Chapitre 9 : Visite incongrue

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Visite incongrue

« Klork, tu peux me rappeler qui a eut la merveilleuse idée de te permettre de dormir ici ? »

« Un jeune homme aux cheveux blonds et aux yeux rouges. » rétorqua avec un léger sourire l’homme aux cheveux verts de son propre côté.

« Non mais sincèrement, je ne devais pas être bien à ce moment précis. On a commencé à cinq heures du matin ! CINQ ! Je suis juste … lessivé. »

« Hahahaha ! Oui, tu ne devais pas être bien. Tu devais être … sincère. C’est étrange comme sensation, n’est-ce pas ? Mais bon, merci, ça me fait plaisir. Et … Tu n’es pas trop fatigué malgré ce que tu prétends. Tu es à peine en sueur. »


Il ne restait qu’un peu moins d’une semaine. Peut-être trois ou quatre jours, il n’en savait trop rien. La seule chose qu’il arrivait à retenir, c’était le fait que le jeune homme en face de lui le forçait à se lever avant l’aube pour commencer l’entraînement. Le pire dans tout ça, c’est qu’il n’avait visiblement AUCUN problème à se lever aussi tôt.

« Le bon côté de se lever aussi tôt, c’est que je peux me moquer des coupes de mes servantes qui se réveillent à peine en même temps que toi et moi. Comme ça, elles n’oseront plus me critiquer ou me crier dessus, héhéhé. »

« Si tu as le temps de t’amuser à penser de la sorte, peut-être qu’il vaudrait mieux alors perdre ton temps à te concentrer sur la prochaine heure d’entraînement qui t’attends, non ? »

« … … … Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un tel sort, mais qu’est-ce que j’ai fait ? »

« Maître Zéran ! Maître Zéran ! » s’écria une voix féminine alors qu’il voyait l’une des servantes arriver vers lui, un peu essoufflée et rougie par l’effort de courir avec ses vêtements. C’est vrai que cela ne devait pas être simple mais bon …

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ? Prenez donc votre respiration, je vous prie. Ça ira beaucoup mieux. Rien ne presse, n’est-ce pas ? »

« Je … Enfin, une femme voudrait vous voir. Elle prétend être de la famille de la Débauche et veut absolument converser avec vous ! »

« Hein ? Bon … Je crois que l’entraînement est écourté, Klork. Tu viens ? On va voir ce que cette famille me veut. Je n’ai pourtant aucune relation avec elle. »

Enfin, lui-même, non. Il savait que sa famille était assez proche de la famille de la Débauche pour une bonne raison : les plus beaux et belles félémons se trouvaient dans celles-ci. De véritables sculptures animées, des tableaux ayant pris vie, leur beauté était sans égale et il le savait très bien … sauf que lui-même s’en fichait particulièrement.

« Est-ce que vous êtes sûr que je dois venir, Zéran de la Vanité ? »

« Plus tellement si tu recommences à me vouvoyer comme ça. Qu’est-ce que j’ai dit à ce sujet ? Est-ce que je dois me répéter, Klork ? Enfin … Ça ne me dérange pas, moi. »

Mais alors, qu’est-ce que cette personne voulait ? Surtout une femme. Il était à nouveau suspicieux malgré ce mois presque très plaisant qu’il avait passé en la compagnie de Klork. Kosmor l’adorait et il était difficile de se dire que cela ne faisait que si peu de temps qu’il était parmi eux. Étrange … mais pas déplaisant.

« Oh ! C’est donc bien vous, Zéran de la Vanité ! Je suis si heureuse de vous rencontrer ! »

Elle est grande. C’est la première chose qu’il remarqua alors qu’elle le dépassait de plus d’une dizaine de centimètres. Très grande même. Hum … Et sa robe bustier mettait en valeur sa poitrine des plus généreuses, peut-être trop. Il fallait dire que le tissu n’en cachait qu’une partie, ne laissant pas trop de place à l’imagination. Est-ce qu’elle était venue pour ça ?

« Je devrais tout d’abord me présenter. Je me nommes Agléa de la Débauche. Je suis enchantée de vous connaître. »
Et voilà une petite courbette pour compléter le tout. Qu’est-ce qu’elle voulait réellement en agissant de la sorte ? Car oui, cette courbette avait surtout pour but de tenter de lui en mettre plein la vue, n’est-ce pas ? Il n’était pas stupide pour ne pas avoir compris ce petit manège de la part de cette femme mais … bon ?

