Chapitre 17 : Une soirée de confidences

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Une soirée de confidences

« Et bien … Le repas était vraiment copieux. C’est rien contre toi, Cator mais on va dire que ces derniers jours étaient assez difficiles. »

« Ce n’est pas le cuisinier qu’il faut mettre en défaut dans ces moments, Zéran mais plutôt la qualité des ingrédients. Même avec les meilleurs ingrédients du royaume, un mauvais cuisinier ne pourra rien préparer de succulent. A contrario, un excellent cuisinier sera pieds et mains liés si on lui donne que des aliments médiocres à cuisiner. »

« Ce n’est pas faux comme mode de pensée, Cator. Néanmoins, maintenant que j’ai bien mangé, je crois que je vais plutôt aller déjà monter et m’écrouler sur mon lit. »

« Vous avez déjà fait une sieste, Zéran de la Vanité. Je ne pense pas que ça soit conseillé d’en faire une seconde en aussi peu de temps. Vous allez vous réveiller en pleine nuit. » lui signala Klork alors que Zéran répondait d’un avec un petit soupir de dépit :

« Ce n’est pas bien grave, ça voudra dire que pour une fois, je serais réveillé avant toi et que je pourrais t’observer en train de dormir. Il faut avouer que ça serait étonnant et peut-être pas une si mauvaise idée dans le fond. En fait, je crois que je l’apprécie même pas mal du tout cette idée, hahaha ! Bon … Bonne nuit à tous. Bonne nuit à toi aussi, Agléa. »

« Oh ? Euh … Bonne nuit Zéran ! Elle pourra … l’être encore plus, tu sais ! » dit la félémone à la chevelure auburn, plutôt étonnée de voir qu’il avait senti le besoin de préciser son nom. Cela devait tellement la perturber qu’elle n’avait même pas remarquer ses erreurs.

« Oui oui, je le sais bien. Mais le savoir ne veut pas dire le vouloir. »

Et le voilà maintenant couché sur le dos, quelques minutes plus tard, les yeux clos. Il n’avait pas vraiment sommeil mais … en même temps, Klork allait bientôt arriver, n’est-ce pas ? Il en était sûr et certain. Le félémon aux cheveux blonds entendit la porte s’ouvrir puis se refermer, le cliquetis d’une clé résonnant quelques secondes après.

« Je n’ai tellement pas l’habitude de ces repas bien trop importants. Je ne sais pas comment ils font pour manger autant. Zéran de la Vanité ? Vous dormez déjà ou vous vous moquez de moi ? » questionna le félémon à l’oeil balafré.

« Est-ce que je peux faire les deux en même temps ? Je me demandes si cela se tente comme expérience, qu’est-ce que tu en dis, Klork ? »

« Que vous devriez arrêter de proférer des bêtises de la sorte, ça serait beaucoup mieux. »

« Ou alors, je peux te proposer de parler. Ca me permettra de digérer avant de sombrer dans le sommeil. Vraiment, je ne te savais pas aussi pudique, Klork. Tu sais, vu comment je t’imagine musclé et tout, je suis sûr qu’Agléa serait en train de fondre en te voyant. »

« Nous avons déjà eut ce sujet de conversation, Zéran de la Vanité. Pourquoi ne pas plutôt parler de choses bien plus intéressantes ? » rétorqua Klork, bien décider à ne pas continuer.

« Sincèrement ? Tu veux que je te parles un peu de Kosmor ? Ou de moi ? »

Il avait juste décidé de pivoter sur le côté pour avoir Klork en face de lui. Il ne s’était pas moqué du félémon dans sa proposition. Il le pensait vraiment. Celui-ci avait fini par s’asseoir en face de lui, Zéran reprenant la parole tout en disant :

« Par où est-ce que je pourrais vraiment commencer dans le fond ? Ce n’est pas comme si c’était une chose plutôt facile, n’est-ce pas ? Mais … Ah … Tu sais, je t’ai peut-être dit pendant nos séances d’entraînement que ma mère était morte peu de temps après ma naissance, n’est-ce pas ? J’imagine qu’à partir de là, tu as compris que Kosmor … »

