Chapitre 67 : Ne plus lui mentir

ShiroiRyu
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Septième évènement : Affection

Chapitre 67 : Ne plus lui mentir

« … … … Hmm … … … » marmonna l’adolescent aux cheveux noirs, ses yeux s’ouvrant finalement pour remarquer le plafond. Il avait besoin de mettre un peu d’ordre à ses idées. Où est-ce qu’il se trouvait ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Tout cela semblait si … bizarre et ça le rendait perplexe. Mais en même temps …

Il entendit quelques murmures, ses yeux se tournant sur la droite pour voir Anthea. La jeune femme était à genoux, la tête posée sur les draps. Elle semblait avoir dormi … ou plutôt veillé sur lui depuis des heures. Il était un petit heureux … mais en même temps, il se rappelait avoir tellement souffert … Est-ce qu’il …

« Anthea ? » murmure-t-il finalement, posant une main sur les cheveux de la jeune femme. Celle-ci commence à gesticuler un petit peu. Elle ouvrit finalement ses yeux à son tour, poussant un petit cri de joie avant de venir l’enlacer au cou.

« Téo ! Tu es réveillé ! J’avais vraiment peur ! »

Ohla ! Il n’était pas vraiment habitué aux gestes d’affection d’Anthea mais il se laissa faire. Il fallait dire que d’après ce qu’il avait compris, il avait failli y passer sérieusement. Il devait faire plus qu’attention à ce qu’il faisait. Mais avant, il avait quand même besoin d’explications car là, il était plus que perplexe.

« Anthea … Qu’est-ce qui s’est passé, s’il te plaît ? » demanda-t-il après quelques instants.

« Téo … Tu as eu un arrêt cardiaque. »

« Ah … Je vois. » dit-il tout simplement, sans même être plus inquiet que ça. Un arrêt cardiaque … alors qu’il avait à peine seize ans. C’était … pathétique … vraiment … Enfin, non … C’était triste à souhait. Ou pathétique … Ca dépendait. Il n’avait pas vraiment envie de continuer ce petit jeu, loin de là.

« Téo ? Ca va ? Je sais que c’est dur à ton âge … Enfin non, je ne peux pas savoir. Je ne peux pas me mettre à ta place mais … »

« Est-ce que tu veux bien m’aider à me lever ? Je suis resté cloué au lit pendant combien de temps ? » dit l’adolescent aux cheveux noirs avant de se relever de son lit.

« Qu’est-ce que tu comptes faire ? Ce n’est pas bon pour toi de te lever, Téo ! Tu le sais bien alors ne fait pas d’idioties, est-ce bien compris ? »

« Je ne fais pas de bêtises, Anthea. Loin de là … Mais … Je crois que je dois bouger. Si je commence à dépérir à cause de ma crise cardiaque, c’est fini. »

« Est-ce que je dérange ? » demande une voix alors que Téo tourne sa tête … HEY ! Il y avait aussi Concordia ? Elle était là aussi ? Assise sur un fauteuil, le regard posé sur lui. Oups … Il ne l’avait vraiment pas vue. Il était plus qu’idiot sur ce coup ! Vraiment … Il se gratta la derrière du crâne, bredouillant :

« Pardon, Concordia. Je ne vous avais … pas vue. Je suis vraiment désolé. »

« Je pense que je peux te pardonner vu dans l’état tu es, Téo. De toute façon, contrairement à Anthea, je ne suis pas aussi proche de toi. »

« Encore une fois pardon, je suis vraiment désolé. Je ne fais rien pour arranger les choses, je le sais parfaitement. Je suis plus que confus, Concordia. »

« Ne parle donc pas comme ça. Je vais vous laisser tranquilles tous les deux. Pendant ce temps, je vais quand même voir si on peut faire quelque chose pour éviter que ça ne se reproduise, Téo. » dit Concordia, se levant finalement du fauteuil avant de quitter la chambre. Quand elle fut partie, Anthea prit l’œuf de pokémon, le tendant à Téo.

« Tu avais fait tomber cela. Plus de peur que de mal car il n’a aucune fissure. »

« Tant mieux car sinon, je m’en serai voulu à jamais. »
Il récupère l’œuf, le serrant contre lui sans plus de cérémonie. Il est confus, plus que confus par la situation. Une crise cardiaque n’est pas à prendre à la légère. Loin de là même. Mais bon … Qu’est-ce qu’il peut y faire si son corps le lâche peu à peu ?

« Téo ? Est-ce que tu as faim ? Je peux aller préparer de quoi déjeuner. Tu as sûrement faim, oui. Je vais y aller maintenant. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Si tu veux bien manger avec moi car je ne veux pas être seul … »

« Il est hors de question que je te laisse seul une seule minute … ou presque ! Avec ce que tu viens de me faire, je n’ai surtout pas envie que ça se répète ! »

« Hahaha … Merci beaucoup, Anthea. »

Il la laissa quitter sa chambre avant qu’il n’observe son œuf. Une crise cardiaque. Il continuait d’y penser encore … encore et encore. Il regarda son Vokit. Et zut … En y repensant, il n’avait pas eu le temps de contacter Bel malheureusement.

