Chapitre 15 : Le chef

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 15 : Le chef

« Nous devrions voir une ville d’ici peu de temps. Regardez bien autour de vous. Vous remarquerez que la forêt est moins présente. »

Cator, comme à son habitude depuis leur départ, dirigeait le reste du groupe sur le chemin qui lui semblait le meilleur. Plus d’une semaine et demie s’était écoulée depuis le début de l’expédition et chacun commençait à avoir relativement du mal à dormir dehors. Seul Klork, visiblement plus qu’habitué à ça, ne se plaignait pas.

« Tant mieux car je veux une auberge qui me permette de me laver ! J’en ait assez de l’eau des ruisseaux et des cascades ! Elle est gelée ! »

« C’est le but d’une eau naturelle, Agléa. Elle n’allait pas être chauffée comme ça. Encore que par magie, j’imagine que cela doit être réalisable. Je ne me suis jamais posé la question. »

« Et bien, si tu voulais que je sois réchauffée, tu n’avais qu’à venir avec moi, Zéran. »

« Cela commence à tourner au harcèlement, Agléa. S’il te plaît, tu peux arrêter ? » dit le jeune homme aux cheveux blonds, évitant de montrer qu’il était de plus en plus agacé par ça.

« Je n’arrêterai pas car on appelle pas ça du harcèlement quand une jolie félémone vous propose de passer du temps avec elle, c’est tout le contraire. »

« Ca s’appelle ainsi quand la personne n’en a pas envie et que la félémone continue de toujours vouloir le forcer. C’est pourtant pas compliqué. »

« Sauf que tu sais que tu en as envie ! Surtout qu’il me faut quand même te remercier en personne pour le sauvetage face à ces monstres. Ça me semble normal non ? » dit-elle comme si tout ça paraissait naturel, Zéran fronçant les sourcils.

« Ca fait déjà quelques jours pour ça, c’est un peu tard maintenant. De plus, ce n’est pas moi qui me suis occupé de te sauver personnellement mais Klork. Si tu veux le remercier, tu peux aisément le faire. Je ne pense pas que ça dérange Klork, loin de là. »

« Klork n’est pas du tout mon genre physiquement. » dit la félémone aux cheveux auburn, son regard émeraude se posant sur Klork qui vint se raidir, comme si un froid glaçial le traversait de part et d’autre. Il répondit presque aussitôt :

« Non merci. Ça ne me tente pas non plus. Je n’ai pas besoin de récompenses du genre. »

« Et bien voilà, Agléa. Comme tu peux le remarquer et le comprendre, nous n’avons pas besoin d’être récompensé. C’est très sympathique de ta part mais c’est mieux pour tous que tu ne nous offres rien. Voilà … Bon, on peut reprendre la marche sans déranger les autres ? »

« Alors, je peux au moins être à ton bras, non ? Ce n’est pas trop demandé comme récompense, Zéran, non ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Au final, c’est une récompense pour qui ? Pour moi ou pour toi ? » demanda Zéran en la regardant, poussant un profond soupir désabusé comme s’il était fatigué à cause de ça.

« Oh, s’il te plaît. Est-ce que tu peux accepter ou pas ? »

« Bon, je pense que je le peux. De toute façon, tu ne me lâcheras pas si je n’accepts pas. Mais par contre, on évite le retard à cause de toi, compris ? J’ai un bon rythme de pas, simplement, on reste en bout de file pour ne pas changer mais ils se déplacent vite devant. »

Il tentait de trouver des paroles pour la déstabiliser mais autant dire qu’il n’était pas sûr d’y arriver et qu’il avait plus l’impression de se perturber lui-même qu’autre chose. Agléa ne l’écouta guère, ayant déjà attrapé son bras pour le coller entre sa poitrine gonflée. Il entendit le soupir de Klork, est-ce qu’il était amer ? Ce n’était pas de sa faute, hein !

