Epilogue : Imbéciles heureux

ShiroiRyu
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Epilogue : Imbéciles heureux

*Bip … Bip … Bip … Bip … Bip … * C’était le seul bruit qu’il entendait alors qu’il ouvrait faiblement les yeux. Quelque chose était posée sur son visage … ou plutôt sa bouche. Il était où ? Un rapide coup d’œil au plafond et il se doutait qu’il était dans un hôpital. Un rapide coup d’œil sur la gauche et … il voyait Bel qui était assoupie. Un rapide coup d’œil sur la droite et c’était Anthea qui était assise sur un fauteuil. Puis finalement un coup d’œil sur lui-même et … Il portait un masque à oxygène sur la bouche et le nez. Mais son corps était parcouru par de nombreux bandages et divers tuyaux étaient plantés dans ses bras et le reste de son corps. Des tuyaux qui lui sauvaient la vie ? Il n’avait plus de peau blanche.

Il avait retrouvé des couleurs mais depuis combien de temps était-il ici ? Il ne le savait pas … Il avait envie de parler, il avait besoin de parler mais … il n’y arrivait pas. D’ailleurs, ses bras étaient toujours amaigris bien qu’ils avaient plus de volume qu’auparavant. Est-ce que … Ah … Et ces bandages … Ces nombreux bandages sur son corps, ce n’était quand même pas … ce qu’il pensait ? N’est-ce pas ? Ou alors … Peut-être que si. Peut-être qu’il … Ah oui, il ne ressentait plus une gêne au niveau du cou.
Il avait été soigné de sa tumeur … enfin, de ses tumeurs plutôt. Mais il n’y avait pas que ça ? Est-ce qu’il … Il se sentait bien plus léger … et il se sentait mieux. Est-ce que … c’en était terminé ? De tout ça ? De tout ce pour quoi il s’était battu ? Il ne le savait pas. Il avait besoin de le savoir. Et pour ça, il n’y avait pas cinquante solutions. Il fallait qu’il … parle … avec Bel ou Anthea. Il poussa un petit râle, tentant de lever sa main gauche.

« Be … Bel … Réveille … Réveille-toi. » souffla l’adolescent.

Il avait murmuré le plus faiblement possible pour ne pas faire trop de bruit mais il n’était pas sûr qu’il se fasse entendre. Bougeant uniquement un doigt, il arriva à caresser la joue de Bel, celle-ci marmonnant dans son sommeil quelques paroles :

« Hmm … Attends … Attends un peu, Téo. Si je t’attrape … »

Si elle l’attrapait ? Qu’est-ce qu’elle allait lui faire ? Il était un peu inquiet, surtout après les scènes … Enfin la dernière scène. Même s’il n’avait été qu’à moitié conscient, il savait pertinemment ce qu’il avait fait. C’était risible … tellement risible. Mais Bel lui avait parlé non ? Et Kyurem ? Ah … Kyurem était surement retourné dans sa grotte.

« Bel … Réveille-toi … s’il te plaît. » reprit-il, caressant plus vivement la joue de l’adolescente avec son doigt. Celle-ci ouvrit finalement ses yeux, regardant autour d’elle. Elle avait cru sentir quelque chose.

« Téo ? Est-ce que tu es réveillé ? » demanda-t-elle avec douceur.

« Si … j’ai les yeux ouverts, je crois que … »

« Ah … Tant mieux … vraiment … tant mieux. » dit-elle dans un sourire, déposant sa tête sur le torse de l’adolescent. Elle était heureuse … si heureuse et soulagée en même temps. Ah … Elle resta sur lui alors qu’il gémissait un peu. Il se sentait vraiment faible en ce moment même. Très faible même. Mais bon … Tout était bien qui finissait bien … n’est-ce pas ? C’est comme ça qu’il devait le penser ? Non ? Peut-être ?

