Chapitre 87 : Prêt à le suivre jusqu’au bout

ShiroiRyu
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Chapitre 87 : Prêt à le suivre jusqu’au bout

« C’est bientôt terminé. Oui … »

Il avait dit cela avec lenteur, regardant brièvement les personnes par la fenêtre. Il n’avait pas remarqué Bel mais il savait qu’elle devait être là. Elle devait l’être obligatoirement. Comment était-ce possible autrement ? Anthea était toujours à côté de lui, prenant sa main avant de dire d’une voix douce mais un peu autoritaire :

« Allons-y Téo. Il faut que nous nous mettions à l’abri. Normalement, même s’ils nous repèrent, ils sauront que nous ne sommes pas belliqueux. »

« Je ne crois pas que ça soit ça qu’ils penseront de moi, je suis désolé de te le dire. » déclara l’adolescent tout en poussant un léger soupir désabusé. Il ne se faisait pas d’illusions. Il n’était pas stupide. Loin de là même. A force, il devinait un peu comment la situation allait devenir. Rien de plus simple. Rien de plus … simple, oui.

« Si tu tombes sur Bel, tu me permets de croire qu’elle ne te fera rien du tout ? »

« Elle, oui. Mais Touko, Touya et Cheren ont un peu voire beaucoup de rancune envers moi. Ils n’hésiteront pas à me faire souffrir comme j’ai fait souffrir Bel. Chose tout ce qui a de plus normal après tout ce qui s’est passé. »

« Ne dit pas de bêtises ! On ne s’en prend pas à un malade, surtout comme toi ! Maintenant, puisque tu ne veux pas bouger, je vais t’y forcer. » dit Anthea, sortant sa Siderella.

« Mais non mais non ! Pas besoin d’utiliser ton pokémon psychique pour ça ! »

Hum ? Elle le fixa longuement, le regardant pour être sûr qu’il ne mentait pas. Il fit quelques pas en arrière, la jeune femme continuant de l’observer. Puis finalement, il marcha dans les couloirs, Anthea faisant un petit geste de la tête à sa Siderella. Pas besoin de s’amuser à lui faire peur encore une fois hein ? Elle rappela sa pokémon, rattrapant Téo.

« J’ai une salle où moi et Concordia, nous allons nous rendre. Il faudrait que tu viennes aussi avec nous, ce n’est pas bon de te laisser seul, Téo. »

« J’avais une idée … de l’endroit où me rendre. Mais je ne sais pas si tu accepteras. »

« Dis toujours et je verrai ensuite ce que je feai. Mais attention, fais attention à ce que tu vas dire hein ? Tu pourrais le regretter si tu dis une bêtise. »

« Non non … Je comptais me rendre juste dans la chambre de N et attendre là-bas. »

« Pourquoi ? Mais … » balbutia Anthea, un peu étonnée des paroles de Téo. « Pourquoi dans la chambre de maître N ? Qu’est-ce qu’il y a de si spécial là-bas ? »

« C’est un peu là-bas que tout a commencé. Et puis N se sentait si seul quand il était enfant, malgré que vous fussiez là, toutes les deux. »

« … … … C’est assez étrange mais je veux bien. Viens … Je vais t’y emmener. »

Il la remercia d’un hochement de tête tandis qu’elle semblait soucieuse. Le laisser seul dans la chambre de N ? Malgré sa maladie ? Malgré ses tumeurs bénignes ? C’était tout simplement … inconcevable ! Elle ne pouvait pas s’empêcher d’être anxieuse.

