Chapitre 4 : Se dévorer entre eux

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Se dévorer entre eux

« Hum … Vraiment, tu crois qu’ils vont nous coller combien de temps tous les trois ? »

« J’en sais rien du tout, Tery. Je me demande surtout s’ils se rendent comptes qu’ils ne sont pas très discrets ? On le repère à des kilomètres à la ronde. »

« Que veux-tu que je te dise exactement hein ? »

Le jeune homme aux cheveux brun haussa les épaules comme pour marquer le fait qu’il en avait pas grand-chose à faire de ces personnes tant qu’elles se décidaient pas à les agresser. Néanmoins, cela n’allait pas tarder, il n’y avait pas besoin de parler de pressentiment ou autres, ça se lisait parfaitement sur leurs visages depuis qu’ils étaient partis de cette petite ville. Mais pour autant … Ah … Il se massa un peu le front, finissant par reprendre :

« Si ça ne tenait qu’à moi, je les emmènerais dans un coin où il y aurait des monstres terrifiants. Tu crois que l’on a ça dans les environs ? »

« Vu que nous sommes partis de l’autre côté du village, je n’en sais rien du tout. »

Elle leva les yeux au ciel, se cachant néanmoins la poitrine d’une main à cette hauteur. Depuis que Tery lui avait parlé de ça, maintenant, elle était quand même gênée du regard que le jeune homme avait sur elle. Pour autant, Tery ne sembla pas le relever, finissant par soupirer en s’adressant à Elise :

« J’aimerai bien les forcer à sortir de leur cachette et les confronter mais … »

« AAAAAAAAAAH ! Mais qu’est-ce que vous faites ? Laissez-nous tranquilles ! »

« NON ! JE NE VEUX PAS MOURIR ! JE NE … AAAAAAAARGL ! »

Le duo se retourna, Tery prenant Elise par le bras avant de la forcer à se cacher avec lui derrière un amas de rochers d’importante taille. Zut … Ce n’était pas prévu, ça ! Il n’avait pas du tout prévu ce qui allait leur tomber sur la tronche ! Ouhlala ! Il regarda Elise, lui murmurant de se taire avant de chuchoter :

« Je crois que les Démons ont eut une mauvaise surprise. »

« Du genre, une surprise ressemblant à celle qu’ils voulaient nous faire ? »

« Tu as parfaitement compris, Elise. Par contre, hum … Il vaut mieux que tu ne regardes pas. Si je me rappelles bien, la première fois, tu n’avais pas déjà apprécié ce spectacle. »

« Il faut bien que je m’y habitue, Tery. Tu peux me laisser faire, d’accord ? »

« Non non et non. C’est pas parce que c’est habituel que tu dois regarder constamment ce spectacle. Même moi, j’ai encore du mal … je dois t’avouer. »

Elle remarqua qu’il posait une main sur sa bouche, comme pris d’un léger soubresaut. Il se faisait du mal pour ne pas vomir, n’est-ce pas ? C’est que le spectacle était peu ragoûtant.

Comment devoir expliquer ça avec des mots ? Les trois être cornus qui avaient espérer les prendre par surprise étaient maintenant allongés sur le sol, en train de gémir pour l’un d’entre eux, les autres étant déjà morts. Au-dessus d’eux ? Des êtres humanoïdes cornus comme eux avaient la bouche en sang, mordant goulûment sur les cadavres, semblant se repaître de leurs êtres.

« J’arrive … toujours pas à croire que cela est normal dans ce monde. »

« Ja … Jamais je ne deviendrais comme ça, Tery. Je t’en fais la promesse. »

« Je l’espère bien et tu n’as pas à me le promettre. C’est du cannibalisme … Ce sont des personnes comme toi et moi. Je sais bien que l’on n’y connaît pas grand-chose mais … »

« Je t’en fais la promesse, à toi et à quiconque d’autre que nous connaissons et … »

Elle s’arrêta dans ses propos, venant plonger dans ses bras alors qu’ils restaient adossés contre ces rochers. Les secondes s’écoulèrent, puis les minutes, la respiration du jeune homme se faisant assez forte, comme celle d’Elise dans ses bras. Ils ne devaient pas parler, ils ne devaient pas prendre la parole, ils ne devaient rien faire du tout.

