Chapitre 36 : Une dernière tentative

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 36 : Une dernière tentative

« Vous allez vraiment vous battre comme deux gamins qui n’ont pas réussi à obtenir ce qu’ils désiraient ? C’est d’un ridicule, hahaha … mais ça vous colle bien. »

« La ferme, toi ! Tu es le seul qui n’a rien foutu, je te rappelle ! » hurla l’un des deux hommes d’un âge avancé, dans la trentaine voire quarantaine d’années.

« Oui mais entre vous et moi, je ne tues pas nos membres s’ils n’accomplissent pas une chose aussi simple que cela … tellement simple qu’après tout, nous avons subi deux échecs. »

« Tsss … Ces foutus pouvoirs psychiques sont une vraie plaie aussi ! Comment est-ce que tu veux que l’on lutte contre ça ? Mais qu’importe, ils sont tous morts. »

Il n’y avait que trois personnes. Trois hommes qui, malgré leur couleur de cheveux, semblaient avoir des traits physiques communs entre eux. Des triplés que nul ne pouvaient ignorer dans l’Antre de la Terre. Et pour cause : il s’agissait de leurs chefs.

« Tu en es sûr et certain ? Comment on peut te faire confiance ? Tu as zigouillé tout le monde, si je me trompes pas hein ? »

« Les faibles ne méritent pas de vivre, c’est aussi simple que ça. Je ne vois pas pourquoi je me prendrais la tête avec de telles conneries de toute façon. »

« Car sans ça, on ne sait pas si y a eut des survivants ou non chez eux. »

« Ah … Vraiment … Qu’est-ce que l’on va faire de vous deux hein ? Je me poses sincèrement la question en vous regardant. J’ai l’impression que c’est foutu ou presque. »

« Ca l’est pas ! Je vais y retourner et comme ça, je lui règlerais son compte une bonne fois pour toutes ! Ce n’est qu’une école de gamins, rien de plus. »

« Mais leurs professeurs et surtout leur principale vous poseront de gros problèmes. Vous allez foncer bêtement dans le tas, sans même réfléchir ? »

« En y allant à deux, on devrait aisément les battre. Ce n’est pas un souci. Et dire qu’on fait tout ça à cause de simples suppositions … quelle débilité. »

« De simples suppositions ? Il y a de très fortes chances que les rumeurs soient vraies. Dans le monastère, notre espion a bel et bien senti sa présence dans cet adolescent. »

« Donc, on fait quoi ? On attends sagement qu’il se montre dans un autre pays ? »

« C’est la meilleure solution … mais nous avons perdu trop de temps par votre faute. Je vais m’en charger moi-même. Je serais bien plus efficace que vous deux réunis. »

Les trois hommes se regardèrent en chiens de faïence, signe qu’ils étaient à nouveau prêts à en découdre avec les mains si la conversation continuait dans ce sens.

« De toute façon, je vais te laisser faire. Comme tu fais tellement le fier … »

« Et puis, chacun son tour. On sera deux à se foutre de toi si tu te plantes. »

« Humpf ! Continuez de plonger dans vos désillusions, tous les deux. La déception sera encore plus grande quand vous comprendrez à quel point vos paroles sont absurdes. »

« Tu ne ferais pas mieux de te préparer ? Avec ta bande ? Que l’on puisse déjà penser aux futures phrases que l’on te ira. »

« Rien ne presse … Cela ne commencera pas avant une semaine d’après le plan que j’ai en tête. Pourquoi devrais-je aller trop vite ? »

« Tsss, toujours aussi prévoyant, c’en est énervant ça. »

Et oui. Mais cela avait toujours été ainsi. Alors que les deux autres sont souvent du genre à chercher les problèmes et aussi à être leurs causes, lui-même préférait tout simplement prendre son temps pour profiter un maximum.
Hum … et cela avait l’avantage de pouvoir être diablement efficace comme tactique. Car pour beaucoup, l’Antre de la Terre était un groupuscule prêt à tout ravager. Alors, quand on se mettait à employer des tactiques plus basiques et discrètes, la surprise était telle que nul ne pouvait alors riposter. Hum …

« Tu ne veux pas en parler, néanmoins ? Juste qu’on voie … »

« Cela dépend de comment voulez-vous que le monde nous perçoit ? »

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? On a déjà pas une bonne réputation alors bon … c’est pas comme si c’était vraiment dérangeant en fin de compte. »

« Vous parliez de prendre d’assaut l’école de Gliros. Après un tel acte, il ne faudra pas espérer que l’un de nos représentants puisse rendre là-bas. Vous comprenez ce que je veux dire ? »

« Tu vas quand même pas … t’y rendre de cette manière ? Tu vas vraiment attaquer l’école de Gliros ? Comme ça ? Et c’est pas toi qui disait que ça serait de la folie ? »

« Laissez-moi donc faire, de toute façon, vous n’avez plus voix au chapitre. J’ai eut simplement la confirmation que je désirais de votre part. Vous n’aurez aucun problème à cela … tant mieux … oui, tant mieux. »

Tant mieux ? Tant mieux ? Est-ce qu’il se foutait de leurs gueules ? Où est-ce qu’il voyait un tant mieux hein ? NON MAIS OH ! Ils lui parlaient ! Sauf que l’homme s’éloigna de ses deux frères, ne semblant plus avoir rien à dire.

