Chapitre 10 : Le monstre de l’école

ShiroiRyu
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Chapitre 10 : Le monstre de l’école

« Waram, vas prendre des nouvelles de Sanphinoa. »

« Je ne le ferais pas. E n’ai aucune raison de le faire et je te vois mal essayer de me forcer, n’est-ce pas ? Alors, on s’en fiche et je ne le ferais pas. »

« Est-ce que tu t’en fiches réellement ou non ? Waram ? Fais-le au lieu de tourner sur place. C’est le matin. Tu dois te réveiller, tu es le seul qui n’est pas encore parti. »

« Elle doit être sûrement dans son dortoir en train de dormir. Ou alors, elle m’attendra dans la classe, voilà tout. J’ai pas besoin de demander, tu verras. »

Comme il voulait. L’armure-pokémon le regarda avec suspicion et une pointe d’agacement. Voir l’adolescent tout faire pour ne pas aller la rencontre avait le mérite de l’exaspérer. Finalement, Waram était debout, prêt à partir.

« Je reviendrais dans le dortoir après la fin des cours. Il y a une journée de repos pour les matchs d’après ce que j’ai cru comprendre. Tout reprendra demain. »

« D’accord, d’accord mais ce n’est pas ma première préoccupation. »

« Mais oui, je te tiendrais au courant. J’irais demander aux autres voire à Sanphinoa elle-même. Tu verras qu’il n’y a rien de grave. Vraiment, c’est limite vexant et blessant de croire que je me suis comporté comme un être horrible sur elle. »

« Et tu ne penses pas que ça soit le cas ? »

« … … … Je m’en vais, de toute façon, ça sert à rien de discuter. »

Il n’avait pas voulu comprendre où elle voulait en venir et il s’en fichait pas mal. Quittant le dortoir, il se dirigea vers la salle de classe. En pénétrant à l’intérieur, il remarqua aussitôt les regards portés sur lui, des regards qu’il ignora complètement. Sanphinoa n’était pas là. Bien entendu. Même si elle allait mieux, elle n’aurait pas voulu s’asseoir à ses côtés. Mouais.

« Bof, toute façon, on verra plus tard. »

Même lorsqu’il vient s’asseoir, tous et toutes le regardaient. Ils voulaient sa photo ? Car si c’était le cas, il pouvait facilement la livrer avec quelques pains dans la figure. Mais bon, pour une fois, il préféra se concentrer sur le cours.


Cours qui dura une éternité même s’il ne chercha pas à relever les boulettes qu’il recevait dans la tête ainsi que quelques petites rires mesquins. Il savait d’où ils venaient et il allait tout simplement leur en faire baver à la fin des cours.

« Tiens, mon gars, tes papiers. »

Il avait récupéré les boulettes avant de tenir la tête d’un adolescent par les cheveux, le forçant à ouvrir la bouche pour lui enfoncer les boules de papier dans la bouche. Sans même se préoccuper des remarques des autres, il s’éloigna.

« Quel enfoiré. Même s’il s’agit de la femme-chevalier du Barpau, la foutre dans cet état, faut vraiment être complètement dingue. »

« Ah ? Toi aussi, t’as entendu ? Elle s’est toujours pas réveillée. J’ai entendu une rumeur comme quoi elle était dans le coma à cause de cette attaque. »

« Je me demande pourquoi ils le font pas refuser de participer à la suite du tournoi. Des brutes comme ça, on en a dans l’école mais pas à ce point. »

Bande de faux-culs. Sanphinoa en avait largement bavé dans le passé, avant qu’il n’arrive. Alors qu’ils le choisissent comme bouc-émissaire, cela aurait put le faire rire s’il n’avait pas appris autre chose en les écoutant. Sanphinoa était dans le coma ? Vraiment ?

Dans la cantine, il ne mangeait pas. Il n’avait pas faim. Comment aurait-il put manger ne serait-ce qu’un simple morceau. Sanphinoa dans le coma ? Après tous ses coups ? Il n’avait pas visé dans la tête. Ils exagéraient tous. Mais ceci expliquerait pourquoi elle n’était pas là. Il pouvait toujours aller voir Karry mais …

« Même pas en rêve, elle me déteste et je la déteste. On n’a rien à se dire, elle et moi. »

Mais ce n’était pas vraiment ça. Il n’avait pas faim. Et lorsqu’il retourna en cours, il émit simplement un grognement pour bien montrer que s’ils recommençaient leur manœuvre de ce matin, il n’aurait aucune réticence à les éclater. Mais cette fois-ci, ce fut à la sarbacane qu’il fut ciblé. Prenant une profonde respiration, l’aura ténébreuse qu’il fit émettre était sans pareil. Tous les sentiments néfastes refaisant surface.

