Chapitre 17 : Une tentative pour calmer

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 17 : Une tentative pour calmer

« Flash informations : Nous venons d’apprendre que la personne se trouvant dans la voiture qui a été la cause d’un accident regrettable a été enfin identifiée. Cette personne ou plutôt ses personnes d’après les propos des policiers ne seraient nul autre que Faror, le chef des entreprises du même nom. Fait étonnant : Il paraîtrait que monsieur Faror n’était pas seul et aurait été accompagné d’une femme pendant l’incident. Autre remarque, il semblerait que cette femme soit un pokémon. »

« Sûrement l’une des fillettes aux cheveux gris que j’ai pu voir lorsque j’ai tuée Lunitia. »

« Mana ! Chut ! Tais-toi un peu ! Mes parents vont t’entendre ! »

« Et alors ? Qu’est-ce que c’est sensé me faire ? Je n’ai pas peur de dire que j’ai tué Lunitia et donc que c’est impossible que ça soit elle. Sache une seule chose : Ne crois jamais personne si elle n’est pas de confiance et si elle se montre très gentille avec toi. La gentillesse est un leurre et une chimère, tu peux facilement disparaître à cause de ça. »

Il hocha la tête alors qu’ils étaient tout les deux assis sur le canapé. Ses parents se trouvaient à la cuisine et préparaient le repas. Sa mère gardait le bandage au bras mais devait en changer tout les jours, recommandation du médecin. Il avait évité de voir à quoi la plaie ressemblait mais il restait toujours inquiet pour ses parents. Mana poussa un profond soupir, posant une main sur son bandeau mis en diagonale pour cacher son œil droit. Elle observa Alan quelques instants avant de reprendre :

« De même… Il va falloir que tu deviennes bien plus fort que ça. Les émeutes vont éclater très bientôt et je ne te prédis rien de bon. »

« J’ai eu une idée… Même si tu me dis que ça va faire très… C’est quoi ce vacarme ?! »

Il s’était relevé, entendant du bruit dehors. Il s’approcha de la fenêtre, remarquant une vingtaine de personnes en train de se disputer et d’utiliser leurs pokémons… pour se viser ?! Ils étaient en train de se battre à mort et surtout, les coups partaient dans tout les sens ! Mana éclata de rire alors que les deux parents d’Alan arrivaient dans le salon.

« Tout vient de commencer ! C’est la guerre civile ! Ceux qui se terraient de peur de mourir ressortent enfin au grand jour ! La criminalité augmente, les émeutes éclatent, les bâtiments vont être incendiés ! »

« Mana… Quand tu parles de cette façon, ce n’est vraiment pas très réjouissant. »

« Qu’importe ! Que tout le monde aille dans la cave, dès maintenant ! » cria son père en prenant sa femme et son fils par le bras.

« Ah… Attends ! Mana ?! Viens vite au lieu ! On va se réfugier ! »

« Me réfugier ? Car je suis sensée avoir peur de quoi ? Ne t’en fais donc pas et vas donc te mettre à l’abri. Je vais observer tout ça et bien rire. » prononça t-elle dans un souffle.

Lentement, les bandelettes revenaient sur ses bras et ses jambes, la statufiant sur place alors que le bandeau reprenait sa position originelle. Elle s’était libérée à moitié uniquement pour Alan. Dès qu’il n’était plus là, hors de question de rester ainsi. Plusieurs minutes s’écoulèrent, celles-ci devinrent une bonne demi-heure alors qu’elle restait immobile. Enfin, la porte vola en arrière, un homme tout habillé d’orange et avec une queue au bout enflammé se présentant à l’entrée.

« Draaaaaaaaaaaaaaaaa ! Dracaufeu ! »

« Ouais, ouais, c’est du très bon boulot, Dracaufeu. Les autres imbéciles pensent simplement à se taper sur la gueule, nous, on préfère piller les maisonnettes vides. Héhéhé ! Mais regarde moi cette baraque, ils ont l’air de bien vivre… et c’est abandonné ! C’est self-service ! »

L’homme patibulaire s’approcha du salon, pénétrant à l’intérieur en voyant que la télévision était toujours allumée. Ah ces imbéciles ! Ils étaient partis en courant, il en était sûr et certain ! Tiens donc ? C’était quoi cette statuette au milieu ?

