Chapitre 12 : Des secrets bien gardés

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Des secrets bien gardés

« Vous avez bien toutes vos affaires, maître Zéran ? »

« Vos culottes propres ? Votre matériel pour écrire ? Quelques livres pour noter ? »

« Hého, je ne suis pas un enfant félémon qui va partir en randonnée avec quelques cousins et cousines. Je suis un adulte ! » s’exclama le jeune homme aux cheveux blonds, gêné par les marques d’attention de la part de ses servantes, celles-ci l’entourant, sourires aux lèvres. Elles étaient en train de s’amuser de ses réactions et cela se voyait parfaitement.

« Nul besoin d’être embarrassé. N’oubliez pas de vous laver tous les jours le visage. Nous vous avons préparé aussi tout un kit de soins personnels. »

« Non mais c’est bon ! Vous pouvez arrêter là ! Je viens de vous dire je n’ai pas besoin de tout ça ! Je peux parfaitement gérer la situation de mon côté ! Je ne serais pas seul non plus ! » continua de s’écrier le jeune homme alors que sa cousine aux cheveux bleus prit une profonde respiration, finissant par lui dire d’une voix douce :

« Fais néanmoins attention à toi hein ? Ce n’est pas une promenade de santé. »

« Je le sais bien, je ne suis pas stupide. Je ne vais pas foncer tête baissée dans le danger tout en me faisant tout simplement trucider non plus. »

« Alors si tu as compris ma remarque, je pense que tu es prêt. Vas rejoindre tes petits camarades ! » lui dit sa cousine avant de lui tapoter le dos.


Elle semblait avoir oublié … qu’il avait cinq ans de plus qu’elle, n’est-ce pas ? Elle avait complètement occulté ce détail, n’est-ce pas ? Tsss … Enfin bon, ce n’était pas le moment de se préoccuper de ça et il était fin prêt. Il avait bien préparé tout ce qu’il fallait … et la soirée d’hier s’était bien déroulée. Le repas avait été copieux, son père ayant appelé quelques membres de la famille de la Gloutonnerie pour aider au repas. Mais bon, cela était hier … et aujourd’hui était un autre jour.

« Zéran de la Vanité ! Nous sommes là ! »

Voilà que son visage se tournait vers une main qui se levait en sa direction, comme pour le saluer. Klork était là bas, réuni avec le reste des membres de l’expédition. Tout le monde était déjà prêt depuis combien de minutes ? Voire d’heures ? Bon, connaissant Klork, cela devait sûrement être le cas, premier levé, premier préparé, premier aux aurores et tout.

« Klork … Agléa … » commença à dire Zéran avant d’appeler tout le monde par son prénom pour être sûr de ne pas se tromper dans ces derniers. Par contre, en regardant Silesti, il se demandait comment est-ce qu’elle faisait. « Dites, pour Silesti, je ne compte pas la porter, je tiens à prévenir. Elle sait se déplacer ? »

« C’est vrai que tu ne l’as jamais vue encore ! Ne t’en fait pas, c’est surprenant la première fois mais en fait, elle est capable de marcher tout en dormant. Et oui, elle dort pour de vrai. »

« Pour de vrai ? Vraiment ? Euh … J’ai un peu de mal à y croire mais pourquoi pas ? »

« En fait, tu n’as pas le choix. Ce n’était pas une question. Tu verras par toi-même. Sur le moment, c’en est presque fabuleux et ça donne l’impression d’assister à un miracle. »

Bon, il se doutait qu’ils exagéraient un petit peu mais à côté, ils avaient l’air tous de bien s’entendre. A part avec Klork et Agléa, il n’était pas vraiment certain de pouvoir avoir une relation correcte avec les autres. Encore qu’Agléa, sa relation, c’était vraiment très compliqué à décrire et à définir. Bonne ? Il n’en savait trop rien dans le fond.

« Zéraaaaaaaaaaaan ! A quoi est-ce que tu penses ? »

Et bien, en parlant de la félémone, on en voit la crinière auburn, n’est-ce pas ? Il avait rapidement tendu une main pour esquiver l’attaque qu’elle s’apprêtait à faire mais elle-même s’était déplacée sur le côté, avec une agilité dont il ne se doutait pas, finissant par arriver à sa hauteur et s’enfoncer dans ses bras. Il marmonna :

« Je pense à cette possibilité que je dois mettre en place pour que tu me lâches un peu. »

« Et bien, je peux déjà te donner la réponse : ça ne sera pas possible, hahaha ! »

Et elle trouvait ça drôle en plus ? Pfiou. Il devait juste garder son calme et ne pas s’emporter car elle ne pensait pas à mal et il en était certain. Mais en même temps, elle dépassait tout le temps les limites qu’il tentait de lui imposer.

