Chapitre 16 : Grâce à lui

ShiroiRyu
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Chapitre 16 : Grâce à lui

« Bon, j’imagine que de la viande séchée, ça pourra durer plus longtemps. »

« Et qu’est-ce que tu dis de ça, Zéran ? Est-ce que ça te conviendrait ? Il te faut quand même quelques fruits et légumes. Tu ne peux pas aller sauver le royaume sans rien avoir dans l’estomac non plus hein ? Tu en dis quoi ? »

« Hmm … Pourquoi pas ? Je ne vois pas ce qui serait si déplaisant dans le fond. Vas pour ça. Et toi, qu’est-ce que tu voudrais ? Tu aimes manger quoi ? »

« Oh moi, je dirais que j’apprécie beaucoup cette truite. Enfin, elle semble … Euh non rien ! »

Et voilà qu’elle recommençait une nouvelle fois. Le félémon ne trouvait pas ça horripilant mais … bon ! Il donna aussi de l’argent pour un morceau de cette truite, la faisant bien emballer dans un chiffon avant de la tendre à Agléa. Ce n’était que la première chose qu’il lui achetait mais elle se confondait déjà en de sincères excuses.

Sincères, c’était ça en fait le terme. C’était ça à quoi il ne s’était pas attendu de la part de la personne en face de lui. C’était ça … qui le surprenait et pas forcément dans le mauvais sens. Mais bon, il n’allait pas s’en plaindre. Par contre, la vie n’était pas vraiment si cher dès qu’on avait une personne comme Réxéros avec soi. D’ailleurs, c’était pour ça qu’il n’était pas si récalcitrant à acheter pour Agléa. La félémone ne semblait pas vouloir ou pouvoir dépenser ne serait-ce qu’un peu d’argent. Peut-être qu’elle n’en avait pas ? Baaaaah ! C’était tout simplement impossible. Une félémone aussi belle qu’elle ?

Mais ce n’était pas à lui de l’interroger et il n’avait pas à le faire. C’était la vie privée d’Agléa à ce sujet. Ah … Mais quand même, c’était plutôt étonnant. Bon, pourquoi est-ce que Réxéros les avait arrêté ? Qu’est-ce qu’il y avait encore ? Ils s’étaient mal débrouillés ? Voilà que le félémon à la chevelure noire s’exclama :

« Et n’oubliez pas une chose, toutes ces promotions, ces achats que vous faites et tout, c’est grâce à ma ville et mon nom ! Ne l’oubliez pas ! »

« Difficile puisque tu n’arrêtes pas de le crier depuis dix minutes, Réxéros. » rétorqua Vélisa en haussant les épaules, un peu ennuyée et fatiguée par tout ça.

« Et bien, pourtant, ça n’a rien d’anormal à ce que je le fasse, Vélisa, et que je continue. Je suis fier de pouvoir rendre ce service et d’aider mes compagnons d’armes ! »

Zéran s’arrêta en écoutant les propos de Réxéros. Difficile de savoir ce qu’il devait penser de ce type. Il n’était pas sensiblement mauvais. Il était juste très vantard, à se mettre en avant mais il était vrai que payer tout ce qu’ils avaient pris pour la moitié voire le tiers de leur valeur initiale, c’était quelque chose d’assez remarquable. Mais de là à lui vouer un culte de la personnalité ou presque, il ne fallait peut-être pas exagérer non plus.

« Je me demande où est Klork et si lui-même a trouvé quelques objets. Je devais lui offrir quelque chose pour toute l’aide apportée. »

« Tu n’es pas forcé, Zéran. Je suis sûre qu’il n’a pas fait ça pour une récompense. »

« C’est le but d’un cadeau. J’arrive pas à croire … que je fais un cadeau pour quelqu’un. »

« Pourtant, tu m’en as fait sans que cela te dérange. Pourquoi est-ce que ça t’ennuie avec Klork ? Qu’est-ce qui’il a de si différent ? »

Il ne savait pas quoi répondre. Simplement que pour Agléa, c’était naturel en vue de comment elle s’était comportée ces dernières heures. Maintenant, est-ce que ça l’était pour Klork ? Il n’en était pas aussi certain ? Le remercier ? Comme l’avait dit Agléa, il n’était pas vraiment certain que c’était ce qui plaisait au félémon aux cheveux verts. Mais en même temps, ce dernier, il le voyait à peine depuis qu’ils étaient rentrés en ville.

