Chapitre 109 : Un regret

ShiroiRyu
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Chapitre 109 : Un regret

« Bonjour, Manelena. Déjà debout ? »

« Comment est-ce que tu crois que je peux dormir aussi aisément alors que nous étions sept à dormir dans une même pièce ? »

« Je ne sais pas, je ne faisais que poser la question. Moi-même, je t’avoue que j’ai eut du mal à fermer l’oeil de la nuit. Et ce n’est pas le tremblement de terre vers minuit qui a arrangé le tout. Enfin, Elen dort comme une marmotte. Tu as déjà pris le petit-déjeuner ou … »

Elle fit un petit mouvement de la main pour l’inciter à s’y rendre avant que Tery ne parte en direction du comptoir, questionnant l’aubergiste à ce sujet. Quelques minutes plus tard, il était revenu, souriant avant de s’installer à côté de Manelena.

« Sincèrement, Tery, tu es en tel manque d’affection que tu viens auprès de moi ? »

« Ca ne serait pas très flatteur de ma part envers toi, non ? Si je te considérais comme une remplaçante pour ça. Si ça peut te rassurer, non, ce n’est pas le cas. J’ai juste envie de parler, encore et encore, avec toi, rien de plus. »

Oh ? Elle cligna des yeux sans rien dire de plus. Quel beau parleur lorsqu’il s’y mettait hein ? Est-ce qu’il s’en rendait compte ? Mais bon, ça ne la dérangeait pas. Elle se surprenait même à sourire avant de lui donner un petit coup de poing sur le sommet du crâne.

« Est-ce que tu as un peu réfléchis à ma proposition, Tery ? Pour après que nous ayons finis de discuter avec le grand archimage ? Ce n’est plus qu’une questions d’heures, de ours au grand maximum. Il faut que je saches. »

« Je ne sais pas si j’arriverai à convaincre Elen à ce sujet, Manelena. Tu sais à quel point elle est … jalouse de toi. Je ne vois pas comment faire. »

« Jalouse ? A tort ou à raison ? Hum ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Euh … Euh .. Je préfère ne pas vraiment y répondre, Manelena. Par contre, j’ai … autre chose à faire avant. Je n’ai pas oublié … que j’ai aussi ma mère à retrouver. Je ne sais pas où elle est et je n’ai aucune nouvelle. C’est la seule famille qui me reste, Manelena. Après ça, je pense que ça sera bon de mon côté. »

« C’est vrai … Ta mère m’a laissé une bonne impression. Il faut dire que s’occuper d’un enfant comme toi en étant seule, il fallait avoir une sacrée force de caractère. »

« Et tu ne sais pas tout à mon sujet, Manelena ! Ce que je faisais pendant l’enfance au point de la rendre presque folle. Enfin bon … ça reste la personne la plus importante à mes yeux. Donc voilà, Manelena. Après qu’on ait fini, je me chargerai de savoir où se trouve ma mère et ensuite … et ensuite … J’ai l’impression que tout ça ne sera jamais fini. »

Même si pourtant, c’en était terminé des créatures légendaires, Tery poussa un profond soupir avant de poser sa tête contre la table. Il voulait juste être tranquille, rien de plus. Pouvoir se dire pendant quelques années : il n’y a aucun problème, on peut se reposer !

Peu à peu, les deux personnes furent rejointes par Sérest et Séran. Chacun avait un sourire aux lèvres, plutôt radieux alors que Tery demandait ce qui se passait. Sérest murmura tout doucement qu’il semblait y avoir deux personnes qui s’étaient rapprochées cette nuit, malgré qu’elles dormaient dans deux lits différents. Clignant des yeux, il regarda si Sérest parlait de lui et Manelena mais la femme ailée reprit :

« Oh, rien de spécial … mais disons qu’ils n’ont pas arrêté de se fixer durant toute la nuit. C’était plutôt attendrissant. On pourrait presque croire à un conte de fées surtout lorsque l’on sait de quelles classes sociales ils sont issus tous les deux. »

« Qu’est-ce que … AH ! Vraiment ? Vous avez vu ça ? Je n’ai rien remarqué dans le bateau mais est-ce que … non ? Enfin, je ne pense pas mais … »

« De quoi est-ce que vous parlez de bon matin ? » demanda une voix masculine, celle du prince alors que Tery sifflotait en changeant aussitôt de conversation.

