Chapitre 23 : Une reconnaissance

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Une reconnaissance

« Vous … vous êtes les chevaliers ? Mais vous êtes deux adolescents. »

« Hey, si vous le voulez, moi, je me barre, y a aucun problème pour ça ! » rétorqua Waram alors qu’il regardait autour de lui. Il avait l’impression d’être tombé dans plusieurs siècles en arrière. Sincèrement, ils avaient surement à peine l’eau courante et l’électricité ici.

« Non non ! Je m’excuse, je ne voulais pas penser à mal en vous adressant la parole ! Pas du tout même ! Pardonnez mes propos, c’est la première fois que je vois un chevalier-pokémon. Est-ce que l’on vous a expliqué ce que vous deviez faire ? »

« Pas vraiment non. Par contre, vous pouvez aussi nous montrer où l’on dormira ? »

« Oui … Oui ! Bien entendu ! Suivez-moi pendant que je vous explique. »


Il ne semblait pas vraiment rassuré cet homme à la couleur bien plus brune que la sienne. Enfin bon, ce n’était pas unique en Afrique cette couleur de peau. C’était plutôt Sanphinoa et lui qui étaient bien différents d’eux. L’homme qui s’adressait à eux était le chef du village, âgé d’une soixantaine d’années, avec une barbe blanche lui allant jusqu’au torse. A part ça, juste une étrange robe brune comme tenue, quelques atours provenant du pays et cela suffisait. Bien entendu, tous les regards étaient tournés vers eux jusqu’à ce qu’il les emmène dans une hutte où se trouvaient deux lits, quelques meubles … mais surtout une unique pièce. Bon, c’était visiblement pas la panacée.

« Nous ne savions pas qu’il s’agissait d’une demoiselle avec l’un des chevaliers-pokémon. J’espère que cela ne vous dérange pas trop de dormir dans la même hutte. »

« Euh, moi de mon côté, ça me … »

« Pas du tout ! Pas du tout ! Waram, on dépose nos affaires ! »

Encore une fois, Sanphinoa venait de lui couper la parole alors qu’il soupirait. Bon, en un sens, il dormait déjà avec Xalex dans les environs donc avec une fille, ce n’était pas un problème. Mais là, c’était Sanphinoa et disons qu’avec le spectacle d’auparavant, il ne sentait pas tellement rassuré. Même si bien entendu, elle avait renfilé ses habits correctement avant qu’ils n’arrivent au village, c’était juste … ainsi.

« Ouais, ouais, enfin bon, je suis pas trop trop rassuré, je dois l’avouer. Bref, dites-nous plutôt ce qui se passe, ça sera bien mieux de toute façon ! »

« Euh, oh … oh oui. D’ailleurs, j’espère que mon élocution ne vous dérange pas trop. »

« Eloquoi ? » demanda Waram alors que Sanphinoa rigolait tendrement :

« Elocution. En clair, il ne parle pas dans sa langue natale mais il fait tout pour que l’on puisse le comprendre. Vous faites du très bon travail, promis. »

« Alors, je vais pouvoir continuer et vous expliquer ce que nous désirons. Nous sommes un modeste village d’Afrique et pour obtenir de l’eau, nous la puisions dans une rivière à quelques kilomètres d’ici. Bien que cela doit vous paraître étrange, tout n’est pas uniquement constitué de sable en Afrique et donc, cet endroit est merveilleux … mais le travail humain est malheureusement trop dur et ce que nous avions réussi à faire a été ravagé. »

« Ca n’explique pas vraiment le problème et d’accord pour l’élocution. » dit Waram.

« Des rochers bloquent l’écoulement de la rivière et nous sommes plus approvisionnés en eau. En vue de la distance avec notre village, nos rations s’amenuisent de plus en plus. »

« Et merde, depuis quand je dois faire le bon samaritain ? »

« Samaritain ? Ce nom ne me dit rien de spécial, je dois le reconnaître.  Qu’est-ce que cela veut dire ? » demanda le chef du village alors que Sanphinoa répondait aussitôt :

« Rien du tout, rien du tout ! N’est-ce pas Waram ? Tu ne vas pas rendre mécontent tout un village, n’est-ce pas Waram ? N’est-ce pas Waram ? »

« Pas besoin de me le répéter quinze fois, j’ai compris le message. Bon, alors, si j’ai saisi, on doit exploser des rochers qui bloquent une rivière et c’est tout. Bon, faut se rendre où ? »

« Il faut que vous partiez vers le nord-est du village mais vous comptez y aller dès maintenant ? Nous sommes en fin de matinée mais le temps que vous arriviez, il sera surement le zénith, ce n’est pas conseillé en Afrique et … »

« Rien à faire. De toute façon, je n’ai pas dormi de la journée et elle aussi. Si elle ne se plaint pas, je n’ai pas à me plaindre. Alors, autant y aller et régler ça une bonne fois pour toutes. »

L’adolescente aux cheveux bleus eut un petit rire avant de prendre la main de Waram.