« Ca va être bon … Je ne les entends plus, Elise. »

« Est-ce qu’ils … risquent de nous attendre ? Je n’ai pas peur de les combattre mais … »

« On ne sait pas si on sera capables de les abattre malheureusement. » dit-il en réponse à la demoiselle qu’il enlaçait. Celle-ci murmura :

« C’est pour ça qu’il ne faut pas que nous soyons vus … Attendons encore une dizaine de minutes si ça ne te dérange pas … Tery. »

Elle n’était pas apeurée. Elle n’était pas terrorisée, loin de là. Mais pour autant, elle semblait tellement rassurée quand il était là. Il y a trois mois de cela, elle avait été complètement déboussolée et perdue et heureusement qu’il avait été là.

« Ah … Pfiou … Elise ? Elise ? »

Cela faisait bien une quinzaine de minutes et il n’avait pas osé bouger. Il était maintenant sûr et certain que la place était sécurisée mais … disons qu’il ne s’était pas attendu à ce qu’Elise s’endorme dans ses bras. C’était un peu gênant, il fallait l’avouer mais pour autant, voilà qu’il la recouvrait de son corps. Si elle arrivait à dormir dans une telle situation, n’était-ce pas qu’elle se sentait protégée ?

« Ils me manquent. »

Il se disait ça à voix haute même s’il n’allait jamais oser l’avouer à la jeune femme aux cheveux auburn. Comment pouvait-il même ne serait-ce qu’imaginer cela, n’est-ce pas ? Qu’il … avait besoin de ça. Mais bon, ça, c’était le passé. Le passé ne pouvait pas être changé et il devait maintenant se tourner vers l’avenir. Un avenir bien incertain en vue des événements qui entouraient le duo qu’il était avec Elise.

Une heure plus tard, il était toujours réveillé, finissant par secouer tendrement Elise. Celle-ci commença à ouvrir les yeux, se confondant en excuse en voyant la position dans laquelle elle s’était trouvée. Elle finit par bredouiller en se redressant :

« Pardon, Tery ! Je ne sais pas ce qui m’a pris de m’endormir de la sorte. Sincèrement, je ne pensais pas faire ça comme ça … enfin, je suis vraiment désolée. Vraiment, vraiment ! »

« Si tu arrêtais de t’excuser, tu ne crois pas ? Je ne t’en veux pas et tu avais visiblement besoin de dormir alors je ne vais pas te reprocher ça. »

« Et puis, ce n’est pas si mal d’avoir une femme dans ses bras, de temps en temps, non ? »

« Je n’ai pas à me plaindre, oui, Elise. Tu veux bien te lever maintenant ? »

Il paraissait plus gêné que normalement. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle chercha à trouver une explication. Vu que depuis quelques semaines déjà, ils dormaient ensemble dans le même lit, ce n’était pas comme si le jeune homme essayait de lui sauter dessus et inversement. Alors pourquoi aujourd’hui et pas auparavant ?

« Est-ce que j’ai fait une bêtise, Tery ? J’ai l’impression que tu ne veux pas me dire quelque chose alors que tu le devrais. »

« Non, non, aucune bêtise si cela peut te rassurer, pas du tout. »

« Alors pourquoi est-ce que tu es aussi rouge ? Ne me dit pas que tu as de la fièvre ? »

Comment est-ce qu’il peut lui expliquer qu’elle a prononcé le nom de Royan pendant qu’elle dormait ? Ça ne sert à rien de se faire plus de mal qu’il n’en faut, non ? Alors, voilà pourquoi il ne veut pas lui en parler. Elle souffrait intérieurement de sa séparation avec Royan mais cela, elle ne le remarquait même pas … ou évitait de le faire remarquer.

« Je ne pense pas être malade si ça peut te rassurer, Elise. Par contre, toi, tu as bien dormi ? Qu’est-ce que je vaux comme oreiller ? »

« C’est plutôt à moi de te demander comment vas ton dos. Il est pas trop en miettes par ma faute, tu es sûr et certain à ce sujet ? »

« Sûr et certain, je peux te le promettre. Pourquoi est-ce que je mentirais, tu peux me le dire ? Qu’est-ce que cela m’apporterait exactement ? »

« Je ne sais pas … Enfin bon, viens par là. » dit-elle en tendant sa main pour qu’il la prenne. Elle l’aida à le relever, tirant un peu plus fortement pour qu’il tombe à moitié sur elle et qu’elle puisse le serrer dans ses bras.

