Chapitre 36 : En attente de la délégation

ShiroiRyu
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Chapitre 36 : En attente de la délégation

« Bonjour, Elise, est-ce que tu as bien dormi ? » demanda Tery alors qu’il avait déjà ouvert les yeux depuis quelques minutes, son visage tourné vers la jeune femme couchée dans le même lit que lui. Ils avaient peut-être une chambre plus que décente mais elle ne contenait qu’un lit. Après, ce n’était pas la première fois qu’il dormait ave celle et ils avaient passé l’âge de rougir comme deux gamins pris sur le fait.

« Je me demande si tout ce que j’ai vécu est un rêve ou non, Tery … C’est tout. Enfin, pas plus que ces derniers jours ou ces derniers mois. »

« C’est pourtant la réalité, Elise. Je sais qu’elle est un peu difficile à croire mais bon … »

« Non non, y a pas besoin de me convaincre, je le sais bien. J’espère que je t’ai tenu chaud pendant la nuit. Depuis que l’on est ici, j’ai remarqué que je produis une certaine chaleur sans m’en rendre compte. Tu n’es pas en sueur ? »

« Ca peut aller, j’imagine que c’est la force de l’habitude. Tu pars te laver en première ? Et dès que tu as fini, j’y vais à mon tour. Aucun souci par rapport à ça ? »

Elle fit un petit mouvement de la main pour dire que non, se levant ensuite avant de disparaître dans la pièce à côté. C’était une bonne auberge, oui. Rien que le fait qu’il y ait deux pièces différentes, l’une pour se laver, c’était déjà une excellente chose. Ils n’allaient pas trop en demander non plus hein ?

Il patienta tranquillement, s’extirpant du lit à son tour. Dormir dans un tel lieu, c’était inespéré depuis le départ de la strate supérieure. Maintenant qu’ils étaient là, peut-être qu’il était déjà assez tard dans la journée ? Encore que le concept de journée dans un tel endroit était plutôt ridicule, il fallait l’avouer.

« Je suis pas à ça près en ce qui me concerne … Hum. »

Le truc, c’est que surtout, il avait aucune idée de ce qui l’attendait exactement avec Elise maintenant qu’ils étaient là. Les démons avaient évoqué qu’ils devaient patienter en restant dans la ville. Oui, une ville dont ils ne pouvaient pas partir.

« Un peu comme si nous étions prisonniers en fin de compte, hein ? »

Ce n’était même pas ironique comme mode de pensée. C’était juste … la réalité, comme il l’avait si bien dit à Elise. Maintenant, il devait juste attendre que ça se passe et espérer que tout ne tourne pas en leur défaveur. Hum …

« Tery ? Tu peux y aller ! L’eau est assez chaude, je t’avoue que ça fait un bien fou. »

« Elise, je tiens à te rappeler que même si on prétend être frère et sœur, il y a une certaine tenue à respecter en ma présence. »

« Hum ? Je vois pas le souci. Je suis un peu trempée, ça me colle au corps mais à part ça, hein ? Je suis habillée que je saches. Et je sais très bien que tu ne me feras rien donc à partir de là, de quoi devrais-je m’inquiéter, hein ? »

« De la décence … tout simplement. Pourquoi j’ai l’impression que tu veux juste jouer avec mes nerfs pour voir si je vais craquer ou pas en te regardant, hum ? »

« Car si c’était le cas, je serais bien plus douée pour ça et je me mettrais bien plus en valeur. Et faut avouer … que pfiou … non rien, Tery. »

Hum ? Bon, ce n’était pas bien grave. Il n’allait pas chercher à savoir ce qu’elle avait en tête. Il était parti se laver, appréciant de pouvoir avoir de l’eau chaude sur son corps tandis qu’il entendait les soupirs d’Elise de l’autre côté. Bon, ce n’était pas tout ça mais ils allaient explorer un peu cette ville puisque c’était leur prison dorénavant. Il était assez intéressé par ces cristaux géants. Dans la strate supérieure, cela coûtait une fortune pour avoir un cristal de petite taille, capable de produire de la lumière en y insufflant un peu de magie. L’avantage d’un tel objet ? Il produisait aussi de la chaleur. Ainsi, cela permettait un double usage.

