Chapitre 83 : Pour l’adopter

ShiroiRyu
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Chapitre 83 : Pour l’adopter

« Tery ? Il est l’heure de se réveiller. Tu sais que tu me fais mal au dos ? »

« Hum … Hein ? Euh … Quoi ? » bredouilla le jeune homme aux cheveux bruns, bougeant légèrement de sa position. Il ouvrit un peu les yeux, regardant autour de lui avec appréhension avant de demander d’une voix faible : « Qu’est-ce qui se passe ? »

« Il est l’heure de se réveiller. Tu as dormi toute la nuit. » répéta Clari avant qu’il ne puisse enfin la voir. Il était encore sur ses genoux?Il voyait ses couettes blondes au-dessus de son visage. Dormi ? Il avait vraiment dormi toute la nuit ici ?

« Mais mais mais … attends, on était pas dans la tente et il faisait plutôt froid et … »

Il se redressa finalement en comprenant la situation. Elle n’était pas morte de froid avec tout ça ? Même s’il ne l’avait pas dit, elle avait parfaitement compris son appréhension, faisant un geste négatif de la tête. Mais … bon sang … pfiou …

« Les autres ne sont pas encore réveillés, Clari ? »

« Disons que dehors, c’est assez difficile de ne pas se réveiller assez tôt. Hum … J’ai un peu mal au dos et aux épaules, je dois avouer. »

« Pardon, Clari, ce n’était pas voulu. Il aurait mieux valu que tu me réveilles. » bredouilla le jeune homme aux cheveux bruns, se plaçant aussitôt dans son dos avant de chercher à masser ses épaules .Il frotta ensuite son dos avec ses mains, reprenant : « Sincèrement, qu’est-ce qui t’a pris de me laisser dormir comme ça ? C’est juste fou ! »

« Tu étais si mignon à dormir sur mes genoux. Je ne voulais pas te réveiller. »

Si mignon ? Il la regarda, rouge comme une pivoine. Purée ! Elle était la seule à pouvoir le gêner comme ça ! Mais … ce n’était pas du tout déplaisant dans le fond. Pas vraiment, pas vraiment du tout. Hahaha … oui, sûrement.

« Arrêtes tes bêtises. Les autres vont finir par le croire ! Je vais aller réveiller Elen. »

Pourtant, il déposa deux baisers sonores sur les joues de Clari, celle-ci les lui rendant. Malgré ses paroles, il serait stupide de nier qu’il adorait la jeune femme, celle qui lui permettait de retrouver un sourire à chaque fois qu’il allait mal. Il rentra dans la tente, observant le corps qui dormait encore dans le sac de couchage.

« Bonjouuuuuur Elen. Bonjouuur Elen. »

Il commença à l’embrasser doucement sur les lèvres, la jeune femme gémissant, cherchant à retrouver sa respiration dans son sommeil. Tery continua jusqu’à ce que les yeux d’Elen finissent par s’ouvrir, laissant place à la surprise.

« Hmm … c’est le genre de réveil qui me plaît bien … Aaaah. » dit Elen après qu’il ait stoppé le baiser, accentuant cela d’un long bâillement. Elle se frotta les yeux, se mettant assise dans le sac de couchage avant de tendre les bras. Il vient la serrer contre elle avec tendresse.

« Je ne te demanderais pas si tu as bien dormi, j’imagine que ça ne doit pas être aussi bien que si j’étais là, non ? Hahaha … Euh moi … disons que j’ai mal au cou et au dos mais ça, c’est ma position. Mais Clari a vraiment été merveilleuse. »

« Je n’en doute pas un seul instant, Tery. Je n’en doute pas un seul instant. Mais je peux t’avoir un peu pour moi pour le moment ? »

« Bien entendu, viens donc par là, toi. » dit le jeune homme, recommençant à l’embrasser. Elle eut un petit rire jusqu’à ce qu’il finisse par grimper sur elle, se retrouvant à quatre pattes au-dessus d’elle. Elle chuchota :

« Je crois que ce n’est pas le bon moment pour ça, vilain garçon. Ou alors … hum, non. J’imagine que Clari est réveillée aussi. »
« C’est exact donc je vais juste me contenter d’un simple baiser dans le cou. » répondit Tery avant de placer ses lèvres sur le cou de la jeune femme, laissant un long baiser s’y installer jusqu’à ce qu’il finisse par reprendre : « Et voilà, ça me semble parfait, une vilaine marque. »