« N’est pas ton véritable frère, c’est exact. Mais ça n’empêche pas certains liens d’être plus forts que ceux du sang. Mais la mère de Kosmor ? » demanda Klork, Zéran ayant un petit sourire triste avant de reprendre juste après lui :

« Elle aussi malheureusement, je ne la connais pas vraiment. Elle était assez pâle lorsqu’elle est venue après que mon père se soit remarié quelques années après la mort de ma mère. Je ne pouvais pas lui en vouloir, il restait le monarque suprême des félémons et en tant que tel, il se devait d’avoir une femme à ses côtés et surtout un héritier convenable. »

« Héritier … convenable ? Qu’est-ce que ce terme presque abominable à entendre avec vous, Zéran ? Je ne suis pas sûr que je l’apprécie si tu veux tout savoir. »

« Simplement que je n’ai pas montré les compétences nécessaires à ce qu’attendait mon père de moi alors que je n’avais que quatre ou cinq ans. Tu as bien remarqué à quel point Kosmor était très fort pour son âge, non ? Même s’il a quelques soucis de concentration pour les cours, il deviendra très vite quelqu’un de très important, j’en suis certain. »

« Et ce n’est pas pour ça que … tu dois te dévaloriser, Zéran. Tu as été vraiment remarquable pendant le combat contre les lizéfals. Tout seul, je n’étais pas sûr de … Enfin, ce n’est pas de ça dont tu veux parler, n’est-ce pas ? Tu aimerais … que l’on évoque quelque chose chez moi ? Du moins, de mon passé ? » interrogea le félémon à la chevelure verte.

« Si ça ne te dérange pas trop, ça reste une histoire très personnelle, non ? »

« C’est exact mais en même temps, je peux bien t’en révéler un peu plus. Je m’appelles Klork de la Rage, tu le sais parfaitement. Je suis le dernier membre d’une longue famille de la branche-sœur de celle principale de la famille de la Rage. C’est à dire que la personne à l’origine de cette branche-sœur était le frère de la personne à l’origine de la branche principale. » commença à raconter Klork, Zéran lui disant presqu’aussitôt :

« Donc dans le fond, tu es très proche de la branche principale, ce qui est plutôt une excellente nouvelle. Mais tu as dit le dernier membre. Tu as donc des frères ou des sœurs ? »

« Ma famille a toujours eut uniquement des garçons et cela depuis le début de son existence. Malheureusement, mes aînés sont tous morts au combat depuis des années voire des décennies pour les plus vieux. »

« Je suis désolé pour toi, Klor. Cela ne doit pas vraiment être des plus faciles à vivre. Tu es donc … au final, une sorte de fils unique maintenant, c’est ça ? » demanda Zéran, n’étant pas sûr que ça soit vraiment le terme que le félémon borgne aimerait entendre de sa part.

« C’est exact. Après tant d’années et de fils, mes parents ne peuvent plus avoir d’enfants et tous leurs espoirs reposent sur moi. En devenant l’être régnant sur le royaume des félémons, j’aurai une chance de prouver ma valeur mais … pour cela, il me faut arriver jusqu’au bout de cette expédition et rien n’est moins sûr. »

« Ne sois donc pas aussi défaitiste, ça ne te ressemble pas du tout. Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. Si toi tu meures, autant dire que l’on a aucune chance de survivre de notre côté. »

« Je vais prendre ça comme tu tentes de l’exprimer : un compliment. Merci Zéran. C’est très sympathique de ta part de penser à moi de cette façon. Cela me réchauffe un peu le cœur, je dois t’avouer. C’est rassurant en fin de compte, très rassurant. Mais voilà, tu sais tout de mon triste passé, j’espère que tu n’es pas trop mal à l’aise. »

