Chapitre 45 : Envoyé vers d’autres horizons

ShiroiRyu
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Chapitre 45 : Envoyé vers d’autres horizons

« Que devons-nous faire de lui ? Il a échoué… »

« Est-ce que vous avez une raison pour expliquer son échec ? »

« Il semblerait qu’une seconde personne ayant un masque blanc aie été de la partie. Le pire dans toute cette histoire est que c’est notre envoyé qui a accepté cette personne dans l’armée de Midès. Pensez-vous qu’il soit au courant ? » demanda la première voix.

« Je ne pense pas. Il n’est pas assez intelligent pour cela. Quelqu’un d’autre a du s’occuper de le manipuler. S’il portait un masque blanc, cela veut tout simplement dire qu’il a décidé de s’en mêler. » murmura la seconde voix.

« Déjà qu’il nous a causé quelques problèmes en récupérant le premier médaillon. Maintenant, il en possède deux sur notre propre royaume ! »

« Cet Oracle nous cause de trop grands soucis, grand prêtre Salanos. »

Un homme encapuchonné de rouge et portant un masque noir se tenait devant le vieil homme aux longs cheveux gris et aux yeux dorés. Celui-ci fit un petit geste évasif de la main, marchant en faisant les cent pas devant l’homme avant de dire d’une voix calme :

« Ce n’est pas un problème. Loin de là même. Il nous reste encore douze médaillons à récupérer… C’est même pour cela que le roi Theor attaque les autres royaumes actuellement. Hum… Je viens d’avoir une idée. »

« Laquelle, grand prêtre Salanos ? Si une simple personne comme moi peut mériter de connaître cette réponse. » murmura l’homme au masque noir.

« Un petit séjour dans d’autres contrées lui fera le plus grand bien. Je vais donc voir avec le roi Theor et la maréchale Nali pour savoir où je vais l’emmener. »

« Soit. Je vais donc vous laisser maintenant, grand prêtre Salanos. »

L’homme au masque noir s’inclina devant le grand prêtre avant de se redresser. Il se retourna, faisant quelques pas pour quitter la pièce tandis que le grand prêtre reprenait pour lui-même :

« La maréchale Nali. Hum, puisque c’est elle qui m’a envoyé ce jeune homme, je devrais peut-être le faire intervenir sur le front où elle se trouve. »

C’était une bonne idée. Une très bonne idée même. Il allait devoir simplement discuter avec le roi Théor de ce projet. Ce projet qui n’était encore qu’à son commencement, qu’à son début. Ce projet qui avait commencé il n’y a peine que quelques mois. Le vieil homme toussa légèrement, avant de s’éloigner à son tour, murmurant une dernière fois :

« Le Dieu Alzar. La déesse Zélisia. Ah ! »

Que c’était comique d’en parler, vraiment comique. Encore un combat, toujours des combats. Pour un Dieu, pour une Déesse.

« Tery Vanian, comment allez-vous aujourd’hui ? »

« Un peu mieux. Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé. » bredouilla le jeune homme.

« On vous a retrouvé allongé en pleine forêt près du village de Leskar. »

« Ah ? C’est vrai ! Je devais quitter le village car le roi m’avait appelé. »

Mais bon, d’après ses souvenirs, il n’y avait pas que ça normalement. Il y avait aussi d’autres choses. Il avait sûrement été récupéré près du trou causé par le ver géant à côté des cadavres de Gnomolds et d’humains. C’était quelqu’un, sûrement l’homme au masque noir. AH ! Il avait échoué ! Son sourire disparu alors que le soigneur le regardait avec un peu d’inquiétude :

« Il y a un problème ? Vous semblez être légèrement perturbé. Vous feriez mieux de vous reposer, c’est un conseil que je vous donne. »

« Je crois que je vais vous écouter, c’est la meilleure chose à faire. »

« AH ! Et quand vous irez mieux, vous avez une lettre de la maréchale Nali à lire. »

De la maréchale Nali ? Il semblait encore plus surpris de ce qu’il venait d’entendre, remerciant le soigneur qui l’abandonna enfin en le laissant seul dans sa chambre. En fait, il y avait deux lettres même. L’une était fermé par un sceau, l’emblème dessus représentant une goutte rouge tandis que la seconde était tout ce qu’il y avait de plus normal. Il tenta d’ouvrir celle avec le sceau mais remarqua que ce n’était pas possible même en tentant de la déchirer sur les côtés ? Drôle de lettre. Il ouvrit alors la seconde, lisant ce qui était marqué à l’intérieur, une belle écriture, une très belle écriture même :

