Chapitre 73 : Sa passion

ShiroiRyu
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Chapitre 73 : Sa passion

« Mais pourquoi est-ce que tu m’as posé cette question, Téo ? Tu as surement une idée en tête, n’est-ce pas ? Ou alors, tu voulais autre chose ? »

« Je ne sais pas … Est-ce que les autres champions ont aussi un métier à côté ? Enfin … Je ne sais pas du tout. Je crois que les premiers sont restaurateurs mais ensuite … »

« Tu ne réfléchis pas beaucoup, n’est-ce pas ? Du moins, sur le moment. Car je suis sûre que tu te rappelles que tu as affronté une directrice de musée, une top-model, un peintre mais aussi un exploitant de mines. Est-ce que tu n’as pas oublié tout ça ? »

« Si … Un tout petit peu. Mais bon … Enfin bref … Qu’est-ce que je peux dire … Enfin, et là, j’ai affaire à une aviatrice, c’est ça ? » demanda Téo alors qu’elle rigolait pour répondre positivement d’un hochement de tête.

« Et ensuite, qu’est-ce que je peux te dire d’autre à ce sujet. Ah oui ! Zhu est un acteur tandis que le dernier champion d’arène est maire de Janusia. »

« Hein ? Dernier champion ? Bel m’a dit que c’était une championne. »

« Disons que c’est assez spécial, il faut le reconnaître. Les deux champions d’arène pour Janusia ne sont pas pareils mais l’un d’entre eux est le maire de Janusia. »

« D’accord. Merci de la précision, ça m’aide grandement. Enfin … Je crois … Je ne suis pas sûr de ça. Alors, les champions d’arène sont aussi des travailleurs. »

« HEY ! Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Que les champions ne font rien après ça ? Ce n’est pas très gentil de ta part ! Mais qu’importe, maintenant que tu sais la vérité, tant mieux, n’est-ce pas ? » termina de dire la jeune femme.

Mais non, ce n’était pas du tout ça. Ce n’était pas du tout où il voulait en venir. Pfff … Pourquoi sincèrement, tout se compliquait autour de lui hein ? Pourquoi ? Il ne savait pas quoi dire dans cet avion. La distance n’était pas si grande que ça et bien que l’avion allait plutôt lentement, ils seraient bientôt arrivés. Mais quand même …

« Et toi, Téo ? Si tu devais devenir un champion d’arène mais à côté, que tu devais avoir un métier, qu’est-ce que ça serait ? Je suis un peu pressée de le savoir. »

« Hein ? Moi ? Si je devais travailler, qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Ne fait pas semblant de ne pas comprendre, s’il te plaît. Je veux savoir quels sont tes loisirs ou tes passions. Du moins, si tu devais faire un travail qui te passionnerait, qu’est-ce que ça serait ? Tu as bien un loisir non ? »

« Euh … Je ne sais pas. Il vaudrait mieux que j’y réfléchisse. »

Car sur le moment, il n’y avait pas réellement pensé. D’ailleurs, est-ce qu’il en avait un ? Il vaudrait mieux y réfléchir pour répondre à Carolina. Mais comment lui répondre correctement ? Du moins, trouver les mots à employer pour ça.

« Ne réfléchis pas trop non plus. Nous n’avons pas tellement de temps que ça hein ? »

« Disons que justement, je n’y ai jamais réfléchit car je vais bientôt mourir. Alors bon … Ce genre de projets, ce n’était pas dans mes ambitions au départ si tu veux tout savoir. »

« Arrête d’être aussi pessimiste ! Ça, c’est vraiment stupide de penser de la sorte ! »

« Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je ne sais pas du tout ! Où est-ce que … Oh et puis zut ! Je n’ai pas de temps à perdre avec ça ! Je ne devrais même pas y réfléchir ! »

Il s’était mis à bouder, croisant les bras alors que Carolina poussait un léger soupir désabusé. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que l’adolescent était encore en train de réfléchir à la question posée par Carolina. Un loisir … Un loisir …
Il ne savait pas si cela avait été vraiment un loisir auparavant mais … comme il avait toujours été seul, il avait bien réussi à trouver une occupation. Une occupation qu’il avait vraiment appréciée à force de passer le temps.

« J’ai bien … Enfin, je faisais quelque chose auparavant. Enfin, quand j’étais chez moi et que je ne pouvais pas sortir mais après, je ne sais pas … C’est un peu risible. »

« Rien n’est risible ou pathétique ! Qu’est-ce que tu faisais ? Dis-moi tout ! »

« Je … Enfin … Je m’occupais des fleurs. »

Il avait maintenant complètement honte de ce qu’il avait dit. Rien ne pouvait arranger les choses. Maintenant qu’il avait dit ça, il ne savait plus du tout où se mettre. Il ne regardait même pas Carolina, celle-ci restant muette pendant quelques secondes avant de dire :

« Tu t’occupais des fleurs ? Tu avais donc un jardin à toi, c’est ça ? »

« C’est bien le seul endroit que j’avais pour tout te dire. Mais bon … En même temps … Je ne pouvais pas aller plus loin. Mais bref, c’est ridicule, hein ? »

« Hein ? Pourquoi ça ? C’est plutôt mignon ! C’est toujours plaisant de voir un homme faire quelque chose que les filles sont plus habituées à faire. Un peu comme si un garçon cuisinait à la place d’une femme. Tu vois où je veux en venir ? »

« Que tu n’as pas une grande estime de toi ? »

« MAIS NON ! Pas du tout ça ! Je veux juste dire par là que ça fait ton charme. » murmura Carolina, tournant un peu l’avion-cargo sur la droite.

