Chapitre 23 : Se parler en face à face

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 23 : Se parler en face à face

Lorsqu’il était revenu, il avait remarqué que Klork s’apprêtait à lui demander quelque chose sans pour autant le faire. Ne cherchant pas à savoir de quoi il s’agissait, il fit comme si de rien n’était. Ils étaient alors reparti pour quelques kilomètres vers le sud-est. Juste une petite marche d’une heure environ avant qu’il ne puissent s’installer correctement pour la soirée.

« Tiens … Zéran … Tu as été gentil aujourd’hui … alors tu y as … droit. »

« Euh ? Je crois que je dois dire merci, c’est bien ça ? Alors merci. »

Elle avait fait de sacrées emplettes avec Klork, il fallait avouer que c’en était vraiment impressionnant. Comment est-ce qu’autant de nourriture était possible pour eux sept ? Il avait l’impression qu’un banquet comme celui d’avant leur départ du domaine de sa propre famille était à peine plus grand que ça.

« Tu comptes vraiment manger tout ça, Silesti ? C’est pas un peu trop … énorme ? »

« Si … j’ai faim … alors j’ai faim … et je mange, c’est tout. »

Argument recevable. Mais voilà, il n’allait pas refuser ce qu’elle lui servait, c’était mesquin de sa part, n’est-ce pas ? Enfin, surtout indélicat. Tous les autres avaient reçu aussi un peu du repas préparé par Cator avec la nourriture achetée par Silesti. Même Réxéros et Vélisa qui ne s’y attendaient visiblement pas. Tant mieux … Peut-être que le repas permettrait justement de réchauffer un peu l’ambiance morose ? C’était peut-être ça l’idée de Silesti en fin de compte et il ne le remarquait que maintenant ?

Elle était peut-être bien plus intelligente qu’elle en donnait l’impression. Hum … En plus, il se rappelait brièvement du célestien qui l’avait combattue. Il ne lui restait plus que les pieds, comme si tout le reste avait été balayé dans une explosion. C’est ça, c’était bien ça en fait. A force de ne pas se méfier d’elle ou à peine, elle était pourtant la …

« Bon, le repas, c’est bien bon mais c’est pas ça qui va nous aider à trouver la personne responsable de l’attaque des célestiens. »

Qu’est-ce qui prenait à Réxéros d’en parler à voix haute comme ça ? Est-ce qu’il cherchait les ennuis maintenant ? A quoi est-ce que ça allait mener de parler de tout ça maintenant ! Pour autant, malgré le silence qui s’installa, il reprit :

« On sait que ça ne peut être que l’un d’entre nous car les célestiens nous sont tombés dessus non par hasard et qu’ensuite, nous … »

« Tu oublies aussi qu’ils étaient autant surpris que nous. S’ils étaient préparés à nous attaquer, Klork n’aurait pas lancé une offensive sur eux avant même qu’ils n’agissent. » corrigea Agléa, déjà visiblement agacée par le sujet.

« Ça ne changera pas qu’ils étaient à la recherche de notre groupe. Nous leurs sommes tombés dessus avant eux, voilà tout. » reprit Réxéros avec lenteur.

« Cela veut dire que quelqu’un leur a donné une indication de l’aire où nous étions »

Voilà que Vélisa se joignait maintenant à la conversation, comme pour appuyer les dires de Réxéros. Les quatre autres félémons continuaient de manger en silence, Zéran remarquant que comme lui, tous observaient les trois en train de parler. Qu’est-ce qu’il pouvait se tramer dans le cerveau de ces personnes ? Il n’en avait strictement aucune idée mais il n’était pas si certain que ça soit vraiment une bonne chose dans le fond.

« De toute façon, tout porte à croire que c’est Zéran le responsable de tout ça. »

« Hein que quoi ? Et pour quelle raison ? » s’exclama le félémon à la chevelure blonde, s’étant arrêter de manger pour se tourner vers Réxéros.

« Pour quelqu’un de la famille de la Vanité, tu es bien trop tranquille. Tu ne te mets jamais en avant et c’est bien trop étrange pour que ça soit normal. En même temps, ta famille a toujours été celle qui en ressortait vainqueur. Qui sait quel stratagème tu as mis en place pour nous ? »

« C’est complètement absurde. Je n’avais jamais rencontré de célestiens de ma vie avant ceux que nous avons affronté ces derniers jours ! » continua de dire Zéran, abasourdi.