« Zéran de la Vanité et Klork de la Rage … mais qu’est-ce que la candidate de la Débauche fait par ici ? Que je sache, la décision finale n’est pas encore pour aujourd’hui, non ? »

« Je tenais principalement à vous saluer car cela m’étonnerait qu’une autre personne que vous-même ne puisse devenir candidat de la Vanité, n’est-ce pas ? Forger de bonnes relations avec un futur camarade d’expédition, il n’y a rien d’anormal, non ? »

Sourire rayonnant et ravageur. Il se sentait un peu rougir en la regardant mais il fallait dire qu’elle ne faisait rien pour cacher ses attributs. D’ailleurs, en détournant le regard, il pouvait voir une magnifique chevelure couleur auburn, allant de pair avec la robe qu’elle portait. Le tissu et les coutures dorées montraient bien que cela n’était pas un simple habit que l’on portait tous les jours. A quoi est-ce qu’elle jouait ? Il notait aussi ses deux yeux émeraude, aussi beaux que les pierres précieuses dont leur couleur était issue. Par contre, sa robe cachait ses pieds mais ce n’était pas bien grave.

« Messire Zéran de la Vanité ? Messire ? » demanda Agléa sur un ton inquiet.

« Oh oui, pardon. Désolé, j’étais un peu perdu. Enfin bref, comme je voulais le dire, je ne suis pas encore sûr d’être nominé et je préfère ne pas me déclarer avant que mon père n’aie pris cette décision réellement. J’ai des cousins et des cousines qui sont aussi doués que moi et qui mériteraient autant cette place. Mais merci de votre visite et … »

« Allons ! Ne soyez donc pas embarrassé ! Je suis certaine que vous serez pris et j’avoue que je préfère vous avoir à mes côtés plutôt qu’une autre personne de la Vanité. »

C’était quoi ce petit sourire désarmant ? Elle lui faisait un numéro de charme ? C’était plutôt réussi bien qu’il retrouva vite ses esprits quelques secondes après. Il secoua la tête négativement, reprenant la parole d’une voix calme et lente :

« Par contre, vous m’excuserez mais je ne peux pas vous raccompagner à la sortie. Je vous remercie d’être passé mais j’ai un entraînement à accomplir avec Klork et il ne peut pas vraiment trop attendre non plus. »

« Oh … Est-ce que je peux vous regarder si ce n’est pas trop demandé ? »

« Hum … Qu’est-ce que tu en dis, Klork ? Il n’y a aucun secret militaire ou autre dans l’entraînement que tu me fais suivre ? »

« Pas le moins du monde, Zéran de la Vanité. Ce n’est qu’un entraînement commun aux membres de la famille de la Rage, rien de plus, rien de moins. »

« Bon et bien, vous pouvez y assisté vu que Klork est d’accord, Agléa de la Débauche. Mais attention, je vous préviens, interdiction de me déranger, compris ? »

Pour toute réponse, elle lui fit un grand sourire, toujours aussi radieux avant de s’incliner. Non mais stop hein ! Il avait compris sa manœuvre et Klork n’était pas vraiment du genre à se … hein ? Klork n’était visiblement pas du tout dérangé par ça, s’étant déjà retourné comme si de rien n’était pour se rendre à la zone d’entraînement.

« Je vous laisse alors me guider, messire Zéran de la Vanité. Je serais discrète. »

Discrète ? Alors pourquoi est-ce qu’elle le collait à moitié ? Il avait compris sa manœuvre, il était loin d’être un imbécile mais bon hein … Ah .. .Enfin … Ce n’était pas le moment de s’interroger. Par contre, sa venue était des plus suspicieuses et voilà que se rappelait à son bon souvenir quelques pensées qu’il avait délibérément ignorées ces dernières semaines.

Il n’avait pas envie de s’en rappeler. Il ne voulait pas s’en rappeler. Qu’on le laisse tranquille à ce sujet et tout ira parfaitement dans le meilleur des mondes. Visiblement mécontent maintenant ,voilà qu’il tenait fermement les deux cimeterres dans ses mains, s’apprêtant à débuter l’entraînement avant qu’Agléa ne s’exclame :

« Vous utilisez des armes réelles ?! N’est-ce pas trop dangereux ? »

« Pas le moins du monde. Il suffit d’avoir un bon partenaire d’entraînement et de savoir aussi quand s’arrêter dans une telle situation, rien de plus, rien de moins. »

« Oh ! D’accord, d’accord ! Vous êtes donc bien plus fort que vous ne voulez le montrer. Je suis encore plus enjouée à l’idée de vous observer ! »

