Chapitre 90 : Un bilan douloureux

ShiroiRyu
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Chapitre 90 : Un bilan douloureux

« Où est-ce que je suis ? »

Ce fut les premières paroles de Tery alors qu’il ouvrait faiblement les yeux. Il ne voyait qu’une toile au-dessus de la tête. Il était dans un lit à baldaquin ? C’était … étrange, vraiment très étrange. Ce n’était pas forcément déplaisant non plus mais … il n’en avait pas l’habitude.

« Y a quelqu’un pour me répondre ? » demanda le jeune homme aux cheveux bruns. Il se redressa dans le lit, poussant un gémissement de douleur.

Pourquoi est-ce qu’il avait aussi mal ? Un bref regard sur lui et voilà qu’il remarquait les blessures assez brèves sur son corps. Il avait l’impression d’avoir fait un cauchemar. Un horrible cauchemar dont il aimerait sortir.
« Ce n’est pas réel, n’est-ce pas ? Ce n’est pas … réel ce qui s’est passé. »

Peu à peu, la mémoire lui revenait. Il s’en rappelait. Non … Pourquoi elle ? Il devait se relever. Il était quelle heure ? Il savait où elle était. Il devait aller la retrouver et …

« Tery ? Tu es réveillé ? Ah ! Enfin … »

Il sentit deux bras se placer autour de son cou. Comment avait-il put ne pas remarquer Elen qui cherchait à l’enlacer. Il n’avait pas si mal que ça. Un baiser rapide sur ses lèvres, comme pour le consoler de quelque chose qu’il ne connaissait pas et elle reprenait la parole :

« Je suis désolée, Tery. Je suis tellement désolée … »

« Désolée à quel sujet ? Si c’est concernant … Clari, on ne peut rien y faire malheureusement. Rien du tout … rien de rien … ah … Elle est partie … Je dois me lever. »

« Mais attends un peu, tu n’as dormi que deux heures ! Tu t’es évanoui à cause de tes blessures ! Tu ne peux pas partir comme ça, Tery, c’est trop dangereux. »

« Je peux le faire et je vais le faire. Il me faut retrouver le corps de Clari. Il est hors de question que je l’abandonne, compris ? »

« Je n’ai pas parlé de l’abandonner mais … tu peux attendre un petit peu non ? Rien … »

« Ne continue pas cette phrase, Elen. Je ne suis pas sûr de pouvoir contrôler mon poing. Si, tout presse. Je veux que le corps de Clari soit mis en sécurité. On ne sait pas ce que certains seraient capables de faire. Je veux que l’on retrouve les autres. Je veux que Royan fasse un cercueil de glace, je veux qu’elle reste ainsi pour l’éternité. Je veux, je veux, JE VEUX ! »

« S’il te plaît, Tery ! Je sais que c’est horrible mais … »

Elle l’avait enlacé longuement, sanglotant sans pour autant montrer ses larmes. Elle n’entendait aucun reniflement de la part de Tery. Il était fort, tellement plus fort qu’elle dans ces moments-là … ou alors, tout ça n’était qu’une façade ? Il cligna des yeux pendant quelques secondes avant de prendre une profonde respiration pour dire :

« Si tu veux, tu peux venir m’aider, Elen, qu’est-ce que tu en dis ? »

« Ca sera mieux … pour toi et moi. Je ne veux pas te laisser seul. Le groupe de Royan ne devrait pas trop tarder normalement, je crois. »

« S’ils sont en sécurité, c’est le plus important à mes yeux. Comment ça s’est passé ? Pù est donc Manelena aussi ? Je ne la vois pas … »

« Elle est sûrement dans la salle du trône avec les officiers rebelles. Elle doit préparer son futur couronnement, j’imagine. Elle est la reine de Shunter … si les rebelles acceptent cela. »

« Je pense qu’il va falloir des compromis et d’autres choses. »

« Tu as sûrement raison, Tery. Attends, je vais t’aider. » murmura la jeune femme aux cheveux blonds, se mettant debout à côté du lit. Elle épaula Tery, celui-ci ayant du mal à rester debout et droit. Zut… zut !