« Si vous avez fini tous les trois, on peut s’y remettre ? J’ai l’impression que Silesti dort debout. Enfin, c’est déjà le cas depuis le début mais bon … »

C’était une petite remarque qui se voulait amusante de la part de Réxéros tandis que celui-ci avait dépassé Cator, sans expliquer pour quelle raison. Celle-ci ne tarda pas pourtant à venir lorsqu’il vint s’exclamer avec joie :

« J’en étais certain ! Je connais ce sentier ! Nous sommes chez moi ! Dans une ville proche de la frontière entre la région de la Vanité et celle de la Cupidité ! »

« Tu es né ici ? » demanda Zéran avec un peu d’étonnement, Réxéros faisant un mouvement négatif du doigt, comme le ferait un professeur, reprenant la parole :

« Non non ! Pas du tout ! Loin de là ! Vous vous trompez complètement. Seulement, vu que je suis le fils de l’actuel chef de la Cupidité, chaque ville de la Cupidité est un peu la mienne. A partir de là, je vais vous guider et vous comprendrez tout de suite ! Suivez-moi ! »

Et bien, il était sacrément motivé maintenant. Cator ne s’offusqua pas le moins du monde de laisser sa place de guide à Réxéros, passant derrière lui alors que Vélisa restait aux côtés de Réxéros, comme si de rien n’était. Zéran était maintenant songeur, murmurant :

« Je me demande à quoi ressemblent les villes des autres familles. »

« Quand tu disais qu’à part ton domaine et la ville voisine, tu n’avais rien visité, tu ne plaisantais donc pas ? » demanda Agléa avec étonnement, Zéran la regardant.

« Pourquoi est-ce que j’aurais menti sur une chose aussi importante ? Quelle en aurait été la raison ? Je … Enfin … Non, bref, pas du tout. Je n’ai jamais visité une autre ville. »

« Et bien, on va dire qu’il y a du boulot alors ! Tu as beaucoup à faire ! »

Mais à faire quoi ? Il regarda Agléa avec un peu d’appréhension, ne comprenant pas du tout où voulait en venir la félémone. Celle-ci avait pourtant son sourire, imperturbable, comme si elle avait découvert une chose essentielle maintenant.

« Tu sais quoi, Zéran ? Toi et moi, on va faire un truc très important quand on arrive ! »

« Euh … Pourquoi est-ce que je ne suis pas du tout rassuré quand tu parles comme ça ? »

« Agléa, peut-être que Zéran aimerait se reposer. Nous nous entraînons tous les jours et cela lui ferait le plus grand bien que de pouvoir s’asseoir quelque part et ne plus bouger pendant quelques heures, est-ce que je me trompes, Zéran de la Vanité ? »

« Eh … Disons que je peux encore marcher, je ne suis pas aussi fatigué que tu le prétends, Klork. Mais il est vrai que j’aimerai éviter d’avoir à courir partout si c’est possible. »

« Oh. Je vois. Bref … D’accord. » dit Klork sur un ton un peu abrupt, accélérant les pas pour dépasser Silesti et rejoindre le trio en avant. Zéran cligna des yeux, demandant à Agléa :

« Qu’est-ce qui vient de se passer ? Il est en colère pourquoi ? J’ai dit une bêtise ? »

« Je ne pense pas ! Mais donc, tu m’accompagnes hein ? En même temps, on fera quelques achats et autres. Je ne dirais pas non à du savon et d’autres produits pour la peau. Ah … Dix jours, je n’étais pas prête à ça ! Je pensais qu’on allait s’arrêter plus souvent dans des villes, moi ! Vraiment, j’ai pas compris pourquoi on a fait tout ça. » s’égosilla Agléa.

Lui non plus mais leur guide était compétent et à part cette attaque surprise des lizéfals, il n’avait pas à se plaindre sur la dangerosité de l’expédition pour le moment. Mais après, c’est vrai que ce fût très rude pour lui qui n’était pas du tout habitué à ce mode de vie. Aux portes de la ville gardées par quelques félémons en armure, Réxéros se tourna vers le groupe. Malgré qu’il avait l’air enjoué, ses yeux semblaient les foudroyer sur place.

