Chapitre 29 : Première mort

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Première mort

« Est-ce que l’un d’entre vous aurait des indices sur leurs localisations ? »

« Pas du tout. On va dire entre nous qu’ils ne donnent guère envie de savoir où ils sont. On va devoir partir chacun de notre côté, Zéran ? » demanda Cator alors que le félémon blonde faisait un mouvement négatif de la tête.

« Il vaut mieux éviter, entre nous. Nous séparer alors qu’on ne sait pas combien sont encore les forces ennemies face à nous, c’est bien trop risqué. Nous sommes tous les cinq réunis, nous n’avons pas besoin de nous séparer. Est-ce qu’il y aurait une auberge de luxe dans les environs ? Peut-être qu’ils se retrouveront là-bas ? »

« Il est vrai que vu qu’ils sont toujours côte à côte, si on trouve l’un, on devrait aisément trouver l’autre normalement. C’est une bonne piste, Zéran. »

Tant mieux car c’était la seule qu’ils avaient. Remerciant Klork pour la confirmation de sa proposition, ils s’étaient remis en marche, regardant les différents bâtiments autour d’eux. Ils étaient passés par différents quartiers résidentiels et il valait mieux chercher du côté des quartiers marchands … donc là d’où ils provenaient ? Encore qu’il devait y en avoir plusieurs c’est pourquoi ce n’était pas aussi simple que prévu, loin de là.

« Peut-être que si l’on arrive à grimper sur les toits, on aurait une meilleure vision ? » proposa Cator alors qu’Agléa reprenait déjà son fouet en main, venant le faire claquer au sol puis s’enrouler sur l’un des tuyaux de canalisation jonchant le toit d’une habitation proche.

« Si ce n’est que ça, je vais prendre de l’avance ! Klork, vue ton armure, on va éviter que tu t’enfonces dans l’un des toits hein ? »

Petite remarque qui ne se voulait pas forcément blessante mais qui avait eut le mérite de faire mouche. Sans même qu’il ne puisse réagir, Zéran regarda le fouet s’enrouler autour de ses hanches et le tirer vers le toit à son tour. Atterrissant dans le décolleté d’Agléa, dont il se demandait si elle n’avait pas fait exprès à ce stade, celle-ci vint dire :

« Moi et Zéran, on va vous donner des informations à ce sujet le plus rapidement possible. »

« Il y a des méthodes bien plus aisées que d’agir de la sorte, Agléa. Ah … Bon, excusez-là, Klork, Silesti et Cator, on va se dépêcher. »

Il n’était pas sûr que ça soit très rassurant comme moment … et surtout, il n’était pas convaincu qu’il allait tenir correctement sur le toit. Il regarda Agléa qui, contrairement à lui, se tenait fermement et aisément sur ce dernier.

« Tu n’as pas peur de tomber, Agléa ? Le sol est vraiment trop … bas. »

« Tu plaisantes, non ? Il n’y a peut-être que cinq mètres et encore, je n’en suis pas certaine. C’est vrai que je pouvais prendre encore plus haut et … tu as le vertige ? »

« Je ne crois pas l’avoir … mais je ne crois pas ne pas l’avoir aussi. C’est vraiment compliquée comme sensation, je dois t’avouer. Je ne sais pas … comment réagir. »

« Prends mon bras alors, Zéran. Tu sais, je suis une habituée donc ça ne me fait rien. On devrait plus aisément trouver ce que l’on cherche maintenant. »

Une habituée ? Elle aimait jouer les filles de l’air ? Il ne connaissait rien du tout sur Agléa mais ce n’était pas franchement plus chez Klork. Simplement, avec Klork, il en avait appris un peu sur sa famille, de ce qu’il avait connu de la bouche même du candidat de la Rage. Mais Agléa ? Rien de rien, rien sur sa famille, rien sur son passé, rien.

