Chapitre 25 : Malgré les frontières

ShiroiRyu
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Chapitre 25 : Malgré les frontières

Héhéhé ! Depuis sa visite dans le dernier village, elle était heureuse, vraiment très heureuse. Il fallait dire qu’elle avait obtenu ce qu’elle désirait : Une tenue pour cacher ses ailes et sa chevelure ! A partir de là, elle était donc maintenant apte à pouvoir traverser chaque ville et village de Claudiska sans aucun souci. Elle allait même pouvoir communiquer avec les personnes qui l’entouraient sans que ces derniers ne tentent de la tuer et lui arracher les ailes. Bon, d’ailleurs, c’était le moment d’essayer, n’est-ce pas ?

« Bon bon bon … Cette tenue n’est pas vilaine du tout en plus. »

Une belle cape rouge liée à une capuche de même couleur. Oui … Mais surtout, elle était des plus imposantes. Bon le seul souci, c’est qu’il fallait bien replier les ailes pour ne pas les froisser et les blesser mais ça faisait exercer une petite pressure un peu désagréable. Le déplacement allait juste être un peu plus difficile mais rien de bien dramatique. Pfiou … Pourquoi est-ce qu’elle se sentait comme une jouvencelle qui découvrait pour la première fois le monde Claudiska ? Elle savait déjà à quel point il était horrible et laid, ce n’était pas nouveau et rien n’allait arranger les choses hein ?

« Hahaha … Peut-être parce que je sais que ça changera rien ? »

Elle était un peu défaitiste mais on ne passait pas une vingtaine d’années entourée par des personnes qui vous haïssaient sans avoir le comportement qui allait en conséquence hein ? Elle eut un léger soupir désabusé avant de s’entourer de la cape rouge. Ce n’était pas le moment de flancher. Hum … Pour ses cheveux, autant les laisser avec ses ailes, ça ne servait à rien de vouloir les mettre en chignon, cela reviendrait à avoir une vilaine bosse sur le derrière du crâne. Bon … On ne voyait que son visage … mais normalement, il n’était pas si connu que ça, n’est-ce pas ? Elle pouvait donc aisément s’en sortir … normalement.

« Et bien, ma grande dame, c’est la première fois que je vous vois ici ! Z’êtes en pélerinage ? »

« Hein … Euh … C’est à moi que vous parlez ? »

« Bien entendu, à qui d’autres vous voudriez que je m’adresse ? Les visiteurs sont vraiment très rares chez nous. Faut dire qu’on est qu’un petit village de rien du tout ! »

« Oh euh hein … Non. Ca m’a l’air très bien, vous savez ! »

« Voilà que vous êtes toute perturbée, hahaha ! Vous en faites pas, on ne pince pas par ici. Vous trouverez facilement l’auberge dans le village, c’est l’un des plus gros bâtiments des environs de toute façon. Bonne chance par ici ! »

Elle était juste en train d’assimiler ce qui venait de se passer. Elle avait encore beaucoup de mal à croire qu’elle avait eut une conversation normale avec quelqu’un de sa race. C’était si … unique que cela l’avait complètement perturbée.
Elle ne savait pas le moins du monde comment elle devait réagir et c’était pour ça qu’elle s’était exprimée en bredouillant quelques mots. Enfin, elle regardait le villageois partir, jugeant un peu ses ailes dans son dos. Usées et ternes, elles étaient vraiment différentes des siennes qui étaient resplendissantes voire magnifiques.

« A se demander s’ils ne sont pas au final jaloux de moi. »

Peut-être ? C’est vrai que ça serait une raison plausible au fait qu’ils la détestaient tous. La jeune femme sous sa capuche rouge reprit la route, se dirigeant vers l’auberge. Elle avait accumulée une coquette somme puisqu’elle ne pouvait pas vraiment l’utiliser avant aujourd’hui. Donc, se faire un petit repas chaud ne serait pas une mauvaise idée.