« Pourquoi est-ce que je le serais, Klork ? Tu m’as un peu parlé de ton passé, c’est vraiment sympathique de ta part, surtout que rien ne t’y forçait. Tu as pris ton courage à deux mains, bon c’est étrange de dire ça à quelqu’un comme toi qui est plutôt du genre très combatif et valeureux mais … enfin, tu as compris ! »

« L’intention est bonne, très bonne, Zéran et oui, cela m’a fait du bien de te parler. Bien plus qu’on ne pourrait le croire. Je te dis merci pour tout. »

« Y a pas de quoi. On doit se serrer les coudes, tous les deux. Ah … Tu as vu sinon ? Pour les lits ? Tu as testé un peu ? Ils sont vraiment chouettes ! »

« Non non, je n’ai pas encore essayé. Du moins, seule mon armure a pu en profiter. Voyons voir ce que tu racontes. » murmura Klork avant de s’effondrer sur le lit, passant du mode assis à couché tout en poussant un profond soupir. « Ah oui … Je comprend parfaitement … ce que tu voulais dire par là, Zéran. »

« Héhéhé. Réxéros a peut-être une grande gueule mais il faut reconnaître qu’il est efficace quand il s’y met hein ? Au moins, c’est franchement pas si mal que ça. »

« Exactement … C’est vraiment pas si mal que ça. Voilà que je répète ce que tu dis. Hmm … C’est vrai que … ça donne envie d’y dormir. Ah … »

Zéran haussa un léger sourcil en voyant Klork qui s’était presque mis à ronronner sur le lit, frottant son visage et son corps sur ce dernier comme un félin qui chercherait une bonne place où dormir. Le félémon aux cheveux blonds le laissa faire, un peu stoïque et surpris par ce genre de réactions de la part de Klork, celui-ci finissant par le regarder avant que le rouge ne monte à ses joues, disant d’une voix tremblante :

« De … Depuis quand est-ce que tu es là, Z… Zéran ? »

« Euh, tu le fais exprès ? Je suis là depuis le début, je n’ai pas vraiment bougé si tu veux tout savoir. Où est-ce que j’aurais put me rendre sinon ? Tu es sûr que tu vas bien ? »

« Nooooon ! Ca ne va pas bien ! S’il te plaît, ne répète ça à personne ! C’est pour ça que je n’ai pas envie que tu me vois avant que j’aille dormir ! Qu’est-ce que tu dois penser de moi maintenant hein ? Qu’est-ce que tu vas t’imaginer ? C’est juste … C’est juste … »

« Chacun ses trucs. Tu sais, je ne vais pas te juger pour ça, Klork. Tu as des envies que d’autres n’ont pas forcément. Je ne suis pas le genre de félémon à jeter la pierre. Du moins, pas maintenant ou plus maintenant. »

« Qu’est-ce que tu vas penser de moi ? Aaaaaah ! » s’exclama Klork avant d’aller se cacher la tête sous un oreiller. C’est ça la terreur de la rage ? Vraiment ? Zéran avait beaucop de mal à y croire en le regardant, ayant un petit sourire amusé avant de dire :

« Je promets de ne rien révéler de ton sombre secret. Est-ce que tu te sens rassuré maintenant ? Ou alors, il faut que l’on fasse un pacte de sang et autres ? »

« Non ! On va pas faire ça ! Ca serait un peu de la barbarie. Nous sommes quand même plus civilisés que ça non ? T n’as pas besoin, je te le promet. On va dire que je vais me débrouiller, c’est tout. Je suis l’unique responsable de tout ça et … »

« Tu te tracasses vraiment pour pas grand-chose, Klork. Mais je crois que tu plairais à beaucoup de félémones à réagir de la sorte, aussi timidement. »

« Je ne suis pas fait pour ça ! Je ne suis pas ainsi, pas du tout ! Il ne faut pas que vous vous imaginiez des choses … de la sorte ! Mais tu me promets que tu ne vas pas en parler ? »

… … … Oui, définitivement, il était certain que cela plairait à un grand nombre de félémones. Il en était même convaincu. Lui-même trouvait cela attendrissant et pourtant, ce n’était pas du tout son genre de laisser ses sentiments prendre le dessus, surtout envers un autre félémon ! Attendant quelques minutes que Klork se calme, il finit par dire :