Quelques minutes plus tard, Bel releva sa tête de son torse, lui faisant un doux sourire. Lui ? Il tentait de sourire à travers son masque, y arrivant avec facilité. C’était bizarre de ne pas éprouver de difficultés … pour ce genre de choses. Depuis tellement de temps, il avait eu du mal à ne faire ne serait-ce que les mouvements de base et voilà que maintenant …

Il y arrivait si facilement. Anthea se réveilla à son tour, souriant en voyant Bel qui était au chevet de Téo et celui-ci qui était réveillé. Elle s’apprêtait déjà à partir mais Téo émit un léger râle, Anthea se rapprochant finalement de lui.

« Qu’est-ce qu’il y a Téo ? Tu veux me dire quelque chose ? »

« Merci … d’être venue … Ça me fait … plaisir … Tu vas bien aussi ? »

« Euh … Ca serait plutôt à moi de te dire ça non ? Comment est-ce que tu vas Téo ? » dit la jeune femme tout en souriant, Bel les laissant seuls un court instant pour aller prévenir Percila et les autres. Ils avaient besoin de parler tous les deux.

« Je vais bien … mais … Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Je dirai que Bel est crainte et respectée par les pokémons légendaires si tu veux tout savoir. Ou du moins, par Kyurem maintenant. » répondit la jeune femme en rigolant.

« Qu’est-ce que … Qu’est-ce qu’elle a fait ? » demanda Téo.

« Elle a piqué une sacrée colère. Et je ne veux pas dire mais il valait mieux ne pas la contredire à ce moment-là. D’ailleurs, elle a elle-même attaqué Kyurem pour qu’il te confie à elle. Tu en as de la chance hein ? »

« Je l’ai toujours su … que j’en avais. Même si je ne la méritais pas. Anthea … Qu’est-ce que tu as fait … pendant une année ? Et puis … Enfin je … »

« Ne parle donc pas trop et au passage, je suis très en colère, Téo. Et tu sais pourquoi ? »

« Car je n’ai pas répondu … à tes appels, hein ? C’est ça ? Je suis … vraiment … »

« Désolé, je le sais bien mais tu ne m’auras pas avec ces belles paroles, mon brave. Néanmoins, ce n’est pas à moi de te punir. Maintenant que je sais que tu vas bien et que tu es sorti d’affaire définitivement, je vais m’en aller. Au revoir, Téo. » déclara Anthea, se penchant vers lui pour l’embrasser sur le front, l’un des rares endroits où il n’était pas recouvert par un bandage.

« Je … Tu t’en vas ? Mais … Je … On reste en contact … hein ? »

« Je pense que je peux me permettre une telle chose, oui. Ne t’en fait donc pas. Je ne vais pas m’en aller définitivement. Je ne suis pas aussi bête que toi hein ? »

Elle émit un petit rire avant de quitter la chambre. Elle était partie et maintenant, il était seul dans la pièce. Bel était partie prévenir tout le monde. Il allait bien, n’est-ce pas ? Il allait bien et il était sauvé, définitivement sauvé mais … il se sentait mal.

« Terriblement mal même … Mais en même temps … Je … Je devrais être soulagé ? »

« Oh … Tu te trompes lourdement même, Téo. Tu ferais mieux de ne pas être soulagé. »

Comment ça ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Il regarda Bel qui était revenue alors qu’il se parlait seul. Elle avait un grand sourire aux lèvres mais il se sentait inquiet en même temps. Quelque chose le dérangeait en soi. Pourquoi ce sourire ?

« Euh … tu as l’air heureuse mais tes paroles disent le contraire, Bel. »

« Je me suis un peu renseignée auprès du docteur pour quelque chose de spécial. Rien de bien important. Enfin … Pour toi … Si, ce sont de très bonnes nouvelles même. Tu es capable de supporter quelques petits chocs. Enfin, il ne faut pas te secouer. »

« Me secouer ? Mais euh … Qu’est-ce que ça veut dire ? » demanda Téo alors qu’elle lui retirait le masque à oxygène de son visage.