« Tu es presque surpris que je saches faire ça ? Ce n’est pourtant pas si compliqué dans le fond, tu verra, Zéran ! Est-ce que ne veux pas t’accrocher à mon bras ? »

Elle continuait de le lui proposer et sur le coup, il se voyait mal le refuser. Déglutissant un peu, il haleta avant de se mettre debout, tremblant un peu. Pourquoi est-ce qu’il manquait autant de courage maintenant ? Il agrippa le bras d’Agléa, celle-ci lui faisant un grand sourire victorieux, comme si ce simple geste suffisait à lui faire gagner des points … mais sur quoi ? Il n’en avait strictement aucune idée.

« Bon bon bon … Tu n’apprécies pas la vue, Zéran ? Et je ne parles pas de mon décolleté. »

« Ha … Ha … Ha … Est-ce que je dois rire, Agléa ? La vue … est magnifique, dommage que ça ne soit pas l’heure pour ça. » finit-il par avouer en cherchant à rester bien droit à côté d’elle. Oui bon, elle avait totalement raison, ce n’était pas déplaisant.

« Bon maintenant, allons chercher quelque chose de bien plus laid ! Un type petit et moche comme un pou ! Ca ne devrait pas être difficile ! »

Petit et moche comme un pou ? Il était vrai que Réxéros n’était pas bien grand mais de là à l’insulter et … HEY ! QU’EST-CE QUI LUI PREND ?! Il la voyait courir sur le toit avec une aisance, le haut de son corps penché en avant, son bustier se mouvant un peu dans tous les sens, c’était à se demander comment cela faisait pour ne pas s’échapper.

« Attends moi, Agléa ! NE ME LAISSES PAS ICI ! »

Mais elle venait déjà de bondir, faisant un saut prodigieux, comme si de rien n’était pour atterrir sur un second toit. Il devait faire quoi ? Pareil ? Mais mais mais … Elle était capable de faire ça comment ? Enfin … Elle avait réussi ça comment ? Hein ? Ca ne devait pas être trop difficile si elle avait réussi mais il ne se sentait pas rassuré du tout.

« Bon, il faut que je m’y lances mais je te retiens, Agléa ! »

« N’oublie pas d’utiliser la magie du vent pour te donner un petit coup de main, Zéran ! »

HEIN ?! Coup de main ? Magie du vent et … ?! C’était un peu TARD pour le prévenir ! Il avait déjà sauté pour tenter de la rejoindre mais il avait à peine fait la moitié du chemin que son corps tombait déjà en direction du sol.

Pour autant, ce ne fût pas la pierre dure que sa tête percuta mais une surface douce et chaude qu’il reconnut facilement en voyant la dentelle noire de près, vraiment très près. Le fouet était autour de sa personne et sa personne était dans les bras d’Agléa. Encore une fois.

Trouver la trace de Réxéros ne devait pas être trop difficile maintenant qu’ils avaient une bien meilleure vision. Par contre, se déplacer aussi aisément qu’Agléa, il n’était vraiment pas sûr d’y arriver, loin de là. Heureusement, il pouvait la suivre maintenant qu’il savait qu’il pouvait utiliser sa magie du vent pour faire quelques sauts plus impressionnants. Le souci restait principalement l’atterrissage où sa face percutait la majorité du temps les tuiles.

« Et bien … Je ne savais pas que tu aimais autant les tuiles, Zéran. Elles ont bon goût ? »

« Ce n’est pas vraiment amusant, Agléa … Pas du tout même. »

« Oh ? Pourtant, je trouvais cela divertissant de mon côté. OH ! J’ai une bonne nouvelle, j’ai fini par le trouver. Et visiblement, il a réussi à se débarrasser des assassins. Dommage. »

Réussi à le trouver ? Qui ? Réxéros ? Et les assassins ? Quels assassins ? Lui aussi avait été attaqué par les assassins ? Ce n’était pas logique du tout ! Il baissa les yeux tout en se retournant, faisant quelques grands gestes pour que Klork et les autres puissent le voir et surtout le suivre alors qu’il allait les guider jusqu’à Réxéros.

