Chapitre 5 : La vie sans elle

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 5 : La vie sans elle

« Hum … Elle dort déjà … Ah … »

Il avait du mal à dormir ces derniers jours. La raison n’était pas difficile à connaître Comment est-ce qu’il pouvait dormir depuis trois mois ? Même si Elise devait s’en douter et qu’il n’en parlait pas de vive voix … il continuait de penser à Elen. Pas uniquement en la jeune femme … mais ce dernier geste. Celui-ci qui avait retiré la vie d’Elen. Il ne savait pas si elle était réellement morte ou non. I n’en avait aucune idée.

« Manelena aussi .. Elle … me hait. »

Manelena. Il se rappelait aussi du goût de ses lèvres. La femme aux cheveux argentés, il avait mis tellement d’années à être très proche d’elle et voilà qu’il … avait tout brisé en quelques instants. Le genre de choses qui n’allait pouvoit être réparé.

« Et pire encore avec Elise. Je l’ai retirée … des mains de Royan. »

Car oui, il ne fallait pas se faire d’illusions. Cela crevait les yeux qu’elle et Royan s’aimaient bien qu’ils n’étaient pas aussi expressifs qu’Elen et lui. Mais voilà, ça ne changeait … rien en la chose, rien du tout. Ce n’était pas … bon du tout. Il n’y avait aucun retour en arrière. Si malheureusement … non … ça ne servait à rien.

« Tu as fait ce qu’il fallait faire, je suis fier de toi, mon fils. »

Il avait menti à Elise. La voix était toujours là. Moins manipulatrice qu’auparavant mais toujours aussi présente. Elle était toujours là … pour lui souffler ses belles paroles. Comme si tout cela ne servait à rien du tout … comme si tout ce qu’il avait perdu … était futile.

« Laissez-moi tranquille. Maintenant que vous êtes libre, vous pouvez clairement … »

« Libre ? Je ne suis pas libre. Les Démons le sont … mais moi, je ne le suis pas. Je suis encore endormi, te parler est l’unique chose que je puisse faire … et cela malgré la distance qui nous sépare. Nous sommes si proches, tous les deux. »

« Ne me comparez pas à vous. Je ne sais pas qui vous êtes et ce que vous êtes, est-ce bien clair ? Je vais essayer de dormir alors, laissez-moi tranquille. »

Pourtant si cette voix lui parlait, c’est qu’il cherchait indirectement à communiquer avec elle. Pour quelle raison ? Il n’en avait aucune idée. Pour autant, il chercha à se mouvoir dans la tente, deux mains se plaçant dans son dos alors qu’Elise dormait paisiblement. Hum ? Qu’est-ce qu’elle faisait ? Ah oui, c’était devenu une habitude. Elle avait besoin de sentir quelqu’un contre elle pour finir ses nuits … et inversement.
Vu comment il avait bougé à cause de son incapacité à bien dormir correctement, autant dire qu’il avait sûrement dérangé la jeune femme. Il espérait juste qu’elle ne s’était pas réveillée par sa faute sinon, il risquait de s’en vouloir.

« Hum … Tery, tu peux arrêter de bouger un petit peu, s’il te plaît ? Qu’est-ce que tu fais … Déjà l’heure de se réveiller ? Aaaaaaaaaah … »

« Non non, Elise. Ne t’en fait pas, ce n’est pas du tout le cas. Tu peux te reposer encore. Attends un peu, ce n’est pas mieux ? »

Voilà qu’il venait prendre la tête d’Elise pour la poser contre son torse. En entendant le soupir de la jeune femme, il comprit que c’était exactement ce qu’elle attendait depuis le début. Elise était la dernière personne qu’il pouvait protéger maintenant. Il devait se promettre de ne pas gâcher cela.

« Je te promets que nous nous en sortirons et … »

« Dors maintenant, Tery. Ca sert à rien de parler … s’il faut dormir. » coupa t-elle sèchement, visiblement encore dans le pays des rêves. Il devait fermer les yeux, n’est-ce pas ? Tout sera alors beaucoup plus simple, il en était certain.

Pourtant, les heures s’écoulèrenet et il n’avait pas réussi à trouver le sommeil. C’était étrange, ça ne lui arrivait pas. Est-ce qu’aujourd’hui, ses pensées s’étaient bousculées dans tous les sens pour qu’il en arrive à ce résultat ? Il en avait aucune idée mais … il n’était pas convaincu que ça allait lui plaire.