« Téo … Il faudrait que tu serres bien les dents. Tu peux le faire ? »

« Bien entendu que je peux le faire mais pourquoi ? Enfin bon … »

« Fais-le s’il te plaît. » dit l’adolescente dans un sourire.

« D’accord, d’accord. » marmonna Téo en serrant les dents. Voilà, elle était contente ? c’était la moindre des choses qu’il pouvait faire après tout ce qu’elle avait …

Ah ! Il s’était pris une violente baffe sur le côté gauche du visage. Il s’apprêta à crier mais il en reçut une seconde sur le côté droit, Bel criant :

« Ca, c’est parce que tu es le plus grand des imbéciles ! La seconde, c’est parce que tu n’as même pas chercher à me contacter pendant une année ! »

« Hey, mais attends un petit peu … Je veux … »

Une troisième baffe puis une quatrième lui arriva directement sur le visage. Maintenant, il avait les joues rougies alors qu’elle continuait de crier :

« J’espère que ça te convient ! Car la troisième, c’est pour avoir refusé depuis le début ! La quatrième, c’est pour tout ce que tu as fait depuis le début ! IDIOT ! IMBECILE ! Est-ce que tu en veux encore deux autres ? Ou tu as ta dose ? »

« Je … Je crois que ça … me … Je crois que ça me … »

« BEN TIENS UNE CINQUIEME ! » hurla-t-elle avant de lui donner une violente claque mais cette fois-ci sur le front. Il poussa un cri de douleur, ayant maintenant quelques larmes aux yeux avant de bredouiller :

« J’ai compris … j’ai compris … Je … Bel, c’est bon ! J’ai … J’ai compris ! »

« Je veux vraiment que tu le comprennes Téo ! Et pas seulement ! C’est clair ? »

« J’ai … J’ai compris … J’ai parfaitement compris … Je … »

« Je n’ai pas bien entendu, Téo ! Je veux que ça soit clair entre nous deux ?! »

« Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Je … Je … C’était ton argent et … Qu’est-ce que tu as fait réellement ? » bredouilla l’adolescent, juste ridicule par l’imposante stature de Bel psychologiquement. Celle-ci croisa les bras au niveau de sa poitrine, disant :

« Je ne suis plus la maîtresse d’Unys. Je l’avais déclaré à Goyah avant son combat : si je gagnais et que je te retrouvais, je quittais mon poste de maîtresse d’Unys pour récupérer l’argent et te soigner, c’est aussi simple que ça ! »

« Tu … Tu … Tu as fait quoi ?! » s’écria Téo, toussant un peu. Il était encore affaibli par toute cette histoire. Et il n’avait pas trop la force de … D’ACCORD !

« J’ai fait ce que j’avais à faire pour aider la personne que j’aimais ! Une personne qui ne le mérite surement pas ! Hein ? Téo ! »

« Je ne te … mérite pas … Je le sa … »

En voilà une sixième claque qui lui arriva sur la face ! MAIS MERDE ! Elle commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs ! Ou plutôt sur les joues ! Il n’avait même pas la force de répliquer mais maintenant, il voyait Bel qui était en train de pleurer.

« On s’en fiche que tu ne me mérites pas ! On s’en fiche que ça m’ait coûté de l’argent ! On s’en fiche de tout ça ! On s’en fiche complètement ! Il faut juste que tu sois avec moi et c’est ça le plus important ! Le reste, on s’en fiche ! Téo, si je t’aime, je m’en fiche de l’argent, de ma place de maîtresse d’Unys et de tout le reste ! Moi, je veux juste que tu sois là, avec moi ! Et rien d’autre ! Je veux juste que tu sois en bonne santé. »

« Je voulais me débrouiller tout seul … Toujours tout seul. Je ne voulais pas t’être redevable ! Je voulais être à ta hauteur ! Je voulais juste que … »

