Chapitre 28 : Se réunir

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : Se réunir

« Klork, comment est-ce qu’on les sort de là ? Une suggestion ? Dis moi que tu en as une ! »

« Bien entendu … mais ça ne sera pas forcément plaisant. Ils vont se concentrer sur eux deux vu qu’ils sont blessés. De même, on ne sait pas si d’autres sont présents tout autour de nous. On ne peut pas prédire ce qui nous attend. »

« Est-ce que tu veux que l’on fonce dans le tas ? Si je me fais à nouveau électrocuter, je crois que je ne pourrais pas tenir très longtemps. J’ai envie de briller un peu, comme toi ! »

« Ce n’est pas le moment de vouloir fanfaronner, Zéran. Combats comme tu le fais d’habitude. Tu t’imagines que c’est un entraînement mais réel et tu essaies d’esquiver chaque attaque et sort qu’ils vont te lancer. Ca ne sera pas aisé mais tu auras moins de mal que moi en armure. »

« Tu plaisantes hein ? J’ai vu à quel point tu te débrouilles plus que bien malgré ton armure. Enfin, j’ai aussi compris le message. Je te laisses passer devant, je te suis de près. »

Une brève discussion et les voilà maintenant en train de lancer l’assaut sur ces êtres encapuchonnés, certains se retournant vers eux pour être prêts à les accueillir. Tant mieux s’ils ne craignaient rien, ils auront au moins une vie très brève.

« Puisque cette ville est complètement pourrie et gangrenée par Vélisa, je n’aurais aucune retenue dans mes coups. AGLEA ! CATOR ! COUCHEZ-VOUS MAINTENANT ! »

Les deux candidats s’exécutèrent, finissant accroupis au même moment où une lame enflammée se dessinait verticalement devant Klork. La lame continua son chemin, emportant avec elle trois des félémons camouflés par leurs tenues, ces dernières flambant dès l’instant où la lame les toucha. Tandis que les félémons encapuchonnés étaient occupés à se rouler sur le sol ou à esquiver la lame, Agléa et Cator se redressèrent, le fouet de la félémone de la Débauche venant entourer le bras d’un des agresseurs pour le tirer à elle avant de le faire cogner violemment contre un mur, Cator frappant de son marteau sur le visage d’un autre.

« VENEZ PAS ICI ! REJOIGNEZ-NOUS ! »

Même s’il était inutile de crier puisqu’ils étaient maintenant tous les quatre réunis, Zéran soupira de soulagement et il n’était visiblement pas le seul. Une main caressa sa joue légèrement entaillée par les attaques dans l’auberge.

« Tu as l’air de souffrir, Zéran. Si je comprends tout, vous avez été attaqués aussi, n’est-ce pas ? Est-ce que … vous savez qui est derrière tout ça ? »

« Ne parlez pas trop, on discutera de tout ça après les avoir exterminés ! Ils vont comprendre qu’ils ne peuvent rien contre nous maintenant que nous sommes tous les quatre ensemble. »

« Désolé, Agléa, on discutera tous les deux après. Klork a raison. On a déjà assez combattu de notre côté, nous sommes épuisés mais tant que nous ne sommes pas en sécurité, on va éviter de trop bavarder. Tu m’excuses donc ? » chuchota Zéran avec lenteur.

« Oh, pour la peine, je serais ta soigneuse personnelle. On prendra du temps à deux pour ça. »

Malgré la situation, elle avait encore la force et le courage de faire de l’humour ? C’était vraiment une sacrée félémon hein ? Il ne put s’empêcher de sourire alors qu’il était maintenant temps de donner une bonne leçon à leurs adversaires.

