Chapitre 18 : Le futur enfant

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Le futur enfant

« Oh ? Hum … Euh … Votre visage m’est familier. »

« Rien d’anormal à cela, je viens faire quelques achats toutes les deux semaines. A force, mon visage doit vous paraître connu. Rien de plus. »

« Non, ce n’est pas ça … mais enfin bon. Ce n’est pas bien grave ! Voilà pour vous, ma pet… grande dame plutôt. J’espère que ça vous plaira, ce sont les meilleurs morceaux ! »

Elle remercia le boucher d’un mouvement de la tête. Ce n’était pas à elle qu’il fallait dire ça mais aux deux femmes qui l’attendaient là-bas. Le premier village par rapport à l’endroit où elles se trouvaient était bien à une demi-heure de cheval, ainsi, il ne fallait pas espérer pouvoir s’y rendre aussi aisément. Mais bon … Elle devait faire attention. Elle avait évité de porter son armure, facilement reconnaissable mais elle n’était pas vraiment à l’aise avec une tenue citadine. Oui, ce n’était pas du tout son genre et elle ne voulait pas se voiler la face.

« Bon, pour la viande, cela devrait tenir deux bonne semaines si elle sait comment garder la viande fraîche. Maintenant … Il faut une bonne quantité de légumes aussi. »

Oui, le plus important était l’alimentation. La mère de Tery savait comment les garder et tout le reste mais ça ne changeait pas qu’elle n’avait cela qu’en quantité limitée. Il fallait aussi un peu de quoi se toiletter. Oui … C’était normal hum … Est-ce que ça serait suffisant ?

« Moi-même, j’ai déjà tout au palais mais elles ? Ah … Bon … Est-ce que cela conviendrait ? Du savon et quoi d’autres comme commodités ? »

Elle avait déjà deux sacs bien remplis et elle était certaine que cela serait suffisant pour tenir deux semaines mais elle … voulait faire plus pour ces deux femmes. Oui, même pour Elen. Autant, elle avait du mal à la supporter à l’époque, autant maintenant …

« Il faut que cet enfant naisse correctement, dans un endroit calme et tranquille, quitte à ce qu’elle ne soit plus jamais mêlée à tout cela. »

C’était un peu la règle d’ordre qu’elle venait de s’instaurer dans le crâne. Une règle peut-être stupide et futile mais qui, à ses yeux, avait néanmoins une certaine importance. Bon … Ce n’était pas tout ça mais ça voulait dire qu’elle avait presque terminé les courses non ?

« Hum … Peut-être aller voir chez un tailleur ou un couturier. »

Oui, encore une fois, une idée très stupide mais qui avait son importance. Elle chercha dans l’un des rares magasins de ce village finissant par trouver un tissu d’une qualité plutôt bonne vu l’endroit où elle se trouvait. Un tissu qui servait à faire une couverture. Il fallait bien ça pour changer un peu celle qu’Elen portait.

« Bon … Je crois que j’ai tout maintenant, je peux y aller. »

Pfiou … Elle était chargée et sa monture aussi. Elle s’excusa brièvement auprès de l’animal, lui signalant qu’elle était désolée de l’utiliser comme un vulgaire porteur de sacs alors qu’il s’agissait d’un destrier utile principalement pour les combats montés.

Néanmoins, la monture ne vint pas s’en plaindre, Manelena finissant par grimper dessus. Dire qu’elle agissait de la sorte toutes les deux semaines ou trois, comme un automatisme. Cela faisait donc déjà plus de cinq fois qu’elle disparaissait de son château pour accomplir … une basse besogne. Malgré son titre de reine, elle avait des priorités qu’elle ne pouvait ignorer et il était hors de question que cela l’affecte plus qu’il n’en faut.

Voilà, une heure plus tard, elle était revenue, détachants les sacs du cheval bicéphale alors que la mère de Tery quittait la maisonnée. Présentant la couverture à celle-ci, elle la remercia au nom d’Elen, disant d’une voix douce :

« Et bien, je suis sûre qu’elle appréciera cette marque d’attention de ta part. »

« Hum … Ne dites pas des propos qui pourraient être mal interprétés. Je ne me sens pas concernée par elle mais par l’enfant qu’elle porte en son être. »

« Bien entendu, bien entendu. Comme je te l’ai déjà dit, sois plus sincère dans tes propos, cela fera bien plus plaisir à tout le monde, tu ne crois pas ? »

« Je ne suis pas là pour satisfaire les pensées de chacun et chacune. Si c’était le cas, je ne serais pas en ce lieu. Vous vous méprenez sur mes propos et mes actes. »