« Ah … Faut avouer que ça fait vraiment beaucoup de bien. »

« Tu me dis de faire attention mais ce n’est pas moi qui sort de de la douche, torse nu et dégoulinant d’eau hein ? Tu veux appâter de la démone ? »

« Arrêtes donc tes bêtises, Elise. Si c’était le cas, je n’utiliserai pas une méthode aussi ridicule hein ? Bon … Tu as l’air un peu plus sèche qu’auparavant, c’est bien. »

« Vu le temps que tu as passé à te doucher, oui, je suis sèche. »


Etait-ce une complainte d’Elise ? A voir le sourire, elle était plutôt en train se moquer ouvertement de lui. Rah … Qu’est-ce qu’il allait faire d’elle, hein ? Pour toute répone, il lui rendit son sourire avant de dire :

« Et si nous allions voir ce que le petit-déjeuner nous réserve, Elise ? Comme hier, nous sommes arrivés assez tard nous n’avons pas eut à dîner, autant se rattraper, non ? »

« Bien, bien … mais tu mets un haut, hein ? » dit-elle en lui désignant son torse. Oui ! Bien entendu, la question ne se posait même pas ! Zoup ! Quelques secondes après, il était déà rhabillé alors qu’elle venait lui prendre le bras, toute guillerette à l’idée de passer un peu plus de temps avec lui. Ce n’était que le petit-déjeuner, hein ?

Néanmoins, le petit-déjeuner était aussi bon que la surprise. Oui, c’était tout simplement délicieux, savoureux, et surtout une boisson chaude, qu’est-ce que ça faisait du bien. Il ny avait pas à avoir peur de s’empoisonner ou de tomber malade. Oh, il ne chercha pas à discuter avec l’aubergiste, celui-ci étant souriant bien que c’était à se demander si ce n’était pas un sourire forcé. En regardant Elise, il lui demande si elle avait une idée d’un endroit qu’elle voulait visiter ou autre dans la ville. Sinon, il proposait de simplement se renseigner un peu sur où ils étaient et d’avoir plus de détails par rapport à ces … renifleurs.

« Moins j’en sais, mieux je me porte, Tery. Je ne veux rien avoir affaire avec eux. Je crois que pour l’année à venir, j’ai eut ma dose de renifleur. » s’exclama t-elle alors qu’il laissait échapper un petit rire. Oui mais bon, elle devait se douter quand même qu’elle n’avait pas vraiment le choix, n’est-ce pas ? Pour avoir de plus amples informations sur ce qu’ils étaient au sein même de la caste des démons, ils … devaient se faire renifler.

Enfin, dehors, ils pouvaient respirer. Hum … Bon, en ne faisant qu’un seul pas, ils voyaient les regards surpris, parfois dégoûtés, des autres démons. Ah ben, il comprenait pourquoi on évoquait le fait que dans les strates inférieures, les démons étaient plus nobles. Ils avaient tous, même ceux qui portaient des habits communs, une certaine prestance indéniable. A partir de là, impossible pouvoir les ignorer. Ces types … Ah …

« J’ai l’impression de ne pas être du même monde, pas toi, Elise ? »

« Ils peuvent me regarder comme ils veulent, je m’en fiche. Ce n’est pas comme si cela avait vraiment une importance. Nous n’allons sûrement pas rester ici. »

Le jeune homme aux cheveux bruns rigola légèrement avant de ui dire de le suivre. Ils allaient faire un peu de marche. Il fallait juste espérer qu’aucun ne cherche à les déranger. De toute façon, après quelques minutes, il avait bien compris qu’ils étaient surveillés, Elise venant prendre son bras en grognant légèrement.

