Chapitre 41 : Une grande lignée

ShiroiRyu
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Chapitre 41 : Une grande lignée

« Ah … Ils ont le réveil difficile, n’est-ce pas ? »

« D’après ce qu’ils ont dit, pour le gars, c’est plus une grosse fatigue. Pour la fille, c’est juste qu’elle n’a pas envie de se réveiller. Sinon, ils font quoi les renifleurs ? »

« Ils arrivent, ils arrivent. » déclara le premier garde au second alors que Tery et Elise étaient installés sur un lit, les yeux clos. Leurs corps se soulevaient, signe qu’ils étaient en bonne santé et respiraient calmement.

« Quand même … Faire se déplacer nos meilleurs renifleurs, ce sont quoi ces types ? »

« Tu veux savoir ? C’est qu’une rumeur mais en fait … » commença à chuchoter le second garde au premier, celui-ci clignant des yeux, abasourdi parce qu’il venait d’entendre.

« Non … Tu plaisantes hein ? Tu rigoles, quoi. C’est pas possible que ces deux-là … »

« Peut-être pas les deux mais au moins l’un d’entre eux. Après, faut attendre que ça se confirme … Le truc, c’est que c’est difficile et là, ils ont été le voir par principe et par simple mesure de précaution. Tu te doutes qu’il va sûrement pas apprécier qu’on lui demande ça. »

« Ouais … Oser lui demander de se faire renifler, c’est que les renifleurs ont vraiment l’impression qu’ils ont pris le gros lot en ce qui les concerne. » soupira l’un des deux hommes, observant Tery et Elise comme si de rien n’était. Vraiment, ces deux personnes.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, il était encore en train d’observer ce plafond de pierre. Cela devenait une habitude ces derniers temps, n’est-ce pas ? Il était … franchement mécontent de tout ça. Il n’était pas certain que cela lui plaise.

« Ah ! Le voilà en train de se réveiller, tant mieux. Cela se fera plus en douceur alors. »

« Ca ne se fera pas en douceur si on me m’explique pas ce qui est en train de se passer. Je n’ai pas l’air attaché … mais ça ne change pas … que je me rappelle de ce qui s’est passé. »

« Comme l’invocation d’un golem, le refus d’obtempérer et tout le reste ? »

Il n’avait aucune idée de qui adressait la parole mais il allait très vite calmer cette personne. Grommelant, il fit un mouvement sur le côté, voyant Elise qui était assise sur un lit, des personnes devant elle, en train de la renifler.

« Merveilleux ! Vraiment merveilleux ! Ce n’est pas possible et pourtant … »

« Quand il va apprendre cela … quand le peuple va l’apprendre ! Non … Il faut d’abord que l’on voie avec lui … que l’on sache exactement ce qu’il faut faire. »

« Bon, maintenant, on devrait aller voir ce jeune homme. Tous les autres renifleurs ont été unanimes, on ne sait pas ce que sont ses origines. »

« Vous savez que je suis réveillé, n’est-ce pas, hein ? » dit Tery en soupirant.

« Tant mieux, tant mieux. Est-ce que vous allez vous laisser faire comme votre amie ? »

« Je ne vois pas pourquoi je refuserais maintenant … De toute façon, je n’ai pas vraiment le choix alors bon … Faites le plus vite possible et que l’on passe à autre chose. »

Il disait cela avec une certaine nonchalance et fatigue. Dire qu’il était exténué, c’était un peu une exagération mais se faire renifler au réveil … ce n’était pas vraiment le genre de réveils qu’il préférait. Pire encore, il s’imaginait un animal en train de lui faire ça puis lui lécher la joue, yerk. Voilà quoi ! Bon, ce n’était pas bien grave …

« Qu’est-ce que cela a donné pour Elise ? Au final, vous en savez plus sur ses origines ? »

Autant faire la conversation du mieux qu’il le pouvait, non ? En vue de la situation, ça ne serait pas si étrange que ça, n’est-ce pas ? Elise s’était tournée vers lui, visage un peu défait avant de lui répondre :

« Il semblerait que .. je sois vraiment très spéciale, Tery. Je n’en sais pas plus à ce sujet mais … ils vont m’emmener à ma famille, plus tard. Enfin, ma vraie famille. »

« Pourquoi est-ce que tu fais cette tête alors ? C’est sûr que ce n’était pas vraiment ce à quoi on s’attendait en venant ici mais … c’est mieux de connaître ses origines, non ? »