« AAAAAAAAAH ! Professeur ! »

« Qu’est-ce qui se passe ? Waram ! Pas de pouvoirs de chevaliers en classe ! »

« Il faudrait peut-être alors envisager de calmer les autres élèves par rapport à leurs sarbacanes à la con si vous vouliez éviter de ça. »

« Il fallait peut-être envisager de ne pas tabasser une jeune fille innocente. »

« Je n’ai pas fait exprès, BORDEL ! »

Le poing qu’il souleva vint s’abattre sur la table d’écolier, brisant le bois en deux. Il se leva en même temps que le professeur hurlait :

« DEHORS WARAM ! Hors de ce cours ! Tu seras bon pour quelques heures de colle ! »

« C’est pas grave, au moin, je ne verrais pas les sales tronches de cette classe. »

« Et direction dans le bureau de la principale ! »

Ah oui ? Aller voir la principale ? AH ! Et qu’est-ce qu’elle allait lui dire ? Ou allait lui faire ? Comme s’il la craignait. Cette femme-chevalier dont il en avait strictement rien à foutre ! Comme tout le reste. Il récupéra ses affaires, ses yeux rubis se posant sur chacun.

« Aucun problème … n’est-ce pas ? »

Il avait murmuré cela avec lenteur tout en commençant à se diriger vers son dortoir. Non, il n’avait pas envie d’aller voir la principale et il en avait aucune raison. De toute façon, en rentrant dans le dortoir, la tête d’enterrement de Sarine confirmait une chose :

« Tu as été mise au courant au sujet de Sanphinoa, n’est-ce pas ? »

« Et pas de ta part mais tu étais en cours donc je te pardonne mais … »

« Non, je n’ai pas été la voir. De toute façon, ma présence n’aurait rien changé. Elle n’est plus consciente, il semblerait. Donc bon … je vois pas à quoi j’aurais servi. »

« De réconfot ! Espèce d’imbécile ! Tu lui aurais servi de réconfort ! Elle avait besoin de toi pour se réveiller ! C’est aussi simple que ça. »

« Aussi simple que ça ? Non. Et je n’aurais pas servi à grand-chose. Je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps avec ça. D’ailleurs, mon combat n’est pas avant demain et je dois aller me rendre au bureau de la principale. »

« Qu’est-ce que tu as fait encore ? » s’irrita aussitôt la créature faite de métal. Il haussa les épaules, tout simplement, comme pour montrer sa non-envie de s’intéresser à ça.

« Rien de spécial, juste éclater une table car certains s’amusaient à m’emmerder. »

« Briser une table ? Et pour quelle raison exacte ? Non, je m’en fiche ! Je veux que tu ailles voir Sanphinoa ! C’est un ordre ! »

« TU NE ME DONNES PAS D’ORDRES ! JE N’IRAI PAS VOIR SANPHINOA ! »

« TU ES RESPONSABLE DE SON ETAT ! »

« Elle s’est mise dans cet état toute seule ! Je n’ai rien fait pour l’emmener comme ça ! »

Il avait serré les poings comme les dents, regardant avec colère l’armure-pokémon. De quel droit elle se permettait de vouloir lui intimait des ordres ? De quel droit elle se permettait de croire qu’elle voulait l’écouter hein ? DE QUEL DROIT ?!

« Ne te mêle plus de ça, compris ? Ca ne te regarde pas et ça ne te regardera jamais ! JAMAIS ! C’est compris ? Tu n’as pas à t’en mêler ! »

« Je m’en mêle car je me préoccupe autant d’elle que de toi ! C’est aussi simple que ça ! »

« Alors, tu n’as qu’à aller la voir et arrêter de me faire chier avec ! C’est aussi simpl que ça ! » s’exclama l’adolescent avant de partir du dortoir.
Qu’elle ne le fasse pas chier avec ça ! Qu’elle arrête d’être aussi lourde avec ces conneries ! Il n’avait pas besoin d’elle ! Et puis … il n’avait pas envie d’aller à l’infirmerie pour voir Sanphinoa. Il lui dirait quoi ? Dans le coma ? Vraiment ? Elle l’était ? Par sa faute.

Et qu’est-ce qu’il ferait lorsqu’il verrait son corps inanimé ? Il devrait aller le réconforter ? Le prendre dans ses bras ? Le serrer tendrement ? C’était stupide, complètement stupide. Il ne pouvait pas faire ça. Ce n’était pas son genre.

« Hein ? Qu’est-ce que je fous ici ? »

Il s’était arrêté devant la porte de l’infirmerie. Sans même le savoir, il s’était déplacé jusqu’à celle-ci. Bon sang ! Mais pourquoi ? POURQUOI ? Qu’est-ce qu’il allait faire ? Personne à gauche ? Personne à droite ? Bon, vite fait alors.