« Ils peuvent pas nous laisser souffler un peu hein ? Ca serait trop leur demander. »

« Il ne faut pas compter dessus, Elise. J’imagine qu’ils tentent d’être discrets mais en même temps, ils se plantent en beauté. On a pas survécu depuis ces derrniers mois sans jeter un regard derrière nous. Enfin, laissons-les croire qu’on ne sait rien et ignorons-les. »

« Tout ça parce qu’ils pensent que l’on veut quitter la ville alors qu’après tout ce temps, on se réjouit plutôt d’avoir un toit sur notre tête et surtout de pouvoir nous reposer à l’oeil. »

« A t’écouter, Elise, on dirait que tu apprécies ce petit coin. Enfin, je comprend que tu n’aies pas envie de partir de là. »

« Peut-être pas tout de suite mais dans quelques jours, pourquoi pas ? De toute façon, c’est ce que l’on va devoir faire, non ? Patienter quelques jours. J’espère juste que nos journées ne vont pas se résumer uniquement à marcher pendant des heures en ville. J’ai besoin d’un peu d’activité, moi ! En plus, on ne peut pas s’éloigner, ne serait-ce qu’un peu, de la ville. »

Et voilà qu’un bon gros soupir se fit entendre de la part d’Elise. Héhéhé, il n’y avait qu’un petit problème. Il fouilla ses poches, regardant s’il avait sa bourse. Ah ! Oui, tant mieux. Bien entendu, leurs armes avaient été confisquées mais à côté, vu qu’ils étaient des démons, ce n’était pas comme s’ils étaient obligés de se battre avec.
Ils avaient assez de force et d’imagination pour faire de leurs corps des armes mortelles. Bon, c’était mieux de ne pas penser ainsi. Ils n’étaient pas là pour créer des problèmes. Il n’y avait qu’un petit souci mineur car il ne savait pas si … cela allait être bon.

« J’espère juste que nos différentes pierres précieuses valent quelque chose ici. C’est bien ça le souci de ne pas avoir une monnaie propre à tout un royaume. »

« Et bien, si on n’arrive pas à obtenir ne serait-ce qu’une bouchée de pain avec ce que nous avons, il va falloir retrousser nos manches. Je me demande comment tous ces types gagnent des richesses par ici. Aucun ne donne l’impression de savoir se battre et pour faire du troc, il faut pourtant avoir quelques objets. On ne peut pas créer à partir de rien. »

Et voilà où il voulait en venir. Elise avait parfaitement compris. Tout ce qui était couture, cuisine, armement, etc, on ne pouvait pas produire ça à partir de rien non ? En regardant à gauche et à droite, aucun de ces démons ne donnait l’impression de se salir les mains. C’était ça qui le rendait suspicieux par rapport à la situation. Il n’avait clairement aucune idée de comment tous ces types pouvaient avoir le luxe de ne pas travailler.

« Peut-être qu’ils ont quelques esclaves démoniaques ? »

« Hum ? Vu comment ils réagissent par rapport à nous, ça ne serait pas étonnant. Peut-être que les plus faibles démons qui arrivent à survivre jusqu’ici sont tués par les gardes, ceux qui n’ont pas de sang noble mais qui ont prouvé leur force, peuvent alors servir de main d’oeuvre. Oui, c’est une idée … même si elle ne me plaît pas vraiment. »

« Ca ne serait pas étonnant, Tery. Ce n’est pas comme si ce monde souterrain avait inventé la règle que les puissants dirigent les faibles, hein ? Même si ça reste déplaisant à entendre, je n’ai pas envie que l’on considère que je suis comme une moins que rien tout ça à cause de ce que j’étais auparavant. C’est derrière moi maintenant. »

« Hého, Elise. Tu étais une serveuse, j’étais juste un type provenant d’un village paumé. Je crois qu’avec tout ce que nous avons vécu ces dernières années, on n’a plus vraiment à nous rappeler de ce que nous étions auparavant hein ? »

« Village paumé, héhéhé … et même ainsi, avec ce que tu as appris au sujet de tes grands-parents maternels, on va dire que tu restes quand même bien mieux loti que moi. Je n’ai aucune idée de ce qui m’attend si je remonte à la surface un jour. »

C’était lui ou elle était presque un peu démoralisée ? Ca n’allait pas fort hein ? Voilà qu’il vint la récupérer contre lui, plaçant sa main sur son épaule pour bien l’attirer contre son coeur. Qu’elle ne s’en fasse pas. Il était hors de question qu’il l’abandonne s’ils revoyaient la lueur du soleil un jour car ça, ce n’était toujours pas sûr.

