Chapitre 16 : Un petit mal

ShiroiRyu
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Chapitre 16 : Un petit mal

« Ah … Ah … Ah … Me voilà enfin arrivé dans une ville. Pfiou … Il était temps. »

Plus que temps même. Il poussa un soupir de soulagement, passant une main sur son front en sueur. La marche … Autant de marche sans s’arrêter … pour être sûr de ne pas être suivi par une adolescente un peu trop zélée. Il mit une main sur son ventre, gémissant un peu de douleur avant de rechercher un centre pokémon. Enfin, le centre pokémon de cette petite ville. Voilà … Il avait ce qu’il voulait … C’était là qu’il allait pouvoir voir si ses pokémons étaient en bonne santé ou non. Il pénétra dans le bâtiment, s’approchant d’une infirmière.

« Ca serait pour voir si tout va bien avec elles. » murmura-t-il en désignant ses deux pokémons, l’une dans ses bras, l’autre sur son épaule. Elles descendirent de lui tandis que l’infirmière hochait la tête avant de demander :

« Pourrais-je savoir votre nom ? »

« Téo … Tout simplement Téo. Vous en avez besoin pour mettre le nom du dresseur sur mes pokémons ? » dit l’adolescent aux cheveux noirs.

« C’est exact … Mais vous vous appelez bien Téo donc ? Le professeur Araragi voulait que vous lui téléphoniez le plus rapidement si possible. »

« Le professeur Araragi ? » murmura calmement Téo sans même être inquiet alors qu’il aurait pourtant toutes les raisons de l’être. L’infirmière reprit :

« Elle semblait plutôt en colère d’après ce que j’ai compris. »

« En colère ? Bon ben … Euh … Il y a un moyen de l’appeler ? Pendant que vous soignez mes pokémons ou non ? » dit le garçon à la casquette alors qu’elle lui désignait un ordinateur. C’est vrai … A partir de ça, on pouvait voir avec qui on communiquait. On envoyait aussi les pokémons que l’on avait en trop et toutes ces choses.

« Bonne chance … Je vais m’occuper de vos pokémons en attendant. »

Bonne chance ? A croire que le professeur Araragi était tout simplement un monstre. Ce n’était quand même pas le cas … et elle lui avait laissé plutôt une bonne impression l’unique fois où il avait pu la voir. Il rentra ses différentes données dans l’ordinateur, faisant de même pour joindre le professeur Araragi. Il dut attendre environ deux minutes avant que n’apparaisse sur l’écran le visage de la femme professeur.

« Oh … C’est Téo. » murmura tout simplement l’écran, digitalisant la voix du professeur.

« Bonjour … Professeur … » chuchota faiblement l’adolescent.
Il ne savait pas pourquoi mais il avait une mauvaise impression. Il se sentait un peu mal là … Peut-être était-ce à cause de la phrase du professeur ? Dénuée complètement d’émotions ? Alors qu’elle avait la neutralité peinte sur son visage ? Elle croisait simplement les bras au niveau de sa poitrine, son index droit tapotant légèrement son coude comme si elle attendait quelque chose de bien spécial. Finalement, il reprit :

« Euh … Il paraîtrait que vous vouliez me parler, non ? D’après ce que l’infirmière a … »

« Oh ? Il paraîtrait ? Est-ce que je ne t’avais pas demandé quelque chose avant que tu ne partes la dernière fois ? Est-ce que tu perds déjà la mémoire à ton âge ? »

« Non, non … Pas du tout, loin de ça ! Disons qu’à cause de certaines circonstances … »

« Je me fiche royalement des circonstances. Je crois bien que tu m’avais fait une promesse, n’est-ce pas ? Est-ce que tu l’as respectée ? Il y a peu de chances. Je vais être obligée de … »

« NON ! Surtout pas professeur Araragi ! Désolé ! Je suis vraiment désolé ! » s’écria-t-il en balbutiant, cherchant rapidement ses mots. « Je n’avais vraiment pas le temps. Après le badge, je n’ai vraiment pas pu … Enfin, je, je … »

