Chapitre 53 : Une étrange méthode

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 53 : Une étrange méthode

« Hum ? Tery ? Comment est-ce que tu vas ? »

« Plutôt bien, merci pour l’aide, hier, Manelena. » déclara le jeune homme alors qu’il avait laissé Elen se reposer dans la chambre. Il était descendu le plus tôt possible ce qui fait qu’ils étaient en pleine matinée et encore, il n’y avait personne du groupe. « Tout le monde dort ? Après ce que j’ai eut, je n’ai pas vraiment sommeil, je dois avouer. »

« Je n’ai pas sommeil non plus, je n’aurais pas réussi à le trouver de toute façon. »

« Ce n’est pas totalement faux, oui … mis bon … Je te jure, hier. Je ne sais pas s’ils m’auraient laissé mourir ou non. Je crois que je n’aurais pas à me poser cette question. »

« Ne t’en fait pas, hier, le plus important, c’était ta sécurité mais aujourd’hui, je comptes bien avoir une discussion avec ce foutu grand archimage. Je vais lui apprendre à me prendre pour une imbécile. Ce Colisée, si ça tenait qu’à moi, j’irais l’exploser. »

« Calmes-toi, calmes-toi, ça ne sert à rien de t’emporter. Tu sais parfaitement que ça ne nous causera que des ennuis si tu t’emportes mais vraimentr, merci pour hier. »

Elle le regardait à peine sans qu’il ne sache pourquoi. Est-ce qu’il avait fait ou dit une bêtise ? Peut-être, il n’en avait aucune idée tandis qu’il venait s’asseoir en face d’elle. Il demanda si elle voulait manger ou boire quelque chose mais elle fit un geste évasif de la main pour lui signaler que ça l’importait peu. Bon ben, alors, c’était pour eux deux et c’est tout.

« Bon appétit, Manelena. Il faut que l’on mange après tout ce qui s’est passé, tu ne crois pas ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Peut-être … tu n’as rien à me demander par rapport à hier ? » chuchota t-elle sur un ton un peu évasif, comme pour montrer que ça ne la dérangeait guère de ne pas en parler.

« Non, pas vraiment, Manelena. Je t’ai déjà remercié, je pense que c’est suffisant. »

« C’est vrai. Pourquoi est-ce que j’ai posé cette question stupide ? »

La femme aux cheveux argentés haussa les épaules tandis qu’il observait maintenant son assiette. Pourquoi est-ce qu’il aurait dût la questionner au sujet de ce qu’elle avait dit hier en arrivant l’arène avec fureur ? Cela aurait juste causé plus de problèmes qu’il n’en faut.

« Bon appétit à toi, Manelena. Je ne suis pas d’humeur à attendre les autres. J’ai juste envie de me reposer et de dormir, je dois t’avouer. »

« Encore dormir ? Tu n’exagères pas un peu hein ? Vu le quota que tu as eut hier. »

« Oui mais bon … c’était un sommeil forcé, je n’ai pas eut trop le choix hein ? Enfin, ce Colisée … je ne savais pas qu’il y avait des créatures aussi monstrueuses dans les environs. Je me demande où est-ce qu’elles ont réussi à trouver ce Cyclopocus. »

« Des fois, il vaut mieux ne pas trop demander. Tu es loin de tout connaître. »

« Ca doit être assez grisant de découvrir et chercher dans ce monde, je me dis. »

« Ne me dit pa que tu comptes explorer le monde après qu’on en ait enfin fini avec ces monstres légendaires ? Vrai qu’il en reste qu’un seul mais bon … »

« Hey ! Il faut bien que j’envisage de penser à mon avenir, non ? Et toi ? Qu’est-ce que tu comptes faire, Manelena ? Je ne le sais même pas. »

Oups. Question qui fâche. Il n’y a pas pensé sur le coup mais en vue des déboires avec son père, elle n’a plus vraiment d’endroit qui l’attend.

« Je verrais en temps et en heure. Nous n’avons pas encore terminé et vu que tu te coltines des problèmes à chaque fois que tu te déplaces, je n’ai pas l’impression que ça sera terminé une fois que nous en aurons fini avec ces créatures légendaires. »

« Euh, si tu parles de l’ouverture des portes, je préfère me dire que ça n’arrivera pas, entre nous hein ? C’est juste une simple mesure de sécurité, dira t-on. »

« Mesure de sécurité, mesure de sécurité, tu en as de bien bonnes hein ? »

« Mais je suis sérieux, Manelena ! »

« Je sais que tu es sérieux, très sérieux, trop … sérieux. Ah, et aussi parfois bien imbécile. Voilà ce que tu es, Tery. Tu es tout ça à la fois. »

Elle poussa un profond soupir avant de mettre une main sur son front. Pourtant, lorsqu’elle vit le visage décontenancé de Tery qui s’était remis à manger bien sagement, elle tenta de s’empêcher de sourire sans réellement y arriver. Elle chuchota :

« Au moins, tu es vivant, c’est déjà ça le plus important à mes yeux. »

« Tu as dit quoi, Manelena ? J’ai pas compris. Tu me parlais ? »

« Tu n’avais qu’à m’écouter si je te parlais. Comme ce n’est pas le cas, je ne vais pas me répéter. » reprit-elle en haussant un peu la voix.

« Désolé, désolé, je ne voulais pas t’emporter. Enfin, encore merci … pour hier. »

« Tu me remercieras cette après-midi, lorsque nous irons voir le grand archimage. J’ai à lui donner mon point de vue avant mon poing dans sa gueule. »

« He… HEY ! Attention, s’il te plaît. Ne fait pas trop de violence si ce n’est pas nécessaire hein ? Je ne veux pas que tu aies des problèmes à cause de ça ! »

« Je n’en aurais pas car généralement, les gens évitent d’en avoir avec moi. »

Encore une menace déguisée de sa part, il ne vint pas la relever. Il termina son petit déjeuner, espérant que les autres allaient se réveiller assez vite. Il ne se sentait pas vraiment très à l’aise maintenant … enfin pour ne pas changer, pensera t-on dans le fond.

« Les autres vont sûrement descendre bientôt. »

« Tu étais très matinal sur ce coup. Il faut dire ce qui est : tu t’es évanoui et donc tu avais du sommeil à rattraper. Ils ne se réveilleront pas avant quelques heures. »

« Mais toi ? Comment est-ce que cela se fait que tu sois aussi rapidement debout ? »

La femme aux cheveux argentés haussa les épaules comme si de rien n’était. Elle était debout et elle lui tenait compagnie, ce n’était pas déjà une bonne chose ? Il n’avait pas de quoi se plaindre normalement. Mais bon, c’était Tery et des fois, elle n’arrivait pas à le comprendre.

« Alors ? Tu n’as aucune raison, c’est ça ? Ou alors, tu ne veux pas en parler ? Je comprendrais hein ? Mais bon … Ca m’embête légèrement. »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dises exactement ? »

« Je ne sais pas, n’importe quoi ? Pour me rassurer ou autre ? A toi de voir hein ? »

« Je me suis levé car un dragon crachant de gigantesques flammes a assiégé Omnosmos. Quand je me suis dirigé vers l’endroit d’où provenait l’attaque, le dragon avait été tué par le sir Ratator, une petite souris recouverte d’armure. »

« … … … Pourquoi j’ai l’impression d’être pris pour un idiot ? » murmura le jeune homme aux cheveux bruns en fronçant les sourcils.

« Tu penses que ce n’est qu’une impression ou alors un peu plus que ça ? »

« Et zou, ça reprend les insultes. Mais au moins, tu vas bien, Manelena. Si tu es capable de faire de l’humour, c’est que tu vas très bien, je suis soulagé de l’apprendre, hahaha. »

« Je ne vois pas où j’ai fait de l’humour. J’ai juste répondu à ta question de façon stupide puisque ta question l’était tout autant, rien de plus, rien de moins. »

« Oui mais ta réponse était drôle, c’est ça qui est le plus important, je trouve, à savoir. »

Pou toute réponse, elle finit par hausser les épaules. Qu’est-ce qu’elle s’en fiche dans le fond, non ? Qu’est-ce que ça lui apportera de toute façon ?

« Hein ? Déjà réveillés, tous les deux ? »

Ce fut Elise qui descendit la première, petit sourire aux lèvres. Il était vrai qu’en vue de son passé de serveuse, il était loin d’être illogique qu’elle soit debout avant les autres.

« Oui, disons que vu comment j’ai dormi à cause de mon évanouissement, ça ne devrait pas être si surprenant que ça, j’imagine non ? »

« Pas vraiment mais … est-ce que tu vas bien ? Aucune séquelle ou autre ? »

« Non non, merci de t’inquiéter mais je vais parfaitement bien. »

« Tant mieux alors, c’est juste qu’hier, tu faisais un peu peur. J’avais l’impression de voir encore pire que moi … avant que je ne vous connaisses. »

« Pire que toi ? A ce point ? Pour tout dire, j’ai fais un cauchemar … mais je n’arrive pas à savoir exactement de quoi il ‘agissait. J’ai vraiment l’impression que c’était quelque chose d’important mais que j’ai tout oublié en me réveillant. »

« C’est étrange, il faudra en parler avec les autres non ? Et aussi le grand archimage ? »

« Ce grand archimage n’aura peut-être pas l’occasion de parler. » rétorqua Manelena sous un ton menaçant tandis qu’il marmonnait :

« Si tu peux éviter de le tuer tout simplement parce qu’il ne te plaît pas, je t’en remercierais Manelena. Il va juste devoir s’expliquer, c’est tout. »

« Je le laisserais s’expliquer mais il a intérêt à être franchement convaincant sinon … »

« Ne lui fait pas de mal, ça ne sert à rien. La violence ne mène à rien. »

« Quand je t’écoute ainsi, j’ai envie de te baffer, Tery. Et de façon assez violente, comme si ta tête allait percuter le mur et y rester. »

« Gloups, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter une telle idée ? Je peux savoir ? »

« Tu parles trop et surtout de façon trop stupide. Tu as besoin d’autres explications ou tu préfères que j’arrête de t’aligner dès maintenant ? Qu’est-ce que tu décides ? »

« Quand même, je trouve que vous vous entendez très bien tous les deux. » dit Elise en finissant par s’asseoir à la même table qu’eux. « On ne dirait pas comme ça d’un point de vue extérieur mais si on vous connaît bien, on comprend que Manelena dit cela simplement car Tery a l’habitude de se mettre en danger inutilement et qu’elle veut le protéger. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? » déclara Manelena en tournant son visage vers la jeune demoiselle aux cheveux couleur auburn.

« Oh mais rien de spécial, promis ! Je ne pensais à rien de mal hein ? »

« Alors, il vaut mieux que tu arrêtes de penser, ça sera bien meilleur pour tous et toutes. Enfin, surtout pour toi, en vue de tes paroles. »

« D’accord, d’accord, j’ai parfaitement compris, hihihi. Je ne dirais plus rien ou presque, je peux vous le promettre, voilà tout. »

« S’il te plaît, Manelena, ne fais pas ta tortionnaire sur Elise. Elle ne mérite pas ça. »

L’ancienne maréchale ne répondit pas aux paroles de Tery, celui-ci questionnant ensuite Elise pour savoir si elle voulait quelque chose pour son petit déjeuner, qu’il puisse héler alors une serveuse. La jeune femme hocha la tête, signalant qu’elle allait commander elle-même.

« Tu peux faire comme tu le dires, Tery. Mais je suis vraiment contente de voir que tu vas bien, vraiment contente. J’espère que ça ne se reproduira plus. »

« Le Colisée ? Une fois mais pas deux, c’est pas du tout mon genre ! Tu as bien vu, je n’ai pas vraiment cherché les acclamations ou à faire le spectacle. »

« Tant que tu fais attention à toi, je pense que c’est le plus important. Juste que ça ne se reproduise plus vraiment, j’imagine, non ? »

« Je pense que ça doit être ça, je ne sais pas trop, je dois t’avouer. »

Il se gratta la tête, un peu confus et gêné par toute cette histoire. Le Colisée et le cauchemar ensemble ? Sincèrement, il préférait éviter que ça se reproduise, oui. Ça le perturbait beaucoup trop en fin de compte et il valait mieux que ça ne soit pas le cas. Ah … Bon. Il se leva finalement, déclarant d’une voix lente :

« Je vais aller prendre un peu l’air. Je reviendrais dans dix minutes. »

Qu’importe si Manelena le regardait avec suspicion. Il s’éloigna de la table, sortant de l’auberge avant de mettre les mains dans les poches. Il devait parler au grand archimage.

« Il vaut mieux que j’y aille seul. »

C’était la décision qu’il avait pris. Prenant une profonde respiration, il se dirigeait maintenant vers la tour des archimages, les soldats le laissant placer en le félicitant pour les combats d’hier. Ils semblaient vraiment impressionnés par ça.

« Ne vous inquiétez pas, tout va bien de toute façon. »

« Vous êtes sûr, Teny Vanian ? Hier, c’était quand même assez ardu non ? »

« N’exagérons pas non plus, je ne suis pas aussi chétif que ça hein ? »

Il émit un petit rire pour rassurer les soldats, ces derniers faisant de même avant de paraître gênés. Hmm ? Il y avait un problème ? L’un des deux gardes lui demanda :

« Par contre, votre dernier combat … vous sembliez vraiment différent. »

« Contre ce monstre géant ? Je dois avouer que je ne me suis pas senti si bien que ça. »

« Faites attention à vous ! C’est dommage que vous arrêtez aussi une carrière comme ça. Mais bon, c’est super dangereux comme métier, ça se comprend Vous auriez dût voir hier comme votre petite amie s’est énervée. Je vous le jure, j’avais l’impression qu’elle était prête à tuer tout le monde dans le Colisée ! Mais du genre un bon gros massacre ! »

« Ma petite amie ? Hein ? C’est vrai qu’elle était … »

« Vous savez, la femme aux cheveux argenté qui s’est battue à vos côtés. Elle aussi, elle a une sacrée puissance. Ah les ligne d’Alzar, c’est super impressionnant à regarder dans le fond. Et super inquiétant aussi d’ailleurs, faut pas croire ! J’en tremble encore un peu ! »

« Euh … Vous parlez bien de Manelena ? »

Sa petite amie ? L’idée en soi est vraiment amusante mais pourtant, il vaut mieux ne pas trop y penser. Si elle apprenait ça, autant dire qu’il n’avait plus de tête sur les épaules. Et à l’heure actuelle, il valait mieux qu’elle reste accrochée.

« Je crois que c’est ça. La princesse de Shunter en plus ? Vraiment, y en a qui ont de la chance par ici. Enfin, je ne vais rien dire, manquerait plus que … »

« Avez vous fini d’importuner Tery ? » demanda une voix légèrement amusée alors que les soldats se mettaient aussitôt au garde-à-vous, le grand archimage se présentant dans le dos de Tery. Celui-ci se retourna pour lui faire face avant de le saluer d’un geste et d’une parole.

« J’ai à vous parler, Ernold. J’espère que vous comprendrait que c’est assez important. »

« Je n’en doute pas un seul instant. Si tu veux bien me suivre, cela sera beaucoup plus simple alors. Je pense que ça sera mieux pour nous. »

« Je voudrais surtout obtenir des réponses à mes questions … et surtout, qu’est-ce que c’était que ça ? Hier ? Je crois bien que j’ai mérité de … »

« Si prévisible, Tery. Vraiment prévisible. » déclara une voix au loin avant que Manelena ne fasse son apparition, accompagnée d’Elise. Celle-ci lui fait les gros yeux, le jeune homme détournant la tête. Elise ne semblait pas avoir apprécié le fait qu’il se soit éloigné sans prévenir. Bon où sont les autres ? Hein ? Ils ne sont pas là ?