« Que je vais te rendre aussitôt, Tery ! » s’exclama Elen, faisant une roulade sur le côté en l’emportant avec elle. Échangeant leur place, ses lèvres se collèrent sur la gorge de Tery avant qu’elle ne finisse par enfin se lever. « On sort ? Je pense que les autres ne vont pas tarder à se réveiller, eux aussi. Et surtout … je ne t’ai pas posé la question mais … tu vas bien ? Tu ne semblais pas avoir la grande forme hier mais Clari s’occupait déjà de toi. Je n’ai pas voulu m’en mêler alors, j’espère que tu comprends. »

« Oui, oui. Ne t’en fait pas. Je vais bien mieux maintenant mentalement. J’ai juste eut besoin de souffler un peu mais c’est bon, c’est passé, hahaha. »

« Sûr et certain ? Tu ne me mentirais pas pour me rassurer, hein ? »

« Je ne suis pas comme ça, Elen. Je vais bien. C’était juste un peu de fatigue, rien d’autre. Si je n’allais pas bien, de toute façon, cela se verrait trop facilement sur mon visage, non ? » dit-il dans un sourire alors qu’elle hochait la tête positivement. Il n’avait pas tort, il arrivait rarement à cacher ses sentiments.

Mais ce n’était pas le moment d’y réfléchir. Ils allaient devoir se remettre en route et retrouver les autres rebelles. Plus ils mettaient de distance avec les cadavre des soldats, mieux ce sera pour tout le monde. Bon, contrairement à ce qu’il pensait, la journée se passa bien plus tranquillement que prévue.
Aucun souci d’armée de Shunter aux environs, visiblement, ils n’étaient pas encore au courant. Ou alors, ils prévoyaient d’engager plus de forces pour les retrouver. D’ailleurs, les campements rebelles devaient aussi faire attention. Un jour, leur petite astuce concernant la magie d’illusion serait perdue et ainsi … impossible pour eux de s’échapper.

« Au final, ça ne change pas grand-chose de nos voyages habituels non ? A part que nous ne nous faisons pas de village en village mais de camp rebelle en camp rebelle. »

« Et cela te pose un problème, Tery Vanian ? » rétorqua Manelena presqu’aussitôt.

« Pas le moins du monde, Manelena. Ça me laisse indifférent si tu veux tout savoir. »

Il se demandait pourquoi il n’arrivait pas à avoir une aussi bonne relation avec Manelena qu’avec Clari. Mais bon, tout cela était à cause du comportement de la première, si différent de celui de la seconde. Il n’allait pas faire de reproche car il allait encore se faire lyncher par elle et il préférait ne pas trop s’en mêler car il ne voulait pas de problèmes.

« Puisqu’il en est ainsi, on va accélérer le pas aujourd’hui. Si vous avez des complaintes, vous pouvez remercier Tery pour ça. Ca lui apprendra. »

« Tout ça pour ça ? Diantre, je suis sûr que je vais être hait maintenant. »

« Bien entendu que l’on te hait de tout notre coeur, Tery. » déclara Clari avant de le coller contre elle. « Je te h’aime de tout mon coeur, oui ! »

« Et voilà comment on fait une déclaration dans toute sa splendeur. Mes félicitations, Clari. C’était tout simplement magnifique de ta part. Je te h’aime aussi vachement beaucoup. »

« Meuh. » répondit la femme aux couettes blondes avant de le relâcher.

La scène pouvait paraître surréaliste, c’était même le cas lorsqu’on se rappelait qu’hier encore, ils avaient livré une bataille contre l’armée de Shunter. Mais pourtant, c’était bel et bien la réalité. Tery était tout simplement avec Clari et ils avaient trouvé le moyen de ne plus trop se préoccuper de tout ça.

Sur le chemin, avec Manelena qui les guidait en les forçant à accélérer, il discutait avec Clari de tout et de rien. Depuis hier soir, c’était à peine s’il voulait la lâcher, à la grande surprise du reste du groupe. Ce n’était pas une simple discussion mais plutôt comme … une crainte que Tery cherchait à calmer grâce à Clari.