« Petite question : Est-ce que quelqu’un va prendre le contrôle du groupe pour le guider ? »

Normalement, il se serait proposé mais dans cette situation, peut-être qu’il fallait être discret ? La mise en garde de son père était effective et il ne pouvait pas l’ignorer. C’était pourquoi il allait devoir se préparer avec une extrême précaution au cas où. Qui allait être ses ennemis ici ? Enfin … Normalement, ils l’étaient tous et …

« Il avait été décidé que ça serait moi, Zéran. C’est vrai que tu n’étais pas encore là quand cela fut décidé ! » dit un homme ventripotent. Cator. Difficile de se tromper de nom ou de ne pas le reconnaître. Ainsi, cela avait été donc bien choisi mais …

« Juste une question : pourquoi ? Du moins, pour quelle raison ? »

« Tout simplement que ma famille, celle de la Gloutonnerie, explore les terres de notre royaume mais aussi celles extérieures depuis des générations entières. A partir de là, j’ai déjà énormément voyagé et donc, je connais les chemins à prendre. Nous avons d’ailleurs beaucoup de route avant d’arriver dans une zone non-liée à ta famille. »

« Ma famille ? Ah oui, tu parles des terres de la Vanité. Et bien ,ce n’est pas faux vu que nous sommes dans la région où mon père régit. Nous sommes au plus profond du royaume des félémons mais ce n’est rien d’anormal. C’est là-bas que réside la demeure royale. Il faut bien ça au minimum. On ne pouvait pas laisser le monarque actuel être en première ligne. »

« C’est exact mais donc, voilà, avant que nous arrivions pour titiller les célestiens, puis ensuite nous enfoncer dans leur royaume, nous avons du chemin, beaucoup de chemin. Autant dire que nous ne sommes encore très loin d’y arriver ! »

« Malgré le nom de notre famille, nous n’avons pas des terres immenses non plus, Cator. »

« Je le sais bien mais elles sont luxuriantes et je suis sûr qu’elles en rendraient jalouses plus d’un. Mais bon, chacun ses spécialités, n’est-ce pas ? »

Dit comme ça, il mettait bien en avant les talents de sa famille. C’est vrai. Chaque famille avait des capacités qui leur étaient propres. Ainsi, rien d’étonnant à ce que la famille de la Rage, dont Klork était issu, soit très douée dans tout ce qui avait un rapport avec la guerre. Pour Agléa et sa famille de la Débauche, le physique avenant était un talent comme un autre, qu’il n’était pas bon d’ignorer dans une telle situation.  Quant aux autres … Ah … On allait dire que pour Silesti, c’était difficile d’en trouver une.

« Enfin bon, on ne va pas rester là, les bras croisés à ne rien faire, n’est-ce pas ? Cator, tu prends donc le contrôle de la troupe. Vous êtes sûrs que ça ne vous dérange pas ? »

« Pas le moins du monde. » répondit Vélisa, rapidement rejointe par les autres à ce sujet.

« Bon ben, je te laisses mener la marche, Cator. »

C’était étrange de se dire que c’était le moins bien logé niveau physique qui allait tous les diriger mais pourquoi pas ? Qu’est-ce qui l’en empêchait réellement ? Rien du tout, et oui ! Néanmoins, le jeune homme aux cheveux blonds resta près de Klork pour pouvoir discuter avec lui. Au moins, il avait un visage amical à ses côtés. Les autres, il avait encore énormément de mal avec eux. Difficile de savoir ce qu’ils pensaient réellement.

« Alors, cette première session, qu’est-ce que vous en dites ? »

« Que j’aimerai plutôt que tu me tutoie, Klork. Tu vas être le seul à me vouvoyer dans le groupe et je ne crois pas que je vais supporter ça très longtemps. »

« Moi-même, je ne sais pas si j’y arriverai à vous tutoyer. Je n’ai pas passé tout un mois à vous vouvoyer pour arrêter maintenant, désolé pour ça. »

« Alors, il va falloir que tu fasses un effort, s’il te plaît. » vint dire Zéran alors qu’ils étaient tous les deux un peu en retrait par rapport au reste du groupe. Oui, ils fermaient la marche tous les deux mais cela ne les dérangeait pas. D’ailleurs, Agléa n’était pas encore venue pour le déranger, ce qui était étrange. Est-ce qu’elle était malade ?