« De rien, de rien. Tu as bien dormi ? Elise aussi ? Elen fait encore la grasse matinée ? »

« Il semblerait bien, quant à mademoiselle Elise, elle est en train de se préparer avant de descendre. Pourquoi est-ce que tu me poses cette question ? »

« Oh ? Je me disais que tu serais peut-être au courant, rien de plus. »

Sérest eut un léger rire amusé alors que Tery continuait de détourner la tête. Vraiment, cela pouvait paraître très simple de se moquer de Royan mais plus que de la moquerie, c’était de l’affection. Il était heureux de remarquer que le prince avait réussi à s’ouvrir à autrui même s’il savait que cela datait depuis pas mal de temps … sauf qu’il ne le montrait pas.

Le reste du petit-déjeuner se passa tranquillement, du moins, presque puisqu’une secousse vint faire trembler toute l’auberge. Pourtant, en regardant autour de lui, le jeune homme remarquait que presque personne n’y tenait compte, soulevant juste leurs assiettes.
Ah oui … c’était si navrant à ce point pour que tout le monde en ait presque rien à faire ? Enfin, il avait agit de la même façon et il comprenait pourquoi les gobelets pour boire étaient aussi épais. Au moins, lorsqu’ils tombaient sur la table pour rouler jusqu’à quitter cette dernière pour atteindre le sol, ils ne se brisaient pas.

« On essayer de se dépêcher de trouver Ernold, d’accord ? » déclara Tery alors que tous acquiesçaient. Il allait sûrement avoir des informations pour expliquer ce phénomène devenu récurent. Périk et Jésiana pourront attendre quelques heures de plus.

Prêts à se mettre en route, le groupe quitta l’auberge bien que Tery signalait qu’ils comptaient revenir. Normalement, tout n’allait pas se résoudre en une journée. Si c’était aussi simple que ça, il n’aurait jamais commencé à chasser des créatures mythiques. Se dirigeant vers la tour des archimages, le jeune homme ne ne chercha pas à discuter avec les autres membres de son groupe. La raison principale ? Il était en train de réfléchir à ce qu’il allait dire à Ernold lorsqu’il allait le voir. Le grand archimage allait réagir comment ?

« Voir le grand archimage Ernold ? Vous plaisantez, j’espère ? Vous êtes qui ? »

Zut, de nouveaux gardes. Comme s’ils avaient besoin de ça maintenant. Le jeune homme poussa un léger soupir, demandant alors à voir l’un des archimages pour que ce dernier explique la situation aux soldats. Néanmoins, même pour cela, le soldat ne bougea pas de sa position. Manelena était déjà prête à réagir en serrant le poing mais Tery la stoppa, hélant l’un des sorciers qui passaient par une autre entrée.

« HEY ! Vous êtes là, vous ? Enfin, on vous attendait ! Ernold veut vous voir tout de suite. »

« C’est ce que l’on tente de faire mais il semblerait que ce gentil monsieur ne veut que la protection du grand archimage, on peut pas lui en vouloir »

Tery avait désigné le soldat qui avait conversé avec le groupe depuis dix minutes. Le sorcier poussa un léger soupir avant de leur indiquer de le suivre. Il était vrai que tout avait été chamboulé depuis quelques temps et donc, tout le monde n’était pas encore au courant des nombreux changements opérés.

« Vous avez réussi, n’est-ce pas ? Je vous avoue que je ne sais pas où tout ça va nous mener mais je compte sur vous pour que ça se calme. J’imagine que vous n’aviez pas prévu ça ? »

« Pas le moins du monde, pas le moins du monde, je dois avouer à mon tour. Je ne sais même pas pourquoi cela se passe ainsi. »

« C’est bien ce qui me semblait. Seul le grand archimage n’a guère eut peur sur le moment, comme s’il s’y attendait depuis longtemps. Vous savez, un Gnomold peut vivre longtemps, très longtemps, plus qu’un humain. A partir de là, on s’est souvent demandé ce qu’était exactement le grand archimage. Depuis, on évite de se poser la question. »

Ah bon ? Le jeune homme ne put s’empêcher de sourire un peu bêtement aux propos du sorcier jusqu’à l’emmener devant la porte derrière laquelle se trouvait le Gnomold. Quelques petits coups et voilà qu’une voix leur demandait d’entrer.

« Messire Ernold, j’ai une bonne nouvelle pour vous. Ils sont finalement arrivés. »

« Une bonne nouvelle ? Une excellent nouvelle, vous voulez dire ! Vous pouvez nous laisser seuls maintenant. Merci beaucoup. »

« Bien, comme vous le désirez. Tery ? Vous autres ? Bonne journée à vous tous. » déclara le sorcier avant de s’éloigner. Tery le regarda partir, le trouvant bien sympathique … alors qu’il ne connaissait même pas son prénom !