Et voilà qu’elle sautillait sur place, faisant un peu rebondir sa poitrine dans le tissu. POURQUOI est-ce qu’il avait décidé de la regarder pendant qu’il lui parlait ?! Sa politesse vint lui coûter un bon coup de poing dans la joue gauche de la part de Klork, celui-ci s’exclamant avec un peu de colère dans la voix :

« Attention, Zéran de la Vanité ! Je n’aimerai pas que vous vous déconcentriez comme ça. Cela peut très vite être mortel. Est-ce que ces dernières semaines n’auraient servi à rien ? J’espère que non … Il ne reste plus que quelques jours. »

« Aie ! Ma faute, je le reconnais … ah … Ouch. Bon sang, mon menton ! »

« Un peu de sérieux … Je n’ai pas visé cet endroit, je ne suis pas stupide non plus. »

« HEY ! Pas besoin de frapper aussi fort messire Zéran,, grosse brute ! Ce n’est qu’un entraînement, rien d’autre ! Y a pas besoin d’être aussi violent ! »

Grosse brute ? Il cligna des yeux en entendant Agléa qui prenait sa défense. De quoi est-ce qu’elle se mêlait cette femme ? Elle était peut-être mignonne, sacrément mignonne mais qu’elle s’occupe de ce qui la regarde, hein ?

« Je n’ai pas besoin d’aide et j’ai pris bien pire ces derniers jours. Restez tranquille si vous voulez pouvoir regarder la suite, compris ? »

Elle fit un petit marmonnement de mécontentement, fixant Klork de ses yeux verts, visiblement en colère. Elle avait croisé les bras sous sa poitrine généreuse, lui donnant encore plus de volume en la soulevant mais Zéran l’ignorait complètement, Klork faisant déjà cela depuis le début de la nouvelle session. Ah …
Une bonne heure passa et Agléa n’avait pas dérangé, comme convenu. Tant mieux. Si elle se montrait tranquille, elle devenait alors une personne bien plus agréable . Mais bon, ça ne changeait pas qu’elle n’avait pas besoin de rester ici aussi longtemps. Cela allait être l’heure du repas et il observa Agléa. Elle attendait quelque chose, non ?

« J’imagine que les servantes vont me tomber dessus si je ne le propose pas … donc on va le faire. Pfiou … Mademoiselle Agléa de la Débauche, est-ce que vous voulez bien déjeuner avec nous aujourd’hui ? Mon père ne sera sûrement pas à table mais vous aurez aussi la présence de mon petit frère et de Klork à table. »

« Je … Cela serait avec un grand plaisir. Je ne peux pas refuser une telle invitation de votre part. Cela apporterait une certaine disgrâce à ma famille. Surtout que la nôtre est très proche de la vôtre depuis des générations, ne l’oublions pas ! »

« C’est exact mais moi-même, je n’ai aucune relation avec la famille de la Débauche. Il faut dire que j’en ai aucune, tout court. Je n’ai pas chercher les relations depuis que je suis né. Enfin bon, ramassons l’équipement et allons déjeuner. »


C’était ainsi et pas autrement, depuis des semaines. Entraînement, déjeuner, entraînement, déjeuner. Kosmor était un peu triste de ne plus s’entraîner avec lui mais en contrepartie, il était visiblement très joyeux d’avoir Klork tout le temps maintenant. Il ne pensait pas que le jeune garçon aux cheveux blancs s’attacherait autant à une personne extérieure.

« Il faut dire que depuis sa mort … nous ne sommes que deux en plus de père. »

« De quoi est-ce que vous parlez, Zéran de la Vanité ? » lui demanda Klork alors que Zéran faisait un geste négatif de la main comme pour dire que ce n’était pas bien important.

Encore une fois, c’était un mauvais souvenir. L’absence de présence féminine autre que les servantes du domaine et le professeur particulier de Kosmor n’était … pas un problème. Cela ne regardait que sa famille, même pas les autres branches de la Vanité. Non, ce n’était que lui, Kosmor et son père. Le reste n’avait pas à s’intéresser à ça. C’était privé.

« Comme vous le désirez. Vous savez où me trouver de toute façon si cela est nécessaire. »

« Ça ne le sera pas, tu n’as pas à t’en faire, Klork. Bon, mademoiselle Agléa de la Débauche, veuillez m’accompagner pendant que je vais vous emmener là où il faut. »

« Oh ? Là où il faut ? N’est-ce pas problématique ? Nous ne nous connaissons qu’à peine. N’allons donc pas trop vite en besogne, je vous prie ! »

« Je ne parlais pas de ça et ce n’est pas du tout mon humour, j’espère que vous comprendrez parfaitement mon message dorénavant. »

Un peu pince-sans-rire, il fallait dire que ce genre de sujet lui causait plus de problèmes qu’il n’en fallait. Le jeune homme aux cheveux blonds poussa un léger soupir, regardant Klork dans son unique œil valide. Est-ce qu’ils pensaient pareil tous les deux ? Il y avait de très fortes chances que ça soit le cas mais bon … Ils ne pouvaient pas faire autre chose. Mais il remarquait aussi que les servantes n’étaient pas ravies de la venue de cette nouvelle personne. Bon, ce n’était pas bien grave non plus hein ?