« Nous allons y aller dès maintenant, ne vous inquiétez pas. Dès ce soir, cela sera réglé. »

« Merci. Le village entier vous fait confiance. »

Grumpf. Il ne répondit pas du tout, vraiment peu intéressé par les remerciements. Il était tout simplement prêt mais à quoi ? Bof, il ne savait même pas dans le fond. Il s’éloigna du village, sans même s’y intéresse alors qu’ils avaient laissé leurs affaires dans la hutte. Il valait mieux pour eux que rien ne soit volé … sinon … ça risquait de faire mal.

« Votre ami semble vraiment singulier, si je puis me permettre. »

« Oh, c’est plus qu’un ami pour moi. » dit Sanphinoa en souriant sous son masque, allant rejoindre Waram avant qu’il ne lui hurle d’aller plus vite.

« Je comprends donc pourquoi vous n’avez pas besoin de dormir dans deux huttes différentes. Pas du tout même. Si vous voulez, après que vous ayez fini … enfin, vous verrais en revenant. Je vous laisse d’abord régler ce problème, pas du tout. »

Elle hocha une dernière fois la tête avant de s’éloigner définitivement. Bon, d’après ce qu’elle avait compris, cela ne devrait normalement pas être trop difficile à accomplir. Les pouvoirs des chevaliers-pokémon étaient beaucoup plus grands que ceux d’un simple humain.

« Waram, prends de l’eau s’il te plait. »

« Sanphinoa, tu ne vas pas commencer à me prendre la tête par rapport à ça encore une fois non ? J’avais parfaitement compris la première fois, pas besoin de me répéter ça. »

Il émit un profond soupir, prenant la gourde quand même avant de boire. Bon, heureusement, ils avaient pensé à juste un petit sac pour des vivres. Le reste des affaires était dans la hutte. Dormir avec Sanphinoa ? Non non et non. Ca ne lui plaisait pas du tout.

« Waram ? Je ne pense pas que j’arriverai à déplacer ces pierres malheureusement. »

« Bof, c’est pas comme si je m’en doutais au départ hein ? Je veux pas dire mais t’es pas forcément la plus forte pour ça, pas du tout même. »

« Merci Waram, ça fait toujours plaisir d’entendre une telle remarque venant de toi. Même si j’aurai préféré quelque chose de plus … gentil quand même. »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Tu as bien combattu, c’est tout. Rah ! »

Elle n’allait pas lui faire la tête hein ? Sans rien dire, il referma la gourde, la rangea avant de la prendre par le bras. Comme il savait pertinemment qu’elle ne détestait pas du tout ça, il vint la coller en partie contre son torse avant de se mettre à nouveau en route.

« Karry ? Tu ne veux pas monter sur mon dos ? Ca sera plus simple pour toi. » demanda Sarine alors qu’elle se penchait en avant, attrapant le poisson de métal. « Mord donc le sommet de mon crâne pour ne pas tomber. »

« Bouffer du dragon de métal ? Moi, je dis, pourquoi pas ? »

Ce n’était pas vraiment à cela qu’elle pensait mais bon, l’armure du Barpau était maintenant bien accrochée à elle, elles pouvaient donc suivre Sanphinoa et Waram à quelques pas de distance. Elle avait bien vu ce que l’adolescent avait accompli mais avait préféré garder sa gentille réflexion pour elle. Il ne fallait pas l’intimider.

Finalement après plusieurs heures de marche, ils finirent par arriver à ce qui semblait être la zone dont parlait le chef du village. Vraiment ? A cette distance, ils arrivaient à avoir de l’eau dans leur village ? Cela devait surement se trouver sous le sable du désert ? Ou alors une chose complexe à laquelle il ne comprenait rien du tout.