« Tiens ! Une nouvelle tête ! Laissez-moi deviner : Z’êtes de passage dans le coin et vous repartez directement après votre repas, c’est bien ça ? Vous êtes du genre nocturne ? »

« Euh … Oui, je suis bien nocturne, oui, oui ! Mais une chambre ne me ferait pas de mal justement ! Et aussi un repas, enfin et une boisson. Enfin, un peu tout ! »

« Hahahaha ! Vous avez l’air bien amusante comme femme. On pourrait presque croire que c’est la première fois que vous venez dans une auberge. »

« Voyons, un petit peu de sérieux quand même. Comment cela pourrait être le cas ? J’ai plus de vingt ans, presque vingt-cinq ! »

« Et pas froide aux yeux pour donner ce genre de petits détails personnels. Ouais, je pense que je vais bien vous aimer. Alors, vous voulez savoir le repas du soir ou vous préférez que l’une de mes serveuses vous donne le menu ? »

Elle était maintenant songeuse. Dans le fond, elle n’y avait pas vraiment réfléchit mais peut-être que ça ne serait pas une mauvaise idée que de prendre le repas du chef ! Elle signala que ce qu’il préparait pour ce soir sera parfait pour elle avant qu’elle ne regarde autour d’elle. Il n’y avait pas tant de monde que ça, sûrement beaucoup d’habitués. Ils l’ignoraient complètement sauf quelques oeillades discrètes.

On vint lui servir et avec le sourire de la servante, s’il vous plaît ! Encore un peu abasourdie par tout ça, elle la remercia avant d’observer son repas. Cela ressemblait à une soupe chaude, avec quelques morceaux de lard bien épais tandis qu’on lui ramenait un pichet de vin. C’est vrai qu’elle avait de l’argent et qu’elle pouvait donc en profiter mais … wow .

« C’est vraiment pas la même sensation en fait ?! »

Elle était en train de se nourrir et s’abreuver comme si elle venait de sortir d’un jeun de plusieurs semaines. Elle était littéralement en train de dévorer tout ce qui se trouvait dans son assiette et et elle buvait directement au pichet, sans se préoccuper de ce qu’elle montrait comme image d’elle. Dans cette situation, toute façon, elle en avait déjà une plus que mauvaise, ce n’était pas comme si rien n’allait s’arranger.

« C’est peut-être le contraire, justement … Ca peut s’arranger dans le fond. »

Est-ce qu’elle était juste prête à garder sa chevelure et ses ailes cachées pendant tout ce temps où elle allait vivre en communauté ? Sachant qu’elle comptait voyager ? BAH ! Si c’était pour avoir une telle nourriture et boisson, elle pouvait clairement faire un petit sacrifice de temps en temps. Ses yeux dorés jugèrent ceux qui l’entouraient. Bah … quoi ? Maintenant, tous la regardaient en train de manger.

« C’est délicieux ! Je vais pas me priver de le signaler, non ? »

« Hahaha ! Elle n’a pas tort la demoiselle. Au moins, avec une telle franchise, ça lui sera plus qu’utile dans la vie même si parfois, il ne faut pas hésiter à édulcorer ses propos ! »

« Oh ? Euh … Je noterai ça pour la prochaine fois, merci ! Je n’étais pas au courant à ce sujet mais d’accord, merci ! »

Elle n’était pas sûre d’avoir vraiment tout saisi dans les propos autour d’elle mais vu qu’elle était en train de parler comme si de rien n’était avec d’autres personnes, il fallait avouer que ça ne la dérangeait pas le moins du monde. Du moin,s, pour l’heure ! Car elle n’avait aucune idée de comment la situation allait s’avancer maintenant.

