Chapitre 1 : Trois mois plus tard

ShiroiRyu
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Premier axe : La vie des Démons

Chapitre 1 : Trois mois plus tard

« Elise, tiens bon. Il ne faut pas que tu lâches ma main, d’accord ? »

« Bien entendu, Tery. Je n’y compte pas. Où sommes-nous ? Tu en as une idée ? »

Il ne répondit pas et pour elle, c’était synonyme de futurs ennuis. Non pas qu’elle n’avait pas confiance dans le jeune homme mais par contre, elle n’en avait aucune dans l’endroit où ils se trouvaient. Combien de temps s’était-il écoulé depuis cet événement qui avait marqué et chamboulé complètement leurs vies ? Trois mois environ.

« On va bien finir par trouver un autre village. Cela fait déjà trois jours que nous n’en avons pas trouvé un. On ne doit pas être si loin que ça, Elise. »

« Je te fais confiance, Tery. Je te fais entièrement confiance. Je comptes sur toi, tu le sais. »

Depuis trois mois, il était la seule personne en qui elle pouvait croire et inversement. Depuis trois longs mois, ils étaient seuls au monde Non, seuls dans CE monde. C’était là toute la différence avec ce qui se passait auparavant. Pour autant, ils n’étaient pas désespérés, loin de là. Ils tenaient bon et …

« Tery, est-ce que l’on peut se reposer quelques minutes, s’il te plaît ? J’ai besoin de souffler un peu et cette zone est assez éclairée. »

« Pas de soucis. Tu peux prendre tout ton temps si tu le désires. Ce n’est pas comme si nous étions attendus ailleurs, n’est-ce pas ? »


Il marquait un point mais elle ne chercha pas à répondre par l’affirmative. Au-dessus d’eux, il y avait bien une lumière … mais ce n’était pas celle du Soleil. Des champignons luminescents, des pierres qui brillaient, on pouvait penser à un spectacle un peu féerique sauf que la vérité était bien loin d’être aussi belle malheureusement.

« Qu’est-ce que l’on a à manger, Tery ? Tu peux me montrer ? »

« Rien de bien folichon. J’ai l’impression d’être le héros des contes que ma mère me racontait quand j’étais gamin. Tu sais, avec les lézard grillés et le reste. »

« Ah oui, ce genre de petite anecdote. Lorsque j’étais serveuse, beaucoup s’en vantaient mais combien ont vraiment mangé comme nous ? »

Ils évoquaient leur passé mais chacun savait qu’ils se faisaient plus souffrir qu’autre chose en parlant de la sorte. Néanmoins, voilà que le jeune homme sortait d’un sac fait en toile ce qui sembla être une longue patte de reptile séchée.

« Pas besoin de la réchauffer. Toute façon, ça croque sous la dent et nous ne sommes pas vraiment en moyen de pouvoir faire les difficiles. »

« Je n’ai jamais prétendu le contraire, Tery, tu sais ? »

Il le savait parfaitement mais bon, c’était juste une phrase comme une autre. Voilà qu’il sort la même chose de son côté, le jeune homme se mettant à dévorer comme une bête sauvage cette patte reptilienne, arrachant la chair avec les dents.

« J’ai l’impression d’être devenu un animal, Tery. Tu en as mis partout, tu te rends compte ? »

« Héhéhé. Je m’en rends compte, oui ! Mais qu’importe ce à quoi on ressemble, tant que nous avons à manger, tous les deux. Par contre, les monstres nous évitent un peu dans les environs, tu as remarqué ? Je pense qu’il va vraiment falloir accélérer le pas. »

En un sens, le côté positif, c’est qu’ils n’avaient rien à craindre des créatures se tapissant dans ce dédale de galeries et de grottes souterraines. D’ailleurs, on ne pouvait même plus évoquer le terme de grottes mais de royaume souterrain.

« C’est si immense à bien y regarder, tu as remarqué ? »

« Elise, tu imagines la taille à la surface ? Et bien, tu copies les mêmes dimensions mais sous terre et encore, je me trompes sûrement … car il faut aussi compter la profondeur. »

« Autant dire que nous n’avons pas fini d’en découvrir, c’est bien ça ? »

« C’est exactement ça, Elise. J’espère que tu es prête … »

Encore les mêmes discussions entre eux. Ce n’est pas que cela paraissait étrange, loin de là. C’était juste un moyen de pouvoir garder le contact entre eux deux, de garder un maximum de sociabilité. C’était la moindre des choses pour qu’ils puissent tenir le coup, tous les deux.