Tout ce qu’il savait, c’était qu’il était une sorte de minuscule forêt tropicale alors que de base, ils étaient en plein désert. Cela ressemblait un peu à de la savane, peut-être qu’il confondait un peu tout ? S’il y avait des animaux sauvages, il allait devoir protéger Sanphinoa. Sa main serra un peu plus fortement l’épaule de l’adolescente.

« Bon, cherchons une rivière dans cet endroit … »

« Savane boisée. C’est comme ça que ça s’appelle, Waram. C’est un endroit parfait pour les peuples d’Afrique. Ils ont tout ce qu’il leur faut ici ou presque. Par contre, il est vrai que la distance semble assez grande. C’est peut-être souterrain ?  Un écoulement souterrain ? »

« Je ne sais pas et je m’en fous. On va trouver la rivière, on se repose un peu et zou. »

« Hihihi, bien entendu, Waram. Je suis tout à fait d’accord avec cette proposition. »
De toute façon, il ne lui laissait pas vraiment le choix hein ? Mais elle prenait tout avec le sourire, semblant plus qu’heureuse de voyager avec lui. Pourtant, à travers le masque, elle se posait quelques questions : est-ce que Waram était naturellement … bête ou il ignorait tout ? Elle ne devait pas lui forcer la main néanmoins.

« Je prendrai le temps qu’il faudra pour ça. » se dit-elle à voix haute.

« De quoi est-ce que tu parles exactement ? Si c’est par rapport à ce que l’on doit faire, n’y compte même pas. La flemmardise, je n’aime pas ça ! »

« Ce n’est pas toi qui voulait que l’on se repose justement ? » répliqua l’adolescente tout en émettant un grand rire cristallin, voyant la confusion sur le visage de Waram.

« Oui, enfin bon, tu m’as parfaitement compris aussi. Me prend pas pour un idiot hein ? »

« Je n’oserai jamais faire ça, Waram, tu le sais parfaitement. »

Oui, justement. C’était bien à cause de ça justement … qu’il n’osait pas trop penser de la sorte. Il baissa les yeux, avançant dans la savane. Il tendait l’oreille, cherchant à écouter le bruit de l’écoulement de la rivière. Il la trouverait peut-être ainsi.

Il ne lui fallut que quelques instants pour cela, courant à toute allure jusqu’à trouver la fameuse rivière dont parlait les habitants du village. Hmm hmm … Ce n’était pas une simple rivière, il y avait aussi en fait une cascade … En fait, c’était même plutôt impressionnant dans le fond. Donc il y avait un tel endroit à une trentaine de kilomètres du village ?

« Et qu’est-ce que l’on doit faire ? Je ne vois aucun problème, moi. La rivière coule comme si de rien n’était. Qu’est-ce qu’ils racontaient encore ? Tu t’en rappelles ? »

« Waram, pour le moment, on pourrait tout simplement se reposer comme tu le veux. Ensuite, nous irons longer la rivière pour voir où se situe le souci. »

Hmm … oui. D’accord ? Il s’installa à quelques mètres de la rivière, l’observant. Humpf. C’était pas mal du tout, vraiment pas mal dans le fond. Il regarda le petit sac qu’il avait pris pour la nourriture et boire. Bon, est-ce que cette eau était potable ?

« YEY ! Arrosage automatique, attention ! »

Il releva sa tête après les paroles de Karry, se prenant un puissant jet d’eau en plein visage, l’arrosant sur celui-ci. Il cligna des yeux plusieurs fois, cherchant à comprendre ce qui venait de se passer avant de pousser un cri de rage. SALETE !

« JE VAIS TE TUER, KARRY ! TU VAS VOIR ET … »

« IIIIIH ! Karry ! Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?! Je suis toute trempée ! »

Elle venait aussi d’arroser Sanphinoa ? C’était quoi cette blague vaseuse ? Grumpf. Il ne voyait pas du tout à quoi elle jouait mais ça ne lui plaisait pas du tout. Pas vraiment même. Il voulut faire un mouvement puis Sanphinoa soupira :

« Vraiment, Karry, je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça, tu aurais pu attendre hein ? »

« Plus vite tu les retires, plus vite ils sécheront ! »

Retirer ? Quoi ? Que … NON ! Purée ! KARRY ! Il comprenait ce qu’elle venait de comploter ! Il eut à peine le temps de faire un mouvement que Sanphinoa s’était déjà remise dans le même bikini qu’hier, tournant sur elle-même.