« Pfiou … Je crois que j’ai bien mangé ! Je vais peut-être aller dans ma chambre ! »

Elle alla récupérer la clé, saluant les personnes présentes avant de grimper à l’étage pour aller en direction de sa chambre. A l’intérieur, POUF ! Elle s’écroula sur le lit. Ah oui, quand même, elle y avait le droit dans la tour mais cette sensation qu’elle retrouvait après plusieurs mois, elle était loin d’être déplaisante. Et puis, c’était pas vraiment pareil dans la tour. Ce n’était pas aussi moelleux et bon.

« Bon bon bon … Et maintenant, j’imagine que c’est l’heure d’aller faire une petite sieste que j’ai bien méritée, même si ce n’est pas l’avis de tous ! »

Mais par mesure de précaution, elle allait simplement dormir avec tous ses habits pour ne pas que ses ailes se dévoilent. Bon, par contre, le réveil, elle sentait que ça allait être difficile … et en même temps, le sommeil, ça n’allait pas être mieux.


Et comment ça ? Tout simplement qu’elle n’arriva pas à trouver le sommeil aussi facilement que prévu. Il fallait s’en douter en un sens. C’était dommage mais ici, elle restait entourée par des inconnus. S’ils apprenaient la vérité, ils n’hésiteront pas un seul instant à vouloir lui arracher les ailes et à la jeter comme un malpropre voire pire.

« Hahaha .. Au final, ça n’a rien changé. »

Peut-être qu’elle avait plus de commodités, qu’elle allait pouvoir faire les courses et autres mais ça ne changeait rien à la situation. Il était tout simplement impossible pour elle de pouvoir dormir correctement. Ah … C’était risible, vraiment risible et pathétique. La jeune femme à la longue chevelure noire tenta de fermer les yeux.

« Je dois me concentrer, ce n’est pas possible autrement. Peut-être qu’en ne pensant à plus rien du tout, je ferais alors le vide dans mon esprit et tout ira bien mieux ? »

C’était une solution comme une autre. Pourtant, elle n’y croyait pas le moins du monde. Oui, c’était ainsi et pas autrement. Yeux clos, yeux clos, plus rien du tout. Mais ses pensées se focalisaient sur les paroles d’autrui, sur les murmures de ceux et celles qui l’entouraient. Dans cette chambre, elle était seule mais elle avait décidé de fermer la fenêtre. Avec ses capacités sensorielles surpassant celles des autres et sa maîtrise de l’élément du vent, elle était capable de comprendre le moindre murmure d’autrui. Utile … et non.

Disons que pour découvrir des secrets, c’était une bonne chose. Par contre, pour entendre les insultes soufflées à son encontre, c’était tout de suite bien moins plaisant mais … elle ne pouvait rien y faire malheureusement. C’était ainsi et pas autrement. Finalement, au bout d’une bonne demie-heure à tourner sur le matelas, elle arriva à plonger dans un sommeil qui se voulait réparateur.

Sommeil très court, qui dura à peine quatre heures. Quatre heures, mais c’était largement suffisant pour elle. La nuit était tombée entre temps et maintenant, elle restait assise sur le lit, les jambes ramenés à hauteur de son visage. Sa tête posée dessus, elle observait la lune à travers la fenêtre de sa chambre. A cette hauteur, les nuages ne la cachaient guère.

« Elle est vraiment belle … et si inaccessible en même temps. »

Un peu comme elle, n’est-ce pas ? Elle eut un petit rire pour elle-même mais ce n’était pas bien grave et important. Du moins, ce n’était pas le moment de trop réfléchir. Elle avait vu que sa petite expérience lui permettait d’avoir une vie à peu près normale. Elle n’allait pas sauter toutes les étapes et se remettre en route !

Voilà. Elle était à nouveau dehors, comme si de rien n’était. Bon, elle était passée par la fenêtre. Comme elle avait payé pour sa chambre, ce n’était pas comme si elle était en train de fuir comme une voleuse non plus hein ? Mais se promener dans la nuit étoilée, c’était une habitude dont elle voulait profiter un maximum.