« Bien entendu, bien entendu. Il y a de fortes chances que je me trompes, c’est correct. Bon … Ce n’est pas grave. Allons à l’intérieur pour voir ce que tu as ramené. Et merci néanmoins pour les achats, sans toi, je ne sais pas comment je me débrouillerais, je dois avouer. »

« Vous avez vos parents pour cela, non ? Et donc les grands-parents de Tery. Vu comment ils sont attachés à ce dernier, je suis sûre que savoir qu’un arrière-petit enfant les attends doit les ravir. Même si la situation à Omnosmos n’est pas rassurante. »

« Oh … Tu sais, les nouvelles n’étaient pas très bonnes mais ils ne veulent pas partir de leur bibliothèque. Beaucoup ont quitté leurs magasins, d’atres sont restés. Pour eux, Omnosmos est toute leur vie. Il faut les comprendre. »

« Par rapport à Omnosmos, les archimages et les soldats de la ville surveillent en permanence les portes démoniaques sous la tour. Il n’y a pas à s’inquiéter. Ils ne peuvent pas passer. Si même les soldats de Traslord peuvent arrêter les démons, il n’y a rien à craindre. »

« Rien à craindre … Il vaut mieux être parfois trop prudent que pas assez. Mais bon, tu es la mieux placée pour nous tenir au courant donc je te fais confiance. »

« Vous n’avez pas vraiment le choix de toute façon, d’un autre côté, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas faux. Tu as beaucoup de répondant, non ? Je me dis que si Tery n’avait pas choisi Elen, je n’aurai eut aucun problème à t’avoir comme belle-fille. »

… … … Elle resta stoïque pendant quelques secondes, paralysée par ce qu’elle venait d’entendre. Que … Que … Quoi ? Elle … Euh … Enfin, mariée à Tery ? C’était une idée complètement stupide et déraisonnable ! Tery n’était qu’un simple soldat issu d’un village perdu. Même s’il avait du sang noble dans le fond, elle était une reine et enfin …

« Hum. Mais on dirait que ce sujet, tu ne sais pas quoi dire malheureusement, héhéhé. »

Elle venait de se jouer d’elle ! AH ! Cette femme ! Néanmoins, elle n’était pas en colère. Elle reconnaissait parfaitement sa faiblesse et elle devait s’avouer vaincue. Parfois, il fallait comprendre qu’il y avait plus forte que soi, du moins, dans certaines domaines. Mais surtout, elle n’avait pas le coeur à chercher à répliquer.

« Oui, enfin bon, maintenant que l’on a bien rigolé, est-ce que tout le reste vous convient ou alors, il vous faut encore d’autres choses ? »

« Non non, mademoiselle Manelena, on ne change pas de sujet de conversation comme ça en espérant que je tombe dans ce piège grossier. »

« Ce n’était pas un piège mais si vous le voyez ainsi, je ne suis pas responsable de vos réactions. Donc, tout est bon, n’est-ce pas ? »

Oh. Elle ne voulait plus jouer alors. Soit. La mère de Tery eut un petit soupir amusé. Au moins, pendant un court instant, elle avait brisé les barrières de la femme habituellement en armure noire. A partir de là, il n’était pas bien difficile d’espérer y arriver une nouvelle fois. Ayant fini par hocher la tête, la mère de Tery déclara :

« Je crois que tout est bon de ce côté. Tu dors ici pour la soirée, n’est-ce pas ? Cela fera un peu plus de compagnie à Elen aussi. »

« C’est bien ce que je prévoyais de faire, même si ce n’est pas pour elle. Enfin … »


Elle allait arrêter de converser maintenant sinon, elle risquait encore de commettre une faute dont elle s’en voudrait plus tard. Mais pour l’heure, le plus important était … d’aller aider la mère de Tery à préparer le repas ? Oui, c’était exact. Même elle, au départ, elle n’avait pas cru qu’elle avait accepté une telle chose lorsqu’elle lui avait proposé ceci.

« Bon bon bon … Qu’est-ce qui te ferait plaisir comme repas, Manelena ? »

« Je ne sais pas. A vous de décider, non ? »

« Vraiment, tu ne te compliques pas la vie, tu le sais, n’est-ce pas ? Bon … Puisqu’il en est ainsi, ça ne sera pas un repas royal, pour la peine. »

De toute façon, elle n’en demandait pas autant mais elle savait que cette petite réplique était là pour la titiller. Ah … La mère de Tery avait aussi donné ce petit défaut à son fils : l’art de toujours chercher la petite bête pour agacer. Bon … Elle allait tenter une chose même si elle sentait que cela allait être particulièrement inutile. Elle alla auprès d’Elen, toujours assise dans sa chaise à bascule, lui demandant :

« Tu ne veux pas nous aider pour cuisiner ? De ce que je me rappelle, tu n’étais pas vraiment mauvaise à l’époque, n’est-ce pas ? »

« … … … » Aucune réponse de la jeune femme. Pourtant, son corps assez frêle, un peu gonflé au niveau du ventre, finit par se lever lentement, très lentement.