« Peut-être que l’eau de cette rivière sera meilleure que celle du petit oasis. Waram ? Tu as pris aussi tes affaires ou pas ? »

« Sanphinoa ! Ce n’est pas un moment de plaisance ! On a mieux à faire et … »

« Roh ! Arrête de faire monsieur le grincheux ! Cette fois-ci, tu n’y échapperas pas ! Allez, Waram ! Mets-toi aussi en tenue ! Ca va te faire que du bien ! »

Non non et non ! Il ne voulait absolument pas ! Il tenta de gesticuler et de s’éloigner mais elle l’attrapa contre elle, le forçant à se coller contre son corps. Il poussa un cri de surprise, faisant quelques pas en arrière avant de dire :

« Arrête ça ! Je n’ai pas pris de maillot avec moi ! Il est dans la hutte ! »

« Beuh … Bon ! Ca ne fait rien ! Je veux profiter de toi, je ne vais pas abandonner dès le premier problème venu ! »

Elle ne lui laissait pas le temps de s’échapper et de s’enfuir. Elle le gardait vraiment contre elle, l’empêchant complètement de quitter son bras. Sans crier gare, elle fut soudainement bousculée en même temps que Waram dans l’eau par Sarine, les deux adolescents se retrouvant trempés jusqu’aux os. Dans le cas de Sanphinoa, ce n’était pas dérangeant mais pour Waram, c’était déjà autre chose.

« KARRY ! Ce n’est pas … Ce n’est même pas Karry ! Sarine, pourquoi est-ce que tu as fait ça ? On aurait pu se faire très mal, tu sais ? »

« Je le sais bien mais maintenant, Waram ferait mieux au moins de retirer son haut pour qu’il puisse se sécher. C’est un conseil pour lui s’il ne veut pas attraper froid. »

« Je sais pas justement ce que tu fous Sarine mais si tu commences à faire l’imbécile comme Karry, ça ne va VRAIMENT PAS ME PLAIRE ! »

Avec rage il retira complètement son haut, paraissant torse nu. Il entendit un petit glapissement de surprise alors qu’il jetait ses habits sur Sarine pour la peine. Il se retourna pour faire face à Sanphinoa, celle-ci se cachant son visage masqué avec ses mains.

« Quoi encore ? Je n’ai pas de croûte que je sache, moi ! »

« Ce … ce n’est pas vraiment ça, Waram. Je … beau. »

Beau ? Qui ? Lui ? Il était à peine musclé, y avait pas de quoi pavaner. Bon, maintenant, qu’est-ce qu’il pouvait faire avec ça ? Ah oui, pour la peine, il en avait plus rien à faire ! Il s’écria en s’adressant aux deux armures-pokémon :

« Je vais me promener le long de la rivière. Interdiction de me suivre toutes les deux ! »

« Je … Je peux venir, Waram ? Je voulais m’amuser avec toi mais comme tu ne veux pas, je pense qu’il vaut mieux que je t’accompagne. »

« Oui, tu le peux. Tu n’es pas vraiment responsable de l’immaturité de nos deux armures. » marmonna l’adolescent, plus qu’agacé par ce genre d’action.

« D’accord, d’accord. Ne soit pas trop en colère. »

« Je suis en colère car elles font des conneries plus grosses que leurs crânes ! Et pourtant, c’est difficile vu comment ils sont imposants ! »

Il devait garder son calme et ne pas s’emporter mais voilà tout ! Voilà ce que ça donnait et … HE ! Qu’est-ce que … Sanphinoa ! Elle venait de l’enlacer longuement, sa tête masquée contre son torse alors qu’il tentait de se mouvoir. Elle chuchota :

« Calme, Waram. Calme-toi s’il te plaît. Ca ne sert à rien de s’emporter. »

« Je ne me calmerai pas ! Pas avec des … et puis zut … »

Il se sentait soudainement très las. Suffisait juste qu’elle fasse ça et zou, c’était ainsi ? Mais surtout, maintenant qu’elle était dans cette tenue et lui torse nu, il pouvait bien mieux sentir son corps contre lui et … ahem … en fait, c’était plus la gêne qu’autre chose qu’il ressentait. Elle était bien faite de sa personne à ce niveau. Et en fait, à cause de la bousculade, les quelques croûtes étaient parties, laissant place à de la chair à vif.