« Et qui pourrait confirmer tes dires ? Hmmm ? C’est bien ce que je pensais. »

Silesti posait maintenant son regard sur Zéran, un peu intéressée par la suite des événements alors que Cator s’était complètement plongé dans son mutisme. Klork avait fermé son unique œil valide comme songeur bien que sa main libre se posait sur son arme. Agléa s’apprêtait à prendre la parole mais Vélisa fût la plus rapide :

« De plus, tu es parti seul encore maintenant avant que nous nous en aillons de ce village »

« Normal, j’ai été envoyer une lettre à mon petit frère, Kosmor, pour ne pas changer. Je l’ai fait depuis le début, je ne vois pas pourquoi j’arrêterais maintenant. »

« Et qui peut prouver que ce n’était pas une lettre pour prévenir certains félémons de notre présence et nous attendre pour qu’ils puissent nous tuer plus aisément ? »

« C’est vraiment stupide. Je n’ai aucune connaissance extérieure par rapport au domaine de la Vanité. Je ne suis jamais sorti de chez moi avant le début de l’expédition ou presque. Je ne connais rien de ce monde et c’est moi qu’on accuse ? Pourquoi est-ce que ça ne serait pas toi, Réxéros ? Ou alors tout simplement Vélisa aussi ? »

« Bien entendu. Quand on ne sait pas se défendre avec des arguments convaincants, on tente de cibler l’autre personne, c’est normal, vraiment normal. Tu oublies une chose : je suis celui qui nous a permis d’obtenir de nombreux objets à bas prix grâce à mes connaissances dans une précédente ville. Pourquoi perdrais-je la possibilité de gagner plus d’argent indirectement alors que je suis de la famille de la Cupidité ? »

« Tout simplement pour nous piéger et je … AH ! Et qui nous dit que tu n’as pas prévenu les célestiens ou un félémon quand tu es resté en arrière de ton côté hein ? C’est facile d’accuser les autres sans aucune preuve mais dès qu’il s’agit d’avoir un alibi, t’es pas le mieux placé ! »

« Il faut avouer que ce n’est pas faux ce que dit Zéran. »

Silesti avait enfin ouvert la bouche et sans arrêt, un léger sourire aux lèvres tout en regardant le félémon, comme s’il venait de trouver une brèche dans l’argumentaire de Réxéros. D’ailleurs, celui-ci avait sa bouche grande ouverte, comme pour s’apprêter à parler mais Vélisa poussa un soupir, finissant par fouiller dans ses poches avant d’en retirer un papier :

« Obligé de se justifier à chaque fois. T’es vraiment pénible, Zéran. Ce papier, c’est une reconnaissance d’achat de la part de la famille envers celle de Réxéros. Ce dernier a pris du temps car il devait mener une affaire juteuse sur laquelle ma famille rôdait. Il lui a fallut rattraper par lui-même le déficit obtenu à cause de ces promotions faites pour nous. Avant d’accuser quelqu’un, tu ferais bien d’avoir des preuves. »

Zéran récupéra le morceau de papier, le regardant de gauche à droite avec appréhension. De ce qu’il était possible de voir, il était plus qu’authentique, et le félémon commençait à trembler de tout son être. Agléa coupa le bref silence :

« Accuser quelqu’un sans aucune preuve, si je ne trompes pas, c’est bien ce par quoi vous avez commencé tous les deux non ? »

« Je ne penses pas que quelqu’un de trop proche à Zéran puisse prendre la parole pour le protéger, Agléa. Tu ferais mieux de te taire. » répondit Vélisa, visiblement déjà irritée par le fait qu’elle décide de se mêler de tout ça.

« En parant de personnes très proches, je ne vois pas pourquoi tu as eut le besoin de justifier les actes de Réxéros. Il était assez … grand pour se défendre non ? Car oui, vous êtes tous les deux collés l’un à l’autre. Ca ne trompe personne. » rétorqua Agléa, ayant bien appuyé sur le « grand » avec un petit sourire mauvais qu’elle ne cachait guère.

Et cela suffisait amplement à faire apparaître une belle veine sur le cou de Réxéros qui détestait que l’on parle expressément de sa taille. Avec lui et Vélisa en colère, Zéran cherchait lui-même à se calmer sans pour autant y arriver.

