Chapitre 2 : Les règles de l’expédition

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Les règles de l’expédition

« Encore, encore et encore … »

Rien à faire. Même en cherchant des informations sur les différentes familles, il ne voyait pas pourquoi il s’attardait plus longtemps sur elles. Ce n’était pas tout ça mais sincèrement, en quoi est-ce que ça devait l’intéresser ? Elles étaient inutiles ! Plus qu’inutiles même ! Il n’y avait rien à faire d’elles. Et même les candidats choisis ne seront jamais à la hauteur de cette tâche. Bon … Néanmoins, il se répétait à voix haute :

« Alors, les sept différentes familles sont celle de la Vanité, celle de la Cupidité puis aussi celle de l’Avidité. A ces trois-là, il faut rajouter celle de la Rage, de la Débauche mais aussi de la Gloutonnerie et enfin celle de l’Oisiveté. »

Maintenant, où est-ce qu’elles étaient installées ? Son intérêt pour elles était proche du néant ? Il préférait encore passer une heure ou deux à s’entraîner au combat plutôt que de chercher un quelconque intérêt aux autres familles. Mais … s’il ne faisait pas ça, c’était donc impossible pour lui que d’espérer obtenir l’aval de son père.

« Et sans son aval, autant considérer que c’est impossible pour moi d’être choisi. »

Ah, les six autres candidats pour l’expédition qui permettrait de nommer le futur ou la future monarque du royaume des félémons. Une place très convoitée, qui n’était pas forcément liée au sang contrairement à ce que l’on pensait.

« L’expédition sera de se lancer dans le royaume des célestiens pour récupérer le coeur de l’actuel roi des félémons. En ramenant ce dernier, celui ou celle qui aura réussi à traverser toutes les épreuves, combattu les célestiens et vécu de nombreuses aventures pourra alors devenir le nouveau seigneur des félémons. »

C’est une histoire des plus courantes car elle se répète sans cesse. Par contre, ce n’est pas tous les trente ans ou autres, ce n’est pas une date précise. C’est simplement que … Enfin bon … Il sait juste que s’il veut devenir le prochain monarque, il va devoir retrouver le coeur de son père pour le lui ramener et ainsi pouvoir s’asseoir sur le trône.

« Bon, tout ce qu’il faut savoir, c’est que même ainsi, ça sera un voyage de plusieurs mois voire années. J’ai bien fait de prévenir Kosmor si je dois partir. »

Comme ça, au moins, son petit frère est prévenu à son sujet et il peu donc se préparer à devoir se débrouiller tout seul. CA, de ce côté-là, bizarrement, il ne s’en faisait pas le moins du monde. Il était sûr et certain qu’il s’en tirerait sans aucune difficulté. C’était quand même un enfant des plus remarquables et dont il était fier.

« Ce qu’il faut aussi retenir, c’est que les sept candidats ne deviendront plus qu’un à la fin de cette série d’aventures et épreuves qui les attendront. Il y a de fortes chances qu’ils meurent, les uns après les autres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. »

Oui, jamais, au grand jamais, il y avait eut plusieurs survivants dans l’une des expéditions pour récupérer le coeur du précédent monarque. Non, il n’y en avait toujours eut qu’un seul et à partir de là, la question ne se posait jamais si pareille situation arrivait.

Mais si c’était le cas ? Hum … Est-ce qu’il y aurait un combat à mort ? Non, ça ne pouvait pas être aussi simple normalement. De toute façon, les sept candidats allaient très vite s’entretuer, il le savait bien. C’était toujours ainsi. Même si bien entendu, il n’avait jamais assisté à ça, vu que la précédente expédition datait tout simplement de l’époque où son père avait obtenu la couronne après avoir ramené le coeur du précédent monarque donc son grand-père. Oui … C’était toujours ainsi.

« Est-ce que père serait inquiet que je ne survive pas à tout cela ? Mais si je ne participes pas, cela reviendrait à mettre fin à des siècles de contrôle du royaumes félémons ! »

Et c’était pour cela qu’il ne pouvait pas accepter cette idée. Par tous les moyens, qu’importe les sacrifices à accomplir, il devait absolument être choisi ! ZOU ! Dehors, arme à la main, voilà qu’il se dirigeait vers les jardins royaux. Là-bas, il savait qu’il allait être tranquille et surtout qu’il allait pouvoir se concentrer calmement sans que l’on vienne le déranger.