« Sanphinoa, tes … plaies ouvertes, elles ne te font pas trop mal ? »

« Hein ? Euh … Oh, tu parles sous les croûtes ? Généralement, elles ne sont pas profondes donc même en les retirant, ça ne me fait pas vraiment mal. »

« D’accord, d’accord. Bon, continuons la balade. »

« Je peux rester dans tes bras, Waram ? » demanda Sanphinoa alors qu’il l’extirpait de ceux-ci. Et puis quoi encore ? Il était pas là pour faire du social.


Néanmoins, sans continuer à converser, il croisa ses doigts dans les siens. Avec les fichues croûtes sur ses bras, ce n’était pas vraiment joyeux mais … il passait outre ça. Pourquoi s’y intéresser plus longuement, non ? Pendant la marche, Sanphinoa murmura doucement :

« Dis … Waram, je te vois souvent en colère, souvent triste ou … mécontent. Enfin, est-ce que tu arrives à sourire parfois ? Je te demande ça vraiment hein. »

« Sourire ? C’est juste quand on est heureux, je ne le suis pas. »

« Ça a l’air d’être une phrase toute faite et prémâchée. Tu n’es pas … heureux avec moi, Waram ? Ca ne te plait pas d’être avec moi ? »

« Sincèrement ? Tu veux la vérité, Sanphinoa ? »

« Je veux la véritable vérité. Celle que tu penses réellement. »

Il regarda autour de lui, à gauche et à droite. Normalement, ils avaient assez bien marché depuis le temps pour qu’ils puissent ne pas être vus par Sarine et Karry. Il retira sa main de celle de Sanphinoa avant de tout simplement déclarer d’une voix monontone :

« Rien de spécial. Ca ne me fait rien du tout. Voilà. Tu sais la vérité. »

« C’est vrai ? Même pas un petit peu ? » demanda Sanphinoa, semblant plus que déçue au son de sa voix. Bien qu’il semblait exprimer un léger malaise, il continua :

« Non même pas un peu. Bon, on y va ou … »

« Je crois que je vais retourner voir Sarine et Karry. » dit-elle tout simplement avant de lui tourner le dos, Waram la regardant partir sans chercher à l’arrêter. Est-ce qu’il avait encore fauté ? Envers l’adolescente ? Hum … Il pose une main sur son cœur, tendant l’autre vers elle alors qu’elle s’éloignait, bredouillant :

« Sanphinoa, je … attends … »

Mais le reste ne sortit pas de ses lèvres. Bizarre, c’était vraiment bizarre. Il n’avait pas voulu être déplaisant envers Sanphinoa. Elle était quand même la première personne qu’il supportait réellement depuis son arrivée dans l’école.

« Tss, n’importe quoi. Les filles sont vraiment juste de gros problèmes. »

Il ne devait pas se préoccuper d’elle. Il continua son bout de chemin, en solo, les mains dans les poches. Ben oui, de toute façon, il n’avait plus vraiment de haut. Brrr … C’était déplaisant de ne plus sentir de chaleur humaine contre lui.

« Qu’est-ce qui m’arrive avec cette fille stupide ?! »

Purée ! Il n’allait pas se compliquer la vie à cause d’une fille ! Il courut sans s’arrêter, n’hésitant pas à le faire sur le bord de la rivière jusqu’à s’interrompre subitement. Qu’est-ce que … le sol ! Il allait presque tomber ! Il y avait une autre chute devant lui ! Sauf que celle-ci était … enfin, comment est-ce que …

« Ce n’est pas un incident naturel ! »

Il s’exclamait cela, comprenant finalement ce qui se passait. Enfin, il comprenait presque ! L’eau s’écoulait dans la chute, sauf que celle-ci avait une bonne cinquantaine de pierres de différentes tailles. C’est ça qui bloquait n’est-ce pas ?

