Chapitre 92 : Discret

ShiroiRyu
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Chapitre 92 : Discret

« C’est prévu pour ce soir, Tery. Tu es prêt ? »

« Je ne serais jamais prêt. Nous sommes combien, Manelena ? »

« Je dirais une dizaine au grand maximum. Le groupe habituel puis le reste … ce sont des personnes qui se chargeront d’officier … »

« D’accord, merci Manelena. Je peux te dire uniquement cela, j’espère que tu comprendras. »

« Oui, oui, je comprends ce que tu veux dire, Tery. Bon, nous nous revoyons plus tard, n’est-ce pas ? Car il faut aussi que je me prépares. »

« Est-ce que je peux rester à tes côtés pendant tout ça ? Je t’avoue que je n’ai pas vraiment envie d’être seul ces dernières heures. Elen est partie se préparer. Je crois qu’elle a été voir Royan et Elise. Royan … aussi a été affecté. »

« Je le sais bien. Même si ce n’est qu’un adolescent au caractère froid et malgré les apparences , il reste humain, comme nous tous. »

« C’est pas uniquement ça. Pour Clari, c’est comme … moi. Même si ce n’était peut-être pas aussi fort, pour Royan, nous ne restons que des amis, de ami proches, au fil du temps … mais ce n’est pas ça qu’il y avait avec Clari. Rien que par ses gestes et ses paroles, tu savais qu’elle était plus chaleureuse qu’une amie. »

« Que tu pouvais la considérer comme un membre de ta famille. Et dans le cas de Royan … »

« Ses frères ont été tués. Qu’on le veuille ou non et même si cela commence à dater, c’est la dernière chose dont se souvient Royan. A partir de là, difficile de lui en vouloir ou de ne pas le comprendre … »

« Je ne sais pas. Je dois être comme lui … sauf que chez moi, je suis plus forte que lui. »

« Ce n’est pas une question de se vanter d’être plus insensible qu’un adolescent, hein ? »

« Je n’ai jamais dit cela, Tery Vanian. Tu viens ? »

Elle n’allait pas chercher la provocation, le jeune homme aux cheveux bruns faisant un petit mouvement de la tête comme pour montrer qu’il était d’accord avec elle. Les deux personnes quittèrent cet endroit, l’un à côté de l’autre, Manelena reprenant le fil de la conversation :

« Sincèrement, Tery … je ne pensais pas à mal en disant cela. Pour une fois, ce n’est pas voulu de ma part. Je n’ai pas que cela à faire. »

« Je le sais parfaitement. J’ai juste besoin de discuter, je crois. C’est comme ça et c’est tout, Manelena. Je crois que j’ai besoin … Je ne sais pas de quoi j’ai besoin de parler, j’ai besoin de faire quelque chose, une occupation ou autre. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes là ? Je peux savoir ? »

Ce qu’il racontait là ? C’était tout simplement de l’incompréhension, rien de plus. Le jeune homme aux cheveux bruns ne savait plus quoi dire ou faire. Elle poussa un soupir avant de ne plus s’attarder sur lui et … mais si. Elle était tout simplement obligée de s’attarder sur lui.

Les minutes s’écoulèrent, les unes après les autres tandis qu’ils se rapprochaient de plus en plus du moment fatidique. Ce moment où il allait devoir tirer un trait définitivement sur Clari. Il n’en avait pas le moindre envie. Il n’avait pas la motivation … et surtout le courage.

« Est-ce que tu veux néanmoins la voir en étant seul auparavant, Tery ? Elle est installée dans une pièce juste à côté de nous. Tu peux … hein ? »

« Je vais le faire si ça ne te dérange pas. Juste pour quelques minutes, rien de plus. »

Et voilà qu’il s’éloignant de Manelena, ouvrant une porte sur la droite. Avec lenteur, il pénétra dans la pièce, sentant aussitôt une vague de froid l’envahir. Oui, cette pièce était beaucoup plus fraîche que les autres et pour cause : le cercueil dans lequel reposait Clari était translucide … car fait de glace.

« Bonjour, grande sœur. Aujourd’hui est le jour … des adieux. Comment est-ce que tu vas ? »


Il s’était mis à discuter avec le cercueil, répondant à des phrases muettes de la part du cadavre qui reposait à l’intérieur. Voilà, il faisait la conversation avec Clari, une belle et longue conversation. Il parlait de tout, de leur rencontre, de leurs aventures, des nombreux moments passés ensemble, les meilleurs comme les pires. Des réactions aussi à sa mort … comme celle de Royan qui était … impossible à ignorer.