« Sûrement, Tery, sûrement … Enfin, je crois que c’est le mieux possible » dit Elise, n’osant toujours pas le regarder directement. « En même temps, cela veut dire moi … mais pas forcément toi, Tery. Je devrais y aller seule »

« Oh … Je vois, je vois … Vraiment, ils aiment nous compliquer la vie. »

Il lui parlait comme si les autres n’étaient pas présents. Pour autant, il y avait bien cinq personnes qui étaient en train de le renifler. Cinq personnes de tout âge. Tery se laissa faire, voyant les mines perplexes de chacun avant qu’ils ne se mettent à discuter entre eux :

« Alors, votre résultat ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Vous avez une idée ou pas ? »

« Rien du tout … J’arrive pas à savoir ce qu’il est exactement, c’est vraiment perturbant. »

« Moi de même. Cette odeur ne me dit rien. Je ne sais pas d’où elle provient et pourtant, j’en ait reniflé des personnes dans toute ma vie. »

« Qu’est-ce que l’on doit faire ? On ne peut pas le laisser ainsi. Son odeur est très forte, très puissante, elle est même … aussi puissante que la sienne. »

« On a pas le choix. On doit aussi l’emmener, par mesure de précaution. »

« Vous savez, à force de parler d’odeur très forte, je vais finir par croire que je sens vraiment plus que mauvais. Ce n’est quand même pas ça, rassurez-moi ? »

« AH ! De l’humour sur l’hygiène ! Cela faisait bien longtemps ! Cela se voit que vous venez de la surface. Plus personne n’ose se moquer de l’odeur et des renifleurs depuis longtemps. »

Tant mieux alors. Il était là pour se rappeler à leurs bons souvenirs. Il était sûr et certain qu’ils allaient très bien s’apprécier tous ensemble, hein ? Hahaha … Ouais, très bien s’apprécier. Il était plutôt en colère … même s’il voulait éviter de le montrer.

« Bref … Au final, qu’est-ce que vous allez faire de moi ? Que je sache si je vais mourir ou non. Je ne suis pas très au courant des us et coutumes. »

« Vous tuer ? Même si vous n’étiez pas un démon comme ceux de la capitale, rien que le fait que vous accompagniez dame Elise fait de vous un être remarquable. Vous saurez être récompensé comme il se doit mais … voilà, vous n’avez pas à vous inquiéter. »

« Justement, ce n’est pas en disant cela … que je vais sûrement plutôt m’inquiéter ? »

« Ce n’est pas faux … mais bon, on va plutôt se réjouir. Le peuple entier va se réjouir de la présence de dame Elise ! »

Dame Elise. C’était la seconde fois qu’il parlait de la sorte. La première fois, il s’était dit qu’il s’agissait d’une erreur mais maintenant, l’erreur était difficile à ignorer, n’est-ce pas ? Et devant le regard abasourdi d’Elise, il comprenait aussi … qu’elle ne savait pas pourquoi est-ce que cette personne l’appelait ainsi. Super !

« A partir de là, c’est vraiment une aubaine … mais il nous faut quand même vous faire patienter une journée environ. Nous devons prendre des dispositions. »

« Cela ne m’étonne pas vraiment, je dois vous avouer. Mais bon, vous connaissez votre boulot, je vais pas vous empêcher de le faire. »

« On ne fait vraiment plus de démons comme vous par ici … Vous semblez presque insultant mais vous donnez plus l’impression d’indifférence. »

« Disons plutôt que ça fait déjà presque deux semaines voire plus que moi et Elise, nous sommes traînés de tous les côtés. Alors … une journée de plus, ce n’est pas dramatique. »

« Difficile de savoir si c’est une vision pessimiste ou optimiste de votre part. Vous êtes quelqu’un qui me rend assez perplexe, je dois avouer. »

Pour toute réponse, le jeune homme vint juste hausser les épaules, comme si de rien n’était. Bah … Qu’est-ce qu’il voulait qu’il lui dise ? Par contre, il avait bien entendu un grognement a moment où il avait parlé d’Elise. Quoi ? Fallait l’appeler Dame Elise maintenant ? Non merci. Elise était Elise, il n’allait pas faire ça avec elle maintenant.