« Mais je n’ai pas de charme ! Pourquoi est-ce que l’on pense ça de moi ? »

« Car c’est le cas ! Arrête de te tracasser la tête d’accord ? Ce n’est pas normal de se compliquer la vie autant et surtout d’avoir une aussi basse estime de soi. Si je te dis que je te trouve charmant, c’est que je le pense ! Et le fait que tu as des dons de fleuriste te rend encore plus craquant à mes yeux. Voilà tout ! Quelques années de plus et je crois que j’aurai changée de type de pokémons dans mon arène ! »

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Enfin … Je ne comprends pas. » bredouilla Téo.

« Tu es vraiment bête quand tu le veux hein ? Ca veut juste dire qu’avec plusieurs années de plus, ça n’aurait pas été Bel mais moi qui aurait été intéressée par toi. »

« Si je vis aussi longtemps … » marmonna Téo, semblant réellement ne pas comprendre que Carolina lui disait qu’elle l’appréciait. Pourtant, elle ne la connaissait que depuis peu de temps. Très peu de temps même.

« ARRÊTE AVEC CA ! C’est vraiment irritant ! » s’écria Carolina, penchant l’avion cargo sur le côté. Téo poussa un cri à son tour, s’agrippant à son siège.

« Mais mais mais … Tu es folle ?! On a failli y passer ! »

« On n’y passera pas car je sais contrôler cet avion ! Mais je veux que tu cesses de penser à la mort ! Ca ne te mènera nulle part de penser comme ça ! »

« D’accord, d’accord ! Mais ne lâche pas les commandes ! »

« Je ne les lâcherai pas ! Sauf si bien entendu, tu continues à m’irriter ! » répondit Carolina.

« T’es vraiment lunatique comme femme ! Tu le sais hein ? Mais ne me lâche surtout pas ! »

« Si tu me fais la promesse que tu vas te battre pour arriver à la ligue pokémon, que tu vas la gagner et qu’ensuite, tu m’enverras des fleurs … Sinon, tu vas découvrir comment on fait plonger un avion-cargo. Tu veux voir ? »

« NON ! NON ET NON ! JE NE VEUX PAS VOIR DU TOUT ! JE NE VEUX PAS VOIR ! ARRÊTE CES BÊTISES ! »

« Hahaha ! Mais je n’ai pas entendu que tu me promettais ça ! »

« Je t’apporterai des fleurs ! DES TAS DE FLEURS ! Mais ne fait pas ça ! Je t’en prie ! Je vais mourir avant l’heure d’une crise cardiaque si tu continues ! »

« Oups … C’est vrai ! » bredouilla Carolina. Elle n’avait pourtant rien changé dans sa façon de diriger l’avion mais Téo croyait réellement qu’elle avait fait dériver l’avion ?

« C’est … C’est fini ? Tu me le promets ? C’est vrai … Nous serons bientôt arrivés ? »

« D’ici une heure au grand maximum. Arrête donc de pleurer, Téo. »

« Mais je ne pleure pas ! Je me fais du souci pour ça ! Je … Et sincèrement … Enfin, sincèrement, tu voudras vraiment que je t’envoie des fleurs ? »

« Bien sûr. Pourquoi est-ce que tu ne le ferais pas ? Considère que c’est ta façon de me rembourser pour le petit voyage en avion-cargo ! »

« Oui mais … Ca fait depuis le début de mon aventure en tant que dresseur que je n’ai plus touché aux fleurs. Ce n’est pas … »

« Je te rappelle que tu as quatre pokémons insecte ou plante, n’est-ce pas ? Alors, tu penses que le fait de t’occuper d’eux ne t’a pas permis de garder une certaine « constance » dans ton travail, tu ne penses pas ? Enfin bref … Pour ma part, tu as tout pour continuer à être fleuriste … sauf si bien entendu, tu n’es pas motivé à le rester. »

« Hein ? Bien sûr que si ! Enfin, je ne veux pas vraiment devenir maître pokémon ! Je veux juste battre la ligue pokémon pour récupérer l’argent, me faire soigner et ensuite, je … »

« Je veux être fleuriste, c’est ça que je veux entendre de ta part, Téo. » dit la jeune femme avec un grand sourire alors qu’il hochait la tête positivement.