« Je ne pense pas que le repas vous convienne, mademoiselle Agléa de la Débauche donc … »

« Pourquoi ne pas m’appeler tout simplement par mon prénom comme vous le faites si bien avec Klork ? Pourquoi cela spécialement pour lui et non avec moi ? »

« Car je ne vous connais pas assez et que je ne penses pas que cela soit très courtois de ma part. Klork continue de me vouvoyer et de m’appeler Zéran de la Vanité. Je ne lui en veux pas de ce côté, c’est normal quand on est habitué à ça, loin de là. »

« Alors, s’il suffit de mieux se connaître, je peux tout simplement me décrire. Je me nomme Agléa de la Débauche, comme je vous l’avais dit auparavant. Je suis tout simplement âgée de 22 ans et je mesure 1 mètre 83 pour environ 64 kilogrammes. Voyons ! Qu’est-ce que vous me faites dire, messire Zéran ! »

« Je ne vous aie jamais forcé à … Hein ? 1 mètre 83 ? Vous plaisantez, j’espère ? »

« Pas le moins du monde, pourquoi cela ? Est-ce vraiment si étonnant d’être de cette taille ? Sachez que ce n’est pas la taille qui fait tout, loin de là ! »

« Je ne pensais pas à ça comme problème ! RAAAAAAAAH ! Pourquoi est-ce que vous me forcez à dire des choses … Rah … Klork, tu mesures combien de ton côté ? »

« 1 mètre 77 pour tout vous dire. Après, je portes de lourds solerets qui me rajoutent quelques centimètres, ce qui peut donner l’impression que je suis bien plus grand que vous. »

« Je mesure 1 mètre 74 de mon côté … Grumpf … Je suis donc le plus petit de cette table. Très sympathique pour moi, je vous jures »

Et voilà qu’il grommelait un peu alors que Klork comme Agléa eurent un petit rire. C’était pas tout ça hein ! Il ne trouvait pas tout cela très amusant de son côté, loin de là. Pourquoi est-ce qu’ils rigolaient tous les deux ? Ça n’avait rien de drôle ou autre ! Raaaaaaah !

Le repas se passa de façon plus sympathique qu’il n’y pensait. Malgré les apparences, Agléa avait une certaine intelligence et culture Ainsi, elle était belle et studieuse, autant dire qu’elle était parfaite dans son rôle de candidate de la Débauche. Maintenant, combien d’hommes allaient tomber entre ses pattes ?

« Ça ne me concerne pas du tout. Je n’ai pas que ça à faire .. loin de là. »

Le jeune homme aux cheveux blonds répondit aux nombreuses questions d’Agléa. Pourquoi est-ce qu’elle voulait savoir autant de choses à son sujet ? Qu’est-ce qui lui prenait ? Si vraiment elle pensait le faire tomber dans ses bras, elle pouvait déjà considérer que c’était foutu. Il n’était pas aussi stupide que ça pour sombrer de la sorte.

« Merci beaucoup, messire Zéran de la Vanité. Ce fut une très bonne journée. J’étais heureuse de vous rencontrer, sachez-le. Si vous me trouvez, je suis à l’auberge du Sbire de la Déviance, vous devriez connaître, j’imagine. »

« Je connais, je connais, que de nom. Je ne vais pas dans ce genre d’établissements. »

Pour cela, il fallait déjà se motiver à sortir de chez soi. Autant dire que c’était foutu pour sa part. Avec un petit sourire mauvais aux lèvres, voilà qu’il invita Agléa à partir de chez lui maintenant qu’elle était … QUE … Elle s’était jetée à moitié sur lui, plaquant son imposante poitrine contre son torse, venant déposer deux baiser sonores sur ses joues, laissant des traces de rouge à lèvres.

