Chapitre 30 : Des informations capitales

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Des informations capitales

« Est-ce que je peux me relever, Sanphinoa ? »

« Hum … oui, il faut, il faut … la principale voudra sûrement te voir. »

La jeune demoiselle aux cheveux bleus se frotta les yeux avant de se redresser, mains posées de chaque côté de Waram. Celui-ci la regarda pendant quelques secondes avant de rapidement mettre une main sur le masque de Sanphinoa.

« Ton masque a faillit tomber. Fais donc attention. Je ne sais même pas ce qui se passerait si tu le perdais devant moi. Je ne sais pas ce que ça change. »

« Il me faudra te tuer, Waram. C’est aussi simple que ça. » dit-elle avec nonchalance alors qu’il clignait des yeux. Ah oui … Bien entendu, elle devait le … QUOI ?!

« Me tuer ? Depuis quand ça marche ainsi ? C’est qu’il y a une horreur sous le masque et qu’en fait, il faudra me tuer pour m’achever et ne plus me faire souffrir ? »

« C’est très méchant, Waram ! Il va falloir arrêter de te moquer de moi ! »

HEY HEY HEY ! Elle était en train de le prendre par le col pour le secouer un peu. Il avait rien dit de méchant non ? C’était juste un peu moqueur, n’est-ce pas ? Pas besoin de s’exciter et s’emporter comme ça. Il ne voulait rien de mal ! Rien du tout ! Il était paix et bonheur et prospérité dans le monde, rien de plus. Qu’est-ce qu’il était en train de penser ?

« Toi et moi, il faudra que l’on discute réellement tous les deux. »

« N’essaie pas de changer de conversation, Waram. Je ne te louperais pas cette fois, hein ? »

« Oui, oui, je le sais parfaitement, Sanphinoa. Tu es terrifiante, très terrifiante. Mais tu sais que lorsque tu gigotes comme ça, tu as ta … «

Mais qu’est-ce qui lui prenait de parler comme ça aussi facilement à Sanphinoa ? Il allait évoquer encore une fois une partie de son anatomie bien visible. Normalement, il se mettrait en rogne et … pourquoi elle le regardait comme ça ?

« Waram ? Il y a un souci ? Tu me regardes étrangement, c’est bizarre, très bizarre. »

« Non rien, je vais bien, du moins, je pense que je vais bien. »

« Tu le penses ? Tu es certain de ça ? Tu ne m’en donnes pas du tout l’impression. »

HEY ! Il savait quand même comment il allait non ? Il émit un grognement mais s’arrêta. Ca ne servait à rien de s’énerver contre Sanphinoa. Surtout qu’il n’avait aucune raison valable pour ça. Il finit par enfin se lever, regardant l’ours toujours endormi :

« Autant le laisser. Le repos lui fera le plus grand bien. Il a le mal du pays et avec les changements horaires, y a de fortes chances qu’il ne sache même pas où il est exactement. Je vous jures, les ours de nos jours, c’est un peu n’importe quoi. »

« Il est quand même bizarre … mais il n’a pas l’air méchant. »

« Je crois que tu aurais dû le voir la première fois que je l’ai rencontré. Son coup de patte est très méchant. Bon, il faut que j’aille voir la principale, moi. »

Il avait dit cela avec une certaine nonchalance et démotivation, regardant juste droit devant lui avant de se frotter le dos. Ah oui, bien entendu. Il avait encore beaucoup à faire et surtout à dire. Ah … Il était déjà fatigué rien qu’à l’idée d’aller accomplir tout ça.

« Si tu n’es pas motivé, je pense que la principale n’aurait aucun problème à ce que tu reportes cette discussion avec elle pour le lendemain, Waram. C’est si important que ça ? »

« Je préfère ne pas mentir et … oui, ça l’est. Du moins il ne faut pas se leurrer, c’est assez important pour que je doives aller la voir. C’est au sujet de l’Antre de la Terre. Tu sais ce qui s’est passé en Afrique, non ? » dit-il alors qu’elle paraissait gênée malgré son masque. « Je sais pas à quoi tu penses mais ce n’est clairement pas ça, Sanphinoa. »

« Je crois … enfin, cette agression. Attends un peu, est-ce que … »

« Hum … Je ne veux pas t’en parler maintenant. » dit-il aussitôt. Alors pourquoi est-ce qu’il avait lancé le sujet ? Elle voulut l’attraper par le bras mais le jeune homme fût plus rapide qu’elle, se dirigeant alors vers la sortie de la chambre.