« Je ne sais même pas où il se cache. Il n’est pas dans la même ruelle que nous. »

« Tu parles de Klork ? Je l’ai vu partir du côté de la ruelle des armes, vêtements et autres après avoir discuté avec Réxéros. Je crois que ce dernier voulait se débarrasser de Klork donc il a très vite accepté en le balayant d’un geste de la main ou presque. »

« Je n’aime pas le laisser seul, pas du tout. Et s’il lui arrive quelque chose ? »

« A Klork ? Tu plaisantes, j’espère ! Il sait se débrouiller seul. C’est un grand garçon. Tu as put le voir aisément avec les lizéfals, non ? »

« On va plutôt aller le chercher. Que ça soit un grand garçon, ça m’importe peu. Le plus important n’est pas ça, pas du tout. Surtout que lorsque l’on y réfléchit, tu es plutôt grande, très grande. Peut-être même la plus grande du groupe. »

« Est-ce que c’est une mauvaise chose, Zéran ? Mais ça ne me dérange pas car tu le sais, dans le fond, ça veut dire que je peux plus aisément te prendre dans mes bras. »

« Et tu sais très bien que je refuserais ça … alors il vaut mieux ne pas commencer sur cette voie. Tu m’accompagnes ? » demanda t-il d’une voix peut-être un peu trop douce. Elle était ennuyeuse … mais en même temps, elle était attachante, sans qu’il n’arrive réellement à expliquer la raison qui le poussait à imaginer cela chez elle. Peut-être que la marche le fatiguait plus qu’il ne l’aurait cru ?

C’était l’unique excuse qu’il se trouvait pour ce qui venait de se dérouler. Le jeune homme aux cheveux blonds avait finit par se séparer du reste du groupe, partant vers la direction qu’Agléa lui avait donné. Et celle-ci était bien la seule à avoir décidé de l’accompagner malgré que ça ne lui convenait pas le moins du monde.

« Pourquoi est-ce que tu détestes tant Klork ? Qu’est-ce qu’il t’a fait de personnel ? »

« Rien du tout. Enfin, rien envers ma personne. Je ne sais pas comment je pourrais vraiment te l’expliquer en un sens mais … pfiou … Je sais pas, j’ai l’impression qu’il cache quelque chose et je n’arrive pas à savoir quoi. »

« Comme tout le monde, Agléa. J’ai mes secrets, tu as les tiens et j’imagine que les autres aussi. Je ne pense pas que tu devrais lui en vouloir pour cette unique raison. Peut-être est-ce bien plus personnel ? Tu ne crois pas ? J’aimerai éviter une dispute. »

Depuis quand est-ce qu’il cherchait à régler les conflits des autres ? Le mieux serait qu’il règle déjà les siens. Ceux qui étaient intérieurs mais pour l’heure, il voulait éviter qu’en retrouvant Klork, cela finisse en bataille verbale avec Agléa.

« Tu as des secrets, toi ? J’espère que tu me les révéleras un jour, Zéran. »

« On verra si tu le mérites. Il en est de même pour toi, Agléa. Je me demande ce que cela peut être comme secret. Espérons que ça ne soit pas par rapport à ça » dit-il en jetant juste un bref regard au physique avenant de la félémone, celle-ci souriant avant de chuchoter :

« Tu n’auras qu’à toucher pour vérifier s’ils sont vrais et naturels. »

Il posa son regard rubis sur Agléa. Vraiment ? Encore maintenant ? Pourtant, elle ne se laissa pas crier dessus, reprenant la parole aussitôt :

« J’ai dit « auras ». Ca veut pas dire maintenant, loin de là. Pour ça, il va falloir un peu patienter par contre, désolée pour toi, Zéran. Je sais que tu es pressé. »