« Je vais avoir du mal à me déplacer. Nous allons quitter le château par la voie principale, enfin l’entrée normale, tu vois ce que je veux dire ? »

« Oui, oui, ne t’en fait donc pas, Tery, j’ai parfaitement saisi tes propos. On y va. » dit-elle, cherchant à sourire en direction du jeune homme. Il lui rendit son sourire bien qu’il avait un petit air triste difficile à ne pas discerner. Ce n’était pas joyeux … d’aller chercher le cadavre d’une personne qui leur était chère. Tout ça à cause de cette révolte absurde.

« Tery … est-ce que tu veux aller voir Manelena avant ? »

« Non, je ne préfère pas. Elle veut sûrement être seule. Elle a perdu son père … et je pense que contrairement à moi, elle ne pouvait pas le détester fondamentalement. »

« Est-ce que tu te rappelles de ce qui s’est passé ou non ? Je veux dire … tu étais dans un état assez étrange depuis la mort de Clari … mais tu étais conscient ? »

« Je l’étais, je sais ce que j’ai fait, ce que j’ai dit, je sais que j’ai été ridicule mais j’ai été sincère … jusqu’au bout. Je ne regrette pas tout cela. Je me suis trompé sur une personne que je considérais comme un ami … ou au moins une connaissance, à l’époque. Je ne me ferais pas avoir une nouvelle fois, je me le promets. »

« Te faire avoir ? Ce n’est pas comme si tu étais fautif, Tery. Les gens changent. Tu ne connais pas forcément une personne sur le bout des doigts, comme si de rien n’était. »

« Oui mais … ça fait mal, quand même. Ca fait vraiment mal, très mal. »

« Je le sais, Tery. Je le sais … mais c’est du passé. Ne pense plus à lui. On va aller retrouver Clari et on lui fera un enterrement magnifique, d’accord ? »

« Pas du tout ! Je ne veux pas de ça, Elen ! Clari n’a pas besoin de ça ! Ça sera discret, très discret … et il n’y a pas besoin du reste. Pas du tout, il n’y a besoin de rien du tout. On va juste faire quelque chose de simple, tout simple, oui. »

Il avait terminé de parler en bafouillant, comme épuisé par cette idée de se dire que Clari ne serait plus jamais là. Elle l’avait observé : il ne déversait aucune larme. Rien du tout. Elle n’avait pas le courage de lui dire de se laisser aller.
Ils avaient fini par trouver la sortie château, Tery regardant autour de lui. Ils devaient retourner dans les ruelles de Midès. Est-ce qu’ils allaient se retrouver ? Car cette idée ne semblait pas vraiment simple, loin de là.

« Nous aurions peut-être dût prendre le passage secret, Tery ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Que c’est trop tard et dangereux. Je pense que Manelena préfère garder cela secret au cas où. Donc on va éviter, d’accord ? »

« D’accord, je n’ai rien dit, Tery, je n’ai rien dit du tout. » murmura Elen. Tery s’immobilisa, regardant les bâtiments devant lui avant de dire d’une voix calme :

« Je crois me rappeler que les rebelles et les soldats se sont affrontés près d’un tailleur et d’un cordonnier. Je pense que nous devrions aller dans le secteur commercial. »

Le secteur commercial ? Elle suivit Tery. Il semblait savoir ce qu’il voulait faire, elle n’allait pas l’en empêcher. Néanmoins, elle vérifiait qu’il arrivait à tenir debout. Elle le sentait extrêmement fatigué et exténué par ces dernières heures.

« Rien ne presse, Tery. Il faut y aller calmement. Personne ne l’a trouvée, j’imagine non ? »

« Là où je l’ai mise, je ne pense pas … elle est éloignée du reste du combat et du carnage qui s’est déroulé ensuite. Cela devrait aller alors normalement. »

« Si tu le dis, Tery, si tu le dis. Je te fais confiance, oui. Je te fais confiance. »

Pourquoi est-c qu’elle répétait cela ? Comme pour se rassurer ou quoi ? Il préféra ne pas lui poser la question tandis qu’ils marchaient dans les ruelles. Encore maintenant, nul n’osait sortir mais quelques badauds avaient ouvert les fenêtres, jetant un œil pas si discret. De quoi est-ce qu’il avait l’air ? Et Elen ?