« Bon, on va récapituler quelques mouvements. Peut-être qu’en me vidant l’esprit, j’arriverai alors à trouver ce qui déplaît tant à mon père. »

C’était une bonne méthode pour souffler un peu. Il en était sûr et certain. Se rappeler les bases du combat à l’épée ne serait pas une mauvaise chose. Le jeunne homme aux cheveux blonds fit quelques mouvements plus élégants que vraiment utiles dans un combat, gardant les yeux fermés pendant ces derniers.

« Pourtant, cela ne me pose aucun problème. »

Il ne voyait pas où il avait un défaut, c’était stupide. Ses mouvements étaient propres et soignés, il n’y avait aucune chance qu’il se plante dans les exercices les plus élémentaires. Hum ? Pourquoi est-ce qu’il y avait autant de murmures autour de lui ?

Il finit par rouvrir les yeux, remarquant dans le fond qu’il y avait bien plus de monde que prévu. Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ? Qu’est-ce qu’ils faisaient tous là ? Il cligna de ses yeux rouges, fixant tout simplement les petits comités qu’il voyait dans les couloirs au loin. Se rapprochant d’une servante, il finit par demander :

« Est-ce que l’on a une explication pour tout ça, mademoiselle ? »

« Oh, maître Zéran. Auriez-vous oublié que c’est aujourd’hui que votre père reçoit les différents candidats des six autres familles principales ? »

« Oh ? Oui … J’ai oublié, je dois l’avouer. Je considère que cela n’avait aucune importance à mes yeux mais bon … Je ne compte pas les rencontrer. Ils peuvent continuer leur chemin. Que je saches, les autres serviteurs sont en train de les guider, n’est-ce pas ? »

« C’est exact mais vous êtes certain de ne pas vouloir vous présenter ? »

« Tant que je n’ai pas été nommé directement par mon père, ils n’ont pas besoin de savoir qui je suis. Je ne suis qu’un illustre inconnu à l’heure actuelle. Mais merci pour ces informations. »

« Comme vous le désirez, maître Zéran. Je vais retourner à mes obligations. »

La servante s’inclina respectueusement alors qu’il jetait un bref regard vers les nouveaux arrivants. Humpf … Bien entendu, il n’était pas aveugle. Il voyait parfaitement combien ils étaient : Il y avait trois femmes et trois hommes qui n’étaient sûrement pas plus jeunes ou vieux que lui. Oui, visiblement, c’était toujours ainsi. De jeunes adultes qui étaient parfaits pour accomplir leur future mission commune.
Il s’en doutait mais ces personnes n’étaient pas seules. Accompagnées chacune par quatre soldats et autant de serviteurs, le bruit des pas avait de quoi rendre sourd mais il ne devait pas s’en préoccuper. Pourquoi le ferait-il ? Ces personnes étaient tout simplement de plausibles futurs adversaires et ennemis mortels. Dans ce royaume, on ne pouvait avoir confiance qu’en une seule chose : sa famille. Et encore, ce n’était pas totalement vrai.

« Certains n’hésiteraient pas à tuer père et mère pour accomplir leurs desseins. »

BAH ! Ce n’était pas son cas et il n’envisageait pas le moins du monde une telle pensée. Que certains aient besoin de ça pour obtenir le pouvoir montrait bien là leur faiblesse d’esprit. De son propre côté, il était tout simplement hors de question de dériver du chemin qu’il comptait prendre depuis le début. Ah … Pfiou.

« Bon … Une, deux, trois et quatre. Une, deux, trois et quatre. »

« Grand frère, grand frère ! » s’écria une petite voix avant qu’une petite forme à la chevelure de neige ne vienne le percuter au niveau du ventre. « Tu viens pas voir les autres gens ? Ce sont de futurs amis non ? Si tu décides d’aller leur parler et tout, non ? »

« Ce ne sont pas de futurs amis, Kosmor, loin de là. Je te l’ai pourtant déjà dit, n’est-ce pas ? »

« Mais mais mais … Pourquoi ça, grand frère ? Vous allez aider à récupérer le cour de père, non ? C’est pourtant une chose très importante, n’est-ce pas ? Donc en travaillant tous ensemble, ce n’est pas beaucoup mieux que d’y aller tout seul ? »

« Tu es vraiment trop gentil et candide. Par contre, ça m’étonne que tu saches autant de choses en étant si jeune. Tu n’aurais pas commencé à fouiner un peu dans mes livres ou ceux qui ne sont normalement pas de ton âge, hmm ? »