« Je ne suis pas pres… AH ! KLORK ! KLORK ! » dit-il avant d’héler et de faire un mouvement de la main pour que ce dernier le reconnaisse. Arrivant bien vite à sa hauteur, le félémon aux cheveux verts le regarda puis vit Agléa avant de remettre correctement son sac sur le dos, disant d’une voix neutre :

« Et ? Que se passe t-il, Zéran de la Vanité ? Ne me dites pas qu’Agléa est pire qu’une sangsue et que vous comptez sur moi pour vous en débarrasser ? »

« Pas le moins du monde. Simplement, tu t’es séparé du groupe. Je sais que Réxéros n’est pas facile à vivre mais de là à vouloir absolument t’éloigner de lui et du groupe, tu es sûr que c’est une bonne idée ? Si ça ne va pas, tu peux me le dire hein ? »

« Je ne suis tellement pas habitué à cette gentillesse provenant de vous, Zéran de la Vanité. Du moins, cette inquiétude. On dirait qu’être en groupe vous fait le plus grand bien et cela malgré que chacun est un félémon d’une famille différente. Ne vous en faites pas, je vais bien … et j’imagine qu’Agléa aussi si elle vous suit depuis aussi longtemps. »

« Ah … Je ne te le fais pas dire. Tu nous accompagnes donc ? Je te préfères pas trop éloigné de moi si tu veux bien … Enfin, ne t’imagines pas cinquante mille choses non plus hein ? »

« Qu’est-ce que je ne devrais pas m’imaginer ? Je ne suis pas vraiment sûr de tout comprendre, je dois avouer. Peut-être qu’il vaudrait mieux que je ne me poses pas trop de questions ? Et que j’accepte simplement ta proposition ? » dit le félémon en armure rouge.

« Pour nous deux, enfin nous trois, je dirais que oui. Tu viens ? On va aller retrouver les autres et enfin quitter cet endroit. Tu as acheté quand même quelque chose pour toi du côté de l’alimentation ou pas ? J’imagine que si c’est non, on va encore entendre Réxéros chouiner. »

Klork lui signala qu’il valait mieux si préparer puisque c’était exactement le cas. Il n’avait rien dépensé en terme de nourriture et cela allait être problématique s’il ne le faisait pas. Et puis, surtout, s’ils pouvaient éviter d’entendre Réxéros, ça serait parfait.

« HEY ! Vous étiez passé où tous les trois, je peux savoir ? Je vous cherchais depuis des heures ! Bon peut-être pas des heures mais vous m’avez compris ! »

« Pas besoin de crier, ça n’arrangera rien du tout, tu le sais, non ? Nous avons juste été retrouver Klork car celui-ci a fini tous ses achats. »

« Oh ? Tout ? Alors, on y va tous. Direction l’auberge et plus vite que ça ! »

« Zéran, je … » commença à dire Klork mais visiblement, c’était déjà trop tard pour s’excuser, le jeune homme aux cheveux blonds ayant vu que Réxéros était déjà parti avec les autres, Agléa les attendant pour qu’ils ne se perdent pas.

L’auberge, du moins son apparence, était des plus hospitalières. Portant le nom de « Céleschaos », Réxéros indiqua en rentrant que ce nom était donné à la meilleure auberge de chaque ville dirigée par la famille de la Cupidité. Ainsi, avec cette unique phrase, il venait tout simplement de signaler qu’il avait choisi le meilleur endroit pour dormir.