« Je le ferai quand j’irai mieux … Ou plus tard. Il faut que je l’appelle. »

Il faut qu’il l’appelle et lui parle. C’était important, très important à ses yeux. Oui, il devait lui parler de ce qui se passait. De ce qui s’était passé. Il ne devait plus lui cacher la vérité. Il ne voulait pas de mensonge maintenant. Mais est-ce que cela allait être suffisant ? Il amorça un mouvement vers le Vokit, s’arrêtant alors que la voix d’Anthea se faisait entendre :

« Teo ! Voilà ! Je t’ai ramené de quoi manger. »

« J’espère que tu as aussi pris à manger pour toi hein ? »

Elle haussa les épaules. Sur le moment, elle n’y avait pas vraiment pensé. Il poussa un léger soupir avant qu’elle ne s’asseoie sur le lit, un plateau dans ses mains. Il déposa l’œuf sur le fauteuil, reprenant la parole sur un ton amusé :

« Donc … Tu vas aussi manger. De toute façon, je n’ai pas très faim. »

Elle eut un petit rire avant de prendre l’une des tartines, commençant à la beurrer puis à mettre de la confiture. Elle la tendit à Téo, celui-ci la croquant tandis qu’elle en refaisait une seconde mais pour elle-même. Content maintenant ?

« Très content même, Anthea. Est-ce que tu penses que je vais aller un peu mieux ? Du moins, que je serai capable de bouger et de sortir un peu d’ici ? »

« Je ne peux vraiment pas te répondre à ce sujet, Téo, j’en suis désolée. »

« Je m’en doutais mais qu’importe. De toute façon … Ca ne fait rien, rien du tout même. »

« Ne soit donc pas dépité, Téo. Ce n’est pas bien grave. Même si tu dois rester ici, je veillerai sur toi, d’accord ? » dit-elle sur un ton tellement doux qu’il se sentait presque fondre sur place. Cette femme était tout simplement merveilleuse, un vrai exemple … de bonté.

« Ca ne change pas au fait que ça me plaît moyennement d’être aussi « assisté ». »

« Tu n’es pas un assisté et surtout, il n’y a aucune honte à ça si c’est vrai. »

« … … … Facile à dire. Bon, on ferait mieux de manger au lieu de se disputer. Je n’ai pas envie que l’on se batte sur ça alors qu’on doit faire la paix. Enfin non … On est pas en train de faire ça, je suis désolé. »

« Tu n’as pas à t’excuser ! Téo, arrête donc de t’excuser ! D’ailleurs, retire ton haut. Je reviens, il va falloir éponger la sueur. »

Hein ? Mais elle ne se mêlait pas les pinceaux ? Car bon, faire ça alors qu’ils venaient de déjeuner. Enfin bon … Il valait mieux l’écouter. Il enleva sa chemise de nuit, remarquant que c’était vrai qu’il avait transpiré et pas qu’un peu. Pfiou … Ça n’allait pas … Ça n’allait pas bien du tout même. Il devait maintenant attendre Anthea.

Celle-ci avait le plateau en main, traversant les couloirs du palais. L’emmenant à la cuisine, elle le déposa dans un coin, un petit sourire aux lèvres. Il valait mieux le garder dans de telles situations. Lui montrer qu’elle était inquiète n’emmènerait à rien de bon. Rien du tout.

« Ah ! Anthea ! Tu es ici. Tant mieux, c’est bon … »

La jeune femme se tourna vers l’autre personne qui venait de lui adresser la parole. C’était Concordia. Celle-ci semblait dépitée et surtout un peu énervée par quelque chose.

« Que se passe-t-il, Concordia ? Ça n’a pas l’air d’aller. Tu ne devais pas … »

« Tant mieux que tu ne sois pas avec Téo. Ça m’aurait un peu embêté de te demander de venir avec moi. Il se serait posé quelques questions. »

« Tu commences à m’effrayer, Concordia. S’il te plaît, ne tourne pas autour du pot. Où est-ce que tu veux en venir ? Cela concerne donc Téo d’après ce que j’ai compris. »

« C’est le cas … et ce n’est pas une bonne nouvelle bien que ça ne concerne pas son corps. »

Alors qu’est-ce que c’était ? Il valait mieux le lui dire maintenant plutôt que de tourner en rond ! Elle était déjà assez … sur les nerfs … même si ça ne se montrait pas. Elle ne voulait pas montrer cela à Téo, ce n’était pas du tout son envie.
Elle revint quelques minutes plus tard, l’air contrariée, une bassine d’eau avec une petite serviette sur le bord. Téo était un peu gêné et rouge alors qu’Anthea lui demandait de lui tourner le dos. Maintenant … Elle passa une main sur le dos de Téo, murmurant :

« Même si cela semble … bizarre à dire, tu es plutôt musclé, Téo. »

« A force de porter les sacs de Bel, je crois que j’ai commencé à me muscler sans même m’en rendre compte. M’enfin bon … Ce n’est pas très important. Anthea, tu avais l’air un peu embêtée, qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Rien de bien important, Téo. Ne t’en fais donc pas pour ça. »

« Justement, je m’en fais beaucoup pour ça. Je ne veux pas que ça soit grave ou que tu me caches la vérité. De toute façon, après, si je peux être seul … »

« Tu veux être seul ? Dans ton état, je préfère éviter. » chuchote Anthea, se concentrant sur le dos de Téo qu’elle éponge doucement.