« Pourquoi est-ce que vous êtes ici ? »

« Car je n’avais pas confiance en toi et que j’ai bien fait non ? Alors, qu’est-ce que tu comptes demander à ce grand archimage qui a sombré dans la bassesse par rapport au Colisée. »

« Si vous voulez bien m’accompagner. » répéta encore une fois le Gnomold en posant son regard sur Manelena, inquisiteur et légèrement irrité.

« Nous allons vous suivre, Ernold. Vous m’accompagnez ? »

« Tu ne pensais quand même pas que j’allais te laisser seul avec lui, non ? »

Pour toute réponse, il ne fit qu’hausser les épaules. Il n’allait pas chercher la provocation et la dispute, contrairement à Manelena. Hum ? Ils n’allaient pas dans son bureau ? Non, c’était autre chose, ils se dirigeaient vers une autre pièce de la tour.

« Si vous voulez bien pénétrer, il s’agit de la salle de lecture. Elle est elle-même composée de plusieurs pièces au cas où quelqu’un veut parler en paix tout en lisant. »

« Je vois, je vois ,c’est assez impressionnant quand on y réfléchit, vraiment ! Je trouve ça vraiment très chouette dans le fond. Sincèrement, c’est vraiment une bonne idée. Mais c’est de la magie, n’est-ce pas ? Enfin, pour permettre une telle chose. Ça reste impressionnant en soi mais j’avoue que j’aime beaucoup dans le fond. Qu’est-ce que nous faisons ici alors ? »

« Nous allons parler. Installez vous sur ces fauteuils. Tery, je voulais te parler de la raison qui nous poussent, nous, à appeler les humanoïdes cornus « démons ». Tu dois savoir qu’il n’y a rien d’étrange à ce que tu sois un démon. Non, ce n’est pas lié à Shunter, loin de là. »

« Alors à quoi donc ? Vous voulez dire, que je ne sais pas, un exemple, un citoyen d’Honoros peut aussi être un Démon, c’est bien ça ? »

Ils avaient traversé un couloir fait entièrement de nombreuses rangées de livres. Au bout, il avait put ressentir un peu de magie avant que ne se trouvent plusieurs fauteuils et petites tables pour que chacun et chacune puissent s’installer.

« C’est exactement cela. Je me doutes que vu toi et Elise êtes tous les deux originaires de Shunter, cela pouvait te paraître lié aux citoyen de Shunter mais ce n’est pas le cas. »

« C’est vrai que dans le fond, j’ai toujours pensé que c’était ainsi. Je ne me suis jamais réellement posé la question ! Mais bon, qu’est-ce que vous voulez dire par là exactement ? »

« Tout simplement que tu fais partie d’une … race. Oui, il vaut mieux utiliser ce mot plutôt que de vous définir par vos appartenances à un royaume. Je reprends donc : toi et Elise faites partie d’une race dont les pouvoirs peuvent se renforcer par divers procédés. Le gros problème, néanmoins, est que ces procédés sont parmi les plus horribles existants. Je pense qu’il vaut mieux pour vous que vous lisiez ce livre. »

Un livre ? Ah … Oui. Le Gnomold en a déposé un sur la table, les trois personnes s’en avançant pour lire les quelques lignes qu’Ernold pointait de son doigt boursouflé. Tery tenta de dire quelque chose après quelques minutes mais aucun son ne sortit de ses lèvres.

« Vous êtes sûr ? Enfin, c’est confirmé ? »

« Malgré l’âge de ces livres, leurs écrits sont véridiques et fondés. Pourquoi tellement de livres en parleraient ? Je pourrais vous montrer d’autres articles si vous le désirez. »

« Non non, c’est bon mais … ne me dites pas que vous m’avez envoyé dans le Colisée pour vérifier cela quand même ?! » s’exclama Tery, finissant par prendre la parole après Elise tandis que Manelena restait silencieuse, plongée dans le livre.

« Nullement. Si tu as bien lu, cela ne concerne que les membres de votre race et entre vous pour être plus exact. C’est pourquoi le Colisée n’avait aucun rapport avec cela. Car oui, malgré ce que certains doivent penser, dont toi j’imagine, c’était bel et bien une envie de voir ta puissance, chose que tu as parfaitement montré malgré l’intervention de Manelena. D’ailleurs, visiblement, les personnes de sang royales sont toutes aussi impressionnantes en terme de puissance. Je me demande ce dont elles sont capables réellement. »

« Je crois que … même si ce n’est que la seule nouvelle que vous allez m’annoncer, je crois que j’ai ma dose. Enfin, j’ai eut vraiment ma dose, je vais … aller retrouver les autres à l’auberge. Pardon, grand archimage, je préfère … m’en aller. »

C’est vraiment ça être un Démon ? Comme perdu et déboussolé, le jeune homme quitte cet endroit, rapidement rejoint par Manelena. Derrière eux, Elise marche avec lenteur.

Chapitre 52 : Le festin d’un démon

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 52 : Le festin d’un démon

« Aaaaah … Aaaaaaah … Aaaaaaah. »

Où est-ce qu’il se trouve ? Où est-ce qu’il se trouve ? Il émet un gémissement de douleur avant de regarder autour de lui. C’est étrange, tellement étrange, vraiment … Mais en même temps, il ne pouvait se détacher de tout cela. Il devait continuer à avancer dans le noir.

« Où est-ce que je suis ? Je me serais … perdu ? C’est pas possible. »

Il passa une main dans ses cheveux, remarquant les cornes qui s’y trouvaient. Hein ? Ses cornes ? Qu’est-ce qu’elles faisaient là ? Il cligna des yeux, observant ses mains. AH ! Dans le noir, difficile de voir quelque chose.

« Quel idiot des fois, je fais. Pfff, je vous jure. »

Il poussa un léger soupir désabusé avant de continuer à avancer mais où ? Il ne connaissait pas cet endroit et il ne savait pas où il était. Mais pourtant, il avançait, il continuait d’avancer en espérant trouver la sortie.

« Il y a quelqu’un ? Si c’est le cas, vous pouvez répondre hein ? »

« Enfin te voilà … après toutes ces années, tu es enfin là. »

« Qui c’est ? Montrez-vous ? » s’exclama le jeune homme aux cheveux bruns. La voix était caverneuse et plutôt terrifiante mais il évita de trop montrer sa surprise. Car bon, cette voix était étrange, très étrange. Cette voix qui reprit :

« Tery Vanian … Tery Vanian … Ce nom factice qui est le tien. Celui donné par cette femme humaine. Tery Vanian, toi qui possède les lignes d’Alzar. Tery Vanian, toi qui est … »

« Comment est-ce que vous savez tout ça à mon sujet ? Qu’est-ce que ça veut dire ?! »

« Tery Vanian, toi qui est un Démon parmi ces êtres qui peuplent la surface de ce monde. »

STOP ! Assez ! Il ne savait pas d’où venait cette voix mais elle semblait bien le connaître ! Il était hors de question de rester là sans rien faire ! Mais d’où est-ce que cette voix provenait ? C’est ça le problème ! Il ne voyait pas d’où !

« Où est-ce que vous vous cachez ?! Je vais vous montrer ce dont je suis capable ! »

« Je sais parfaitement ce dont tu es capable maintenant … mais tu peux faire plus, beaucoup plus. Tu es un Démon, pourquoi tenter de le renier? »

« Je ne renierais jamais ce que je suis, c’est bien clair? »

« Pourquoi alors cherches-tu à le cacher ? As-tu honte de tes origines ? »

« MONTREZ-VOUS MAINTENANT ! Qui est-ce que vous êtes ?! Où est-ce que vous vous trouvez ?! Vous avez peur de moi ou quoi ? Je vous attends ! Et vite ! »

« Peur ? Nullement, j’observe ce que tu étais, ce que tu es, ce que tu seras. Je suis là pour étudier chaque mouvement de ta part et … »

« SORTEZ DE LA ! MAINTENANT ! »

Il haletait et hurlait mais il n’allait pas se laisser impressionner par un être qui préférait parler dans l’ombre ! De l’électricité ou du feu ! Il allait faire ça pour voir de qui il s’agissait ! Il allait vite comprendre sa douleur et …

Rien du tout. Il n’allait rien faire du tout car il ne savait pas où se trouvait son adversaire. Le jeune homme aux cheveux bruns continuait d’haleter pour reprendre son souffle. Ca ne servait à rien, il ne savait pas du tout où il était, ce qu’il devait faire mais tout cela le perturbait au plus haut point ! Rien du tout ! Rien du tout ! Rien de rien !

« Où est-ce que vous vous cachez ?! Sortez de là ! Je ne veux pas me répéter ! »

« T’es-tu déjà posé la question sur tes origines ? Ce pourquoi tu es devenu un démon ? Si tu ne l’étais pas à la naissance ? Est-ce que tu t’es demandé si ta génitrice était au courant ? »

« MA MERE N’A RIEN A VOIR AVEC TOUT CA ! »

Il avait hurlé de rage, le décor autour de lui se dissipant légèrement. Tout ce brouillard noir était en train de disparaître ! Il allait trouver celui qui lui adressait la parole et ensuite, il allait lui faire payer tout ça ! HORS DE QUESTION DE RESTER LA SANS RIEN FAIRE !

« Montrez-vous MAINTENANT ! »

Pourquoi est-ce qu’il criait autant ? Qu’est-ce qui se passait avec lui ? Etait-ce parce que l’ambiance était malsaine ? Mauvaise ? Qu’il ne savait pas où il se trouve ? Le fait que la personne savait qu’il était un démon ?

« Qu’est-ce que vous me voulez réellement ? Dites-le moi. »

« Tu viendras nous délivrer, Tery Vanian. Tu viendras nous délivrer de cette prison dans laquelle nous sommes enfermés depuis si longtemps, depuis des siècles, des millénaires. Tu viendras nous délivrer car cela est ta destinée. »

« Vous délivrer ? Ma destinée ? De quoi donc ? Attendez, est-ce que vous seriez … un démon ? Je ne compte pas délivrer de démons ! »

« Pourtant, tu as put voir qu’ils ne sont pas tous mauvais, non ? Dans le fond, c’est ce que tu as remarqué quand tu as eut tes propres cornes qui se sont mises à pousser pour la première fois. Et chez cette jeune femme nommée Elise. »

« Comment est-ce que vous connaissez son nom ? PARLEZ ! »

« Tu n’as aucune idée à ce sujet ? Aucune pensée qui pourrait t’expliquer cela ? Pourtant, c’est si simple à trouver, si simple à deviner. Il n’y a qu’une raison valide à cela : Tery Vanian, je suis ton père, l’être dont tu es la chair et le sang. »

« C’est … tout ? » demanda le jeune homme en écarquillant les yeux. Ce n’était pas qu’il n’était pas surpris mais dans le fond, il ne savait pas vraiment quoi dire.

« Nullement étonné ? Cela … »

« Je le suis mais bon … Comme je me doutais que ma mère ne pouvait pas être une démone, je me doutais bien que quelque chose clochait du côté de mon père. Mais il est mort. »

« Hahaha. Hahaha. Parfait, vraiment parfait, tu as déjà saisi la situation. Il ne fallait pas en douter en ce qui te concerne. »

« Je ne vois pas ce qu’il y a de super à comprendre. Je ne suis pas particulièrement stupide. »

« Ce n’est pas un problème. Le simple fait que tu saches d’où tu viens et que tu connaisses une partie de tes origines est déjà une bonne chose. Je me demandes ce que ta génitrice doit penser de tout cela … quand elle apprendra cette vérité. »

« Sauf qu’elle ne l’apprendra jamais car elle n’a pas besoin de le savoir. »

Il se sentait plus rassuré maintenant. Ce malaise qu’il avait ressenti au départ était en train de disparaître, tout doucement et faiblement. Ce n’était pas qu’il se sentait bien, loin de là mais … il avait la possibilité de souffler et il en profitait. Cette voix, il voulait montrer qu’il n’avait pas peur d’elle mais en même temps, il n’osait pas croire ce qu’elle venait de dire car il ne savait pas d’où elle provenait exactement. Mais … son père ? Un démon ?

« Tu seras celui qui sera à l’origine de tout, Tery Vanian. »

« L’origine de l’ouverture des portes démoniaques ? Nullement. Même pas en rêve et … Est-ce que je suis en train de rêver ? »

« Un rêve si réel que tu as l’impression que je peux te toucher. Ne t’en fait pas, tu es notre réussite … après ces derniers millénaires d’échecs. Enfin, grâce à toi, nous allons retrouver cette liberté qui nous est due. »

« Je ne libérerais jamais les Démons ! JAMAIS ! »

« Tu ne veux pas rencontrer le peuple dont tu es issu ? Mais tu n’auras pas le choix … oh que non, tu n’auras pas le choix, Tery Vanian. Non. »

Rien à faire, cette discussion ne menait à rien. Déjà avec le fait que cela parle de son père … ah … Non … C’était n’importe quoi, vraiment n’importe quoi. Il valait mieux qu’il trouve le moyen de se réveiller plutôt que de rester ici.

« Tu es inquiet, tu es effrayé, tu as peur, tellement peur. »

Il ne devait pas lui répondre et chercher une sortie ! Mais il ne voyait pas comment faire ! Un regard à gauche et à droite ne menait à rien ! Courir ! Courir toujours pour s’éloigner de cette voix qui était redevenue oppressante depuis le moment où il avait décidé de se poser des questions ! Il ne voulait pas que cela soit vrai ! Ça ne pouvait pas être vrai !

Il se réveilla en sursaut dans un lit mais surtout en sueur. Il passa une main sur son front, l’épongeant pendant de longues secondes avant d’halener. Pfiou … C’était donc un rêve, juste un rêve qui venait de lui filer une migraine affreuse.

« J’aurai préféré ne jamais rêver de ça. Où je suis maintenant ? »

Le Colisée ? C’est fini ? Un rapide coup d’œil sur sa gauche lui montrait qu’il était en pleine nuit d’après la lueur de la lune. Il était dans une chambre d’auberge. Mais laquelle ? Rapidement, il comprit qu’Elen était là. Elle était là pour lui. Il eut un petit soupir de soulagement, venant passer une main dans ses cheveux blonds.

« Elen ? Elen ? Elen ? Est-ce que tu es réveillée ? »

« Hmm ? Tery ? Réveillée ? Hmm … Tery ? »

Quel idiot ! Ce genre de question stupide, c’était bien son genre de les poser ! Il poussa un petit soupir désespéré en passant une main sur son front. AH ! Il était en sueur ? Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il avait fait exactement ?

« Tery ? Tery ? Tu es réveillé ? TERY ! »

WOOOOOOOOOW ! Il eut à peine le temps de comprendre la situation qu’il se retrouva plaqué sur le lit, Elen sur lui, avachie avant de dévorer ses lèvres. Pendant une bonne et longue minute, il se laissa faire, n’osant pas bouger de cet endroit. Lorsqu’elle le libéra, il la voyait déjà en pleurs alors qu’elle bredouillait :

« Tu es resté couché et évanoui pendant des heures ! Plus de douze heures ! »

« Mais je suis réveillé maintenant, non ? Ce n’est pas une bonne chose, tu ne trouves pas ? »

« Bien sûr que si. Pourquoi ça ne le serait pas ?! Je n’ai jamais dit ça ! Idiot ! Imbécile ! Je peux continuer à t’insulter mais j’en ait pas la force et le courage ! Tu m’a rendue folle d’inquiétude ! Et les autres aussi ! Mais surtout moi et juste moi ! »

« Je crois que c’est la première et dernière fois que je participe à un Colisée surtout. Ce n’est pas du tout mon genre et … c’est épuisant. »

« Bien sûr que ça l’est ! Bon sang, quel idiot, idiot, idiot ! »

Elle commença à le frapper de ses poings sur son torse, sans pour autant chercher à le faire mal. Il vint la stopper doucement, plaçant ses mains autour des poignets avant de la forcer à tomber sur lui. Glissant ensuite les mains sur son dos, il le caressa longuement.