« Elen … Est-ce que nous sommes … des héros … ou des criminels ? »

« Je suis Elen. Tu es Tery. Nous sommes ni l’un, ni l’autre. Nous n’avons pas fait cela pour la gloire, n’est-ce pas ? Ni même pour une récompense. Nous avons fait ce que nous estimions être le mieux. Nous ne voulons pas que les gens sachent. »

« Je ne veux pas être mis en avant. Je veux juste vivre ma vie … tranquillement. Mais nos noms vont être connus et … Ah ! Elen ! Elen ! »

Il se retourna, posant ses mains sur les épaules de la jeune femme aux cheveux blonds, la secouant légèrement avant de de s’exclamer :

« Les gens connaissaient déjà mon nom. Je suis responsable de la survie de Manelena mais maintenant de la mort du roi. Je vais paraître comme un monstre à leurs yeux ! »

Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter comme ça ? Pas besoin de s’exciter non ? Hum, si, bien entendu. Mais elle préférait ne pas prendre la parole pour ne pas l’angoisser encore plus. Ou alors, elle pouvait faire quelque chose pour lui ? Doucement, elle croisa ses doigts dans les siens avant de chuchoter tendrement :

« Qu’importe ce que les gens pensent de toi, Tery. Je serais toujours là, à tes côtés, mon amour. Tu es celui que j’aime, qu’importe la forme que tu as, d’accord ? »

« Je le sais … mais c’est pour vous surtout que je m’inquiète. Et pour ma mère aussi. Vous serez méprisées et haïes. Je ne veux pas de ça pour vous. »

« Ce que nous subissons ne concernent que nous, Tery. Tu m’emmènes voir Clari ? »

Elle avait aussitôt changé de sujet pour qu’il ne pense plus à ça. Le jeune homme fit un petit mouvement de la tête alors qu’ils continuaient de se déplacer pendant quelques minutes. Ils retrouvèrent le corps froid et sans vie de Clari dans un coin abandonné d’une ruelle fermée, cachée derrière un mur fait de détritus. Nul n’aurait osé passer par là, surtout en vue des différents cadavres qui jonchaient le sol autour d’eux.

« La voilà. Tery ? Est-ce que tu peux rester debout en étant seul ? »

« Oui … Oui, il n’y a pas de problèmes … à ce sujet. Il n’y a pas de … problèmes. »

Il avait dit cela avec nonchalance mais elle avait remarqué les petits tremblements dans sa voix. Elle ne voulait pas le brusquer. Elle le laissa s’adosser contre le mur alors qu’elle venait récupérer le corps de Clari. Elle chuchota à son oreille :

« Je continuerais de protéger Tery à ta place, Clari. Reposes-toi … nous allons t’emmener là où nul ne peut venir te déranger. »

Elen n’avait pas remarqué les yeux devenus complètement rouges de Tery en voyant le corps de Clari. Un regard rempli de désespoir alors qu’il fixait le cadavre de la jeune femme aux couettes blondes. Il se redressa du mur, venant prendre le corps de Clari des bras d’Elen, avec un peu de violence dans le geste.

« Hey ! Mais Tery, qu’est-ce qui te prends ? »

« Rien … Rien … Je suis responsable de sa mort … je veux porter son corps jusqu’au château. Pardon, Elen, je ne voulais pas te faire mal. »

« Mais pourtant, tu l’as fait. Ah … Tu ne t’es pas retenu. Fais attention, s’il te plaît. »

« Je m’excuse encore une fois. Nous pouvons retourner au château. Pardon. »

« Ce n’est rien, je te pardonne, Tery. Mais s’il te plaît, la prochaine fois, ne soit pas aussi violent. J’ai été surprise … si tu voulais, tu avais juste à me le demander, hein ? »

« Oui, oui, c’est pour ça que je m’excuse. J’ai été assez violent dans mon geste, pardon. Pardon … et encore pardon. Ca ne se reproduira plus, je te le promets. »

« Ce n’est pas suffisant de me le promettre, Tery. Il faut que tu respectes cette promesse, d’accord ? Qu’est-ce que tu en dis ? Tu penses y arriver ? »

« On peut retourner au château, s’il te plaît ? Peut-être que l’on verra Royan et les autres. »

Humpf. Elle avait voulut le rassurer mais il était assez … ah. Oui, Royan. Royan et Elise. Et aussi Sérest comme Séran. Ils n’étaient pas au courant. En pénétrant dans le château, les rebelles se tournaient vers le duo, Tery ayant toujours Clari dans ses bras.