Ah … Bon … Sommeil, encore un peu sommeil … mais rien n’arrivait. Ses pensées s’étaient maintenant définitivement perdues vers Elen et Manelena. Manelena le haïssait. Elle lui en voulait pour ça et c’était compréhensible. Elle lui avait dit de faire marche arrière, de ne pas continuer sur cette voie. Elle lui avait dit que … s’il ne s’arrêtait pas, il n’y aura pas de nouvelle fois. Il était horrible … que ça soit envers Elen ou Manelena.

« Tery, tu ne dors pas, n’est-ce pas ? »

Voilà qu’Elise lui parlait alors qu’il rouvrait ses yeux. Le visage de la jeune femme s’était un peu relevé. Il était quelle heure ? Il était juste exténué et fatigué. Il n’avait pas envie de réfléchir ou de se compliquer la vie. Pourtant, elle se redressa un peu dans la tente.

« J’ai bien dormi … mais je peux rester quelques heures de plus encore, Tery. Viens. »

Venir ? Il comprenait ce qu’elle voulait dire par ce geste mais … il n’était pas certain que ça soit le bon moment pour ça. Pour autant, elle ne lui laissa pas le choix, lui collant sa tête contre son sein gauche. Un soupir quitta les lèvres du jeune homme. Il avait autant besoin d’une présence féminine qu’elle d’une présence masculine.

Et finalement, il sombra dans le sommeil réparateur et nécessaire. Quelques heures après, il avait finit par rouvrir les yeux, surtout à cause du fait qu’il sentait une main dans ses cheveux. Une main assez douce et tendre, presque maternelle.

« Oh ? Tu as enfin décidé de te réveiller, Tery ? Nous sommes sûrement en pleine après-midi, je dirais … Héhéhé. »

« Elise ? J’ai … dormi combien de temps ? » demanda le jeune homme, cherchant à se libérer de l’étreinte sans pour autant y arriver.

« Hum ? Sincèrement ? Encore plusieurs heures après moi mais je ne suis pas sûre. »

« D’accord. Je vais finir par me lever, désolé. Je ne voulais pas t’embêter plus que ça. »

« Qu’est-ce que tu racontes donc, Tery ? Tu sais parafitement que ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? Si vraiment tu m’ennuyais … »

Elle ne termina pas sa phrase car la discussion allait revenir sur un point litigeux entre eux : le fait de se répéter pour pas grand-chose en fin de compte. Elle l’aida à se redresser, signalant qu’elle allait s’occuper de préparer de quoi manger en attendant qu’il soit à nouveau capable de correctement raisonner et se mouvoir.

« Je n’ai pas le sommeil trop profond non plus, Elise. Il ne faudrait pas exagérer non plus. »

« Tu me permets d’en douter ? Car visiblement, que je te serve d’oreiller ne te dérangeait pas le moins du monde, n’est-ce pas ? »

« Et après, tu ne veux pas que j’évoque cette partie de ton anatomie, Elise. Est-ce que tu n’es pas en train de te moquer de moi par hasard ? »

Peut-être que oui ? Peut-être que non ? Pour toute réponse, elle haussa les épaules avec un grand sourire radieux. Elise était dorénavant l’unique personne … et l’unique femme qui importait à ses yeux. Pour autant, il n’aura jamais les mêmes sentiments qu’il éprouvait pour Elen ou Manelena. Ah … Oui, Elise était plus le genre de petite sœur qu’il aurait aimé avoir, même si ce n’était pas de sang.

« Pourquoi tu me regardes comme ça ? On dirait presque que tu as l’air … heureux. »

« Et ça m’est interdit si je dois bien comprendre ça, Elise ? »

« Pas le moins du monde. Je t’autorise à me regarder et d’ailleurs à ne pas regarder d’autres filles. Tu sais pourquoi je dis cela. »

Non pas par jalousie mais pour lui faire comprendre … qu’elle espérait retourner à la surface. Cet espoir, si maigre, si ridicule et si chétif … et pourtant nécessaire. RAAAAAAH ! Il se morfondait ! Il devait répliquer ! Il avait même les paroles pour ça.

« Tu comprends que l’inverse se fait aussi, hein ? Je ne vais pas te laisser déplacer tes yeux sur un autre beau mâle, n’est-ce pas ? »

« Oui, Tery. Tu es l’unique homme à mon coeur dorénavant ! Nul autre ne prendra ta place ! »

Pfff. En parlant de la sorte, c’était à double sens et elle le savait parfaitement. C’était d’ailleurs fait exprès … et c’était pour ça qu’elle jouait sur ses paroles. Tsss ! Vilaine fille ! Voilà pourquoi il lui adressait un grand sourire à son tour.