« Bon, j’imagine que je dois prendre ça pour un oui. Tu me suis ? »

Elle avait l’impression de parler à sa monture sauf que là, dans le cas présent, il s’agissait plutôt d’une femme enceinte. Autant dire que cela nécessitait quelques précautions un peu plus importante, quand même. La femme aux cheveux argentés retourna à l’intérieur de la cabane, ramenant Elen devant la mère de Tery qui avait déjà sorti divers ingrédients.

« Oh ? Une préparation à trois ? Je sens que le repas va être vraiment délicieux ce soir. »

« Ne soyez donc pas trop enjouée. Je rappelle que contrairement à vous deux, je ne suis pas très douée donc n’espérez pas trop de mon côté, d’accord ? »

« Allons, allons, tu n’es plus aussi pathétique qu’à tes débuts, Manelena. Avec tes efforts, tu as réussi aisément à faire des repas convenables dernièrement. »

« Je vais plutôt m’en aller. » dit aussitôt Manelena après la réplique de la mère de Tery, celle-ci l’attrapant par le bras, s’exclamant en souriant :

« Je rigole, je rigole … Voyons. Ne prends donc pas trop la mouche. Je ne te veux aucun mal et tu le sais. Et puis, que tu veuilles apprendre à cuisiner te rend encore plus exceptionnelle. »

« Ce n’est pas en me complimentant APRES m’avoir insulté que ça va arracher vos propos. »

Et pour toute réponse, voilà que la mère de Tery rigolait une nouvelle fois. Ah … Parfois, elle avait vraiment envie de l’étrangler.. Telle mère, telle fils. Mais bon … L’heure n’était pas au meurtre gratuit mais simplement à comment cuisiner à peu près correctement. Sincèrement, qu’est-ce qui lui prenait chez elle de se comporter de la sorte ? On pourrait presque croire qu’elle était une femme comme les autres.

« Je vais vous apprendre une petite recette qui fera tout simplement fureur envers un certain jeune homme. Car c’est une méthode comme une autre pour récupérer son coeur. Intéressées, mesdemoiselles ? »

Ce n’était pas une compétition … chose qu’elle n’avait visiblement pas l’air de comprendre. Pourtant, Elen faisait simplement un sourire en hochant la tête. Elle n’était pas muette, loin de là. Simplement, elle n’osait plus prendre la parole depuis l’ouverture des portes démoniaques. Plus un choc psychologique qu’autre chose.


Les minutes s’écoulèrent et les deux femmes respectaient scrupuleusement les consignes de la mère de Tery. Ainsi, lorsque tout fût terminé, elles observèrent le résultat final, Manelena haussant un sourcil avant de dire d’une voix lente :

« Vraiment ? C’est ça qui lui plaît ? Il préfère visiblement les repas très simples, non ? »

« Oh … Très simple ? Voilà donc à quel point tu es vaniteuse, Manelena. Si je te laisses le préparer toute seule, tu comptes y arriver ? »

« Je ne … voulais pas dire … simple de cette façon. Simplement, que dans le fond, il n’était pas très difficile à contenter. » tenta de corriger la femme aux cheveux argentés.

« Hmm, vous vous enfoncez dans vos propos, jeune demoiselle. Allons plutôt manger. »

Encore un sourire rieur, montrant bien par là qu’elle se moquait gentiment et tendrement de la reine de Shunter. Il n’y avait bien que cette femme qui osait prendre un tel risque sans même craindre de sa part une quelconque réaction. Peut-être était-ce tout simplement parce que la reine actuelle n’était pas une monarque comme les autres ?