« D’accord, je deviendrai bien fleuriste. Et je t’enverrai des fleurs. J’enverrai des fleurs aux personnes qui m’ont aidé à devenir maître de la ligue pokémon pendant un certain temps. »

« VOILA ! C’est ça que je veux entendre ! »

Carolina retira ses mains du guidon, venant serrer l’adolescent contre sa poitrine. Celui-ci poussa un hurlement d’effroi alors qu’il pensait que l’avion allait foncer droit vers la terre ferme. Elle murmura qu’elle avait mis sur pilote automatique depuis le début, ne pouvant pas se concentrer tout en parlant à l’adolescent. Il ne se sentait pas autant rassuré pour autant mais il devait lui faire confiance, n’est-ce pas ? Hein ? Car là … Il avait plutôt peur.

Ailleurs, dans la ville de Flocombe, une jeune femme aux cheveux blonds marchait à côté d’un homme de même âge qu’elle. Devant eux, une adolescente recouverte par d’épais vêtements de couleur rose murmurait :

« Nous voici donc à Flocombe. Je vais vous faire visiter la ville pendant que nous ne sommes pas en hiver. Sinon, je dois vous avouer que cela aurait été plutôt difficile. »

« Ne t’en fais donc pas pour ça, Percila. La visite est très agréable. Merci de nous servir de guide alors que tu es quand même l’une des membres du conseil des 4. »

« Ce n’est pas comme si le travail là-bas était important mais tu sais ce que c’est hein ? »

« A part quelques démonstrations de temps à autre, je n’ai pas vraiment eu souvent l’occasion de défendre mon titre. Et même quand ce fut le cas, j’ai réussi à battre tous mes adversaires … Jusqu’au dernier qui a réussi à me battre. Bon, le précédent, par contre, ça s’est passé autrement. Disons qu’il a très bien combattu. »

« Je suis quand même à tes côtés, Cynthia. » répondit l’homme qui marchait avec elle. Sans répliquer à ces paroles, la jeune femme aux cheveux blonds vint l’embrasser doucement.

« Ne vous préoccupez pas de moi, vous ne me dérangez pas vraiment. »

« Pardon, Percila. » dit Cynthia en retirant ses lèvres de celles de Thierry. « Une très vilaine habitude que j’ai prise depuis que je suis avec lui. »

« Bien entendu, c’est de ma faute ! Comme par hasard ! » répliqua Thierry tout en rigolant.

« Toujours … Toujours mon amour. »

« OH ! Venez donc par-là. Un avion-cargo est en train d’arriver. C’est celui de la championne de Parsemille. Je vais pouvoir vous la présenter pendant que vous êtes là. »

De nouvelles rencontres étaient toujours une bonne chose. L’avion-cargo se déposa sur la petite piste d’atterrissage de Flocombe alors que Percila, Cynthia et Thierry se présentaient non-loin pour attendre que Carolina en descende.

« Nous … Nous sommes arrivés ? » murmura faiblement une voix.

« Bien sûr que nous y sommes arrivés ! Tu peux même venir embrasser le sol si tu préfères ! Quand même … Je ne te pensais pas aussi douillet que ça, Téo. »

La jeune femme sortit de l’avion, accompagnée par l’adolescent qui se mit à genoux au sol, touchant de ses mains celui-ci pour être sûr qu’il ne rêvait pas.

« La terre ferme. C’est vraiment la terre ferme. Je sais que c’est nul mais … »

« Ce n’est pas nul mais tu te fais remarquer. Tu n’as pas vu que d’autres personnes te regardent ? Ils sont en train de t’obser… OH ! Mais c’est Percila ! »

Percila ? Où est-ce qu’il avait déjà entendu ce nom ? Il se redressa pour tourner son visage vers le trio de personnes. Une adolescente et deux adultes. Mais cette adolescente, il la reconnaissait ! C’était celle … enfin, il l’avait déjà vue.

« Téo ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Et tout seul ? »

L’adolescente s’avançait vers lui, un peu étonnée de le voir alors qu’il ne savait pas où se mettre. Il n’était pas très motivé à lui parler, sincèrement. Il n’avait pas envie d’expliquer à tout le monde qu’il était malade et pourquoi il n’était pas avec Bel.

« Je … Je faisais un voyage avec Carolina. Comme je devais me rendre vers le septième badge, après ma victoire, elle m’a dit de venir avec elle. »

« A peu de choses près, c’est exactement ça, Percila. Alors, tu fais quoi de beau ? AH ! Mais attendez un peu, vous vous connaissez déjà tous les deux ?! » s’écria Carolina.

« Pas plus que ça … » souffla l’adolescent en détournant le regard.

« Plus qu’il ne le croit, bien plus, oui. »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Maintenant, il fixait Percila alors que tous les regards étaient tournés vers elle. Elle venait de trop en dire. Est-ce qu’il la connaissait plus qu’il ne la croyait ? Si tel était le cas, ça serait quelque chose d’étonnant car il était sûr de ne pas la connaître. Enfin, pas plus que ça. Et surtout … C’était bizarre mais elle lui disait quelqu’un dans le fond mais qui ? Il n’arrivait pas à s’en rappeler.

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