« Bof, c’est vraiment trop de boulot. Je préfère ne pas me mêler de ça. »

D’ailleurs, il ne savait pas quoi exactement faire. Et puis, il n’était pas motivé pour rien. Surtout qu’il ne voyait pas à quoi ça allait servir. Lorsqu’il revint sur ses pas, il trouva Sanphinoa qui s’était rhabillée, assise contre un arbre, Sarine et Karry à ses côtés. Avec neutralité, il déclara :

« J’ai trouvé la source du problème. C’est juste une cinquantaine de rochers qui bloquent la chute d’eau. Je pense qu’à partir de là, le village n’arrive pas à avoir de l’eau ou alors en très faible quantité, c’est tout. Voilà, c’est bon, on peut s’en aller maintenant. »

« Tu veux que l’on parte … sans avoir accompli notre mission ? »

« Sauf que ce n’est pas possible pour un chevalier même. Y a beaucoup trop de pierres, ça sert à rien. Voilà tout. Bon, peut-être que l’on peut rentrer si on se dépêche. »

« Je dormirai ici et j’accomplirai la mission même si tu ne veux pas, Waram. Tu n’as même pas essayé, j’en suis sûr et certaine. »

« Fais ta mauvaise tête, je m’en fiche. Je rentre de mon côté, Sarine, on y va ! »

« Je ne pense pas pouvoir faire le chemin, je suis désolée mais je reste ici. »

« Mon œil, mettez-vous toutes les filles contre moi, ça ne change rien. Je m’en vais. »

Il s’éloigna sans même chercher à converser plus longtemps avec Sarine. Pourtant, après une quinzaine de pas, sans explication, il retourna auprès de Sanphinoa et des deux armures-pokémon, ne disant plus un traître mot. Il sortit de quoi manger et boire pour lui, ne regardant pas Sanphinoa. Bon ben, elle lui faisait la gueule ? Tant pis alors !

« Faites ce que vous voulez, j’en ai plus rien à foutre. »

Pour toute réponse, il n’en eut aucune. Oui, le vide complet de la part de Sanphinoa. Ca l’énervait, ça l’énervait quand elle lui parlait pas ! Elle voulait une baffe ou quoi ? Pourtant, il se retenait de la frapper, ça ne se faisait pas et surtout Sanphinoa. Il termina de manger, observant l’heure. C’est vrai que la nuit allait tomber mais il ne bougea pas de sa position.

Il ne venait même pas dire bonne nuit. Sarine avait choisi son camp ? Tant mieux pour elle ! Il ferma les yeux, ne s’intéressant pas à l’adolescente aux cheveux bleus en face de lui, installée contre un arbre elle aussi, les deux armures-pokémon non-loin d’elle. Enervant, c’était énervant, c’était enrageant ! Ca l’énervait ces conneries !

« Fais chier ! Je peux pas dormir comme ça ! »

Il s’écriait en pleine nuit, remarquant qu’il ne venait pas de les réveiller ! Ca faisait quatre heures qu’il cherchait le sommeil sans arriver à le trouver ! Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre à part ça hein ?! Sans discrétion, il s’éloigna de l’adolescente et des deux armures-pokémon, recommençant à suivre le cours du ruisseau. Il arriva finalement jusqu’aux rochers, les regardant alors qu’une aura ténébreuse se formait autour de lui.

« QU’ON M’EXPLIQUE POURQUOI JE SUIS COMME CA ! »

Un coup … puis un second … puis un troisième. Sans même se préoccuper de l’atterrissage, il sautait sur les rochers, commençant à les frapper de toutes ses forces avec ses poings. Qu’ils disparaissaient ! TOUS ! LES UNS APRES LES AUTRES !

« Je vais tous vous exploser ! TOUS TOUS TOUS ! Même si ça doit me prendre la nuit ! Même si ça doit me prendre des journées ! »

Il allait tout simplement tous les briser ! Sans même s’intéresser au reste ! Juste tous les éclater ! Les uns après les autres ! Sans chercher à s’interrompre !  Qu’ils soient tous explosés ! Il ne s’arrêterait pas ! PAS UN SEUL INSTANT !

« Vous allez goûter à la fureur du Solochi ! Que ma rage vous emporte ! »

Même si ce n’était que de vulgaires rochers, il n’en avait rien à foutre ! AUCUNE PITIE POUR EUX ! Juste de la destruction ! De la pure destruction ! Sans même aucune réflexion ! Sans rien du tout ! Rien de rien !

« Qu’il ne reste plus rien du tout. Je veux que tout disparaisse de mon champ de vision ! »

Finalement, un premier rocher se brisa en morceaux mais ça ne suffisait pas. Avec toute la violence dont il était capable, il projeta les débris sur les côtés, continuait son travail avec acharnement sans même chercher à se reposer ne serait-ce qu’une fois.