Pour autant, les trois femmes se retrouvèrent assises à table, dégustant tranquillement le repas préparé, Manelena étant un peu songeuse par rapport à quelque chose qu’elle n’arrivait pas à exprimer clairement. Au moins, le repas était bon mais elle observait Elen, finissant par dire après quelques secondes :

« L’enfant, il va falloir trouver un moyen de s’en occuper. Bien que tu sois complètement perdue depuis quelques mois, il ne faut pas oublier qu’il faut l’élever et l’éduquer. Lorsqu’il sera né, tu viendras au château, vous aussi, madame Vanian. »

« Allons, allons, tu sais parfaitement que je ne suis pas une femme de la cour. Je n’ai pas ma place parmi les nobles et autres. »

« Ce n’est pas une question de place mais plus de précaution. Je veux éviter que vous ayez plus de problèmes qu’actuellement. Combien de temps allez-vous pouvoir tenir ici ? »

« Et bien, vu que j’ai élevé mon fils pendant presque une quinzaine d’années en étant seule, tu dois comprendre que j’ai plus d’un tour dans mon sac, non ? »

« Ce n’est pas une question de tour ou de manipulation ou autre. Simplement, j’estime que votre place n’est pas en ce lieu et que pour l’enfant que porte Elen, il vaut mieux qu’il soit bien entouré. » dit Manelena, avec un peu d’agacement dans la voix.

« Pour être sûr qu’il soit bien entouré, c’est cela ? Du moins, non trop éloigné de ta personne. »

« Si c’est ce que vous pensez que cela implique alors, oui, c’est ça. Maintenant, si vous comprenez ce que je veux dire, réfléchissez-y. Il ne reste plus que quelques mois avant qu’Elen accouche. A vous de voir avec elle. »

Et la personne ciblée dans tout ça ? Elle était comme déconnectée de la conversation, visiblement bien plus intéressée par son repas que par les dires la concernant. Manelena se massa un peu le front, visiblement très irritée et fatiguée par tout ça. Bon, si cela continuait, elle risquait de s’énerver pour pas grand-chose. Il valait mieux éviter une telle chose.

Le repas se termina bien vite et Manelena signala qu’elle allait déjà dans sa chambre pour se reposer. Le voyage et la discussion, comme à leur habitude avaient été assez épuisants. Elle avait simplement vérifier que le cheval bicéphale ne s’éloigne pas trop. Malgré qu’il était dressé, il n’en restait pas moins fougueux et une simple mesure de précaution valait mieux que de simplement croire que tout pouvait bien se passer.

« Faire la cuisine, faire les courses, me préoccuper de l’enfant d’une autre, de SON enfant, à quel point est-ce que je suis tombée ? Si ceux qui me connaissaient me voyaient maintenant, je suis certaine qu’ils rigoleraient bien. Je … suis … ridicule. »

Ridicule à un tel point que cela la rendait exaspérante. Elle n’était pas une faible femme. Toutes ces pensées futiles lui parasitaient le cerveau et au final, elle n’allait arriver à rien. Elle ne faisait pas assez attention à ce qu’elle était auparavant.


Couchée sur le lit, sa tête posée sur l’oreiller, ses pensées vagabondaient. Elle entendait le cri d’un bébé et elle les imaginait, tous les deux. Elen et Tery, ensemble, avec Elen qui tenait un nouveau-né dans ses bras. Qu’est-ce que cela lui importait ? Il n’y avait aucune place pour elle dans ce monde, elle ne devait pas l’oublier.
Pas dans ces moments précis. Cet endroit … ne la nécessitait pas. Est-ce qu’elle se sentait coupable d’un acte criminel ? Elle avait simplement embrasser Tery à la bibliothèque. Une marque de faiblesse de sa part. Elle n’était pas du genre à faire comme ces gourgandines ou ces femmes nobles qui cherchaient à bien se faire voir aux yeux de l’homme d’une autre.

« Quelle femme serait assez horrible pour faire ça ? »

Et pourquoi est-ce qu’elle s’imaginait Tery et elle à ce moment précis ? Pourquoi maintenant ? Et pas avant ? POURQUOI ? POURQUOI ?! Ah … Elle n’y arrivait pas. Est-ce qu’elle avait profité de la confusion du jeune homme depuis la mort de Clari ? Est-ce qu’elle avait trop tardé à dévoiler ses sentiments ? A s’ouvrir ?

« Ridicule, c’est complètement ridicule. C’est totalement ridicule. »

Elle ne voulait pas que ça se passe ainsi. Ca ne devait pas se passer ainsi. Si elle voulait retrouver Tery, était-ce pour qu’il assume la paternité de l’enfant qu’Elen portait ? Pour elle-même ? Cet enfant avait besoin d’une famille. Même si le père était un démon, même si la mère était la fille de deux divinités ! Elle se mêlait d’une histoire qui ne la regardait pas ! Elle se mêlait d’un couple qui …

« Je suis mauvaise, je suis naturellement mauvaise. »

Elle voulait du mal à Elen. Elle voulait du mal à Tery. Depuis la mort de son père, elle n’avait plus personne sur qui focaliser sa haine. Elle se vouait une haine personnelle. Elle s’en voulait, elle se haïssait. Elle tentait de se dédouaner de ses actes, de ses pensées, de ses réactions immondes qui faisaient d’elle une femme horrible.