« Qu’est-ce qui te prends, Elise ? » bafouilla le jeune homme, un peu étonné par le geste de la demoiselle aux cheveux auburn, celle-ci rigolant en lui répondant :

« Est-ce que je n’ai pas le droit de remercier mon oreiller pour la sieste que j’ai faite ? C’est la moindre des choses, non ? »

« Disons que tu peux me remercier d’une autre manière, Elise ? »

« Tery, tu es tout ce qu’il me reste … et inversement. Alors, je te demandes juste de profiter de ce que je t’offre, d’accord ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Que je ne vais pas refuser ça car je ne suis pas stupide à ce point non plus ? »

« Tu fais bien, tu fais très bien, Tery. Ah … Tu t’imagines ? Quelques minutes plus tard hors de cette ville et cela aurait été nous qui … aurions été attaqué ? »

« Il y a de très fortes chances que ça soit ça … Elise. Il vaut mieux aussi que nous ne retournions pas en ville. Je pense que ceux qui ont attaqué ces types qui nous suivaient s’en sont sûrement pris à la ville. Chacun doit apprendre à se défendre. »

La voix ne laissa pas de place à la suggestion. Il en était … hors de question, n’est-ce pas ? Il n’y avait pas de temps et de place pour les sentiments. Le jeune homme aux cheveux bruns évita de penser à cette couturière. Elle-même devait apprendre à se débrouiller. Elle était sûrement assez douée pour savoir se défendre. Du moins, c’est ce qu’il pensait et ce qu’il espérait sinon … et bien, de toute façon, il risquait de ne pas la revoir.

« Que faisons-nous maintenant, Tery ? Notre devise est de ne jamais retourner sur nos pas, d’être toujours tournés vers l’avenir, non ? »

« Ce que l’on fait comme d’habitude : aller de l’avant. Si tu es prête, je le suis aussi. »

Il tenta de sourire avant de se mettre en route. Plus vite ils se remettront à marcher, mieux ce sera. Pourquoi cela ? Tout simplement car il ne veut pas trop rester avec cette odeur de sang qui monte au nez et qui commence à lui piquer les yeux.

« Tu en fais une tête, Tery. C’est … les cadavres ? Je pensais que tu étais habitué. »

« Être habitué ne veut pas forcément dire que je supporte tout ça, Ele… Elise. Mais bon, tu as vu ? Nos vêtements nous tiennent vraiment chauds. A ce sujet, tu n’as pas trop froid dans cette tenue, Elise ? Non, je plaisante ! » dit-il en voyant qu’elle le regardait en fronçant les sourcils. Pfiou … il valait mieux qu’il arrête dès maintenant.

« Ne t’avise plus de continuer sur cette voix, Tery, d’accord ? Sinon, je vais devenir très méchante … et non, je n’ai pas froid, si tu veux que je réponde à ta question si elle était sincère. La chaleur se diffuse complètement dans mon être avec ces habits. »

« Tiens, maintenant que tu le dis, c’est vrai. Je ne l’avais pas encore remarqué. »

Hahaha. Quel idiot. Comment est-ce qu’il avait put ne pas sentir ça ? Bon … Cette ville était à oublier maintenant. La prudence allait être nécessaire. Pourquoi ? Car si des démons se baladaient dans les environs, ils allaient sûrement essayer de leur tomber dessus. De même, vu qu’ils n’avaient pas encore vendu toutes les parties du scarabée-scorpion, ils pouvaient être aussi la cible de quelques voleurs.

« Ça ne te dérange pas si on accélère le pas aujourd’hui ? »

« Hum … non ? Pourquoi est-ce que cela me dérangerait ? »

« Pour rien, pour rien. Allons-y. Avec une heure à dormir, nous avons perdu un peu de temps. Même si nous ne sommes pas pressés … »

Alors pourquoi est-ce qu’il lui posait la question ? Elle vient réfléchir à cela, ne cherchant pas à comprendre plus que nécessaire ce pour quoi il disait ça. Bon … Bon … Bon … Pourquoi est-ce qu’il avait maintenant un visage soucieux ? Si elle l’interrogeait, elle était certaine qu’il n’allait pas lui répondre et cela ne lui plaisait pas du tout.