« Désolé d’avoir dût te réveiller, j’ai fait un mauvais rêve, très mauvais, Elen. Le genre de rêves dont j’aimerai tellement me passer, je dois t’avouer. »

« Est-ce que tu veux en parler, Tery ? Tu sais bien que je suis là. »

« Je le sais. Pour en parler … peut-être pas cette nuit, si tu veux bien. »

Il disait cela avec tendresse tout en passant une main dans ses cheveux. Il la recouvrit de baisers au visage, chose qui semblait lui plaire alors qu’il finissait par rouler dans le lit, se retrouvant maintenant au-dessus d’elle. Pourtant, elle parue inquiète, demandant :

« Est-ce que … tu vas assez bien néanmoins ? »

« A part que j’ai un peu mal partout, une légère migraine et que je suis en sueur, ça peut aller. Je suis pas malade ou autre, si c’est ça qui t’inquiète, Elen. »

« Non, ce n’est pas de ça dont je veux parler, Tery. C’est pour … »

« Oh ? Oups, je me suis imaginé des choses, hahaha. »

« Est-ce que tu vas assez bien ? Vraiment bien ? Ton crâne ? Et tout le reste … Je suis vraiment inquiet, Tery. Tu ne me rassures pas quand tu parles ainsi, pas du tout. »

Ah, c’était donc ça. C’était donc bien à cause de ce qui s’était passé. Il glissa une main dans sa chevelure blonde, la caressant avec tendresse. Rassurer la petite demoiselle, n’est-ce pas ?

« Ce n’était qu’un simple cauchemar, rien de plus. »

« Mais ce cauchemar, qu’est-ce qu’il impliquait ? Est-ce que tu veux bien me le dire ? »

« Hum, si tu veux … si cela peut te rassurer ? Mais d’abord, viens … »

Il vient doucement la coller contre son torse, continuant de caresser son crâne avec tendresse. Alors, par où commencer ? Humpf, dans le fond, son cauchemar ressemblait surtout à une seule et unique chose.

« Disons que j’étais plongé dans les ténèbres. Je ne voyais pas où j’allais. A partir de là, j’ai entendu une voix que je ne reconnais pas du tout. »

« Une … une voix, Tery ? Quel genre de voix ? Qu’est-ce qu’elle disais ? »

« Un peu envoûtante, masculine, du genre charmeuse. J’avoue que je ne sais pas trop mais je voulais croire ses paroles absolument. C’était étrange, très étrange. »

« Mais qu’est-ce que c’était ses paroles ? Tu t’en souviens ? »

« Bien entendu, ça parlait de … »

Parlait de ? Il cligna des yeux, Elen le regardant pendant de longues secondes, cherchant à attendre une suite qui n’arrivait pas. Il balbutia, gêné :

« Je n’arrive pas à m’en rappeler. C’est étrange. Les paroles, ça ne me dit rien du tout. »

« Mais tu savais qui t’adressait la parole, Tery ? Ou non ? C’est juste … surprenant. » finit-elle par dire alors qu’il haussait les épaules. Rien du tout. C’était le vide le plus complet dans son esprit, il devait le reconnaître. Il n’avait aucune stricte idée dans son crâne.

« Pardon, ça m’a complètement échappé, je ne sais pas pourquoi. »

« Ce n’est pas grave, Tery. Cela te reviendra en temps et en heure non ? »

« Je l’espère vraiment, Elen, je l’espère vraiment. »

Elle tentait de le rassurer, passant une main sur son corps pour le couvrir ensuite de légers baisers. Le jeune homme en tremblait avant de descendre ses mains jusqu’au ba du dos, la regardant avec tendresse.

« Tery dans ton état, je ne suis pas sûre que ça soit recommandée. »

« Oh ? Mademoiselle Elen refuse quelques caresses de la part de son homme ? »

« Ne dit pas cela, tu connais parfaitement la réponse non ? Est-ce que j’ai l’air assez folle pour ça, monsieur Tery Vanian ? »

« Roh ! Qu’elle m’appelle ainsi montre que j’ai vexé la petite demoiselle ! »

Faussement vexée par contre. Il sourit tendrement alors qu’ils commencent à s’embrasser. Cette impression inquiète qui animait son corps depuis son réveil vint se taire, peu à peu tandis que le jeune homme continuait l’embrassade, dévorant les lèvres de la jeune demoiselle aux cheveux blonds. Celle-ci se laissa faire, toujour un peu soucieuse

« Doucement, d’accord ? Je ne voudrais pas te blesser, Tery. »

« Oh mais tu ne me blesseras pas, je te le promets, Elen. »

Et pour le lui prouver, il alla se déshabiller devant elle, retirant son haut avant que le reste des habits ne fasse de même. Elle poussa un petit gémissement plaintif en voyant ses blessures, glissant ses doigts le long du torse du jeune homme.

« Tery, je ne veux pas … cela. Je crois que l’on va se contenter de quelques câlins et quelques caresses, rien de plus, rien de moins. »

« Comme tu le désires … mais tu ne vas pas me laisser seul dans cette tenue non ? »

Il s’amusait de sa réaction, tirant sa langue avant de lui donner un petit coup sur les lèvres. La jeune femme vint tressaillir de surprise, ne s’attendant pas à une telle chose. Aussitôt, elle commença à se déshabiller vivement, se retrouvant dans la même tenue que Tery.

« Voilà … mais c’était mesquin de ta part, le coup de la langue. »

« Oh ? Mesquin à quel point ? Dis-moi en plus, Elen pendant que je te recouvre de baisers. »

Mais il était excité cette nuit ou quoi ? Non pas que ça la dérangeait, loin de là . C’était plutôt le contraire. Elle poussa un léger feulement de bonheur en sentant son corps réagir aux baisers de Tery. Finalement, elle le stoppa, prenant son visage à deux mains avant de l’embrasser longuement. Ses jambes se placèrent autour des hanches de Tery.

« Et maintenant que je t’ai capturé, Tery, qu’est-ce que tu comptes faire ? »

« Me rendre, bien entendu ! Faites de moi tout ce que vous désirez ! »

« Alors qu’est-ce que vous faites au-dessus de moi, jeune homme ? » demanda Elen tout en passant au vouvoiement comme l’homme de sa vie. Il se retourna, se retrouvant sous elle alors qu’il la contemplait sous les rayons de lune qui éclairaient la chambre par la fenêtre.

« Me voilà sous vos ordres, belle maîtresse Elen. »

« C’est un peu … surprenant, je dois avouer. Je ne suis pas très habituée à ça, Tery. »

Pour toute réponse, il redressa le haut de son corps, venant rapidement déposer un baiser sur les lèvres de la jeune femme aux cheveux blonds. Celle-ci se laissa faire longuement, très longuement jusqu’à ce qu’elle le repousse en plaçant ses mains sur son torse, le forçant à être couché sur le lit. Avec lenteur, elle chuchota :

« Tery Vanian, tu m’as provoqué. Je t’ai pourtant signalé tant de fois que je ne pensais pas que c’était une bonne idée mais non, il a fallut que tu fasses un petit jeu, que tu continues à m’embrasser et que tu te déshabilles. Tu es prêt à en payer les conséquences ? »

« Plus que prêt, mademoiselle Elen. Je vous appar … OOOOH ! »

Elle avait décidé de lui appliquer un suçon sur le cou, une belle marque rouge étant maintenant visible. Cela avait été fait avec ardeur et un peu de férocité tandis qu’il la regardait, léger sourire aux lèvres. Elle était un peu fofolle sa demoiselle, n’est-ce pas ?

« Tery Vanian, tu es vraiment tout à moi, rien qu’à moi. Quitte à ce que je te marque. »

« Bien entendu, Elen. Tu le sais parfaitement et … »

Encore une fois, elle ne lui avait pas vraiment laissé le temps de terminer sa phrase. Cette fois-ci, elle prenait les devants, bien installée sur lui alors qu’il haletait de joie. Elle y mettait tout son coeur et toute son âme tandis qu’il la regardait avec ferveur.

« Tu vois … que … aaaah … »

« Et moi qui m’inquiétais pour ton état de santé après ce Colisée, tu es en pleine forme, Tery hein ? En pleine forme, n’est-ce pas ? »

« Je n’ai jamais prétendu le contraire, Elen, je tiens à le préci … »

« Et Manelena qui a décidé de se mettre à l’attaque mais NON ! Tu es à moi ! »

OUCH ! Hey, l’amour un peu brutal, pourquoi pas mais pas de cette manière hein ? Mais les doigts ancrés légèrement dans sa peau trahissaient l’inquiétude grandissante d’Elen à son égard … et le mouvement de ses hanches sur lui son envie de possession. Il était à elle, elle était à lui.

Chapitre final : Cartes abattues et autre monde

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre final : Cartes abattues et autre monde

Leurs lèvres restaient collées, ce baiser ne devant jamais s’arrêter. Un sang doré et rouge s’écoulait de leurs lèvres et ils avaient ouvert les yeux mais ce n’était pas de l’amour que l’on pouvait lire dans ces derniers… Mais de la surprise.

« Valet et As tués. »

La voix avait été sans appel et dite sur un ton monocorde alors que s’extirpait une main placée au niveau du cœur de Ryusuke et Riza. L’être qui se tenait devant l’arène passa cette main sur ses lèvres, léchant le sang tandis que les deux êtres enfin réunis tombaient au sol, sans vie. Cela avait été si rapide, si violent… et pourtant si efficace puisque Ryusuke et Riza restaient à terre, l’un contre l’autre, sans bouger. Le jeune homme gardait ses lèvres posées sur celles de la jeune femme mais leurs yeux restaient grands ouverts.

« PERE ! »

« RYUSUKE ! »

Drimali, Shymi et Clemona s’étaient mises tout de suite à courir en direction de l’homme qui tenait à côté des cadavres de ce qui avait été le Valet de la Rancœur et le Dieu Supérieur des Dragons. Déjà, les trois femmes bouillonnaient de colère, chacune préparant une sphère avec toutes leurs puissances. L’homme qui se tenait au milieu n’avait plus grand-chose à voir avec ce qu’il avait été auparavant.


Ses cheveux étaient maintenant entièrement blonds, ses yeux rouges observant avec malice la scène autour de lui et les trois femmes. Il avait une magnifique paire d’aile de plumes rouges noires dans le dos et portait une tenue blanche avec quelques morceaux de jaune. Il avait bien changé au niveau musculature… comme si il était complètement différent. Etait-ce vraiment Malar ? Pourtant sa voix restait la même tandis qu’il rigolait.

« Que voulez vous faire ? Vous n’avez pas compris que tout cela était un piège, un simple piège. »

« MALAR ! »

Xano venait de crier son nom et l’homme lui donnait comme simple réponse un sourire dédaigneux. Encore une fois, il s’était joué de lui. Encore une fois, il n’avait été qu’un pantin entre ses mains. Trois ombres apparurent subitement derrière les trois femmes, une lame de glace venant se planter en Shymi, celle-ci poussant un cri de surprise. Le haut de son corps se pencha lamentablement en avant alors que du côté de Drimali, une lame de roche avait fait son office. La jeune femme aux longs cheveux bleus avait simplement tourné ses yeux vers le ciel avant de rendre l’âme. Du côté de Clemona, celle-ci avait disparu rapidement au moment où une lame de métal avait tenté de se planter en elle. Elle réapparue devant Malar, une sphère d’énergie dans sa main en lui criant avec toute la haine qu’elle lui portait :

« MALAR ! Je vais te tuer pour ce que tu viens de faire ! »

« Hinhin. Désolé ma petite. »

La voix était venue de derrière elle alors que deux mains se posaient sur sa tête. Celle-ci fit un demi-tour alors que Clemona tombait au sol. Quelques secondes plus tard, des sphères de fumée sortaient des corps de cinq personnes qui venaient de périr alors que les quatre meurtriers entouraient maintenant Malar. La première sphère de couleur verte qui était sortie du corps de Shymi s’approcha de l’homme aux cheveux blonds comme si elle était manipulée par ce dernier. Malar ouvrit la bouche, l’avalant en murmurant :

« Huummmm… Mais dis donc… Ce n’était pas qu’une simple âme mais deux… Tu sais ce que cela veut dire, Xano ? »

« MALAR ! »

Le corps de Xano se mettait à se consumer voir à se calciner… Il semblait s’enflammer puis tout s’arrêta subitement. Malar arrêta de sourire, poussant un léger soupir comme si ce n’était à ce à quoi il s’attendait. L’œil rouge de Xano était devenu bleu comme l’autre et une voix plus profonde se fit entendre :

« Malar, Joker Noir, Giradès. J’ai été à ton service, il fut un temps. Je ne sais pas quel était ton but en me signalant que Shymi était enceinte de mon enfant mais tu as lamentablement échoué. Néanmoins, par pur souci de vengeance, je vais devoir t’éliminer, le comprend-tu ? »

« Tiens donc… Une autre personnalité ? Ce n’est plus le petit gamin immature qui se tient devant moi ? Est-ce… DornRek ? »

« DornRek, Xano Likan ou Joker Blanc, tu peux m’appeler comme tu veux. Au final, cela ne changera rien à ce que je vais te promettre comme souffrances. »

« Si tu veux bien attendre un petit peu, j’ai quelque chose à faire. »

La sphère bleue et fumeuse qui était sortie du corps de Drimali alla se diriger vers la bouche de Malar, celui-ci l’avalant avec appétit. Il avait maintenant un sourire carnassier mais une décharge d’énergie violette alla le frapper au visage, Malar ne réagissant pas comme si il n’avait rien ressenti. Les envoyés célestes, les deux Reines, Berthra, Pandora et Snakiante s’étaient positionnés devant Xano pour le protéger mais celui-ci fit un petit geste de la main pour le laisser passer.

« Je ne pense pas que tu comprennes la situation, DornRek. Tu es bien trop faible pour toi, tu étais à mon service et tu penses m’infliger la moindre blessure ? »

« Non mais je pense qu’avec toute cette petite troupe, je pourrais sûrement t’emmener en enfer. Nous sommes dix contre cinq. »

« Et en terme de puissance ? Dois-je te signaler qui sont ces quatre personnes autour de moi ? Ce sont simplement mes Rois et les Cavaliers m’attendent ailleurs. Sais-tu pourquoi j’avais besoin de tuer Drimali et Shymi ? »

« Pour faire ce que tu voulais depuis tant de millénaires. »

« Héhéhé… Je vois que la mémoire ne te fait pas défaut. Quand même, tu as déjà sept Atouts avec toi, c’est un joli nombre. »

« Sept Atouts ? »

Tyrania s’était tournée vers Xano en même temps que Nelya. La mort de Shymi et des autres avaient-elles ouvert une porte dans la mémoire du jeune homme aux longs cheveux blancs ? L’œil droit était redevenu rouge tandis qu’il désignait du regard les quatre envoyés célestes. Dans les cas de Berthra, Pandora et Snakiante, cela avait déjà été signalé.

« Et dire que vous étiez du côté de Juperus pour éviter un tel drame… Eviter que les portes vers mon monde s’ouvrent les unes après les autres. Les quatre Valets sont morts et la première des portes, celle où se situe le plus de cadavres de Valet va s’ouvrir d’ici quelques minutes. Il est temps de consommer la dernière âme : Celle du Valet de la Rancœur. »

La sphère jaune émanant du cadavre de Riza se dirigea vers le ventre de Malar, s’incorporant à l’intérieur comme il n’y avait pas cette barrière de chair. L’homme aux cheveux blonds poussa un long râle de plaisir. Tyrania serrait la main droite de Xano pour tenter de le calmer mais celui-ci tremblait de tout son corps.