« Si tu veux pouvoir lire l’autre lettre que tu recevras très bientôt, il te faudra payer le prix de ton propre sang. »

Payer le prix de son propre sang ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il poussa un profond soupir, se demandant où voulait en venir cette femme en armure de plaques noires. Ah mais attendez un peu ! C’était elle qui lui avait parlé de ses lignes noires. Cela voulait dire que cette lettre était peut-être très importante. Payer le prix de son sang, payer le prix de son sang. Il se mordillait le pouce pour chercher la réponse avant de pousser un petit cri. Mais bien sûr ! C’était évident même ! Bon, quelque chose ! Quelque choseAh ! Voilà, ça serait parfait ! Il prit la plume posée sur son bureau, positionnant la pointe sur le bout de son index avant de la planter dans celui-ci. Il eut un léger gémissement de douleur, observant la goutte de sang avant de la faire tomber sur le sceau. Une petite fumée rouge se fit voir tandis que le sceau était en train de se consumer pour disparaître complètement. Il pouvait maintenant ouvrir la lettre ? Et de tous les côtés ? Il y avait tellement de choses magiques ! Il ne connaissait même pas ce genre de lettres ! Visiblement, il avait beaucoup de choses à apprendre si il voulait devenir quelqu’un de bien plus utile pour le royaume de Shunter et au cas où, enfin pour avoir l’infime chance de revoir Elen. Hahaha ! Quelle surprise cela avait été lorsqu’il avait découvert la vérité. Mais assez perdu de temps, il devait lire cette lettre.

« Si tu commences à lire ces mots, cela veut dire que tu as parfaitement compris le message de la précédente lettre. Cela fait environ trois voir quatre jours que tu as dû recevoir la première lettre. Ainsi, je vais donc pouvoir… »

Il ne termina pas la phrase qu’il était en train de lire. Trois à quatre jours ? Alors pourquoi est-ce qu’il avait reçu les deux lettres en même temps ? Il se leva, quittant sa chambre pour essayer de retrouver le soigneur. Celui-ci se retrouvait dans la pièce réservée à son travail, Tery lui demandant :

« Pardonnez-moi mais j’ai été convalescent pendant combien de temps ? C’est au sujet des deux lettres que j’ai reçues. J’aimerais savoir quand elles sont arrivées. »

« Environ une semaine, je dirais. La première lettre a été mise de côté mais une seconde est arrivée quelques jours plus tard. Cela a dû se passer deux jours après votre arrivée pour la première lettre. Est-ce que vous avez besoin d’autre chose, lieutenant Tery ? »

« Non. Merci beaucoup pour vos réponses. »

« Quand même, recevoir une lettre de la part de la maréchale Nali, cela doit être très important. Vous feriez mieux d’y répondre le plus rapidement possible. »

« Je ne comptais pas m’attarder. Déjà entre vous et moi, elle ne m’appréciait pas plus que cela, je peux vous l’avouer. » bredouilla le jeune homme aux cheveux bruns.

« Oh, vous savez, elle est comme cela avec tout le monde. Ce n’est pas récent, depuis qu’elle est maréchale voir même bien avant. Elle est venue un jour et depuis, son titre de maréchale n’est pas là pour rigoler. » annonça le soigneur d’un ton neutre.

« Au moins, une femme forte, c’est toujours ça de bon. Cela mettra un peu de plomb dans la cervelle de certaines personnes. »

« Je ne vous le fait pas dire. Avec elle, tout le monde marche au pas. Enfin, si vous n’avez plus rien à me demander, je dois retourner travailler. » déclara le soigneur.

« AH ! Pardonnez-moi. Je ne vous dérange pas plus que cela. »

Il quitta la salle de soins, se dirigeant vers sa chambre pour s’enfermer à l’intérieur. Ah ! Donc cela faisait une semaine qu’il avait été dans cet état ? Et il ne s’en rappelait même pas ! Il reprit la lettre de la maréchale Nali, recommençant à la lire tout en se disant :

« Quand même, pourquoi m’avoir envoyé une telle chose ? Je ne crois… Et zut ! Si elle attend une réponse, je suis déjà en retard ! »