« Tu devrais arrêter de commencer à t’inquiéter. Je ne vais rien faire … bien que je fus obligée de mentir. Comprends-tu ce que j’ai dût faire ? Je mets mon métier en péril simplement pour respecter ta décision. »

Il poussa un profond soupir de soulagement. Pendant quelques instants, il y avait vraiment cru … vraiment cru que ça serait la fin de son histoire. Mais peut-être que la chance était encore de son côté ? Enfin, il valait mieux qu’il ne joue pas plus longtemps avec celle-ci … car il risquait de le regretter amèrement. Le professeur poussa un profond soupir.

« Donc … D’après ce que j’ai compris, tu as réussi à avoir ton premier badge, n’est-ce pas ? Toutes mes félicitations. Comment s’est passé ton combat ? »

« Oh … Et bien, je … Disons que j’ai utilisé Vipélierre et Bel a utilisé son Moustillon. »

« Hum ? Oh ! Elle a donc réussi à avoir son badge elle aussi ? Mes félicitations à vous deux. »

« Ce n’était pas grand-chose. Enfin … Vous saviez que Bel était plutôt douée dans les combats pokémons ? Je ne m’attendais pas à ça de sa part. »

« Hum ? Bien entendu. Je te rappelle que vous provenez de la même ville que moi. J’ai donc les différentes données des élèves et … Hum. Désolée, Téo. » coupa la femme, Téo faisant un petit geste de la main avant de répondre :

« Ce n’est pas très grave. Vous ne pensiez pas à mal à ce sujet. Mais donc, moi et Bel avons dû combattre tous les deux, côte à côte pour avoir notre badge. »

« Oh … Visiblement, Rachid et ses frères sont toujours d’humeur festive. Je me disais bien qu’ils avaient préparé une telle « attraction » pour leur restaurant. Ils sont parfois … assez surprenants dira-t-on. Néanmoins, maintenant que nous en avons terminé avec le badge … »

« Ah ! Et j’ai aussi capturé une Larveyette. Enfin … A la base, j’aurai dû capturer un Venipatte mais il a fallu que Bel fasse l’idiote encore une fois. Au final, je me suis retrouvé avec une Larveyette et elle, avec le Venipatte. »

« Je vois, je vois mais … J’ai autre chose dont je dois te parler. » coupa le professeur.

Et d’après le regard qu’elle lui portait, ce n’était pas forcément une bonne chose. Il déglutit, hochant la tête alors qu’il l’écoutait parler pendant plusieurs minutes. Oui … Bien entendu … Il savait parfaitement pourquoi il faisait ça … Mais aussi pourquoi il disait de telles choses. De même … Ah … Bon … Il devait plutôt arrêter de … Non, il ne pouvait pas.

Les minutes s’écoulèrent inlassablement et il était étrangement docile. Plus que docile même. Cela contrastait avec son caractère habituel et il était même parfois en train de rougir. Le professeur Araragi continuait de lui parler sans même chercher à reprendre son souffle. Elle en avait des choses à dire visiblement, beaucoup plus que nécessaire même.

« Est-ce que tu m’écoutes, Téo ? Je ne rigole pas à ce sujet. »

« Je vous écoute depuis le début, professeur Araragi. Ne vous inquiétez donc pas. »

« Ne pas m’inquiéter ? Est-ce donc une blague de ta part ? J’ai toutes les raisons de m’inquiéter. Je te rappelle que tu m’as menti délibérément. Sais-tu ce qu’est l’éthique professionnelle ? Peut-être qu’à ton âge, cela ne te dit rien mais ces mensonges peuvent aller très loin. Tu es prévenu. »

« Je sais parfaitement que … je n’aurai pas dû faire ça … Mais vous comprenez aussi … »