« Juste une minute et encore … »

Grumpf. Il pénétra dans la pièce, regardant à l’intérieur pour être sûr que personne n’était là. Les gens avaient pas besoin de savoir qu’il allait dans l’infirmerie. Purée, lui, faire ça ? Qu’est-ce qu’il avait honte de toutes ces conneries. Les lits étaient tous vides sauf un, dont les rideaux avaient été tirés. Même malgré ça, il pouvait savoir que c’était elle. Déglutissant, il n’arrivait pas à saisir pourquoi il faisait ça.

En silence, il se rapprocha du lit, tirant le rideau. Elle était bien couchée dans ce lit. Elle dormait ? C’est ça ? Elle dormait paisiblement ? Il n’y avait pas de machine … mais elle était vraiment dans le coma ? Elle portait encore son masque blanc sur le visage mais sa tête était penchée sur le côté. Le masque n’était pas parfaitement accroché à son visage. La peau de ses bras était toujours digne de celle d’une lépreuse, prête à partir en lambeaux. Et l’odeur de ses cheveux restait horrible. Pourtant, il continua de se rapprocher d’elle.

Elle dormait ? Son visage était presque collé au sien alors qu’il cherchait à sentir son souffle chaud. Ce fut le cas et il se surprit à soupirer de soulagement. Elle était vivante, c’était toujours ça, n’est-ce pas ? Humpf … Bon et maintenant ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Il était si proche d’elle. Avec lenteur, il avança une main vers la joue qui n’était pas cachée par le masque. Hein ? Comment ça ?

« Elle a la peau vraiment douce. C’est pas normal ça. »

Un doigt caressait la joue nue, passant sur celle-ci avant de se stopper. Un second doigt puis le reste de la main. C’était bien une caresse qu’il appliquait sur le visage de l’adolescente aux cheveux bleus. Il murmura :

« Comment c’est possible que cette peau soit aussi douce alors que tu pars en morceaux à chaque instant. Comment est-ce possible, n’est-ce pas ? »

Il irait bien s’asseoir mais il n’y avait pas de chaise. Finalement, après quelques secondes, il décida de s’installer sur le lit. Son geste fit tomber le masque de Sanphinoa et il ferma aussitôt les yeux. Même si elle était très laide, il respectait ce choix masqué. Il chercha à la récupérer des mains mais s’arrêta dans son mouvement.

« N’importe quoi, c’est juste n’importe quoi. Toute cette histoire est juste stupide et vouée à l’échec. C’est juste … n’importe quoi … Pourquoi est-ce que je devrais faire ça ? Pourquoi est-ce que je devrais venir me faire pardonner ? Enfin, mes paroles, c’est … pas compréhensible. Mais ce que j’ai fait, là, là, je peux m’excuser. »

Mais il ne le fera pas. Il n’avait aucune réticence dans ses poings. Il avait bien frappé de toutes ses forces … et il avait le résultat à côté de lui. La même main qui caressait sa joue vint se placer sur le front de l’adolescente puis dans ses cheveux.

« Je vais te remettre ton masque. Je ne suis pas assez cruel pour voir ton visage. Je ne sais même pas comment ça se passe si un homme voit le visage d’une femme. Et si une femme voit le visage d’une autre femme ? C’est vraiment compliqué ces histoires. »

Finalement, l’autre main plaça le masque sur le visage de Sanphinoa. Pourquoi est-ce qu’il était comme ça ? Il rapprocha ses lèvres de l’oreille de Sanphinoa, lui chuchotant :

« Je tenais à te dire, Sanphinoa que je suis … »

« Hey ? Pourquoi est-ce que la porte de l’infirmerie est ouverte ? Je pensais l’avoir fermée en partant. Même à clé ! C’est quoi ça ? »

A clé ? Mais cela avait été facile d’ouvrir ! Mais mais mais … Il ne devait pas être retrouvé ! Zut zut zut ! Quel con mais quel con ! Il commença à regarder à gauche et à droite, espérant trouver une issue de secours. MAIS Y A RIEN ! AIE ! Il venait de s’arracher une touffe de cheveux noirs par erreur, celle-ci tombant sur le drap du lit de Sanphinoa.

« Et merde ! Pas le choix ! »

Il n’avait pas le temps pour réfléchir ! Avec vélocité, il courut vers l’une des fenêtres de l’infirmerie … avant de sauter à travers, sans même se soucier des éclats de verre qui venaient blesser son corps.

« Qu’est-ce que … » s’écria une voix féminine alors qu’il disparaissait au loin, s’enfonçant dans les buissons et à travers les arbres.