Petit sourire qui se voulait innocent mais sur le coup, il savait parfaitement qu’il voulait le charmer par cette idée. Il n’allait pas tomber dans ce piège aussi grossier hein ? Oh et puis en fait, si … à pieds joints même. Sa main se plaça sur la chevelure blanche de Kosmor avant qu’il ne reprenne sur un ton doux :

« Peut-être que ce seront des amis pour une journée mais le lendemain, ils risqueront de se retourner contre toi sans même que tu ne puisses te défendre. »

« Hein ? Mais pourquoi est-ce qu’ils feraient ça si ce sont tes amis ? Ce n’est pas logique non ? C’est pas normal ! Moi, je comprends pas pourquoi tu penses comme ça en fait ! »

C’est bien pour ça qu’il le considérait encore trop innocent. Dire que dans certaines familles, à son âge, on lui apprendrait déjà quelques abominations comme le massacre d’autres félémons ou alors la chasse aux Célestiens.

Il avait de la chance d’être de la famille de la Vanité mais cela, Kosmor était encore trop jeune pour saisir ce concept. Il dit dans un léger soupir :

« Je penses ainsi car ce n’est pas possible autrement, Kosmor, voilà tout. »

« Ben que si ! Il faut que tu répètes après moi : Je vais penser autrement. Je vais penser autrement. Je vais penser autrement. »

« C’est plus du lavage de cerveau qu’autre chose, Kosmor, si je commences à répéter sans cesse ce que tu me dis hein ? Tu n’as pas cours ? »

« Hmmm … Hmmm … Ben … En fait … Euh … Je … Comment dire … »

Oh. Sujet fâcheux. Voilà que Zéran fronce les sourcils, se penchant en avant pour avoir le visage de son petit frère en face du sien. Est-ce qu’il avait quelque chose à lui dire ou alors, il devait interroger ses précepteurs ? Car oui, le jeune garçon en avait plusieurs.

« Tu dois m’avouer un truc ou deux, Kosmor ? Attention à ce que tu vas dire hein ? »

« Mais mais mais mais … Promis ! J’ai tout fini et puis, je savais déjà tout ce qui était dit ! Mais le professeur, il m’a dit que je devais rester toute l’heure, ce n’est pas drôle du tout. J’ai juste envie de passer du temps avec toi, grand frère ! »

Encore l’attaque des yeux trop mignons. Il n’était pas assez stupide pour se faire avoir deux fois de suite par la même technique de la part de son petit frère. Sa main se posa sur les yeux de l’enfant avant de lui dire d’une voix calme :

« Je dois m’entraîner encore. Et ensuite, j’ai mes propres leçons. Je suis peut-être un adulte mais ça ne change pas que j’ai beaucoup à apprendre malheureusement. »

« Dis, dis, je peux venir m’entraîner avec toi, grand frère ? Mais juste, tu combattras pas pour de vrai hein, hein ? Pour pas qu’on se fasse mal non plus ! »

Hmm ? Un combat avec son petit frère. Dans l’idée, cela pouvait paraître ridicule mais en réalité, il était vraiment intéressé par tout ça. Le jeune homme aux cheveux blonds fit un petit hochement de tête avant de lui dire de patienter quelques minutes.


Voilà. Quelques secondes après, il était revenu avec deux épées en bois mais aussi des petits boucliers circulaires. Ils pouvaient paraître très ridicules tous les deux mais cet équipement était parfait pour l’entraînement et il ne fallait pas l’oublier. Le plus important était la sécurité avant tout le reste et ça, c’était primordial.

« Alors, comment est-ce que l’on fait, Kosmor ? Jusqu’à ce que l’un de nous deux abandonne, c’est bien ça ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

« OUIIIIIIIIIIIII ! JE VIENS TOUT DE SUITE ! »

Il ne lui avait même pas laissé le temps de terminer sa phrase que déjà l’enfant courait à toute allure vers lui. On pouvait croire qu’il n’y avait aucune technique mais il n’était pas stupide.

« La prochaine fois, tu pourras essayer de prévenir avant de jeter sur moi ? » dit Zéran avec un petit sourire. Son petit frère n’était pas n’importe qui ! Il n’avait peut-être qu’une dizaine d’années mais … il avait parfaitement conscience qu’il devait s’en méfier.

« Dans un vrai combat, les gens ne préviennent pas quand ils attaquent, grand frère ! Si tu te fais avoir comme ça, je vais gagner, hahaha ! »

Mouais ! Il s’en doutait un peu mais son petit frère aimait bien le titiller hein ? Bon, il était temps de montrer ce dont il était réellement capable ! Voilà qu’il paraît les coups de son petit frère, visant un peu ses épaules sans trop forcer dans chaque frappe. Le but n’était pas de le faire pleurer mais … il ne faisait pas confiance en Kosmor.