« Par contre, on va vous trouver un endroit bien plus décent que ces lits de garde pour la nuit. Vous allez sûrement dormir dans la meilleure auberge de la capitale. »

« Non à nos frais, n’est-ce pas ? » dit le jeune homme aux cheveux bruns, un brin suspicieux dans le regard alors que le renifleur lui répondit en rigolant :

« Lorsque l’on va expliquer vos cas au tavernier, il fera cela gratuitement, hahaha ! »

Tant … mieux, non ? Il sentait que ce n’était pas à cause de lui mais bel et bien par rapport à Elise. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle était exactement mais … c’était visiblement énorme. Ah … Mais bon … Est-ce qu’ils allaient les laisser seuls un peu ?

« Dès que vous vous sentirez capables de marcher, suivez nous. Vous avez vos affaires ? »

« Bien entendu … Dont mes livres sur les golems. » dit le jeune homme, faisant hausser un sourcil à deux renifleurs présents.


Il avait bien parlé au pluriel … et il avait bien parlé des golems. Est-ce qu’il était un peu jaloux de l’intérêt que les renifleurs avaient pour Elise ? Hum … Difficile à savoir, difficile à dire mais en même temps … Aucun ne fit de remarque. C’était dommage. Personne n’avait mordu à l’hameçon qu’il avait tendu.

Il entendit le petit rire amusé d’Elise, celle-ci se rapprochant de lui, lui chuchotant que ce n’était pas bien de vouloir être le centre d’intérêt alors que généralement ,tous les deux préféraient plutôt être discrets, n’est-ce pas ? Pourquoi ce revirement à 180 degrés ?

Il n’allait pas lui expliquer. Mais bon, quand même, les golems … C’était bien les seuls êtres de confiance en cet endroit à part Elise. Il fallait dire que c’était ses créations même si depuis Omnosmos, il n’était plus … si rassuré. Il y avait quelque chose d’étrange dans ces golems et il ne pensait pas exactement à la conception de ces derniers. Non, c’était bien différent … sans pour autant réussir à exprimer comment exactement.

« Vous êtes capables de marcher un ou deux kilomètres ? » demanda le renifleur en chef, du moins, celui qui leur parlait depuis le début.

« Malgré ce que les gardes nous ont fait, ça devrait aller pour moi. » dit le jeune homme aux cheveux bruns, passant une main derrière son crâne.

« De mon côté, c’est bon aussi … enfin, je crois ? Tout se chamboule un peu trop vite dans ma tête, j’avoue que je suis légèrement perdue. »

Elle tenta de rire mais on pouvait entendre un peu de nervosité dans sa voix. Elle cherchait elle aussi à se rassurer. La situation était calme et pourtant, difficile d’ignorer qu’elle était lourde. Ces renifleurs, en appelant Elise « Dame », venaient tout simplement de confirmer une chose qu’il avait remarqué depuis le premier reniflement : Elise était sûrement très haute placée dans la société des démons.

… … … En fait, à cette allure, il ne voyait qu’une seule lignée pour Elise. Il n’osait pas le dire à voix haute car il avait le sentoment qu’Elise ne s’en remettrait pas. Et vu comment elle pouvait réagir, parfois tout feu, tout flamme, c’était mieux d’y aller doucement mais sûrement. Ah … Bon … C’est pas tout ça mais en route ?

Comme dans les précédentes villes, le simple fait d’être accompagné par des renifleurs attirait le regard des autres sur eux. Et pourtant, ces démons, ils avaient de sacrés vêtements … mais ils n’étaient pas tous luxueux contrairement à ce qu’il pensait. Certains avaient presque l’air de simples démons, comme ceux issus de la strate la plus proche de la surface.

« C’est peut-être au final que des foutaises depuis le début … humpf. »

« Vous semblez dépité par le fait qu’il y ait des démons de basse stature parmi nous, n’est-ce pas ? Vous avez l’oeil … c’est une bonne chose. »

« Vous allez peut-être m’expliquer pourquoi, c’est ça ? » dit Tery en soupirant, ne s’attendant pas vraiment à une réponse positive de la part de cet homme.