« A partir de là, il est difficile de clairement … t’abandonner. »

Ce n’est pas oublier. Ce n’est pas laisser … c’est abandonner. Il abandonnait Clari et il ne voulait pas. Il ne voulait pas être celui ou celle qui tirerait un trait définitif sur Clari. Finalement, ce fut lorsqu’Elen pénétra dans la pièce qu’il se releva :

« Tery ? Manelena m’a dit que tu te trouvais ici. Il semblerait que ça soit … vraiment le cas. Il faut que tu te prépares. C’est bientôt l’heure. »

« Je le sais … Elen. C’est bon, nous pouvons y aller, j’imagine que c’est bon. »

Ce n’était pas le cas. Pas du tout. Ce n’était pas bon et il ne voulait pas se voiler la face ! Ce n’était pas bon ! Il ne pouvait rien faire contre ça ! C’était tout simplement impossible ! Elen s’approcha de lui, posant une main sur son épaule, l’autre la tirant à elle.

« On n’y va, Tery. Il faut que tu te prépares. Allez, je ne dois pas me répéter. Ce n’est pas une bonne chose si je dois le faire, compris ? »

« Mais … mais … Elen … Clari … Je ne veux pas. JE NE VEUX PAS ! »

Il avait crié mais aussitôt, elle l’avait serré avec force dans ses bras. Elen ne pouvait pas comprendre ! Personne ne pouvait comprendre qu’est-ce que cela faisait de voir une personne aussi proche mourir devant ses yeux … comme ça … d’un coup … pour le protéger.

Finalement, il avait réussi à quitter la pièce. La mort dans l’âme, il allait prendre de quoi avoir une tenue correcte. Il avait déjà assisté à une mort … importante dans le passé. Celle de son père mais il n’était qu’un enfant à l’époque. Et encore, ça ne l’avait pas tant marquer que ça … car il avait vu la vérité très rapidement.
Tout cela était du passé … et les tenues nobles ou pompeuses n’étaient pas son genre. Il aurait préféré garder ses vêtements habituels mais il fallait bien quelque chose de solennel pour cet instant dont il se passerait bien.

« Comment vont ces habits ? Hum, je vois. Le plus étonnant, c’est qu’ils te conviennent. »

« Manele… Ah. Toi aussi, cela te va très bien, je ne m’y attendais pas du tout. »

« Ce n’est pas mes tenues habituelles. Viens par là. Ca se voit que toi aussi, tu n’es pas vraiment fait pour de tels vêtements. »

Il n’y avait aucune partie d’armure sur leurs corps, que ça soit celui de Manelena ou le sien. Elle avait juste une robe vert pomme, aux bordures blanches, assez bouffante … et avec quelques bijoux aux doigts, sur les oreilles, autour du cou et tout le reste. Il n’avait pas réellement envie de continuer à la regarder mais il chuchota :

« Tu as vraiment l’air d’une reine dans ces habits, Manelena. »

« Il ne faudrait pas oublier que je le suis normalement … à la base. »

Il hocha la tête positivement. Elle avait entièrement raison … même si des fois … il préférait oublier. La petite discussion avec Elen, auparavant, il aurait voulut ne pas s’en rappeler. Il regarda la jeune femme aux cheveux argentés avec lenteur :

« Manelena, est-ce que … enfin, après … Non. Rien, désolé. »

« Qu’est-ce que tu veux dire ? Je déteste lorsque l’on commence une phrase pour ensuite s’excuser de ne pas la terminer. Est-ce que tu veux que je te force à cracher le morceau ? »

« Sincèrement, ce n’est pas grand-chose. Je vais aller voir si … Elen aussi a une belle tenue. »

« Bien sûr que oui, la question ne devrait même pas se poser. Quant à Royan et aux autres, on voit que pour certains et pour certaines, l’habit ne fait pas le moine. Alors que pour le cas d’un prince de Traslord, qu’importe ce que tu lui donnes, l’allure fait tout le reste. »

« Je ne sais pas trop quoi dire à ce sujet … Manelena. Mais je vais y aller, d’accord ? »

« Fais donc comme tu veux, Tery. Mais je veux vous voir d’ici une dizaine de minutes. »

Bien entendu, bien entendu. Ils seront là. Ce n’est pas comme si elle allait leur laisser le choix normalement. Il retourna chercher Elen, n’ayant pas de mal à la trouver. Oh … Lui qui avait l’habitude de la voir avec son justaucorps rouge, avec sa coiffure blonde à la garçonne avec quelques mèches, le changement était là aussi radical. Peut-être que Manelena lui avait passé une tenue que les servantes avaient arrangées … mais … wow.