De son côté, le jeune homme respirait un peu bruyamment, fermant parfois les yeux tout en faisant attention où il mettait les pieds. Une mauvaise chute n’emmènerait à rien de bon, loin de là. Hum … Au moins, ils faisaient attention à ne pas attirer les créatures sauvages pendant qu’ils continuaient leurs marches. C’est seulement après trois heures qu’elle lui demanda de souffler un peu, ayant besoin de reprendre une respiration calme mais surtout de pouvoir soulager ses pieds. Clignant des yeux, il lui demanda :

« Tu … es déjà exténuée ? Mais nous avons à peine … »

« Tery, tu ne t’en rends peut-être pas compte mais j’ai tellement d’ampoules aux pieds que je suis sûre que je pourrais marcher sur une dizaine de crevasses en même temps. Et surtout, tu nous as pas laissé se reposer un seul instant. Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Mais rien du tout ! Tu peux arrêter de me poser cette question ? MERCI ! »

« Tu ne serais pas en train de t’emporter contre moi, Tery, n’est-ce pas ? »

« Si … Elise. Je vais très bien … mais toi, plutôt, est-ce que tu es sûre … que tu as tiré un trait sur tout ce qui nous rattachait à la surface ? »

« Ce n’est pas en me retournant la question que .. hein ? Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? Je … Il n’y a plus rien qui nous attends à la surface, je le sais parfaitement »

« Tu le sais mais est-ce que tu crois en ça ? Est-ce que tu n’espères pas … des fois ? »

« Bon, tu as réussi. Je ne voulais pas t’agacer mais tu viens de le faire pour moi. Merci Tery, c’est vraiment sympathique de ta part de vouloir me faire du mal. »

« Ce n’est pas ça, Elise. Simplement que tu évoquais son nom. Tu vois de qui je parle. »

Toute colère s’évapora dans ses paroles. Maintenant, elle comprenait. Tery était inquiet pour elle mais dans sa fierté masculine, il voulait éviter de trop le montrer. Ainsi, elle murmurait … le nom de Royan pendant qu’elle dormait. Cela expliquait beaucoup de choses. Pourquoi est-ce que Tery était ainsi depuis son réveil, hein ? Elle chuchota :

« J’ai encore du mal, Tery. J’ai … beaucoup de mal à me dire que tout est fini mais ne t’en fait pas, je tiens bon, hahaha. Il faut juste … que je pense à abandonner tout espoir. Si tu es obligé de me parler ainsi, c’est que je suis bien pitoyable, n’est-ce pas ? »

Il n’avait jamais pensé cela ! Ca ne lui avait pas traversé l’esprit. Simplement, lui-même avait parfois envie de se rappeler du temps … avec Elen et Manelena. En fait, ça lui arrivait plus fréquemment que le voudrait Elise … mais il n’en parlait pas. Maintenant, Elise était comme dépitée par sa propre existence et il lui tapota le dos :

« Le passé, c’est le passé. On tente de l’oublier mais il se rappelle à nous par différentes façons. Tu n’as pas à t’en faire, tu es humaine, comme moi. »

« Démone, tu voulai dire, non ? » corrigea la jeune femme en faisant un faible sourire. « Est-ce que ça veut dire que toi aussi, parfois tu penses à … »

« Plus que je ne l’aimerai, Elise. Plus que je ne l’aimerai … »

« On a pas des vies faciles, toi et moi, hein ? »

« Exactement et c’est pour ça qu’il faut que l’on se serre les coudes et que jamais, on ne tente de mentir à l’autre, d’accord ? Enfin, c’est mal placé de ma part vu ce que j’ai fait à Elen. Je … Hum … Rien que le fait d’y penser. »

Il ne savait pas si elle était encore vivante. Il se rappelait juste du dernier geste qu’il avait eut envers elle. Ce geste malheureux, qui, pourtant, avait emmené la jeune femme à sa perte. Voilà qu’il se sentait une nouvelle fois assez mal par rapport à tout ça. Comment est-ce qu’il pouvait expliquer ceci ? Comment hein ? Comment était-ce … possible ?

« Tery, si seulement il était possible de s’expliquer et s’exprimer, n’est-ce pas ? »

« C’est ça, Elise … C’est ça. Mais c’est tout simplement impossible. Pas pour nous. Pas après ce que j’ai fait, pas du tout. Alors que… »

Non. Il ne devait pas le lui dire. Cela le conforterait dans l’idée qu’il était responsable du malheur d’Elise. Elle-même était plus qu’heureuse avec Royan et il avait brisé ses rêves du jour au lendemain. Il était le seul … à être à l’origine de toute cette histoire. Elle n’était qu’une victime dans tout cela et il ne pouvait pas l’oublier.