« Qu’est-ce que cela va être pour le prix de la chambre. » soupira Klork, pénétrant en dernier dans le bâtiment, Zéran sortant déjà sa bourse. Il allait devoir trouver un moyen de gagner un peu d’argent car sinon, il n’était pas sûr que cela allait lui permettre de tenir très longtemps. Réxéros était déjà à l’accueil, parlant avec l’aubergiste tout en disant :

« Bon, pour les chambres, on fait comment ? Vélisa et moi, on va en prendre une pour nous deux, comme d’habitude. Ensuite pour vous autres ? Les filles ensemble, les garçons dans l’autre ? Ça me semble convenir pour chacun et chacune, non ? »

« Oui et je payes pour la chambre complètement, Klork. Tu n’as pas besoin de débourser de l’argent. C’est la moindre des choses que je pouvais faire. »

« Vous … n’aviez aucune raison de faire ça normalement, Zéran de la Vanité. Je ne comprends pas pourquoi vous me faites un tel cadeau ? » dit Klork, apparemment plus gêné que Zéran le pensait par tout ça.
Agléa était là, en train de l’observer de ses yeux émeraude. Elle n’espérait quand même pas pouvoir s’inviter dans la chambre pendant la nuit hein ? Il fit un mouvement négatif du doigt puis de la tête pour bien lui faire comprendre ce message. Hors de question. Silesti semblait s’être réveillée, tirant un peu sur la tenue de Cator avant de marmonner :

« Chambre … nous deux … Aaaaaaaaaah .. Faim. Manger. »

« On dirait que je vais devoir me prendre une chambre seule. Diteeeeeeees. Vous pourriez me faire un prix d’ami ? Réxéros ? »

« Comme c’est une chambre pour une personne, j’imagine que tu ne vas vraiment rien payer, Agléa. Enfin … Vous pouvez ? » demanda le félémon aux cheveux noirs en bol, se tournant vers l’aubergiste qui fit un grand sourire comme si sa vie en dépendait. Agléa le remercia d’une courbette, Zéran soupirant longuement : bien entendu, autant se mettre en valeur et ne pas faire regretter à l’aubergiste ce petit geste, n’est-ce pas ? Bon, néanmoins, ils allaient pouvoir passer une nuit tranquille, dans un vrai lit et ça, ça n’avait pas de prix !

« Pour le repas, il sera servi d’ici une heure et demie voire deux heures. Vous descendrez de l’étage où les chambres vous ont été attribuées. Pareil pour le petit-déjeuner. Voilà les clés de vos chambres. Il y a tout ce qu’il vous faut là-dedans mais si besoin, vous pouvez descendre et venir me chercher pour m’indiquer ce qui vous manque. »

« Et bien, je vais aller tout de suite me faire couler un bon bain. Ça ne sera pas du luxe. » déclara Agléa en venant récupérer sa clé, regardant Zéran en lui disant : « Dommage mais je n’ai pas de double des clés pour que tu puisses venir, Zéran. »

« Et je ne serais pas venu, Agléa. Vas donc te laver, cela te fera le plus grand bien, j’en suis sûr et certain. Et comme ça, tu te calmeras un peu. »

« Mais rien ne t’empêcheras de venir. Tu n’auras qu’à toquer, je serais là à t’attendre. »

Pfff ! Qu’elle disparaisse et vite au lieu de dire des bêtises plus grosses que sa tête. Le félémon fit un mouvement de la main alors qu’elle s’était mise à rire comme une enfant un peu trop turbulente. Des fois, elle ne se comportait pas du tout comme la félémone qu’elle était. Klork avait récupéré de leur chambre, regardant Zéran tout en disant :

« Nous éviterons de faire trop de bruit de notre côté, d’accord ? Et … Tu essayeras de dormir avant moi si c’est possible, Zéran. »

« Si tu t’inquiètes sur le fait que tu ronfles, je peux te dire que tu as juste un sommeil assez discret et paisible et que ça ne me dérange pas le moins du monde. »

« … … … Je ne parlais pas de ça, Zéran ! Rah … Tu n’as pas besoin de savoir pourquoi dans le fond, je crois que c’est mieux pour tout le monde ! »

« Je n’arrive pas à savoir pourquoi tu te mets en colère mais si j’ai dit une bêtise, tu peux savoir que je m’excuse, comme à mon habitude … donc je suis désolé. »

« Il vaut mieux que tu laisses tomber. Je vais aller voir notre chambre et les lits et le reste des pièces qui sont dans celles-ci. » soupira Klork avant de grimper les escaliers trois par trois, comme si cela était fait avec une sacrée aisance.