« Ah … Bon … Les frontières sont de plus en plus proches. Là-bas, je n’aurais plus besoin de cacher mes ailes, hahaha. C’est une bonne chose ! »

Elle allait voyager, voyager, voyager, comme à son habitude. Sans jamais réellement s’interrompre, elle était endurante, très endurante. Ses repos étaient présents au minimum tandis qu’elle volait au-dessus des nombreuses îles, tel un oiseau de proie. Parfois, quelques gardes cherchaient à l’arrêter avant de comprendre qui il s’agissait.


Certains avaient même le courage de lui dire de ne pas passer au-dessus de leur village ou ville pour éviter d’apporter le mauvais sort. Dans ce genre de situations, elle faisait alors un petit détour. Oui, ça ne lui plaisait toujours pas qu’on l’insulte de la sorte mais au moins, ils tentaient de s’exprimer en sa direction, ce qui n’était quand même pas rien dans le fond.

Peut-être qu’un jour, à part Tery et ses compagnons, d’autres s’adresseront à elle malgré ses ailes ? Un jour, peut-être, oui. Mais même ainsi, qui sait si elle-même accepterait une telle situation ? Car rien n’était moins sûr dans le fond. Le fait de se retrouver considérée comme une paria pendant toutes ces années avait joué sur son mental.

« La confiance règne, règne, règne … mais pas avec moi dans les alentours. On ne peut pas me faire confiance et je ne peux pas offrir la mienne comme si de rien n’était ! »

C’était aussi simple que ça. Ah … OH ! Il était temps de commencer à descendre peu à peu, n’est-ce pas ? Preuve qu’elle se rapprochait de la frontière entre Claudiska et Traslord. Elle n’avait jamais quitté le pays mais il fallait bien une première fois à tout.

« Bon ben, qui c’est qui va se jeter à l’eau ? C’est Krakra ! » s’exclama t-elle pour elle-même.


Heureusement qu’elle ne donnait pas ce surnom à d’autres sinon, elle ne saurait pas où se mettre. Pour autant, la femme aux cheveux noirs vint descendre, remettant correctement ses ailes sous sa cape mais aussi sa capuche. Une simple mesure de précaution alors qu’elle finissait par arriver devant le poste de garde.

« Stop … Expliquez la raison de votre traversée sur les terres de Traslord. Pouvez-vous confirmer que vous n’êtes pas une démone ? »

Ah … Euh … La sécurité avait été un peu renforcée depuis le temps, non ? Elle retira la capuche, avec un peu de désillusion vue qu’elle venait à peine de la mettre. Ses yeux dorés se posèrent sur les gardes. Tant qu’elle ne montrait pas ses ailes, cela devait passer, n’est-ce pas ? Les gardes l’observèrent avant de dire :

« Les démons sont incapables de cacher leurs cornes et il n’y a aucune trace comme quoi vous vous les êtes arrachées. Est-ce que vous pouvez juste nous signaler la raison de votre traversée ? Nous ne faisons que notre travail. »

« Simplement de l’exploration et aventure. Je n’ai jamais quitté Claudiska depuis que je suis née et je me suis enfin dit que c’était le bon moment pour ça, rien de plus. »

« Oh … Hum … Faites attention à vous quand même. Les soldats de Traslord sont bien moins sympathiques que nous, surtout depuis leur nouveau roi. »

« Je prends bonne note de vos propos et je vous remercies. Je ne me m’inquiète pas. »

Elle salua les gardes, traversant la frontière avant de finalement jeter un bref regard en arrière. Oh… Donc à partir de là, est-ce que ça voulait vraiment dire … qu’elle avait quitté Claudiska ? Pfiou … Elle était un peu impressionnée, un peu inquiète mais en même temps, elle devait avouer que c’était assez … entraînant ?