« Je crois qu’on a affaire à un sacré pervers ! Regarde moi la tenue de cette statuette. »

Le Dracaufeu se désintéressa complètement de celle-ci alors que l’homme s’approchait, posant une main sur le sein droit en le pressant. Il poussa un petit cri d’exclamation : Purée ! C’était du réel ou presque ! Il ne savait pas combien le type avait du payé pour ça mais dommage pour lui, il l’emportait !

« Hey Dracaufeu, tu aurais du toucher à ça, je te dis pas comme ça me semble super réaliste ! On va bien… »

Il s’arrêta subitement de parler, une bandelette venant de traverser sa gorge comme un pieu alors que le Dracaufeu se retournait pour voir ce qui se passait. Sa tête émit un craquement horrible alors qu’elle faisait un petit tour de 180 degrés à cause de nombreuses bandelettes. Les deux corps tombèrent rapidement sans vie au sol, Mana les soulevant avant de les éjecter au loin à travers une fenêtre qui explosa en morceaux. Elle murmura d’une voix lente :

« Aucun homme ne pose la main sur moi. Surtout pas un type de ce genre. »

Aucun homme ? Elle pensa à Alan et s’était mise à rougir que très légèrement. Ses propres paroles étaient faussées. Il y avait bien un seul homme qui pouvait le toucher mais c’était un cas spécial… S’il était le roi noir, elle pouvait l’autoriser à ça. Encore qu’elle s’en fichait royalement de ce statut de roi noir puisqu’elle était là avant les autres spectres. Une petite voix se fit entendre derrière elle :

« Ca s’est enfin arrêté ? Mon dieu… Du sang ?! » s’exclama Alan en s’approchant d’elle.

« On a rien sans rien, Alan. Il y avait un voleur… Il y avait mais il n’y est plus héhéhé ! Je l’ai tout simplement tué ! Et je tuerais tous ceux qui tentent de s’approcher de moi ou de toi ! Tu comprends ça ?! Tous ceux qui se mettent en travers de notre chemin périront ! »

« Alan… Ta pokémon est vraiment effrayante quand elle parle comme cela. » dit sa mère.

« Ne t’en fais pas, à force, j’ai pris l’habitude. Elle aboie plus qu’elle ne mord ! »

Elle grogna légèrement à la remarque d’Alan, ses bandelettes se déchirant pour laisser libres ses deux mains et ses pieds. Elle remit son bandeau pour uniquement cacher son œil droit alors qu’elle se tournait vers lui. Elle le regarda longuement, posant son œil sur lui avant de reprendre la parole :

« Si un jour, je devais utiliser mon œil droit, tu penses que tu m’en voudrais ? »

« Pourquoi cette question ? »

« Car il est possible pour moi de retirer ce bandeau et d’ouvrir mon œil… sans utiliser son pouvoir. Néanmoins, cela serait quand même très risqué car je ne pourrais peut-être pas le contrôler correctement. Peut-être qu’un jour, j’irais le retirer… »

« De quoi est-ce que vous parlez tout les deux ? » demanda le père d’Alan en s’approchant des deux personnes.

« De rien Papa, je crois que je vais faire une petite sortie avec Mana et mes pokémons. Il faut bien que l’on voie ce qui se passe dehors. »

« Tu es sûr ?! Même si tu as trois pokémons, c’est quand même… dangereux. Fais donc très attention, tu as entendu ? TRES attention ! »

« Oui, oui, Papa, ne t’en fais pas ! Et Mana m’accompagne de toute façon ! »