« Et alors donc, Tery, tu as besoin d’être câliné ? Te voilà devenu un sacré pot de colle. »

« Ne dit pas ça de la sorte, les autres vont croire des choses, je n’ai pas envie qu’ils s’imaginent n’importe quoi à force de dire n’importe quoi. »

« Si tu ne voulais pas que je dise ça, il ne fallait pas agir ainsi. Viens donc par là et racontes-moi tous tes chagrins, petit Tery. »

Arf ! Quand elle parlait ainsi, il avait l’impression d’être pris pour un gamin. Néanmoins, il n’avait pas fait grand-chose pour changer cette vision de la part de Clari. Il la regarda avec une pointe de tendresse avant de chuchoter :

« Juste envie de rester un peu avec toi, Clari. Rien de plus. Je me rappelle de tes paroles d’hier. Et je dois avouer que … ça me tracasse un peu. Tu te voyais toujours comme une soldate auparavant ? Mais maintenant ? Je veux dire, qu’est-ce que tu feras après ? »

« Ce que je ferai après ? Comment cela, Tery ? »

« Je ne sais pas … tu ne vas pas retourner chez toi ? Ta famille doit t’attendre non ? »

« Ma famille ? Sûrement mais je ne la considères plus comme telle, Tery. Tu le sais bien. »

Ah oui, sujet fâcheux. Il se rappelait que la jeune femme aux cheveux blonds lui avait signalé qu’entre elle et ses parents, ce n’était pas vraiment une relation amicale et courtoise. C’est pourquoi il évitait de trop en parler mais aujourd’hui, il avait commis une faute.

« Pardon, Clari, je ne voulais pas trop te relancer là-dessus. »

« Hum ? Hein ? Mais ce n’est pas de ta faute, Tery. Qu’est-ce que tu pouvais en savoir réellement hein ? Non, non, ne t’en fait pas à ce sujet. Tu n’as vraiment pas à t’en préoccuper, je me demandais simplement hum … hum … hum … De toute façon, Tery, je n’ai plus d’endroits où rentrer donc tu vois, ce n’est pas bien grave. »

« Hum ? Mais si, mais si, il ne faut pas dire ça, Clari. Tu auras toujours un endroit chez moi. Je suis sûr que ma mère sera ravie de t’héberger. Tu n’as pas à te préoccuper de ça. Je dirais que le mieux pour toi, c’est … pourquoi est-ce que tu souris ? »

« Oh, je me disais que Clari Vanian, ça sonnait plutôt bien, tu ne crois pas ? »

Hein ? Qu’est-ce qu’elle racontait là ? Il comprenait mal où elle voulait en venir. Avoir son nom de famille ? Mais pourquoi ça ? Et comment ça ? Devant l’incompréhension du jeune homme, Clari reprit la parole avec amusement, disant :

« Tu crois que ta mère accepterait d’adopter une jeune femme comme moi ? Bien sous tout rapport ? J’ai un bon pedigree, du sang noble, toutes ces choses. »

« Mais qu’est-ce que … enfin, euh … tu voudrais être adoptée ? »

« Oh, ça risque d’être compliqué car dans le fond, je suis quand même reliée à ma propre famille. Je ne suis pas orpheline mais bon, tu en penses quoi ? »

« Je ne sais pas trop, c’est surprenant et … ce n’est pas ça que tu attends comme réponse de ma part, n’est-ce pas ? Ou je me trompes ? » dit-il alors qu’elle hochait la tête d’un air négatif bien que son sourire transparaissait sur son visage.

« Pas le moins du monde. Alors, qu’est-ce que tu en dis exactement, Tery ? »

« Que je serais ravi de t’avoir comme grande sœur, Clari même si dans le fond, c’est déjà le cas officieusement, non ? »

« Hmm, toi ,tu veux marquer des points. » s’exclama t-elle avant de rire, rire communicatif puisqu’il eut le même en se grattant la joue, un peu rouge sur cette dernière.


Il devait avouer que oui, c’était une bonne chose. Enfin, il pouvait peut-être en parler réellement à sa mère ? Est-ce qu’elle serait d’accord ? Elle savait que Clari lui avait fait une bonne impression. Enfin, toutes les personnes ramenées dans sa demeure semblaient l’apprécier et réciproquement. Mais bref, pour tout ça, il n’y avait qu’une chose :

« Dès qu’on en finit avec cette histoire et que l’on retrouve ma mère, on lui demandera. »

« Tu prenais au sérieux mes propos, Tery ? »

« Bien sûr que oui, je suis toujours sérieux pour de telles demandes. Et donc, ça ne me dérange pas, c’est pourquoi je le ferais. »

Une main passa dans ses cheveux, comme pour les caresser et le remercier. Visiblement, elle était très contente de la situation, plus que contente. Il se laissa faire, se disant qu’ils avaient pris un peu de retard par rapport au reste du groupe. Ils allaient devoir accélérer par nécessité pour les rattraper.

« Vous êtes vraiment deux mollassons. Depuis hier, vous êtes complètement en retrait. » déclara Manelena, agacée par les deux personnes.