« Bon, je vous préviens ! Ici, vous ne commettez aucun trouble ! Est-ce bien compris ? Je veux AUCUN problème pendant notre séjour ! C’est ma ville et donc, en tant que telle, y a des règles à respecter ! Si vous les respectez, tout se passera pour le meilleur ! Si vous commencez à être ennuyeux, tout finira pour le pire ! Si vous obéissez sagement, on vous trouvera l’une des meilleures auberges du coin et on vous fera quelques ristournes MAIS … Hors de question que je dépenses de l’argent pour vous, compris ? Vous avez sûrement obtenu une bourse en partant ? C’est l’heure de la faire tinter ! »

Non mais pour qui il se prenait ce type ? Il allait tout de suite le calmer, il allait vite comprendre comment ça se passait avec lui et … Une bourse ? Il n’était pas certain dans le fond mais était-ce ce qu’il avait vu dans un coin au fond de son sac ? Déjà qu’auparavant, il n’avait pas eut des armes mais Klork lui avait offert généreusement deux d’entre elles. Enfin, les deux cimeterres qui étaient croisés dans son dos sous son sac. A ce sujet, il allait devoir lui payer un verre, le repas et au moins la chambre pour la nuit. Mais pour ça, il fallait qu’il vérifie s’il avait bien de l’argent. Il espérait que les servantes n’avaient pas oublié ça car de son côté, il n’était maintenant plus du tout rassuré.

« Si c’est clair pour tout le monde, vous pouvez me suivre. »

« Oh ! Monsieur Réxéros ! Que faites-vous de beau dans notre ville ? Nous n’attendions pas votre visite. Si nous avions su … » commença l’un des gardes alors que Réxéros fit un petit mouvement de la main comme pour dire que ce n’était pas nécessaire :

« Ne vous préoccupez donc pas de ça. Je suis avec des compagnons de route. Nous nous arrêtons pour la nuit, rien de plus. Je pense aller dans l’auberge habituelle mais mes compagnons n’ont sûrement jamais visité cet endroit. Je vais leur faire découvrir. »

« Oh bien bien. Alors bienvenue à vous tous et toutes. Vous êtes sûrement les candidats des autres familles, n’est-ce pas ? C’est un immense privilège et honneur que de vous avoir parmi nous. En espérant que votre visite sera bonne. »

Ils se confondaient en excuses et Zéran les trouvait bien polis pour des soldats. C’en était pas déplaisant mais assez surprenant quand on y était pas du tout habitué. Il hocha la tête positivement, ayant remarqué que les autres avaient fait de même avant de rentrer. HEY ! Il ne connaissait même pas le nom de cette ville et Réxéros n’avait visiblement pas pris la peine de le signaler. Pas que ça soit embêtant mais … enfin bon.

« Bon bon bon … Est-ce que l’on commence directement par l’auberge ou non ? Je ne sais pas du tout, je dois avouer. Qu’est-ce que vous en dites ? »

« Euh … Tu as dit qu’on te laissait nous guider. A partir de là, tu es seul maître à bord, Réxéros. » déclara Vélisa, nullement gênée par l’excentricité de Réxéros à ce moment précis. Elle marchait juste à ses côtés, comme si de rien n’était.

« Toi-même, tu connais la ville, Vélisa. Peut-être pas aussi bien que moi mais je suis sûr que tu pourrais aider si tu le désires. Qu’est-ce que tu en dis ? Vous voulez se séparer en deux groupes ? Alors ? Qui veut que je l’emmène à l’auberge pour la chambre ? »

« Auberge ? Chambre ? Dormir ? Je suis … » dit Silesti, coupant légèrement le silence pesant qui avait finit par s’installer dans le groupe aux paroles de Réxéros.