Il salua ses deux parents, demandant à Mana de bien vouloir le suivre alors qu’ils sortaient tout les deux dehors. Autant dire que devant leur maisonnette, cela n’avait rien de bien inquiétant. Ce fut plutôt à cinquante mètres de chez eux que ça devenait apocalyptique : Quelques voitures renversées en train de flamber, une partie des maisons détruite à moitié, quelques cadavres de pokémons humanisés ou de leurs dresseurs…

« Tiens donc, elle est où la pancarte : Bienvenue en Enfer ? »

« Mana… Ton humour en rajoute une couche à celle que je porte. »

Elle s’immobilisa, le regardant avec stupéfaction pendant plusieurs secondes avant d’éclater de rire. Elle lui tapota le dos du crâne avec un grand sourire qui n’avait rien de machiavélique. Pendant plusieurs secondes, elle fut incontrôlable avant qu’elle ne dise :

« Vraiment… Tu es un cas irrécupérable ! Tu t’adaptes même à moi, c’est pour dire ! »

« Je m’adapte à toi ? Non… Enfin… Non… C’est juste que… »

« Cherche pas d’excuses ! Pour une fois que je te dis quelque chose de sympathique, accepte mes propos et tais toi simplement. »

« D’accord, d’accord… Enfin oui… On continue ? Mais je me sens un peu mal… Je n’aime pas cet endroit… sincèrement… Je le trouve horrible… »

« Pourquoi ça ? Car il y a des corps et des morts ? ADAPTATION ! Voilà le maître mot ! Fais comme moi. Regarde bien. »
Elle s’approcha d’un cadavre d’une jeune femme, séparant sa tête du reste du corps tandis qu’il posait une main sur sa bouche pour éviter de vomir. Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Elle projeta soudainement la tête vers lui, le jeune homme poussant un cri avant de reculer :

« Mais mais mais tu es dingue ?! » cria t-il en laissant tomber la tête devant lui.

« Tu devais la rattraper ! Considère que la mort est une banalité et tu te sentiras tout de suite mieux ! Regarde ce que je fais avec cette tête ? Tu veux faire une partie de football ? »

Elle s’était mise à courir vers lui et la tête au sol, s’arrêtant subitement devant la tête avant de lever le pied droit en arrière. Elle frappa avec puissance la tête de la femme, celle-ci décollant dans les airs avant d’éclater l’une des rares fenêtres encore valides d’une maison devenue délabrée. Elle s’écria avec joie et liesse :

« BUUUUUUUUTTTTTTTT ! Tu vois, Alan ? »

« Ce que je vois… C’est que tu es complètement cinglée… Mana mais à force… Je crois que je commence à mieux te comprendre… Enfin, je crois… Tu es bizarre comme fille… Comme pokémon… Mais tu n’es pas sincèrement méchante c’est ça ? »

« Tiens donc… Tu comprends enfin ? Je croque la vie à pleine dents ! Ou alors… Plutôt la mort héhéhé. Tu veux faire une partie de basketball ? Ah non… Ce n’est pas possible, les têtes ne rebondissent pas… Mais plus sérieusement… »

Elle s’était mise à sa hauteur, se penchant en avant pour rapprocher son visage à quelques centimètres de celui d’Alan. Il resta immobile, attendant qu’elle parle mais cela n’arrivait pas. Elle l’observait de son œil rouge comme pour l’étudier alors qu’il se mettait à suer à grosses gouttes. Son regard avec insistance avait quelque chose d’assez… effroyable.

« N’oublies JAMAIS une chose… Alan… Peut-être que je t’apprécie et qu’à force, je ne te ferais pas grand mal mais à côté, ne me provoque surtout pas. Je suis adepte de la mort, je SUIS morte, je suis une pokémon qui n’hésite pas à se débarrasser des personnes un peu trop gênantes. Tu vois ce que je veux dire ? Je suis libre… Je n’appartiens à personne et surtout pas à un humain. Est-ce que tu sais pourquoi je t’apprécie ? »

« A cause de mon odeur… Non ? Enfin… Je crois… »