« Ahhhh… Vraiment délicieuse. Dire qu’enfin, elle était heureuse… Enfin, elle pouvait être avec lui… mais tout fut terminé en quelques instants. Une simple marionnette manipulée par mes files. Un appât qui m’a permis d’attirer deux As. Vois-tu, Joker Blanc, je vais te dire le bilan de toutes ces années : Tu as perdu l’une de tes plus puissantes alliés nommée Shala, tu as perdu tes deux Valets de la Connaissance et de l’Amour et enfin tu as perdu deux de tes quatre As. En comparaison, je n’ai perdu que deux pitoyables Valets. Vois-tu la différence entre toi et moi ? C’est que tu ne penses qu’à toi, qu’à ta petite personne et jamais à ceux qui sont situés autour de toi. Ca a toujours été comme ça, TOUJOURS… »

« La ferme… Je n’ai pas de conseils à recevoir de la part d’un type de ton genre. »

« Est-ce là toute ta répartie ? Tu n’as donc rien d’autre à me dire ? Et bien, c’est vraiment dommage mais maintenant, il va être temps de prendre les âmes de tes deux As. »

« Je t’en empêcherais. Tyrania et les autres, reculez, je vais lui montrer que je ne plaisante pas en tant que Joker Blanc. »

Malheureusement pour Xano, personne ne semblait se pousser. Ils étaient là pour protéger le jeune homme aux longs cheveux blancs. Celui-ci eut un regard neutre sur le groupe. Il fit apparaître une sphère violette qu’il enfonça dans le sol, les quatre rois créant un champ de protection alors qu’un rayon violet sortait du sol. Le rayon percuta le champ sans le passer tandis que Malar reprenait la parole :

« Tu es si faible… Tu es bien celui de la prophétie mais malheureusement, nul ne sait comment elle va terminer. Tu as sept Atouts, il te reste tes quatre Reines et deux As. De mon côté, j’ai mes quatre Rois, mes quatre Cavaliers et tous ceux qui ne sont pas avec toi en tant qu’Atouts. Ceux qui ne sont pas avec toi sont avec moi, ils ont choisi le nouveau dirigeant de ce monde. »

« Je ne te laisserais pas faire. Autant me débarrasser de toi avant qu’il ne soit trop tard. »

« Mais il est déjà trop tard ! »

Malar explosa d’un rire tonitruant alors que le sol se mettait maintenant à trembler. Il leva la main tandis qu’une sphère rouge et une autre de couleur brune lévitaient au-dessus du sol : Les âmes de Ryusuke et Clemona.

« Il est temps de se ressourcer. Deux âmes liées aux As. Je sens que ça va être un repas divin héhéhé. »

Les sphères lévitaient autour de Malar mais celui-ci eut un petit mouvement de recul, le visage surpris. Subitement, les deux sphères disparurent devant le regard étonné du groupe de Xano et de Malar. L’homme aux cheveux blonds poussa un grognement :

« Tsss… Juperus. Tu as décidé de me mettre des bâtons dans les roues ? »

« Il ne fallait pas croire que tout allait être aussi simple. Et maintenant, qu’est-ce que tu comptes faire ? Tu n’auras pas ces deux âmes et je compte bien récupérer les autres ! »

« Pour cela, il faudrait réussir à me tuer ou alors à m’extirper ma propre âme mais tu vois, ça ne sera pas possible car tu es trop faible, beaucoup trop faible. Tu ne veux pas comprendre la différence entre toi et moi ? Je vais te la montrer. »

Malar fit un petit geste en levant la main droite, la tendant horizontalement au niveau de son épaule en murmurant quelques paroles. Lentement, le décor changea… mais seulement pour Malar et Xano. Celui-ci s’était mis légèrement à trembler, reconnaissant ce vide si spécial qui avait été le lieu où il avait été torturé pendant presque deux siècles. Malar était devant lui, ses yeux rubis semblant flamboyer dans ce noir si intense. Sa voix sortie mais elle était complètement différente de celle habituelle. Elle avait une intonation féminine :

« DornRek. Cela faisait longtemps en un certain sens. Pourquoi n’as-tu pas écouté ce que je t’ai dit ? Est-ce que tu n’as pas compris que depuis que tu m’as trahie, tu ne peux plus espérer mon pardon ? J’aurais dut t’éliminer définitivement. »

« Mademoiselle Giradès. Quel… plaisir de vous revoir. Vous allez toujours aussi bien ? »

« Arrête donc là les questions sans intérêt, tu n’auras rien de cette façon. Nul ne peut intervenir dans cette zone qui est une partie de la mienne. Qu’est-ce que je devrais te retirer ? Ou qu’est-ce que je devrais te donner ? Si je tuais une de tes Reines, est-ce que cela te permettrait de ressentir de la haine à mon égard ? »

« Encore faudrait-il que je te laisse faire ! »

Bien qu’il tremblait, il se dirigea vers le jeune homme aux cheveux blonds, celui-ci restant parfaitement immobile comme si il ne craignait pas les attaques de Xano. Le corps de Malar disparu dans les ténèbres alors que Xano s’était approché de lui avec une flamme violette dans les mains pour le brûler, la voix de Giradès reprenant dans le vide :

« Vois-tu, tu étais à mon service et je t’ai permis d’asservir ce monde à ma place mais tu as refusé cette chance et tu as décidé de te mettre du côté de Juperus. C’était la pire de tes idées, tu aurais put gérer ce monde et moi, j’aurais continué à rester dans le mien puisque je te faisais confiance. Dire que je t’avais façonné à ma façon mais encore une fois, tu as décidé de te mettre de son côté. »

« Encore cette histoire de jalousie envers Juperus ? Cela commence à être lassant, Giradès. Tu pourrais arrêter de mettre tes sentiments personnels dans tout ça. »

Visiblement, les propos de Xano n’avaient guère plus à Giradès puisque que subitement, l’ombre de l’homme aux cheveux blonds se présenta devant Xano. Il se retrouva au sol, son corps meurtri de l’intérieur en hoquetant de douleur tandis que Malar reprenait la parole :

« Ne parle pas de choses qui ne te concernent pas ou dont tu ne connais pas l’existence, DornRek. Je n’ai jamais été jalouse de ma sœur jumelle, tu devrais le savoir pourtant. Chacune se livre une bataille perpétuelle pour conquérir le monde que l’autre a crée, voilà tout. Je crois que tu as compris la leçon. Il va être temps de t’emmener dans mon monde. »

Le décor changea peu à peu pour reprendre la forme de celui de l’arène de Ryoran. Xano restait au sol et Tyrania poussa un cri strident en s’approchant de lui pour voir son état. Les Atouts entourèrent le jeune homme, chacun se transformant légèrement pour répliquer à Malar mais celui-ci fit un petit geste pour dire que ça ne servait à rien. La voix avait reprit son intonation masculine :

« Je vois que Xano a eut affaire à Giradès. Quelle chance… Moi-même, je ne peux guère la voir trop souvent et encore… Maintenant, je pense qu’il est temps pour vous de disparaître de ce monde héhéhé. »

Une fissure se produisit et Malar disparaissait déjà dans le sol. Xano s’était redressé, cherchant à se concentrer pour ne pas se faire emporter par le courant de la fissure. Celle-ci grandissait de plus en plus et Malar reprit la parole :

« Je vais t’attendre dans mon monde. Nous t’attendrons. Ici, les seules règles qui seront dictées seront les miennes. Le monde que tu vas rejoindre sera ma création. Il m’a été donné par le Dieu Originel et depuis j’en suis le gérant. A partir de là, tu ne pourras plus rien contre moi. Ah oui… J’ai une petite surprise pour vous tous. »

La voix et l’homme aux cheveux blonds disparu complètement tandis que les quatre ombres prétendues Rois faisaient de même après plusieurs secondes. Xano se tourna vers Tyrania et les autres, la femme aux cheveux dorés toujours près de lui :

« On a complètement échoués… Complètement. Qu’est-ce qu’on va pouvoir faire ? J’ai put… tester ses pouvoirs et je n’ai même pas réussi à esquisser un geste face à Giradès. »

« C’est simple. On va aller dans son monde et aller lui botter son cul. Je ne peux pas laisser quelqu’un de son genre vivre plus longtemps ! »

« Ohla…Tu me parais bien énervée, Tyrania. »

« Simplement que…Je veux que Ryusuke et Riza reviennent à la vie, voilà tout. »

Elle s’arrêtait de parler, n’expliquant pas pourquoi elle voulait cette chose. Les Atouts entouraient maintenant Xano pour lui parler mais personne ne put ouvrir la bouche et subitement, Parapapa, Valésia et Luna qui était évanouie furent emportés dans la faille.

« Oh mer… Restez tous groupés ! Vous avez compris ?! »

C’était bien beau de comprendre mais après, il fallait agir et ça… C’était beaucoup plus difficile que prévu. Ce fut au tour de Snakiante, Berthra et Shala de disparaître dans la faille qui s’était ouverte. L’homme à la moustache violette depuis qu’il avait repris son rôle serrait Shala dans ses bras en murmurant vers Xano :

« Je m’occupe de tout. Il faudra que nous nous retrouvions tous dans l’autre monde. »

Puis plus rien, plus rien du tout même. Nelya était restée près de Xano. Malasa et Kéli s’étaient rapprochés de lui aussi tandis que Pandora était assise sur le sol, ne disant rien du tout. Finalement, ils n’étaient plus que six.

« Snakiante nous a dit de nous retrouver là-bas. Cela voudrait-il dire que nous allons tous être séparés ? »

« Il y a de fortes chances, Joker Blanc ou Xano. Néanmoins, nous sommes plus nombreux que lui mais nous manquons d’expérience. Que nos routes se recroisent dans le futur. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par… Nelya ?! »

Il venait de crier son nom alors que la jeune femme aux yeux saphir se dirigeait maintenant vers la faille sans que celle-ci ne la force. Elle indiqua à Kéli et à Malasa de la suivre, les deux autres femmes hochant la tête avant de disparaître avec elle dans la faille. Il ne restait plus que Xano, Tyrania et Pandora. Celle-ci prit finalement la parole en disant :

« Je suis la plus faible des Atouts… mais je serais ton bouclier. »

« Et je serais ton arme. »

« Pandora, Tyrania, arrêtez de parler comme ça. Je vous l’ai déjà dit. Je suis fatigué de toutes ces choses, vraiment fatigué. Il faut y mettre un terme. Rapprochez vous de moi. »

Les deux femmes s’exécutèrent. Xano posa un bras autour de chacune d’entre elles avant de fermer les yeux. Déjà, ils se laissaient emporter par cette fissure, celle-ci se refermant après le dernier passage. Malgré les nombreux coups de pression qu’il recevait dans tous les sens durant le voyage, il gardait près de lui Tyrania et Pandora, se demandant où il allait bien atterrir. Sa réponse arriva très rapidement… puisqu’il s’écroula tête la première dans la robe rouge et bleue de Tyrania au niveau de la poitrine. Il se redressa subitement sans aucune gêne avant de regarder autour de lui. Ils se trouvaient… sur une île flottante ? Elle devait être de petite taille puisqu’il lui semblait pouvoir en observer plusieurs autour de lui et qui étaient toutes différentes. Il prit la parole en s’adressant à Tyrania et à Pandora :

« Vous allez bien ? Pas trop de dégâts ? »

« Tout va très bien, Joker Blanc. Rares sont les blessures qui peuvent m’affecter mais si c’est le cas… Je suis très fragile. »

« Ca… Ca peut aller, Xano. Où est-ce que nous sommes ? »

Tyrania n’avait pas réagit lorsque le jeune homme aux longs cheveux blancs s’était retrouvé sur elle. Ils étaient seuls… enfin presque seuls puisqu’il y avait aussi Pandora mais celle-ci ne semblait pas du genre très vivace. Tyrania se releva, se rapprochant de Xano tout en se collant sous son bras pour qu’il puisse la serrer contre lui, chose qu’il fit d’un geste naturel et évident. Pandora était immobile, ses yeux verts se posant autour d’elle :

« Que faisons nous ? »

« Nous allons devoir retrouver les autres. Par contre… On marche sur une terre inconnue. »

Une remarque sans importance et qui était facile à deviner. Ils commencèrent à marcher vers l’Est sans savoir où ils se dirigeaient. Retrouver les trois autres Reines et ses Atouts, voilà ce qu’ils devaient faire mais… Où se trouvaient-ils ?

« Ils sont arrivés. Devons-nous nous mettre en place, maître Malar ? »

« Hummmm… Je ne sais pas trop. Laissez les donc se perdre un petit peu dans mon monde. De toute façon, ce n’est pas comme si ils savaient où se rendre pour espérer m’atteindre. »

« Héhéhé, maître Bal, elle est arrivée… Elle est arrivée finalement. »

« L’âme que j’ai prise a enfin obtenu sa forme physique, Bal ? »

« Oui héhéhé. Elle se présentera à vous très bientôt. »

« Tant mieux, tant mieux, tant mieux. Je sens que cela va être une partie de plaisir. »

Malar rigola longuement alors que Bal s’agenouillait aux côtés des quatre Rois. Tout été maintenant mis en place et tout allait se dérouler dans SON monde, celui où il régnait d’une main de maître. Finalement, tout était parfait dans le pire des mondes, il avait réussi ce qu’il voulait et DornRek allait se présentait à lui… si il ne mourrait pas avant.

« Xano, je n’aime pas cet endroit. »

« J’en pense pareil, pas besoin de me le signaler Tyrania. Je ne sais pas combien de temps nous allons passer ici mais je sens que ça va être long… Très long. »

Il poussa un profond soupir en observant le vide devant lui. Ils étaient perdus, isolés des autres et ne savaient même pas par où commencer. Rechercher Luna et les autres, c’était la première chose à faire mais vu qu’ils ne connaissaient pas cet endroit, cela revenait à trouver une aiguille dans une botte de foin. Où se trouvaient-elles ? Ses trois Reines ? Et les Atouts ? Il s’inquiétait plus pour Luna que pour les deux autres : Elle se trouvait avec Parapapa et Valésia qui semblaient être les moins forts. Il poussa un profond soupir, enlaçant Tyrania contre lui en murmurant :

« On y va. Nous allons éradiquer le Joker Noir dans son monde. »

Chapitre 89 : Apothéose

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 89 : Apothéose

Elle le regardait avec un petit sourire triste, ayant terminé enfin son récit sur ce qui s’était déroulé pendant toutes ces décennies. Ryusuke restait interdit, tentant d’assimiler le plus d’informations à ce sujet. C’est vrai qu’à sa mort, il avait été emporté avec Clemona mais…Il cria rapidement et subitement :

« Je ne sais pas ce que foutu Malar a dit mais il a raconté n’importe quoi ! Je n’ai même pas attendu une semaine avant de partir à ta recherche ! J’ai dit à Juperus que j’allais te chercher, que je t’avais fait une promesse ! »

« Et alors, Ryusuke ? Au final… Qu’est-ce que cela va changer maintenant ? Ce qui est fait est fait, n’est-ce pas ? On ne peut pas revenir en arrière. Es-tu prêt ? Nous devons mettre un terme à ce combat maintenant. »

« Non mais je ne veux pas ! Arrête toi là ! C’en est trop ! Je ne veux pas te tuer ! Tu comprends ?! Pas après tout ça ! »

« Tu n’auras pas le choix. »

Elle baissa la tête avant de voler en direction du jeune homme. Dire qu’il avait changé complètement d’avis après son histoire, il était si sentimental… Peut-être qu’il ne mentait pas mais cela ne changeait rien… Sa griffe droite se plaça au niveau du cœur de Ryusuke mais celui-ci se protégea avec sa griffe gauche, entrelaçant leurs doigts. Elle n’attendit pas pour attaquer maintenant avec sa griffe gauche, Ryusuka parant le coup. Finalement, leurs deux griffes étaient réunies et l’épreuve de force allait débuter.