« Je n’ai pas de temps à perdre avec tout ça, Sanphinoa. Je vais la voir. »

Il marcha à pas vif dans les couloirs, sans un regard vers Sanphinoa qui pourtant était bien décidée à l’accompagner même s’il ne le voulait pas. Où était Sarine d’ailleurs ? Il aurait besoin d’elle normalement. Sûrement en train de se balader et d’aller discuter avec les autres. Dire que généralement, les armures-pokémon accompagnaient toujours leurs propriétaires, lui-même avait la malchance d’avoir une armure-pokémon qui avait l’habitude de se promener comme si de rien n’était. Ah … Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ça ? Il poussa un léger soupir désabusé. Bon, ce n’était pas bien grave en un sens … pas vraiment.

Enfin si, ça l’était car il aurait besoin d’elle. Grumpf, avec de la chance, peut-être qu’elle était déjà auprès de la principale. Si c’était le cas, cela lui ferait gagner un temps assez précieux. Car plus vite il ne verrait plus la principale, mieux il se porterait. Pourtant, il n’avait aucune raison valide de la détester ou de la haïr mais … c’était comme ça.

C’était étrange, vraiment très étrange … et très déplaisant aussi en même temps. Comment est-ce qu’il pouvait expliquer cela ? Enfin non, c’était la nature humaine. Comme il s’énervait pour un rien quand ça concernait Sanphinoa. Ce n’était pas si étrange en fin de compte, il était ainsi fait.

« A quoi est-ce que tu réfléchis, Waram ? Tu as l’air songeur ? »

« Quoi ? Tu es encore là Sanphinoa ? Tu n’as pas compris que je vais sûrement devoir parler à la principale mais seul ? Tu n’es pas invitée, il va falloir que tu te rentres ça dans le crâne. »

« Il y a d’autres façons de le dire, Waram hein ? Tu pourrais être plus poli. »

« Est-ce que tu crois que j’ai une tête à cela ? Sincèrement ? »

Non, pas le moins du monde. Elle prenait même pas la peine de lui répondre. Ils arrivèrent jusqu’à la porte du bureau de la principale, entendant une voix féminine dire :

« Et vous auriez dût voir Waram face à ces derniers. Sincèrement, il continuait sans cesse de se battre. Ca semblait vraiment lui plaire. »

« Je vois, je vois … bien bien bien … Hum, on a de la visite. »

La porte s’ouvrit sans que pour autant un geste ne soit fait. De l’autre côté, Sarine était couchée sur le fauteuil du bureau de la principale tandis que cette dernière la regardait tout en souriant sous son masque. Ses yeux se posèrent sur Waram, celui-ci s’écriant :

« AH ! Te voilà Sarine ! Et qu’est-ce que tu es encore en train de raconter à la principale, je peux savoir ? Pas des conneries, j’espère ! Je te préviens, je ne suis pas revenu pour ce genre de débilités, compris ? J’ai pas que ça à faire ! »

« Il était pourtant si différent dans le monastère. Vous auriez dût voir, principale. Il avait même son petit surnom là-bas. »

« Ne t’avise même pas de le dire ou sinon, je te tues, Sarine. »

« Si mignon et tendre … n’est-ce pas, petit dragonnet de Gliros ? »

« Je … Je … Je … Je t’extermine dès maintenant, SARINE ! » hurla Waram avant de s’apprêter à sauter sur l’armure-pokémon du Diamat. Mais il fût réceptionné dans les airs par les bras de Sanphinoa, celle-ci le ramenant en arrière, collant le dos de l’adolescent contre sa poitrine avant de s’exclamer en rigolant :

« Oui ! J’aime ce surnom ! Je vais le garder ! Dorénavant, je t’appellerai mon petit dragonnet de Gliros ! Ca te colle parfaitement à la peau ! »

« Et voilà merde … La dernière personne que je voulais qu’elle apprenne ce surnom … le connaît maintenant. Je vous hais, Sarine, principale. Je vous hais toutes les deux. Et pas qu’un peu, non pas pour de faux et … »

« Ce n’est pas vraiment de la haine que je ressens dans ton coeur à l’heure actuelle, Waram. Est-ce que cela ne te dérangerait pas de m’expliquer ce que c’est alors ? »

« Quelque chose qui ne vous concerne pas ! Sanphinoa, tu peux me lâcher maintenant ? T’es devenue carrément collante, façon pot de glu depuis mon retour. »

« Tu es parti pendant presque un mois, Waram. Il est alors normal qu’elle s’accroche à toi. Vous n’aviez pas fait la paix avant ton départ, non ? »

« C’est faux, madame la principale. Je suis sûre de me rappeler que Waram est venu. »

« Oh ? Tiens, cela, je ne le savais pas, Waram. Tu veux en dire plus ? »

« MAIS LÂCHEZ-MOI LA GRAPPE UN PEU ! J’étais venu pour parler de tout ce qui s’était passé dans le monastère ! Pas pour servir de cible à des commères de tout âge et toute forme ! C’est pourtant pas compliqué à comprendre non ? »