« Je comprends parfaitement ce que tu veux faire. Je reconnais même que c’est très … courageux de ta part mais aussi complètement fou et aberrant. De même, ce n’est pas comme ça que tu vas pouvoir régler tes affaires. Tu devrais lui parler. »

« Je ne crois pas que … ça soit une bonne idée. »

Pas du tout même. Loin de là ! Ce n’était pas du tout son intention. Il n’avait clairement pas envie … d’une telle chose. Il baissa la tête après ses paroles, cherchant pertinemment que le professeur n’allait pas apprécier ce qu’il venait de dire. Pourtant, elle soupira encore une fois, posant une main dans ses cheveux avant de dire calmement :

« Irrécupérable … Tu es vraiment irrécupérable. Est-ce que tu le sais ? »

« Je le sais très bien … Mais s’il vous plaît … Dites-lui simplement que je vais bien et qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Je reviendrai quand tout sera réglé. »

« Tu sais très bien que ce n’est pas aussi simple que cela. Comment dois-je l’annoncer ? Car je tiens à te signaler qu’ils me poseront alors encore plus de questions. Sincèrement, dans quelle galère m’as-tu mise, Téo, hum ? »

« Pardonnez-moi … encore une fois, professeur Araragi. C’est juste que vous … »

« Dis-toi que c’est bien parce que je vous connais depuis des années que je fais ça. Je lui parlerais, tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. » conclut-elle.

Pfiou … Il poussa un petit soupir de soulagement. Au moins, il en avait moins à s’en faire maintenant. Oui … Mais ça ne voulait pas dire que tout était terminé. Il s’apprêtait à reprendre la parole mais la voix de l’infirmière se fit entendre derrière lui :

« Téo ? Téo ? Vos pokémons sont prêts. Vous pouvez venir les chercher. »

« Oh ! Pardonnez-moi, professeur Araragi. »

Il se leva alors qu’elle faisait un geste de la main pour dire que ce n’était pas bien grave. L’adolescent vient récupérer ses deux pokémons, les deux étant déjà sorties. Aussitôt, la Vipélierre grimpa dans ses bras tandis que la Larveyette montait sur son épaule comme à son habitude. Il revint vers l’écran, le professeur Araragi regardant les deux pokémons.

« Et bien … A part le fait qu’ils ne … »

« Elles … Ce sont toutes les deux des filles. Alors … Elle s’appelle Vélicia. » dit-il en désignant la Vipélierre. « Et la petite Larveyette s’appelle Lisanée. »

« Bonjour à toutes les deux. Visiblement, vous semblez aller très bien avec Téo, n’est-ce pas ? Prenez-bien soin de lui, d’accord ? »

« Vipé ? » « Larve ? » dirent les deux pokémons en même temps, chacune étant intriguées par les paroles du professeur Araragi.

« Professeur ! Ce ne sont pas à elles de faire ça ! De toute façon, elles sont juste là pour … »

« Pour ? Continue donc ta phrase … Et affirme complètement ce que tu tentes de dire. » marmonna le professeur Araragi, le regard froncé.

« Non. Je n’ai pas envie de la continuer. Je n’en vois pas l’intérêt. »

Il fit une mine boudeuse tandis que les pokémons restaient intriguées. Il avait voulu dire quelque chose qu’il semblait déjà regretter avant même de l’annoncer. Finalement, ce fut la femme professeur qui coupa le silence :

« Mais nous n’avons toujours pas parlé du plus important, Téo. »

« Hein ? Euh ? Comment ça ? Qu’est-ce qu’il y a d’important à savoir ? »

« Hum … Ne fais pas l’innocent. Tu sais parfaitement de quoi est-ce que je parle. » déclara sèchement le professeur Araragi. Il toussa un peut, lui répondant :

« J’ai quelques douleurs … mais vraiment minimes. Mais sinon, ça peut aller. De toute façon, le plus important, c’est que je puisse marcher, n’est-ce pas ? »

« Tu devrais éviter d’être trop optimiste à ce sujet. Enfin, non, je ne devrais pas dire cela. Je veux juste que tu évites de ne pas prendre au sérieux ce qui se passe, Téo. »

« Oui … Pardonnez-moi professeur Araragi. J’éviterai à l’avenir d’utiliser l’humour pour parler de tout ca. » bafouilla Téo, baissant la tête avec confusion.