« Qu’est-ce qu’il m’énerve, celui-là … Toujours à être le dernier à rentrer en action. »

« Sauf que ça paye généralement … c’est souvent lui qui réussi là où nous avons échoué. » dit calmement le second triplé. Ah … Dommage, dommage. Mais bon, tant que cela était accompli … c’était le mieux pour l’Antre de la Terre. Bientôt, le monde entier allait entendre parler d’eux ! Devenir l’organisation la plus importante ? C’était un but si proche !

Ailleurs, dans l’école de Gliros, Waram était resté éveillé toute la nuit comme pour vérifier quelque chose. Cela faisait maintenant une bonne demie-heure que tout le monde dormait mais ce n’était pas là le problème. Il patientait … jusqu’à entendre une petite voix :

« Hmm … Vraiment rien à faire. Depuis que je le connais … je peux plus dormir paisiblement. Il va encore m’en vouloir, je suis sûre. »

La voix de Sanphinoa. Elle semblait presque triste alors qu’un mouvement se fit voir vers un lit éloigné. Une petite forme qui s’avançait vers lui, éclairée par la lumière de la lune. Sanphinoa … avec son masque sur le visage. Elle regardait à droite et à gauche, n’ayant pas remarqué que Waram avait les yeux grands ouverts.

« Hum … et puis … bon … zut … il est de dos, c’est dommage. »

Il avait juste bougé un peu auparavant, pour la laisser faire. L’adolescente ouvrit la couverture, s’engouffrant à l’intérieur avant de venir se coller contre le dos de Waram. Il sentit son corps contre le sien tandis qu’elle chuchotait :

« Oui, c’est tellement plus facile … j’ai l’impression qu’il me protège. »

Lui ? La protéger ? Auparavant, il aurait plus que signalé que ça ne serait jamais le cas. Aujourd’hui, ce n’était plus pareil. Il finit par se retourner, Sanphinoa étouffant son cri alors que les yeux rouges de Waram observaient son visage masqué.

« Wa … Waram … mais tu ne dors pas ? Je pensais que … »

« Tu pensais très mal, Sanphinoa. » coupa t-il tout simplement alors qu’elle s’apprêtait à quitter le lit, bredouillant quelques mots. Mais il vint la retenir tout doucement. « Et si tu m’expliquais plutôt ce qui te tracasse au point de t’empêcher de dormir ? »

« Pas grand … pas grand-chose, Waram. C’est juste que … enfin bon … »

« Allez, tu peux parler, je ne vais pas te manger, non plus. C’est encore … ces cauchemars ? Un peu comme moi ? C’est vrai que … depuis que tu es là, je suis plus soulagé. »

« C’est vrai, Waram ? Je te fais ça comme effet ? » demanda Sanphinoa faiblement, pour éviter de réveiller les autres. Il hocha la tête positivement, reprenant :

« C’est vrai. J’ai énormément de mal à dormir d’habitude. Sarine peut te le confirmer. Mais je ne sais pas pourquoi, avec toi, c’est beaucoup plus simple. Je n’ai aucune explication raisonnable et logique à une telle réaction. »

« Peut-être que … se savoir l’un proche de l’autre, ça nous calme et nous apaise ? Même si on ne s’en rendait jamais compte auparavant ? »

« Peut-être que c’est ça, ça serait une bonne chose. Bon … tu veux rester ou non ? Maintenant, tu n’as plus besoin de te cacher tous les soirs hein ? »

« Je ne me cachais pas … mais si les autres savent que … c’est intentionnel … »

« On s’en fiche. Je crois que j’ai déjà eut mon quota de remarque la première fois. Alors dès demain, quand ça sera l’heure de se coucher, tu viendras, d’accord ? Sarine et Karry n’auront qu’à dormir sur le lit libre, ensemble, toutes les deux. »

« Je ne suis pas sûre que Karry apprécie cela. Sarine non plus … mais d’accord. Si tu me le proposes, je n’ai aucune raison de refuser. »

Il ouvrit légèrement les bras, Sanphinoa s’y engouffrant pleinement maintenant. Elle était radieuse et heureuse. Mais surtout, il sentit un petit mouvement de sa main à hauteur de visage de l’adolescente. Quelques secondes après, il remarqua qu’elle déposait un objet.