« Je … Hum … Ce n’est pas si laid sur moi, Tery ? » bafouilla la jeune demoiselle, remarquant qu’il était juste à quelques mètres d’elle.

« C’est tout le contraire. Tu es encore plus belle qu’auparavant. Cela te va bien, tu as l’air d’une déesse descendue ans notre monde. »

« Tu exagères un peu, Tery. Je ne suis pas aussi bien que ça … » reprit Elen, vivement gênée par les propos de Tery. Il n’avait pas honte ? C’est vrai … que la tenue était un peu serrée, d’une belle couleur orange, une robe bouffante comme celle de Manelena mais quand même, elle n’avait pas l’air d’une princesse voire d’une déesse. Il exagérait ! « Et toi, tu es très bien aussi, Tery. Tu es vraiment très bien. »

« Pas autant que je voudrais l’être mais merci du compliment. Je n’ai pas encore vu Elise, Royan puis Sérest et Séran. Ils doivent déjà être là-bas. »

« Alors, nous allons nous dépêcher. Il ne faut pas faire durer trop longtemps ce moment. Plus vite nous en aurons terminé, mieux ce sera. »

Elle ne disait pas cela méchamment. C’était juste … que cela avait trop duré. Ils devaient passer à autre chose et tirer un trait sur cette histoire. Elle se plaça à côté de lui, prenant son bras avant qu’ils ne se remettent tous les deux en route vers la cérémonie.

Sur le chemin, Tery était complètement silencieux, le regard juste dirigé droit devant lui. Aucun mot, aucune parole, aucun geste, sauf celui qui consistait à avancer. Il n’y avait aucune hésitation … alors qu’il arrivait finalement avec Elen jusqu’au lieu de la cérémonie. Il y avait bien d’autres personnes mais ils étaient à peine une quinzaine. Elise était avec Royan, les deux étant assortis dans leurs vêtements choisis. Il en était de même pour Sérest et Séran, il était tellement facile de voir qu’ils étaient véritablement un couple.

«  Oh … Tery et Elen. Vous êtes les derniers, pour ne pas changer. Mais bon, que personne ne parle penant la cérémonie. De toute façon, ça ne sera pas très long. »

Il n’en … avait pas l’habitude. A part celle pour les soldats de la milice qui étaient morts, il n’avait jamais jamais assisté à une cérémonie. Jamais … car il ne s’en préoccupait pas. Mais aujourd’hui, c’était totalement différent. Déglutissant, il regardait juste le cercueil de glace qui avançait alors qu’un homme en robe de prêtre prenait la parole.
Le discours était sobre, non pas grandiloquent. Il avait l’impression que ce n’était pas ce que ce prêtre de Zélisia aurait dit mais bon … Un bref regard vers Manelena et il comprenait que le texte venait d’elle. Il vantait tout simplement la gentillesse exemplaire de Clari, son rôle dans l’armée, dans le groupe, tout ce qu’elle avait fait pour eux. Il n’y avait aucune trace de la famille de la jeune femme aux couettes blondes. De toute façon, il n’aurait pas toléré leur présence en ce lieu, vraiment …

« Pfiou, c’est donc terminé. »

« C’est le cas, Tery. Mais où est-ce que tu vas ? Est-ce que je peux savoir ? »

« Il vaut mieux que je sois seul pour quelques minutes, Elen. Après, ça ira mieux. »

Ca ira mieux ? Comment est-ce qu’elle pouvait lui faire confiance ? Mais pourtant, elle le devait. Elle le regarda s’éloigner, se triturant les doigts. Cela la démangeait de faire un déplacement pour aller le rejoindre, malgré sa demande mais … non.