Le repas fût aussi bref et convenu que possible, Tery étant le premier à se redresser pour signaler qu’il était temps de se mettre en route. La jeune femme aux cheveux auburn ne refusa guère sa proposition, déclarant que de toute façon, pour digérer, le mieux était encore la marche. D’ailleurs, pour se déplacer, heureusement qu’elle était là.

« Mademoiselle, si vous voulez bien me montrer a voie à suivre ? »

Il s’était faussement incliné, comme on le ferait à une dame issue de la noblesse alors qu’elle soupirait avec amusement. Voilà que d’un claquement de doigt, elle fit apparaître plusieurs flammes autour d’elle, illuminant encore mieux le passage devant eux. Ils n’étaient jamais à l’abri d’un mauvais précipice.

« Essayons au moins de voir un village à l’horizon, d’accord ? »

« Il faut vraiment que l’on arrête de demander l’accord de l’autre à chaque fois que l’on ouvre la bouche, Tery. J’ai l’impression de devenir folle. »

Il s’excusa car il ne pouvait pas lui donner tort. Lui-même avait aussi cette impression de devenir cinglé ou presque en agissant de la sorte. Pour autant, ils étaient vraiment les seuls contacts avec un membre de la même race. En trois mois, il s’en était passé des choses et malheureusement, la trop grande majorité ne pouvait pas être considéré comme … bonne. C’était triste à avouer mais ainsi allait la vie et pas autrement.

« Et impossible de quitter cet endroit … »

« Nous en avons déjà discutés, Tery. Nous le pourrions mais il y a de fortes chances que l’on soit alors poursuivis si on le faisait. Tu as bien vu, non ? Trois entrées, trois patrouilles. »

Bien entendu. Depuis l’ouverture des portes démoniaques à Omnosmos, des centaines d’autres avaient fait alors leurs apparitions dans le monde. Oh, pas avec des portes aussi grandes et gigantesques, non. Cela ressemblait plus à des grottes et autres entrées plutôt bien cachées. Quelques pierres runiques et ainsi de suite, et voilà comment tous les endroits avaient été scellés dans le passé. Puis le jour où les deux mondes s’étaient joints, alors, tout avait basculé … et pas seulement pour la surface mais aussi personnellement.

« Et pas des petites, je te rappelles. A nous deux, nous n’aurions pas réussi, Tery. »

« Tu plaisantes, j’espère ? Je te rappelle qui j’étais là-bas ? Bon, le souci, c’est qu’ensuite, tout le monde aurait été au courant que des démons sont sortis. »

« Des démons … » murmura faiblement Elise, s’arrêtant pendant la marche. Ce terme restait tout simplement horrible à entendre et c’était pourtant celui qui les définissaient maintenant.

« Tout ça à cause d’une voix et de ces deux salopards ! »

« Aussitôt apparus, aussitôt disparus. Je ne sais pas où ils sont depuis tout ce temps et je n’ai vraiment pas envie de l’apprendre maintenant. »

« Pareil pour moi, je ne crois pas que j’arriverais à me retenir de vouloir les tuer. »

« Alors, on va éviter de continuer à les évoquer si on ne veut pas devenir vulgaire, n’est-ce pas ? Bon … Est-ce que tu vas mieux ? »

« Non, je ne vais pas mieux mais ce n’est pas comme si j’avais vraiment le choix, Tery. »

Dans ces moments-là, il préférait se taire et ne pas chercher à converser. Il pouvait dire quoi hein ? Sincèrement ? Qu’est-ce qu’il allait lui déclarer ? Que tout ça, c’était de sa faute ? Il en était bien conscient ! Il avait entendu cette voix et il avait …

… … … Non. Ce qui était fait était fait. Il n’allait pas revenir en arrière, il en était hors de question. Il ne pouvait pas revenir en arrière et balayer d’un mouvement de la main tout ce qui s’était passé. Ce souvenir était encore frais et il regarda brièvement la main qu’il avait utilisée à ce moment précis contre elle. Le sang … cette sensation de retirer la vie. Elen était morte par sa faute et cela le torturait. Pour autant, il n’en laissait rien paraître.