Le vieux Gnomold avait quitté son siège, marchant déjà vers la sortie de son bureau pour leur indiquer qu’il ne fallait pas espérer se reposer dès maintenant. Après à peine une minute dans les couloirs, la tour fut secouée par des tremblements mais le Gnomold ne sembla guère y tenir compte, continuant sa marche.

« Alors, par où je dois commencer ? Par les félicitations pour votre réussite ou autre chose ? Qu’est-ce que vous en dites ? Vous avez réussi, n’est-ce pas ? »

« Je pense qu’Omnosmos et vous-même en avez la preuve depuis tout ce temps non ? »

« Disons que ces dernières semaines étaient assez mouvementées, oui, Tery. Au moins, tu ne perds pas ton humour. Comment vas-tu ? Et vous autres ? Tiens … Il ne manque pas quelqu’un ? Où est donc la jeune femme toujours souriante ? »

« … Elle est malheureusement décédée à Shunter. »

« Oh ? Vraiment ? Toutes … mes condoléances. Elle avait un caractère vraiment unique. »

« Je le sais très bien, messire Ernold. Je le sais parfaitement mais … cela fait déjà plusieurs semaines donc je tente de passer à autre chose, voilà tout. »

« Il le faut. Ce n’est pas en restant focalisé sur le passé que vous pourrez alors avancer. Il vous faut penser au meilleur de cette personne pour ne pas l’oublier sans pour autant que son fantôme ne dévore votre esprit. »

« Est-ce que l’on peut parler d’autre chose ? Si ça ne vous dérange pas trop ? De quoi aviez-vous besoin de notre part ? Car j’imagine que ce n’est pas encore complètement terminé, n’est-ce pas ? Malgré leurs morts ? »

« C’est exact ! Venez donc me suivre, je pense que je pourrais mieux vous expliquer dans de meilleures conditions, bien meilleures. »

Le jeune homme leva un sourcil tandis qu’ils continuaient de marcher dans les couloirs. Tous savaient exactement où il se rendaient. Sous la tour des archimages, il n’y avait qu’un endroit, normalement interdit d’accès pour quiconque. Des minutes s’écoulèrent jusqu’à finir par les emmener à un endroit constamment provoqué par des tremblements de terre.

« C’est bien les portes démoniaques qui sont responsables de ces tremblements ? » demanda Manelena bien que la réponse était aisément visible et facile à ressentir.

« Depuis que la dernière créature est morte, les portes démoniaques ne cessent de trembler, ce qui provoque ces secousses en continu. Néanmoins, vous n’avez rien à craindre, loin de là. Les portes sont toujours solidement fermées. »

« Mais au final, est-ce que nous n’avons pas fait que les affaiblir ? Si nous n’avions pas combattu les créatures légendaires, tout cela ne serait jamais arrivé non ? »

Elen avait posé une question qui la taraudait depuis le début. Bien que cela ne l’avait nullement dérangé que d’affronter ces monstres colossaux, elle ne pouvait s’empêcher de se dire que toute cette histoire était dérangeante.

« Cela ne serait jamais arrivé, oui. »

« Alors pourquoi est-ce que l’on fait ça ? Pourquoi est-ce que l’on tente d’ouvrir les portes ? »

« Nous ne tentons pas de les ouvrir. Comme je vous l’aie signalé il y a de cela maintenant pas mal de temps, il faut plus que tuer les créatures légendaires pour que les portes démoniaques s’ouvrent. Dans le pire des cas où cela devait arriver, il faut comprendre que la déesse Zélisia et le dieu Alzar désiraient une telle chose, malgré le temps qui passe. »

« Et est-ce pour cela que l’on doit considérer que c’est une bonne chose ? »

« Nullement, demoiselle Elen, nullement. Mais il faut comprendre qu’emprisonner toute une race n’a jamais été très plaisant à accomplir. N’avez-vous aucun regret quand vous imaginez que des personnes qui sont comme Elise et Tery n’ont peut-être jamais vus la lumière depuis des siècles voir des millénaires ? »

« Je ne sais pas si je dois avoir des regrets. Ce n’est pas comme si à part Tery et Elise, les rares démons rencontrés m’ont laissé un bon souvenir. A ce sujet, Trozeral était l’un d’entre eux. Du moins, l’une de ses têtes avait des capacités démoniaques. »

« Oh ? Vraiment ? C’est intéressant à savoir, cela. Il faudra peut-être que nous en discutions plus longuement à ce sujet. Mais pour le moment, rendons-nous jusqu’aux portes démoniaques. Que vous voyez qu’il n’y a rien à craindre. »

Oui, bien entendu. Le seul qui se sentait mal à ce moment précis était Tery. Bien qu’il évitait de le montrer, il respirait un peu plus rapidement qu’auparavant et surtout de la sueur s’écoulait de son front alors qu’il continuait d’avancer.