« Ce n’est pas une question d’efforts mais simplement d’habitude. Je ne suis pas certain d’arriver à ce que vous me demandez, c’est tout. Je veux bien essayer mais voilà … Ca ne sera qu’un essai et rien d’autre. Autant voir plus tard, non ? »

« Comme tu penses être le mieux. Je ne suis pas dans ta tête. »

Et il ne devait pas montrer qu’il était un peu déçu de ne pas arriver à faire changer Klork. En même temps, il voulait se faire tutoyer par lui pour une étrange raison : avoir la même relation avec lui qu’avec les autres candidats de l’expédition. Cela lui permettrait de se sentir un peu moins fautif par rapport aux dires de son père qui lui avait conseillé de se méfier de tout le monde. Il s’en voulait légèrement par rapport à tout ça … et c’était dérangeant.

Les premières heures se déroulèrent plus aisément qu’il ne le pensait. A sa grande surprise, tout le monde était courtois mais son plus grand étonnement, c’était Silesti. Lorsque les autres avaient évoqué sa façon particulière de se déplacer, il ne s’était pas attendu à ça. Entre lui qui fermait la marche avec Klork et Cator qui les emmenait il ne savait où, Silesti était juste en train de flotter au-dessus du sol, peut-être une dizaine de centimètres.
« J’ai l’impression que c’est une revenante. Vous savez, ces félémons qui n’arrivent pas à trouver la mort et qui viennent envahir l’esprit des personnes proches. »

« T’en fait pas, on a eut la même impression la première fois, nous aussi. A force, on finit par s’y habituer. Mais ça fait peur hein ? »

Peur ne serait pas le bon terme. Encore qu’avec son visage penché un peu en avant, ses mains cachées par ses manches et puis, ses yeux clos, oui en fait, si, elle faisait peur. Lorsqu’il vint confirmer les propos de Réxéros, tous rigolèrent à part Silesti qui n’en avait rien strictement rien à faire de la situation. Elle roupillait … et se déplaçait malgré ça.

« C’est quand même franchement remarquable. J’avoue que si elle pouvait m’expliquer comment elle fait, ça serait beaucoup plus aisé si je suis atteint de somnambulisme. »

« Je ne crois pas que ça réglerait ce genre de problèmes entre nous. Tu peux essayer de lui demander mais il faudra déjà qu’elle te réponde, ce qui est encore moins sûr. Et oui, elle n’est pas ce que l’on peut appeler, une fille facile. »

Hahaha. Dit comme ça, il avait l’impression de comprendre ses paroles de travers. Mais bon, peut-être que c’était fait exprès par Réxéros ? Néanmoins, le voilà en train de se rapprocher de Silesti, regardant la jeune femme à la chevelure couleur onyx. Vraiment surprenant, il avait tellement de mal à y croire. Comment est-ce que …

« J’ai l’impression que j’ai loupé beaucoup trop de choses en restant chez moi. »

« C’est peut-être le cas, Zéran ? Par contre, évites de trop l’embêter pendant qu’elle dort, d’accord ? Elle reste potentiellement dangereuse. »

« Ne t’en fait pas, je ne suis pas assez fou pour mettre en colère une félémone qui provient de la famille de l’Oisiveté. Même moi, je n’ai pas de tendance suicidaire. »

Et même si dans le fond, il se rappelait que la famille de Silesti et la sienne étaient proches, ce n’était qu’une simple mesure de sécurité que de ne pas vouloir risquer sa peau dans une telle situation, hein ? Ah … Pourtant, le voilà en train de demander à Silesti :

« Est-ce que tu m’entends, Silesti ? Dis-moi, je voulais savoir, comment est-ce que tu fais ce petit tour de magie ? C’est plutôt surprenant … »

« Zzzz … Zzzz … Aaaaah … Zzz … Hmmm … Dodo. »

D’accord. Visiblement, la conversation venait de s’arrêter avant même d’avoir commencé. Peut-être qu’il avait espéré un peu trop de la part de cette femme mais après tout, ce n’était pas comme s’ils se connaissaient tous les deux hein ? Peut-être plis tard, pendant le repas.

En parlant de repas, comment est-ce que cela allait se passer ? Lui-même n’avait rien pris dans son sac. Lorsqu’il fût l’heure de tous s’installer pour le repas de midi, il ouvrit son sac avant de pousser un profond soupir de soulagement.