« Je ne pensais pas que ça serait aussi simple. Hahaha ! A moi donc la découverte de ce nouveau monde ! Ça va être vraiment une excellente nouvelle ! »

Pour qui ? Ben pour elle seulement ! Elle n’allait pas partager son bonheur avec autrui. Par contre, le fait de voir tous les nuages au-dessus d’elle, il fallait avouer que ça avait un petit côté un peu perturbant. Elle se demanda si le ciel pouvait vraiment lui tomber sur la tête mais aussi si elle arriverait à traverser les nuages, ils étaient vraiment haut.

« Peut-être que je devrais juste arrêter de me préoccuper de ces futilités comme si de rien n’était ? Hmm … Ca serait sûrement beaucoup mieux, oui ! »

Elle tapa du poing contre sa poitrine. Le plus important était d’aller à la rencontre des citoyens de Traslord. D’ailleurs, ce ne fût pas bien difficile de trouver un petit village non-loin de la frontière entre les deux royaumes. Un village qui était des plus prospères à première vue. Bien qu’il ne soit pas très grand, son auberge était assez imposante et les bâtisses étaient très bien entretenues. Hmm … L’afflux de voyageurs devait sûrement leur permettre un train de vie des plus appréciables contrairement à d’autres villages.

« Bah … Je ne suis pas là pour faire des réflexions sur l’économie liée aux flux. »

Bon bon bon ! Nouvelle session dans l’auberge alors ? La femme aux cheveux couleur d’onyx se dirigea vers celle-ci, regardant aussitôt autour d’elle lorsqu’elle pénétra à l’intérieur. Et bien, c’était exactement ce qu’elle pensait au début : Il y avait une foule immense et personne ne tourna son visage vers elle lorsqu’elle arriva.

« Au moins, je ne risque pas d’attirer l’attention. Gardons les ailes cachées au cas où. »

Et maintenant ? Direction vers le comptoir pour aller commander à boire. Lorsqu’elle la vit se présenter à lui, la tavernier haussa un sourcil, disant :

« Vous allez vers Claudiska ou alors vous en revenez ? C’est vraiment étrange, n’est-ce pas ? Je sens que vous êtes l’une de ces femmes-oiseaux mais étrangement, votre regard doré me perturbe un peu. Vous savez que ce n’est pas le bon moment pour se rendre à Traslord et … »

« Qu’importe ! Vous n’avez pas tort du tout ! Je comptes bien me rendre à Traslord, comme vous l’avez parfaitement deviné, hahaha ! »

« Soit … Vous savez que c’est très dangereux en ce moment hein ? On est peut-être dans un village du royaume mais je tiens à prévenir chaque personne qui compte s’enfoncer dans le royaume. Une simple précaution. Perdre un client, ça serait vraiment dommage. »

Oh ! Elle comprenait parfaitement où l’homme voulait en venir. Néanmoins, elle commanda une simple bière tout en signalant qu’il n’avait pas à s’en faire par rapport à tout ça. D’un geste nonchalant de la main, elle dit ensuite :

« Je suis assez grande pour me débrouiller seule. J’ai vécu comme ça pendant des années ! Dites-moi, y a t-il des rumeurs par rapport à la personne qui dirigeait la tour unifiant les relations entre Claudiska et Traslord ? »

« Cette grande tour que l’on voit au loin ? Oui, y a des rumeurs depuis quelques mois. Paraîtrait que y avait en fait un oiseau géant là-haut. J’en sais pas plus mais c’était avant un incident. Et cet incident serait responsable de la venue de ces … démons. Ces types cornus dont j’entends souvent parler dernièrement. »

« Oh, d’accord, d’accord. Et euh … hum … Comment dire … Par rapport à la gardienne de la tour, vous aviez des informations à son sujet ? »

« Elle ? Ouais, bien entendu, mais ça, c’est maintenant dépassé. Paraitrait qu’elle s’est enfuie comme une lâche après la mort de l’oiseau géant au sommet de la tour. C’était une porteuse de malédictions à tel point qu’elle aurait été responsable du décès de l’aigle bicéphale quoi. »