« Et bien, en voilà déjà une. Qui d’autre ? Vélisa ? Ah ben non, c’est vrai, tu vas prendre un autre groupe et ensuite, nous … »

« Autant aller prendre des chambre tout de suite plutôt, non ? On verra pour la visite de la ville après. » coupa Klork, Réxéros tournant son visage, un peu furieux.

« Oui bon, d’accord. Tu n’étais pas forcé de m’interrompre non plus hein ? »

« Oh ? Euh … Désolé, ce n’était pas voulu. Tu peux continuer à parler, il n’y a aucun souci. »

« D’habitude, t’étais bien plus discret et réservé lorsque nous avons été tou appelé. Je sais pas pourquoi mais depuis qu’il y a Zéran, c’est bien différent. »

Oh ? Vu qu’il avait entendu son nom, le félémon aux cheveux blonds se tourna vers Réxéros et Klork. Qu’est-ce qu’il y avait ? Klork était plus discret d’habitude ? Bah, il l’avait remarqué pendant le mois où il s’était entraîné avec lui. Il n’y avait rien de surprenant non plus.

« Ce n’est pas totalement vrai non plus. Simplement, je n’avais rien à dire dans ces moments-là et … enfin … Tu peux reprendre. Nous allons à l’auberge ? »

« Nous allons à l’auberge alors. Ca sera beaucoup plus simple et on pourra faire la répartition des chambres plus aisément. D’ailleurs, comme signalé, ça sera prix d’ami mais ça reste des prix pas forcément donnés. Mais bon, nous sommes tous issus de grandes familles, non ? »

« Oui, oui, bien entendu ! » s’exclama Agléa avec entrain et engouement.

Hum … Elle était surexcitée comme une puce. Elle n’espérait pas qu’ils allaient prendre une chambre pour eux deux hein ? Oh ? Aie ! Elle venait de lui faire mal à le serrer un peu plus fort que la normale. Qu’est-ce qui lui prenait ? Elle tremblait ? Et pour quelle raison ?

« Suivez le guide si vous voulez vivre ! Ne vous en faites pas, ce n’est pas à prendre au pied de la lettre. Je ne vous ferais rien du tout, je vous le promet. »

« Quand tu dis ça, c’est justement à cause de ça que l’on risque de s’inquiéter, tu ne crois pas ? Tu es sûr de ne pas nous vouloir du mal plutôt ? »

« Vélisa, ma chère, tu sais très bien que ça ne sera jamais le cas ! »

Oh ! Il remarquait autre chose. Réxéros était du genre à se confondre en excuses devant Vélisa. Ce n’était pas la première fois depuis le début de l’expédition mais là, il était visiblement en train de faire quelques courbettes. Bien qu’il se demandait pourquoi, il entendit Agléa lui chuchoter dans l’oreille :

« Réxéros est assez proche de Vélisa. Ils se connaissent tous les deux depuis longtemps et il paraîtrait que les crises de colère de Vélisa sont craintes et redoutées. »

« Elle n’en donne pas vraiment l’impression en la regardant, je dois t’avouer. Tu es sûre de ce que tu dis, Agléa ? Tu ne te trompes pas un peu ? »

« Non, non. Regardes-les bien. Tu n’as pas remarqué que Réxéros n’ose plus prendre la parole ? Il ne fait qu’obéir sagement à ce qu’elle dit ? »

« Je le sais bien mais bon … En un sens, je n’ai pas à remettre en question leur relation. Nous sommes d’accord tous les deux que ça ne concerne qu’eux, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas faux mais ce genre de potins et ragots fait mon sel ! »


Il n’était pas certain d’avoir saisi toute l’allusion à ce qu’elle faisait référence … et peut-être que dans le fond, il valait mieux ne pas trop s’interroger sur ça. Encore qu’il n’était pas sûr que ne pas se sentir concerné soit la meilleure attitude à avoir dans une telle situation. Enfin bon, comme il l’avait très bien dit lui-même, cela ne les regardait pas.