« … C’est vrai. Sanphinoa, tu peux venir aussi. »

La principale avait dit cela sur un ton neutre, n’incitant pas à une réponse négative. L’adolescente aux cheveux bleus libéra Waram de son étreinte, pénétrant dans le bureau après lui. La principale désigna un autre fauteuil à Waram pour qu’il aille s’asseoir, celui-ci s’exécutant sans réticence. Sarine s’apprêta à quitter le fauteuil pour laisser sa place à Sanphinoa mais celle-ci vint se placer à moitié sur Waram. L’adolescent la regarda :

« Mais je peux savoir ce qui te prend ? T’es drôlement agressive aujourd’hui. »

« C’est la journée où il est hors de question de laisser s’échapper les dragonnets. C’est une journée spéciale qui ne se produit qu’une fois tous les jours. »

« Elle se foutrait pas de ma gueule, là ? » déclara l’adolescent, s’adressant à la femme aux cheveux verts en face de lui. « Bon, qu’est-ce que j’avais à dire ? Ah oui … au sujet de l’Antre de la Terre. Je ne sais pas ce qu’ils ont avec moi mais ils me collent à la peau … et du genre, ils sont très usants et fatigants par rapport à ça. »

« Tu veux bien nous expliquer en détails aussi ton voyage au monastère ? Depuis ton arrivée au Tibet jusqu’à ton départ … un peu forcé, dira t-on. »


Oui, oui, il allait le faire. Grumpf. Sanphinoa prenait un peu trop ses aises. Mais bon, tant qu’elle ne cherchait pas à trop le coller. Il commença à parler, pendant une bonne heure. Jamais la principale ne chercha à l’arrêter. Seule Sarine confirmait d’un hochement de ses têtes ou infirmait d’une petite correction qui était nécessaire.

« J’ai l’impression qu’ils manquent plusieurs parties, pourtant, Waram. »

« Non, je vous aie raconté ce qui était le plus important, dans les moindres détails. Vous savez ce que j’ai en moi même si on n’a aucun détail exactement. »

« On a le plus important. On sait que ta colère n’est pas forcément tienne, justement. »

« Si c’était aussi simple que ça, tous mes problèmes seraient résolus depuis longtemps. »

Il avait fait qu’hausser les épaules, ce qui fit un peu basculé Sanphinoa qui s’écroula à moitié sur lui. Grumpf, il la réceptionna, sans un mot, reprenant la parole :

« Mais maintenant que je suis ici, qu’est-ce que je vais faire exactement ? »

« La même chose que les autres, Waram. Retourner à l’école. Tu as du retard à rattraper. Hum, à ce sujet, j’ordonne à Sanphinoa de te servir d’aide pour tes études. D’après ce que j’ai compris, ce n’est pas la première fois qu’elle le ferait pour toi. »

« Oui, oui, encore une manigance stupide mais d’accord, je veux bien. Je vous jure … »

Ah … Bon, c’était fini alors ? Ils avaient assez discuté de tout et de rien ? L’adolescenrt aux cheveux noirs se massa le front, comme pour soulager sa douleur. C’était usant, vraiment très usant dans le fond … mais il devait faire avec normalement.
Oah … Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre de toute façon ? Il finit par se lever , faisant presque tomber Sanphinoa au sol avant de la rattraper à un bras. Il la déposa doucement sur le sol, regardant la principale avant de dire :

« Si j’ai compris, plus vite, je commence à réviser, plus vite, je serai alors débarrassé de Sanphinoa, n’est-ce pas ? »

« Je n’aurais pas utilisé ces termes, Waram. Mais on va dire que c’est cela. »

« Alors, considérez que c’est bon et que ça sera fait. Comme ça, pas de soucis. Sanphinoa, on va pouvoir y aller et … »

Il s’arrêta dans ses paroles, commençant à tituber dans le bureau. Aussitôt, Sarine se redressa dans son fauteuil, sautant de ce dernier mais ce fût la principale qui réceptionna Waram. Elle passa une main sur son front, murmurant :

« Tu es bouillant, Waram ! Tu n’as pas remarqué cette fièvre ? »

« Depuis quand j’aurais une fièvre ? Depuis quand est-ce que je serais malade ? Ne me considérez pas aussi faible que les autres, compris ? Je ne suis pas comme ça. »

« Pourtant, c’est le cas. Je pensais que dans le train, sur mes genoux, tu t’étais reposé mais il semblerait que ça ne soit pas le cas, Waram. »

« Heiiiiiiiiiiiiin ? Madame la principale, qu’est-ce que vous avez fait ? »