« Je n’arrive pas à croire qu’elles ont pensé à moi. Je n’avais même pas vérifié. »

« Oh ? De quoi donc, Zéran de la Vanité ? » lui demanda Klork tout en jetant un œil à ce que le jeune homme sortait. Ce n’était pas grand-chose mais il y avait bien six petites boîtes qui contenaient chacune de quoi le nourrir pour un repas. En voyant ça, Cator s’exclama :

« Hey, je préfère te prévenir : profites-en tant que tu peux car dès qu’il n’y en aura plus, vas falloir apprendre à la dure comment cuisiner avec ce que l’on va récupérer dans la nature. On ne peut pas vraiment compter que sur de la nourriture préparée pendant notre voyage. »

« Je n’ai jamais cuisiné de ma vie. » dévoila Zéran, rapidement rejoint par les autres sauf Klork et Cator. Ce dernier prit une profonde respiration, comme s’il était désolé avant de dire d’une voix lente, vraiment très lente :

« Je sens que cela va être une expédition vraiment très longue. Cuisiner pour sept, je vais finir par fondre au soleil à force de faire autant d’exercice physique. »

« Je ne sais pas si c’est une bonne ou mauvaise chose mais dans le fond, ça veut dire que tu sais cuisiner ? C’est vrai que tu avais le nez qui traînait près des cuisines de mon domaine avant la soirée. Je ne savais pas ça, c’est super ! »

« Après, c’est pas de la cuisine sophistiquée, hein ? Je sais me débrouiller pour survivre dans la nature, c’est un peu mon rôle en tant que membre de la Gloutonnerie. »

« Je ne comptais pas t’insulter ou me moquer de toi hein ? »

Cator fit un mouvement de la main comme pour signaler que ce n’était pas bien grave. Il avait parfaitement compris que Zéran avait juste beaucoup de mal à bien s’exprimer par rapport à tout ça. Il ne pouvait pas en vouloir au jeune homme. Ce n’était pas aisé dans le fond, loin de là hein ? Bon … Maintenant qu’il était lui aussi au courant, ils pouvaient commencer à discuter d’un peu de tout et de rien au coin du feu.

« Hmmm, tiens, qu’est-ce que, ah oui ! »

Il avait presque oublié complètement ce qui se trouvait dans son sac. Bon, ils n’étaient pas encore arrivé dans une ville et d’ailleurs, il allait se demander comment allait être les séparations pour les tentes sauf peut-être les filles avec les filles, les garçons avec les garçons, mais pour l’heure, il tenait fermement une lettre à la main.

« C’est vrai que je dois écrire aussi. Je vais aller dans mon coin, je ne voudrais … »

« Hey, Zéran, c’est bien gentil mais évites de révéler nos secrets dans cette lettre, hein ? Ça serait vraiment moche de très mal commencer notre aventure. »

« Zéran de la Vanité va tout simplement écrire à son jeune frère Kosmor, rien de plus. »

« Tu n’étais pas obligé de leur expliquer, Klork, tu sais ? » soupira Zéran.

« Je préfère éviter qu’il y ait des malentendus. Les félémons sont parfois prompts à s’imaginer des choses qu’il n’y a pas lieu d’être. »

« Oui mais bon, je ne sais pas … Enfin bref, vous êtes au courant maintenant. Je ne fais qu’écrire à mon petit frère que vous avez vu à la soirée. Il a à peine une dizaine d’années et disons qu’il n’était pas vraiment rassuré à l’idée que je parte. »

« Je crois que personne de sain ne serait rassuré de savoir que l’un de ces proches est envoyé à une mort quasi-certaine. » ironisa légèrement Vélisa alors que Zéran fronçait les sourcils. Ah oui, ils en étaient déjà à ça ? Montrer que de les discussions de cette après-midi, ce n’était déjà que du flan, n’est-ce pas ? Que dans le fond, tout ça, ça ne valait rien ?

« Je comptes bien survivre pour ma part et devenir aussi le roi des félémons à la suite de mon père. Si je peux voir pour en sauver de l’expédition, je tenterais de faire de mon mieux sur ce point là aussi. Mais pour l’heure … »

« Il vaut mieux ne pas dire de telles choses si on ne compte pas s’y tenir hein ? Personne ne croit de telles paroles par ici, autant te le signaler dès maintenant. » coupa Réxéros.