« C’est exact ! C’est simplement à cause de ça ! Tu devrais plutôt t’inquiéter sérieusement à propos de cette odeur de mort. En fait, tu devrais même quitter tes parents et ne jamais revenir auprès d’eux et tu sais quoi pourquoi ? Je vais te le dire… en tant que pokémon car je ne peux pas te le dire en tant qu’amie car je ne le suis pas… Tu es atteint d’une malchance incroyable, toute ton existence est basée sur la malchance. J’ai remarqué ça mais c’est là le problème… Auparavant, tu n’avais aucun souci… mais dès que tu as eu dix-sept ans, tout a commencé à partir dans tout les sens. Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ? »

« Je crois… Donc… Si… Zena est morte… C’est à cause de moi ? Pas à cause d’Orian et des autres ? C’est ça que je dois me dire ? »

« C’est exactement ça ! A cause de… » stoppa-elle.

Il avait baissé la tête, évitant de montrer des larmes qui allaient perler à ses yeux. Là, elle venait clairement de commettre une boulette. Ce n’était pas réellement de la faute d’Alan si cette adolescente était morte… mais à cause de ce qu’il était intérieurement. Le jeune homme n’avait rien fait pour l’emmener dans un cercueil.

« Est-ce que tu as tué Zena ? Non. Est-ce que tu étais capable de prévoir qu’elle allait mourir ? Non. Est-ce que tu aurais été capable de la protéger ? Non. Elle est morte mais tu n’es en rien responsable de ce qui est arrivé. C’est pourquoi il faut arrêter de penser à la mort de cette façon. Si tu t’attaches trop aux vivants, tu ne pourras jamais avancer car ils resteront ancrés en toi pendant le restant de ta vie… lorsqu’ils disparaîtront. »

« Tu me conseilles de les oublier… complètement, Mana ? »

« Tu peux te souvenir de leur nom, visage, physique, caractère mais c’est tout. Tu n’as rien besoin d’autre. Tu n’as pas besoin de savoir qu’ils ont vécus avec toi pendant dix ans ou alors tr… Hum… Ca me semble plus grave que prévu… »

« De… De quoi est-ce que tu parles ? »

« De rien… Au passage, nous ne sommes pas seuls… Je disparais. »

Elle s’engouffra subitement dans le sol, disparaissant alors que trois personnes se présentaient peu à peu au loin. Trois personnes qui marchaient d’un pas lent vers lui. Il les reconnu tout de suite : L’une d’entre elle n’était nulle autre que Plitana. De chaque côté de Plitana se trouvaient deux femmes. L’une avait une quarantaine d’années, des cheveux noirs attachés en chignon et semblait habillée comme une femme d’une importante stature… Elle avait le visage sérieux et froncé mais il la reconnue aussi : Mademoiselle Brinzan. Mademoiselle ? Oui… Car son caractère très voir trop sérieux faisait peur aux hommes.
De l’autre côté, la troisième et dernière femme faisait un contraste flagrant avec les deux autres. Elle avait une sorte de coquille spiralée sur la tête, des cheveux roses assez courts mais sa tenue était bien plus décontractée. En fait, elle ne portait qu’un top rayé de rouge et de blanc ainsi qu’une jupe de même couleur. Il savait aussi… qui était cette femme… La pokémon de Brinzan… Une Roigada… Et c’était l’une des personnes dont il devait se méfier le plus… Il tremblait légèrement alors qu’elles s’approchaient de lui, Plitana prenant la parole :

« Tiens ? Alan ? Que fais-tu donc ici ? Tu ne devrais pas être dehors… Surtout pas avec ces émeutes… Ce n’est pas la meilleure idée. »

« J’ai… J’ai mes pokémons… Bonjour, mademoiselle Plitana…. Madmeoiselle Brinzan et mademoiselle Brinzan aussi… Je ne voulais pas rester… là à ne rien faire. »

« C’est une chose honorable, fort honorable mais dans la rue avec la mort de Faror, ce n’est guère très prudent… Nous sommes là pour rétablir l’ordre. »

Il hocha la tête, se demandant ce qu’il devait faire… Il avait maintenant peur d’elles…

Laisser un commentaire