« Ah … Ah … Ah … Bordel ! »

Il faisait quoi ? Purée, il était l’aurore ? Il émit un sanglotement, cherchant à se tenir le bras droit avec la main gauche sauf que celle-ci était ensanglantée, comme le bras droit. Il avait de nombreuses éraflures mais aussi des morceaux de pierre plantés dans les jambes. Il retourna auprès de Sanphinoa et des deux armures-pokémon, venant s’asseoir contre un arbre avant de plonger dans un profond sommeil.

« Il… Il a vraiment fait tout ça … » chuchota Sanphinoa.

« Quel idiot. » compléta Karry alors que Sarine s’approchait du corps endormi de Waram.

Sauf que Sanphinoa fut la première, demandant de l’aide à Karry. Elle n’était pas encore vraiment capable de faire cela toute seule. Elle se concentra, des fils d’eau sortant de ses doigts alors qu’elle les glissait le long des plaies de Waram. Les morceaux de pierre tombèrent au sol, les plaies se refermant doucement.
« Je pense que cela doit être suffisant … non … pas encore, il y a une blessure plus importante que les autres. »

Elle voyait une plaie au bras droit. Sans aucune hésitation, elle retira son masque, déchirant avec les dents un bout de sa robe brune pour venir faire un petit bandage pour entourer la plaie. Elle entendit un gémissement de la part de Waram mais ne s’en préoccupa pas le moins du monde. Elle ne remarqua pas que l’adolescent ouvrait à peine les yeux.

« Mè… Mèche … » chuchota Waram, sa tête penchant sur le côté alors que ses yeux se refermaient, plongeant à nouveau dans le sommeil.

« Mèche ? Il ! Ah ! Il … Il a vu mon visage ? »

« Je ne pense pas. Il est à peine conscient, Sanphinoa. » déclara l’armure du Solochi alors que l’adolescente reprenait rapidement son masque, s’arrêtant quelques secondes. Puisqu’il dormait à nouveau et que le soleil venait à peine de se lever … elle pouvait faire ça. Elle déposa un rapide baiser sur sa joue puis remit son masque sur son visage. Avec tendresse, elle se plaça sur lui, le recouvrant de tout son corps.

« Le héros du village ne doit pas attraper froid, n’est-ce pas ? »

« Je pense que cela me semble une bonne idée. Tu as mon autorisation. »

« Merci beaucoup, Sarine. Je vais en profiter alors. »

« Et moi ? On ne me demande pas mon avis. Enfin bon, pour ce qu’il vaut, fais ce que tu veux, Sanphinoa. Je crois bien qu’il a mérité de se reposer maintenant. Tu lui fais encore la tête ? »

Sanphinoa eut juste un petit rire candide alors que Waram marmonnait à nouveau dans son sommeil. Ses mains se placèrent sur le dos de l’adolescente, celle-ci s’immobilisant. O… Oh … Elle n’était pas contre, elle était même plutôt tout contre non ? Elle se laissa faire, collant sa tête contre son épaule droite. Elle était encore un peu fatiguée de toute façon.

« Waram, tu sais, la nuit porte conseil et je me disais que ça ne servait à rien de se disputer pour des broutilles. Tu veux bien que l’on se reparle ? »

« C’est toi qui ne m’adressait plus la parole mais bon … si ça te chante. J’ai un peu soif. J’ai l’impression de suer à grosses gouttes. Tu peux me donner la gourde ? Et pourquoi est-ce que tu as voulu que l’on rentre maintenant ? »

« Car je pense que tu avais parfaitement raison. »

Elle savait pertinemment qu’il faisait semblant de ne pas comprendre. Elle s’en doutait. Il suffisait juste de regarder l’adolescent pour voir qu’il … hum ? Peut-être pas. Mais elle était certaine qu’il avait fait ça hier. Enfin, de toute façon, ce n’était pas bien important.

« On a réussi la mission ? Enfin, tu as réussi, Waram. »

« Oui, oui, je l’ai réussie. On peut rentrer dès maintenant. Enfin, allez les voir et les prévenir. Plus vite on rentre, mieux ça sera. »

« Rien ne presse surtout si on a fini, Waram. Surtout si on a fini. Prends donc ton temps. »

Prendre son temps. Prendre son temps. Elle en avait une bien bonne elle, hein ? Ce n’était pas elle qui avait eu la surprise de la voir dans ses bras au réveil. Enfin, c’était différent. Ce n’était pas vraiment la même chose. C’était compliqué mais ça avait été une sacrée surprise de voir Sanphinoa dans ses bras. Bon, heureusement que la mission était finie.

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