« Lui servir simplement d’oreiller. Il était exténué par le voyage et les événements dans le monastère, je ne voulais donc pas le fatiguer encore plus que cela. »

« Oui mais … enfin bon … pas grave. Je peux m’occuper de Waram ? Et le soigner ? »

« Hum, d’après mes souvenirs, je me rappelles que … oui. Tu es capable de manier l’eau grâce à ton armure-pokémon. Oui, te voilà aussi chargée de sa santé, Sanphinoa. »

« Mais je vais bien, je vous dis ! Vous m’écoutez pas ou … »

Il quittait les bras de la principale pour s’effondrer dans ceux de Sanphinoa. Tête coincée contre la poitrine de l’adolescente, il soupira, soupir étouffé par le tissu. Il en avait assez, tellement assez de tout ça. Qu’on le laisse … juste tranquille.

« Je vais l’emmener dès maintenant, si ça ne vous dérange pas, alors. »

« Bon rétablissement, Waram. Je pense que je vais devoir prévenir les professeurs que tu seras déjà absent malgré ton retour. Ah … ils vont finir par croire que je me moques d’eux. Hahaha … mais néanmoins, fais attention à ta santé, elle reste très importante. »

Grumpf. Si cela était un sujet de moquerie, il n’allait pas apprécier. Mais est-ce qu’il était vraiment malade ? Ou juste son corps qui refusait de lui obéir ? Il se laissa supporter par Sanphinoa avant de partir du bureau de la principale, Sarine toujours à l’intérieur.

« Je ferais mieux d’aller vérifier qu’elle s’occupe bien de lui. Mais est-ce vraiment du hasard s’il est malade uniquement maintenant ? Il ne semblait pas l’être pendant le train ; »

« Changement de climat, changement de fuseau horaire, fatigue, le mental qui lâche, il y a beaucoup de raisons à une maladie, si tu veux tout savoir. »

« D’accord, d’accord, je vous fais confiance à ce sujet, principale. J’y vais tout de suite, je ne préfère ne pas perdre trop de temps maintenant ! »

Comme l’armure-pokemon le désirait. La femme masquée aux cheveux verts fit un petit hochement de tête, Sarine se mettant à galoper hors du bureau pour aller rattraper Sanphinoa et Waram. D’ailleurs, elle n’avait pas encore revue Xalex depuis le temps.

« Je me demande comment elle va depuis tout ce temps. De ce que je crois me rappeler, Waram n’était pas forcément insensible. »

Hahaha ! Mais non, ce n’était pas drôle de se moquer de tout ça. Ah ! Elle avait finit par retrouver Sanphinoa et Waram. L’adolescent était à moitié avachi sur l’épaule de Sanphinoa. Malgré sa petite taille, elle avait encore une sacrée force, ce qui restait très plaisant à observer. Elle l’emmena jusqu’au dortoir, déposant Waram sur son lit, l’ours bleu du Tibet toujours en train de dormir. Vraiment ? Il ne faisait que ça ?

« Alors, Waram, est-ce que je peux … aller prendre de quoi te soigner ? »

« Je vais bien. » marmonna Waram en grognant, Sanphinoa souriant avant de dire :

« Je reviens vite, d’accord ? Ne fait pas trop de bêtises, s’il te plaît. On ne peut pas tout arranger si tu ne fais rien pour cela, compris ? »

« Je ne comprends pas … vous racontez juste n’importe quoi. Laissez-moi tranquille. »

« Je reviens vite, c’est tout ce que tu as à savoir. »

Guillerette, Sanphinoa partit du dortoir alors que Waram observait le plafond, les yeux à moitié clos. Qu’on le laisse tranquille, qu’il meure en paix .Il ne voulait pas d’autrui. Il voulait juste … ah … pourquoi maintenant et pas avant ? Il sentit Sarine qui grimpa sur le lit, se mettant en boule à ses pieds avant de dire :

« Alors, Waram ? Heureux d’être de retour à la maison ? Avec une gentille femme prête à se plier en quatre au moindre de tes désirs ? »

« J’ai pas de maison … et j’ai pas de femme. Laisse-moi tranquille, Sanphi … Sarine. »

« Soit, soit, soit, comme un animal vaillant, je veillerai sur toi en attendant que tu ailles mieux, mon petit dragonnet de Gliros. »

Une longue complainte sortit des lèvres de Waram, comme un cri à l’agonie alors qu’elle émettait un petit rire avec ses deux têtes. Elle savait pertinemment que cela l’embêtait mais qu’importe. Maintenant, il allait retrouver une vie normale dans l’école de Gliros. Mais il n’avait pas encore résolu le problème avec Sanphinoa. Cette longue discussion qu’il voulait avoir avec elle, ils allaient devoir attendre que Waram aille mieux.

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