« Voilà où mène les paroles de Malar… Il m’énerve ce type ! IL M’ENERVE ! »

« Calme toi, Xano, tu ne peux rien pour eux. Riza a déjà abandonné tout ce qui lui restait, il n’y a plus d’autres issues. »

« JE M’EN FOUS DE CA ! Ne dites pas n’importe quoi ! On va les arrêter ! »

C’était bien beau mais il n’arrivait pas à faire un seul pas. Clemona avait tourné son visage vers lui pour lui faire comprendre que c’était inutile. Personne ne pouvait bouger devant la déferlante de puissance entre Ryusuke et Riza. Les deux serraient les dents alors que tout semblait se désagréger peu à peu autour d’eux. Des gouttes de sueur s’écoulaient des fronts des deux personnes alors que Ryusuke prenait la parole :

« Il n’y a aucun… moyen ? »

« Aucun. Nous ne pouvons pas revenir dans le passé. Je suis désolée Ryusuke mais tu aurais dut faire ton choix plus tôt. Maintenant, il est trop tard. »

« Il n’est jamais trop tard ! Arrête toi là ! Je suis sûr que Juperus sera clémente et te pardonnera ! Moi, je t’ai déjà tout pardonné ! »

« Et moi ? Dans tout ça ? Est-ce que tu crois que je t’ai pardonné ? Que toutes ces paroles étaient en l’air ? La seule et dernière fois où tu seras près de moi sera quand tu me donneras le coup de grâce. Prépare toi maintenant. J’ai ma propre vengeance à accomplir et celles de Tonar et Anolk sur le dos. »

« ILS NE VOULAIENT PAS TE VOIR COMME CA ! »

« Merci bien… Tu penses vraiment que je n’étais pas au courant ? Ils pensaient que je méritais d’être heureuse… mais… Même après ma mort, je ne pourrais pas l’être. »

Hein ? Il se passait quelque chose de bizarre. Sa force diminuait, elle sentait que Ryusuke prenait l’ascendant sur elle. Ou alors… Devenait-il plus fort ? Elle ne savait pas mais elle reculait de plus en plus alors qu’il ne lui répondait pas. Quelques larmes tombèrent au sol avant que Ryusuke ne retire sa griffe droite, la refermant en un poing. Il alla frapper avec une violence inouïe le ventre de Riza, celle-ci se faisant renvoyée en arrière en roulant sur le sol.

« Connasse ! De quel droit tu te permets de dire ça ?! Si y en a bien une qui mériterais de pouvoir être heureuse après tout ce qu’elle a accompli, c’est toi ! Contrairement à ce que tu as fait, je suis misérable ! »

« Ah… Ah… Tu veux donc en terminer avec moi, c’est bien… C’est ce que je voulais. »

Enfin, il allait se donner à son maximum pour elle. C’est ce qu’elle voulait au final… Une partie de son cœur avait attendu ce moment avec impatience… Elle avait compris son erreur après plusieurs décennies, cette erreur où elle avait rejoint Malar et ses forces. Elle ne pouvait plus revenir en arrière et rien ne pouvait être pardonné. Elle se releva, essuyant le sang sur ses lèvres en souriant.

« De bien belles paroles mais tout a été décidé. L’un d’entre nous doit mourir aujourd’hui… et définitivement. Si tu ne veux pas te battre, alors meurs. »

Elle faisait apparaître des flammes autour de son corps en fermant ses yeux rubis. Puisqu’elle avait la puissance de Tonar en elle couplée à la sienne, il n’était pas étonnant de la savoir capable de faire une telle chose. Elle réouvrit ses yeux avant de courir vers Ryusuke, celui-ci faisant apparaître des flammes autour de lui à son tour.

« Je ne veux pas me battre… PAS CONTRE TOI ! Ce n’est pas dur à savoir ! »

Il battit des ailes, s’envolant en envoyant une vague de feu. Les ailerons bleus de Riza se positionnèrent devant elle, la protégeant du feu alors qu’elle s’envolait à son tour, ouvrant la bouche pour cracher un rayon de glace. Ryusuke l’évita avec aisance, envoyant une décharge électrique de la main droite. Le corps de Riza absorba les éclairs et elle poussa un petit rire amusé : Il savait aussi bien qu’elle que ce genre de choses ne pouvait pas l’atteindre. Il devait faire mieux… BEAUCOUP MIEUX !

« Il faut les stopper ! Ca a assez duré ! »

« Xano… Est-ce que tu peux les laisser se battre ? S’il te plaît. »

Depuis quand Tyrania voulait-elle laisser un combat se dérouler de cette manière ? Ils allaient se tuer à cette allure et ce n’était pas ce qu’il voulait ! Il regarda la jeune femme aux cheveux dorés, celle-ci ayant baissé sa tête en reprenant la parole :

« Il y a des choses… qui doivent se dérouler de cette manière. J’en suis sûre… Si ce n’était pas aujourd’hui, alors ça aurait été demain ou après-demain. Ils devaient se battre, ils devaient se parler de cette manière. Il n’y a pas d’autres issues. »

« Mais ce que tu racontes est absurde ! Il est clair qu’il l’aime et je suis sûr que c’est pareil pour elle ! Ils ne doivent pas… »

« Elle doit être heureuse en ce moment… Très heureuse, j’en suis sûre. »

« Tu divagues, Tyrania. Je crois que ton cerveau s’est calciné, ce n’est pas possible autrement. »

« Non… Tu ne vois pas ce qui se passe. Elle s’est décidée à mourir à nouveau. Elle savait bien qu’un jour, ce combat allait arriver. Elle sait que Ryusuke ne lui a pas mentie. Mais, elle garde le sourire… Elle est heureuse car elle va mourir de la main de celui qu’elle aime. »

Le jeune homme aux cheveux blancs tomba à genoux. Elle disait n’importe quoi, tout ça n’avait aucun sens. Personne ne tentait de bouger ou de réagir, est-ce qu’ils avaient tous compris ceci en voyant Riza et Ryusuke ? Est-ce qu’il n’était vraiment pas capable de ressentir cet amour que pouvaient se porter deux personnes ?

« Un jour… Si je deviens folle et que je suis ton ennemie, j’aimerais mourir en sachant que c’est toi qui m’as achevé. »

Tyrania avait terminé de prendre la parole, rouge de gêne. Depuis qu’ils étaient dans cette arène, elle s’était mise à en dire de plus en plus sur ces sentiments et il tentait de sourire mais n’y arrivait pas. Il n’était même pas capable de comprendre les sentiments des autres, alors pourquoi essayer de comprendre les sentiments de ceux qui étaient proches de lui ?

Le terrain ressemblait maintenant à un véritable champ de bataille : Des morceaux fondus, des autres gelés, chaque attaque était d’une puissance rare mais aucune ne semblait prendre le dessus sur l’autre. Visiblement, Ryusuke n’utilisait toute sa force qu’en de rares moments… lorsqu’il était énervé par exemple.

« Alors ? Tu faiblis déjà ? Il va être temps de mettre un terme. Essaye voir d’éviter ça, Ryusuke. Voilà l’une de mes plus puissantes techniques. »

Le ciel se mit à gronder, des nuages apparaissant dans ce dernier avant que tout le monde ne reconnaisse cette technique… Celle utilisée par Shala. Seul Xano semblait être encore plus surpris que les autres. Ryusuke leva la main droite dans les airs, paume tendue alors qu’il poussait un léger soupir. Il ne voulait pas de ça… Il devait la blesser suffisamment pour la rendre inconsciente et ensuite la reprendre avec lui ! Le ciel s’ouvrit subitement pour laisser apparaître deux magnifiques météores qui allèrent frapper Ryusuke et Riza de plein fouet. Une pluie de météores s’abattit sur le terrain, créant encore plus de trous qu’auparavant alors que Ryusuke et Riza étaient allongés sur le sol. Xano prit la parole en criant :

« ILS SE SONT TUES ! Voilà c’est ce que vous vouliez ?! Ils sont tous les deux morts à cause de cette connerie ! »

« Calme toi… Ils ne sont pas morts… loin de là. Il faudra beaucoup plus que ça pour que l’un d’entre eux ne meure. »

Mais ils étaient complètement cons ou quoi ?! Comme si ils pouvaient… Et pourtant, il remarqua que Ryusuke se levait, la tête recouverte de sang dorée, sa veste déchirée alors qu’il gémissait de douleur. Elle était puissante… très puissante. Il n’y avait aucun moyen qu’elle meure avec ce qu’il venait de lui envoyer. Il marchait vers Riza qui restait allongée sur le sol, s’approchant d’elle :

« Je vais te ramener à Juperus. Je m’occuperais de te soigner et je veillerais sur toi. Il est temps de partir avec moi, Riza. »

Elle ne lui répondait pas, les yeux clos alors qu’il voyait que sa tenue était légèrement déchirée au niveau du ventre. Il se pencha vers elle avec un petit sourire ému. Il avait réussi à la faire s’évanouir et maintenant… Tout était enfin terminé. Il alla prendre sa main gauche avant que les yeux de Riza ne s’ouvrent subitement, sa griffe droite venant transpercer le ventre de Ryusuke avec facilité. Le jeune homme aux cheveux bruns cracha du sang sur le visage de Riza, surpris par le geste, les yeux exorbités posés sur elle. Elle eut un petit sourire triste en murmurant :

« Je t’avais dit… de ne plus croire en moi. »

« Je… Je… Ak… J’ai… Riza. »

« Tu étais trop faible, tu n’as pas réussi à me tuer, Ryusuke. »

« J’ai… Tu es réveillé maintenant, héhéhé… Au moins… Je n’ai plus d’inquiétudes à avoir. Riza, ce que j’ai dit… Je le ferais. »

« Tu ne feras rien du tout, c’est terminé. »

Elle tenta de retirer son bras mais n’y arrivait pas. Il avait bloqué son bras alors que sa blessure se refermait au niveau du ventre. En un sens, c’était effrayant et gore et elle poussait un cri de détresse alors qu’il avait son petit sourire ensanglanté.

« Maintenant, tu ne pourras plus t’en aller, Riza. Tu vas rester avec moi jusqu’à la fin. »

« NON ! Lâche moi ! LÂCHE MOI JE TE DIS ! »

« Ecoute moi… J’ai passé plus de cent vingt ans à te chercher, j’ai même presque abandonné mes deux familles pour toi ! Drimali et Shymi n’ont presque jamais put me voir durant toutes ces années ! »

« Je m’en fous ! Tu te moques de moi ! »

« Riza… Il ne te ment pas. Il dit la stricte vérité. »

Drimali avait prise la parole, la tête baissée, les yeux fermés. C’était vrai ce qu’il disait… Ni elle, ni Shymi n’avaient put Ryusuke sauf une fois par an et encore… C’était beaucoup dire. Il ne restait que peu de temps, heureusement qu’elles ne vieillissaient à la même vitesse que les humains dans le domaine céleste sinon il ne les aurait jamais vu grandir. Riza extirpa avec violence sa griffe, Ryusuke crachant du sang à nouveau mais sans pousser un cri de douleur. Elle tremblait légèrement de froid, sa perte de sang était bien plus importante que celle de Ryusuke puisqu’elle ne pouvait pas soigner ses blessures.

« Tu es sérieusement blessée… S’il te plaît, arrêtons nous là. »

« JAMAIS ! Ce combat ne pourra pas se terminer de cette manière ! »

« Attrape ça. »

Il retira sa longue veste qui était apparue lorsqu’il avait décidé d’utiliser ses pouvoirs de Dracolosse. Elle l’observa d’un regard ahuri alors qu’il lui envoyait sa veste. Qu’est-ce… Il avait remarqué qu’elle avait froid ? C’était normal avec ses blessures mais… Elle observa la longue veste, qu’est-ce qu’elle devait faire ?

« Met la toi sur le corps. Tu ne me feras pas croire que… »

« Attends un peu ! Tu es complètement stupide ?! C’est cette veste qui te permettait de ne pas te prendre mes coups. Tu étais protégé avec elle ! Ne te mo… »

« Tu as froid, ça ne serait pas galant de laisser une femme dans cet état. »

« MERDEEEEEEEEEEEEEE ! »

Elle poussa un cri de rage en mettant la veste autour d’elle, ne se préoccupant pas de voir le torse du jeune homme devant elle. Il était aussi musclé qu’auparavant, toujours aussi beau et elle était en train de déverser ses larmes alors qu’une aura violette entourait la jeune femme. Elle allait utiliser toute sa force pour le frapper jusqu’à ce qu’il comprenne qu’elle ne pouvait plus être avec lui, plus après tout ce qui s’est passé !

« Il n’en fait pas un peu trop ? Maintenant qu’il n’a plus sa veste… »

« Il est comme ça, on ne pourra pas le changer. »

« Je comprend rien. »

Il devait faire attention mais maintenant qu’elle avait sa veste sur lui, il se sentait pleinement confiant. Elle ne pouvait plus mourir avec cette protection sur elle. Il pouvait finalement utiliser toutes ses forces. Il esquiva le coup de Riza qui alla frapper le sol, un tremblement de terre se produisant, des morceaux de pierre venant érafler le corps de Ryusuke. Maintenant, des égratignures apparaissaient sur ce dernier et la blessure sur son ventre bien que guérie pouvait se rouvrir très rapidement.

« Arrête de t’enfuir ! Ca ne servira à rien ! »

« Je ne pensais pas m’enfuir, Riza. Je vais simplement me concentrer à mon tour. »

« Donne tout ce que tu as, espèce d’imbécile ! »

Elle n’allait plus tenir très longtemps, elle le savait. Ce n’était pas à cause de ses blessures mais de son mental, le jeune homme jouait avec ce dernier et elle sentait ses forces disparaître peu à peu. Qu’il arrête maintenant ou qu’il termine ce qu’il avait commencé ! La main de Ryusuke l’agrippa au niveau du sein droit : Mauvais endroit ou acte délibéré ?

« Ohla ! Ils sont encore plus imposants que ceux de Clemona. »

« Bouffon ! Retire cette main ! »

Elle rougissait en sentant la main de Ryusuke, lui collant un coup de poing dans le menton. Un coup de poing ?! Non ! Elle n’avait même plus le moral pour utiliser ses griffes ! Ce n’était pas possible ! Elle n’avait pas passé plus d’un siècle dans cet état pour tout voir disparaître maintenant, c’était impossible ! Elle martela le corps de Ryusuke de nombreux coups de poing et coups de pied, le jeune homme aux cheveux bruns reculant à chaque fois, de plus en plus de blessures apparaissant sur son corps.

« Le combat va bientôt se terminer. »

« Les deux sont épuisés… L’une par le mental, l’autre par le physique. Tout va se jouer. »

Il préférait se taire, ne plus rien répondre. Elles étaient folles, elles restaient là, observant le spectacle comme de simples spectatrices ! Elles n’avaient donc aucun remord à les laisser s’entretuer ?! Où est-ce qu’il ne comprenait pas ce qui se passait ?! Il avait mal au crâne, tellement mal au crâne.