« C’est … la femme qui souriait tout le temps non ? Elle est … morte ? »

« Oh merde. Je l’aimais bien pour le peu que je le connaissais. »

Il ne cherchait même pas à regarder qui disait cela. Il n’avait de yeux pour personne. C’est seulement lorsqu’il reconnu une voix familière dire : « C’est pas possible. Pas Clari ! » qu’il s’arrêta pour se tourner vers la voix. Ce n’était pas Elise, ce n’était pas une voix féminine qui avait prononcé ces quelques mots. Elle était là, oui … mais c’était l’adolescent aux cheveux bleus. Il avait couru aussitôt vers Tery et Elen, posant ses yeux sur le couple, l’un après l’autre. Il fut pris d’un peu de tremblement, disant d’une voix troublée :

« C… Comment … Pourquoi ? Clari ? »

« Elle m’a sauvé la vie. Pendant un moment, j’ai eut une hésitation envers … une personne que je pensais connaître. Cette hésitation a été fatale … mais ce n’est pas ma vie qui fut perdue. Je … suis vraiment désolé, Royan. »

« Je … je comprends. Nous étions tous … préparés, oui. »

« Prince Royan, où est-ce que vous allez ? Attendez, je viens avec vous. »

« Je préfère être seule, mademoiselle Elise. Cela ne sera pas très long. »

Le prince de Traslord se déplaçait avec mollesse, comme si tout n’avait plus aucune signification pour lui. Lentement, très lentement, il ne se préoccupait de plus rien. Il devait tout simplement se diriger ailleurs.

« Nous devrions … continuer, Tery. Tout le monde nous regarder. »

Tery avait posé son regard sur Sérest et Séran. Le couple n’avait pas prit la parole bien qu’on pouvait voir de la peine dans leurs yeux. Dans ces moments-là, le silence était sûrement la meilleure réponse qu’ils pouvaient donner.
C’était la meilleure réponse … par rapport à toute cette situation. La meilleure réponse … pour quelqu’un qui était mort. Elen et Tery avaient fini par se rendre dans la chambre où Elen l’avait emmené lorsqu’il était inconscient. Avec lenteur, il déposa Clari sur le lit.

« Elle a toujour été une jolie femme, hein ? Je veux dire … Clari était vraiment une belle femme. Et avec un caractère en or. Je suis sûr qu’elle aurait put rendre un homme heureux. Elle aurait put avoir une famille et des enfants … Elle aurait put être si heureuse. »

« Tery, tu te fais trop de mal. S’il te plaît, arrête ça dès maintenant. »

« Je vais arrêter ça … oui … je vais arrêter ça. Je préfère arrêter ça et … »

« Vous étiez là, n’est-ce pas ? Les rebelles m’ont signalé votre présence. » déclara la voix de Manelena, celle-ci ayant pénétré dans la chambre à son tour. Elle s’approcha du couple, ses yeux posés pourtant sur le corps sans vie de Clari. « Je vais aller contacter une personne pour laver ses blessures … et les soigner. »

« Je peux sûrement le faire, Manelena ? Pas besoin de nommer quelqu’un non ? Je veux dire, j’en suis capable. Je préfère que personne d’extérieur ne s’en mêle. »

« Comme tu le désires, Elen. A ce sujet, comment veux-tu que cela se passe, Tery ? »

« Rien d’officiel. J’aimerai juste un endroit tranquille pour elle. Un endroit où on peut l’enterrer et où elle serait en paix. »

« On ira l’enterrer à côté de mon père. De toute façon, il n’y aura pas d’annonce ou de cérémonie à proprement parler. Les citoyens iraient cracher sur sa tombe ou détruire son mausolée. Nulle pierre tombale. Peut-être un symbole ? »

« Sûrement, un symbole pour chacun. Je ne sais pas lequel choisir pour Clari. Je n »y ait pas pensé mais merci, Manelena. Merci pour ça. On fera comme ça. Je pense que … enfin, je pense que ça sera parfait, vraiment parfait, merci encore. Merci pour tout. »

« Il n’y a aucune raison de me remercier autant. Mais … de rien, Tery. Je retourne dans la salle du trône, j’ai encore beaucoup à faire, vous devez vous en douter, n’est-ce pas ? »

« Bien entendu, Manelena. Merci … » continua de répéter Tery sans oser regarder la femme aux cheveux argentés. Celle-ci quitta la pièce, Elen chuchotant :