« On s’en fiche ! On s’en fiche ! Et on s’en fiche ! Tu n’as pas à être à la hauteur de quelqu’un ! Tu n’as pas à être à la hauteur d’une autre personne ! Tu dois juste être comme tu veux l’être ! Et rien d’autre ! Et moi, je veux juste que tu ailles bien ! »

« Mais mais mais … Je … »

« LA FERME ! TEO ! » hurla Bel avant de coller ses lèvres contre les siennes. Elle s’était penchée au-dessus de son visage, commençant à grimper sur lui, quelques fils se détachant du corps de l’adolescent alors qu’elle restait ainsi pendant plusieurs secondes.

Il tenta de bouger mais Bel l’en empêchait, lui bloquant les bras. Elle vint même se coucher à moitié sur lui, continuant le baiser. Il allait finir par comprendre où elle voulait en venir après tout ça non ? ALORS ZUT ! ZUT ALORS ! La porte s’ouvrit subitement.

« Ah … Les adolescents de nos jours sont de plus en plus précoces. »

Cela avait été dit sur un ton amusé alors que Téo et Bel tournaient leurs yeux vers Cynthia. Celle-ci avait un léger sourire aux lèvres, Bel rougissant violemment en comprenant ce qu’elle venait de faire. Elle descendit de Téo, celui-ci remerciant Cynthia.

« Mais de rien mon brave … De toute façon, vous étiez occupés. J’ai pu entendre ce que vous vous disiez. La seule différence entre un optimiste un pessimiste, c’est que le premier est un imbécile heureux et le second est un imbécile triste. Vous ne trouvez pas ? Vous allez très bien ensembles dans le fond. »

« Je le sais parfaitement, moi ! Mais monsieur Téo veut pas comprendre mes paroles ! Et puis euh … C’était un peu gênant. »

« Hum ? Ce que j’ai pu voir ? Vous êtes de grandes personnes maintenant. Mais bon … Si je suis ici, ce n’est pas seulement pour voir comment va Téo. Mais … S’il pouvait faire quelque chose pour lui … Ca serait plutôt intéressant. L’hôpital se plaint. »

« Lui ? De qui est-ce qu’elle parle ? » demanda Téo alors que Bel souriait.

« Tu veux de l’aide pour te lever, Téo ? »

Car oui … Il fallait qu’il aille vers la fenêtre pour pouvoir voir de quoi elle parlait. Il regarda les différents tuyaux, les retirant tout en gémissant de douleur. Il était peut-être faible mais ça faisait quand même quelques jours qu’il était là ! Il n’allait pas laisser ça plus longtemps l’arrêter ! Il fut aidé par Bel, celle-ci se montrant attentionnée.
Il fut emmené devant la fenêtre, clignant des yeux plusieurs fois. Qu’est-ce que … Sur le gigantesque parking de l’hôpital … Un pokémon était … couché au sol, poussant des cris. Ce pokémon releva la tête, poussant un nouveau cri en voyant Téo.

« Kyurem … Qu’est-ce qu’il … fait là ? Je croyais que … »

« On dirait bien que toi et lui, vous êtes faits pour vous entendre, Téo. Mais si tu veux bien lui dire d’arrêter de rafraichir l’atmosphère autour de l’hôpital ? »

Kyurem déploya ses ailes, s’envolant pour arriver à la hauteur de la fenêtre de Téo. Il rapprocha son visage près de lui, le regardant longuement alors que Téo posait sa main sur lui. Il … allait bien … n’est-ce pas ?

