Chapitre 2 : Son désespoir

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 2 : Son désespoir

Avachi sur le sol, mon visage tourné vers l’écran de la télévision, je ne fais que regarder ce qui s’y trouve. Je suis encore capable de comprendre ce qui est raconté mais … rien du tout. Rien de rien. Je ne suis pas motivé, je ne suis pas vivant, je suis juste une loque insensible et incapable d’avoir des sentiments. Je ne suis plus humain …

« Qu’est-ce que nous faisons ? »

« Je compte rester éveillée. » dit Lania car j’entends parfaitement leurs conversations.

Elles parlent de moi, ils parlent de moi. Tout le monde parle de moi mais je veux juste qu’on me laisse seul. Qu’on me laisse tranquille ! Je suis un monstre ! Une créature abjecte, sans corps prédéfini ! Je n’ai rien pour moi ! RIEN DU TOUT !

« J’aimerai aussi mais si tout le monde reste éveillé, ça ne changera rien. Il vaut mieux que tu … enfin, Lania, est-ce que … » demande Séphyria alors que Lania répond :

« Nous n’en parlerons pas à voix haute, d’accord ? Mais ne vous inquiétez pas pour lui. »

Ah ? Qu’elles ne s’inquiètent pas pour moi, oui. Je suis en pleine forme Je respire la joie de vivre ! Je … non. Même avec ironie, j’arrive pas à me dire ça, ça sert à rien, c’est stupide, c’est vraiment stupide ! Rien d’autre ! Je suis stupide ! Je suis horrible et je …

« Mais quand même, les filles, il vaut vous montrer plus entreprenantes avec Ric hein ? »

« Je ne crois pas qu’il soit en état de faire quoi que ce soit. » murmura Calsidya, un peu gênée par les paroles de Lania, celle-ci réfutant le tout d’un geste négatif de la main.

« C’est n’importe quoi comme réflexion. Enfin bon, de toute façon, je n’ai pas à en parler. »

Alors si elles n’ont pas à parler, est-ce qu’elles peuvent s’en aller et me laisser seul ? Je veux juste être seul et rien d’autre. Qu’on me laisse tranquille. J’ai abandonné mes deux pokémons, voilà tout. J’ai juste mes deux pokémons … non je n’ai même plus ça.

« Ric, on va manger. Viens par là ! »

Dyamia s’écrit mais rien à faire, je ne bouge pas. Je n’ai pas vraiment faim, je n’ai pas la tête à ça. Bref, qu’on me laisse tranquille. Je ne bouge pas de ma position, regardant juste la télévision en la fixant longuement.


Les minutes s’écoulent avec lenteur, je les entends parler, chercher à rire. Il vaut mieux qu’elles m’oublient toutes, que je n’existe plus aux yeux de personne. Ainsi, je n’aurai aucun regret à disparaître. Disparaître de leurs existences.
« Bonne nuit, Ric. Dors bien. »

Les filles viennent m’embrasser sur la joue comme pour me rassurer mais ça ne change rien. Cet endroit est gigantesque … surtout qu’on a déplacé le canapé et la table du salon pour me permettre d’avoir plus d’espace … pour dormir à même le sol.

Voilà que la nuit est tombée et je zappe les chaînes d’un tentacule. Je tombe sur l’une de ces chaînes qui prônent l’animation jipenaise. Sauf qu’à cette heure-ci, j’ai le droit à de l’animation érotique et ça me fait rappeler que le Jipen est vraiment un pays saugrenu. Qu’est-ce qu’il y a de bon à ce que des tentacules caressent le corps d’une femme ?
« Oh ? Ca m’a l’air plutôt intéressant ce que tu regardes, Ric. »

Si je pouvais sursauter, je le ferai. Mais je ne peux que me retourner … pour voir Lania ? C’est quoi cette tenue ? Avec juste la lumière de la télévision pour éclairer le salon, je peux à peine l’étudier. Mais …

« Est-ce que ma tenue te dérange, Ric ? »
Je ne peux pas vraiment dire qu’elle me dérange… comme je ne peux pas vraiment parler aussi. Ah … mais bon. Elle porte juste une nuisette couleur bleu ciel avec une bustier, ouverte au nombril ainsi qu’une culotte très fine de même tissu et couleur. Les deux sont transparents et me permet de voir qu’elle ne porte rien sous la nuisette au niveau de la poitrine.

« Donc, si je comprends bien, tu es amateur de ces bizarreries jipenaises ? »

« MAIS NON ! MAIS NON ! » hurle-je dans mes pensées en tentant de changer de chaîne mais la télécommande se téléporte jusqu’à la main de Lania.

« Pourquoi pas, non ? »

Elle vient s’asseoir contre moi et je sens son dos qui touche mon corps si affreux. Qu’est-ce qu’elle fait ? Qu’est-ce qu’elle est en train de faire ? Qu’elle part ! Qu’elle aille dormir ! Qu’elle me laisse tranquille ! Je ne veux pas la voir !

« On garde cette chaîne, tu en penses quoi ? »

« Non non ! Vas t-en ! Je n’ai pas besoin de ta compassion ! »

« Ca me rappelle la fois où j’ai tenté de te sauter dessus mais que tu m’as repoussée … car je n’étais pas assez humaine, Ric. »

Je m’en rappelle parfaitement. Maintenant, les rôles sont inversés. Je ne pense plus à rien, du moins, je ne cherche pas à communiquer avec elle Je ne cherche plus rien. Je crois … je n’en suis pas si sûr que ça. Lania me perturbe. Je sens qu’elle me prend la main droite devenue de nombreux tentacules pour la passer autour de son corps. Elle émet un petit rire tendre.

« C’est vraiment surprenant. Tu crois vraiment qu’une femme peut prendre du plaisir avec des tentacules ? C’est vrai que ça ressemble quand même à un long sexe masculin mais bon … »

« Pourquoi est-ce que tu parles de ça maintenant ? J’ai zappé les chaînes. »

« Je ne sais pas, Ric. Je ne sais pas. » murmure-t-elle alors que je baisse mes yeux. Qu’est-ce que … Qu’est-ce qu’elle est en train de faire ?! Elle a passé une main sur son sein droit et je la vois en train de se pincer le téton à travers sa nuisette. Quelques secondes plus tard, il est plus que dur et pointe avant qu’elle reprenne : « Tu veux essayer ? »

Essayer ? Depuis que je suis transformé, je n’ai rien fait du tout. C’est normal ! Mon corps quoi ! Je ne suis pas humain ! Je n’ai rien d’attirant ! Je ne suis pas … Mes pensées se paralysent alors que Lania vient de m’embrasser longuement pour m’interrompre. Lorsqu’elle arrête le baiser, elle me dit :

« On s’en fiche non ? Car je pense que je vais pousser quelques cris de plaisir, on va aller ailleurs, ça sera bien mieux, hahaha. »

Ailleurs ? Elle ne me laisse pas le choix ? Je cligne des yeux avant de me retrouver … sur le toit de l’immeuble ? Il fait froid mais mon corps ne le ressent pas. Je le sais juste à cause du vent qui vient frapper sur ma peau. Lania m’observe dans un grand sourire en reprenant :

« Ric ? Tu ne voudrais quand même pas que j’attrape un rhume, n’est-ce pas ? »

Laisser un commentaire