« Faisons-leur regretter d’avoir voulu nous confronter, Klork ! »

« Ne t’en fait pas à ce sujet, j’imagine qu’ils sont déjà dans cet état d’esprit. Maintenant, je suis un peu plus calme, ça ne sera pas plus rassurant pour eux. »

Héhéhé. Ils étaient à nouveau tous les quatre. Il ne manquait que Silesti mais les deux autres pouvaient bien disparaître. Il n’en avait rien à faire. Même s’il n’y avait aucune évidence que Réxéros avait aussi œuvré à ça, vu qu’il traînait tout le temps avec Vélisa, autant dire que même sans une preuve concrète, la suspicion était de mise.

« Pfff, maintenant que Zéran est là, je vais devoir combattre sérieusement, c’est ça ? Je voulais qu’il me voie un peu plus blessée pour voler à mon secours, c’est vraiment dommage. »

« Tu sais que je peux t’entendre, Agléa ? A partir de là, ça sera difficile de faire ne serait-ce qu’un seul mouvement pour t’aider. »

« MAIS EUUUUUUUUUUUH ! BON ZOU ! Du balai ! » s’écria la félémone aux atouts physiques impressionnants, son fouet venant claquer sur le visage d’un félémon encapuchonné avant de se serrer autour de son cou.
… … … Vraiment ? Elle avait hurlé à tous de se baisser avant que le félémon sur lequel le fouet s’était enroulé quittait le sol, tournoyant autour d’Agléa comme un fléau félémon. Son corps percuta de nombreux autres félémons, les repoussant contre les murs, les faisant tomber au sol avant que l’arme ne finisse par le lâcher.

« Oh … J’ai la tête qui tourne un peu … et mal aux bras. »

Il avait fait tomber l’un de ses cimeterres, réceptionnant Agléa qui était tout simplement tombé dans ses bras. Rougissant violemment en sentant ce sur quoi sa main était posée, il la remit correctement sur le dos de la félémon en lui disant que c’était du beau travail.

« Alors, tu n’as qu’à me laisser rester dans tes bras non ? Tu ne crois pas que ça serait une bien meilleure récompense ? Je peux très bien … »

« Agléa, j’ai vraiment l’impression que tu ne saisis pas le moment. On est en pleine agression, tu es blessée, moi aussi. On a bien mieux à faire, tu ne crois pas ? »

« Pas le moins du monde ! Klork et Cator peuvent finir le travail que j’ai commencé ! De toute façon, certains doivent avoir leurs membre brisés. Pendant ce temps, j’ai tellement de questions à te poser, j’espère que tu es prêt, Zéran. »

Des questions ? Non. Bon. Il était temps qu’elle comprenne. Il la repoussa un peu franchement, récupérant son cimeterre au sol avant d’aller rejoindre Klork et Cator sur la scène de combat. Il ne savait pas comment lui-même pouvait combattre correctement par rapport à ces deux-là. Il comprenait que malgré l’entraînement, il n’était rien.

Rien du tout. Même Cator, qui était moins en forme que lui, se débrouillait bien mieux en situation réelle. Pourquoi alors pendant le combat contre les Lizéfals, il avait réussi à bien se débrouiller ? Qu’est-ce qui était si différent du reste ? Il devait trouver une explication raisonnable à ça sinon … il ne fallait pas espérer qu’il s’en sorte.

Heureusement, Klork était en train d’achever correctement chaque adversaire, n’en laissant aucun en vie malgré les recommandations de Cator. Le félémon aux cheveux verts expliqua au candidat de la Gloutonnerie qu’ils avaient déjà tout ce qu’il fallait comme information et que ce n’était rien de bien plaisant à entendre.

Lorsqu’ils purent souffler une nouvelle fois en étant certains qu’ils étaient hors de danger, Zéran se tourna vers Cator et Agléa. Cette dernière faisait une petite mine boudeuse, comme pour bien signaler qu’elle était mécontente du traitement de « l’oubli » qu’avait fait Zéran sur elle alors qu’elle cherchait juste son attention.