« Comment est-ce que LUI a réussi ça ? Alors qu’il sait à peine se battre ? »

« Ne me poses pas la question, Zéran. Je crois que l’on va avoir besoin de quelques explications. Je me demandes si je fais la méchante félémone et toi tu fais le gentil félémon ? Qu’est-ce que tu en dis exactement, Zéran ? » demanda t-elle alors qu’elle s’apprêtait déjà à descendre du toit, vérifiant néanmoins sa tenue auparavant.

Elle ne voulait pas que cette dernière la lâche après tous les sauts qu’elle avait effectués. Bon, elle devait tenir et elle fit tout simplement un dernier saut pour tomber à quelques mètres de la scène de combat, un petit sourire mauvais aux lèvres avant de dire :

« Et bien … Réxéros, tu n’as pas l’air en très grande forme ou c’est moi ? On dirait que tu as été … attaqué, c’est étrange, non ? »

« Et… Etrange ? Agléa ? Qu’est-ce que … vous faites là, vous ? » demanda le félémon plus petit que les autres membres du groupe. Il était vrai qu’il avait de nombreuses blessures mais pas aussi profondes qu’on aurait pu le croire à distance.

« Nous sommes tout simplement venus voir où vous étiez, toi et Vélisa. Il semblerait que tout le groupe a été pris d’assaut par des assassins qui portaient tous la même tenue. On n’a pas chercher à en savoir plus à ce sujet vu que la priorité était de reformer le groupe. »

C’était toujours la demoiselle de la Débauche qui prenait la parole, comme si elle était bien décidée à tirer la lumière sur cette histoire. Pourtant, Réxéros poussa un petit soulagement, accompagné d’un soupir de dépit avant de murmurer :

« Comme tu peux le voir, ce n’est pas la grande forme. Vous devriez être contents, non ? »

« Ce n’est pas vraiment le terme que j’aurai employé. Si tu as été attaqué, cela voudrait donc dire que toi et Vélisa, vous ne travaillez plus en collaboration comme depuis le début de l’expédition ? » demanda Zéran avec lenteur en le regardant de ses yeux rubis.


Il était redescendu et finalement, Klork et les autres étaient eux aussi arrivés à destination. Maintenant, l’interrogatoire allait pouvoir commencer ou presque. A regarder l’état de Réxéros, même si ce n’était pas très beau à voir, il n’allait pas si mal que ça .

« Vélisa et moi ? Travailler ensemble ? C’est quoi qui vous fait dire ça ? Le fait qu’on discute tout le temps ensemble ? Je pourrais en dire de même avec vous trois ! »

Même dans cet état, il avait encore la force de faire le fanfaron ? Il venait de désigner Agléa, Zéran et Klork, les trois se regardant brièvement sans pour autant nier les paroles de Réxéros. Reprenant la parole, Zéran haussa en même temps les épaules :

« Sauf qu’on a jamais eut comme projet d’accuser les autres et de chercher à les éliminer. Qui nous dit que tout ça n’est pas qu’un gros mensonge ? Où est donc Vélisa ? Car étrangement, c’est elle que l’on n’arrive pas à voir. »

« Vous ne me croyez pas ? Alors que je suis autant blessé que vous ? Que tous ces types sont morts ? C’est une blague, j’espère ! Est-ce que j’ai l’air de faire semblant ?! »

Il s’écriait cela avec colère, finissant par cracher un peu de sang, mettant une main sur sa bouche comme pour essuyer tout ça. Pour autant, aucun des autres félémons ne vint chercher à l’épauler, comme si tous pensaient qu’il méritait un tel traitement.