« Si tu as compris cela alors tout va très bien se passer entre toi et moi. »

« Ouhlala, fais attention, Tery. Si tu parles ainsi, on pourrait presque croire que tu veux me menacer. Est-ce que tu menacerais la plus gentille fille au monde ? »

« Dans ce monde ? Je n’ai aucun doute sur le fait que tu sois la plus gentille, oui. Mais ça ne changera pas que je me montrerais intraitable, mademoiselle Elise. »

« Oh, soit, messire Tery. Mais que lui plairait-il de manger ce matin ? S’il n’a pas le palais bien trop difficile, bien entendu ? »

Tsss ! Qu’elle continue à faire l’intéressante. Ah … Bon … Il allait voir dans leurs sacs. Vivement qu’ils trouvent ces sacs du vide mais ça, il valait mieux plutôt éviter de trop se faire d’illusions à ce sujet. C’était tout simplement impossible à concevoir. Concevoir ? Exactement. Pourquoi pas quelque fruits ?

Oui, contrairement à ce que l’on pouvait croire, il y avait bien une végétation souterraine, qui pouvait se développer grâce aux lueurs causées par les cristaux lumineux qui ornaient les parois de ce monde sous terre mais aussi de quelques champignons.

« Tiens, Elise, j’imagine que ça sera parfait comme repas pour avoir au moins quelque chose dans l’estomac. De ton côté, tu devrais manger deux fois plus surtout si tu es réveillée depuis bien plus longtemps que moi, compris ? »

« Je ne vais pas refuser une telle demande, je serais un peu folle, n’est-ce pas ? »

Un peu folle ? Hum, il n’osait pas lui répondre qu’elle l’était totalement. C’était une insulte un peu méchante et gratuite … mais surtout inutile. Même si cela serait sorti sur le ton de la blague, ça ne se disait pas réellement. Il n’était pas un salopard non plus.

« Tu es un peu folle, oui. Mais ce grain de folie qui te rend si particulière. »

« Comment est-ce que Tery ose me dire cela … roh. Hum … Sinon, Tery, tu as aussi remarqué, n’est-ce pas ? Ils ne cachent toujours pas leurs présences. »

« C’est vraiment la capacité qu’on a le plus développé depuis que nous sommes ici. »

Sourire, toujours sourire, encore sourire … alors qu’ils se font pourchasser par des monstres mais aussi d’autres démons. Et là ? Et bien, vu qu’ils ont dormi dans un coin tranquille avec une tente et tout l’attirail à l’intérieur, ils ne sont pas seuls. Les personnes qui tentaient de les prendre par surprise ne sont sûrement pas au courant de ce que Tery et Elise venaient de se dire entre eux. Le jeune homme ferma les yeux, restant debout avant de chuchoter :

« Bon, on va ranger notre équipement et on fera quelques déplacements. Il ne faut pas qu’ils sachent que nous sommes au courant de leurs présences, d’accord ? »

« Tu ne va pas m’apprendre cette consigne, Tery. Mais on essaie de se défendre ? De s’enfuir ? Qu’est-ce que tu veux que l’on fasse ? Tu viens à peine de te réveiller … »

« J’imagine que je ne serais pas en condition optimale pour un combat mais … ce n’est pas bien grave, Elise. Cela me permettra peut-être de mieux me réveiller ? »

« Ne tarde pas trop non plus, Tery. Je te rappelles qu’ils sont comme nous, hein ? »

« Ne t’en fait pas, le message est très bien passé de mon côté, Elise. Attention à toi. »

Et maintenant ? Il était temps de répondre à cette tentative de piège. Et pour cela, autant faire comme s’ils n’étaient au courant de rien. Rangeant la tente, les ustensiles et tout le reste, le duo commencèrent alors à se préparer à se mettre en route. Voilà que pendant cinq bonnes minutes, rien ne se passa, rien ne fût tenté.