« Attention, elles deviennent de plus en plus fortes. S’il le faut, essayez de vous retenir à quelqu’un d’autre ou alors, utilisez vos pouvoirs aériens pour ça. Si vous ne touchez pas le sol, vous ne pourrez pas perdre pied, n’est-ce pas ? »

C’est vrai. Sérest ne semblait avoir aucun souci à se déplacer malgré les tremblements qui prenaient de l’ampleur à chaque seconde. Tery regarda Elen, espérant qu’elle saurait faire quelque chose pour eux. Les lignes blanches apparurent sur ses bras avant qu’elle ne vienne l’aider à léviter un peu au-dessus du sol.

« Ca me donne l’impression d’être un fantôme que de flotter de la sorte. »

« C’est une bonne impression, non ? Tu ne crois pas? »

« Je ne sais pas trop à ce sujet, je dois avouer. Je n’ai pas l’habitude. Il faudrait plutôt demander à Sérest si c’est amusant ou plaisant. Tu en dis quoi, Sérest ? »

« Hum ? Tu me demandes vraiment mon avis, Tery ? Et bien, pour ma part, cette sensation de pouvoir aller de tous les côtés est vraiment très agréable. Tu ne peux pas vraiment comprendre avant de l’avoir fait une première fois. C’est plutôt exceptionnel. Tu as juste envie de t’envoler encore plus haut. Bon, ici, il y a le plafond, nous ne sommes pas aidés. »

« Ce n’est pas faux … mais bon, les paroles d’Elen ne sont pas dénuées de sens. »

Voilà qu’il remettait sur le tapis les propos dits par Elen quelques minutes auparavant. Les portes démoniaques, la nécessité de tuer les créatures légendaires, toutes ces choses. Dans les faits, au départ, il n’avait voulu que se défendre. Ensuite, il avait cherché à comprendre pourquoi est-ce que les créatures voulaient à tout prix l’attaquer. Et enfin pour terminer, il avait décidé de les trouver pour les abattre.

« Je ne sais pas ce que je devais faire réellement à ce moment précis, je dois avouer. »

« Toutes ces préoccupations ne te concernent plus, Tery. Tu dois vivre au moment présent Nous y voilà. Observez donc les portes démoniaques. »

Oui, c’est ce qu’ils étaient tous en train de faire. Les portes démoniaques avaient les cinq symboles élémentaires gravés. Chaque symbole représentait l’un des royaumes de ce monde mais surtout l’élément principal qui le composait. Chaque symbole n’était plus … maintenant que les créatures légendaires avaient fini par disparaître.

« Je ne sais pas pourquoi … mais cela me rend triste. » murmura Elen en se rapprochant de la double porte dont émanait une terrifiante aura démoniaque.

« Pourquoi cela, Elen ? Qu’est-ce qui te rend triste dans tout ça ? Tu peux me le dire ? Enfin, si tu en as envie, bien entendu. Si tu ne veux pas, je comprendrais aussi. »

« Je ne sais pas comment l’expliquer, Tery. Juste que je suis un peu triste. Comme l’a dit Ernold, de l’autre côté, combien y a t-il de personnes comme toi, non-belliqueuses mais cornues ? Qui veulent seulement nous découvrir ? Des démons particulièrement mauvais comme l’Oracle ou le Grand Prêtre existent bien entendu … mais il en est de même pour Shunter et les autres nations, non ? Je me demande si ouvrir ces portes ne seraient pas plutôt une bénédiction qu’une malédiction. »

« Que veux-tu que je te dise exactement, Elen ? Moi-même, je suis assez confus. Par contre, grand archimage Ernold,que vas t-il se passe maintenant ? »

« Les tremblements de terre finiront par s’arrêter comme à chaque fois. »

« A chaque fois ? Comment cela ? Ce n’est pas la première fois ? » demanda Tery avec une pointe d’inquiétude. Il n’avait jamais été mis au courant à ce sujet.