« Il était de mon devoir de vous remercier pour cet agréable moment. »

« Ce n’était vraiment pas nécessaire, si vous voulez tout savoir. »

« Je suis sûre que si … Au revoir, messire Zéran ! Au plaisir de vous revoir dans quelques jours, en tant que candidat officiel de la Vanité ! »

Et la voilà maintenant en train de s’éloigner avec quelques salutations de la main. Lorsque qu’enfin, elle n’était plus visible, les épaules de Zéran s’affaissèrent, le jeune homme sortant un mouchoir pour s’essuyer les joues tout en s’adressant à Klork :

« J’imagine que je ne me fais pas d’idées lorsque j’ai remarqué qu’elle t’avait complètement ignoré, n’est-ce pas ? Ou presque … »

« Pas le moins du monde mais bon, vous savez, cela m’importe réellement peu. Je ne m’attaches pas à ce genre de futilités, je dois avouer. »

« Tu fais bien mais elle m’a épuisé. J’aimerai bien faire comme si je n’avais rien saisi mais difficile de ne pas chercher à comprendre son message.

« Oh ? Et c’est lequel ? » demanda Klork, comme si de rien n’était. Visiblement, l’embrassade et les baisers sur la joue de Zéran ne l’avaient guère gêné à ce sujet.

« Comme elle l’a si bien dit, nos familles se connaissent et sont proches depuis des siècles. J’imagine qu’elle veut m’avoir dans sa poche si je suis nommé … ça sera plus simple. »

« Plus simple pour l’expédition. Elle saura qu’elle n’aura pas à se méfier de vous et inversement … Du moins, c’est ce qu’elle aimerait tenter de faire. »

« Je n’ai confiance en personne … et j’imagine que les autres familles ne prendront pas vraiment la peine de venir me saluer pour tenter d’être dans mes petits papiers. »

« Hum … et … moi ? Qu’est-ce que vous pensez exactement de moi ? »

« Disons que tu es plus supportable que cette boule d’énergie qui est venue m’épuiser plus rapidement que toi en une semaine d’entraînement. J’ai l’impression d’avoir pris vingt ans pendant le temps où elle était là »

Et puis, il pouvait difficilement ignorer ce parfum qui arrivait à ses narines. Encore présente, il ne pouvait ignorer à quel point le corps de la jeune femme était somptueux et parfait. Comment est-ce de telles courbes pouvaient se trouver sur une unique personne ? Il avait l’impression que le chiffre d’or s’était réincarné en une femme. Et cela sans voir ses cornes.

« Messire Zéran de la Vanité ? Messire ? Est-ce que … Qu’est-ce que l’on fait ? »

« Est-ce que tu es motivé à t’entraîner ? Malgré la fatigue, je n’ai pas vraiment envie de stopper là. Et puis bon, que ça ne donne pas l’impression que tu es là simplement pour le plaisir. Mon père ne serait pas vraiment d’accord par rapport à ta présence. »

« Je ne sais pas s’il s’intéresse vraiment à tout cela mais par mesure de précaution, il est vrai qu’il vaut mieux que je montre la raison qui me pousse à être ici. Allons récupérer vos cimeterres et je vous attendrai. »

Mouais ! C’était vraiment pas faux. Agléa, sa présence puait … non pas d’un doux parfum mais bien de ses ambitions. Elle espérait tellement qu’il se mette de son côté s’il était nominé. Elle avait la sensation qu’il allait être choisi et ça en était presque flatteur mais cette fille, il n’avait pas confiance le moins du monde à son sujet.

Voilà. Les minutes s’étaient écoulées et il était maintenant prêt à retourner à l’entraînement. Une main tenant chaque poignet, il ne faisait plus que patienter Klork qui mettait du temps à revenir. Où est-ce qu’il était vraiment passé de son côté ? Un bref regard et il le remarqua au loin, en train de parler avec les servantes. D’ailleurs, celles-ci étaient surexcitées. Qu’est-ce qui … HEY ! BON ! Zéran cria :

« HEY ! KLORK ! ARRÊTES DE DRAGUER LES FILLES DE MA FAMILLE ET RAMENES-TOI MAINTENANT ! »

« Il ne se doutes vraiment de rien, hein ? De toute façon, vous ne faites rien pour lui faire remarquer. Bonne chance, messire Klork ! » s’exclama l’une des servants en rigolant.

« Ne vous inquiétez pas. Je me charges de terminer son entraînement pour qu’il devienne le prochain monarque des félémons. » vint dire Klork tout en souriant aux servantes, celles-ci s’inclinant devant lui alors qu’il retournait auprès de Zéran. Il s’excusa plusieurs fois, Zéran bougonnant que ce n’était pas parce qu’Agléa lui avait sauté dessus qu’il devait être jaloux et tenter sa chance avec les servantes du domaine. Klork ne chercha pas à répondre à cela.

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