« Ça va mieux maintenant ? Tu veux encore parler ? »

« Bien sûr que oui, pourquoi est-ce que je ne voudrais pas ? Oh … Euh, tiens, puisque tu as vu quelque chose d’embarrassant, ça va être à ton tour ! Dis-moi quel genre de félémone tu préfères ? Tu dois bien avoir des goûts spécifique, non ? »

« Euh … Je ne me suis jamais posé la question. C’est étrange que tu me demandes ça. » dit Zéran, visiblement pas du tout à l’aise avec le sujet.

« Est-ce qu’elle ressemblerait … à Agléa ? »

« Physiquement ? C’est vrai qu’Agléa, sur ce point, c’est vraiment difficile de trouver une chose à se plaindre sur son corps. Tu as vu comme il est parfait ? Sa chevelure auburn qui vole au vent, ses yeux émeraude purs comme du cristal, ses courbes harmonieuses. Enfin ne lui répète pas tout ça non plus hein ? »

« Et puis, vu qu’elle te colle bien souvent, tu dois aussi avoir une douceur au toucher non ? »

« C’est exact. Je n’en parle pas tant que ça mais il ne faut pas oublier ce petit point assez important. Bref, physiquement, je dirais que oui, elle y ressemblerait presque. Après, rien d’étonnant entre nous. La candidate de la Débauche se devait d’être l’incarnation du désir de tous les félémons non ? Encore que cela aurait put être un félémon et je crois que même Silesti serait éveillée en permanence pour le contempler. »

« Donc tu peux confirmer qu’actuellement, Agléa t’attire ? »

« Ce n’est pas le cas pour toi, Klork ? C’est étrange en vue de sa beauté. Je suis sûr que même Réxéros et Cator apprécieraient sa compagnie. Après, c’est une félémone de la Débauche donc je reste vraiment méfiant. Je crois qu’ils sont du genre assez manipulateurs. »

« Je ne suis pas du tout attiré par elle, Zéran. Je dirais bien que c’est dommage mais non, je n’ai aucun intérêt qui se porte envers elle. Mais bon, je note donc que c’est ton genre de félémone. Mais à part ça, niveau comportement, elle devrait ressembler à quoi ? »

« Pfiou, mais vraiment, tu m’en veux tellement d’avoir vu te frotter à ton lit comme un chat ? »

« Oui ! » s’exclama Klork, comme pris en défaut par les propos de Zéran, celui-ci se grattant le crâne, un peu confus. Il n’y avait pas besoin de crier de la sorte. Et puis dans le fond, ça n’en faisait pas un être horrible non plus hein ? Il n’y avait rien d’anormal à apprécier ça.

« Bon … Pfiou … Je ne sais pas, je pense pas que je me concenterais d’une fille douce et attentionnée. C’est pas mon genre. J’imagine qu’elle devra être un peu sportive et me forcer à sortir de chez moi. Tu as remarqué que je ne suis pas très porté activité à l’extérieur. »

« C’est exact, je peux confirmer ce point même s’il n’y a rien de bien honnête à en parler, Zéran, tu t’en doutes, non ? » dit Klork alors que le félémon ne faisait qu’hausser les épaules. Bah ! Si c’en était ainsi hein ?

« Après, pfiou … Qu’est-ce qui pourrait la rendre vraiment unique à mes yeux ? Tu as vraiment de ces questions. Oh … Je crois que j’apprécierais de la savoir plus grande que moi. Encore que là, c’est physique et pas comportemental. Mais … Hum … Pfiou ! Je ne sais pas du tout ! J’ai l’impression que tu m’as pris au piège, Klork ! »

« Et bien, maintenant, tu comprends donc la gêne que j’ai ressentie, n’est-ce pas ? »

« Si c’est de la torture psychologique, je ne te pensais pas ainsi. Bon, pour terminer, je dirais qu’il faut aussi qu’elle soit apte à me surprendre, que ça soit par ses compétences qu’elle a cachées pendant des mois ou des années, ou par ses actes. Après, je ne suis pas trop difficile. J’imagine qu’il faudrait qu’elle montre qu’elle m’aime sans en faire trop ? »

« Tout le contraire d’Agléa sur ce point, n’est-ce pas ? » dit Klork, passant une main sur son front, remettant bien sa chevelure verte en place.