« C’est … n’importe quoi. Je me fais agressé, j’ai réussi à m’en sortir et c’est donc comme ça que je suis sauvé ? J’aurai peut-être préféré mourir après ça. Je ne sais pas où est Vélisa. Nous avons passé un moment ensemble dans une chambre et ensuite, nous sommes partis chacun de notre côté pour ne pas éveiller plus les suspicions à notre sujet. »

« Genre, que vous êtes responsables de l’attaque des célestiens sur nous, c’est ça ? »

Ecarquillant les yeux devant les propos de Zéran, Réxéros s’apprêtait à les infirmer, finissant par détourner la tête avant de chuchoter :

« Je n’étais pas vraiment d’accord avec elle … mais elle disait que cela serait une bonne idée que de vous forcer à combattre et ensuite vous juger. Elle considérait qu’ainsi, vous auriez moins confiance les uns envers les autres. Après, il suffisait qu’elle achète votre confiance avec diverses méthodes monétaires. »

« Donc … tu confirmes que c’est pas toi qui a fait ça mais Vélisa ? Mais que tu étais au courant et que cela t’importait peu si l’un d’entre nous mourrait ? »

Il était déjà prêt à s’en prendre à Réxéros, tenant fermement mais avec un peu de colère ses deux cimeterres. Il avait tellement envie de les abattre sur le cou du félémon et de mettre un terme à sa vie. Cela serait bien plus simple que tout le reste. Ca serait si facile … de l’exterminer et de se débarrasser de lui une bonne fois pour toutes.

« Qu’est-ce qu’on fait de lui ? Je voudrais bien le tuer. De toute façon, ce n’est pas comme s’il nous serait très utile non ? En plus d’être un lâche, c’est un traître. »

« Laissons-le en vie et allons chercher Vélisa. Elle pourra toujours contester. »

Il n’était pas convaincu que ça serait la meilleure chose à faire, mais bon … Si Klork le dit. Comment pouvait-il expliquer réellement ça ? Il avait surtout l’impression que Réxéros était en train de se foutre royalement de leurs gueules et qu’il ne s’en privait pas. Avec difficultés, il se releva, finalement aidé par Cator qui était visiblement attristé par l’état du félémon.

« Ca ira … Je peux marcher, Cator mais merci quand même … Je peux vous indiquer où est Vélisa. Je sais dans quelle auberge elle a décidé de se rendre. »

« Vous êtes juste deux parasites, autant toi qu’elle. » dit Zéran sèchement, ne laissant aucune trace d’émotions sur son visage. Il haïssait plus que tout le mensonge de ce félémon. Il n’avait pas le moins du monde confiance en ce dernier et il était certain que Vélisa allait tout faire pour se dédouaner aussi. Pourtant, Klork lui avait dit de le laisser en vie.

« On ferait mieux d’accélérer, Zéran. Rexéros ! Tu passes devant et tu vas nous guider. Bien entendu, un mauvais geste de ta part et ça sera la fin. J’imagine que Silesti pourra se charger personnellement de ta punition. Tu en dis quoi, Silesti ? »

« Il … a voulu … notre mort. Si cela … doit arriver, je lui ferais … payer avec la sienne. Il sera mort … lui aussi … sans aucune hésitation. »

« Tu as compris la mademoiselle de l’Oïsiveté, non ? Avances et ne traînes pas au flanc. Tu crois que je suis stupide ? J’ai bien vu que tes blessures sont mineures. Et je ne suis pas aveugle au point de ne pas avoir remarqué ce détail. »

« Je le savais … et je n’ai rien fait pour le cacher. J’ai réussi à m’en sortir, c’est tout. Je suis déjà content que ça ne soit pas aussi grave que je ne le pensais. »