« Elle paraît toujours aussi insensible. Cela ne lui fait rien pour Clari ? Même Sérest et Séran, j’ai remarqué qu’ils étaient peinés. Alors pourquoi elle n’en a rien à faire ? »

« Elle n’en a pas rien à faire. Elle est juste … moins … réceptive à cela. Elle ne le montre pas, contrairement à nous. Elle est forte, elle est très forte. Manelena est très forte. »

« Très forte ne veut pas dire absence d’émotions, Tery. Elle n’a même pas sangloté. »)

« Elle n’a jamais été ainsi, Elen. On ne va pas se disputer sur Manelena en ce moment ? On n’a vraiment que ça à faire, Elen ? »

« Non … Non, je suis désolée, Tery. C’est juste … »
Qu’elle la boucle ! Il n’avait pas envie de parler de ça maintenant ! Il la regarda avec un peu de colère dans les yeux, Elen baissant le visage. C’est vrai … chacun avait sa ptopre vision de la chose. Peut-être que Manelena était plus meurtrie qu’elle ne voulait le montrer.

« Je vais aussi partir, Elen. Pour que tu puisses … laver Clari. Bonn chance. »

Elle avait murmuré un vague « D’accord » avant qu’il ne s’éloigne. Adossé contre un mur, il avait ensuite fermé les yeux, croisant les bras comme pour plonger dans ses pensées. Il avait fait mal à Elen, tout simplement car elle avait eut un mouvement vers Clari.
Ce n’était pas normal . Il savait qu’elle ne voulait pas de mal à Clari. De toute façon, qui en voudrait à une morte ? Et Manelena ? Est-ce qu’elle allait bien ? Et Royan ? Et Elise ? Il ne savait même pas s’ils étaient blessés dans l’autre groupe. Mais normalement, ça devait aller … du moins, physiquement.
Il avait cru remarqué que Royan avait été très affecté par la mort de Clari. Peut-être qu’il avait rêvé, que ce n’était qu’une vision … sur le moment. Mais si c’était le cas ? Oui, il le lui avait dit : il se considérait comme responsable de la mort de Clari.

« Clari … pourquoi ? »

Il s’écroula contre le mur, finissant assis, recroquevillé dans son coin, visage posé sur ses genoux. Il n’arrivait pas à pleurer. Pleurer reviendrait à considérer qu’elle était vraiment morte. Clari, c’était Clari …

« Clari, tu n’es plus là. Et maintenant, je fais quoi ? »

« Tery ? J’ai terminé. Est-ce que tu veux … voir ? J’ai pris quelques vêtements qui étaient dans les meubles. Je ne pense pas que ça dérange la personne … »

« Ce sont sûrement des vêtements royaux, non ? Enfin, si Manelena n’était pas considérée comme la princesse de Shunter, elle ne devait pas avoir de chambre. Peut-être que … »

Ce n’était pas préoccupant. Ce n’était pas préoccupant. Est-ce qu’il y avait une infime chance que … ces vêtements soient ceux de la précédente reine ? Il eut une petite pensée par rapport à cela mais il valait mieux … ne pas se poser la question. C’était surtout comment Manelena allait réagir si c’était vraiment le cas ?

« Tery ? Tu veux venir voir ? Tu verras … Elle est vraiment belle … comme ça. »

Elen qui complimentait une autre femme, malgré son sourire triste. Il se releva, visage neutre avant d’aller rejoindre la jeune femme aux cheveux blonds dans la chambre. Ah oui … Clari avait une parure vraiment royale et noble sur le corps.
Rien à voir avec l’habituelle tenue de tissu blanc qu’elle portait. Cette tenue digne d’une soldate sans âme, ni remord. Tout le contraire de ce qu’elle avait toujours été. Clari avait été la plus humaine de tous. La plus humaine …

« Bravo, Elen. Elle est splendide. Encore plus rayonnante qu’auparavant. »

« De rien, Tery. C’était la moindre des choses pour une femme aussi exceptionnelle. »

Une femme exceptionnelle. Qui était trop vite disparue. Il ferma les yeux, pour se rappeler de son visage toujours souriant, dans la majorité des circonstances. Les seuls moments où elle le perdait … étaient lorsqu’il était en danger. Mais dorénavant, elle ne serait plus là.

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