rigola légèrement alors que le visage de Cynthia se teintait de rouge. Non mais il se moquait d’elle ou quoi ? D’une voix douce, il murmura tout en s’en allant :

« C’est le cas. C’est le cas. Mais j’ai mes raisons de me comporter de la sorte. Toi, tu n’apprécies simplement pas que l’on te cache quelque chose. C’est dommage, Cynthia. Vraiment dommage car ce trait de caractère ne plait pas aux hommes. »

« Mais… Pour qui tu te prends ?! Tu crois que je veux te plaire ou quoi ?! »

Vraiment, tout avait été inversé sur le moment et il éclata de rire en se retirant. Direction, l’hôtel qu’ils avaient pris la dernière fois. Si elle voulait s’énerver, c’était son problème, pas le sien. Le spectacle avait été effarant et elle pesta légèrement de rage :

« Non mais il se passe quoi ici ?! Thierry qui se comporte comme quelqu’un de calme, moi qui me mets en colère pour quelqu’un que je ne connais pas et… »

Elle prit une profonde respiration, cherchant à se calmer avant de passer une main dans sa mèche de cheveux blonds. Voilà, c’était bien mieux. Elle se dirigea vers la sortie de la ville, attendant des nouvelles de Tellus. Celle-ci vint après une quinzaine de minutes, signalant qu’elle avait perdu la trace de la Lockpin mais qu’elle avait récupéré un morceau de coton jaune. Légèrement surprise par ça, Cynthia prit le morceau entre ses doigts :

« Cette pokémon perdrait ses poils ? Ce n’est pas possible. Pas pendant un tunnel. Tu as réussi à l’attaquer ou je ne sais quoi ? »

« Carcha ! »

« Non ? Bizarre… C’est vraiment bizarre. Mais attend un peu ?! C’est du synthétique ! »

Elle se disait bien qu’il y avait quelque chose qui clochait. Le morceau de coton jaune n’était pas naturel, il ne provenait pas de cette Lockpin mais d’autre part. Et pourtant, Tellus l’avait récupéré en la poursuivant ? Non, c’était vraiment intriguant, bien plus qu’elle ne le pensait. Cette Lockpin se camouflait avec un autre coton ? Mais pourquoi ?

« Tu es enfin revenue ? Tu t’es calmée ? »

« Ne m’adresse pas la parole, espèce de traître. »

Elle était retournée à l’hôtel, récupérant la clé de la chambre qu’elle avait prise pour la soirée. Thierry l’attendait sur le pas de la porte, son visage fermé mais avec un air narquois dans son ton :

« Mais c’est qu’elle est encore énervée la petite enfant. Vraiment, quelle gamine quand tu le veux. Au moins, ça montre que tu n’es pas parfaite. »

« Tu t’es assez foutu de moi, Thierry. Je ne sais pas à quoi tu joues mais je déteste que l’on se moque de moi. »

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler. Ne t’inquiètes pas pour les échecs, ça arrive à tout le monde. Faut seulement s’y habituer. »

« On dirait que cela sent le vécu. Comme lors du combat contre Charles qui t’a laissé gagner car monsieur Thierry s’était évanoui comme un pauvre enfant. »

« Oh une attaque très basse de la part de mademoiselle Cynthia. »

Il s’approcha d’elle, gardant son visage neutre sans pour autant être énervé. Il y avait vraiment quelque chose qui clochait avec le jeune homme depuis qu’ils avaient observé ce Fixed Smile et cette Lockpin. Elle était sûre qu’il avait un rapport avec lui mais lequel ?!

« Vraiment… Je ne pensais pas cela de toi. Savoir que tu es quelqu’un qui a la critique facile et qui s’emporte… Tu viens de briser l’image que j’avais de toi. »

« Ce que tu penses de moi, je m’en contrefiche, Thierry. Lâche moi et ne m’adresse plus la parole. Demain, tu n’as pas besoin de m’attendre pour te rendre à Rivamar. »

L’air neutre de Thierry quitta son visage. Il n’avait pas rêvé ou elle venait de lui dire qu’elle le lâchait enfin ? Comment devait-il le prendre ? Il devait se sentir heureux de savoir qu’elle allait enfin quitter sa vie mais bon…