« Des fois, je comprends pas ce qui lui prend. » dit Zéran tout en le regardant partir, les autres ne lui répondant pas. Il se tourna vers Silesti et Cator, demandant à ce dernier : « Ça ne sera pas trop dur avec elle, tu es sûr ? »

« T’en fait pas, de mon côté, je suis habitué. C’est comme un animal de compagnie. Si tu t’en occupes bien, elle ne sera que paix, amour et caresse. »

« Je vois … Je te rappelle juste au cas où qu’il s’agit d’une femme provenant de la famille de l’Oïsiveté. Ne propose pas trop de caresses ou tu risques de perdre tes membres les uns après les autres. Enfin, tu fais ce que tu voudras hein ? Ce n’est qu’un simple conseil de ma part. »

« Tu as bien vu que c’est elle qui a demandé à vouloir dormir dans la même chambre. »

« Je sais bien … mais ça n’empêche pas de te mettre en garde, voilà tout ! »

« Héhéhé … Ne t’en fait pas, je saurais maîtriser la bête si elle devient incontrôlable. »

Hahaha, c’était pas la modestie qui l’étouffait, n’est-ce pas ? Bon, de son côté, il salua les autres personnes, finissant par grimper à l’étage au-dessus pour retrouver la chambre où il allait pouvoir dormir avec Klork. Toquant à la porte, il demanda s’il était là, n’entendant aucune réponse de sa part. Finissant par rentrer, il rentra à l’intérieur avant de dire :

« Klork ? Klork ? Tu es là ? Tu m’entends ? Hmm … Ouais, on va dire que tu es là. »

Difficile d’ignorer les morceaux d’armure rouge qui étaient posées sur un lit. Wow … Rien qu’à l’idée de les voir, il avait déjà mal au dos. Ca devait être horrible de porter ça constamment sur le dos mais surtout de ne même pas s’en plaindre. Qu’est-ce qu’il était fort, il fallait le reconnaître. Refermant la porte à clef derrière lui, il continua à étudier la pièce. Il y avait deux lits, c’est ce qui était prévu. Oh, y avait visiblement le bruit de l’eau qui coulait. WOW ! Il y avait même une douche ! C’était le grand luxe par ici !

Des petits bureaux avec le nécessaire pour écrire, des tables de chevet, des accessoires de bain, c’était vraiment une très belle chambre, trop belle même pour être honnête. Mais à entendre l’eau qui coulait, ça voulait dire que Klork était en train de se laver. Ça ne serait pas du luxe, il devait être en sueur normalement.

« Klork ! Klork ! C’est Zéran ! Tout va bien ? » demanda le félémon à la chevelure blonde tout en toquant à la porte de la salle de bain, remarquant que celle-ci était entrouverte.

« Z… Zéran ?! Ne rentre pas s’il te plaît ! Ca ne se fait pas ! Je ne pensais pas que tu serais monté aussi vite. Je pensais que tu allais discuter avec les autres et tout ! Comment cela se fait que tu sois déjà là ? Ce n’est pas normal ! » s’exclama Klork de l’autre côté de la porte.

« Et bien, je n’avais pas vraiment envie de tenir compagnie à Réxéros et Vélisa. Ils sont vraiment insupportables, tu sais ? Dis … Je peux rentrer ? Entre hommes, c’est pas comme si la nudité était un problème, non ? »

« Non merci, Zéran. J’ai quand même un minimum de pudeur, tu vois. Tu es prié de refermer la porte derrière toi, tu seras vraiment très aimable. »

« Tu peux même dire trop si tu préfères … Enfin bon … Je ne sais pas pourquoi tu ne veux pas mais je ne vais pas te refuser ça. »

« Si tu as vraiment envie de parler, on le pourra plus tard, sur nos lits respectifs, compris ? »

« Et bien, derrière cette proposition, je ne vois aucune raison de refuser ça. Le mieux sera après que l’on ait fini de manger tu ne crois pas ? Après le dîner avec les autres. »

« Oui avec les autres et tout et tout … Enfin voilà, tu as compris. Tu peux refermer la porte derrière toi s’il te plaît ? Ca serait vraiment très agréable de ta part … vraiment très sympathique, Zéran. S’il te plaît. » demanda Klork sur un ton presque en gémissant.