Et à raison, bien entendu ! S’il affrontait son petit frère, c’est bien parce qu’il savait que le combat allait être bien plus ardu que prévu. Malgré son jeune âge, son petit frère était un vrai prodige et ça, il ne pouvait que le reconnaître de nombreuses fois. D’ailleurs, ce combat le prouvait aussi bien que les précédents.

« Tu ne me laisseras même pas souffler un peu, hein, Kosmor ? »

« Moins de blablas, plus de combat, grand frère ! Si tu parles trop, tu vas t’essouffler et donc, tu tiendras pas assez longtemps ! Il faut que tu fasses attention ! »

Voilà qu’il recevait des conseils de la part de son petit frère. A quel point est-ce que tout ça était ridicule hein ? Mais voilà, c’était son petit frère et ce n’était pas pour n’importe quelle raison, hahaha. Cela lui mettait un peu de baume au coeur. Il finit par lui dire :

« Et toi aussi, tu parles beaucoup vu que tu me réponds, non ? Tu es facile à lire. »

« Facile ? Oh, tu veux dire que tu sais par où je vais frapper ? Bon ben alors, même si c’est comme ça, ben je vais très vite me débrouiller ! »

Et voilà qu’il avait compris où voulait en venir Kosmor. Rapidement, les coups accélèrent de plus en plus vite et Zéran devait reculer. Il frappait à une telle vitesse que cela devenait difficile de pouvoir parer les frappes de son petit frère.

C’est ça. Son petit frère n’avait pas encore une puissance suffisante à cause de son jeune âge mais ça ne changeait pas que la déferlante arrivait et qu’il avait du mal à la contenir. Gauche, droite, gauche, gauche, droite, gauche et … ZUT !

« Ne soit pas aussi prétentieux que ça, Kosmor ! Tu es encore trop jeune pour ça ! »

Bon, il n’aimait pas mettre trop de force mais il fallait parfois calmer son petit frère. Il était l’aîné dans la famille ! Il devait montrer l’exemple ! HEHO ! Ce n’était pas comme ça que ça allait se passer ! Voilà qu’il frappa lourdement sur le bouclier de son petit frère, sachant parfaitement qu’il allait le faire tomber et …

« Désolé grand frère mais à chaque fois, tu fais pareil donc j’ai changé ! »

« Hein ? Qu’est-ce que tu … » bredouilla Zéran, ne comprenant pas où il voulait en venir.

Son coup d’épée venait d’être dévié sur le côté. Oui, tout simplement sur le côté. Son petit frère venait non pas seulement de parer son coup mais de lui faire taper le sol avec sa lame en bois mais aussi perdre son équilibre.

« Désolé, grand frère mais la victoire, elle est à moi ! »

Il ne comprit pas tout de suite où voulait en venir le jeune garçon aux cheveux blancs avec cette petite mèche noire. Puis soudainement, comme un uppercut, le bouclier en bois vint le frapper dans le menton, lui faisant perdre tout simplement l’appui sur ses jambes et le faire tomber au sol des plus lourdement. Aie … Il venait … de perdre contre son petit frère.
Le pire dans cette histoire, c’est que ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait. Non, le pire, c’est que son petit frère pensait qu’il faisait exprès de le laisser gagner … mais ce n’était pas du tout le cas. Son petit frère gagnait toujours par ses propres capacités. Il perdait contre un enfant de dix ans. Dans de telles conditions …

« Grand frère, ça ne va pas ? Est-ce que j’ai fait mal ? »

« N… Non, j’ai juste envie de rester couché pour quelques minutes. Il fait plutôt bon donc j’en profite un peu. Bravo à toi, Kosmor. »

« Tu as encore fait exprès de me laisser gagner. Normalement, mon bouclier peut pas te faire aussi mal que ça ! Si ça t’a pas fait mal, pourquoi est-ce que tu es tombé alors, dis ? »

Il lui répondit brièvement que c’était plus la surprise que la force du coup qui avait réussi à l’étonner dans toute ce combat. Rien de plus, rien de moins, voilà tout ! Ah … Son petit frère vint s’écrouler à côté de lui, bras tendus sur les côtés, ayant jeté son équipement.

« J’ai pas envie que tu partes, grand frère mais … euh … les cousins dans la famille, ils ont l’air vraiment pas sympathiques du tout ! » vint dire Kosmor après quelques secondes.