« De toute façon, tout t’inculpe, Zéran. Tu ferais mieux d’avouer plutôt que de chercher à te faire défendre par une félémone ! Tu n’as même pas une seule once de courage ! »

« Je n’ai pas à me défendre d’un acte que je n’ai pas commis ! Je n’ai pas besoin de … »

« Alors pourquoi est-ce que tu faisait une drôle de tête ces derniers jours ? Comme si tu te sentais coupable de quelque chose ! Ou alors tout simplement déçu que tu n’aies pas réussi à tuer l’un d’entre nous. Ca serait beaucoup plus simple hein ? »

« Mais c’est juste aberrant ! On a chacun nos qualités ! Contre les Lizéfal, je rappelle que vous n’avez RIEN fait ! Rien du tout, Vélisa et Réxéros ! Vous êtes juste restés là à attendre que moi et Klork, on s’occupe d’eux. On s’est mis en danger pour vous ! Cator aussi n’a rien fait mais lui au moins, il s’excuse et ce n’est pas de sa faute ! Tout le monde fait des erreurs ! Silesti et Agléa aussi ont essayé d’aider. »

« Qui nous dit que ce n’était pas une manœuvre pour nous inciter à te faire confiance ? »

« Oh … Quel félémon ! Il est prêt à risquer sa vie pour nous ! »

Ils étaient énervants et agaçants. Non, en fait, c’était pire que ça. Le félémon aux cheveux blonds était presque dépité par la situation. Comment et pourquoi ils en étaient arrivés là ? Ils accusaient à tort et à travers et lui-même n’avait plus vraiment la force de répliquer.

« De toute façon, pour la défense, ce n’est pas comme si tu étais aussi doué que Klork, n’es-ce pas ? Tu sais à peine te battre. C’est juste une excuse. Tu es peut-être le plus manipulateur d’entre nous, Zéran mais on ne tombera pas dans ton piège. On va faire un vote. »

« Un … vote ? Mais pour quoi faire ? » demanda t-il, recommençant à trembler de tout son être. Qu’est-ce qu’ils voulaient faire comme vote ?

« Vu que tu ne peux pas voter puisque tu es l’accusé, on va dire que si trois d’entre nous veulent ta mort, on t’exécutera. Je vote pour. »

« Moi de même. Cator ? » demanda Vélisa après avoir levé la main en même temps que Réxéros ou presque. Néanmoins, lorsqu’une imposante lame s’éleva à la place d’une main, les deux félémons l’abaissèrent aussitôt, Klork étant visiblement énervé, très énervé, son œil doré posé sur Réxéros alors qu’il tenait fermement son arme.

« Et pourquoi forcément le tuer ? Si vous n’aviez pas confiance en lui, vous pourriez aisément l’abandonner et le livrer à lui-même non ? Vous allez très vite en besogne … et je pourrais faire de même de mon côté. Si vous touchez ne serait qu’à un seul cheveu de Zéran et s’il devait lui arriver quelque chose, je vous promets que le groupe finira par être réduit de moitié entre sa mort et les vôtres. »

« Tsss ! Des menaces maintenant ? Tu crois vraiment nous impressionner comme ça, Klork ? » déclara Vélisa s’étant redressée pour faire front au félémon en armure rouge.

« Je ne cherche pas à impressionner quiconque mais si vous voulez jouer à celui qui tuera l’autre en premier, je veux y participer. Compris ? » continua de dire Klork, rapprochant son visage balafré de celui de Vélisa, celle-ci étant presque hors d’elle.

« Ne te fout pas de ma gueule ! C’est à peine si tu nous adresses la parole lorsque nous nous sommes tous retrouvés dans le domaine de la Vanité, devant le roi des félémons ! Et depuis, tu es toujours aux basques de Zéran ! Peut-être même que tu as été payé ? AH ! Tu peux toujours donner ton prix et … »

Ce ne fût pas un coup d’épée mais de poing qui vint percuter la joue de Vélisa, l’envoyant sur Réxéros qui tomba à la renverse sous la puissance du coup. Mais sans même leur laisser le temps de prendre la parole, Réxéros hurla :

« ON NE M’ACHETE PAS ! TOUCHEZ A ZERAN ET JE VOUS ELIMINE ! »

« Euh … C’est bon … Klork. C’est bon, je crois … Je crois que les esprits sont un peu échauffés et que tout le monde n’a pas les idées claires et … AH ! Klork ! »

« QUOI ZERAN ?! … … … Pardon. Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Ta blessure à la hanche ! Elle s’est rouverte. Il faut qu’on te la soigne et vite ! »

« Tu … TU ME LE PAYERAS, SALOPARD ! »

Vélisa avait crié à son tour, saignant à la joue, s’apprêtant à sortir ses propres armes mais Réxéros l’arrêta à temps. Silesti avait refermé ses yeux, gardant son sourire aux lèvres comme si tout cela avait été grandement amusant. Agléa, quant à elle, observait d’un mauvais œil Réxéros et Vélisa, finissant par rejoindre l’autre duo en disant :

« Besoin d’aide tous les deux ? Si je peux faire les bandages … »

« Non, ça va aller. Zéran, vas plutôt avec Agléa, je vais me charger de ça tout seul et … »