« Hum … Ils attendent le bon moment mais s’ils perdurent, ils risquent de … »

« Peut-être qu’ils savent que nous savons et ils attendent que nous abaissions notre garde. On pourrait peut-être tenter de faire un coup de bluff, qu’est-ce que tu en dis ? »

« Que je ne suis pas certain mais bon … essayons, Elise. Dans cette situation, on risque sinon

de la faire perdurer très longtemps. »

« Je ne peux pas prétendre le contraire malheureusement … »

Elle a un petit sourire aux lèvres. Bien entendu, ils n’étaient pas heureux de devoir tuer des membres de leur race mais vu qu’ils ne cherchaient que le conflit, ils ne leur laissaient pas vraiment le choix dans ces situations.

« Tu es prête, Elise ? Ils vont sûrement être surpris que je les fasses tomber de leur cachette avec mes tremblements de terre. Tu n’auras qu’à les choper en plein vol … et essaies de les tuer sur le coup, ça sera mieux pour nous. »

« Je n’ai pas tellement le choix et je préfère ne rien te confirmer. Vas-y. »

Il posa ses deux mains sur le sol, ses lignes d »Alzar apparaissant sur celles-ci. Ses cornes comme ses yeux rouges étant maintenant en permanence présents, il ne se préoccupait pas vraiment de tout ceci. Voilà que des fissures commencèrent à se dessiner là où il avait posé les mains, partant en direction d’un petit mont où plusieurs rochers cachaient la vue.

« C’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce qui se passe ? AAAAAAAAH ! »

« Je n’aime vraiment pas être suivie par quelques rôdeurs … »

La voix d’Elise était maintenant froide et distante, Tery la laissant se charger des deux hommes cornus qui tombaient de leur cachette. Sa chevelure s’enflamma en même temps que ses pieds et ses mains avant qu’elle ne fasse un bond de plusieurs mètres de hauteur. Elle passa à côté des deux hommes, atterrissant sur l’un des rochers où ils s’étaient cachés derrière eux, finissant accroupie. Derrière elle, deux corps furent parcouru par les flammes, tombant au sol, morts sur le coup.

« Bon alors, sincèrement, vous avez pas mieux à faire que de vous en prendre à nous ? Je suis de méchant humeur car Tery ne va pas vraiment très bien. Quelle est la solution que vous préconisez, vous pouvez me le dire ? »

« Combien ils sont, Elise ? Tu as besoin d’aide ? » demanda Tery alors qu’il avait arrêté les tremblements de terre, envoyant quelques pieux de pierre dans les deux cadavres calcinés. Une simple mesure de précaution, on ne pouvait jamais être certain.

« Pas besoin, j’imagine q’ils ont compris la leçon, n’est-ce pas ? »

Ses yeux rubis se posèrent sur trois autres hommes qui étaient tombés sur les fesses à cause des tremblements de terre causés par Tery. Ils la regardèrent avec un peu d’inquiétude mais surtout de la rage, tenant diverses armes alors qu’elle reprenait :

« Déjà, la différence entre vous et nous, c’est que nous préférons utiliser notre corps pour nous défendre. Nous n’avons pas besoin d’outils pour vous éliminer. Ensuite, vous venez à plusieurs contre un mais individuellement, vous êtes très faibles. Qu’est-ce que vous voulez ? Tenter de nous dévorer pour pouvoir goûter à notre chair ? Vous êtes pathétiques, si vous n’étiez pas encore au courant, je tiens à vous le rappeler, tsss. »

« On aura votre peau … à tous les deux. On a vu ce que vous avez ramené ! On sait qu’en vous dévorant, on pourra aisément … »

« Non mais sincèrement ? Vous pensez que je comptais vous laisser vivre ? En fait, je me demandes pourquoi Tery et moi, nous sommes toujours un peu effrayés en devant vous élimininer C’est vrai … Ce n’est pas comme si vous étiez forts. »

Peut-être qu’ils étaient tout simplement effrayés … par ce qu’ils risquaient de devenir s’ils commençaient à tuer sans aucun remord. S’en vouloir pour chaque mort, pour chaque perte, pour chaque attaque, c’était ça qui les différenciaient de ces créatures …

« Tery ? Est-ce que je peux les tuer ? Ils nous ont menacé et … »

« SALE PESTE ! ON NE VA PAS SE LAISSER … » cria l’un des hommes cornus avant de foncer vers elle, épée courte courbée en main. Pour autant, l’arme ne vint jamais toucher sa cible, Elise ayant posé son regard sur lui, faisant un signe de croix devant elle.

« Pourquoi est-ce que tu n’as pas compris la première fois ? »

Le signe qu’elle avait tracé s’était maintenant dessiné sous la forme d’une imposante croix de flamme à l’échelle humaine, venant consumer directement l’homme qui s’était jeté sur elle. Les flammes léchèrent les deux autres hommes, ces derniers n’osant finalement plus bouger.