« Tu plaisantes, n’est-ce pas ? Pourquoi tu ne veux plus rester avec moi ? »

« A quoi cela sert de rester avec une personne si elle a des secrets pour toi. Tu ne veux toujours pas assumer que tu es le fils de Quentin, tu ne me dis rien du tout et tu crois que je devrais rester avec moi ? »

« Et toi, de ton côté ? Tu crois que tu n’as pas de secrets pour moi ? Je tiens à te rappeler que je ne sais rien de ce que tu es actuellement ! Tu te trimballes avec une CARCHACROK ! UNE CARCHACROK ! Ce n’est pas n’importe quel pokémon ! C’est très dur d’en avoir un ! Et elle doit être très puissante, bien plus que tous mes pokémons ! »

« N’essaye pas de mettre la faute sur moi ! Moi aussi, j’ai mes secrets puisque toi, tu ne veux rien me dire ! »

« Qui a commencé à jouer en premier à ça ? »

Il termina sa phrase, se dirigeant vers la porte de sa chambre. Il n’aimait pas la tournure du dialogue entre eux : Il se rapprochait un peu trop de Cynthia et inversement, ils le savaient aussi bien l’un que l’autre. Or, chacun de son côté ne pouvait permettre une telle chose. Il ouvrit la porte de sa chambre, allant à l’intérieur tout en lui disant :

« Si tu veux vraiment savoir et si ça te permet de te rendre plus heureuse, oui, je suis bien le fils de Quentin, cet homme qui est mort il y a dix ans. Maintenant, tu vas pouvoir dormir en paix. Je ne me rappelle pas de toi et des autres car je vous ai tous effacé de ma mémoire ce jour où il est mort. Tu crois que je déteste tous les gens de Sinnoh pourquoi ? Car vous êtes responsables de sa mort. Vous, vos journalistes, vos magazines, vos télévisions, tout cet audimat et ces personnes autour de ça. Les maîtres élémentaires, j’ai juré de tous les tuer et ça, tu ne pourras pas m’en empêcher. J’ai mes secrets que je veux garder pour moi, tu as les tiens. Si tu n’es pas capable d’accepter ça, je ne vois pas pourquoi nous devrions continuer à discuter. Je dirais simplement que c’était plutôt bien avec toi pendant tout ce temps. J’ai eut du mal à te supporter mais au final, tu pourrais être une brave femme si on te connaît bien. »

« Thi… Thierry. Attend un… »

« Demain, tu fais comme tu veux mais je quitte Unionpolis. A toi de voir si tu veux me voir obtenir le dernier badge de Rivamar et mettre un terme à la folie des maîtres élémentaires ou non, je ne peux pas te forcer. Bonne journée et bonne soirée, je ne mangerais pas aujourd’hui. »

Il ferma la porte derrière lui, refermant celle-ci à clé cette fois. Il n’avait pas oublié le petit problème de la dernière fois. Elle avait exagéré, elle lui cachait bien son rôle de maîtresse Sinnoh depuis plusieurs mois de peur de lui briser ses rêves. Elle était vraiment… stupide. Elle alla toquer à la porte de Thierry avant qu’il ne soit trop tard.

« Thierry, je sais que tu es derrière cette porte. Ecoute moi… »

Aucune réponse de la part de Thierry, il n’avait pas put se coucher aussi vite, cela faisait à peine cinq minutes, même pas. Elle savait qu’il l’écoutait mais il ne lui répondait pas. Elle reprit la parole d’une voix lente et triste :

« Je… C’est vrai que… Je te cache des choses, Thierry. Depuis le début, je te mens mais… c’est pour ta sécurité. Je ne veux pas que tu souffres surtout avec tout ce qui s’est passé depuis notre rencontre. Tu sais… »

« Tais toi, c’est bon. Je t’entends assez. Tu en as trop dit. Si tu veux, prépare toi demain à neuf heures, on part d’Unionpolis et on oublie tout ça. »

Elle hocha la tête avec un petit sourire triste : Au moins, ils étaient d’accords sur ce point. Ils pouvaient recommencer à zéro dans cette histoire. Elle devait néanmoins se faire pardonner demain. Elle avait une petite idée en tête mais elle était légèrement émue. C’était tout ce qu’elle voulait : Pouvoir continuer à discuter avec Thierry. Avec lui, elle était considérée comme une femme normale. Il n’hésitait pas à lui crier dessus, à s’énerver et autre et elle appréciait ça. Oh non, elle n’était pas masochiste néanmoins, elle aimait ce côté de Thierry qui montrait qu’il s’en fichait de son statut de maîtresse de Sinnoh puisqu’il ne le connaissait pas. Elle se dirigea vers sa propre chambre, réfléchissant à ce qui allait se passer demain. Oui… Demain, elle allait lui faire ça, elle espérait que ça suffirait amplement.