Mais bon, elle pouvait l’être, ça n’allait pas changer grand chose pour Tery. Le jeune homme aux cheveux bruns avait pris cette décision pour Clari. Il était maintenant sûr et certain de son choix. A partir de là, il n’y avait même plus à se poser de questions.

« De quoi est-ce que vous parliez, toi et Clari ? » demanda Elen lorsqu’il se rapprocha d’elle. Il valait mieux pour lui qu’il ne reste plus trop à côté de Clari pour ne pas trop les ralentir.

« Oh de nos familles, tout ça. Rien de bien important si tu veux tout savoir mais bon, ça nous a occupé pendant quelques heures, oui. Mais à part ça, il n’y avait rien d’autre qui vaille la peine que tu t’y intéresses. Rassurée maintenant ? » dit-il dans un sourire qui se voulait charmeur, sourire qui fonctionna parfaitement sur la jeune femme aux cheveux blonds.

« Très rassurée. Disons que je ne l’étais pas auparavant. Mais je ne sais pas, depuis le combat d’hier, toi et elle êtes toujours collés ensemble. Déjà que je me méfiais de Manelena. Si maintenant, je dois aussi le faire pour Clari, je n’aurai jamais … »

« Arrêtes donc tes bêtises, tu sais aussi bien que moi que ça ne marche pas comme ça avec Clari. Elle n’est pas ainsi et elle ne le sera jamais. J’ai des sentiments pour elle mais pas de la façon à laquelle tu crois, Elen. »

« Je le sais, je le sais, je sais de quelle façon tu penses, Tery. »

C’est juste que c’était beaucoup plus visible aujourd’hui que depuis tout ce temps où Clari était avec eux. Impossible d’effacer cette image de Tery avec sa tête posée sur les genoux de Clari, celle-ci lui caressant les cheveux.

Il y avait une telle complicité, une telle confiance que même elle n’avait pas avec Tery. Alors bon, cela faisait mal, très mal. Mais bon, elle devait prendre cela avec le sourire … contrairement à Manelena et Tery. Elle n’avait pas retiré cette image de sa tête, lorsqu’il y avait eut cette petit fête de victoire chez les rebelles.

« Un souci, Elen ? Tu fais une drôle de tête, c’en est presque effrayant. »

« Hein ? Mais non, mais non, Tery. Qu’est-ce que tu vas imaginer là ? Ne t’en fait donc pas, je n’ai pas de soucis. Si tu me dis que pour toi et Clari, tout va bien, je ne vais pas mettre ta parole en doute. Je sais que tu ne me mentirais pas. » dit-elle après quelques secondes.

Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression d’entendre comme un reproche de la part d’Elen ? Il valait mieux ne pas lui poser la question. Manelena … voulait les user très rapidement ou quoi ? C’était à peine s’ils avaient le temps de souffler. Elle avait pris une cadence presque infernale. Était-ce parce qu’ils se rapprochaient inexorablement de Midès ?


Tout ce qu’il remarquait, c’est que la jeune femme aux cheveux argentés était motivée, très motivée et que cela ne les empêchaient pas alors d’accélérer le pas. Tant qu’elle pouvait les laisser souffler un peu, rien que ça, ça serait parfait.

« Bon, dix minutes de repos et on repart aussitôt. Nous y sommes presque. »

« Manelena, tu crois sincèrement qu’ils vont nous laisser participer à cet assaut sur Midès ? »

« Tu parles des rebelles ? Ils n’attaqueront pas la capitale, loin de là. C’est inutile, ils ne pourront pas vaincre toute l’armée de Midès. S’ils sont assez malins, ils envisageront plutôt un assaut « discret » directement dans le château. »

« Et tu comptes les aider, c’est bien ça ? »

« Je ne l’ai jamais caché, Tery. Je le ferais s’il s’avère que utile … pour obtenir ce que je désire. Et de tout façon, les autres parlent à peine et ne donnent pas leurs avis. »

« Ce n’est pas une excuse pour ne pas les prendre en considération, Manelena. » répliqua le jeune homme sur un ton un peu sec. Ils étaient un groupe, elle ne devait pas l’oublier.