« Sanphinoa, qu’est-ce que … ce n’est pas … »

« Et si, Waram, c’est mon masque. Je ne veux pas encore que tu me vois … alors s’il te plaît, ne me regardes pas. C’est juste que … c’est tellement plus … chaleureux de te sentir de la sorte contre mon corps, ne m’en empêche pas. »

« Euh, je ne veux pas t’en empêcher mais si je vois ton visage, tu vas devoir me tuer et j’avoue que l’idée continue de me déplaire, hein ? »

« C’est vrai. C’est la règle … mais si cela peut te rassurer, il y a une autre condition que de tuer l’homme qui a vu mon visage. Mais je ne veux pas encore … te la dire. »

« Comme … tu veux, Sanphinoa. Dormons alors. » murmura l’adolescent-chevalier.

Pourtant, il avait l’irrésistible envie de voir son visage. C’est bête mais quand on lui disait de ne pas faire, il voulait le faire. Mais il devait se retenir, par respect pour l’adolescente aux cheveux bleus. Hum … Même ses derniers sentaient bon. Elle se les lavait fréquemment … et cette peau, il n’y avait plus autant de croûtes qu’avant.

« Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce qui nous arrive ? »

Il pensait avoir une réponse de Sanphinoa mais elle s’était déjà endormie dans ses bras. Changé, il avait trop changé à cause des morts du monastère. Peut-être parce que pour la première fois, il avait perdu des personnes … qu’il appréciait ? Qu’il ne voulait pas que ça recommence ? Qu’il ne voulait pas que cela arrive à Sanphinoa ? Même pour Raon et Xalex, il ne voulait pas de ça. Ni cette principale … ni même d’autres élèves.


Stupide, c’était tout simplement stupide … mais voilà qu’il caressait les cheveux de Sanphinoa. Est-ce qu’il avait peur ? Peur de ce qui pouvait se produire ? L’Antre de la Terre voulait sa capture. Et pour ça, il n’hésiterait pas à tuer un maximum de personnes autour de soi. Ils avaient montré … qu’ils n’avaient aucune loi.

« Et si je décidais de fuir ? Comme ça, je suis sûr … qu’ils ne seront pas en danger. »

Sanphinoa était une adolescente si fragile. Il ne pouvait pas se permettre ça. Pour la première fois, depuis son retour à l’école, il voulait agir pour les autres. Pour la première fois, il voulait défendre une personne proche. Quitte à ce qu’il soit ridicule … et risible. Est-ce que Sarine comprendrait ? S’il décidait de fuir définitivement ?

Le lendemain matin, il fût réveillé subitement par quelque chose de mouillé qui venait se coller à sa joue gauche. Sur le coup, il n’avait pas encore compris mais en ouvrant les yeux, il remarqua que Sanphinoa mettait correctement son masque sur le visage.

« Hein que quoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu peux me le dire ? »

« Oh, rien de spécial, Waram. Rien du tout, je peux te le promettre. »

Qu’elle le lui promette n’allait pas vraiment changer le tout hein ? Mais bon … il passa une main sur sa joue. Est-ce qu’elle aurait … fait ça ? Elle l’aurait embrassé sur la joue ? Il aurait envie de crier mais non, les autres dormaient encore.

« Merci pour cette nuit, Waram. Et pour les prochaines. Je vais déjà me préparer pour ce matin. Nous avons cours dans une heure et demie. »

« Fais donc mais je te préviens, ne prends pas toute l’eau chaude, compris ? J’en ait besoin, moi aussi. Et frottes bien partout sauf si tu vois que ça coince. »

Il parlait bel et bien de ses croûtes. S’il avait réussi à faire des efforts, normalement, elle aussi devait en être capable. Mais il savait … qu’elle l’écouterait. Elle partie en direction de la salle de bain, murmurant faiblement :

« Par contre, Waram. Interdiction de regarder … cette fois, c’est compris ? Sinon, j’utiliserais mes pouvoirs de femme-chevalier si c’est nécessaire. »

« He … Hey ! Je suis pas comme ça, moi. Enfin, pas trop quoi … et je passe pour quoi ? »

« Je ne sais pas trop, à toi de trouver, non ? » dit-elle dans un grand sourire des plus innocents, ayant soulevé son masque juste au niveau de ses lèvres pour qu’il puisse le voir.
Tsss ! Qu’est-ce qu’elle maligne quand elle s’y mettait hein ? Difficile de lui en vouloir. Bon, ce n’était pas bien grave … il allait sûrement trouver une autre occupation en patientant. Et puis, il ne comptait pas du tout aller voir Sanphinoa pendant qu’elle était sous la douche. Hum ? Tiens, il allait embêter Sarine pour la réveiller.