La jeune femme l’emmena jusqu’à la chambre de B, l’adolescent regardant autour de lui. Elle n’avait vraiment pas changé hein ? Toujours les mêmes jouets. Il s’approcha d’un train miniature, le mettant en marche tandis qu’Anthea demandait :

« Pourquoi est-ce que tu fais cela ? Tu n’as pas besoin de l’activer, tu sais. »

« Je trouve que ça donnera un peu de vie à cette pièce. Ne t’en fait pas, je ne toucherai à rien d’autre, ce n’est pas dans mon but. Tu peux me laisser seul, si tu veux, Anthea. »

« Je passe plus de temps avec toi qu’avec Concordia dernièrement. Je pense que je peux rester un peu, ne t’en fait donc pas. Je serai transparente. »

« Je n’en demande pas autant mais bon … Merci beaucoup de rester avec moi pour occuper l’adolescent que je suis. » répliqua Téo en rigolant un peu, suivi par Anthea.


C’était une belle chambre d’enfant. Il y avait aussi des peluches et même des photos. Des photos représentant N enfant, alors qu’il semblait encore heureux. Avec des pokémons qui l’entouraient. Nullement les siens, loin de là. Il fallait s’en douter mais bon … Les pokémons l’appréciaient et inversement. Vraiment … C’était triste la vie que N avait vécue. Anthea était à côté de Téo, touchant du doigt les différentes peluches représentant des pokémons.

« Hum … Je n’ai jamais eu de peluches étant enfant. N était vraiment gâté par Ghétis … En un sens. Je ne sais pas si on peut dire cela réellement. »

« Ghétis m’a l’air mauvais Autant N est juste assez crédule … Autant Ghétis, j’ai l’impression qu’il ne fait qu’utiliser son fils. »

« Ne dit pas cela du père de notre maître ! »

Pourtant, n’était-ce pas elle qui avait justement pris la parole ? Et qui, encore une fois, avait dit tout simplement N et non maître N ? Du moins, pendant une fois … Mais comment dire … Ce n’était pas aussi simple que ça. Ah … Pfff … De toute façon …

« Anthea, tu ferais mieux d’aller retourner voir Concordia. Les combats vont commencer d’une minute à l’autre et je sens que cela risque d’être assez violent. »

« Et je devrai te laisser seul ? Hors de question, Concordia a des pokémons. Elle peut … »

« J’ai aussi des pokémons et pas n’importe lesquels. S’il te plaît, Anthea, je me sentirai plus rassuré si toi, tu étais à l’abri. Je ne veux pas … que tu sois blessée. »

« Mais je … Teo ! Ne fait pas d’idioties, d’accord ? Je te recontacterai dans une heure ou deux avec mon Vokit. Et j’espère pour toi que tu l’allumeras ! »

Il hocha la tête en lui souriant, Anthea quittant la chambre de N après quelques instants. Le voilà maintenant qui était seul … vraiment seul. Il s’installa sur un pouf de couleur rouge, regardant le petit train qui continuait de tourner et de tourner.
Finalement, une pokéball s’ouvrit, laissant paraître sa Majaspic. Celle-ci poussa un léger cri, frottant son museau contre lui alors qu’il lui souriait. Il caressa son crâne, la créature venant enserrer le pouf et l’adolescent alors qu’il murmurait :

« Anthea n’a pas à s’inquiéter pour moi. Je suis bien entouré, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu en penses, Vélicia ? Hein ? Je … Ah … Je … »

L’adolescent s’arrêta de parler, gémissant de douleur avant de poser une main sur son front. C’était horrible, vraiment horrible même. Tout ce qui se passait dans son corps en ce moment même, il ne pouvait rien faire pour s’occuper de ça.

« Majas … Majaspic… Ma … » murmura la créature, le serrant encore un peu plus contre elle. Elle ne voulait pas lâcher son dresseur et il se murmurait à quel point il avait de la chance d’avoir une créature aussi attentionnée. D’habitude, il croyait que lesVipélierre étaient des créatures assez arrogantes et vaniteuses.
Mais dans le fond, ce n’était pas le cas, loin de là même. C’était plutôt tout le contraire … Les Vipélierre, derrière leur arrogance, étaient des créatures qui se préoccupaient énormément des autres. Il caressa le museau de sa Majaspic, soufflant :

« Au moins, je sais bien que je n’ai rien à craindre avec toi à mes côtés, hein ? Tu es ma plus puissante pokémon pour le moment et rien ne te fera tomber. »

« Majaspic ! MAJA … »

La pokémon s’arrêta de pousser un cri, le palais commençant à trembler alors que des cris fusaient tout autour de la salle. Même s’il ne les comprenait pas, il pouvait les entendre. Qu’est-ce que … ça voulait dire ? Le palais se faisait réellement attaqué ?