« Je n’ai jamais dit ça, Tery. Ne me fait pas dire de tels propos alors que ce n’est pas le cas, je ne tolérerais pas une moquerie comme ça sur ma personne. »

« Je ne me moques pas, je n’ai pas que ça à faire, Manelena. Je veux juste confirmer que tu ne penses pas ça de façon malveillante. »

« Je ne pense pas ça de façon malveillante alors arrêtes ça tout de suite. Pour la peine, on stoppe la pause dès maintenant et on se remet en marche. Midès ne sera plus qu’à une ou deux journées de marche au grand maximum si nous continuons jusqu’à ce soir. »

Ah bon. Comme d’habitude, il suffisait de quelques mots pour que Manelena s’effarouche comme une jeune demoiselle prise en faute. Il ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait toujours été ainsi, pourquoi cela devrait changer du jour au lendemain ?

Mais la soirée arriva plus tôt que prévu, la raison première étant la pluie qui tomba aussi soudainement qu’elle était apparue, les arrosant copieusement. Ne s’y étant pas attendus, tous trouvèrent un refuge dans la forêt, cherchant une grotte où s’abriter. Heureusement que Shunter, nation liée à la terre et à la végétation, avait un bon nombre de ces grottes sur son territoire. A chaque fois, c’était une petite découverte.

« Ah … ça me rappelle quelques petits souvenirs. » se murmura t-il pour lui-même. Bien qu’il ne sortait que très peu durant son enfance après l’incident … avec les Gnomolds, il se rappelait qu’il aimait chercher dans les environs très proches du village de Leskar quelques petits endroits discrets. Mais bon, il n’en avait pas le droit, surtout à cause des Gnomolds.

Par contre, cette idée d’avoir Clari comme membre de sa famille, il l’aimait bien. Il trouvait qu’elle le méritait, dans le fond. Il eut un petit sourire aux lèvres avant de mettre une main devant sa bouche, baillant légèrement.

Enfin, ce n’était même pas une question de mérite. C’est juste qu’il penait vraiment que Clari pouvait devenir sa grande sœur sans que ça ne le dérange le moins du monde. C’était ainsi et pas autrement alors qu’ils finissaient par trouver une grotte creusée dans un rocher assez important. Mais bon, il suffisait de creuser encore sur cinq mètres au fond de la grotte pour traverser complètement le rocher. Comme quoi …

« C’est plutôt pas mal comme endroit, il faut dire. »

« Mais malheureusement pour allumer un feu, il sera assez léger si on ne veut pas étouffer à cause de la fumée. Ce n’est pas très haut comme endroit. » dit Sérest alors qu’elle avait replié ses ailes, signe qu’elle ne pouvait pas se déplacer aussi librement qu’elle aurait aimé.

« Ce n’est pas faux, je suis sûr que Clari et Manelena peuvent se cogner si elles se mettent sur la pointe des pieds. A côté, c’est assez spacieux pourtant. »

« Pas assez pour mes ailes si je les déploies complètement mais c’est mieux que rien pour éviter la pluie. Par contre, on ne pourra pas mettre nos tentes, Tery. » termina de dire Sérest tandis qu’il hochait la tête. Elle avait raison à ce sujet.

« Pas grave, on se collera les uns contre les autres s’il faut vraiment se réchauffer mais je ne pense pas que ça soit nécessaire, nous avons notre propre magie pour ça. »

« Je ne pense pas que ça dérange quelques personnes. Pour ma part, vu que je suis quelqu’un possédant des lignes liées à l’élément de l’eau, autant dire que la pluie ne me dérange pas le moins du monde. » déclara Royan d’un air nonchalant.

« Là, par contre, je pense qu’il y aura une déçue. » répondit Tery en rigolant. Royan se tourna vers lui, demandant de quoi il parlait mais Tery ne fit qu’hausser les épaules comme pour dire qu’il n’en savait trop rien au final.

« Vraiment, je me demandes parfois pourquoi est-ce que je poses quelques questions dont je ne sais que je n’obtiendrais rien du tout en retour. »

« Tout simplement car tu n’as pas trop le choix, tu dois t’en douter, n’est-ce pas ? »

Clari avait répondu avant même que Tery ne le fasses, celui-ci commençant à préparer de quoi manger pour tout le monde. Moins d’une quinzaine de minutes plus tard, ils étaient tous adossés aux murs, chacun face à une autre personne pendant qu’ils mangeaient.

Il espérait qu’aucun d’entre eux n’avait peur des espaces trop petits. Il savait que pour certaines personnes, c’était une une maladie voire plus. C’est pourquoi il jetait un regard à gauche et à droite pour vérifier l’état de chaque personne.

Non, ils semblaient aller tous bien. Pfiou, tant mieux en un sens. Les esprits commençaient à fatiguer comme les corps. Au bout d’un moment, ils allaient craquer. Mais qui en premier ?

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