« Où est-ce que Tery est parti, Elen ? Je ne le vois nulle part. »

« Il voulait être seul, je l’ai donc laissé seul, voilà tout, Royan. Comment est-ce que tu supportes tout ça, ce n’est pas top dur ? »

« Ca peut … aller. Mademoiselle Elise a les mots qu’il faut pour réconforter. J’imagine que je ne suis pas la première personne à qui elle trouve les mots justes pour leur faire oublier un mauvais souvenir, n’est-ce pas ? » dit l’adolescent aux cheveux bleus en se tournant vers elle.

« Certains … hommes et parfois quelques femmes buvaient plus que de raison. Alors, l’alcool pouvait rendre mélancolique. Il me fallait bien calmer leurs pleurs pour ne pas déranger les autres et … oui, prince Royan ? »

« Dois-je considérer que je ne vaux pas mieux qu’un homme porté sur la boisson à vos yeux, mademoiselle Elise ? » demanda le prince. Cela aurait put être dit avec humour mais le moment n’était pas choisi pour cela. Le prince était plus que sérieux, la demoiselle aux cheveux auburn s’inclinant plusieurs fois tout en disant :

« N … Non ! Bien sûr que non, prince Royan. Ce n’est pas du tout le cas ! Vous n’êtes pas pareil ! Je signalais simplement que je peux comprendre ce que d’autres personnes ressentent et comment je peux les aider. Si je vous aie parue insultante, veuillez m’en excuser. »

« Ne vous en faites pas, je sais que vous ne pensiez pas à mal, mademoiselle. »

« Car ce n’est pas le but recherché, je vous l’avoues … Pardonnez-moi, prince Royan. Je ne connaissais pas aussi bien que vous mademoiselle Clari mais je sais toute l’importance qu’elle avait à vos yeux et je ne veux pas que vous soyez encore plus triste à cause de tout cela. »

« Elle … n’était pas si … importante que ça. » murmura Royan bien dans sa voix, on sentait comme une longue complainte, signe qu’il mentait effrontément pour se donner un certain genre. Il déglutit tout en baissant faiblement les yeux.

« C’est si désespérant de voir à quel point Clari a modifié complètement notre vie. »

Désespérant dans quel sens ? Quel était le terme à utiliser exactement ? La jeune femme aux cheveux blond était juste là, visage tourné vers le chemin que Tery avait emprunté. Tiens, elle ne remarquait pas une autre personne.

« Où est-ce que Manelena est passée ? Elle n’a quand même … »

Non. Elle ne devait pas commencer à s’imaginer des choses. Manelena comme Tery étaient les deux personnes profondément affectées par Clari. Même si la future reine de Shunter ne voulait pas le reconnaître, ce n’était pas bon de se voiler la face. Elle pouvait bien les laisser seuls pendant quelques minutes, elle n’était pas horrible au point d’imaginer de telles éventualités … alors qu’ils n’étaient pas tous les deux là.

« … C’est donc terminé. Il n’y aura plus de Clari, c’est définitif. »

C’est fini. Il avait son visage tourné vers un mur, poing fermé contre celui-ci. Il avait baissé le visage, n’osant pas le relever tandis qu’il fermait les yeux. Il avait décidé de partir avant les autres, ignorant complètement Elen et compagnie.

« Au moins, elle aura eut un enterrement décent. Beaucoup n’auront pas cette chance dans une guerre, Tery. Elle a eut le meilleur possible pour elle … »

« Ca ne changera pas ce qui a été fait … ça ne changera rien du tout et tu le sais parfaitement. Qui dit que maintenant que tu es la reine … que tout soit terminé ? »

« Les rebelles continueront encore un peu de se faire entendre mais je suis déjà en discussion avec eux. Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. Tu peux te retourner, Tery ? J’aimerai te voir. »

Pourquoi est-ce que Manelena voudrait voir ? Il était tout simplement horrible. Les yeux rougis, il semblait avoir pleurer pendant des heures comme s’il avait subit une vilaine allergie. Il reniflait en la regardant, Manelena soupirant :

« Tu as un air vraiment pathétique, Tery. Les morts des proches sont choses communes … »

Mais aussi pathétique et faible qu’il soit, elle comprenait sa réaction. Elle s’avança vers lui, hésitante légèrement sur la marche à suivre avant de tendre ses bras. Juste un bref regard à gauche puis à droite pour être sûre et voilà qu’elle venait placer le jeune homme contre elle. Sa grande taille lui permettait d’avoir complètement Tery contre son coeur. Le mur du château était si proche du dos de Tery, ce qui lui l’empêchait de reculer s’il le désirait.

