Chapitre 60 : Palais enfoui

ShiroiRyu
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Chapitre 60 : Palais enfoui

« Téo ? Comment est-ce que tu vas aujourd’hui ? Est-ce que pour cela que tu as préféré quitter Bel ? » demanda l’adolescent aux cheveux verts, ne passant pas de temps à déclarer ce qui lui tenait à cœur visiblement. Assis dans le lit, Téo hocha la tête positivement.

« Je ne vais pas mentir … C’est le cas. Je ne veux pas la rendre encore plus soucieuse qu’elle ne l’était … Elle est au courant pour ma maladie. Je l’ai mise au courant. Et donc, je préfère éviter qu’elle voie que ça a empiré. Enfin … Je m’étais préparé déjà mentalement à ça. »

« Je vois, je vois … Enfin bon, je tiens à te signaler qu’exceptionnellement et à cause de ta maladie, tu vas être transporté dans mon palais. »

« Tu … Tu blagues, j’espère ? » commença à bredouiller Téo, sous le choc.

« Nullement, tu as besoin de repos et de soins plus importants. De toute façon, ne t’en fait pas, ce n’est quand même pas si … important que ça non plus. Mon palais a déjà été visité par des membres basiques de la Team Plasma. »

« C’est pas ça le problème ! Tu as un palais rien qu’à toi ? Mais t’es quoi ? Un fils de riche ? Même pas ! Un roi ou quoi ? »

« Hum ? Un palais, ce n’est pas forcément la richesse je dirai. Enfin, de toute façon, ce palais est le quartier général de la Team Plasma. C’est là que se déroule les plus grandes opérations ou du moins, qu’on les prépare. »

« Mais ce n’est pas ça le souci ! Comment est-ce que tu possèdes un palais ? Enfin … Je … Je ne cherche même pas à comprendre, il ne vaut mieux pas. Mais bref, pourquoi m’emmener là-bas ? Que je me fasse soigner ici ou ailleurs … »

« Ca changera beaucoup de choses. Je te laisserai aux soins des personnes qui ont veillé sur moi pendant que j’étais un enfant. Tu verras, elles ont toujours été là pour moi ! »

« Tu as l’air réellement heureux quand tu en parles … C’est un peu étonnant mais bon … »

« Qu’est-ce qu’il y a de si étonnant dans mes propos ? Je ne comprends pas où tu veux en venir. Enfin, qu’importe, ce n’est pas le plus important. Sincèrement, tu verras. »

« Je verrai, oui, oui … Et mon transfert est prêt pour quand ? »

« Dans la journée. D’ailleurs, il faut que j’aille te trouver une canne. » dit N avant de commencer à partir, Téo cherchant à l’arrêter tout en disant :

« Pas besoin, je peux quand même marcher, contrairement à ce que l’on croit. »

« Tu en es sûr ? » demanda N, le fixant longuement pour être sûr qu’il ne mentait pas.

« Oui, oui, j’en suis sûr et certain. Pas besoin de se tracasser le crâne pour ça. Ce n’est pas bien important. Je sais quand même si je peux marcher ou non, hein ? Bon … J’attends le transfert puis tu me feras visiter ton palais, ton fameux palais. »

C’était bien ça l’idée ! L’adolescent aux cheveux verts laissa celui aux cheveux noirs tranquille alors que Téo sortait ses pokéballs. Il fit apparaître ses quatre pokémons, tous se retrouvant sur son lit, à ses côtés. Il murmura :

« Ah … Ce n’est vraiment pas très joli tout ce que j’ai, n’est-ce pas ? »

« Lianaja ? » demanda Vélicia, aussi inquiète que les trois autres pokémons.

« Rien de bien grave … Enfin, j’aimerai dire ça. Ça s’est un peu empiré. Mais bon, vous ne me connaissiez pas avant donc vous ne pouvez pas savoir comment c’était … »

Hum ? Devant le regard accusateur de sa Lianaja, il comprenait qu’il valait mieux pour lui qu’il se taise. Enfin bon … Ce n’était pas bien important. Du moins, c’est ce qu’il pensait alors qu’il savait pertinemment que c’était tout le contraire.

« Ne vous en faites pas. Je suis taillé comme un roc. On ne va pas me faire tomber à cause d’une petite maladie. M’enfin … Oui … »

Il avait dit cela mais s’il avait appelé ses pokémons, c’était bien parce qu’il était un peu inquiet, n’est-ce pas ? Il prit une profonde respiration, évitant par-là de trop en dire avant de venir caresser ses pokémons, les uns après les autres.