« Bon sang ! Vélicia, reste calme et … »

« Maja … Majaspic. » répliqua doucement la créature, signalant par-là que c’était lui qui s’exaltait. Hahaha … Calmé par sa pokémon. Purée … Il devait … vraiment respirer un bon coup. Prendre une profonde respiration.
« Vélicia …Qu’est-ce que je ne ferai pas sans toi hein ? »

C’était bête mais il commençait à comprendre pourquoi N était comme ça. Du moins, comment il pouvait envisager un monde sans pokéballs. Des fois … Il n’y avait pas besoin d’objet pour lier un pokémon à un humain. Il suffisait d’autre chose, d’un lien plus puissant que tout le reste. Ce lien qui unissait Vélicia à lui.
Il enserra le cou de la créature avec ses deux bras, celle-ci remarquant qu’il s’affaiblissait de minute en minute. Il suffisait d’entendre sa respiration pour comprendre à quel point il n’était plus dans un bon état. La créature frotta son museau le long de la joue de Téo, sa longue queue le caressant de haut en bas pour le réchauffer puisqu’il tremblait.

« Cheren ! Vas visiter les autres pièces ! Je m’occupe de celle-ci ! Il ne faudrait pas que Touya se fasse attaqué dans le dos en combattant N ! »

« J’y vais, j’y vais ! Fais attention, les sbires de la Team Plasma peuvent se trouver ni’mport où ! Mais où est-ce que Bel est partie ?! »

Bel ? Il entendait bien ce prénom ? Et puis … En entendant les autres prénoms, il comprenait facilement qui était de l’autre côté de la porte. Il fit un faible sourire à sa Majaspic, lui soufflant doucement pour qu’elle puisse entendre :

« Ne t’en fait pas … Ce n’est pas grave. Je pense que je m’en remettrai. »

« Majaspic … Ma … Maja … Majaspic ? »

« Oui … Il faut que je me prépare à combattre. Toi aussi d’ailleurs. Mais tu seras comme souvent la dernière à combattre sauf si cela s’avère nécessaire. »

Il suffisait juste d’attendre que la porte s’ouvre, chose qui ne tarda pas pour laisser paraître Touko. Ah … La voilà … Il était assis sur le pouf, sa Majaspic tournoyant autour de lui comme pour le protéger. Touko haussa un sourcil, disant :

« Téo ? Qu’est-ce que tu fous là encore ? »

« Oh ? Tu ne vois pas de raisons à ce que je sois ici ? Je pensais que si… Je suis un peu déçu, Touko. Visiblement, tu n’as pas changé après tout ce temps. Toujours la même. »

« Et dire que Bel t’attendait encore comme une idiote … Là, j’en ai ma claque ! Je vais t’étrangler pour la décevoir de plus en plus ! »

Elle s’était mise à courir, prête à frapper Téo mais un mur de feuilles se plaça entre elle et l’adolescent. La Majaspic poussa un petit cri, posant son regard sur Touko pour bien lui montrer qu’elle ne la laisserait pas faire.