« Arrête donc de demander à ce que je te pardonne. Bon … Tu as intérêt à me donner de tes nouvelles dorénavant. De toutes les progressions. Ai-je été claire ? »

Elle avait été très claire. Il hocha la tête positivement alors qu’enfin, la communication était complètement coupée. Il se releva, gémissant un peu de douleur avant de jeter un œil à ses pieds. Oui … C’est vrai … C’est comme ça qu’il était … Et on ne pouvait rien y changer.

« Bon … Désolé mais pour ce soir, ça sera encore dehors que l’on va dormir. On a de la chance. Il ne fait pas trop froid puisqu’on est en été. Par contre … Lorsqu’arrivera l’automne voir l’hiver, il faudra que je réfléchisse sérieusement … «

Qu’il réfléchisse sérieusement à l’idée de se prendre une tente. Il était contre les dépenses inutiles … et pour l’heure, un tel achat en était une. Mais il fallait reconnaître quand même que s’il … était resté avec Bel, tout aurait été bien plus rapide et simple. Ah … Vraiment … C’était tout le contraire même. Il poussa un profond soupir avant de quitter le centre pokémon. Vraiment … C’était n’importe quoi.

« Bon … Peut-être qu’avant de penser à dormir … Il serait bon que j’aille acheter à manger … pour nous trois, n’est-ce pas ? »

Les deux pokémons poussèrent des cris ravis alors qu’il avait un petit sourire aux lèvres. Oui … C’était stupide de penser de la sorte … mais ça lui plaisait quand même un peu. Il se dirigea vers un marché tout ce qu’il y avait de plus basique, pénétrant à l’intérieur. De la nourriture pour les pokémons … Ses deux pokémons étaient des plantes non ? Alors Vélicia et Lisanée devaient manger la même chose.

« Est-ce que ça vous convient les filles ? » dit-il en désignant un sachet de nourriture dont la description disait qu’elle permettait de rendre brillante et douce les feuilles de vos pokémons plantes. Rien que ça, n’est-ce-pas ? Les deux pokémons poussèrent des petits cris en même temps, signe que c’était plus que bon pour elles.
Pfiou … Tant mieux … Il avait pris le moins cher et cela semblait leur convenir. Peut-être qu’un jour … Après tout ça, il pourrait penser à leur offrir quelque chose de bien meilleur mais pour l’heure, il n’avait même pas à y penser. Il observa de quoi manger pour lui … Il ne devait même pas penser aux plats, loin de là.

« Je pense que je pourrai supporter tout ça. J’ai juste besoin d’eau. »

Voilà, c’est ce qu’il avait décidé. La seule chose qu’il prendrait, c’était une bouteille d’eau. Ca lui permettrait alors de prendre ses médicaments en même temps. Le reste, il n’en avait vraiment rien à faire. Il paya le tout, quittant le magasin avant de se diriger hors de la ville. Voilà … Encore un petit coin près des arbres, assez éloigné de la ville.
« Je ne peux pas vous offrir mieux, les filles. »

« Vipé … lierre. » « Larveyette ! Larve, Larveyette ! »

L’une ne fit acquiescer, la seconde étant un peu plus heureuse à cette idée de dormir dehors. Il les regarda manger pendant qu’il prenait quelques cachets avec sa bouteille d’eau. Son ventre gronda faiblement mais il s’en fichait. Le plus important pour l’instant, c’était de ne dépenser presque rien. Ses pokémons devaient manger … Lui … Il en avait rien à faire. Il avait l’habitude d’être à la diète. Hahaha … Est-ce que c’était drôle ? Non.

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