« Ils font partie d’une lignée plus ou moins éloignée de celles parmi les plus nobles démoniaques. Ainsi, on pouvait leur laisser le choix : soit ils vivaient libres mais ne pourront jamais mettre les pieds dans la capitale, soit ils obéissent à nos ordres et peuvent alors habiter en ces lieux. Autant dire que pour la grande majorité, le choix est vite fait. »

« Une vie de servitude … certains sont prêts à tout, même à perdre leur dignité, pfff. »

« Et oui mais vous allez très vite comprendre pourquoi ils n’hésitent pas. »

Un sourire aux lèvres. A voir s’il était mauvais ou non. De toute façon, ce n’était pas à lui de faire la morale en ces lieux. Il ne les connaissait pas et il n’était pas assez bien pour pouvoir juger de la situation. De toute façon, si cela leur plaisait hein ? C’était eux et uniquement eux que ça regardait. Lui-même, qu’est-ce qu’il en avait à faire ?

« Toute situation n’est pas forcément blanche ou noire. Certaine familles se montrent odieuses avec leurs employés tandis que d’autres sont bien plus souples. »

« Je n’avais pas posé la question, vous n’étiez pas obligé d’en parler hein ? »

« Votre regard en disait bien plus que vos lèvres. Je n’ai fait que répondre à cela., rien de plus, rien de moins. Vous n’allez pas me faire la morale à ce sujet, n’est-ce pas ? »

« Pas vraiment … Ce n’est pas mon genre. De toute façon, ce que font ces familles de nobles ne me regardent pas. Je n’ai pas à m’en soucier. »

« Et vous le faites … alors que vous ne savez même pas à quelle famille vous appartenez. Enfin, nous non plus visiblement. »

Petit trait d’humour ou alors, il avait mal compris ? Bah … Peut-être que oui ? Pour l’heure, ce n’était pas ça le plus important. A force de marcher, il venait à peine de remarquer … qu’ils étaient au beau milieu d’un jardin. Hey ! Depuis quand ?! Un regard à gauche et à droite et voilà qu’il était possible de voir des bancs et des champs de fleur.

« On est dans les jardins royaux ou quoi ? »

Déjà, le fait de voir un jardin, c’était un peu choquant mais surtout … Il voyait bien d’autres bâtiments, des maisonnées, des magasins … Ca voulait dire quoi ? Il se fit tirer la manche par Elise, celle-ci lui désignant la demeure majestueuse en face d’eux.

« Mais c’est un palace ou quoi ? » reprit le jeune homme aux cheveux bruns, éberlué par ce qu’il voyait. En levant les yeux en l’air, il n’était pas sûr d’y voir bien clair … mais est-ce qu’il était possible de voir le sommet du toit ? Il fallait plisser les yeux pour que ça soit le cas. Un petit rire, encore une fois. Il devait avoir l’allure d’un paysan sortit de se campagne.

« C’est là où vous allez résider tout simplement. C’est une auberge, la plus belle et la plus grande de la capitale. Surpris ? »

« Euh … Pas qu’un peu. D’ailleurs, à quoi est-ce que cela sert une auberge dans la capitale ? Que je sache, les villes ne s’ouvrent pas aux êtres extérieurs, n’est-ce pas ? »

« Certains démons peuvent vouloir trouver un refuge, se donner rendez-vous dans un lieu secret. Cet endroit n’est pas définitivement fermé à l’extérieur mais les conditions d’accès sont très ardues et difficiles. Autant dire qu’il n’y a aucune chance ou presque de pouvoir y accéder en temps normale, c’est pourquoi il n’y a pas besoin que vous vous interrogiez à ce sujet. »

« Et si je veux quand même savoir, est-ce que vous allez me répondre ? »

« Je pourrais … mais cela n’est pas nécessaire. Pénétrons plutôt à l’intérieur, que vous constatiez un peu la beauté des lieux par vous-mêmes. »

La beauté des lieux. C’était toujours relatif par rapport à la personne et … … … Euh. Tery s’immobilisa, Elise faisant de même de son côté. D’accord, c’était pas du tout ce à quoi il s’attendait en venant ici mais il fallait reconnaître que la décoration lui faisait un sacré effet. Comment pouvait-il expliquer cela ? C’était une impression de luxure indécente, entre les chandeliers accrochés au plafond, les meubles faits en pierre ou en bois mais au ciselage inégalé, c’était … exagéré. Beaucoup trop exagéré.

« J’imagine que cela appartient à la famille la plus riche de la capitale voire du royaume ? »

« Vous imaginez bien … mais en même temps, vu le luxe de cet endroit, vous comprenez aisément que tout le monde ne peut pas se payer une chambre et qu’en même temps, pour décorer ce lieu, la famille qui s’en est chargée a dépensé des milles et des cents. »

« Bien entendu, cela est logique et va de soi … rien d’anormal alors. »

Enfin, si, tout était anormal mais bon. Toujours en tournant son visage à gauche et à droite pour étudier les lieux, Tery suivait les renifleurs jusqu’à ce qu’Elise lui donne un petit coup dans la hanche pour lui signaler d’arrêter.