« Dans le fond, sa mère comme Elen doivent bien se moquer de moi. »

Elle n’avait aucune chance de récupérer Tery par les sentiments. Le seul moyen possible était de tout simplement le capturer et l’emmener devant Elen et leur enfant. Ah … Ah … Ah … Avachie sur le lit, elle bougea faiblement sa main, observant les lignes noires qui étaient apparues. Elle se sentait … si mauvaise dans le fond.

« Je n’ai pas besoin d’être hait par les autres. Je me suffis à moi-même. »

Incapable d’arrêter le jeune homme lorsque cela avait été nécessaire. Incapable de le stopper par tous les moyens alors qu’il suffisait simplement de s’ouvrir. Idiote… Elle était vraiment qu’une idiote. La reine des idiots, oui. Il fallait bien ça pour devenir une monarque à Shunter, hein ? Montrer qu’on était plus imbécile que ceux qui nous entourent.

Elle finit par trouver le sommeil, bien que difficilement, par-dessus les draps du lit. Que de mauvaises pensées en elle mais ces derniers mois étaient des plus éprouvants. Bien entendu, elle n’avait personne à qui en parler. Même la mère de Tery, bien qu’elle semblait très douée pour repérer et deviner des sentiments enfouis, ne savait rien à son sujet, du véritable trouble qui l’animait.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, le lendemain, elle était allongée dans le lit, sur le dos. Elle voyait tout simplement le plafond de bois au-dessus d’elle, se rappelant pourtant de la façon dont elle s’était endormie la nuit d’avant. La couverture était déposée sur son corps et elle se mit de côté, songeuse. Quelqu’un était venu pendant la nuit et elle n’avait même pas réussi à le repérer ? Elle était … incapable de se défendre.

« Ca doit être elle … j’imagine. »

La mère de Tery. Elle n’a jamais demandé plus d’informations sur le passé de Tery. Elle se rappelait en avoir discuté que très brièvement mais … le jeune homme dans son enfance, elle ne le connaissait que très peu. Elle était un peu plus vieille que lui mais est-ce que … s’ils s’étaient connus dans le passé, tout aurait été différent ?

« Il faut que tu arrêtes avec les pensées absurdes, ma pauvre fille. »

C’était bien à cause d’elles qu’elle était dans un tel état. Elle poussa un profond soupir désabusé, visiblement peu encline à quitter les draps. Quelqu’un s’était préoccupée d’elle pendant qu’elle dormait, ce n’était pas le genre de sensations dont elle avait l’habitude de recevoir, c’est pourquoi … elle voulait rester ainsi pendant quelques minutes de plus.
Finalement, une bonne demie-heure s’écoula avant qu’elle ne finisse par sortir du lit, s’observant brièvement. Elle jeta un regard au lit avant d’hocher la tête négativement. Voilà, elle avait fait sa bonne action du mois.

« Bon, ce n’est pas tout ça mais je vais devoir retourner à Midès. Vous pourrez vous débrouiller avec tout ce que vous avez pour les deux prochaines semaines ? »

« Ne t’en fait donc point, Manelena. Merci pour tout et cela est valable pour nous deux. Elen ne parle pas mais n’en pense pas moins. Fais attention à toi sur le chemin, compris ? Et tu peux revenir quand tu veux, si tu as un manque de sommeil, une envie de discuter ou autre chose. Tu comprends donc ce que je te proposes ? »

« Le message est très bien passé. Merci à vous, madame Vanian. Elen, essaies de parler ou de bouger un peu. Vu qu’il n’y a personne dans les environs, profites-en pour faire une balade avec elle, compris ? »

« … … … » Encore une fois, aucun son ne quitta la bouche d’Elen mais elle avait un sourire radieux avant d’hocher la tête positivement. Elle se positionna face à Manelena avant de faire un second mouvement de la tête.

« Bon, visiblement, elle est d’accord. Madame Vanian, je comptes sur vous aussi » dit la femme aux cheveux argentés avant d’appeler son cheval bicéphale pour grimper dessus. A chaque fois qu’elle venait ici, elle en ressortait toujours plus pertrbée.

2 réflexions sur « Chapitre 18 : Le futur enfant »

  1. Ah malena aime toujours Tery ^^ , elle s’inquiète même pour son fils ^^ , je me demande comment elen va appeler son fils surement quelque chose en rapport avec Tery , Tery junior peut être 🙂

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