« Je ne peux pas te laisser seul, surtout après tout ça. Et surtout avec eux qui n’hésiteront pas à s’en prendre à toi. C’est de ma faute si … »

« Ce n’est pas de ta faute. Tu n’es pas responsable de ces personnes qui n’hésitent pas à accuser sans même chercher à discuter auparavant. Ne t’en fait pas, je me soigne … et ensuite, on pourra discuter, toi et moi. »

« D’accord … Je veux bien … enfin, je crois que je veux bien. Je n’en suis plus vraiment aussi sûr que ça mais … Agléa ? Tu … m’emmènes ailleurs ? »

Cator. Ce dernier n’avait pas osé bouger ou lever la voix. Il avait juste regardé le groupe se déchirer sans même avoir la possibilité de se mêler à cette joute verbale. Joute à laquelle il n’aurait de toute façon pas voulu y participer. C’était horrible, tout simplement horrible. Chacun partait de son côté, sauf Silesti qui restait immobile.

« Quel duo d’imbéciles ! Zéran, n’y penses plus, d’accord ? »

« Je voudrais bien … t’y voir, Agléa. On vient de m’accuser de chercher à tuer tout le groupe, de travailler avec les célestiens et de dire que je suis complètement inutile. »

« Ces deux imbéciles se croient être le centre du monde, tout simplement car ils ont de l’argent à ne plus savoir quoi en faire. Tsss c’est bien le genre de félémons que je ne supportes pas du tout. Et dire qu’en plus, il voulait se « payer mes charmes », cet enfoiré de Réxéros. »

Ils avaient trouvé un coin tranquille, près d’un arbre mort depuis déjà bien longtemps. Zéran s’était tourné vers Agléa, surpris de ses paroles bien qu’il montrait principalement de la tristesse dans ses yeux rubis. Elle lui dit avec une pointe d’aigreur :

« Et oui, tout le monde n’est pas aussi sympathique que toi envers moi, Zéran. Tu crois que je ne vois pas le regard libidineux qu’il a vers moi ? Il doit sûrement en avoir payé un sacré nombre de félémones pour s’occuper de la nouille qu’il a entre ses cuisses. Et s’il a déjà eut une aventure avec Vélisa, j’imagine que vu son physique et sa gueule de molosse, ça ne devait pas être très plaisant à vivre. »

« Hahaha … Ah … Je penses donc que tu as refusé sa proposition, n’est-ce pas ? »

« Il est vrai que certaines félémons, hommes ou femmes, de la Débauche sont ainsi mais ce n’est pas mon cas. Pour toi, j’imagine que je ferais un prix d’ami : ça sera gratuit. »

« Merci … de me faire sourire avec tes bêtises, Agléa. »

« Oh mais je ne dis pas de bêtises. D’ailleurs, si tu veux tout savoir, tu auras plusieurs échantillons à tester. Du moins, disons qu’en plus d’être gratuit, tu pourras en demander quand tu veux, tu vois ? C’est aussi simple que ça ! »

« Arrêtes donc tes idioties, Agléa. Je pourrais presque y croire et … » commença t-il à dire avant d’être interrompu par la félémone aux cheveux auburn.


Celle-ci lui avait pris sa tête pour venir la faire se loger contre sa généreuse poitrine. Il gesticula pendant quelques instants, cherchant à s’échapper mais elle maintenait une pression assez forte contre lui, chuchotant :

« Je ne plaisanterais jamais par rapport à ce sujet, c’est aussi simple que ça. Si j’ai envie de le faire avec quelqu’un, je n’aurai aucune retenue … Et je te promet que cette personne ne le regrettera pas le moins du monde, Zéran. »

« Humpf … Hu … Humpf hum … humpf … » soupira Zéran avant de fermer les yeux. Il était bien installé et il eut même l’audace de placer ses mains dans le haut du dos nu de la félémone, la gardant contre lui pendant deux bonne minutes.

« J’imagine que tu es potentiellement intéressé par ça, non ? Tu voudrais peut-être dormir avec moi ce soir ? Qu’est-ce que tu en dis ? Dormir, ça serait bien un grand mot mais je te donnerais de nombreuses occasions de sombrer dans le sommeil après, oui. »

Il ne répondit pas, restant complètement plongé dans son mutisme alors qu’elle soupirait un peu. C’était encore trop tôt, toujours trop tôt pour ça. Pourtant, dans le fond, elle espérait que ce jour allait bientôt arriver. A force de patienter, qui sait combien de temps elle tiendrait ? Qui sait … ce qu’elle ferait ?