Content ? Est-ce qu’il avait une simple idée de la situation ? Car il n’avait pas à être heureux en ce moment même, loin de là. Un mauvais pas de sa part et il se retrouvait embroché par les lames de Zéran et Klork mais pas seulement. Silesti venait de confirmer qu’elle se chargerait de lui à son tour et en vue de ses capacités et du fait qu’elle était indemne malgré le nombre impressionnant d’assassins sur son dos, autant dire qu’il valait mieux ne pas se risquer à la combattre. Zéran regarda Agléa avec apathie, comme si tout était démotivant de son côté, la félémone de la Débauche lui murmurant :

« Ca ne va pas, Zéran ? Je me doutes que tu ne voulais pas le voir en vie mais tu comprends que nous n’avions pas le choix, n’est-ce pas ? »

« Je le sais parfaitement … mais en même temps, il ne mérite pas d’être en vie. Avec son comportement, je ne sais pas si c’est vraiment lui le responsable pour les célestiens. J’ai l’impression qu’il se doutait que s’il répondait négativement, on l’aurait tué sur le champ. »

« Tu aurais fait ça, toi ? Zéran ? Je ne t’ai pas connu ainsi. » chuchota Agléa, un peu étonnée des propos de Zéran, l’étonnement se faisant lire à son tour sur le visage de Zéran.

« Tu me connais à peine depuis un mois, Agléa. Ce n’est pas comme si tu pouvais lire en moi comme dans un livre ouvert, n’est-ce pas ? »

« Bien sûr, bien sûr. Ca ne fait qu’un mois depuis le début de l’expédition. »

« C’est ça, ce n’est pas comme si vraiment, tu savais tout de moi. »

« Ce n’est pas faux, Zéran, même si je veux justement en apprendre plus à ton sujet même si tu te montres plus que réticent. Enfin, on va dire que les derniers événements ne se prêtent pas à la confidence mais tu sauras que je suis là pour toi et plus encore. »

Même dans cette situation, même alors qu’ils étaient en danger de mort, qu’ils étaient blessés et meurtris, elle continuait son numéro de charme. Est-ce qu’elle avait une simple idée de l’endroit où ils étaient ? Ou alors, est-ce qu’elle était nymphomane ou quoi ?

« Je ne pensais à rien de sexuel … ou déplacé, Zéran. Mais disons que si tu as besoin justement d’une confidente ou d’une personne à qui tu veux parler, je suis là. »

« Je notes la proposition dans ma tête. Elle ne sera pas oubliée. Allons plutôt chercher la dernière des enflures. Qu’on règle ça une bonne fois pour toutes. »

L’irritation était peinte sur son visage et il se doutait qu’Agléa n’appréciait pas qu’il parle de la sorte mais justement, sur le moment, il n’en avait rien à faire. Réxéros continuait de les guider, certaines fenêtres continuant de s’ouvrir brièvement avant de se fermer.

« Dès qu’on en a fini avec Vélisa et qu’on a réussi à la retrouver, on se tirer de là. Aucune raison de rester plus longtemps en ville. »

Tous étaient d’accord avec la proposition de Zéran. Cet endroit, comme chaque ville au service de l’Avidité ou la Cupidité, était maintenant à proscrire de leur carnet de route. En disant cela, Réxéros eut un petit glapissement étouffé, comme s’il voulait contester ça mais le regard borgne de Klork l’incita à se taire. Auparavant, il était du genre à l’ouvrir pour pas grand-chose mais pas aujourd’hui.

« Elle doit être normalement dans les environs. C’est la meilleure auberge de la ville et tout ça est à l’oeil pour elle vue sa famille. »

« Je me contrefous de combien ça lui a coûté ou plutôt rien coûté dans ce cas précis. Je veux juste la voir entre deux yeux et envisager qu’on l’abandonne ou qu’on la tue. »

« Je crois que pour le dernier point, nous sommes arrivés trop tard, Zéran. »

Hum ? Qu’est-ce que voulait insinuer Klork par là ? Il s’était tourné vers le félémon borgne, celui-ci faisant un mouvement de la tête en direction de la droite. Réxéros étouffa un cri, commençant à courir en direction de ce qui semblait être … un amoncellement de corps ? Non, c’était exagéré car ils étaient éparpillés mais …