« Xano, arrête de te tracasser pour rien. »

« Ty… Tyrania ? Mais… Vous êtes complètement cinglées ! »

« Les femmes se comprennent entre elles, c’est tout. »

Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Ils ne pouvaient toujours pas bouger mais il voulait l’aider ! Aider Ryusuke et Riza mais il savait qu’il n’y avait rien à faire ! Le jeune homme aux cheveux bruns était maintenant dans un état pitoyable, tout son corps ruisselant de sang doré bien qu’il restait souriant :

« Tu en as assez, Riza ? Tu as évacué ta colère ? »

« JAMAIS ! Tu m’entends ?! JAMAIS ! »

« Alors continue… Continue jusqu’à ce que tu sois enfin calmée… »

Il se foutait d’elle, il se foutait encore de ses sentiments à ce moment ! Il se fichait royalement de ce qu’elle ressentait lors de cet instant ! Il ne pensait jamais à elle ! JAMAIS ! Deux sphères apparaissaient dans les paumes de Riza, deux sphères d’une puissance démentielle qui rappelaient celles qu’elle avait utilisées avant qu’il n’annonce son statut de Dieu des Dragons. Elle allait lui projeter ses deux rayons issus de ces sphères mais il apparut subitement devant elle, à quelques centimètres de son visage, les rayons passant largement à côté de lui. Il bloqua rapidement les deux de Riza contre ses hanches, ses deux mains enlaçant avec force la jeune femme alors qu’elle lui criait de le lâcher.

« Non… Ca suffit… Ca suffit maintenant. Si nous continuons, l’un d’entre nous va mourir réellement et l’aura le cœur brisé pour l’éternité. »

« Je l’ai déjà imbécile ! Après tout ce que tu m’as fait, tu ne crois pas que… »

« C’est bon, Riza. Je ne t’écouterais plus. »

« Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?! Le Destin nous empêchera toujours de nous réunir, qu’importe ce que nous serons, qu’importe ce que nous faisons ! »

« Ce… Ce n’est pas vrai ! »

Xano avait crié de toutes ses forces alors que l’atmosphère s’apaisait peu à peu. Enfin, il arrivait à reprendre le contrôle de son corps et à marcher en direction de Riza et Ryusuke. La jeune femme aux cheveux blonds bouclés continuait de se débattre mais avec moins de force alors que le jeune homme aux cheveux bruns gardait ses yeux fixés sur elle.

« Il y a de cela… quelques années… avant que ma mère ne meure… Je veux parler d’Elis pour ceux qui s’en rappellent. L’ancienne Isalia si vous préférez. Avant qu’elle ne meure, j’ai été hébergé et logé pendant une journée par deux personnes. L’homme se nommait Ryou et avait une Gardevoir avec lui. C’était l’un de tes descendants, Ryusuke. »

« Tu vois ce que je te disais ?! TU VOIS ! Même dans le futur, même ton descendant reste près des Gardevoir, alors lâche moi ! »

« Je n’ai pas terminé. Le jeune homme n’était pas seul, j’ai bien parlé de deux personnes et non d’une personne avec sa pokémon. Ryou est marié à une jeune femme… Elle s’appelle Sira et ils vivent seuls et heureux, loin de tous et de toutes. Ils ne sont que tous les trois mais ils n’ont rien besoin d’autre. Si tu n’as toujours pas compris qui est cette Sira, je vais te le dire clairement, Riza. Sira est ta descendante alors arrête tes bêtises avec le Destin et toutes ces choses. Accepte finalement ce que Ryusuke veut te donner. Il t’a toujours aimé et cela ne date pas d’hier. Puisque vous n’avez pas réussi à vous réunir pendant plus de deux siècles, vos descendants ont pris le relais. »

« Ce n’est pas possible… Tu mens… Il ment ! Il essaye de me déstabiliser ! »

Nul ne répondait et son regard rubis se portait sur Tyrania et Nelya. Les deux femmes hochèrent la tête négativement. Xano disait la vérité. Riza ne semblait plus quoi penser… Tout se mélangeait dans sa tête : Si ce n’était pas les Dieux qui se mettaient en travers de sa route, si ses descendants et ceux de Ryusuke pouvaient s’aimer alors… Elle tenta de tourner son visage vers le jeune homme qu’elle aimait. Elle eut les yeux rubis grands ouverts au moment où Ryusuke venait l’embrasser. Elle tenta de le repousser, d’arrêter ce baiser avant de ne plus pouvoir revenir en arrière mais rien n’y faisait, rien du tout. Elle ferma les yeux, appréciant ce baiser qu’elle désirait tant après presque deux siècles. Elle s’abandonna à lui, posant ses mains sur son dos alors qu’ils continuaient le baiser sans s’arrêter. Elle pouvait enfin l’aimer comme elle le désirait tant. L’embrasser avec tout l’amour qu’elle lui portait, ils étaient enfin capables de s’unir. Il passait ses mains sous le dos de la veste, lui caressant son dos avec tendresse alors qu’elle faisait de même. Leurs yeux s’ouvrirent avec amour, chacun s’aimant dans le regard de l’autre, un flot de sang rouge et doré s’écoulant de leurs lèvres.

Chapitre 88 : Détresse

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 88 : Détresse

Elle avait froid… Très froid… Pourquoi faisait-il si noir autour d’elle ? Elle n’entendait rien, elle ne voyait rien… Etait-ce vraiment ça la mort ? La vieille femme tremblait légèrement alors qu’une voix féminine se fit entendre derrière elle :

« Une nouvelle âme en peine à ce que je vois. »

Elle se retourna vivement, apercevant une sorte de créature vêtue d’une robe blanche et bleue… Une Momartik d’après ce qu’elle pouvait voir. Bizarrement, c’était même la seule chose qu’elle pouvait apercevoir dans ce vide. Elle prit la parole :

« Une âme en peine ? Mais… Je ne suis pas triste ! »

« Hum ? Es-tu sûre de cela ? Seules les âmes isolées et abandonnées, celles qui n’ont pas réussi à combler leurs vies restent sur cette terre. Certaines deviennent des pokémons, d’autres de simples ectoplasmes effrayant les personnes vivantes. »

« Mais je vous dit que je ne suis pas triste ! J’attends simplement quelqu’un. Pourquoi serais-je triste alors que je vais être la femme la plus heureuse de ce monde ? »

« Hum ? De quoi parles-tu ? Exprime toi clairement. Si tu n’es pas une âme en peine, ta place n’est pas ici normalement. »

Finalement, la Momartik se présenta à la vieille femme. Elle se nommait Frizy et parcourait les siècles sans avoir de dresseur. Une vierge sacrifiée à l’âge de la majorité dans un lointain passé. Voilà ce qu’elle était et elle avait décidé de devenir une de ses créatures mystérieuses qui peuplaient ce monde. De son côté, Riza racontait son histoire à Frizy.

« Tu veux donc me faire croire que cet humain que tu aimes tant viendra te rejoindre dans la mort ? Lorsqu’il sera mort, vous serez réunis ? »

« Exactement. Il me l’a promis et je le crois sur paroles. »

« Pourtant… Il est avec une autre femme. Comment pourrais-tu croire un homme qui en aime une autre ? »

« Car je lui fais confiance… Jamais, il ne jouerait avec mes sentiments. »

« Nous allons vérifier cela. »

Le décor changea subitement et Riza eut la grande surprise de voir qu’elles étaient revenues dans le monde actuel bien que personne ne pouvait les voir. Elles se dirigeaient vers l’endroit où se trouvait sa tombe. Les consignes avaient été respectées : Seulement Riza était marqué sur cette tombe, elle ne voulait rien d’autre. Elle ne voulait plus de son histoire, rien d’autre que ce nom. De nombreuses fleurs parcouraient la tombe et elle eut une nouvelle surprise en remarquant que sa tombe était isolée des autres d’une bonne cinquantaine de mètres. De plus, les matériaux utilisés pour la tombe étaient vraiment magnifiques.

« Je ne pensais pas… à tant de choses. »

« Etais-tu célèbre lorsque tu étais vivante ? Avant de mourir… »

« Je ne crois pas. Ca ne peut pas être des personnes qui me célébraient. »

« Nous allons rester ici… et voir si cet homme viendra. Si il ne vient même pas sur ta tombe, pourquoi irait-il te rejoindre après la mort ? »

Elle voulait voir si cette vieille femme croyait vraiment en ce qu’elle disait, si elle pensait réellement que cet homme dont elle lui avait tant parlé pendant plusieurs jours allait se montrer. Des semaines puis des mois s’écoulèrent et la seule personne qui se présentait devant sa tombe quotidiennement était un jardinier qui prenait grand soin des fleurs autour de sa tombe comme si c’était une consigne. Lentement, la joie qui animait Riza disparaissait peu à peu, elle doutait de la sincérité de Ryusuke et Frizy restait près d’elle.

« Je n’arrive pas à y croire… »

« Les humains sont si volatiles… Leurs paroles ne sont que du vent. »

« Il n’oserait pas me faire ça… »

« Telle est ta vie et ton après-vie. Je comprends pourquoi tu étais une âme en peine… Il fallait te m… »

Frizy s’arrêta de parler alors que les deux personnes se tournaient vers un petit groupe de quatre personnes. Deux femmes et deux hommes. Deux d’entre eux étaient d’un âge plutôt avancé alors que deux autres semblaient avoir une quarantaine d’années. Le vieil homme se retourna vers le reste du groupe, parlant faiblement en tenant un bouquet de fleurs. A cette distance, Frizy et Riza n’arrivaient pas à voir qui était cet homme mais la vieille femme le savait au fond de son cœur. Les trois autres personnes hochèrent la tête alors que le vieil homme s’avançait d’un pas lent vers la tombe. Riza avait de nombreux tremblements dans sa voix lorsqu’elle murmurait pour Frizy :

« C’est… C’est… lui. C’est Ryusuke. »

« Ce vieil homme ? Il est venu avec sa femme et ses deux enfants. »

« Ca ne fait rien ! Il est venu ! »

Elle exaltait de joie et elle ressentait une forte chaleur dans sa poitrine alors qu’elle apercevait les fleurs que déposait le vieil homme : Des chrysanthèmes rouges. Ryusuke semblait fatigué, ses yeux verts s’ouvrant faiblement pendant quelques instants en observant le ciel avant de se refermer. Il joignit ses deux mains avant de dire d’une voix chevrotante :

« Riza… Je m’excuse de ne plus venir aussi souvent qu’auparavant. Mon cœur et mon corps me font si mal à chaque fois que je fais de grands déplacements alors je ne peux me permettre de venir plus d’une fois par année. J’ai donc décidé de venir le jour de ta mort. Je n’ai pas oublié ce que je t’ai écrit et je tiendrais cette promesse. Est-ce que tu m’attendras ? »

« Je suis là, Ryusuke ! Je suis là ! »

Elle lui criait dessus et il réouvrit ses yeux émeraude, tournant le regard aux alentours. Il avait cru entendre une voix. Frizy tenta de calmer la vieille femme tout en lui disant :

« Il ne peut pas réellement t’entendre. »

« Mais il… Je veux lui parler. »

« Tu ne peux pas. Si tu étais une véritable âme en peine, tu le pourrais mais là… Ce n’est pas le cas je suis désolée. »

« Riza ? Tu es là ? Ah… Tu m’entends ? Tu me vois ? Riza ? Ce sont des chrysanthèmes rouges. Ces fleurs veulent dire que je t’aimerais pour l’éternité. Je ne suis pas malheureux avec Clemona… Elle m’apporte tout ce que je veux… mais je ne suis pas heureux si c’est sans toi. Cette… lettre à laquelle tu m’as… répondu. Je la garde près de moi. Je ne sais pas quand je ne serais plus là… mais tu m’attends n’est-ce pas ? »

Le vieil homme toussa légèrement, il avait maintenant un âge assez avancé mais il faisait sa visite annuelle comme il lui avait promis. Enfin, après une demie-heure où il resta devant la tombe de Riza à lui parler comme si elle était là, il se retira avec sa famille.

« Il est toujours aussi beau… »

« Il est plutôt vieux… »

« Il est beau à l’intérieur… Je te l’avais dit que je ne pouvais pas être une âme en peine avec lui qui pense toujours à moi. »

« Je me suis trompée… C’est vrai. »

Et c’était bizarre de reconnaître ses tords… Cette vieille femme était spéciale, elle le sentait. Finalement, une dizaine d’années s’écoulèrent et Ryusuke revenait à chaque fois sur la tombe même si chaque année était un nouveau changement dans son physique et dans ses gestes. Une extrême lenteur, le dos recourbé et une vue très faible, il était bientôt à la fin de sa vie. Frizy restait avec Riza, ayant trouvé que la compagnie de cette humaine était loin d’être déplaisante au final. Puis subitement, tout devint noir autour de Riza, elle ne savait pas ce qui venait de se passer mais une voix prit la parole. Elle ne semblait pas être humaine et il était impossible de savoir si c’était une femme ou un homme qui parlait :

« Riza Ira ? C’est cela ? Je t’observe depuis toutes ces années où tu es morte. »

« Qui… Qui êtes vous ? Pourquoi je ne vois rien ? »

« Ne t’inquiètes pas… Je ne suis pas ton ennemi. Je suis celui qui règne sur le monde des morts. Mon nom ? Il est inutile de le connaître. »

La vieille femme tremblait : Quelqu’un gérait tout ce monde ? Avait-elle fait une bêtise ? Pas maintenant ! Ryusuke allait bientôt mourir et la rejoindre ! Un sourire se dessina sur ses vieilles lèvres alors que la voix lui disait :

« Tu n’as aucune crainte à avoir de ma part. Comme je l’ai dit, je ne suis pas ton ennemi. Je suis là pour t’offrir un présent : Tu vas pouvoir revenir à la vie et retrouver ton corps d’humaine de tes vingt ans. Tu deviendras éter… »

« Non, je refuse. Je n’ai pas besoin de ça, je suis désolée. »

La voix s’arrêta comme si elle n’avait pas pensé au fait que Riza refuse sa proposition. Pourtant… Elle reprenait la parole :

« Pourquoi ne veux-tu pas reprendre tes vingt ans ? »

« Ce n’est pas ce que je veux maintenant. J’attends simplement que l’homme que j’aime vienne me rejoindre dans la mort et nous pourrons vivre heureux ensembles. »

« Cet homme ? Est-ce qu’il se nomme Ryusuke ? Je l’attendrais aussi car je veux lui faire la même proposition. »

« Vous voulez le faire revenir à la vie aussi ? Mais qu’est-ce que nous avons fait pour mériter une telle chose ? »

« J’ai été simplement surpris par l’amour que vous vous portiez… Ne veux-tu pas l’attendre avec ton apparence de tes vingt ans ? Vous serez éternels et vous pourrez vivre heureux comme vous le méritez tant. Acceptes-tu cette proposition ? »

« Je… Ah… Je ne sais pas. »

Il lui fallut une bonne heure de réflexion avant d’hocher la tête d’un air positif pour dire qu’elle acceptait ce que lui proposait cette voix. Elle sentit une forte chaleur l’envahir mais différente de celle qu’elle avait ressenti lorsqu’elle avait revu Ryusuke. Elle réouvrit ses yeux, observant ses mains avec stupeur avant de crier :

« Mais… Mais c’est vrai ! »

Elle portait la magnifique robe lors de ses retrouvailles avec Ryusuke lorsqu’ils s’étaient revus dans la base de la Team Univers. De plus… Elle avait retrouvé sa poitrine généreuse et ferme, ses longues boucles blondes et ses yeux rubis et pétillants. Elle venait d’avoir à nouveau dix-huit ans !

« Merci ! Merci beaucoup ! »

« Riza ? Que se passe t-il ? Mais qu’est-ce qui s’est passé ? »

Hein ? Elle se retrouvait à côté de la Momartik qui avait poussé un petit cri en voyant cette jeune femme aussi belle. Riza prit la pokémon dans ses bras en lui criant qu’elle avait entendu une voix et qu’elle lui avait permis de retrouver sa jeunesse. Elle lui signala que Ryusuke allait avoir le même traitement de faveur et qu’ils pourraient enfin vivre heureux ensembles. Vraiment… Elle n’y croyait pas, c’était un rêve ! Un véritable rêve qui arrivait à elle ! Enfin… Elle pouvait espérer vivre avec lui.