« Hum, toi, j’ai l’impression que tu veux que je cuisines ce soir, n’est-ce pas ? »

« Hein ? Mais je n’ai jamais pensé à une telle chose, Elise. Qu’est-ce qui te fait dire ça ? »

« Oh, je ne sais pas .. Sûrement mon petit doigt. Je crois que tu as été plus fatigué que moi-même, n’est-ce pas ? Alors, tu vas aller te reposer pendant que je m’occuperais de tout ce soir … mais vu qu’on est en plein milieu de l’après-midi, je suis au regret de t’annoncer qu’il va falloir que tu patientes pour profiter de mes services. Dommage, non ? »

« Vraiment dommage mais j’ai de la chance d’avoir une excellente cuisinière comme compagne de route, et pas seulement pour la cuisine. »
Un petit rire et voilà qu’ils retrouvaient le moral tous les deux. Oubliés, les démons qui s’étaient acharnés sur quelques types qui voulaient les dépouiller. Oubliés, les souvenirs d’Elen, Manelena et Royan pour le moment. Pour aujourd’hui, ils allaient juste se concentrer sur ce qui allait les attendre jusqu’à la fin de la journée, c’est à dire : rien.

Les heures passèrent bien plus posément qu’ils ne le pensaient. Aucune personne pour venir les déranger, aucun monstre pour venir les attaquer. Lorsque la « nuit » tomba, difficile de le savoir vu qu’ils étaient sous terre, ils commencèrent à tout installer pour le repas et la nuit.

« Ah … Vraiment, je suis toujours aussi déboussolée … Tu crois qu’on est le matin ? »

« Je t’ai déjà dit que si on commence à se poser ces questions, on risque de devenir fous. Le mieux serait plutôt de se dire : Il est quelle heure ce soir ? Tu continues à envisager qu’il est le soir et seulement le soir, Elise. »

« Je voudrais bien … mais avec toutes ces lumières autour de nous, crées par ces gros cristaux, c’est plutôt difficile, tu t’en rends compte ? »

« Plus que tu ne le crois, Elise, plus que tu ne le crois. Bon, tu nous cuisines quoi ? Je n’espère pas que c’est la chair de scorpion-scarabée hein ? »

« Je te rappelle qu’on l’a vendue et que je ne veux plus en entendre parler moi non plus. »

« Héhéhé … Alors, qu’est-ce que tu nous prépares ? » demanda t-il une nouvelle fois. Ce n’était pas qu’il avait faim mais c’était tout comme. Ils avaient très vite retrouvé la bonne ambiance entre eux deux. Les petites disputes étaient toujours mineures et disparaissaient aussi vite qu’elles étaient venues.

« Hum … Heureusement que pendant que tu marchandais, je montrais au marchand ce que l’on prenait. Tu n’as même pas jeté un œil à mes différents achats. »

Pas faux ! Il jeta un œil aussitôt dans le sac de la jeune femme mais se prit un coup de louche sur la tête. Elle fronça les sourcils comme pour bien lui montrer qu’elle n’appréciait pas du tout le comportement du jeune homme. Elle murmura :

« Recommences ça une nouvelle fois, Tery, et tu n’auras rien à manger. Est-ce que tu es motivé pour faire régime pendant toute une journée ? »

« Non, je ne suis pas intéressé par votre proposition, mademoiselle Elise. Mais si vous pouviez me dire tout simplement ce que nous allons manger, je vous en serais gré. Vous seriez forte aimable, je le reconnais. »

« Tsss, tu n’auras rien de ma part. Tu verras seulement quand tu seras servi. Ca t’apprendra à essayer de profiter de ma bonté d’âme envers toi ! »

BAH ! Il tira la langue sans aucune honte. Puisqu’elle était ainsi, il n’avait pas à se retenir non plus hein ? Hahaha ! Enfin bon … Ce n’était pas tout ça … mais, il avait faim. Il espérait juste que ça ne sera pas trop lourd ou copieux. Même s’ils marchaient beaucoup, il n’était pas du genre à avoir un grand appétit maintenant.

« Et voilà, Tery Vanian. Espérons que le repas soit à votre goût. »


Même si ça ne le serait pas, il n’allait pas se plaindre. Manger avait toujours une autre saveur quand on était bien accompagné. Les deux personnes se nourrirent en silence.

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