« Je … Kyurem ? Tu veux bien rentrer dans la … pokéball si tu veux bien de moi ? »

« Kyu. » répondit tout simplement le dragon légendaire alors que Cynthia tendait la pokéball entièrement blanche à Téo. Celui-ci la récupéra, ciblant Kyurem avant que celui-ci ne soit touché par un laser rouge qui le fit disparaître.
Maintenant … que tout était fini … et qu’il n’avait plus de raisons de se battre … Il fallait qu’il trouve une nouvelle raison de vivre. Enfin … Il en avait déjà une. Elle se trouvait à côté de lui. Peut-être que maintenant … Il pouvait réfléchir à ce qu’il comptait faire. Il se retourna au bon moment, Vélicia apparaissant par la porte de la chambre pour foncer vers son dresseur et commencer à l’enlacer … mais doucement.

Deux longues années s’étaient maintenant déroulées. Deux années où la vie avait repris un cour normal mais surtout, deux années où Bel avait repris son titre de maîtresse d’Unys avec facilité. Il fallait dire que maintenant qu’on savait quel était son sixième pokémon, nul n’osait réellement prétendre pouvoir la battre sans être lourdement préparé. Et voilà que l’adolescente devenue femme maintenant venait de battre son jeune adversaire en match amical. Un journaliste s’approcha d’elle, disant :

« Encore une victoire indiscutable de votre part, mademoiselle Bel ! Mais pourquoi ne cherchez-vous à retenir vos coups ? »

« Ce n’est pas une question de retenir mes coups ou non, loin de là ! Simplement, je donne toujours le maximum dans mes combats ! Car j’estime qu’il faut toujours montrer à ses adversaires que l’on est prêt à tout pour obtenir la victoire ! »

« Bien entendu, bien entendu. Avez-vous un conseil à donner à votre jeune adversaire ? »

« De persévérer ! Et rien de plus ! Il ne faut pas chercher à obtenir les pokémons les plus forts ou les plus gros ! Il faut juste apprendre à créer une puissante relation avec eux et le reste coulera de source ! C’est comme ça et pas autrement ! »

« Et un mot pour la fin ? » demanda le journaiste alors que Bel criait aussitôt :

« JE T’AIME MON TEO D’AMOUR ! »

Ailleurs, dans la ville d’Entrelasque, un homme aux cheveux noirs observait Bel qui venait de crier dans le micro du journaliste. Il poussa un petit soupir désabusé, passant une main sur son front en murmurant que malgré les années, elle ne changeait pas.

« Vraiment … Qu’est-ce que je vais faire d’elle, hein ? Vélicia ? »

« Majas ! Majaspic ! » répondit la pokémon alors que la créature rampait à ses côtés. A l’annulaire gauche du jeune homme, un anneau était présent. Dans sa main gauche, il serrait un panier alors qu’il se remettait en marche.

« Achetez mes Krystalines ! Achetez mes fleurs ! »

Aussitôt, lorsqu’il prit la parole, plusieurs personnes avancèrent vers lui. De sa main droite, il prit plusieurs fleurs. Elles étaient toutes de formes différentes : certaines ressemblaient à des marguerites, d’autres à des roses, il y en avait de toutes les sortes. Mais toutes avaient une particularité : elles semblaient être faites de verre. Pourtant, rien de magique ou scientifique … Non … Elles étaient bien naturelles.

« Tenez … Voilà pour vous … et encore pour vous … Et une en plus pour la petite demoiselle. Encore une … Ne vous en faites pas, normalement, il y en aura pour tout le monde. »

Il distribuait des fleurs, en vendant une partie, en offrant à d’autres. C’était là son métier … si on pouvait appeler ça un métier. Il n’avait pas de boutiques ou autres. Non … Loin de là même. Il ne faisait que vagabonder dans la ville et vendre ses fleurs. A force, en vue de la beauté de ses fleurs, il s’était fait une petite réputation.