« Ils forment un sacré couple tous les deux. » compléta Agléa, Zéran posant ses yeux sur elle avec étonnement. Est-ce qu’elle venait de confirmer ce qu’il pensait tout bas ?

« Ils sont vraiment ensemble tous les deux ? C’est sûr et certain ça ? Tu as des preuves ? »

« Roh … Qu’est-ce que tu peux être un peu vexant et blessant quand tu t’y mets. Il n’ a aucune preuve bien entendu mais qu’est-ce que tu veux que je te dises d’autre, Zéran ? Regardes-les, ils sont toujours collés l un à l’autre. »

« Je sais bien mais il en est de même pour Klork et moi. Ou alors toi et moi, pourtant, tout le monde sait qu’il n’y a rien du tout entre nous deux. »

« Pourquoi ? Cela veut dire qu’il y a quelque chose entre toi et Klork ? »

Oh … Le ton était un peu froid contrairement à ce qu’il s’était attendu. Et elle le regardait un peu méchamment même. Il avait encore dit quelque chose de vexant ou blessant ? Pour autant, sur un calme impérial, comme si de rien n’était, il répondit :

« Je ne suis pas attiré par les hommes, désolé. Enfin, non, je ne suis pas désolé. Je ne vois pas pourquoi je le serais et je ne comprends pas pourquoi tu t’inquiètes à ce sujet. Tu as peur de perdre par rapport à Klork ? Tu plaisantes, j’espère. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » demanda t-elle sur un ton maintenant bien mielleux et tendre que ça en était presque agaçant et irritant. Il répondit avec lenteur :

« Que je pense que tu n’as rien à craindre de ton côté physiquement. Tu es très bien comme tu es, si ça peut te rassurer. Maintenant, ne commences pas à t’imaginer des choses, compris ? »

« Oh … Mais je ne m’imagine rien sauf que tu viens de me faire un compliment en disant que je suis une belle félémone. C’est très gentil de ta part. Tu veux que l’on partage une chambre à deux ce soir, toi et moi ? Je te promet que tu ne le regretteras pas. »

« Pas du tout et j’ai vraiment l’impression de me répéter lorsque je t’adresse la parole, Agléa. Tu n’as pas la même ? Alors s’il te plaît, je préfère que tu arrêtes. Je n’aimerai pas avoir à te repousser. On dirait que tu es l’une de ces courtisanes que certains nobles félémons ramenaient dans notre domaine quand ils étaient invités par mon père. Enfin, au moins, tu n’es pas trop maquillée ou grimée comme elles. C’est un bon point. »

« … … … Tu sais, le physique, ça ne fait pas tout, Zéran. » marmonna t-elle dans un silence presque religieux alors qu’ils continuaient d’avancer avec le reste du groupe.

« Exactement. J’aimerai bien que plus de personnes le sachent. J’ai l’impression qu’elles ne sont pas au courant à ce sujet, Agléa. Mais pourquoi tu me dis ça ? »

« Pour rien … Pour rien du tout. » soupira t-elle avant de retirer un peu son bras de son décolleté, Zéran ne se plaignant pas de retrouver la mobilité de son membre.

« Bon … Qu’est-ce qu’il fait ? Je croyais qu’on allait vers une auberge en fin de compte ? Pourquoi est-ce que l’on se retrouve dans une rue marchande ? »

« Je ne sais pas du tout. Peut-être qu’il a une idée derrière la tête ? Peut-être qu’en fin de compte, on va faire quelques emplettes auparavant ? »

« Ah … Je ne comprends vraiment plus rien et je suis déjà fatigué par tout ça. J’espère que l’on va pouvoir souffler un peu car dans l’idée … pfiou … Je crois que ça m’épuise. »

« Tu es déjà fatigué ? Alors que l’on vient à peine de commencer à se mettre en route ? Ca ne va pas ? Il ne faudrait pas que tu tombes malade, hein ! Même si je pourrais être ta soigneuse personnelle. Oh en fait, ça ne me dérangerait plus du tout. »

Hinhinhin. Est-ce qu’il devait trouver cela drôle ? Il n’en était pas tellement convaincu. Mais il allait faire comme si, juste pour qu’elle soit heureuse. Le félémon aux cheveux blonds fit un petit sourire avant de se rendre compte que dans le fond, ça ne serait pas déplaisant.