« Mais des fois … c’est ce qu’il faut être. Cela prouve que tu es plus humain que bon nombre d’êtres sanguinaires et je ne parle pas uniquement des démons. »

« Manelena, sans Clari, comment est-ce que je vais faire pour retrouver mon calme ? Comment je vais faire si je perds encore le contrôle ? Elen est incapable de ça. Elle-même peut parfois perdre complètement la tête. Si cela doit m’arriver, comment je dois faire ? »

« Pour ce point, je … » commença à dire Manelena avant de s’arrêter. Les mains dans le dos de Tery se firent un peu plus fortes, signe qu’elle cherchait ses mots. Le jeune homme écarquilla les yeux rougis par les larmes. Il entendait le coeur de Manelena battre à tout allure. « Je serais là pour te stopper. Quitte à ce que les lignes d’Alzar me dévorent, Tery. Mais je ne te laisserais pas succomber à tes pouvoirs démoniaques. »

« Est-ce vrai, Manelena ? » demanda le jeune homme, relevant un peu son visage. Dans cette position, il donnait l’impression de n’être qu’un petit animal craintif. Manelena prit une profonde respiration, ses lèvres se rapprochant de celles de Tery :

« La parole d’une reine, n’est-ce pas suffisant pour toi ? »

« La parole d’une amie est encore plus importante à mes yeux. »

« Alors je te le promets en tant qu’amie … en tant que proche … et en tant que femme. »

Elle n’était plus qu’à quelques centimètres des lèvres du jeune homme, celui-ci ayant le regard brillant. Comme elle, il comprenait la situation, il comprenait ce qui était en train de se dérouler à cet instant et … pourtant … pourtant, il ne faisait rien pour repousser cela.

« Reine Manelena ? Reine Manelena, où êtes vous ? Reine ! »

« … … …. »

Aucun mot, aucune réponse de la part de Manelena. Celle-ci arrêta le mouvement qu’elle avait amorcé vers Tery, leurs lèvres s’étant frôlées au point de sentir le souffle chaud de chacun. La jeune femme aux cheveux argentés posa son regard rubis sur celui émeraude de Tery avant de murmurer :

« Les obligations royales. »

« Manelena, je … » commença à dire Tery avant qu’elle ne cherche à l’arrêter d’un geste du doigt. Il reprit pourtant : « Je ne suis pas sûr de tenir ma promesse dorénavant. Je ne suis pas sûr de rester normal. Je tenais à te le dire … »

« Je me chargerais de te remettre sur le droit chemin si ce n’est que ça. »

Bien entendu, bien entendu. Il le savait parfaitement. Il ferma ses yeux verts, tournant son visage vers le plafond. Quelques secondes, cela avait duré quelques secondes … mais il s’était confessé. Manelena commença à s’éloigner, Tery lui disant à haute voix :

« N’oublie pas cette promesse, Manelena, compris ? Je compte sur toi ! »

« Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet, Tery Vanian. Je pars devant, reviens plus tard. Certaines personnes pourraient se faire des idées … et à raison. »

Les derniers mots furent prononcés de telle façon qu’elle était la seule à les avoir entendus. Tery resta immobile, pensant à ce qui s’était produit. Etait-ce une erreur ? Il en était convaincu. Est-ce qu’il aurait … continué ? Il y avait de fortes chances.

« Je ne vaux rien. Je suis vraiment détestable. »

Profiter de sa faiblesse d’esprit pour se laisser aller de cette manière. Comment pouvait-il ne pas tomber encore plus bas ? Tout ce qu’il venait d’accomplir en cet instant … était la preuve qu’il n’était pas mature, comme l’aurait voulu Clari.

« Et pourtant, mon coeur … »

Son coeur battait à toute allure. L’avait-il désiré tant que ça ? Après tellement de mois voire années passés ensembles ?

2 réflexions sur « Chapitre 92 : Discret »

  1. Je le savais malena aime Tery!! enfin elle sort de son cocon sans émotion cela n’avait peut être pas que du mauvais la mort de Clari.Et quand Tery va tromper Elen 😀 elle va s’énerver.

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