« Sarine, Sarine, y a le feu. Il faut que tu bouges tout de suite, sinon on crame ! »

« Hein ? Que quoi ? Non ! Le feu ! Waram, vite ! Il faut fuir ! Vite ! »

Elle s’était redressée presqu’aussitôt, ses têtes regardant à gauche et à droite pour voir d’où provenait le feu. Feu parfaitement inexistant comme elle put le remarquer après quelques secondes. Elle grogna quelques secondes avant de dire :

« Au cas où, j’ai put entendre tout ce que toi et Sanphinoa avaient dit. Je ne pensais pas ça de toi, Waram. Comme quoi, on juge très mal les gens. »

« Hey … Hey ! C’était un accident ! Ne commence pas à t’imaginer des choses fausses ! »

« Oh ? Et pourtant, c’est bel et bien elle qui a dit cela .. et tu ne la contredisais pas. »

Grumpf. Ca servait à rien de discuter. Il voulait embêter Sarine, il avait réussi. Il allait faire de même avec Karry, commençant à la secouer tout en criant :

« Attention Karry ! Tu es en train de te noyer ! Fais gaffe ! »

« Je sais pas nager, moi ! Aidez-moi au lieu de crier ! J’ai besoin d’aide et … »

Le silence plana pendant quelques secondes, Karry ouvrant ses yeux de Barpau pour regarder Waram qui restait en face d’elle, avec un visage impassible. Il murmura :

« Oui, tu as sérieusement besoin d’aide, je confirme ça. C’est violent … »

« Je suis une armure-pokémon qui vit dans la mer … à la base. Tu t’es foutu de moi, c’est bien ça, Waram ? Avant que je ne te foutes ma queue dans ta face. »

« Moi ? Je ne suis pas comme ça, tu dois faire erreur sur la personne. »

Innocence et pureté incarnée. Il regarda Karry avec le plus grand sérieux du monde. Pourquoi aurait-il fait une telle chose ? Elle prit sa respiration avant de sauter sur place et de lui décocher un coup de nageoire dans la face. Pas trop fort, néanmoins car :

« C’est assez amusant. Tu l’as fait à qui d’autre, Waram ? Sarine, j’imagine ? »

« Raor, Xalex, Istiti et Nadyra dorment encore. Je n’ai aucune idée pour eux. »

« Mouais, mouais, mouais … tu veux pas en avoir plutôt, je préfère que tu dises la vérité, quoi. Enfin bon, pas grave, on trouvera bien une solution, tout ça. »

Moui. Mais ça ne serait pas aussi marrant qu’avec Sanphinoa. Il n’avait pas envie d’aller la voir sous la douche, pas du tout … loin de là … enfin bon. Il poussa un petit soupir, se préparant lui aussi de son côté après qu’elle soit sortie de la salle de bain. Cette fois-ci, elle s’était déjà habillée à l’intérieur. Chose surprenante, elle ne mettait pas autant de temps que ça en fin de compte. Il pensait que les filles avaient une durée interminable par rapport à cela. Comme quoi, il pouvait se tromper lourdement à ce sujet.
Pfiou … S’il ne se trompait pas, bientôt allait avoir un nouveau tournoi non ? Pour encore juger la force de chaque chevalier. Il espérait ne pas tomber sur Sanphinoa cette fois, sauf si c’était les demi-finales voire même les finales. Enfin, cela reviendrait à dire que l’un ou l’autre auraient réussi à battre Qalanos, chose qui restait très compliquée.

« Waram ? C’est bon pour moi, tu peux y aller. »

« J’espère qu’il reste de l’eau chaude, Sanphinoa. Sinon, tu m’entendras parler … et ça risque de ne pas être joyeux ce que j’aurais à dire hein ? »

« Oui oui. Roh. Tu peux y aller, Waram. Dépêches-toi au lieu. Ils ne sont toujours pas réveillés ? A part nos armures-pokémon. » demanda Sanphinoa.

« Si tu veux t’amuser à ça, fais-le. Nous nous sommes réveillés un peu trop en avance. »

Discussion habituelle. Mots habituels. Oui, cela faisait maintenant une dizaine de jours qu’il était revenu à l’école mais il se sentait à nouveau … comme auparavant. Il se sentait bien dans cet endroit. Il se sentait mieux. Par contre, il était hors de question de le signaler à la principale. Elle pouvait toujours rêver qu’il avoue une telle chose.

Laisser un commentaire