« Agléa, c’est tout le contraire et il y a de fortes chances que ça ne soit pas de l’amour à mon encontre. Je ne la connaissais pas du tout ! Peut-être que dans le passé ? Et encore, j’imagine que je m’en rappellerais, je ne sortais jamais de chez moi. Peut-être auparavant ? Raaaaaah ! Non, c’est juste impossible que je la connaisse, voilà tout ! »

« Ca serait vraiment étrange, n’est-ce pas ? Mais peut-être que oui ? C’est pour ça qu’elle est autant accrochée à toi, Zéran. » dit Klork alors que Zéran secouait vivement la tête de gauche à droite tout en disant :

« Non non, c’est juste impossible. Avant la naissance de Kosmor, peut-être mais … »

« Oh ? Avant la naissance de Kosmor, qu’est-ce qu’il y avait ? »

« Je t’avais dit que je ne sortais jamais, n’est-ce pas ? Et bien, ce n’est pas totalement faux. Auparavant, je sortais un peu, j’ai même visité quelques villes mais ça fait si longtemps. Je n’ai pas trop de souvenirs. Je me rappelle avoir visité quelques endroits … »

« Est-ce que par hasard, tu aurais rencontré Agléa ? » continua de demander Klork. Ca devenait un véritable interrogatoire, non ? Le félémon à la chevelure blonde resta songeur pendant quelques secondes avant de dire :

« Je ne sais pas, je ne pense pas et j’imagine que si cela avait été le cas, elle me l’aurait rappelé après toutes ces années, n’est-ce pas ? »

« Oh … Vu comment elle est accrochée à ton bras, je t’avoue que ça ne serait pas vraiment étonnant, oui. Mais bon … Je crois qu’il vaut mieux que nous aillons nous coucher, toi et moi. Il commence à se faire tard et parler autant, c’était une bonne chose mais c’est épuisant à force, tu ne crois pas ? » demanda Klork alors que Zéran se mettait à sourire de toutes ses dents, lui disant d’une voix amusée :

« Tu es sûr que ce n’est pas plutôt pour tester le moelleux de ces matelas ? Tu peux me l’avouer, tu sais parfaitement que je ne te jugerai pas à ce sujet, hein ? »

« Hahaha … Très amusant, Zéran … mais tu n’as pas totalement tort dans le fond. J’avoue que je suis plus que motivé à tester tout ça. J’y vais de suite même. »

« Bonne nuit alors, Klork. Essaies de bien dormir en ne rêvant pas trop de chats et autres. »

« Zéraaaaaaaan ! Tu n’étais pas obligé de proférer de telles paroles ! Tu exagères vraiment ! »

Hahaha ! Oui, il exagérait mais cette longue discussion entre eux lui avait permis enfin de se mettre à réfléchir tranquillement à tout ce qui se passait. Ah … Bon … Maintenant, il devait juste dormir et … hein ? Cela faisait à peine deux minutes et il entendait déjà le souffle de Klork qui lui signalait que le félémon dormait.

« Et bien, c’était du rapide. J’imagine qu’avec de telles réactions, ça lui permet plus aisément de trouver le sommeil mais aussi que cela l’a épuisé plus qu’il n’en faut. »

Des excuses, toujours des excuses mais en même temps, ça ne lui dérangeait pas le moins du monde d’en trouver. Il continua d’observer Klork pendant quelques minutes, ses yeux à moitié clos. Est-ce que ça ne serait pas contraire aux propos de son père que de faire confiance à Klork ? Peut-être que dans le fond, c’est ce que ce dernier recherchait pour mieux le trahir ? Trahir … La trahison, c’est un peu ce qu’il avait ressenti dans le passé quand son père lui avait tout simplement qu’il n’y avait plus besoin de se préoccuper de la famille de la Vanité de son côté. Il ne l’avait pas dit à Klork car cela était beaucoup trop personnel.