« Tu comprends ce que ça veut dire ? Plus que quelques années à entendre. »

« Je suis contente pour toi. Tu as beaucoup de chances. »

« Enfin j’en ai. Dire que j’ai attendu ce moment… »

« Tu te répètes mais je te comprend. »

Vingt années s’écoulèrent et elle restait maintenant près de Ryusuke, ayant quitté sa tombe pour observer le vieil homme, voir le très vieil homme. Clemona était morte il y a déjà trois ans et Ryusuke vivait seul, ayant atteint maintenant le centenaire. Il avait presque perdu la vue et ne bougeait que très peu bien qu’il était encore capable de se mouvoir correctement et de parler assez intelligiblement.

« Riza… Tu es encore là. Tu m’attends ? »

« Je suis près de toi, Ryusuke. »

Même si il ne pouvait pas la voir, même si il ne pouvait pas la sentir, la jeune femme embrassa la joue ridée de Ryusuke avec tendresse alors que le vieil homme fermait les yeux. Il était peut-être finalement temps… Rapidement, le décor changea comme auparavant, devenant entièrement noir avant que la voix se faisait entendre :

« Il va finalement te rejoindre. Est-ce que tu es prête ? »

« Bien entendu ! Faites le venir ! Je veux le voir ! Je veux pouvoir le prendre dans mes bras et le serrer contre mon corps ! »

« Soit… Si tu veux bien attendre ici, je vais faire ce que j’ai à faire. »

Plusieurs journées s’écoulèrent mais elle restait folle de joie. Le jeune garçon de son enfance, le jeune homme de son adolescence, celui qu’elle avait follement aimé et désiré pendant toutes ces années… Trente longues années dans la mort mais finalement, il allait arriver.

« Je suis désolé. »

« Hein ? Que ? Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

La voix était de nouveau présente et Riza tremblait légèrement. Désolée de quoi ? Cette voix était désolée pourquoi ?! La voix reprit la parole :

« Je n’arrive pas à retrouver Ryusuke. Il semble avoir totalement disparu de ce monde. Je soupçonne une femme d’être responsable de sa disparition. »

« Hein ?! Mais de quoi vous voulez parler ?! Quelle femme ?! »

« Juperus… Cette soi-disante déesse a décidé d’emporter Ryusuke et Clemona avec elle. Cela fait que je ne peux pas le retrouver. »

« Qu’est-ce que vous me dites par là ?! Je vais aller le chercher ! »

La voix ne lui répondit pas, la ramenant dans son monde alors que Riza semblait décontenancée. Ryusuke avait été enlevé ? Ce n’était pas possible ! Elle allait le sauver et le retrouver ! Cinq années s’écoulèrent, cinq longues années où elle parcourue le monde de haut en bas, de fond en comble. Frizy était restée avec elle mais rien n’y faisait : Aucune trace de Ryusuke. Ce n’était pas possible ! Cette voix s’était trompée ! Elle n’était pas redevenue une jeune femme pour rien !

« Où est-ce que vous êtes ?! NOUS DEVONS PARLER ! »

« Que veux-tu, Riza ? »

« Ce que je veux, vous le savez bien ! Je parle de Ryusuke ! »

« J’ai… une mauvaise nouvelle. Encore pire que la première. »

« Qu’est-ce qui peut être pire que de ne plus revoir Ryusuke ?! Il a été enlevé par cette femme, n’est-ce pas ?! »

« Ce que je tiens à t’annoncer concerne ce point… Je me suis trompé. »

Trompé ? Cette voix s’était trompée où ?! Ryusuke n’avait pas été enlevé ? Mais alors où était-il si ce n’était pas ça ! Elle commençait à perdre patience et cela se voyait. La voix prit la parole à nouveau :

« Ryusuke n’a pas été enlevé. Il a simplement choisi… de rejoindre cette femme. Clemona et lui ont rejoint Juperus et vivent avec elle maintenant. »

« Ne dit pas de bêtises ! Il ne mentirait jamais ! »

« Tu ne me crois donc pas ? Je vais te montrer une petite vision que j’ai réussi à obtenir de l’endroit où ils se trouvent. Cet endroit se déplace à chaque fois, il est donc impossible de savoir où ils sont de nouveau. »

Une sorte d’écran se présenta à Riza, un écran où elle voyait une végétation luxuriante et magnifique. Tout semblait idyllique… même les personnes qui se trouvaient parmi cette végétation : Ryusuke et Clemona se tenaient main dans la main, et Ryusuke tenait la main d’une autre femme… Une femme à la longue chevelure argentée… Juperus ?! C’était elle Juperus ?! Et Ryusuke était en train de lui sourire !

« C’est quoi cette connerie ?! Vous essayez de vous moquer de moi ?! »

« Pourquoi ferais-je ça alors que je t’ai permis d’obtenir l’immortalité et de retrouver ta jeunesse ? Pourquoi ferais-je une telle chose ? Non… Il faut que tu admettes la vérité : Ryusuke et Clemona ne sont plus de ce monde et ont décidé de rejoindre Juperus en devenant respectivement le Dieu Supérieur des Humains et la Déesse Supérieure des Pokémons. Il a même un enfant avec Clemona et Juperus, un enfant-dieu bien entendu. D’après mes recherches, ce sont deux filles… L’une a déjà trois années bien qu’elles se déroulent différemment dans le monde là-bas. »

« Ah… Ah… Ah… Ryusuke n’aurait jamais fait ça. »

« Et pourtant… »

« RYUSUKE N’AURAIT JAMAIS FAIT CA JE VOUS DIT ! JAMAIS IL NE REVIENDRAIT SUR UNE PROMESSE ! »

« Alors pourquoi n’est-il pas là ? »

La voix était si douce et amicale… Elle voulait la calmer, lui montrer la réalité de ces évènements. Ryusuke… n’était pas là. C’est vrai… Il n’était pas là. C’était ça… Il n’était pas venu avec elle. Il en avait décidé autrement. Au lieu de rester avec elle dans ce milieu froid, il avait décidé de préférer la chaleur de cet endroit céleste ? Non… Ce n’était pas possible au final… Il y avait une erreur. Ryusuke allait venir la chercher, Ryusuke allait venir la chercher.

« Je reviendrais quand tu te sentiras prête à m’écouter. J’aurais une proposition à te faire. »

Elle s’en fichait de cette proposition ! Elle en avait rien à faire ! Elle voulait simplement que Ryusuke vienne vers elle… qu’il vienne après tout ce qu’il avait dit. C’est tout ce qu’elle voulait. Mais une année s’écoula et il n’était pas venu… Elle restait enfoncée dans ce néant de tristesse, Frizy tentant de lui parler sans arriver à lui extirper ne serait-ce qu’une seule parole. Finalement, la voix venait lui parler après seconde année :

« Est-ce que tu es prête à m’écouter ? »

« Que voulez vous ? Je ne veux rien savoir. »

« Ryusuke aime se balader sous forme humaine quelquefois. Tu as peut-être un message à lui donner ? Il semble t’avoir complètement oubliée. Il se peut que tu ne le revoies pas alors qu’il est à côté de toi mais… »

« J’ai quelques mots à lui dire. Il m’a lâchement abandonné après toutes ces promesses. Tout ça n’était que des paroles en l’air… Tout ce qui l’intéressait au final était de me détruire, de me faire croire à un mirage. »

« Exactement… Je n’osais pas te le dire mais il fallait que tu voies la vérité. Je vais te donner la possibilité de revenir dans le monde des vivants, tu seras éternelle. Tu seras capable d’exprimer à ce monde détestable ce que tu penses de lui. Tu seras mon Valet de la Rancœur. Ce nom te convient-il ? »

« La Rancœur… Ryusuke… La Rancœur. »

« Exactement. Je vais aussi faire revivre les seules personnes en qui tu peux avoir une totale confiance : Tonar et Anolk. »

Elle hocha la tête pour dire qu’elle avait bien compris. Finalement… Elle allait retrouver ses deux pokémons… Les revoir après tout ce temps. Sa seule pensée était envers Ryusuke : Eliminer cet homme après tout ce qu’il avait fait… Jamais, elle n’aurait pensé qu’il jouerait avec ces sentiments de cette manière détestable. Elle éclata en sanglots, tombant à genoux avant de murmurer à cette voix :

« Qui est… celui qui me donne tout cela ? Celui qui… me parle ? »

« Moi ? Je suis simplement Giradès mais il vaut mieux m’appeler Malar d’ici quelques temps. »

« D’accord… Malar. Je serais votre Valet de la Rancœur… jusqu’à ce que je retrouve Ryusuke. Ensuite… Je disparaîtrais après ce que je lui ferais. »

« Aucun problème à cela. Relève toi maintenant, Riza Ira, Valet de la Rancœur. »

La jeune femme aux longs cheveux blonds et tressés fit ce que Malar lui disait. Ses larmes s’étaient arrêtées de s’écouler alors que la lueur d’espoir dans ses yeux rubis avait totalement disparu. Maintenant… Tout était terminé.

Chapitre 87 : Le Dieu des dragons

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 87 : Le Dieu des dragons

Ils étaient dans une zone qui ressemblait à un ancien temple… Un temple aux nombreuses ruines. Le sol n’était pas fait de marbre ou autre mais d’une pierre noire comme de l’onyx. Une statue de Juperus sous sa forme animale était représentée derrière Riza et personne ne savait pourquoi cet endroit était la dimension de la jeune femme aux cheveux bleus et blonds… personne sauf Ryusuke.

« Un bel endroit… Bien qu’il ne me plaît pas trop. »

« L’as-tu reconnu ? Cet endroit… ou alors tu ne te rappelles pas de ces jours où tu étais complètement fou quand Clemona est morte ? »

« Je m’en rappelle… par intermittences, je sais que tu étais là comme d’habitude. »

« Je veillais sur toi, je voulais te donner une vie paisible et heureuse puisqu’elle n’était plus là. En un sens, c’était surtout mon bonheur que je voulais. Clemona étant morte, je pouvais considérer que tu étais à moi, que j’avais mes chances… »

« Mais je n’avais que de yeux pour elle. J’étais noyé dans ma folie. Désolé… »

« N’essaye même pas de te moquer de moi. Tu n’as pas à t’excuser car je les refuse tout de suite. Je me contrefous royalement de ces excuses. Ce temple est le dernier endroit où tu m’as témoigné un tant soit peu d’amour réel. »

« Je t’ai toujours montré de l’amour ! »

Elle disparaissait de la vue de Ryusuke pour apparaître dans les airs, lui donnant un violent coup de queue sur le sommet du crâne, le jeune homme percutant le sol de pierre en poussant un cri de douleur. Ce coup était bien plus puissant qu’auparavant !

« Arrête là les mensonges. Si tu m’aimais vraiment, tu aurais abandonné Clemona mais ce n’est pas le cas. Tu as toujours pensé à elle et cela depuis le début, depuis que nous sommes dans la Team Univers. Tu ne faisais que passer du temps avec elle alors que je te protégeais des autres, de ceux qui étaient jaloux de savoir que tu allais être le pôle supérieur de la Trinité. »

« Je… m’excuse. »

Elle lui donna un coup dans le ventre alors qu’il tentait de se relever, le jeune homme pouffant en crachant du sang doré sur le sol. Où étaient Xano et les autres ? Ils se trouvaient en-dehors du temple mais pouvaient voir le combat de cette distance. Clemona semblait murmurer quelques paroles pour elle-même, des paroles que personne ne pouvait entendre ou comprendre. Elle n’aimait pas les voir se battre mais elle ne pouvait rien faire pour eux, c’était impossible !

« Je pensais que tu serais plus résistant que ça. D’abord, tu m’enlèves mon amour, ensuite tu me mens de la plus honteuse des façons, ensuite, tu décides d’attaquer et de tuer Anolk et Tonar. Je crois que je m’étais trompée depuis le début. Je n’aurais jamais dut penser à aimer quelqu’un comme toi : Une personne qui se permet de tuer au nom de son soi-disant amour. »

« Je… ne mens pas ! Et pour Anolk ou Tonar, c’étaient des accidents ! »

« N’essaye même pas de te justifier ! Tu penses vraiment que je vais te pardonner comme ça ?! POURQUOI j’irais te pardonner ?! C’est ce que tu voulais depuis le début ! Me faire souffrir en me faisant croire à ces chimères ! »

Il tenta de lui prendre le bras pour la ramener vers lui mais elle retira facilement son bras, lui donnant un coup d’aileron au niveau du visage, traçant une ligne de sang dorée sur la joue droite du jeune homme. Elle n’était pas prête à l’écouter ou à se laisser faire. Anolk… Tonar… Ils étaient morts en la défendant ! Qui aurait put croire qu’un jour, ils pouvaient mourir mais surtout que leur assassin aurait été l’homme qu’elle aimait tant !

Ses deux mains posées au sol, celui-ci se gela subitement, Riza tombant sur le sol en glissant sur ce dernier. Elle avait poussé un cri de surprise alors que Ryusuke se relevait avec facilité comme si le sol verglacé ne semblait pas le gêner plus que ça. N’y avait-il vraiment aucune solution après tout ça ?! Il ne voulait pas la tuer, ce n’était pas pour ça qu’il était venu mais elle ne voulait jamais l’écouter !

« Riza… Je ne te mens pas : J’ai vraiment passé toutes mes années depuis que je suis le Dieu des Serpents à te chercher mais je n’ai jamais réussi à te trouver comme… lorsque j’étais vivant. Ce que je pense de toi, c’est simplement la vérité. »

« Ta gueule… Ne m’adresse même plus la parole ! Comment pourrais-je croire quelqu’un qui n’a pas hésité à tuer mes deux pokémons ?! »

« Mais je… »

Il ne voulait plus la combattre et elle le savait. Elle allait même en profiter pour le tuer ! Tuer cet homme qu’elle détestait tant depuis qu’elle était revenue. TRENTE années à l’attendre ! Trente longues années où elle était restée seule dans ce monde de ténèbres, un monde qu’elle devait supporter en l’attendant.

« Arrête donc de parler. Parce qu’Anolk et Tonar sont morts, je vais continuer ce combat à leurs manières. Demande à Clemona à ce qu’elle te soigne, ensuite, reviens… »

Une petite partie d’elle voulait que ce combat soit le plus équitable possible. Que ce combat… soit celui où ses sentiments ou ceux de Ryusuke allaient surpasser les autres. Si elle gagnait, elle pouvait déverser toute sa haine et sa rage sur cet homme. Si elle perdait…

« Je te laisse cinq minutes pour aller la voir. Ensuite, je ne te ferais plus de cadeaux. »

« Nous sommes obligés de nous battre ? Tu en es vraiment sûre ? Répond moi que non… S’il te plaît. »

« Quatre minutes et trente secondes. »

Ca ne servait à rien… A rien du tout. Il se dirigea vers Clemona et le groupe, chacun préférant se taire alors que la femme à la frange rouge se dirigeait vers son mari, passant une main sur sa joue pour la soigner avec délicatesse. Le reste des blessures se soignait peu à peu alors que Riza avait un rictus aux lèvres en voyant Ryusuke et Clemona ensemble. Encore une fois… Encore une fois, ils étaient ensembles ! Qu’est-ce qu’il tentait de faire ?! La rendre jalouse en restant près d’elle ?! Et merde… Qu’est-ce qui lui prenait, c’était elle qui lui avait proposé d’aller se soigner.