« Ils sont bien plus nombreux ici qu’ailleurs. Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Visiblement, le mystère reste entier. » continua de dire Zéran après les propos de Klork, Cator finissant par s’écrier :

« Maias mais mais … ELLE EST MORTE ! ELLE EST MORTE ! »

Il était peut-être le seul à montrer réellement une quelconque émotion au spectacle affligeant d’un Réxéros en larmes qui était à genoux en train de serrer le corps sans vie de Vélisa. Celle-ci avait les yeux ouverts en grand, laissant paraître l’effroi d’une situation qu’elle n’avait pas prévue. Et Cator était maintenant arrivé non-loin de Réxéros, lui tapotant doucement le dos tandis que Klork et Zéran commençaient à étudier les cadavres au sol.

« C’est toujours le même groupe que celui qui nous a attaqué, n’est-ce pas, Zéran ? »

« Visiblement, il s’en est pris aussi à Vélisa, ce qui veut tout simplement dire une chose, non ? » murmura Zéran après les propos de Klork, tenant fermement ses cimeterres en main.

Aucun mouvement de la part d’Agléa et Silesti. Les deux félémones regardaient simplement le duo, ce dernier s’arrêtant sur ce qui semblait être les autres cadavres présents. Oui, s’il y en avait autant, c’était pour une unique raison. Klork finit par chuchoter :

« Zéran, ils ne portent pas les mêmes tenues que ceux que nous connaissons. »

C’est vrai. Ces félémons encapuchonnés avaient des tenues vertes avec un col jaune. Il était possible de voir qu’ils avaient de longues manches au bout jaune. Sur le tissu couvrant la poitrine, on pouvait apercevoir comme une pièce de monnaie avec un visage cornu dessiné à l’intérieur. Kéran désigna le cercle de félémons qui entouraient Vélisa, comme pour la protéger.La remarque de Zéran incita Klork à la réflexion. Maintenant qu’il le disait, il était vrai que ces félémons encapuchonnés formaient comme un cercle autour du cadavre de Vélisa. Il y avait zéro émotion peinte sur leur visage. Tout en reniflant, Cator parut étonné, prenant ce qui semblait être un bout de papier qui pendait d’une poche de Vélisa.

« C’est … C’est quoi ça ? Un … Un contrat mais pour … quoi ? »

Un contrat ? Sans même laisser le temps à Réxéros de s’expliquer, Zéran était arrivé avant de le récupérer des mains de Cator, et cela sans aucune douceur. Le félémon grasouillet avait poussé un léger cri de surprise, ne s’étant pas attendu à une telle réaction de la part de Zéran. Il s’exclama en bafouillant un peu :

« Tu … Tu pouvais être plus délicat, Zéran. Ce n’est pas … »

« Ca m’a bien l’air d’être l’écriture de Vélisa de ce que je crois savoir … et c’est aussi le sceau de sa famille. Klork … Tu devrais le lire à ton tour. »

Il avait finalement tendu le morceau de papier en direction du félémon en armure, celui-ci haussant son seul sourcil valide avant de le prendre en main. Son œil doré commença à le parcourir avant d’émettre un grognement :

« Jusqu’au bout, n’est-ce pas hein ? Agléa, Silesti, on a notre responsable ! C’est elle qui a envoyé les assassins sur notre dos ! Visiblement, ça s’est retourné contre elle … »

« Mais maintenant, c’est quoi cet autre groupe ? S’être focalisé sur elle … Il a voulut la protéger ? Quelqu’un le connaît ? »

Aucune réponse positive sur le momentet Réxéros s’était arrêté de pleurer, comme s’il venait de comprendre que Vélisa avait aussi décidé de se débarrasser de lui et cela sans hésitation.

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