Bon, heureusement pour eux, même si le vendeur les regardait avec dédain, il avait changé de comportement en voyant les différents objets qu’ils présentaient dans leurs sacs. Il semblerait que ça ne soit pas de si mauvaise qualité que ça. Tant mieux.

« Qu’est-ce que l’on peut obtenir avec tout ça ? Essayez pas de nous gruger par contre. »

« Calme, calme, Elise. Ca ne sert à rien de s’emporter, hein ? »

« Oui oui, je suis calme, très calme. Simplement, je préfère mettre directement les points sur les i pour avoir alors une meilleure discussion avec le vendeur. En plus, nous ne sommes pas chez un vendeur alimentaire. »

Oui, il voyait où elle volait en venir mais pourquoi menacer à moitié le vendeur ? Dire que même ce dernier portait des habits plus élégants qu’eux. Tery se massa le front comme pour tenter de réfléchir. Au moins, le vendeur était moins antipathique maintenant qu’il avait vu les différents objets ou parties récupérées sur les diverses créatures et lieux où ils s’étaient rendu durant cette petite session entre les deux villes. Maintenant, le vendeur en lui-même, il était spécialisé dans la couture … mais il n’y avait pas ce fameux sac qui l’intéressait.

« Dites, c’est vraiment si rare ces sacs capables de contenir d’immenses quantités d’objets en leur sein ? Je pensais que par ici, cela serait plus aisé à trouver mais je vois que non. »

« Je vois de quel genre de sac donc vous parlez. On peut en faire mais les matériaux nécessaires sont très rares. Généralement, les personnes qui en ont besoin les ramènent d’elles-mêmes et ceux qui travaillent pour elles ne sont plus en état de marcher ou de bouger la majorité du temps. De même, le travail nécessaire à sa conception prend plusieurs semaines et il vous faut comprendre que même là, cela risque de coûter très cher. »

« J’espère au moins que ce sac ne se déchire pas … »

« Hum, même les plus puissants démon en sont généralement incapables. On va dire qu’il faut vraiment s’y mettre à plusieurs pour espérer y arriver. Et encore, généralement, il vaut mieux éviter car déchirer ce sac reviendrait à … créer une distorsion avec tout son contenu. Vous savez, ceux qui ont vraiment les moyens n’hésitent pas à piéger leurs possessions. Cela permet un résultat assez explosif. Il y a même quelques anecdotes qui évoquent la disparition complète d’un village via un sac dimensionnel. »

A l’écouter, on pourrait presque croire qu’un tel objet attirait les convoitises mais pas forcément pour les bonnes raisons. Tery hocha la tête positivement, comme pour montrer son intérêt avant de tout simplement dire :

« De mon côté, cela serait plus par rapport à mes nombreux livres golemiques. On va dire que le nombre commence à être assez important. »

« Livres … golemiques ? Vous en avez ? Vraiment ? Est-ce que je … peux en voir un ? »

Hum ? C’était quoi cette réaction étrange ? Ce n’était pas la première fois qu’il remarquait cet aspect chez les démons. Déjà à la surface, posséder un tel livre était un véritable luxe et attirait les convoitises. A la strate supérieure, ils avaient été surpris par l’invocation d’un golem par lui mais … ici aussi ? Tery ouvrit son sac, finissant par regarder avant de montrer l’un des livres à la couverture si spéciale et unique, la reliure semblant être faite comme de pierre. C’était le tout premier livre qu’il avait eut. D’ailleurs, il se demandait comment est-ce que la guilde à Midès avait fait … pour le lui donner, si c’était aussi important que ça ? Est-ce que la créature affrontée avait causé tellement de tort dans le passé ?