« Wow … C’est sacrément violent non ? Comme affirmation. Elle aurait de tels pouvoirs ? Ca ne serait pas un peu exagéré par hasard ? »

« Ah moi, vous savez, ce que je vois pas, je crois pas mais disons que je sais que ça a la vie dure par ici. Tous les citoyens de Claudiska qui passent par ici et qui en parlent, ça n’a jamais été en bien . Vous voulez une table pour manger un morceau ? Vous restez pour la journée ? »

« Hmm … Les réponses sont oui et oui ! Je veux bien pour chacun, hahaha ! »

« Vraiment, z’allez l’air d’être sacrément heureuse. Je sais pas trop ce qui vous met dans cet état mais ça me fait plaisir de vous faire plaisir ! »

« Je suis aisée à rendre souriante. Mais vraiment … Je pensais que c’était beaucoup plus compliqué par rapport à tout ça. Comme quoi, des fois, on s’inquiète pour pas grand-chose. »

« Je ne vois pas de quoi vous parlez mais qu’importe. Si vous avez faim, attendez donc que je demandes au cuisinier de préparer le repas ! »

Pour toute réponse, la femme aux cheveux noirs vint faire un grand sourire enjoué. Elle était plus que souriante, visiblement enjouée par tout ça. Elle se dirigea à une table, un peu isolée des autres. Oui, bon, elle n’allait pas chercher à se faire draguer non plus hein ? D’ailleurs, si quelqu’un cherchait à s’approcher d’elle, elle allait juste les renvoyer poliment. Si cela ne suffisait pas, un petit coup de vent sous la forme d’un mur invisible leur empêchera de continuera à converser avec elle.

« Autant passer une bonne session en étant tranquille. J’espère juste … que Tery va bien, héhéhé. Mais maintenant, je suis là où il se trouve. »

Et donc, il ne fallait plus qu’une question de chance et donc trouver un endroit où les démons apparaissaient. A Claudiska, ils n’avaient pas vraiment ce souci et donc, elle n’avait que peu d’information à ce sujet et cela lui sera plus que problématique.

« Votre repas, mademoiselle. Je vous emmènes à boire pendant que vous mangez. »

Une serveuse qui lui faisait un sourire délicat. Cacher ses ailes pour obtenir une telle réaction, elle avait encore un peu de mal à s’admettre que cela lui était beaucoup plus utile qu’elle n’y pensait. C’était juste … dramatique … d’en arriver à ça.

« Oh ? Merci merci. Je vous remercie beaucoup. C’est très sympathique et je vais patienter mais prenez votre temps. Remerciez le cuisinier pour le repas. »

Elle était un peu fatiguée … psychologiquement. C’était étrange mais oui, elle se sentait un peu usée. C’était comme perdre son identité à chaque fois qu’elle décidait de chercher un instant de calme et tranquillité. Autant dire que ce n’était pas vraiment ce qu’elle appréciait à cet instant. Mais … Un petit effort.

« Vous semblez un peu triste, mademoiselle. Est-ce que vous voulez en parler ? »

« Oh, je ne penses pas que ça soit un sujet que je dois évoquer avec quelqu’un, j’en suis vraiment désolée. J’espère que vous comprendrez. »

« Je comprends parfaitement et c’est à moi de m’excuser. Je me mêles de choses qui ne me regardent pas. Mais des fois, certaines personnes ont besoin de se confier. »

« Je vous remercies de votre sollicitude. »

Et ce fût la fin de la conversation. Malgré le fait qu’elle était heureuse de pouvoir manger et dormir normalement, une part d’elle restait définitivement triste de cette situation.

2 réflexions sur « Chapitre 25 : Malgré les frontières »

  1. La pauvre à cause de son apparence elle est rejettée , même si elle peut se cacher ,elle va sûrement se faire repérer et emprisonner :,(

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