Il allait se faire taper sur les doigts, il en était sûr. Pris d’un peu d’énervement, il fit tomber la lettre au sol. Il la récupéra finalement après quelques tentatives infructueuses, poussant un petit soupir d’énervement. Maintenant, il devait réellement se mettre à la lire. Ah, elle écrivait vraiment bien. Elle devait être une noble. De toute façon, ce n’était pas un paysan comme lui qui arriverait à accéder à ce titre. AH ! Il s’imaginait de ces choses des fois. Il se faisait vraiment peur en y réfléchissant bien. Il reprit sa lecture :

« Ainsi, je vais donc pouvoir te l’écrire clairement : tu es un imbécile. Tu as les lignes d’Alzar en toi et tu te permets d’échouer dans ta première mission confiée. J’avoue que je suis extrêmement déçue d’apprendre cette nouvelle. Tu as les capacités et malgré cela, tu as réussi à échouer. Les lignes d’Alzar ne sont pas là pour faire joli, saches-le clairement. Ces lignes montrent que tu as un potentiel magique important mais visiblement, tu ne sais pas l’utiliser du tout. »

Héhéhé ! C’était lui ou alors la maréchale Nali venait de le complimenter sur sa magie ? Enfin, à côté, il se faisait insulter et traiter d’imbécile, ce n’était pas forcément une bonne chose. Bah… Ce n’était pas non plus dramatique ! Il alla se dire à lui-même :

« Je suis comme une pierre précieuse qui doit être polie pour briller de mille feux ! »

Bon ! Ce n’était pas l’heure de se vanter mais il devait continuer la lettre. Ce n’était pas qu’elle avait écrit un roman mais visiblement, elle avait des choses à dires. Il reprit calmement, se concentrant pour lire plus posément :

« Enfin bon, tu as échoué et en cela, tu n’es pas excusable. C’est pourquoi tu vas officiellement quitter l’armée de la capitale Midès pour rejoindre celle de Shunter et aller sur le front. Ainsi, d’ici une semaine, tout au plus, tu rejoindras la cargaison qui sera envoyée vers le front. Prépares-toi donc à affronter tes pairs si on peut les appeler ainsi. Bon courage, tu en auras besoin surtout si je t’ai à nouveau en face de moi. Maréchale Nali. »

Gloups ! Ca ne sentait pas très bon. Aller sur le front. Cela voulait dire qu’il allait prendre part à la guerre qui se déroulait non-loin de leur royaume ?! Mais il n’était pas. Si, il l’était. Il était préparé à se battre pour son royaume mais quand même pour combien de temps il allait partir ? Et puis, combattre des humains n’était pas la même chose que combattre des monstres. Bien que…

« D’après mes souvenirs, les autres peuples ne nous ressemblent pas. »

C’est vrai.  Depuis que le roi Theor était à la tête du royaume, les autres peuples étaient interdits dans Shunter ou presque. C’était une mesure radicale et l’une des premières choses qui avait emmené le royaume dans une guerre contre les autres peuples. Où est-ce qu’il allait se battre ? Il ne le savait même pas ! Il recommença à lire la lettre, espérant trouver une réponse mais visiblement, rien de tout ça. Peut-être qu’en questionnant les autres personnes ? De toute façon, il n’avait pas le choix.

« Je vais aller me renseigner. Ca sera la meilleure chose à faire. »

Il referma sa lettre, mettant les deux enveloppes dans sa poche pour éviter qu’un autre ne les lise. Il ne manquerait plus qu’ils soient au courant pour ses lignes noires. Sincèrement, en y réfléchissant bien, il ne devait pas être le seul. Du moins, il y avait peut-être une organisation qui regroupait les adeptes d’Alzar ? Encore qu’adeptes était un bien grand mot. Il ne connaissait pas plus que cela l’histoire du dieu Alzar et il n’était pas plus intéressé que ça par cette dernière. Non, lui, ce qui l’intéressait, c’était de savoir si Elen faisait partie d’une telle organisation. Avec un nom comme l’Oracle, il y avait de fortes chances. Mais vu comment Elen détestait le royaume de Shunter, il était sûr et certain que cet Oracle ne se trouvait pas ici. Sinon, il lui aurait déjà mis la main dessus !

Il quitta sa chambre, descendant les escaliers en attendant que les autres soldats arrivent de leur entraînement. Il fallait dire que de son côté, il n’avait pas pu y participer à cause de son état. Une bonne heure passa et il s’ennuyait réellement, poussant plusieurs fois quelques soupirs avant que les soldats n’arrivent enfin pour se reposer pendant quelques minutes. Olin alla s’approcher de lui, lui faisant un grand sourire avant de lui demander :

« Vous allez enfin bien, lieutenant Tery ?! »

« Disons que ça pourrait aller mieux. Vous venez enfin de terminer ? Je ne sais même pas quelle heure il est. Ça m’embête tout ça. »

« Nous reste encore une série d’entraînements et ça sera tout pour aujourd’hui ! »

« Bien bien, est-ce que je peux te poser une question ? » demanda le jeune homme.

