Chapitre 34 : Affection partagée

ShiroiRyu
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Chapitre 34 : Affection partagée

« Cynthia, je suis de retour. J’ai pris nos affaires puisque tu préfères rester ici. »

« Merci beaucoup, Thierry. C’est très gentil de ta part. »

« Pfff… Ce n’est rien. Mais bon, maintenant, il ne reste plus qu’à se recoucher pendant une heure pour finir le bronzage. »

Il déposa toutes leurs affaires sur le sol, déployant la serviette de Cynthia puis la sienne, les collant l’une contre l’autre sans rien dire. Elle l’observait faire le travail sans qu’il lui demande de l’aide, un léger sourire triste aux lèvres : Ce Locklass… Il était vraiment important pour Thierry sinon… Il n’aurait jamais fait un dessin de ce dernier dans le sol. Il ouvrit le sac de Cynthia, sortant le tube de crème solaire en le lui tendant :

« Tiens, comme ça, on termine l’autre côté. »

« Tu ne veux pas m’en mettre ? Tu as si bien commencé avec le dos… »

« Pfff… Vraiment, tu n’es même pas capable d’utiliser tes mains. »

Il poussa un profond soupir en appuyant sur le tube, sortant la crème solaire alors qu’elle se mettait sur le dos. Il commença à étaler la crème sur les deux jambes de Cynthia qui se laissait faire, attaquant ensuite les épaules à nouveau. Elle avait un sourire amusée en le regardant marcher tout autour d’elle pour venir lui mettre de la crème sur ses membres. Il n’osait pas passer au-dessus d’elle pour ça. Finalement, après les épaules, il s’arrêta :

« Voilà, c’est fait. Pour moi, tu n’as… »

« Tu as oublié un endroit Thierry. »

Elle désigna son ventre d’un grand sourire, observant la réaction du jeune homme. Celui-ci était rouge de gêne et balbutia :

« Désolé mais là, tu n’as pas besoin de… HEYYY ! »

Elle ne lui avait pas laissé terminer sa phrase, empoignant les deux bras de Thierry pour lui placer ses mains sur son ventre. Il avait poussé un cri de gêne alors qu’elle lui faisait faire les mouvements. Mon dieu, que c’était vraiment si mignon de le voir intimidé, cela n’avait plus rien à voir avec le Thierry de Verchamps, la première fois qu’elle l’avait rencontré. Celui qui n’avait pas hésité à aller se battre avec elle. Ils avaient franchi une grande étape depuis ce moment et maintenant, elle pouvait voir peut-être le vrai Thierry ? Alors qu’il arrivait en bas de sa poitrine à cause d’elle, il retira avec vélocité ses deux mains en s’écriant :

« C’est bon là ! Tu en as assez ! »

« Ho…C’est vrai. Tu es un vrai petit ange, Thierry. »

Elle rigola avec allégresse tandis qu’il se couchait sur sa serviette, son visage enfoui dans cette dernière. Vraiment, elle abusait ! Il avait presque … en fait non, il avait touché le bas du bandeau qui recouvrait la poitrine de la jeune femme et donc indirectement… Il ne devait plus y penser ! Une ombre passa au-dessus de lui, Cynthia s’étant levée avec de la crème solaire sur ses deux mains :

« Thierry…C’est mon tour. »

« Je t’ai dit que je ne voulais pas ! Lâche moi, Cynthia ! »

Elle le força à se retourner, le jeune homme tentant de s’échapper avant qu’il ne soit trop tard mais il pouffa alors que Cynthia venait s’asseoir sur son ventre, une jambe de part et d’autre. Purée ! Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter comme ça ?! Maintenant, elle aussi rougissait, légèrement gênée par ce qu’elle faisait. Elle était devenue un peu plus entreprenante après avoir remarqué la timidité du jeune homme. Elle commença à lui étaler à son tour de la crème solaire sur les épaules. Le jeune homme n’osait pas bouger, observant Cynthia avec un regard à moitié apeuré et à moitié pervers. Il avait une vision loin d’être déplaisante et il l’appréciait mais… Il n’aimait pas la tournure que prenait la chose.