Aucune marque de faiblesse ne devait être visible sur son visage. Il en était … hors de question. Ah … Bon …Il fallait trouver un village et vite. Dormir « dehors » allait être vite devenir très difficile. Leurs corps s’étaient peut-être renforcé, ça ne voulait pas dire pour autant qu’il était capables de compenser un bon lit douillet.

« Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour avoir un toit artificiel au-dessus du crâne. Enfin, bâti par des mains démoniaques … vu que la majorité des bâtiments sont faits en pierre. »

« On finira bien par trouver un tel endroit, Tery. Nous sommes encore dans une zone habitable, d’après les derniers renseignements. Il faut juste … avoir un peu de chance. »

« De la chance, est-ce que c’est vraiment ça dont on a besoin ? »

Elle le regarda, ne cherchant pas réellement à lui répondre. Si elle lui répondait, elle n’était pas convaincue que le jeune homme apprécie ce qu’elle lui dira. Enfin … Elle non plus. Ils continuèrent à avancer, finissant au bout de deux heures par apercevoir ce qui semblait être enfin un semblant de civilisation.

« Sympathique, on est encore tomber sur un village en presque ruines. »

« Les forts mangent les faibles, Tery. Les forts mangent les faibles … C’est la première leçon que nous avons appris ici-bas. »

Des fois il parlait, des fois elle parlait. Mais sur le coup, il avait bien envie de répliquer avec lui que ça ne marchera pas de la sorte, qu’il en était … hors de question. Pfiou … Bon, le plus important, c’était de donner une bonne impression dès les premières minutes. Ils se regardèrent tous les deux avant de soupirer avec une petite pointe d’amusement.

« Comment vas t-on faire pour dire que nous sommes terrifiants et imposants, Tery ? Surtout avec la crasse sur nos habits et nos corps ? »

« Bonne question, Elise. J’imagine que tout est dan les yeux et les cornes. »

« Tu sais aussi bien que moi que ce n’est pas la taille des cornes qui compte. » répondit-elle avant qu’il ne commence à rigoler devant cette blague.
C’était bien ça dont ils avaient besoin : d’un peu d’humour dans ces moments plus que difficiles. Le jeune homme aux cheveux bruns prit un peu plus de rythme, accélérant les pas tandis qu’elle le suivait. Faire une bonne impression. Ils pouvaient être amicaux, n’est-ce pas ? Il faut avouer que cela dépendait des villages et des villes parcourues.

Des ruines … Ou presque. En rentrant dans la zone, difficile de ne pas constater l’état des lieux. Les bâtiments tenaient à peine debout, quelques êtres étaient assis au sol, des enfants jouaient à se poursuivre tandis que quelques personnes discutaient entre elles.

« Je me moquais de notre tenue à toi et à moi, Elise mais … hum … »

« Ils ne sont pas vraiment mieux, oui. On dirait qu’ils sont ainsi au quotidien. »

Ce n’était pas de la flatterie mal-placée mais la triste vérité. Pour autant, en continuant leurs chemins, voilà que les enfants arrêtèrent de courir, les observant et les étudiant. Quelques murmures pour se demander qui étaient ces étrangers … et les voilà de retour dans un monde rempli de suspicion. Logique … Les étrangers n’étaient pas vraiment très appréciés.

« Est-ce que tu crois qu’ils pensent que nous sommes … là pour eux ? »

« Quant tu dis pour eux, Tery, tu penses à … la manière d’un démon, c’est ça ? »

« J’imagine. Tu peux lire la peur dans leurs regards. J’imagine que des étrangers qui se déplacent de village en village, cela veut dire une unique chose. »

Qu’ils ont les capacités et les moyens pour survivre hors des villages démoniaques. Qu’ils peuvent lutter contre les créatures qui habitent ce monde souterrain. A partir de là, ils sont déjà d’une caste complètement différente du démon lambda. Voilà qu’une petite fille en haillons, qui doit à peine avoir cinq ou six ans, des petites cornes sur le sommet du crâne, se rapproche d’eux pour les observer. Ses yeux sont rouges, comme ceux des démons mais surtout car elle n’a pas encore réussi à contrôler ses pouvoirs qui se développent dès le plus jeune âge dans ce monde souterrain. Oui, ici, tous les yeux sont rouges, comme pour garder en éveil l’instinct de survie chez chacun.