« C’est pas faux, moi-même, j’ai du mal à croire ce que j’ai dit. Je vais plutôt juste aller écrire, d’accord ? Ca sera bien mieux. Klork, si c’est une tente pour deux personnes et les trois filles ensemble, tu veux que l’on dorme dans la même tente ? »

« Hey, Zéran ! Si tu veux, je peux … » commença à dire Agléa mais le jeune homme aux cheveux blonds fit un mouvement de la main avant de la couper :

« Non merci, Agléa. Deux personnes de sexe opposé dans une même tente, ça ne sera pas du tout raisonnable, loin de là. Je ne veux pas avoir de soucis. Klork ? »

Il attendait une réponse de l’intéressé, celui-ci sembla comme songeur dans son armure d’un éclat rubis. Il lui fallut bien une demi-minute avant de dire :

« Et bien, aucun souci pour moi ! Je veux bien, Zéran de la Vanité ! »

« Au cas où, ne commencez pas à comploter de votre côté hein ? » dit Réxéros tout en rigolant. A se demander s’il était sérieux ou non dans ses propos.

« Repas terminé ? » demanda Silesti d’une voix faible, tous s’observant un petit instant en silence. « Plus personne ne parle … donc moi … vais aller dormir. »

« Bonne nuit, Silesti. Même si je trouve que cela fait un peu tôt. »

Encore une fois, il s’exprimait pour pas grand-chose mais comme il n’avait strictement aucune idée de ce qui se déroulait à l’heure actuelle, il avait proposé à Klork de dormir avec lui comme une simple mesure de précaution.

« Autant avoir une personne qui ne veut pas ma mort avec moi. » se chuchota t-il à lui-même.

C’était une leçon très importante pour pouvoir survivre. Il comprenait parfaitement le message de son père par rapport à cette situation. Tous n’étaient pas là pour se lier d’amitié avec autrui. Ils avaient tous un but commun : Ce n’était pas le fait de récupérer le coeur du précédent monarque … mais plus de récupérer sa place.
Pour ça, il allait devoir faire vraiment très attention. Klork était sûrement le seul … … … ami ? Il avait encore du mal à penser que ce terme pouvait vraiment définir sa relation avec un félémon d’une autre famille. Bon, tout d’abord, il allait juste écrire à son petit frère pour la première journée passée hors de la demeure familiale.

« Comment je peux appréhender autant quelque chose d’aussi simple ? C’est … ridicule. »

« Zéran de la Vanité ? Est-ce que vous voulez de l’aide ? » questionna Klork.

« Klork, tu penses pouvoir me dicter le texte que je veux envoyer à Kosmor ? Pourquoi pas … car je sèche un peu. En même temps, tu as l’air de savoir exactement ce qui plairait à mon petit frère donc bon, si tu veux, je t’écoute. »

« Savoir exactement, oui et non, mais déjà, peut-être dire que tu es en bonne santé ? Ensuite, pourquoi ne pas lui raconter ta journée, puis aussi ce qui s’est passé avec Silesti ? »

« Je croyais que je devais éviter d’évoquer tout ce qui était en relation avec les pouvoirs des autres candidats ? Ca ne serait pas contraire à ça, justement ? » dit Zéran en soupirant.

« Et bien … oui et non ? Comment je peux t’expliquer ça … Je ne crois pas que ça la dérangerait que tu parles d’elle. Elle est un peu lunatique, on dirait. »

« Un peu ? Je sais pas si lunatique est le bon terme. Disons que rien qu’à la regarder, j’ai envie de dormir moi aussi. Elle a pas l’air bien méchant mais en même temps, elle ne donne pas l’impression d’être une candidate. Dire que sa famille et la mienne sont proches. »

« Pareil avec la mienne. Disons que lorsqu’un membre de la famille de l’Oisiverté s’emporte, cela nous fait un très bon entraînement. Bon par contre, on finit souvent avec des blessés. »

« Ils sont vraiment si terrifiants que ça, Klork ? J’en ait jamais vu. Comme je te l’ai dit, que ça soit avec l’Oisiveté ou alors la Débauche, je n’ai jamais vraiment rencontré les membres de ces familles, et cela malgré nos relations avec elles. »

« Terrifiants ? C’est faible comme terme. J’ai déjà combattu quelques célestiens alors que je n’avais qu’une dizaine d’années et pourtant, encore aujourd’hui, j’estime que les sessions que j’ai faites avec la famille de l’Oisiveté sont incomparables et cela malgré m’être retrouvé entouré par cinq célestiens qui ont eut l’idiotie de me sous-estimer. »

« Car tu étais simplement un enfant félémon ? »

Klork lui fit un sourire éclatant. Visiblement, il venait d’obtenir sa réponse. Et il n’avait même pas encore remarqué que depuis le début, tous les regards étaient tournés vers eux. Et bien quoi ? Ils n’avaient pas le droit de parler entre eux ? C’était interdit ? Oh … Peut-être qu’il s’était lourdement trompé sur le groupe en fin de compte ?

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