« Est-ce que vous avez des nouvelles de Silesti ? » demanda Cator sur un ton légèrement inquiet, Zéran hochant la tête négativement avant de répondre :

« C’est la prochaine que j’aimerai retrouver. On va se mettre en route … mais est-ce que tu aurai une idée de l’endroit où elle aurait été se reposer ? Car visiblement, vous avez tous décidé de ne pas dormir à l’auberge, n’est-ce pas ? Sans nous prévenir … »

Oui, il appuyait là où ça faisait mal et cela sans aucune réticence. Il regarda Cator qui baissa les yeux, un peu honteux tandis qu’Agléa faisait une petite moue déconfite, finissant par avouer d’une voix lente :

« Je n’avais aucune confiance dans l’auberge que Vélisa avait trouvée pour nous. Malheureusement, même ainsi, ce ne fut pas assez. Je voulais t’en parler mais tu avais déjà pris une chambre avec Klork et surtout, expliquer pourquoi je n’appréciais pas ça devant elle, cela aurait continué à la faire hurler et je n’avais pas envie de l’entendre. »

« Donc, tu avoues que tu as préféré m’abandonner un peu à mon sort, c’est bien ça, Agléa ? »

« Pas du tout. Je savais que tu étais accompagné de Klork donc je n’avais aucune inquiétude de ce côté-là. Ce n’est pas comme si Klork n’était pas digne de confiance hein ? Par contre, vu que vous avez passé toute une nuit encore ensemble, la prochaine est pour moi, Klork ! »

« Vous ferez ce que vous voulez tous les deux, cela ne me regarde pas. Maintenant … Cator, est-ce que tu peux reprendre ? Du moins, nous donner une information si tu en as. »

« Et bien, je ne voulais pas la laisser seule cette nuit mais étrangement, elle m’a dit que ce n’était pas un problème et qu’elle resterait dans les environs. Elle semblait vraiment très calme, enfin, plus que d’habitude, vous voyez ce que je veux dire ? »

« Vu qu’il s’agit de Silesti, elle n’est pas généralement calme … mais amorphe, on va dire ça pour rester correct entre nous. Mais j’ai envie qu’on aille l’aider, où est-ce que tu as dormi ? D’ailleurs, Agléa, tu as dormi dans la même auberge que Cator ? » questionna Zéran.

« Bien sûr que non, voyons donc ! La seule chambre que je veux partager, c’est avec toi. »

Ce n’était pas le sujet de la question, pour ne pas changer. Néanmoins, cela voulait dire qu’ils avaient fini par se retrouver. Continuant d’interroger Cator, ce dernier devait bien savoir où se trouvait Silesti, non ? Demandant au candidat de la Gloutonnerie de bien vouloir les guider, ce dernier accepta, se rappelant parfaitement le chemin qu’il avait pris.

« Par contre, aucun félémon n’est venu nous aider. Il n’y a même pas de soldats dans les alentours ! Ça donne l’impression que chaque nuit, ça se passe ainsi ! »

« Peut-être pas chaque nuit, Cator mais il y a de fortes chances que ça soit le comité d’accueil qui nous attendait depuis le début. On remerciera Vélisa en personne pour ça. »

« D’après ce que vous nous avez dit, c’est confirmé que c’est elle ? Mais lorsqu’on va … la retrouver, comment est-ce que l’on va faire ? Comment est-ce que ça va se dérouler ? Normalement, nous devions être sept, n’est-ce pas ? »

« Pour la mission ? C’est exact … mais je pense que c’est comme ça que chaque mission s’est déroulée à chaque fois … Des traîtres, des morts et autres. Il y a de très fortes chances que ça se finisse souvent de la sorte ou presque si on ne fait pas plus attention à ce qui va nous attendre. Donc pour Vélisa, à vous de voir mais de mon côté, je crois que … »

Il ne termina pas sa phrase, la laissant en suspens. Normalement, tout le monde savait ce qu’il voulait dire par là. Cator plongea dans son mutisme, n’appréciant guère l’idée tandis que Klork serrait plus fortement son arme dans sa main. Seule Agléa finit par répondre :