« Hum … Bonj… »

Il avait commencé à saluer l’enfant mais aussitôt, une femme qui n’était pas dans une meilleure tenue que sa fille vint la tirer par le bras en lui disant de ne plus recommencer et de ne pas importuner ces personnes. Bien entendu … qu’ils n’étaient pas rassurants.

« On cherche une auberge dans cet endroit et on repart le lendemain ? »

« Tu es sûre, Elise ? Tu ne veux pas tenter le coup ici ? »

« Non, ça ne servira à rien. Il vaut mieux ne pas se faire d’illusions, Tery. Ils ne voudront pas de nous et inversement : on aura vraiment rien à y gagner »

Il savait qu’elle n’avait pas tort, loin de là. Il n’y avait par réellement à espérer quelque chose de cet endroit. Pour autant, ça ne voulait pas dire qu’ils devaient l’abandonner. Hum … Compliqué, c’était vraiment compliqué, et cela depuis qu’il étaient dans ce monde.

« D’accord, d’accord. Je te laisse gérer ça, Elise. Tu es à même la plus douée pour savoir comment on doit réagir suivant les villages que l’on visitent. »

« Je le sais bien, je le sais bien. Allons trouver une auberge. »

Ce ne fût pas bien difficile. C’était peut-être le seul bâtiment présentable dans le village. La preuve en était qu’il était une porte en bois et quelques vitres pour les fenêtres, ce qui était une sorte de grand luxe dans ce monde. Difficile de trouver un bois convenable lorsque l’on vivait sous terre et que la lumière du Soleil était presque inexistante.

« Hum ? Nouvelles têtes ? Pour combien de temps vous êtes là ? »

« Bonsoir à vous aussi. » répliqua Tery sur un ton monocorde à l’être patibulaire qui semblait diriger cette auberge. Oui, l’intérieur était plus « luxueux » que l’extérieur voire tout le village en entier. A croire que rien qu’un élément de ce décor valait plus cher que tout le reste du village. Pour autant, il ne fit aucune remarque à ce sujet, Elise s’approchant de l’homme derrière le comptoir. Des cornes qui s’allongeaient vers le plafond, la mine sévère et surtout une taille qui devait se rapprocher des deux mètres de hauteur. Sympathique.

« Une soirée uniquement. Est-ce que vous pratiquez le troc ? »

« Ca dépend de ce que vous avez à me proposer. Si c’est le cadavre d’un rat, vous aurez mon pied au cul, j’aime pas les petits plaisantins. »

« Regardez dedans et dites-nous plutôt ce qui vous convient pour que ça ne soit pas un bout de bois et de la paille comme lit. »

Elle avait tout simplement mis sur le comptoir ce qui sembla être un épais sac en cuir ensanglanté, le démon haussant un sourcil avant de l’ouvrir. Il en extirpa deux yeux de la taille d’un poing, des écailles, un long abdomen dont s’échappait un peu de soie et divers autres objets tandis qu’il marmonnait :

« Une chambre ou deux ? De quoi vous avez besoin ? »

« Une seule suffira. Un lit double aussi si c’est possible. Bref, le moins cher en terme de place tout en ayant une bonne qualité pour le prix. »

« Ouais ouais, je vois, je vois. Je vais prendre ces morceaux de viande. Ça me sera plus utile qu’à vous, on commençait à en manquer. Ces écailles pourront servir pour une protection ou deux. Quant à cet abdomen, c’est bien d’une araignée golgaleuse, n’est-ce pas ? »

« C’est ça. On est tombé sur l’une d’entre elles. Elle n’était pas adulte mais c’est resté assez compliqué avec son crachat acide. Ah … »

« Vous êtes … des combattants, tous les deux ? Vous en donnez pas l’impression vue la crasse que vous avez sur vos corps. Un bain vous ferait pas de mal mais je récupère ces tendons en prime, qu’est-ce que vous en dites ? »

« Ça nous convient à tous les deux, n’est-ce pas, Tery ? »

« Pas de soucis, Elise. Par contre, pas en même temps, hein ? »

Pour toute réponse, elle eut un petit rire alors qu’il lui souriait doucement. Bien entendu que ce n’était qu’une simple plaisanterie envers eux deux. Pour autant, cela leur permettait de décompresser alors que l’aubergiste les regardait d’un air suspicieux :