« Arrête ça, Cynthia. Ca ne se fait pas ! »

« De quoi ? De te mettre de la crème ? Tu n’as pas à t’en faire. »

« Mais non ! Pourquoi tu t’installes sur moi ?! On n’est pas ensembles que je sache ! Arrête tes bêtises et descends de là ! »

« Pas avant d’avoir terminé. »

« Me force pas à te pousser… »

Elle ne l’écoutait plus, attaquant ses jambes pendant une minute avant de s’en prendre au ventre du jeune homme. Il était assez musclé sans pour autant avoir une carrure d’athlète. Il prenait soin de son corps et ne mangeait pas de choses trop grasses… Alors qu’elle parcourait son torse avec précision, Thierry se mit à trembler. Quelques secondes après, elle fut projetée sur le côté, poussant un cri de douleur en sentant le mal à son pied gauche.

« Je t’ai dit d’arrêter ! Je sais me mettre de la crème solaire ! »

« Je voulais simplement… te remercier. Où est le mal dans tout ça ?! »

« Tu n’as pas à faire ce genre de trucs, c’est TOUT ! »

« Tu n’as donc RIEN pour… »

« Rien pour ?! Fini tes phrases au lieu de chercher une explication foireuse ! De toute façon, installe toi sur ta serviette et on finit de bronzer ! »

Il termina l’étalage de crème solaire sur sa peau alors qu’elle baissait légèrement la tête en direction du sable. Qu’est-ce qui lui prenait ? Elle n’avait pas à être aussi triste pour une chose aussi futile que ça. Elle avait simplement souffert du rejet du jeune homme ou alors de la blessure à son pied gauche ? Thierry ne l’avait même pas remarqué… Il n’avait aucun intérêt pour elle, voilà tout. Elle devait se faire une raison. Finalement, elle alla se coucher sur sa serviette, sur le dos alors qu’elle fermait les yeux.

« Ne t’enfuis pas… cette fois, d’accord ? »

« De quoi tu parles ? Je ne me suis pas enfui ! Tsss, t’es lourde, dors un peu et c’est bon. »

Bien entendu qu’il n’allait pas s’enfuir, de toute façon, il ne voyait pas pourquoi il le ferait. Il devait maintenant la surveiller et l’emmener loin de Sinnoh. Après, il irait chercher sa famille et… Oui, ils allaient vivre ailleurs. Dans Hoenn, ils seraient tranquilles. Contrairement à elle, il n’avait pas fermé ses yeux, regardant le ciel bleu au-dessus d’eux. Tout allait se compliquer après l’obtention du huitième badge. Si un premier maître élémentaire était tombé, il n’y avait aucun doute que les autres allaient suivre… Mais une question se posait : Comment allait-il faire pour le conseil des quatre qui s’était réduit maintenant à trois ? Tsss… La question ne se posait même pas ! Il ne participerait pas à un combat en public contre eux, voilà tout ! Ils avaient peur, ils commençaient à avoir peur ! Il tourna son visage vers Cynthia, la jeune femme aux longs cheveux blonds ayant posé ses deux mains sur son ventre. Elle avait retiré les rubans noirs dans ses cheveux et il se disait… Il préférait ne rien se dire. Il l’observa pendant quelques secondes avant de fermer les yeux à son tour.
Une heure s’écoula et ce fut elle qui le réveilla en lui pinçant légèrement la joue. Il ouvrit les yeux en gémissant de douleur, demandant à Cynthia la raison de cette attaque. Elle lui signala que le vent commençait à se lever et qu’il était peut-être temps de partir et d’aller s’installer quelque part pour y passer la nuit. Il se leva en grognant légèrement, la jeune femme ayant mise sa serviette autour des épaules. Il prit la parole en soulevant les sacs :