« Si c’est le prix à payer, je n’aurais pas d’hésitation. Dans ce monde, il faut parfois s’attendre à subir le pire pour espérer le meilleur. Si nous la laissons en vie, qui dit qu’elle ne nous créera pas plus d’ennuis qu’en la tuant ? »

« C’est ça, Agléa. Tu as parfaitement compris ce que je voulais dire par là. »

« Alors, la question et le choix ne se posent pas. On verra ce que Réxéros pensera de tout ça vu quel point il est proche d’elle mais je vais finir par croire que c’est elle aussi qui est derrière tout ça pour l’attaque des célestiens. »

« Ça ne serait pas vraiment étonnant en un sens, non ? Mais bon, de ce côté-là, on aura aucune confirmation sauf si Réxéros décide de nous le révéler. Mais avant lui, on va déjà essayer de retrouver Silesti. Cator ? On y est presque ? » demanda Zéran après les propos de Klork, Cator regardant à gauche et à droite avant de finalement … aller tout droit dans les ruelles.

« C’est par ici ! C’est vers là que je me suis séparé avec Silesti ! Normalement, il ne devrait pas y avoir trop d’auberges dans les environs et … »

Cator s’arrêta de parler, poussant un cri de stupeur alors qu’un corps venait de tomber devant lui, brisé de toutes parts, d’après la position de ses bras et ses jambes. Déjà mort, il était possible de lire l’effroi sur le visage du félémon, sa capuche n’étant plus sur son crâne.

« Qu’est-ce que … D’où est-ce que ça vient ça ? Hey ! Attention ! Ca arrive encore ! »

« Une pluie de félémons ? Y a qu’une seule personne qui peut faire ça ! »

Klork avait levé les yeux au ciel, clignant un peu ces derniers en réfléchissant à ce qui venait de se produire. D’où est-ce qu’ils provenaient ? Cela faisait déjà le quatrième corps que le groupe évitait, tous provenant d’un envoi vers la gauche. Klork désigna l’endroit d’un mouvement de la lame avant que tous ne se mettent en route.

Et ils retrouvèrent Silesti. Indemne. Même pas une trace de sang ou de blessure, aucune éraflure alors qu’elle était adossée contre un mur, comme endormie. Les bras croisés à hauteur de sa poitrine, elle semblait prendre une profonde respiration. Au sol, il y avait bien une dizaine de cadavres. Si on comptait ceux qui avaient volés dans tous les sens, cela voulait dire qu’ils avaient été encore plus nombreux pour elle seule que pour Klork et lui.

« Silesti ? Est-ce que tu dors ? » demanda Zéran avec neutralité tout en se rapprochant d’elle. Lentement, les yeux bruns s’ouvrirent pour se poser sur lui.

« Pas possible … Zéran. Ils sont … venus me déranger dans ma sieste, dans mon lit. Ils voulaient … me tuer … mais … ils sont morts. Ça leur apprendra. J’ai sommeil … »
Ca leur apprendra. C’était le bon terme alors qu’il regardait juste l’ampleur des dégâts. Se rapprochant un peu plus de Silesti, il se surprit à lui caresser le sommet du crâne, comme à une enfant alors qu’elle se laissait faire en refermant les yeux.

« On va dire qu’il y avait plus d’inquiétude que de mal dans cette situation. Bon, nous sommes tous les cinq. Qu’est-ce que l’on fait ? On part déjà à leur recherche ou non ? »

« Je dirais plutôt que nous aillions nous reposer. On va essayer de trouver la place principale de la ville ou du moins, un endroit assez ouvert pour ne pas être pris par surprise par d’autres agresseurs. On souffle cinq ou dix minutes et ensuite on va les chercher. » déclara Klork, reprenant aussitôt : « De toute façon, s’ils sont ensemble, il n’y a pas trop à s’inquiéter pour eux. Les plus importants sont ici de toute façon. »

Aucune remarque de la part de Cator et Silesti. Zéran et Agléa n’avaient fait qu’un hochement de tête positif aux propos du félémon en armure rouge, comme si tout cela était des plus logiques. Un coin où ils pouvaient se reposer un peu, oui.