« Je n’arrive pas à lire son contenu, comme le veut les rumeurs. Mais vous, vous y comprenez quelque chose ? D’ailleurs, en tentant de lire, je vois bien que c’est le premier numéro. Vous en avez plusieurs, c’est ça ? Vous pouvez m’en montrer un autre ? »

« Si je peux récupérer le premier, pourquoi pas ? » dit le jeune homme cornu tout en souriant, tendant sa main vers le vendeur qui lui rendit son bouquin bien qu’il voyait le regard envieux de ce dernier. Il replongea la main dans son sac, en sortant un autre. Ah … Celui-là provenait de la petite « collection » de l’ancien dirigeant de Mékalarma. C’était bien grâce à lui qu’il avait compris qu’il était possible de faire des golems vraiment horribles.

« C’est vraiment prodigieux ! Là aussi, c’est exactement le même texte. Les légendes sont donc vraies à ce sujet. J’imagine que de votre côté, ça doit être un autre numéro, n’est-ce pas ? Ici, je n’arrive qu’à voir exactement les mêmes lignes incompréhensibles. Et vous ? »

« Hmm … De mon côté, ils évoquent le fait qu’il est possible de créer des golems non pas à partir d’un élément comme le feu, l’eau ou autres … mais d’autres choses, bien moins sympathiques, comme un cadavre. Et il s’agit du quatrième livre. »

« Oh … Je vois, je vois. J’ai entendu dire que certains de ces livres se sont perdus à la surface. Une perte vraiment effroyable. Vous savez, je suis peut-être couturier mais de tels bouquins, c’est vraiment connu partout chez nous. »

« Je veux bien vous croire … mais par rapport aux livres trouvés à la surface, j’en ait une bonne partie. Je ne sais pas combien il m’en manque et je ne sais rien par rapport à ceux qui se trouvent dans les strates inférieures. »

« Oh ça, je ne sais pas comment vous avez fait mais ici, il vaut mieux ne pas espérer. Les familles les plus puissantes les protègent jalousement. Des fois, ils se situent dans une maison à part lourdement gardées. Vous n’auriez aucune chance de les récupérer. Ah … Vous êtes donc vraiment deux démons qui proviennent de la surface. Je n’arrivais pas à le croire … mais ces livres sont authentiques et s’appellent entre eux. Et si vous arrivez à contrôler les golems crées grâce à ces livres, c’est que vous n’êtes pas des démons lambda, enfin, surtout vous hein ? Je ne sais pas trop quelles sont les capacités de mademoiselle. »

« Ne vous en faites pas, elle n’a rien à prouver de son côté elle aussi. Même si elle ne possède pas de capacités d’invocation de golems, elle fait le ménage. J’ai même l’impression de voir un phénix à mes côtés. Ses flammes paraissent éternelles. »

« Un … phénix ? Est-ce que vous avez dit cela pour une raison précise ? » questionna le vendeur, un peu surpris par Tery mais pas autant que ce dernier.

« Pas vraiment. C’est juste que l’une des créatures légendaires à la surface était un phénix … et je me rappelle que … hum … désolé, c’est un souvenir que j’aimerai éviter de ressasser. Pourquoi est-ce que vous me posez la question ? »

« Pour rien, pour rien … Mais si sa puissance équivaille à celle d’un phénix, je crois bien que votre amie est encore mieux placée que vous. Enfin, au final, revenons à nos grougnons. »

Grougnons ? Ah oui, il s’en rappelait. Il en avait déjà vu dans la strate supérieure. Il s’agissait de créatures laineuses mais très belliqueuses. En fait, elles avaient une corne sur le crâne, pointue et aiguisée. Les démons les élevaient pour leur laine et surtout, elles avaient un régime alimentaire particulier … puisqu’elles consommaient de la roche. Bref, c’était une expression qui ressemblait étrangement à celle de la surface.