« Je vais mieux. Merci. » finit par dire Zéran avant de s’extirper du cocon mammaire dans lequel il avait récupéré des forces. Malgré qu’il sentait une forte chaleur l’envahir, ce n’était pas le moment de penser à ça alors qu’Agléa lui souriait.

« Quand tu veux, tu peux revenir. Mes bras sont grands ouverts et mon corps l’est tout autant pour ta personne, Zéran. »

« Je notes la proposition … mais je ne suis pas rassuré par rapport à Klork. On retourne au campement ? Même si je sens que ça ne va pas être joyeux. »

« Tu n’es pas responsable de ça et tu n’as pas à t’en vouloir. Ce sont ces deux idiots qui mettent le moral à zéro dans tout le groupe. Peut-être qu’ils apprendront de leurs erreurs mais ils sont tellement imbus de leurs personnes que je crois que c’est impossible. »

« Tu as sûrement raison … oui, j’en suis même convaincu mais … »

« Mais je sais que mes paroles sont du vent pour toi. Ah … J’espère vraiment qu’un jour, tu mettras autant de zèle à me protéger et à penser à moi que tu le fais pour Klork. Et dire que c’est un félémon. Dis … Tu peux me rassurer ? Tu me trouves attirante ? »

Sans un mot, rougissant légèrement, il baissa les yeux vers le bas de propre tenue, Agléa faisant de même avant d’avoir un sourire rayonnant de joie. Elle avait sa réponse ! Ce n’était pas vraiment une réponse dont il était fier hein ? HEIN ?!

Maintenant qu’il retrouvait les autres, il remarquait qu’il n’y avait plus personne, sauf Klork, assis non-loin du feu. Même si cela l’embêtait, d’après ses propres dires, Agléa signala qu’elle allait aussi rentrer dans la tente pour se refaire une beauté. Où est-ce qu’ils étaient tous partis ? Est-ce qu’ils étaient dans leurs tentes ?

« Klork ? Est- ce que je peux m’asseoir près de toi ou non ? »

« Tu ne devrais même pas … poser la question, Zéran. Je tiens tout d’abord à m’excuser. »

« Attends avant les excuses. Comment est-ce que ta blessure va ? Tu as réussi à la soigner ? Tu as été te bander dans la tente ? Je sais bien que tu n’as pas envie que les autres le voient mais bon, en même temps, enfin, tu fais comme tu veux, ce n’est pas à moi de te le dire. »

« Ne t’en fait pas, je dirais que je vais bien … en un sens, on va dire. Enfin, je pense que je peux te dire ça, je n’en suis pas certain. »

« Je suis assez … perplexe par tout ça. Je crois que cette soirée a vraiment été pourrie du début jusqu’à la fin, entre nous. Je n’ai pas envie d’y repenser et ça me fatigue même. »

Zéran s’était assis à côté de Klork, cherchant à sourire par rapport à cette situation. Pourtant, le coeur n’y était pas, que ça soit pour lui comme pour le félémon à la chevelure émeraude à ses côtés. Ah … Non … C’était juste … stupide.

« Agléa est en sécurité avec Silesti qui dort non-loin. Je pense que si cette dernière n’a pas répondu ou ne s’est pas mêlé de tout ça, c’est qu’elle ne te considère pas comme un traître, Zéran. Je … tiens à m’excuser encore de mon comportement de ces derniers temps. »

« Je suis aussi fautif que toi même si … je pensais que tu me considérais comme responsable de cette attaque de la part des célestiens sur nous. » finit par avouer Zéran, baissant un peu ses yeux rubis. Malgré tout ça, il n’était pas vraiment fier de l’avouer.

« Comment est-ce que tu pourrais l’être ? Tu étais tout le temps avec moi et … tu es trop intègre pour faire un tel plan dans le dos des autres. Tu aurais préféré tous nous confronter ensemble plutôt que de vouloir nous planter un couteau dans le dos. »

« C’est gentil de me dire ça. Ca me fait … vraiment plaisir. Je … Je … Je … » commença à dire Zéran avant d’avoir ses épaules qui s’affaisèrent subitement.

« Le contrecoup de cette journée, Zéran ? » lui demanda Klork, plaçant une main sur son épaule droite, le félémon borgne reprenant : « Tu peux te laisser aller. Ici, en ce moment même, il n’y a personne qui te voudra du mal. »

Il regardait presque Klork en l’implorant. Il ne mentait pas, n’est-ce pas ? Klork ne lui mentirait pas … pas à ce moment précis, n’est-ce pas ? Alors … Oui. Il allait tout simplement évacuer tout ce qui l’usait depuis cette scène avec les autres membres du groupe.

Laisser un commentaire