« Si je connais la réponse, je serais ravi de vous la donner ! »

Heureusement qu’il était là. Toujours plein d’entrain et il semblait aller mieux. Il n’avait même plus le bandeau sur le front. Enfin, il allait pouvoir lui poser la question bien que les soldats parlaient bruyamment autour d’eux :

« J’aimerais savoir quelques petites choses au sujet de la guerre. Enfin celle que le royaume fait avec les autres. Où est-ce que l’on se bat actuellement ? »

« Vous êtes pas au courant, lieutenant ?! C’est vrai ça ? Je pensais pourtant… »

« S’il te plaît, répond juste à ma question, Olin. » murmura Tery en lui demandant de parler moins fort. Ils n’avaient pas forcément besoin que les autres sachent cela.

« Alors euh. Je crois que d’après ce que je sais, nous sommes en guerre au nord-est et au sud-est. D’un côté, nous allons… »

« Est-ce que c’est vrai qu’ils ne sont pas humains comme nous ? » coupa Tery en regardant Olin avec ses yeux verts, le jeune homme ne semblant pas gêné de ce qu’il venait de faire.

« Ben ben, c’est ce que ma maman m’a dit. Ils paraitraient que les gens des autres peuples nous ressemblent sans nous ressembler ! Ils sont humaino… euh… »

« Humanoïdes ? C’est ça que tu veux dire ? » murmura Earnos doucement.

Olin hocha la tête pour lui répondre par l’affirmatif alors que Tery soupirait une nouvelle fois sans raison apparente. Il remercia Olin, lui signalant qu’il allait retourner dans sa chambre tout en lui annonçant qu’il allait partir au front, c’était pour cela qu’il voulait se renseigner. Le jeune homme plus grand que lui fit une mine dépitée avant de dire :

« Quand même. Vous êtes à peine là depuis pas si longtemps que ça et vous allez déjà vous battre là-bas ? Vous devez être quand même sacrément fort non ? »

« Je ne pense pas que ça soit la raison qui aie poussé les généraux à me faire rejoindre les troupes installées au front. De toute façon, peut-être que d’ici quelques temps, ça sera à toi d’aller là-bas, pourquoi pas ? »

« Vous le pensez vraiment ? Ca serait super ! »

Oui, super. C’était une façon de le dire, il fallait se l’avouer. Olin était un garçon très sympathique, il le reconnaissait mais il se demandait comment il avait fait pour survivre aussi longtemps dans ce monde. Enfin, ce n’était pas forcément son problème. Il salua le jeune homme avant de retourner dans sa chambre, il allait devoir préparer ses affaires. Ah mais non ! Il ne partait que dans une semaine grand maximum. Pas de quoi s’affoler. Mais quand même, il allait devoir peut-être prévenir sa mère et lui écrire une lettre.

« Faut éviter qu’elle ne s’inquiète, au moins, je me bats pour elle. »

Ah ! Au moins, il avait une bonne raison de se battre. Mais en y réfléchissant bien : a part pour l’Oracle, est-ce qu’Elen se battait pour quelqu’un d’autre ?Il n savait rien d’elle. C’était vraiment dommage. Il aurait pu lui poser des questions mais il fallait dire que le moment et le lieu étaient très mal choisis ! Bon, ça ne faisait rien, il verrait plus tard de toute façon ! Il devait se préparer pour d’ici quelques jours.

Pendant la semaine qui s’écoula, il avait décidé de s’entraîner deux fois plus qu’à l’accoutumée. Son départ avait été annoncé mais cela n’étonna guère de personnes puisque d’autres allaient l’accompagner. Enfin, au moins, avec ça, il était sûr d’être en parfaite forme ! Ou presque mais il devait se donner à fond ! Mais ce fameux jour arriva et il remarqua qu’ils étaient assez nombreux. Du moins de ce côté. Une bonne centaine ? En comptant ceux qui étaient déjà dans les charrettes.

« Il n’y a pas un autre moyen de locomotion ? » demanda t-il au conducteur de l’une d’entre elles, celui-ci se tournant vers le jeune homme.