« Oui … Je vais bien … Je vais bien normalement, ne vous en faites pas, les enfants. Je vais bien … Il n’y a pas besoin de s’inquiéter, contrairement à ce que l’on croit, n’est-ce pas ? »

Il ne perdait pas la tête, il parlait juste à ses pokémons. Il en avait un peu besoin. Pendant plusieurs minutes, il discuta avec eux, cherchant à communiquer sans forcément réellement y arriver. Il parlait aussi avec le nouvel arrivant puis finalement, il fut l’heure du départ. L’heure où il allait être emmené là-bas … dans ce fameux palais.
On l’avait emmené par avion, avec plusieurs membres de la Team Plasma. Ainsi, ce n’était pas un véhicule seulement pour lui mais pour tout le monde. Comme ça, pas de privilèges. Il se maintenait debout, essayant d’être le plus droit possible alors qu’il sentait quand même … qu’il ne sentait plus trop ses jambes. C’était stupide de penser de la sorte.

« Téo, rester debout juste pour me montrer que tu n’as pas besoin de canne est vraiment stupide de ta part. Vas t’asseoir au lieu. »

« Ce n’est pas pour prouver quoi que ce soit, loin de là même. C’est juste qu’il vaut mieux que je reste debout pour m’habituer à l’être. »

« Et donc, si tu te mets assis, tu ne seras plus habitué à ça ? » demanda une nouvelle fois N, cherchant à voir si Téo se moquait de lui ou non.

« A peu de choses près, c’est le cas. Enfin bon … Je veux surtout éviter de rester assis pour ne pas avoir de problèmes plus tard. Je vais un peu marcher dans l’avion. »

Comme il le désirait … De toute façon, il n’y avait pas beaucoup d’endroits à visiter alors bon … Il pouvait faire ce qu’il voulait pour le moment, ce n’était rien d’important.

Et voilà … Il ne savait pas comment cela ça s’était passé mais … Il se retrouvait sous terre. Du moins, à plusieurs mètres sous terre … dans une sorte de gigantesque galerie souterraine mais pas n’importe où ! Il n’avait pas rêvé lorsqu’il avait vu un bâtiment qu’il connaissait depuis si longtemps grâce à la télévision.

« N … Je veux être sûr de ce que j’ai vu … Ton palais … se trouve bien … »

« Au-dessous du conseil des 4 et de la ligue pokémon d’Unys, c’est ça. »

« Et personne n’a jamais découvert cet endroit ? Comment est-ce possible ? Je ne veux pas dire mais ce palais … Enfin, d’après ce que je vois, il est juste immense ! »

« Des fois, les humains sont aveugles. Ils ne voient pas ce qui se trouve sous leur nez. »

« Humpf … Ce sont de belles paroles. Le problème, c’est qu’elles sont vraies. Merci de m’avoir répondu. Il ne reste plus alors qu’à visiter et voir … »

« Voir qui ? » questionna N, Téo le regardant pendant quelques instants.

« Les deux personnes qui vont veiller sur moi, non ? Enfin, celles que tu connais depuis que tu es enfant. Tu m’en as parlé encore il y a quelques heures avant que l’on parte ! »

« Ah oui ! Oui … Tu verras, elles sont vraiment très gentilles, ce sont bien les deux femmes de mon existence. Je ferai tout pour qu’elles soient heureuses en même temps que les pokémons. Je me le promets personnellement. »

Encore une promesse, toujours des promesses. Que dire de plus à ce sujet ? Rien du tout. Voilà … Rien de rien. Il ne répondit pas, laissant N parler alors qu’ils pénétraient finalement dans le palais. Ah … Ce palais était vraiment immense, n’est-ce pas ? Vraiment très grand et imposant. N se tourna vers les membres de la Team Plasma avant de leur dire :

« J’ai une affaire importante à régler. C’est pourquoi je vous demanderai alors de bien vous débrouiller seuls pendant ce temps. Téo, suis-moi. »

« Comme tu le désires. Je t’accompagne donc. »

L’adolescent aux cheveux noirs se gratta la joue, se demandant à quoi ressemblaient les deux personnes qui s’étaient occupé de N pendant des années. Dire qu’il était un peu anxieux ne serait pas un mensonge. Il ne savait pas du tout à quoi s’attendre actuellement.

« Maître N ? Vous êtes finalement de retour ? » murmurèrent deux douces voix en même temps. Gloups … Il ne s’était pas attendu à ça.
« Et visiblement, vous n’êtes pas venu seul. Bonjour. » reprirent en chœur les deux femmes en face d’eux. C’était vraiment bête là.

Il ne savait pas comment expliquer la gêne qu’il ressentait. C’était bizarre … Autant avec les autres filles, il lui était possible de crier, d’hurler, autant là … Là … Il n’en avait pas la force, il n’en avait pas le courage. Rien du tout. C’état impossible.