« Tery et Elise, vos noms me disent quelque chose. BAH ! Qu’importe, j’ai récupéré ce qui vous permettra d’avoir une chambre pour la nuit ainsi qu’un bain et un repas. Voilà la clé de votre chambre, vous pouvez vous y rendre maintenant. »

Leurs noms ? Tery allait ouvrir la bouche mais Elise lui prit la main en la serrant avec un peu de force. Non … Ce n’était pas le moment d’interroger quelqu’un. Elise récupéra la clé d’une main, incitant Tery à la suivre pour grimper à l’étage.

« Je te rappelles que dès que nous posions la question, les gens préféraient détourner la tête. Je ne sais pas pourquoi il en est ainsi mais … on peut dormir au chaud et manger à notre faim ce soir, on va éviter de perdre cette chance, d’accord ? »

« Oui, je n’ai pas fait attention sur le moment, pardon. Allons voir comment est le lit. Je te préviens, je prends le côté droit, que tu le veuilles ou non. »

« Tant que tu ne ronfles pas, tu prends le côté que tu veux, Tery. »


Dormir avec une fille autre qu’Elen, cela l’aurait clairement dérangé dans le passé mais aujourd’hui, pour survivre, on ne lui laissait pas la possibilité de vraiment choisir ce qu’il voulait faire ou ce qu’il voulait être. Le jeune homme aux cheveux bruns suivit Elise, celle-ci faisant tourner la clé dans la serrure avant de l’inviter à pénétrer à l’intérieur de la pièce.

« Hum … C’est plutôt pas mal pour le troc qu’on a fait, n’est-ce pas ? »

« J’imagine qu’il devait être satisfait aussi de son côté. Tu as remarqué comme il a très vite apprécié l’abdomen de cette araignée ? Visiblement, ce n’était pas le genre de monstres qu’ils ont l’habitude de voir abattus par ici. »

« En parlant d’abattement, tu as remarqué leurs visages ? Encore un village complètement désœuvré et habité par des Démons de basse classe. J’imagine qu’ils doivent être sous une peur constante ou presque. Enfin bon, ce n’est pas notre problème. »

« Je ne sais pas si c’est nous qui sommes devenus aussi antipathiques ou si alors, c’est naturel dans ce monde ? Ah … »

« Tu connais la réponse pourtant : Si nous voulons survivre dans ce monde, nous n’avons pas d’autres choix que de devenir comme eux. »

« Peut-être … Bon, je vais te laisser te laver, j’irais à ta suite, Elise. »

Lui-même alla tout simplement s’écrouler sur le lit, ayant retiré son haut pour ne pas salir plus que nécessaire les draps de ce dernier. Pas vraiment envie de payer un surplus pour cette chambre. Elle n’était pas mauvaise, loin de là mais bon …

Il entendit l’eau qui coulait ainsi que le bruit d’un corps qui plongeait dedans. C’était sûrement un gros bac rempli d’eau chaude qu’il fallait vider et remplir à chaque fois … enfin chaque jour. Il espérait simplement qu’elle allait lui laisser de l’eau d’ailleurs.

Pour autant, en fermant les yeux, il s’était profondément endormi. Lorsqu’il arriva à rouvrir les yeux, Elise le secouait doucement avec un petit sourire, lui signalant qu’il pouvait s’y rendre à son tour. Hum … Il aurait préféré Elen … ou Manelena mais … Elise, c’était déjà très bien comme sourire.
Il avait plongé dans l’eau, fermant les yeux en sentant la saleté et la crasse quitter son corps. Ca faisait beaucoup de bien, vraiment beaucoup de bien. Dans ce monde souterrain, ils étaient à la merci des autres démons. Certains savaient qui ils étaient exactement et pourtant … aucun ne cherchait à leur répondre.

« Comme si on leur avait interdit … ou comme si c’était une menace. »

Une menace. Ah … C’était sûrement ça. Des êtres encore plus forts que ces démons qui impressionnaient rien qu’en les regardant. Ce monde était complètement nouveau et même en trois mois, ils n’avaient rien découvert de ces siècles voire millénaires de vie souterraine, avec son mode de vie, ses coutumes et tout le reste. Il finit par s’endormir dans l’eau.

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