« Pour de simples soldats, on préfère éviter d’utiliser nos ressources. Grimpe-dedans et tais toi au lieu de poser des questions de ce genre. Je vous jure. »

L’homme poussa un profond soupir alors que Tery grimpait à l’intérieur, saluant les quelques personnes ainsi qu’Olin qui restait au sol. Oui, il n’avait pas été envoyé là-bas. C’était peut-être une bonne chose. Cette fois-ci, il serait un homme parmi les autres, parmi des milliers d’autres ? Maintenant, il avait une petite boule dans le creux de l’estomac. Arf !

« Dire qu’ils vont nous envoyer là-bas. » murmura un soldat.

« On va mourir de chaud dans nos armures, je vous le jure ! Je sens qu’on va avoir du mal à porter nos armures. Elles vont nous coller à la peau ! » annonça un autre soldat.

« Je déteste ce pays du feu. Beaucoup trop chaud, bien trop. » alla dire un troisième.

« Le pays du feu. Oui, c’est vrai. » termina finalement Tery.

Même si il ne savait pas de quoi ces types parlaient, il voulait simplement se donner une légère contenance. Ainsi, ils allaient vers le pays du feu ? C’était vrai. Il y avait cinq pays, cinq zones, voire même six. Mais bon, comme il n’avait jamais réellement suivi les cours, il n’était pas forcément très au courant de tout ça. Il fronça les sourcils, fermant les yeux pour tenter de se rappeler de quelques petites choses. Le feu était au nord-est. L’eau au sud-est. De l’autre côté de l’eau, il y avait le vent et enfin au nord-ouest du vent, il y avait la foudre ! AH ! Ca lui revenait parfaitement dans le crâne cette histoire ! Tout n’était pas perdu. Et puis bon, il avait encore ces petits livres élémentaires. Même si il devait s’avouer que ces derniers avaient pris la poussière en un mois.

Il en sortit un de son sac à dos qui lui servait de voyage, ses griffes se trouvant à l’intérieur ainsi que les lettres de la maréchale et celles de sa mère. C’était une simple mesure pour lui permettre de garder quelques souvenirs au cas où. Disons qu’il n’était pas très confiant sur ce qui allait se passer sur un véritable terrain en guerre. Des centaines de personnes mourraient chaque jour, voire des milliers !

« Faut pas avoir peur comme ça, mon gars. Si tu pars avec l’idée que tu vas mourir, autant te tuer sur le champ. » alla dire l’un des soldats en le regardant.

« Pour, pourquoi est-ce que tu me dis ça ? » demanda t-il en s’adressant à lui.

« Car tu trembles comme un gamin ! Regarde tes jambes ! »

Regarder ses jambes ? Il baissa le regard, voyant que ses jambes s’entrechoquaient l’une contre l’autre. Il poussa un petit rire amusé, les faisant s’arrêter avant de dire :

« Ce n’est pas de la peur mais de l’excitation ! Je suis pressé d’y aller ! »

« Ohla ! Calme-toi hein ? Ne fais pas le fou sanguinaire qui va foncer dans le tas lorsque l’on ira combattre. Déjà qu’on est un peu les remplaçants de la vraie armée. »

« Les remplaçants de la vraie armée ? Qu’est-ce que ça signifie ? »

« Tu ne crois pas qu’on nous envoie quand même parce que nous sommes doués hein ? On va à l’abattoir, voilà tout ! Nous sommes ceux qui vont juste servir de boucliers humains aux véritables soldats de Shunter ! »

« Ah, d’accord, je vois … Merci d’avoir prévenu. »

Il avait terminé la discussion par une petite phrase un peu saccadée. Ainsi, c’était pour ça que la maréchale Nali voulait qu’il vienne ? Pour se faire tuer ? Sur le moment, il trouvait ça horrible puis il se rappelait que c’était la guerre.
Mais bon, il était hors de question pour lui de mourir comme ça ! AH ! Elle pouvait faire tout ce qu’elle voulait mais elle allait parfaitement voir qu’il avait la vie dure, très dure ! Maintenant, c’était décidé ! S’il voulait survivre, il allait devoir se donner à fond et cela qu’importe ce qui se passera qu’importe le lieu où il se trouvera !

Les charrettes les tiraient peu à peu vers l’endroit où ils allaient devoir se battre à nouveau. Une nouvelle garnison militaire, de nouvelles personnes, de nouveaux lieux, de nouvelles créatures. Il allait enfin quitter le royaume de Shunter après presque dix-neuf années. Il lui restait encore tant de choses à découvrir.

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