« De toute façon, qu’est-ce que ça lui apporterait de le savoir hein ? »

Rien du tout … Rien de rien. Ah … Ce n’était pas qu’il n’avait pas confiance en Klork, c’était même l’unique personne en qui il pouvait avoir confiance mais … il ne pouvait pas lui dire.

Le lendemain matin, il s’était réveillé en premier, contrairement à ce qu’il pensait. Avec un sourire attendri, il avait vu Klork qui continuait de dormir. Etait-ce cet effet si merveilleux propre au lit dans lequel il se reposait qui lui permettait d’avoir un tel repos ? Il y avait de fortes chances que ça soit ça. Quel pouvoir remarquable !

« Profites-en donc, tu l’as bien mérité, Klork. »

Lui-même de son côté alla tout simplement dans la salle de bain, prenant une douche. Hier, il n’y avait même pas pensé, remarquant à quel point il était en sueur alors qu’il était un peu tard. D’ailleurs, pour les vêtements, comment est-ce qu’ils allaient les laver ? Il faudra demander à Réxéros qui avait visiblement plein de bons plans pour trouver des solutions par rapport aux problèmes de la vie quotidienne.

« Hmm … Et bien, je dois dire que c’est franchement pas désagréable. »

Et puis, avec cette douche, il pouvait se réveiller un peu plus correctement. Hmm … En sortant de la douche, torse nu, il s’essuya le corps, se rapprochant du bureau. Oh, il y avait même du matériel pour écrire ? Super, il n’avait pas à utiliser le sien.

« On va donner de nos nouvelles à Kosmor. Avec toute cette longue session, il doit être mort d’inquiétude. Dire que je lui avais promis de lui en donner, je suis un bien mauvais frère. »

Mais bon, il était toujours temps de réparer cette erreur ! Voilà qu’il s’était mis à écrire avec entrain, entendant des marmonnements derrière lui alors qu’il disait d’une voix enjouée :

« Bonjour à toi aussi, Klork. Tu peux rester dans le lit, je ne crois pas que les autres soient réveillés. Personne n’est venu nous chercher pour le déjeuner. »

« Hmm … Zéran ? Déjà debout ? Avant … moi ? Il est quelle heure ? Il … AH ! » dit une petite voix derrière Zéran qu’il reconnut aisément.

« Je ne sais pas ? Sept heures ? Huit heures ? Je t’avoue que je n’ai pas cherché à me renseigner à ce sujet, désolé. Ce n’est pas bien important. Tu peux continuer à te reposer dans le lit, on ne va pas t’en vouloir. Sauf si tu veux prendre une douche, c’est déjà fait pour moi. J’aime comment les villes dirigées par la famille de la Cupidité sont très développées. Je ne m’attendais pas à trouver un tel luxe ailleurs que chez moi. »

« Tu sais, les félémons ne vivent pas tous isolés avec des bâtons et des frondes. Ils sont quand même assez civilisés, il ne faudrait pas l’oublier. Dis … Tu n’as rien fait pendant que je dormais hein, Zéran ? Rien du tout ? »

« A part dormir, je ne vois pas ce que je pourrais faire d’autre. Tu avais peur que je te barbouille le visage avec de l’encre ou quelque chose du genre ? J’ai passé l’âge mais si tu as tellement peur à cette idée, je vais la retenir. »

« Oui, hahaha. C’était ça. Que tu tentes de me faire une farce ou autre mais ce n’est pas ton genre. » chuchota Klork avant de pousser un soupir de soulagement. Avec une vitesse inhabituelle, voilà que le félémon était déjà parti dans la salle de bain avant même que Zéran ne puisse le voir. Et bien … Il avait peur de ne plus avoir d’eau chaude ?

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