Le lendemain arriva et Thierry observa l’heure qu’il était sur sa pokémontre : Neuf heures, il était temps de partir vers Rivamar. Revenir à Verchamps puis passer par les deux ou trois plages et ensuite, ils allaient arriver sur cette ville côtière avec un gigantesque phare. Il ouvrit la porte de sa chambre, n’ayant le temps que de voir une ombre noire qui fonçait vers lui. Deux lèvres se posèrent sur sa joue alors qu’il se faisait enlacer par les bras de Cynthia. Il poussa un cri :

« Arggggggggggg ! Mais qu’est-ce qui se passe ?! »

« Bonjour Thierry ! Tu as bien dormi ? »

« Mais lâche moi ! Lâche moi ! T’es trop collante ! »

Il se retira des bras de Cynthia, se demandant ce qui lui passait dans le crâne de réagir comme ça. Il l’observa de ses yeux rubis, plongeant ces derniers dans ceux argentés de la jeune femme aux cheveux blonds. Elle semblait un peu confuse, se demandant si elle avait exagéré avec l’étreinte et le baiser sur ses joues. Ainsi, c’était là la façon qu’elle avait trouvé pour s’excuser par rapport à hier ? Il ne savait pas trop comment le prendre mais bon, cela partait d’une bonne attention. Il n’allait pas pouvoir s’énerver sur ce coup.

« J’ai bien dormi. Et toi ? Tu es prête pour Rivamar ? »

« J’ai eut un peu de mal mais… Oui, je suis prête ! Nous pouvons y aller. »

Voilà, tout était réglé et aucun n’allait rappeler à l’autre les évènements d’hier. Ils quittèrent l’hôtel puis la ville au bout d’une trentaine de minutes, devant faire quelques achats pour les prochains jours. Heureusement, tout allait se passer bien mieux maintenant. Ils discutaient et Thierry se montrait même agréable contrairement aux autres jours. Lui aussi voulait se faire pardonner de son côté pour hier, ce qui n’était pas plus mal en un sens.

« Nous allons nous diriger vers Verchamps puisque c’est là la ville qui ferait office d’arrêt. Tu es d’accord avec ça, Cynthia ? »

« Bien entendu ! Je suis assez… pressée de retourner là-bas, Thierry. »

« Vous pensez pouvoir y arriver en vie ? Je suis désolé mais je ne pense pas pouvoir vous laisser faire ça. Adieu. »

Hein ? De quoi ? Une voix venait de s’adresser à eux et ils n’eurent même pas le temps de se retourner. Une fissure s’ouvrait sous leurs pieds, Cynthia poussa un cri alors que le regard rubis de Thierry se posa rapidement sur la personne. Une chevelure brune en bataille, un regard de même couleur et un sourire narquois. C’était un maître élémentaire ! Néanmoins, il n’avait pas le temps de penser à ça !

« Cynthia, accroche toi s’il te plaît ! Tapélétop ! »

Elle observait le jeune homme aux cheveux bruns qui venait de la serrer contre lui. Elle se surprise à rougir en sentant l’étreinte de ce dernier, une étreinte très forte mais… délicate. D’un geste vif, il se retourna pour qu’elle soit au-dessus de lui alors qu’il était dos par rapport au sol qui se rapprochait de lui. Il connaissait bien cette situation, il la connaissait que trop bien ! Il fit sortir une pokéball entièrement brune de sa poche, fermant les yeux alors que sortait une créature de la sphère. Il devait lui faire confiance à sa créature et Cynthia devait faire confiance à Thierry. Celui-ci avait ses deux mains posées sur son dos, la recouvrant de sa cape blanche. Vu la chute qu’ils allaient faire, il n’allait pas s’en sortir indemne mais c’était là le moindre de ses soucis.

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