« Je le sais parfaitement, Kosmor. Mais bon, dis toi que si j’y vais, peut-être que je deviendrais le futur roi et toi, j’ai déjà une place. Tu deviendras mon bras droit ! »

« Wow … Pourquoi ton bras droit et pas ton bras gauche ? Moi, je sais plutôt écrire de la main gauche, grand frère. Ca serait pas mieux, non ? »

« C’est une expression et rien d’autre. » dit-il tout en rigolant. Il avait perdu de vue la raison de son entraînement … comme bien souvent dès que Kosmor était là. Mais avoir Kosmor à ses côtés, ça lui permettait de comprendre bien vite qu’il avait beaucoup de travail. Malheureusement, tout seul, il n’avait aucune chance d’y arriver.

« Dis, tu veux que je demandes à père comment faire pour qu’il te nomme ? Mais je lui demande discrètement, comme ça, il saura pas que c’est pour toi ! »

« Je préfère éviter. Il serait capable de croire que je l’ai ouvertement trompé et que j’ai préféré utiliser mon petit frère pour une tâche indigne de notre famille. Je me chargerai de trouver les réponses à mes questions par moi-même, mais en temps et en heure ! Pour le moment, on va plutôt souffler quelques minutes et ensuite, tu partiras à ton prochain cours, compris ? »

« Hmm … D’accord grand frère mais bien parce que tu me le demandes. »

« Et tu continueras aussi quand je ne serais plus là ! Est-ce bien compris, petit bonhomme ? »

« Hmm … Mais c’est pas aussi bien que les entraînements au combat, grand frère. »

Il le savait parfaitement et il avait compris à quel point son petit frère allait être une terreur sur les champs de bataille mais c’était bien parce qu’un jour, il sentait que ce dernier allait se retrouver là-bas qu’il voulait améliorer ses chances de survie, coûte que coûte.

« Ah ! Enfin bon, allez zou, debout Kosmor ! Je n’ai pas envie que les servantes nous voient nous rouler dans l’herbe. Tu sais bien à quel point ça peut les agacer de voir nos habits salis par les tâches vertes, non ? »

Pour toute réponse, l’enfant eut un petit rire cristallin. Oui, il en était convaincu que lui aussi s’en rappelait parfaitement, c’était le genre de petits détails qui faisait toute la différence à leurs yeux. Même si les servantes étaient tenues de respecter le protocole et leur différence de statut social, même si lui n’avait que du mépris pour les autres familles, il considérait les serviteurs comme des membres de leur famille.

En un sens, c’était le cas bien qu’on le criait pas sur tous les toits. Certaines personnes étaient des branches cousines de la famille de la Vanité et indirectement ou non, servaient pour celle principale. C’est pourquoi il se sentait bien même s’il n’allait pas l’avouer à voix haute. Il avait une certaine retenue à avoir dans de telles conditions.

« Je ne peux pas me permettre de paraître faible aux yeux de tous. »

« Euh grand frère, on devrait vraiment se lever. Y a les gens des autres familles qui nous regardent là. Ils ont l’air de rigoler. »

Hein ? Comment ça ? Il se redressa aussitôt dans l’herbe, regardant à gauche et à droite. Qu’est-ce que son petit frère venait de dire ? Ils avaient déjà terminé ? Ce n’était pas possible ! Non non ! Il venait de dire quoi à l’instant ? Ne pas paraître faible ! Et là, il était en train de montrer tout le contraire, ce n’était pas bon !

« Petit frère, est-ce que tu peux me laisser seul ? S’il te plaît ? »

« Hein mais … Euh … grand … frère ? » dit l’enfant, étonné que son aîné ne l’appelle pas par son prénom comme d’habitude. S’étant remis correctement debout, Zéran laissa son petit frère s’éloigner, celui-ci le regardant une dernière fois sans vraiment comprendre.

« Bon bon bon … Qu’est-ce que nous avons là ? Je n’ai pas envie que l’on croit que je me suis donné en spectacle devant nos invités. »

C’était déplaisant. Vraiment déplaisant de n’avoir remarqué que trop tard ce qui venait de se passer. Si seulement il s’était préparé depuis le début à cette éventualité. Et ils étaient là depuis quand ? Plongeant une main dans sa poche, il en sortit une petite boîte en cuir qu’il ouvrit, en extirpant ce qui semblait être une paire de lunettes. Si les candidats voulaient rire de sa présence, ils pouvaient être plusieurs à ce petit jeu déplaisant.

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