« Dès qu’un symbole finissait par « s’éteindre », Omnosmos était parcouru par des tremblements de terre. Cette fois-ci, ils sont plus nombreux et ne font que durer. Néanmoins, cela finira par s’arrêter à force. Ils sont déjà plus espacés et moins forts qu’auparavant. »

Ah … Et pourtant, le vieux Gnomold poussait un profond soupir empreint de lassitude. Manelena le regarda brièvement, les bras croisés tandis que Royan et Elise n’avaient pas pris la parole depuis la descente. D’ailleurs, Royan semblait plus préoccupé par Elise, celle-ci ayant souvent une main sur son front.

« Elise ? Tu as chaud ? Mal au crâne ? »

« Je ne sais pas … mais … rester ici me donne la nausée, je ne me sens pas bien. »

« Je crois que nous ferions mieux de retourner en haut. Tery ? Vous n’avez aucun souci ? »

« Aucun pour ma part, ça va parfaitement bien. » dit-il dans un sourire alors que Manelena émettait un grognement à peine audible. Elle n’appréciait pas forcément car elle était capable de voir que Tery allait tout sauf bien. Elle s’approcha de lui avant de le forcer à se soutenir à elle. Ses yeux rubis qui étudiaient le jeune homme, elle dit :

« Tu vas parfaitement bien, oui. Mais une simple mesure de précaution vaut mieux que tout le reste. Tu m’accompagnes et tu ne fais rien d’autre, compris ? Nous pouvons y aller. »

« Mais je suis capable de marcher, Manelena ! Je sais me débrouiller hein ? »

« C’est à moi de le décider ou non. Tu es en « parfait état » comme tu le signales. Je connais le parfait état des soldats de Shunter lorsqu’ils tentent de bien se faire voir par moi. »

Mais ce n’était pas pareil ! Qu’est-ce qu’elle racontait hein ? Il se laissa faire mais Elen était déjà arrivée à leur hauteur, signalant qu’elle pouvait aisément s’en occuper. Manelena ne daigna pas la regarder, lui disant tout simplement :

« Arrêtes donc tes bêtises, Elen. Ce n’est pas comme si tu avais le corps pour. Tu es trop petite et chétive pour ça. Laisses donc faire les adultes. »

« Non mais pour qui est-ce que tu te prends, je peux savoir ? »

« Je ne mettrais pas mon statut social en avant pour une querelle de la sorte. Tu n’as pas le physique pour soulever Tery qui est juste dans un sale état malgré tout ce qu’il dit. »

« Je t’ai dit que j’étais capable de m’en occuper ! TERY ! Tu peux réagir aussi hein ? Tu ne crois pas que tu devrais t’en mêler un petit peu par hasard ? »

Le jeune homme reste muet. Sincèrement, s’il s’en occupe maintenant, il va juste avoir plus d’ennuis qu’autre chose. Surtout que les autres ne font rien pour s’en mêler eux aussi donc … Mais Elen commença à le tirer par le bras, lui arrachant un petit cri de douleur.

« Hey ! Doucement, toutes les deux. Je ne suis pas un sac que l’on traîne ! »

« Tu pourrais juste indiquer à Manelena qui est ta petite amie car elle n’a pas l’air de se rappeler sa place, c’est tout ! Je n’en demande pas trop, Tery ! »

« Mais pourquoi tout de suite tout rapporter à cela, je peux savoir ? Je vais me débrouiller seul, ça sera beaucoup mieux pour tout le monde. »

Il repoussa doucement Manelena avant de se tenir bien droit pour montrer que tout allait pour le mieux. Même si ce n’était pas le cas, il accéléra pourtant ses mouvements pour monter les escaliers en premier et retourner au rez-de-chaussée de la tour des archimages.

Parfois, il était agacé par une telle situation. En fait, son plus gros souci résidait principalement qu’une part de lui était fière de cet intérêt que lui portait Manelena et Elen, des petites crises entre elles. Mais là, aujourd’hui, il n’avait pas la tête à cela. Il avait surtout l’impression que sa tête allait exploser s’il ne faisait rien pour stopper une telle chose. Comment c’était possible de lui faire autant mal ? AAAAAAAAAH ! Purée ! Mal au crâne !

« Euh … Vous allez bien ? » lui demanda un sorcier qui passait dans les environs.

Aucune réponse de la part du jeune homme. Celui-ci avait juste relevé son visage, ses yeux devenus rouge sang alors qu’il serrait les dents. Le sorcier poussa un petit cri d’effroi avant de s’éloigner vite fait. Mal … MAL … MAL ! IL RECOMMENCAIT A AVOIR MAL !

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