« Tu peux me dire ce qui se passes, Elise ? Ou alors, je viens voir ! »

« Restes en bas, Tery. Je leur donnes simplement une leçon de vie, n’est-ce pas ? »

« Co… Comment est-ce qu’une … qu’une … Affamée peut être aussi puissante ? »

« Affamée ? C’est quoi ce terme ? C’est comme ça que vous définissez les personnes qui ne s’amusent pas à dévorer d’autres démons ? Nous avons acquis cette force par nous-mêmes, pas en mangeant les entrailles des autres. »

« Hahaha ! Depuis quand est-ce qu’une Affamée peut faire la morale en reniant complètement ce que nous sommes ? HAHAHA ! »

« Tout simplement car cette « Affamée » a été élevée à la surface, avec des règles propres, là où ils ne sont pas obligés de s’entre-dévorer pour survivre. Adieu. »

Elle avait été irritée, très irritée par les paroles des deux derniers démons. Tant que Tery n’était pas encore à sa portée, elle n’avait aucune raison de les laisser vivre. Voilà qu’elle ouvrit la bouche, un souffle de feu en sortant pour venir fondre sur les deux êtres humanoïdes, ces derniers poussant des cris d’effroi.

« Qu’est-ce que … ELISE ! Qu’est-ce qui t’a pris ?! »

« Ils allaient s’en prendre à moi, Tery. Je ne pouvais pas les laisser vivre alors qu’ils allaient essayer de me tuer. J’ai préféré prendre les devants. »

« Tu es certaine de ça ? Enfin, je ne vais pas te reprocher de tenter de rester en vie non plus. Tu as bien fait … on va dire ça comme ça. »

Il était finalement à sa hauteur alors qu’il jetait un petit regard dépité sur les deux corps encore en train de flamber. Plus aucun cri ne quittait leurs lèvres alors qu’il se rapprochait de la jeune femme aux cheveux auburn. Il la prit par le bras, observant ses blessures pour finalement soupirer de soulagement tout en disant :

« Bon, visiblement, tu n’as rien du tout … tant mieux, ah … »

« Tu te doutes qu’ils n’auraient pas levé la main sur moi, hein ? »

« Tu écoutes ce que tu es en train de dire, n’est-ce pas ? Cela reviendrait à signaler qu’ils ne t’ont rien fait du tout et que tu pouvais aisément les laisser vivre. »

Comme pris en faute, elle baissa les yeux. Pour sûr, ils devaient se défendre et éliminer autrui mais … s’ils pouvaient éviter, ça serait beaucoup mieux, n’est-ce pas ? Elle n’osa pas relever le regard tandis que le jeune homme poussait un soupir :

« Bon comme signalé, ce n’est pas grave non plus. Il faut aussi que l’on sache faire preuve d’absence de morale mais … ne devenons pas comme eux, d’accord ? »

« Il y a une étape entre tuer pour survivre et les dévorer, Tery. Ne t’en fait pas, je ne comptes pas me laisser à ce genre de dépendance. »

« Tu es sûre et certaine ? Si tu as un problème, tu me le dis tout de suite. »

En le voyant lui parler de la sorte, elle ne pouvait que faire un petit sourire tendre. C’était à cause de telles parole qu’elle ne pouvait pas se laisser aller. Qu’elle ne pouvait pas devenir un monstre comme les autres. Elle finit par l’enlacer subitement, sans prévenir, Tery poussant un cri de surprise en bredouillant :

« HE… HEY ! Qu’est-ce qui te prends, Elise ? Elise ? Tu peux me … HEY ! »

« J’en ait juste envie … J’ai le droit, non ? »

C’était pas vraiment une question de droit ou non. Le jeune homme leva les yeux vers le plafond couvert de pierre. Ouais, c’était pas vraiment ça le souci … mais s’il devait oublier Elen, alors, il devait se focaliser sur la seule personne qui lui restait.

Une réflexion sur « Chapitre 5 : La vie sans elle »

  1. Celui-ci qui avait retiré la vie d’Elen. Il ne savait pas si elle était réellement morte ou non. I n’en avait aucune idée.
    Peut être que Elen est vivante 🙂
    Et pauvre Royan il a été entrainé dans tout cela et a perdu sa fiancée Elise 🙁

Laisser un commentaire