Quel con mais quel con mais quel con ! Pourquoi est-ce qu’il avait fait ça ? Pourquoi est-ce que tout ça lui était venu en tête ? Aie ! Et zut ! Il s’était blessé au visage, aux bras et aux jambes. Avec tout ça, il avait de sales éraflures.
Dans l’infirmerie, l’infirmière avait appelé presqu’aussitôt la principale. La femme aux cheveux verts, portant son masque blanc, s’était rapprochée du corps inanimé de Sanphinoa avant de remarquer les cheveux noirs.

« Ah ! Principale ! On a donc une preuve pour trouver celui qui a fait ça ! Il a des cheveux noirs. Cela sera facile de trouver qui est responsable de ce vacarme, non ? »

« Oui, cela sera facile, très facile. Pour la fenêtre, je vais la réparer aisément. Mais je pense qu’il n’y a pas besoin de s’alarmer au sujet de toute cette histoire. »

« Pas besoin de s’alarmer ? Mais quelqu’un s’est introduit dans l’infirmerie malgré qu’elle était fermée. Peut-être que cet enfant était en danger, principale ! »

« Pensez-vous qu’une adolescent au sourire si radieux serait réellement en danger ? Oh, vous ne pouvez pas le voir à travers son masque, ce n’est pas bien grave. »

« Je ne comprends pas vos paroles, principale. »

Ce n’était pas bien grave. D’un geste nonchalant de la main, elle fit recoller les morceaux de la vitre grâce à ses pouvoirs psychiques avant de vérifier que Sanphinoa était bien installée dans le lit. Quelques instants plus tard, elle était repartie comme si de rien n’était. Dans son bureau, elle plaça la touffe de cheveux noirs devant elle avant de murmurer :

« Quand même, dire qu’il suffit d’un petit tour de psychisme pour ouvrir certains coeurs … ou portes. Qui l’aurait cru, non ? »

Mais cela, ce n’était pas le plus important. Vu qu’elle savait qui avait explosé la fenêtre, il y avait de fortes chances qu’il ne puisse pas venir dans son bureau. Elle ne lui en voudrait pas, il était tout excusé et pardonné. Mais … cela ne voulait pas dire que tout allait trouver une finalité dans cette histoire. Ce n’était peut-être que le début.

« Et même moi, je ne pourrais rien faire pour changer cette influence. »

Et c’était cela qui l’inquiétait. Ne pas pouvoir contrecarrer les aléas du destin. Alors, elle avait voulu donner un petit coup de pouce pour aujourd’hui. Car demain, tout allait se déclencher. Peut-être même d’ici quelques minutes.

« Aie, aie, aie, ça fait super mal ! Purée ! »

« Waram ? C’est quoi ces blessures ? Qu’est-ce que tu as fait encore ? »

« J’ai pas à en parler ! C’est juste des égratignures. Laissses-moi tranquille ! Et si tu entends mon ventre grogner, ne t’imagines rien, je n’ai pas faim ! »

« Je ne m’imagine rien du tout et puisque tu es aussi agressif que ça, je te signalerais que l’état de Sanphinoa est tellement grave que l’on ne peut pas aller la voir ! »

« Rien à faire d’elle. Rien du tout. Aie, purée. Je ferais mieux d’aller faire les devoirs que j’ai … et ceux que je n’ai pas put avoir aussi, tiens. Aie. »

« Fais comme tu veux. Qu’est-ce que tu m’énerves quand tu te comportes comme un sale égoïste imbu de sa personne et qui veut se montrer insensible ! »

« Tu peux continuer les compliments. Ca flatte mon égo mais pour te dire, ça ne me fait ni chaud, ni froid donc bon … tu fais comme tu veux hein ? »

Elle émit un grognement avant de se décider à l’ignorer. Elle ne savait pas pourquoi il avait été blessé et au final, maintenant, ça ne la concernait plus. Sans s’intéresser plus longtemps à son cas, elle s’approcha de la fenêtre du dortoir, jetant un œil par cette dernière. Les élèves étaient réunis entre eux, discutant. En ouvrant la fenêtre, elle pouvait entendre leur discussion, toutes parlant du même sujet : le monstre de l’école qu’était Waram. Un monstre insensible, qui avait décidé de s’en prendre à l’une des femmes-chevalier pokémon parmi les plus faibles de l’école. Hum ? Est-ce que les blessures étaient à cause de ces élèves ? Pas d’après ce qu’elle avait cru remarqué. Mais voilà qu’il avait retrouvé une réputation dont elle se serait bien passée. Comme auparavant … comme lorsqu’ils vagabondaient dans le monde.

« Mais qu’est-ce que tu as foutu, Waram ? Mais qu’est-ce que tu as foutu ? »

Elle ne tourna pas son visage vers lui. L’adolescent n’avait pas envie de parler et cherchait tout simplement à dormir. Malgré son ventre qui émettait un grognement aiguë, signe qu’il avait faim. L’absence de repas à la cantine ce midi en était la cause. Ah … Vraiment.

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