« Nous en étions à voir ce que je peux vous proposer pour vos différents objets. Alors … »

« Ah, avec tout ce que nous avons appris, je crois bien que … Bon, pour faire bonne mesure, Elise, tu as vu un tissu qui t’intéresserait ? »

Il s’était tourné vers la jeune femme démoniaque aux cheveux auburn, celle-ci ayant laissé ses yeux vagabonder les environs. Il faut dire que le sujet des golems ne la concernait pas et qu’elle avait eut bien mieux à faire que de continuer à les écouter. En entendant son nom, elle ne se retourna pas tout de suite, étudiant les vêtements avant de dire :

« Je crois que j’en ai trouvé un. J’ai l’air vraiment différente par rapport aux autres dans les rues. Qu’est-ce que tu en dis, Tery ? »

Hum ? Vraiment ? Enfin, il remarquait qu’il s’agissait d’une belle robe, vraiment, au tissu brillant de couleur bleue. C’est vrai qu’il allait pouvoir plus la recouvrir que celui actuel. Mais par contre, combien est-ce que le vendeur allait en demander ?

« C’est pas l’article le plus cher du magasin mais ça a son petit prix quand même. Par contre, vous avez raison. Ici, si vous vous habillez de la sorte, certains pourraient croire que vous êtes une démone de petite vertu et vu votre … »

« Grand frère, on va dire ça comme ça. » compléta Tery bien qu’il s’empêchait de sourire et rigoler en voyant Elise qui fulminait sur place. Et oui, il lui avait déjà dit que sa tenue n’était pas vraiment très correcte, surtout le nombril à l’air hein ?

« Et bien, avec votre grand frère, je pense que cette tenue vous conviendrait bien. Bon sinon, que diriez-vous de m’échanger ces trois objets contre cette robe ? »

« Je ne chercherais même pas à marchander. Peut-être que ça me donnera l’air d’un pigeon mais en même temps, on va dire que ce n’est pas pour ça que je suis ici. »

Et voilà, il n’hésitait pas à donner les trois objets réclamés par le vendeur. Il y avait un peu de cuir ensanglanté, de la toile d’araignée mais aussi un beau morceau de viande conservé dans du tissu. A partir de là, Elise demanda s’il y avait un endroit où elle pouvait se changer, le vendeur lui montrant un coin dans l’arrière-boutique.

« Bon, je serais prête d’ici quelques minutes, Tery. Tu peux patienter ici ? »

« Je vais parler avec le vendeur de toute façon. J’imagine qu’il serait plus qu’intéressé d’en savoir plus par rapport aux golems, n’est-ce pas ? »

En voyant l’air ravi du vendeur, il venait de marquer un point. Hmm, à ce sujet, peut-être que les informations pouvaient avoir une certaine valeur marchande aussi, non ? Peut-être que oui. En faisant bien attention, il pouvait obtenir quelque chose en retour.

« Bon bon bon … Peut-être devrais-je vous raconter ce que je peux faire comme golems ? Comment ils fonctionnent et réagissent ? »

« Oui ! Attendez un peu. Pendant que votre … petite sœur se change, je vais prendre de quoi boire et manger. Quelques apéritifs ne vous dérangent pas ? »

Des apéritifs ? A boire ? Et surtout, le regard suspicieux du démon avait totalement disparu. Oh, il voyait bien qu’il n’appréciait pas ceux des strates supérieures … mais dès l’instant où Tery avait parlé des golems, il avait clairement senti que le démon ne lui était plus du tout agressif. Enfin bon, il n’allait pas refuser de la nourriture et boisson gratuite.

Néanmoins, il devait avouer que se sentir « important », cela lui procurait une certaine joie. Et lorsqu’Elise se présenta dans sa nouvelle robe, il fallait reconnaître qu’elle était vraiment belle comme une diablesse. Elle en fera tourner des têtes, il en était certain.

2 réflexions sur « Chapitre 36 : En attente de la délégation »

  1. 😮 Les démons supérieurs ont des esclaves démons inférieurs , mais chez les humains l’esclavage a t’il été aboli ? Ils mettent les démons en cages et les utilisent .
    :<

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