« Je prend le tout. On se dirige vers les cabines et on se change. Ensuite, on s’éloignera de cet endroit et on s’installera dans un coin pour monter les tentes. »

« Ce n’est pas trop lourd ? Tu ne veux pas un peu d’aide ? Laisse moi porter mon sac. »

« Pas envie. Je l’ai pris en venant ici, je le prends en revenant. »

Il se dirigeait vers le petit chemin entre les roches, ne jetant même pas un regard à Cynthia qui le voyait s’éloigner. Elle fit un premier pas avant de gémir de douleur : Son pied gauche s’était réveillé au niveau de sa blessure mais elle devait prendre sur elle-même pour ne pas gêner plus longtemps Thierry. Celui-ci était déjà à l’embranchement, se retournant pour lui crier de toutes ses forces :

« Tu te dépêches ?! On aura le temps de planter notre tente dans le sable et de dormir dedans à cette allure ! »

« Oui ! Oui ! J’arrive ! Je regarde un peu le paysage pour m’en rappeler ! »

Elle mentait très mal mais bon, vu comment il la forçait, elle n’avait pas autre chose à dire. Elle gémissait de plus en plus en marchant vers le passage dans lequel Thierry s’était engouffré. Il n’avait aucune décence, il s’en fichait pas mal qu’elle était blessée au pied gauche parce que monsieur s’était décidé à s’éloigner de l’endroit de départ. Se maintenant contre les rochers alors qu’elle traversait le passage, elle marchait d’un pas lent tout en entendant des bruits d’un sac qui tombe sur le sable. Qu’est-ce que Thierry faisait ? Elle le retrouva accroupie à quelques mètres du passage, les deux sacs posés sur le sol sableux. Elle prit la parole d’une voix intriguée :

« Que fais-tu Thierry ? »

« On inverse les rôles : Tu prends les sacs sur ton dos. »

« Mais je… Tu ne manques pas de culot quand même ! Tu pourrais au moins porter les sacs, tu … »

« Et moi, je te porte sur mon dos. Dépêche. »

« Hein ? Que quoi ? »

Elle avait crut mal entendre : Thierry lui demandait de monter sur son dos ? Mais pourquoi faire ? La réponse se trouvait au niveau de son pied gauche quand elle tenta de s’approcher de lui. Depuis quand était-il au courant pour sa blessure ? Il se releva, voyant qu’elle avançait à la vitesse d’une tortue. Il ouvrit son sac, sortant des bandelettes.

« Met toi assise que je m’occupe de ta blessure. Tu n’es même pas capable de régler ce petit souci toute seule. »

« Mais je… HIIII ! »

Il souleva son pied gauche, la faisant tomber fesses les premières sur le sable. Elle se laissa faire sans rien dire : Oui, il n’était pas très délicat, du moins, c’était l’impression qu’il donnait. Un bandage de fortune autour de sa blessure, elle regarda le jeune homme faire le travail. Il se remit accroupi devant elle, lui tournant le dos :

« Aller ! Monte ! »

« Mais c’est bon maintenant, je suis capable … »

« Je t’ai dit de monter ! Te fous pas de moi ! T’as voulu t’amuser à grimper sur des rochers et tu t’es plantée. Prends toi en à toi-même mais je te conseille de m’écouter ! Maintenant, grimpe avant que je m’énerve et récupère les deux sacs avant ! »

Il n’était pas sincère avec lui-même, elle le voyait bien. Il faisait semblant de s’énerver alors qu’il s’inquiétait pour elle. Elle prit les deux sacs, les mettant sur chaque épaule avant de s’approcher de Thierry. Malheureusement, les deux sacs tombèrent alors qu’elle tentait de grimper sur lui et il soupira.