« J’aimerai contacter Bel et tout lui dire à mon sujet. Même ce qui vient de se passer. »

« Est-ce que tu es sûr que c’est le bon choix ? »

« J’en suis sûr et certain, Anthea. Je ne veux plus lui mentir. Je veux pouvoir lui parler comme avant … mais surtout lui parler. »

« Est-ce que c’est le fait d’avoir eu un arrêt cardiaque qui t’a mené sur cette voie, Téo ? »

« Pas du tout … car j’étais décidé avant d’avoir cet … accident. »

« Comme tu le désires, tu m’as l’air sûr de toi. Je ne vais surtout pas t’arrêter alors que tu es plus que motivé à cela. Bonne chance. Tu veux t’éponger le torse ? »

« Je pense que … je vais le faire. Je suis peut-être proche de la mort mais pas paralysé ou complètement gaga. Dès que j’ai fini mon appel, tu voudras bien me dire ce qui ne va pas ? S’il te plaît … Si tu m’aides, je dois t’aider. »

« … … … Après ton appel, d’accord ? » soupire-t-elle avec une petite pointe de tristesse.

« Merci beaucoup de me faire confiance, Anthea, tu ne le regretteras pas. »

Et elle espérait que ça serait pareil de son côté. Elle reprit la bassine après que l’adolescent ait terminé de se nettoyer, lui disant qu’elle reviendrait dans dix minutes. Il la remercia tandis qu’elle le laissait seul, Téo observant son Vokit longuement.

« Aller … Respire un bon coup, Téo. Ce n’est pas grand-chose à faire. »

Pas du tout même. Il appuya sur son Vokit, regardant son répertoire. Il n’y avait pas tellement de noms dedans … mais il était focalisé que sur l’un d’entre eux de toute façon. Un nom … dont il devait prendre le contact.
« Ce n’est pas grand-chose. Pas grand-chose du tout … Et puis, je suis propre maintenant. »

Mais il n’avait pas vu sa tête. Est-ce qu’il avait une bonne mine ? Puis zut … s’il fallait, il se cacherait sous le lit pour qu’elle ne le voie pas. Il commença à appuyer sur le bouton pour lancer la communication, celle-ci se faisant.

« J’espère qu’elle va décrocher, j’espère qu’elle va décrocher sinon, j’aurai l’air stupide, vraiment stupide … Faites qu’elle décroche, s’il vous plaît. »

Il murmurait cela, implorant il ne savait qui de lui venir en aide. Il n’était pas rassuré, pas rassuré du tout par la suite des évènements mais il voulait avoir confiance. Ah … Ah … La communication continuait de se lancer avant qu’il ne pousse un cri :

« MAIS IL EST TROIS HEURES DU MATIN ?! »

Comme le palais n’était pas à la surface, il ne le savait pas ! Mais en même temps, Anthea et Concordia n’avaient pas dit l’heure ! Et là, il la voyait sur le Vokit ! BON SANG ! Bel était déjà en train de dormir ! Mais quel idiot ! Mais quel idiot !

« Il vaut mieux que je coupe la commu … »

« TEOOOOOOOOO ! »

WOWOWOW ! Même à cette heure-ci, elle était en train de crier ! Pourtant, après ce cri, il entendit un long bâillement de la part de Bel. L’adolescente était dans une nuisette orange, recouvrant ses bras et tout son corps. Elle avait aussi retiré son chapeau pour dormir et ça faisait si longtemps qu’il n’avait plus vu ses cheveux à nu. Ils étaient vraiment beaux.

« Téo ! Téo, Téo ! Tu me contactes enfin ! »

« Oui … Bien entendu. Par contre, je suis vraiment désolé pour l’heure. Je ne savais pas qu’il était trois heures du matin et … »

« Mais on s’en fiiiiiiiche ! On s’en fiche complètement ! Téo, Téo ! Tu me parles enfin ! Où est-ce que tu é … tais ? Téo ? Pourquoi est-ce que tu es dans un lit ? » s’arrêta de s’exciter aussitôt l’adolescente aux cheveux blonds.

« Ah ça … Euh … C’était un peu de ça dont je voulais te parler, Bel. »


Elle était devenue beaucoup moins joyeuse maintenant. Elle regarda Téo, remarquant le petit sourire qu’il avait. Un sourire qui n’avait rien de joyeux, loin de là. Il était triste … tellement triste. Elle avait maintenant une boule au cœur alors qu’elle ne savait plus ce qu’elle devait penser. Qu’est-ce … que … Téo voulait lui dire ?

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