« Tsss … Il va falloir que je fasse ça par une autre méthode ! »

« Tu veux donc m’affronter, c’est bien ça ? Est-ce que tu en es sûre ? Je parie que tu t’es faite battre par Bel avec une certaine facilité, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce que … ATTENDS UN PEU ! Comment est-ce que tu sais ça ?! »

« Oh ? J’avais raison ? Je me disais bien que ça serait le cas mais quand même … Jusque-là … Comme quoi, il est parfois si facile de deviner ce qui se passe. Comment je le sais ? J’ai quand même passé une bonne partie de mon temps avec Bel. Je sais exactement ce dont elle est capable, Je la connais en fait depuis des années mais il a fallu qu’un problème arrive, puis un autre et ainsi de suite. Foutu destin. »

« Je ne sais pas vraiment de quoi tu parles et je n’ai même pas envie de discuter avec toi ! Je veux juste en terminer avec ton existence une bonne fois pour toutes ! Bel n’en saura rien ! Peut-être qu’elle sera attristée quelques temps mais elle passera à autre chose ! »

« Tu veux donc … me tuer ? » murmura Téo dans un sourire, penchant la tête sur le côté.

« Si ça s’avère nécessaire, je n’hésiterai pas un instant. »

« MAJAS ! » hurla soudainement Vicélia, un fouet liane venant violemment heurter la joue de Touko, l’entaillant. Il y avait des choses que même la pokémon ne supportait pas.

« Comme quoi … C’est la guerre que veut ta pokémon, elle va l’avoir ! »

Et elle allait lui montrer qu’elle ne plaisantait pas le moins du monde ! Elle ne comptait pas réellement tuer Téo, loin de là, mais tout faire pour que Bel et lui se séparent ! Il lui avait fait tellement de misère qu’elle ne voulait plus que Bel souffre ! Elle prit une pokéball, l’envoyant devant elle alors qu’apparaissait un Aflamanoir.

« Tu veux vraiment brûler ma pokémon, on dirait bien n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas elle qui va combattre, contrairement à ce que tu crois. Soror. »

Il avait dit cela avec une petite pointe d’ironie, sortant sa pokéball. Néanmoins, celle-ci lui glissa des doigts alors qu’il poussait un gémissement. La pokéball s’ouvrit, laissant paraître le Carapagos. Aussitôt, Vélicia enroula Téo, disant :

« Majas ! Majas ! Majaspic, pic pic ! »

« Rien de bien grave … T’en fais pas … Juste un petit souci temporaire. Soror ? Occupe-toi de lui, d’accord ? Et rappelle-toi que la taille ne fait pas tout. »

« Où est-ce que l’on est au fait ? J’ai pas l’impression que ça soit ta chambre. Ou alors, t’as arrêté de grandir mentalement, ce qui correspondrait bien à ton caractère actuel, incapable de murir. De toute façon, j’en ai … »

« Rien à faire ? Tant mieux, ça m’évitera bien des soucis. Cette chambre est celle de N. Tu dis que je ne suis pas assez mûr mais qui es-tu pour juger les autres sur ce point hein ? Tu ne sais rien de N ou de moi. Tu ne sais même pas pourquoi je l’accompagne au lieu de rester à vos côtés. C’est toi l’unique imbécile en ce lieu. »

« Continue de m’insulter et tu risques de le regretter pour le restant de ton existence ! »

« Mon existence qui se résume à moins d’une année ? Hahaha … Ca ne fait rien. Je ne t’insulte pas, je dis simplement la vérité. Tu penses connaître tout sur N et moi mais tu ne sais rien. Tu ne cherches même pas à comprendre la situation. Tu n’as même pas l’air de saisir pourquoi de telles actions hein ? Au cas où tu ne comprendrais pas, je vais te le dire clairement : j’aime Bel ! J’aime totalement Bel ! »

« ALORS POURQUOI TU FAIS CA ?! »

Pourquoi ? Pourquoi qu’il était son ennemi ? Pourquoi est-ce qu’il continuait de se battre contre Bel ou ses amis ? Pourquoi est-ce qu’il suivait N ? Car il n’avait aucune chance de s’en sortir. Et aussi … Car N se serait senti seul s’il n’était pas là. La Team Plasma était majoritairement remplie de menteurs et de faux-semblants.

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