« Tu n’as pas besoin de le demander sur ce ton si plaintif. On dirait presque que je suis en train de te martyriser. Ca me fait mal un peu mal, Klork. Très mal. »

« … … … Je suis désolé, Zéran. C’est juste que … je ne veux pas. » dit Klork de l’autre côté de la porte. Cette fois-ci, le ton était presque implorant et Zéran s’exclama :

« Ne le soit pas ! Ne soit pas désolé, pfiou … Je comprendrais jamais comment réagir avec toi, c’est moi qui le suis. Tu es le candidat de la Rage, tu es fort, puissant, colossal, tu es impressionnant et tu es peut-être le seul en qui j’ai confiance dans ce groupe. Je devrais pas dire ça, je le sais bien mais … c’est plus fort que moi, voilà tout. Je ne devrais pas m’accrocher autant pour avoir ton attention, c’est vraiment ridicule de ma part. »

« Tu … penses vraiment ce que tu as dit, Zéran ? Par rapport à toi et moi ? » continua de demander Klork de l’autre côté de la porte, Zéran clignant des yeux. « Tu sais, si j’ai voulu t’entraîner, je te l’ai déjà dit mais c’est à cause de la relation que tu as avec ton petit frère. J’ai compris à ce moment précis à quel point tu étais quelqu’un de bien et de remarquable. C’est pourquoi je savais que tu serais parfait comme candidat. En même temps, tu n’as jamais chercher à trop m’interroger et … »

« Pourquoi est-ce que je t’aurais interrogé ? Moins j’en sais, mieux je me porte. Je ne voulais pas être ami avec n’importe qui. Enfin, ça, c’était avant. Aujourd’hui, c’est un peu différent … et qu’est-ce que je raconte comme bêtise, moi ? Je vais plutôt me mettre sur le lit. »

Il avait enfin refermé cette porte. Il n’avait pas envie d’écouter les propos de Klork, non pas qu’il avait peur de ce que ce dernier dirait, loin de là. Simplement, il voulait éviter des scènes qui pouvaient être très embarrassantes bien qu’il n’avait rien à cacher. Enfin, c’est ce qu’il était en train de se dire dans sa tête.
Pourquoi est-ce qu’en s’adressant à Klork quand il n’était pas dans un entraînement, il avait l’impression que tout devenait franchement bizarre ? Klork avait une voix étrange et un timbre vraiment différent. Il en était de même pour ses réactions quoi !

« Ah … Je crois que pour le dîner, j’attendrais qu’il vienne me réveiller. »

Et voilà qu’il s’était mis à marmonner avant de clore les yeux, couché sur son lit sur le ventre. Ah … Ça lui faisait du bien, beaucoup de bien, il fallait avouer. Plongé dans le sommeil, il ne remarqua pas que la porte de la salle de bain venait de s’ouvrir, Klork ayant attaché une serviette autour du corps

« C’est pour cela que je préfère que tu sois endormi, Zéran. C’est trop … gênant. Entre ça et la balafre à l’oeil, ce n’est vraiment pas plaisant. »

Déjà que sans son armure, il n’était peut-être pas aussi impressionnant que l’espérait le félémon couché sur le lit, en train de dormir comme si de rien n’était. Faisant tomber la servitette, le colossal félémon récupéra ses affaires après être sûr qu’il soit bien sec. Bon … Enfiler ces habits et remettre aussitôt son armure sur le corps.

« C’est ma carapace … et rien d’autre. Je n’ai rien besoin d’autre à ce moment. »

Et voilà. En quelques instants, il avait à nouveau cette épaisse protection de métal rouge sur le corps. Il jeta un bref regard à Zéran, poussant un soupir. Il était tombé dans le piège des servantes de la demeure de la Vanité. Il ne voulait pas … que ça se reproduise ici.

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