Mais il n’y avait pas que ça bien heureusement. Enfin … Ce n’était pas le plus important à l’heure actuelle. Alors qu’il avait fini par vendre toutes ses fleurs, un garçon qui devait à peine avoir huit à neuf ans s’approcha de lui, disant :

« Monsieur, monsieur, c’est vrai que vous êtes un héros ? »

« Hein ? Qui t’a dit cela ? Je ne crois pas l’être à ma connaissance. »

« Ben … Il est dit que vous avez réussi à vaincre le dragon dans la grotte cyclopéenne ! Vous êtes comme ces deux hommes qui ont euh … euh … Reshiram et Zekrom ! »

« Ah … Je vois … Je vois … Non, non. Je n’ai pas réussi à vaincre Kyurem, loin de là. Néanmoins, il est vrai qu’il est avec moi. Il m’accompagne là où je vais dorénavant. Tiens, je vais te le prouver. » répondit le jeune homme avant de lancer une pokéball blanche dans les airs. Aussitôt, Kyurem fit son apparition.
Le jeune garçon recula, un peu effrayé mais Kyurem descendit des airs, trouvant la place pour se coucher et se laisser caresser le crâne. Contrairement à auparavant, il avait appris à maitriser le froid qui émanait de lui, permettant ainsi d’éviter qu’il ne gèle les alentours.
Une bonne dizaine de minutes plus tard, le jeune homme était à nouveau en train de marcher, semblant maintenant se diriger vers ce qui ressemblait à une crèche. Oui … Il avait quelqu’un à récupérer mais pas un enfant. Lorsqu’il pénétra à l’intérieur, la crèche était maintenant vide d’enfants, seule une femme aux cheveux roses était présente.

« Oh ! Téo ! Que me vaux l’honneur de ta visite ? »

« Tu n’aurais pas oublié ce que l’on fait aujourd’hui ? Enfin … Je comprendrais si tu es occupée, que tu n’as pas le temps pour ça et … »

« Mais oui, bien sûr, Téo. Tu as dit que tu m’invitais à manger chez toi, je ne vais pas refuser quand même. Ca ne serait pas poli de ma part. »

« Alors … Comment est-ce qu’ils étaient les enfants ? Infernaux, je parie. »

« Hum ? Je ne sais pas … Disons que par rapport aux grands enfants dont je me suis occupé il y a de cela quelques années, ce sont de véritables petits anges. » déclara la jeune femme, souriant à Téo qui détourna la tête.

« Tsss … Je suis sûr que ce sont des compliments en l’air pour ces monstres. »

« Oh … Tu étais un bon exemple, N aussi. Mais donc, ne t’en fait pas, je sais comment m’occuper des enfants. Ils ne me posent aucun problème. »

« D’accord … De toute façon, je pense qu’on mettra notre enfant entre tes mains. »

« Votre … Ne me dit pas que … » commença à dire Anthea sur un ton ravi.

« Ah non non ! OHLA ! On est trop jeunes pour ça ! Enfin, je … C’est un peu précipité ! C’était une idée comme ça ! Rien d’autre ! Ne t’imagine pas des choses ! »

« Oh … Mais je n’imaginais rien du tout. »

Oui bien sûr. De qui est-ce qu’elle se moquait hein ? Néanmoins, maintenant qu’il avait vendu ses fleurs ou presque, il avait quelque chose. Il souleva la serviette au fond du panier, présentant de nouvelles fleurs avant de les tendre à Anthea.

« Je n’allais quand même pas venir sans rien. Voilà pour toi, Anthea. »

« Oh ! Qu’elles sont belles ! Merci beaucoup. Tu vois ? Tu es comme les enfants que je garde : tu es un vrai petit ange. » déclara Anthea an rigolant, venant l’embrasser sur la joue pour le remercier. Le jeune homme haussa les épaules avant de dire :

« Si tu es prête, je t’emmène sur Kyurem. Normalement, Bel est partie prendre ma mère et Percila. Comme ça, au moins, nous serons nombreux à table. »

« Quand même … Trois femmes rien que pour toi, tu en as de la chance hein ? »

« Hum … Je ne vais pas mentir et je vais tout simplement dire que oui. J’en ai vraiment de la chance mais bon … Tout ça n’est qu’amical, hein ? »

« Bien entendu, Téo. Que vas-du donc t’imaginer hein ? » dit Anthea en souriant, Téo poussant un léger soupir.