« Bon… Je vois ce qu’on va faire. Prend en un sur ton dos et dépose l’autre autour de mon cou, ça va être plus efficace. »

« Mais ça ne va pas te tirer dessus et t’étrangler ? »

« Mais on s’en fout de ça ! Fais ce que je te dis ! »

Bon, bon… Pas besoin de s’énerver pour de faux quand même. Elle s’exécuta rapidement, s’inquiétant néanmoins un peu pour lui. Après une minute, elle entoura le cou du jeune homme de ses bras, appuyant sa poitrine contre le dos de son crâne alors qu’il tenait ses deux jambes pour la porter. Il avait un peu de mal à se déplacer vu tout le poids qu’il avait sur lui mais il marchait et se dirigeait vers l’endroit où se trouvait tout le monde.

« Dis moi… Je ne veux pas revenir vers les autres. Nous pourrions nous changer dans la tente. Qu’en penses-tu ? »

« Tu te changes dans TA tente et je me change dans MA tente ! »

« Hééééé ! Mais oui ! Je ne vais pas me mettre nue devant toi ! »

Elle lui tira l’oreille gauche en rigolant très légèrement, collant maintenant sa poitrine contre le dos de Thierry tout en posant son visage contre le dos du crâne de ce dernier. Elle semblait si heureuse et contente que cela intriguait un peu le jeune homme. Qu’est-ce qu’il y avait avec elle ? Enfin bon… Malgré les regards que posaient les quelques personnes en passant à côté d’elles, Thierry continuait de porter Cynthia sur son dos, la jeune femme ayant fermé les yeux pour se reposer. Une trentaine de minutes où il fut enfin exténué, ils s’étaient finalement retrouvé dans un coin avec de l’herbe et isolé de tous. Il déposa Cynthia sur le sol, ne la réveillant pas alors qu’il montait les deux tentes sans rien dire. Elle avait peut-être besoin de dormir encore un peu ? Après quelques minutes, il secoua légèrement le bras de Cynthia :

« Hého, la marmotte ! Faut se réveiller sinon tu dormiras pas de la soirée ! J’ai pas que à faire de te chaperonner ! »

« Hum… Quel… Quel heure il est ? »

Elle ouvrait ses yeux argentés pour voir le visage de Thierry puis les deux tentes qui étaient déjà montées. Elle se redressa, remarquant qu’il avait déposa les deux serviettes sur elle pour éviter qu’elle n’ai froid. C’en était trop, vraiment trop pour elle. Elle était encore à moitié ensommeillée et elle n’était pas vraiment sûre de ce qu’elle allait faire. Elle s’approcha de Thierry, celui-ci s’étant mis à sortir la nourriture pour le repas de la soirée.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu veux une réponse à ta question ? Il est… »

Il n’avait pas le temps de terminer sa phrase qu’elle alla lui coller un baiser très rapide et délicat sur les lèvres. Avec un grand sourire et les yeux à moitié clos qui montraient qu’elle était encore presque endormie, elle lui dit :

« C’est en remerciement de tout ce que tu as fait pour moi, Thierry. Garde le… bien d’accord ? C’est mon premier. »

« Ah…Euh… Je… »

« Je vais dans ma tente pour me rhabiller. »

Il hocha la tête, trop confus pour répondre. Il n’avait pas encore conscience de ce qui venait de se passer. Elle l’avait bien… embrassé ? Il n’avait pas rêvé ? Euh… Mais qu’est-ce qu’il devait faire ? Il devait réagir comment ? Il ne savait pas mais maintenant, il avait un nouveau problème dans sa tête. Ca n’avait pas été déplaisant mais… euh… Il tourna son regard vers la jeune femme aux longs cheveux blonds qui s’était enfoncée dans sa tente. Il n’avait pas prévu ça… Il se donna une petite claque sur la joue pour bien se réveiller : Cela ne voulait rien dire ! Rien dire du tout ! Elle n’était pas pleinement consciente de ce qu’elle venait de faire, c’était obligé voilà tout ! Il ne devait plus y penser.

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