« Je pense que ça fera l’affaire pour ici. Bon, faisons un bilan des blessures. Moi-même, je n’ai que quelques égratignures. Zéran ? Tu as été brûlé en de nombreux endroits, non ? Est-ce que ça va un peu mieux ? » questionna Klork alors qu’ils avaient fini par se réunir dans la place centrale du village, là où une fontaine trônait.

« Maintenant que l’adrénaline de ces combats n’est plus là, je dois avouer que je ne fais pas vraiment le fanfaron. Ça me fait mal de partout et mon corps reste engourdi de partout. »

« D’accord. Cator ? Tu as l’air aussi d’avoir quelques blessures mais rien d’aussi grave que Zéran, c’est bien ça, n’est-ce pas ? Agléa … Tu as réussi à esquiver la majorité des attaques, tu as juste quelques égratignures toi aussi. Quant à toi, Silesti … Elle dort. »

Bilan qui pouvait presque être navrant mais qui était pourtant bien réaliste. La félémone aux cheveux noirs dormait sur place, comme à son habitude, nullement inquiète par la tournure des événements. L’avait-elle déjà été réellement un jour dans le fond ?

Pfiou … Lui aussi allait fermer les yeux, tiens. Il avait besoin de se reposer, comme les autres. Mais il restait debout, contrairement aux quatre autres félémon qui s’étaient mis assis sur le bord de la fontaine pour pouvoir souffler un peu.

« D’ici dix minutes, pas plus, d’accord ? On va quand même voir ce qu’ils sont devenus ou alors, s’ils ont quitté la ville en sachant qu’ils n’auront pas réussi à nous abattre. »

« C’est triste d’avoir de telles pensées tout ça parce qu’ils ont été aveuglé par leur désir de vengeance et de domination. » marmonna Zéran, en ne bougeant pas de sa position. Agléa avait posé sa tête sur son épaule gauche et il n’osait faire aucun mouvement.

« Ah … J’ai l’impression de servir de reposoir, hein, Agléa? Du moins, j’imagine que tu n’irais pas t’en plaindre ou je me trompes? »

« Pas le moins du monde. Se réveiller en sursaut même si on est préparé à une telle attaque. Je me demandes si c’est ce sur quoi on va devoir s’inquiéter dorénavant tous les jours ? Même si on en finit avec Vélisa ce soir ? »

« Les sessions devraient être plus ou moins calmes suivant les jours qui nous attendent mais oui, c’est le lot quotidien de ce qui va nous tomber dessus, Zéran. Déçu ? »

« Pas vraiment. J’y étais préparé. » chuchota faiblement le candidat de la Vanité. Les paroles de son père, il s’en rappelait. Au final, alors, il n’avait pas tort. Maintenant qu’une brèche s’était ouverte dans le groupe, il comprenait que certains voulaient absolument que les autres ne réussissent pas dans leur objectif commun.

« Ces deux idiots. Ils ont réussi à tout gâcher et cela ne fait même pas un mois que nous sommes partis. Leurs familles ont toujours été extravagantes mais sur le coup, elles ont vraiment choisi les pires candidats possibles. »

« Arrêtons d’en parler, Klork, non ? D’ici peu de temps ça sera de l’histoire ancienne. Il n’y a pas besoin de s’y attacher plus que ça. »

« Ce n’est pas faux mais ne devient pas complètement indifférent à tout ce qui se passe autour de nous, d’accord ? Je n’ai pas … envie que tu finisses comme ça. »

« Tu n’as aucune crainte par rapport à ça. Je préférerai encore mourir que de terminer comme ces deux êtres infâmes. Je vaux bien mieux que ça. »

Les autres devaient sûrement entendre leur conversation mais aucun ne faisait de réflexion. De toute façon, il n’était pas vraiment possible de dormir dans une telle situation. Ils n’étaient pas en sécurité, qui sait ce qui allait les attendre ? Ils avaient éliminé presque une quarantaine de personnes, QUARANTE félémons quoi !