Néanmoins, il était temps de se préparer. Il demanda à Anthea de le suivre, Téo faisant réappraître Kyurem devant lui avant d’inviter Anthea à le suivre. Il demanda à la femme de bien s’accrocher alors qu’ils grimpaient tous les deux sur le pokémon.
Il était temps de partir chez lui ! Pas trop loin d’Entrelasque puisqu’il s’agissait du coin où se trouvait la grotte cyclopéenne. A partir de là, c’était ici qu’il vivait dorénavant ! Du moins, dans une maisonnette faite de bois et entourée par des champs de fleurs. Des fleurs qu’il cultivait lui-même, grâce à Kyurem.

« Certains utilisent des pokémons légendaires pour assouvir le monde … D’autres utilisent des pokémons légendaires pour faire pousser des fleurs. »

« Chacun sa vocation ! Je ne pense pas que cela dérange Kyurem. »

« Je ne pense pas non plus. » continua de dire Anthea, descendant du pokémon, celui-ci poussant un petit reniflement pour montrer qu’il acquiescer aux propos de Téo.

« Si cela lui déplaisait tellement, il est libre de le partir, je ne le retiendrai jamais. »

« Je le sais parfaitement, Téo. Je le sais parfaitement … Et dis-moi … C’est toi qui cuisine pour ce soir ? » demanda-t-elle avant de pousser un petit rire amusé.

« Moque toi donc, femme de peu de foi mais oui, c’est moi qui cuisine aussi ! Ca ne sera jamais aussi bon que si c’était Bel mais comme elle est mon professeur … »

Elle voyait, elle voyait. Elle le laissa s’affairer aux fourneaux tandis qu’elle-même souriait béatement. Il fallait dire que voir le jeune homme bouger librement, sans aucune contrainte ou autre. C’était vraiment quelque chose.

« Sinon, tu as été à l’hôpital dernièrement ? »

« Oui … Pour faire un bilan de santé, je ne veux pas attraper une nouvelle maladie mais tout est bon. Je n’ai aucun problème. Il en est de même pour Bel. »

« Tant mieux alors … Oui … Tant mieux. »

« Ne t’en fait pas, tu n’es pas la seule à être soulagée. Bon … Elles devraient bientôt être arrivées normalement. Tu peux regarder par la fenêtre s’il te plaît ? »

Anthea hocha la tête, s’exécutant alors qu’elle observait à travers les vitres. Hum … Elle voyait bien un épais point noir à l’horizon qui était en train de grandir.

« Elles sont en approche. Tu veux les accueillir pendant que je surveille le repas ? »

Et deux fois plutôt qu’une ! Elle eut un grand éclat de rire en voyant le tablier blanc de Téo, celui-ci ne répondant même pas à Anthea. Il ne fit que rougir avant de quitter la maisonnette. Il devait accueillir Bel, sa mère et Percila ! D’ailleurs, chacune se trouvait sur le sommet d’un des trois crânes du Trioxhydre de Bel. Vraiment … Kyurem était peut-être imposant mais Tryalone l’était tout autant. Rien à voir avec les autres pokémons.

Il s’approcha de la Trioxhydre, tendant les bras alors que Bel sautait tout simplement du crâne de sa pokémon pour venir atterrir dans les bras de Téo. Elle l’embrassa longuement, ne semblant pas gênée de le faire en public. Lui, c’était un peu différent mais il ne niait pas qu’il aime quand même ce qui se passait.

« Ahem … Téo … Dès que tu auras terminé tout cela, tu voudras bien dire bonjour à ta mère, s’il te plaît ? » demanda Percila. Si auparavant, elle avait des cheveux assez longs, là, c’était encore pire. Ils pouvaient facilement toucher le sol mais elle utilisait un minimum de pouvoirs psychiques pour les faire flotter derrière elle. En apparence, elle avait aussi assez grandi, ressemblant maintenant à une femme très élégante.