« Bon bon bon ! Avant de passer à l’auberge, il est normal que je vous montre tout ce que ma ville a à vous vendre, n’est-ce pas ? »

« Nous n’avions pas prévu d’aller directement à l’auberge puis ensuite de faire les emplettes ? » demanda Klork avec lenteur, Réxéros se mettant à tiquer, une nouvelle fois contrarié par les propos du candidat de la Rage.

« Rien ne presse et je suis sûr que tu trouveras ton bonheur comme les autres, Klork. Tu n’as qu’à faire un petit effort et je suis sûr que ça sera plus aisé. »

« Je n’ai pas besoin d’efforts vu que ça ne me dérange pas. C’était plus pour les autres. Moi-même, je n’ai rien contre mais … allons y. »

Alors pourquoi est-ce qu’il s’était forcé à prendre la parole si c’était pour ne rien dire d’intéressant. En plus, il ne regardait même pas devant lui mais juste derrière. Il y avait quoi derrière ? Ah oui, ses deux amis, Agléa et Zéran. Pfff … Non mais vraiment … Ca ne le regardait pas mais s’il voulait vraiment discuter avec eux, qu’il le fasse et qu’il évite de l’ennuyer avec ces idioties. Il avait bien mieux à faire.

« Je vous jure … BON ! Nous sommes arrivés à la section alimentaire ! Vous aurez de tout par ici ! Des fruits, des légumes, de la viande, du poisson ! TOUT TOUT TOUT ! Dites que vous venez de la part de Réxéros, ne vous éloignez pas trop de moi et ça sera suffisant. Dépensez donc de l’argent sans restriction ! »

Section de l’alimentation ? C’est vrai qu’il ne dirait pas non à quelques choix différents pour la viande et le reste. Le jeune homme aux cheveux blonds regarda Agléa, lui demandant si elle avait déjà elle-même une idée de ce qu’elle comptait acheter.

« Oh, tu sais, Zéran, je ne suis pas bien difficile. Je mange ce que l’on me donne hein ? A partir de là, je n’ai besoin de rien ! »

« Et bien, je dois avouer que ça en est presque étonnant mais bon … Si tu as vraiment besoin d’un truc, tu peux me le dire. » murmura Zéran, ayant remarqué que la félémone aux cheveux auburn était comme … gênée et embêtée. Sauf qu’il n’avait aucune explication raisonnable à donner à un tel comportement. Elle était … vraiment mignonne sur le coup.

« Oh ? Vraiment ? Tu ferais ça pour moi ? Enfin non … Ne t’en fait pas, ce n’est pas bien grave. Je te promet que ce n’est pas si important. »

Elle ne donnait pas l’impression de faire ça par jeu, comme pour espérer qu’il lui achète quelque chose. C’était perturbant, bien plus qu’il ne le pensait. Il avait du mal … à se l’imaginer ainsi. Et plus les minutes passaient dans la ruelle marchande, moins ça le dérangeait qu’elle soit à côté de lui, accrochée à son bras. Il voyait bien le regard envieux de nombreuses personnes. Bon, il n’y avait pas Klork pour discuter mais il pouvait bien le laisser un peu tranquille aussi. Le félémon aux cheveux verts avait besoin d’être seul.

« Bon … on va voir ce que l’on peut acheter. » se dit-il tout en regardant Agléa brièvement. Celle-ci ne voulait vraiment pas le lâcher. Bon, vu qu’ils allaient tous manger ensemble, il allait bien pouvoir acheter un peu plus que nécessaire pour elle aussi.

Laisser un commentaire