« Nous sommes devant l’aubergiste … si c’en est un. »

Car oui, en vue du luxe de ses vêtements, la question était légitime et on pouvait se demander s’il n’avait pas été forcé de tuer un noble pour porter une aussi belle parure. Pour autant, Tery tendit l’oreille distraitement, écoutant la conversation entre les renifleurs et l’homme.

« Ce que vous me demandez est quand même … »

« Votre renommée n’en sera que plus grande. Vous pourrez vous vanter lors de la cérémonie, n’est-ce pas une excellente chose ? »

« Bien sûr que si … Hum … C’est simplement que j’ai du mal à y croire en les regardant mais en même temps, ce n’est pas la première fois que vous me demandez un tel service. Mais à chaque fois, j’y ait gagné … plus que j’en ait dépensé. Hum … Je peux en discuter ? »

« Faites vite alors, il se peut que dès demain, tout soit déjà réglé. »

« Hmm … Bon ! D’accord, c’est compris. Mais une seule chambre et pas forcément la meilleure, c’est bien compris ? Nous avons des hôtes prestigieux parmi nous. »

« Oh … Bien plus que vous ne le pensez, bien plus. » dit le renifleur en chef avant de se tourner vers Tery et Elise. « Vous pouvez suivre cette personne. Pour l’heure, nous en avons assez fait de notre côté. Je vais vous laisser tranquille jusqu’à demain ou au grand maximum trois à quatre jours. Bonne chance. »

« Bonne chance pour quelle raison ? Y a t-il besoin de la chance pour dormir ici ? »

« Qui sait ? Peut-être que vous allez découvrir de nouvelles personnalités qui pourraient vous plaire ? Vous vous trouvez dans la capitale du monde souterrain et démoniaque. »

« Si seulement, hein ? Mais on sait que la vie n’est pas aussi simple. Et Elise ne décroche pas un seul mot depuis que nous sommes arrivés, ça en est presque effrayant. »

« Si je n’ai rien à dire, Tery, je ne vais pas parler hein, tu ne crois pas ? »

« Ah ben voilà, suffisait que j’évoque ce point pour qu’elle décide de me corriger, hahaha. »

Une chambre pour deux. Ce n’était pas un problème. Ils avaient l’habitude de dormir ensemble. Par contre, il avait aucune idée de ce qui allait composer la chambre et peut-être qu’il appréhendait ce moment précis.

Même à Omnosmos, il n’avait jamais cherché à dormir dans un endroit trop luxueux, bien plus qu’il ne l’était lui-même. C’est pourquoi une telle auberge était une première fois pour lui. Et encore, une « auberge », c’était un terme péjoratif dans ce cas précis.

« Pour les massages, l’heure du repas, des informations supplémentaires, ces personnes vont à votre disposition. Vous pouvez leur parler et elles vous obéiront. Si vous avez des questions plus précises, vous pouvez toujours venir me voir mais je suis quelqu’un de très occupé. Mais pour l’heure, voici la clé de votre chambre commune. Cela ne vous dérange pas, non ? »

« Non, non, pas le moins du monde. Merci beaucoup d’avance. On va juste dire que moi et Elise, on ne sait pas vraiment où se placer avec tout ça. »

« Je vois, je vois … Enfin, son flair ne s’est jamais trompé auparavant. Pourquoi le ferait-il maintenant, n’est-ce pas ? Je vous souhaite une bonne journée. Vous pouvez faire la visite des lieux quand vous le désirez mais ne perturbez pas les autres clients, compris ? »

« Le message est très clair, ne vous en faites pas. »

Il avait la clé en main, observant celle-ci. Rien que dans le métal utilisé, il avait l’impression qu’elle valait bien quelques pièces à elle seule. Et vue ce qu’elle allait ouvrir … Elle valait encore bien plus. Pour autant, Elise attendait avec au moins autant d’impatience que lui qu’il ouvre la porte et qu’ils puissent visiter la chambre de luxe. Et encore … Le luxe, d’après les dires de l’aubergiste, ce n’était même pas ce qui les attendait mai ça serait bien suffisant.

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