Téo arrêta le baiser, disant à Bel de l’attendre dans la maison, là où Anthea était déjà présente. Il embrassa sa mère sur les joues. Maintenant, après ce qu’il avait fait, il faisait tout pour rattraper le retard passé avec sa mère. Il valait mieux pour lui en un sens.

« Bonjour Percila. » dit-il alors que Percila tendait sa main pour qu’il l’embrasse. Néanmoins, il vint déposer ses lèvres sur sa joue avant de reprendre : « Je pense que nous nous connaissons assez bien pour faire ça. »

« Je ne suis pas sûre que les familiarités soient de mises … mais bon … Maintenant que c’est fait … Allons plutôt chez toi, Téo. Enfin … En même temps … Je dois te dire que Carolina a apprécié les fleurs envoyées. » dit Percila, rouge aux joues.

Elle essayait de se montrer distante mais il était difficile d’oublier certaines choses. Elle le savait parfaitement mais bon … Elle faisait de son mieux.

Les cinq personnes furent assises autour d’une table. Du moins, les quatre femmes étaient assises tandis que le seul homme était debout, en train de ramener les différents repas qui allaient se suivre les uns après les autres.

« Je préviens … C’est chaud. »

« Et c’est lui qui a cuisiné. » continua Anthea, Bel rigolant avant de répondre :

« Je ne m’en fais pas ! Téo était déjà pour la cuisine auparavant et là, il s’est encore amélioré. Tu ne trouves pas, Percila ? En plus, tu me demandes tout le temps si c’est Téo qui va cuisiner ou non quand je t’invite ! »

« Ce … Ce n’est pas pareil ! Ne mélangeons pas tout ! »

Elle avait bredouillé ces quelques mots alors qu’elle rougissait faiblement. Ca ne se disait pas en public tout ça ! Elle allait devoir lire dans les pensées de la jeune femme pour lui trouver une petite pensée qui la rendrait confuse !


Mais au final, elle ne trouva rien. Elle semblait juste penser à Téo et à avoir tout le monde autour d’elle.
Ah … C’est vrai que Bel en avait bien bavé à cause de Téo. Bon … Pour aujourd’hui, elle allait laisser passer la remarque de Bel. Pour aujourd’hui hein ?

« Est-ce que vous avez encore faim ? Ou je peux m’asseoir. »

« Viens donc t’asseoir au lieu de rester debout ! » dit Bel, se levant pour prendre la main de son mari. Elle aussi avait maintenant un anneau à l’annulaire gauche. Ses cheveux blonds lui allaient jusqu’à la poitrine bien qu’elle gardait toujours ses épis sur le sommet de son crâne.

« Oui … Oui … Pas besoin de me presser non plus, Bel. »

« Et dire que cela fait déjà un an que vous êtes fiancés … A quand le mariage ? » demanda la mère de Téo, celui-ci se grattant la joue en détournant le regard. Il vint s’asseoir avec Bel à ses côtés, celle-ci s’écriant avec joie :

« Le plus tôt possible ! Mais Téo veut aussi que l’on ait deux enfants. Il pense que ça serait bien d’avoir un garçon et une fille. Ou alors deux filles … Ou deux garçons ! »

« Mais Bel ! Ca ne se dit pas en public tout ça ! C’est du privé ! » répondit le jeune homme, plus rouge qu’une tomate.

« Mais mais mais … Je croyais que tu voulais que tout le monde soit au courant puisqu’elles sont réunies ! Ce n’est pas le bon moment ? »

« Oh … Vraiment … Tu es une imbécile, Bel. L’effet de surprise est brisé. »

Elle baissa la tête sur son ventre, rougissante avant que le silence ne plane. Puis Percila fut la première à féliciter l’heureux évènement. Un couple d’imbéciles … mais heureux.

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