« Bonjour Anthea, bonjour Concordia. Je vous emmène un ami à moi. »

« Un ami ? De votre part ? Cela est surprenant. Quel est votre nom ? »

« Euh … Y a pas besoin de me vouvoyer, vous savez. » bredouilla Téo, se grattant la joue une nouvelle fois. Anthea ? Concordia ? Anthea était la femme aux cheveux roses assez longs sur le côté tandis que Concordia était la femme aux cheveux violets bleus dont une partie formait … une sorte de ruban sur le sommet de son crâne. Elles devaient à peine avoir vingt, vingt-cinq ans, pas plus. Elles étaient jeunes et … belles.

« Anthea est ma déesse de l’amour tandis que Concordia est ma déesse de la paix. »

« Maître N, vous nous flattez un peu trop. Néanmoins, pourriez-vous nous expliquer la raison de votre présence en ce lieu ? Si cela ne vous dérange pas. »

« Nullement ! Vous savez parfaitement que je ne peux pas m’empêcher de vous en parler. Je vais même le faire tout de suite. Anthea ? Est-ce que tu veux bien accompagner Téo jusqu’à un endroit où il pourrait se reposer, s’il te plaît ? »

« Si vous voulez bien me suivre ? » dit la femme aux cheveux roses.


Téo baissa la tête, plus que confus et perturbé. Il y avait réellement ce genre de personnes dans la Team Plasma ? Ca n’avait rien à voir … avec la violence de certains de leurs actes. C’était même tout le contraire. Il se fit tout petit, trop gêné pour parler.

« C’est la première fois que messire N emmène un ami humain dans le palais. Du moins, qu’il l’appelle ainsi. Vous devez être spécial non ? »

« Si par spécial, vous voulez dire que j’ai quelque chose de différent des autres … Pas vraiment. Je ne vois pas ce que j’ai de … »

« Vous semblez surtout atteint par un mal, n’est-ce pas ? Je le lis sur votre visage. » coupa avec douceur Anthea, se retournant pour lui faire face. Elle lui fit un tendre sourire, Téo se décomposant devant ses yeux.

« Je … Oui … Je … J’ai une myasthénie pour tout vous dire. »

« Oh. C’est vraiment triste. » répondit la jeune femme, se rapprochant de lui avant de le prendre dans ses bras. Elle colla sa tête contre son épaule, Téo reniflant son parfum. C’était bizarre … de se laisser aussi facilement dressé.
« Je … Je ne crois pas que ça soit une bonne chose. Je … Vraiment … » chercha-t-il à parler, sans arriver réellement à s’exprimer convenablement.

« Tenez-vous donc à moi, d’accord ? La myasthénie est une maladie sinistre qui vous empêche de vous mouvoir correctement. »
Ce n’était quand même pas à la portée de n’importe qui de connaître le nom de cette maladie mais Anthea semblait y être arrivé sans aucun mal. Il se sentait si … faible et fragile. Pourtant, il le savait depuis le début mais … il ne l’avait jamais reconnu mais là… Là …

« Vous allez donc vous reposer, est-ce bien compris ? »

« Je … Je ne crois pas que vous me laissez le choix, mademoiselle … Anthea. »

La jeune femme s’arrêta, le gardant près d’elle avec son bras. Elle lui fit un petit sourire avant de lui répondre doucement :

« Non. »

Il aurait bien aimé rire mais il était trop confus et gêné pour cela. Il se laissa emmener jusqu’à une chambre des plus splendides alors qu’elle lui demandait de se coucher dans le lit. Pourquoi est-ce qu’il se laissait faire ? Pourquoi ? Pourquoi ? Il ne comprenait pas, pas du tout même ! La jeune femme posa une main sur le front de Téo, murmurant :

« Dormez pour le moment. La visite pourra attendre quelques heures de votre vie, non ? Vous êtes exténué par le voyage que … »

« Est-ce que vous êtes obligée de me vouvoyer ? C’est vraiment perturbant. »

« Je ne le suis pas … mais si vous le préférez, nous pouvons nous tutoyer. »

« Je ne sais pas … encore … J’aurai l’impression de manquer de respect envers vous. »

Elle eut un petit rire cristallin avant de retirer sa main, lui souhaitant de bien dormir. Elle le laissa seul, l’adolescent trouvant le sommeil plus que rapidement. Il ne s’était pas attendu à s’endormir aussi rapidement mais il se sentait soulagé et apaisé.

« Oh ? Maître N, vous avez fini de parler avec Concordia ? »

« Comment va Téo ? Où est-il ? » demanda l’adolescent aux cheveux verts, remarquant qu’Anthea était seule. Celle-ci s’inclina respectueusement avant de répondre :

« Téo est en train de dormir dans l’une des chambres. Il avait besoin d’un profond sommeil par rapport à sa maladie. Je pense que c’était la meilleure chose à faire pour lui. »

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