« Je ne pensais pas … que l’on aurait à affronter notre propre race avant les célestiens. »

« Et oui, Zéran … et oui. Tu n’étais pas préparé à ça … mais maintenant, c’est le cas, hein ? »

« Comme tu dis, maintenant, je sais à quoi m’attendre plus exactement. Aucune pitié. »

Il vit l’unique œil valide de Klork se plisser à ses paroles. Malgré ce qu’ils avaient déclaré tous les deux quelques instants auparavant, il comprenait que Zéran avait prononcé cela sur le ton de la colère et ne le pensait peut-être pas réellement. Encore qu’il était difficile de comprendre ce que ressentait Klork, un peu comme l’esprit d’une félémone.

Réxéros et Vélisa. Il n’avait aucune envie d’aller les rechercher mais il ne faisait aucune illusion à ce sujet. S’il ne faisait pas attention, cela provoquerait plus de problèmes qu’autre chose car ils étaient dans une ville dirigée par la famille de l’Avidité. Cela voulait dire qu’en faisant du mal à Vélisa, ils se mettaient toute la ville sur le dos.

« Bah … En un sens, vu l’accueil, c’est pas comme si j’allais vanter cette ville à d’autres. » s’était-il dit en murmurant cela à voix basse.

Le félémon à la chevelure blonde était songeur et il sentit que la tête d’Agléa se faisait encore un peu plus lourde maintenant. Est-ce qu’elle n’en profitait pas un peu trop ? D’après les mouvements de tête, il se disait que peut-être que si. Finalement, il fit bouger un peu son épaule, posant une main sur la hanche d’Agléa avant de faire que sa tête arrive sur ses genoux. Oui, bon, ils étaient tous réunis et ce n’était pas vraiment un spectacle qu’il aimait montrer aux autres, encore qu’il n’y avait rien de honteux.

« On attends que tu aies fini ta session de caresse dans les cheveux, Zéran ? » demanda Klork sur un ton presque un peu irrité, Cator regardant Zéran et Agléa avec un peu de jalousie.

« On va dire ça comme ça … Même si dans le fond, on doit se douter qu’elle est réveillée et qu’elle ne veut juste pas vraiment bouger hein, n’est-ce pas Agléa ? »

« Hmm … Exactement. J’ai le droit aussi d’un petit moment de repos. Et je suis bien … et puis, c’est toi qui m’a mis dans cette position. »

Oui, c’était exact mais en même temps, ils avaient autre chose de plus important à accomplir, non ? Non, ce n’était pas sauver le monde, ils n’étaient pas des héros et vu comment tout cela dégénérait, il valait mieux éviter de penser de la sorte.

« Zéran, est-ce que c’est bon maintenant ? » demanda Klork après cinq bonnes minutes, le félémon à la chevelure blonde finissant par relever le visage d’Agléa qui bougonna légèrement, n’appréciant guère d’être déplacée de la sorte, loin de là.

« C’est bon pour moi, Agléa. On verra ça un autre moment, là, ce n’est ni l’endroit, ni l’heure pour de telles familiarités. Cator ? Silesti ? Vous êtes prêts ? On se remet en route. »

Il s’était finalement levé, reprenant juste un cimeterre en main, l’autre accroché à son dos. Il avait aidé Agléa à se lever, celle-ci ayant une mine un peu trop radieuse, comme si les paroles de Zéran n’étaient pas tombées dans l’oreille d’une félémone sourde.

« T’en fait pas, Zéran. J’ai parfaitement notée ta proposition dans ma tête ! Allons-y vite ! »

Et bien ? Agléa en mettait de l’entrain ou c’était lui ? A croire que rien que l’idée d’avoir un petit moment avec lui avait redonné des forces et de la motivation à Agléa. Bon … Qu’ils aillent retrouver Réxéros et Vélisa et mettre un terme à tout ça.

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