« Qu’en penses-tu Ryusuke ? »

« Je vais faire de mon mieux, Clemona mais… Je ne promets rien, rien du tout. Elle me semble bien plus puissante qu’auparavant et cette forme est vraiment spéciale. »

« Pourquoi avoir tué Anolk et Tonar ? C’était la pire des idées que tu es eut. »

« Je ne l’ai pas fait exprès… C’était vraiment un accident Clemona. Mon but était simplement de les blesser suffisamment pour qu’ils ne puissent plus combattre. Jamais je n’aurais pensé… qu’ils allaient mourir surtout que… »

« Qu’ils n’avaient pas envie de se battre. Je l’ai ressenti pendant que vous combattiez. Je ne sais pas ce qui se passe avec elle mais ses pokémons n’étaient plus trop d’accords sur ses principes tout en restant avec elle. »

« Tonar voulait remercier Elis… non Isalia. Il voulait la remercier pour ce qu’elle a fait pour lui dans le passé. Je crois que je suis un monstre, Clemona. Je ne mérite peut-être pas mon statut de Dieu. Cela a simplement été du favoritisme par Juperus car… j’avais un enfant avec elle mais à part ça… »

Il poussa un léger soupir désabusé et plaintif alors que Clemona posait ses bras sur les épaules de son mari. Elle n’aimait pas le voir ainsi mais elle n’y pouvait rien. Il s’était embarqué dans cette misère tout seul et Riza n’était plus du genre à écouter les autres. Dire qu’elle avait tant changé depuis toutes ces années, une partie d’elle ne voulait pas y croire.

« Il m’a dit de lui demander ce qui s’est passé… pendant qu’elle était morte… à ses débuts je pense. J’aimerais savoir… Je veux savoir… Clemona, je vais peut-être devoir l’utiliser. »

« Tu veux donc quitter ce rôle ? Tu penses qu’il est temps ? Il n’y aura pas de retour en arrière, Juperus te l’a signalé. »

« J’ai vécu trop longtemps dans le mensonge et elle a vécu trop longtemps dans la misère. Je veux qu’elle soit enfin heureuse, c’est tout ce que je désire pour elle. Je la réveillerais, qu’importe le prix de cette action, qu’importe ce qui en découlera. »

« Fais comme tu veux… Tu es maître de tes choix. Prendre tous ces risques pour elle, elle ne comprend pas la chance qu’elle a de t’avoir. »

Elle allait l’embrasser sur ses lèvres pour lui souhaiter bonne chance mais il refusa le baiser, mettant un doigt entre leurs lèvres. Il avait ses yeux tristes et elle hocha la tête pour lui dire qu’elle comprenait ce qu’il voulait par là.

« Riza, je suis prêt. Finissons cette histoire une bonne fois pour toutes mais j’ai une chose à te demander : Si tu vois que tu perds ce combat, j’aimerais que tu me raconte ce qui s’est passé… ce qui s’est passé après que tu sois morte. »

« Et si tu perds le combat, je te retire la vie. Je ne vois pas pourquoi je te dirais ce qui s’est passé. Cela ne te concerne plus, ma vie ne te concerne plus. Ramène toi maintenant. »

Pourquoi n’avait-il pas embrassé Clemona ? Est-ce… parce qu’elle était là ? Qu’elle l’attendait dans cet endroit ? Elle était devenue le Valet de la Rancœur à cause de lui, elle ne pouvait pas lui pardonner maintenant ! Il arrivait finalement devant elle alors qu’il murmurait :

« Nous pouvons commencer. Je suis désolé si je devrais me montrer réellement mais je ferais tout pour que mes sentiments t’atteignent Riza. Ma vie était aussi triste que la tienne même si… Tu as tellement souffert, bien plus que je ne le pensais. »

« La ferme… »

Elle n’osa pas le regarder dans les yeux, voyant qu’il était en train de pleurer. Elle fit apparaître une sphère de puissance entre ses deux mains, créant un puissant rayon qui dévasta tout en direction de Ryusuke. Celui-ci fit un saut sur le côté avant de se mettre à courir vers elle, ses deux mains devenues des griffes. Ils devaient continuer à se battre inlassablement jusqu’à la fin, il n’y avait pas d’autre solution. Il tenta de la griffer au bras droit mais elle se protégea avec son aileron. Déjà, il donna un coup de pied dans les jambes de la jeune femme pour la faire s’écrouler au sol mais celle-ci fit un petit saut en hauteur pour éviter le coup.

« Donne toi vraiment ! Tu es comme les autres combattants ou quoi ?! Tu risques ta vie cette fois ! Ce n’est pas un jeu, Ryusuke ! »

Elle lui donna un coup de pied dans le menton avant de tracer une longue ligne sur le torse du jeune homme, celui-ci s’ouvrant pour laisser s’écouler du sang doré. Dire qu’il venait à peine d’être blessé, il ne pouvait même pas réagir face à elle ! Il avait peur de la blesser plus qu’il n’en faut… Déjà Anolk et Tonar… Alors elle… Si il la perdait, il aurait échoué depuis le début et il ne pouvait pas se permettre d’y mettre toutes ses forces !

« Je me donne à fond ! Qu’est-ce que tu crois ? Que je suis en train de rigoler là ou quoi ?! Je ne veux pas mourir… mais je ne veux pas que tu meures ! Je suis là pour te ramener ! »

« Me ramener où ?! Où est-ce que tu veux encore m’emporter ?! »

« Devant Juperus ! Je lui ai promis de venir te chercher et de te ramener. Ainsi, elle te nommera Déesse du combat ! »

« Encore une promesse que tu ne pourras pas respecter. »

La nommer Déesse du combat ? Et puis quoi encore ? Pourquoi mériterait-elle un tel nom ?! Elle n’avait rien fait pour ça ! Elle en avait assez de le voir, de l’entendre ! Cette voix qui tentait de l’embrouiller à chaque minute : Elle avait accumulé toute cette rancœur envers lui depuis des décennies, ce n’était pas pour abandonner maintenant !

Pourquoi ne voulait-elle pas l’écouter ? Il ne voulait pas utiliser ça… Pas maintenant ! Il avait peur de trop la blesser, il avait peur de ce qui allait suivre après ça. Il n’avait jamais utilisé cette force que Juperus lui avait offert, cette force qu’il avait gardé avec lui lorsqu’il n’était qu’un simple humain. Toutes les personnes autour de lui s’étaient trompées à son sujet : Jamais il n’avait été un homme aimant spécialement les serpents, c’était bien différent de ça en fait mais ils n’avaient jamais remarqué ça…Il ne remarqua pas l’aileron qui arrivait au niveau de sa gorge, celle-ci ne s’arrêtant que quelques millièmes de secondes avant de s’abattre sur son épaule droite. Elle avait loupé son coup ?!

« ARGGGGG ! Mais ça fait mal ! Super mal ! »

« Je ne plaisante pas alors arrête ça ! »

Elle ne pouvait pas l’abattre si il ne se combattait pas réellement. Si il ne donnait pas le maximum de lui-même, à quoi cela servirait alors de le tuer ?! Ryusuke était à genoux, une main posée sur son épaule, ce n’était pas ça qui allait l’abattre mais il la regardait avec des yeux embrumés par les larmes. Elle fit un petit geste de recul : Qu’il arrête ça ! QU’IL ARRÊTE CA !

« Riza… S’il te plaît… »

« Tu as tué Tonar et Anolk ! Ne t’attend pas à de la pitié pour moi ! Relève toi ! Ce n’est pas terminé ! Je vais te faire encore plus souffrir ! »

« Mais ce sont eux qui ont le plus soufferts ! Tonar m’a dit que je devais savoir ce qui s’était passé avec toi ! Raconte moi ce qui s’est passé ! »

« JAMAIS ! Tu ne le sauras pas ! Sauf si tu m’affrontes et si tu me bats, alors, je te révèlerais tout ! Non… En fait, je vais changer la mise : Si tu décides de te battre au maximum de tes capacités, alors je te dirais pourquoi je suis là et pourquoi je suis comme ça. »

« Tu veux… vraiment que je me batte contre toi ? En quoi cela t’est nécessaire ? »

« J’ai besoin de savoir si ce que je fais est vrai ! Si tout ce que j’ai accumulé pendant ces décennies… Et merde ! Je n’ai pas à m’expliquer, Ryusuke ! »

« Riza Ira… Ce nom ne te convient pas du tout. Tu ne trouverais pas que Riza Dranok sonnerait bien mieux ? »

Il tentait de l’amadouer, elle en était sûre mais ça ne marchait pas ! Elle arriva à sa hauteur en courant, lui donnant un coup de griffe mais qui manquait de force. Il para le coup avant de rapprocher son visage du sien, venant l’embrasser subitement sur la joue. Elle poussa un cri de stupeur avant de crier :

« J’EN AI MARRE QUE TU NE PRENNES PAS MES SENTIMENTS AU SERIEUX ! »

Il était devant elle, à seulement quelques centimètres. Elle n’allait pas le rater cette fois ! Elle chargeait deux puissants rayons à partir de ces ailerons, Ryusuke baissant le visage pour voir ce qui se passait. Son sourire disparaissait alors qu’il murmurait :

« Tu… n’oserais pas ? »

« ADIEU ! »

Deux rayons sortirent de ses ailerons, chacun venant traverser Ryusuke au niveau du ventre. L’homme aux cheveux bruns poussa un râle d’agonie, posant subitement ses deux mains sur les épaules de Riza. Celle-ci le laissait faire alors qu’il gémissait :

« Tu as osé… Tu me détestes tant que ça alors ? »

« Oui… Si tu veux tout savoir, je te hais… Je te hais car tu n’as pas osé te battre contre moi. Si tu m’aimais vraiment, tu m’aurais délivré de cette torture psychologique… Tu aurais abrégé mes souffrances mais tu n’as rien fait pour ça. Tu as échoué, Ryusuke. »

« Pas encore… Pas encore. »

Il cracha son sang doré sur la tenue rouge et moulante de Riza. Celle-ci fit un petit geste pour lui retirer ses deux mains de ses épaules alors qu’il reculait légèrement. Il posa ses mains sur les deux trous béants dans son ventre alors que Clemona se faisait violence pour ne pas intervenir. Elle devait croire en lui jusqu’au bout. Drimali avait tenté de l’aider mais l’ancienne Gardevoir l’avait arrêté.

« Riza… Toi qui sait tout sur les pokémons. Explique moi quels sont les points communs chez un Seviper, un Arbok, une Draco et une Milobellus. »

« Hein ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Répond moi ! Tu comprendras tout… ensuite… Ah… »

Il cracha à nouveau du sang, son regard légèrement fermé pour signaler qu’il avait du mal à rester conscient. Qu’il soit un dieu n’empêchait pas la mort dans un certain sens, son âme allait seulement se retirer de ce corps avant de tenter d’y revenir mais il ne devait pas abandonner maintenant… Riza croisait les bras, semblant réfléchir à la situation alors que ses yeux vairons se posaient sur Ryusuke :

« Ils ressemblent tous à des serpents. Ce n’est pas pour cela que tu es le Dieu des serpents ? »

« Non… Non… Réfléchis un peu plus. J’ai un cinquième pokémon… qui a disparu depuis longtemps… mais comparé à mon Seviper, il est resté en moi. »

« L’autre chose mais moins connue est qu’ils font tous… partie du groupe des dragons ? Dans le sens de la reproduction par œuf. »

« Héhéhé… Tu marques un point. Hé… Hé… Hé… »

« Et où veux-tu en venir ? »

« Mon cinquième pokémon… Je ne le montrais jamais en public voir rarement en privé, cette créature mythique j’ai élevé car je voulais garder ma petite Eleanor dans sa beauté si gracieuse de Draco. »

« Ne me dit pas que… »

« Tu ne te trompes pas… Juperus m’a permis de le garder en moi. Tu étais si proche de Tonar et tu es en quelque sorte devenue une dragonne… mais à ce jour… Je suis ton dieu ! Riza, si tu veux vraiment que je me batte contre toi, j’y suis contraint mais sache que je ne le fais pas de gaieté de cœur. »
C’était à son tour de s’illuminer. Rapidement, les deux trous dans son ventre se refermaient en même temps que sa plaie sur le torse et celle de sa joue. Sa coiffure d’habitude si bien coiffée changeait maintenant pour partir un peu dans tous les sens… Deux petites mèches qui se trouvaient au-dessus de son front prenaient une teinte plus claire pour ressembler à des antennes alors qu’une veste apparaissait sur son corps, allant jusqu’au sol. Elle était de couleur orangée et deux petites ailes étaient dessinées sur le haut du dos. Il ne fallut qu’un instant pour qu’elles ne deviennent réelles, prenant une ampleur de plusieurs mètres alors que son pantalon était devenu orangé aussi. La puissance qui émanait de Ryusuke fit trembler toute la scène et cela ne s’arrêta pas après quelques secondes. Non… Cette dimension était devenue une zone où le plus démentiel des combats allait se dérouler.

« J’ai élevé dans le secret un Minidraco. Celui-ci est devenu un fier Draco après une quinzaine d’années… Enfin, vingt-cinq ans plus tard, il est devenu un Dracolosse. Je n’ai jamais cherché à être représenté par des serpents mais par la famille des dragons. Je m’appelle Ryusuke Dranok et je suis le Dieu Supérieur des Dragons. Drimali est ma fille et elle portait ce grade car je ne devais jamais le montrer… Sauf en cas d’extrêmes nécessités. Riza… Tu veux toujours combattre ? Tu en es sûre ? »

« Tu as décidé de te battre réellement ? Tu me le pro… »

Elle n’avait pas terminé sa phrase. Elle ne voulait pas lui demander de lui promettre une nouvelle chose qu’elle savait qu’il allait réduire à néant encore une fois. Ryusuke eut un petit sourire triste avant de tendre la paume de sa main droite vers le ciel.

« Je te le promet… Mais avant tout ça… Dis moi ce qui s’est passé. »

« JAMAIS ! Je ne suis pas sûre que tu veuilles te battre vraiment ! »

Elle serra son poing droit avant de se diriger à une vitesse affolante vers Ryusuke, celui-ci posa son regard émeraude sur Riza avant de faire de même avec son poing droit. Les deux poings se rencontrèrent, une onde de choc venant traverser toute la dimension, brisant la statue de Juperus en mille morceaux. Malgré la protection de Clemona, tout le groupe de Xano et l’ancienne Gardevoir tombèrent au sol à cause du choc causé par Ryusuke. Riza eut un petit sourire, sourire que Ryusuke lui rendait avant que chacun ne fasse un saut en arrière :

« Tu ne blagues pas… Tu as vraiment décidé de te battre. Tant mieux… C’est tout ce que je voulais. Cette fois-ci, je ne te raterais pas et je te tuerais. De toute façon, c’est la seule chose que je peux faire maintenant. »

« Raconte moi tout. Tu es morte à l’âge de soixante-dix ans…mais après… Pourquoi est-ce que tu m’en veux tant ? »

« Tu me l’avais promis Ryusuke ! Tu m’avais promis de rester avec moi dans la mort ! C’est ce que tu avais dit ! Voilà où est le problème derrière tout ça ! J’avais décidé de souffrir pendant plusieurs années pour t’attendre ! C’était le prix à payer mais toi… Toi, tu en as décidé autrement ! Tu m’as lâchement abandonnée pour devenir un foutu Dieu ! Mais puisque tu le désires… Je vais te le dire. »

Chapitre 86 : La Grande Maîtresse

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 86 : La Grande Maîtresse

Elle ne prit même pas la parole avant de foncer vers Ryusuke, deux ailes de roche sortant de son dos pour lui permettre de se déployer dans les airs. Elle donna un violent coup de tête à Ryusuke qui recula sous la force de Riza. Elle n’y allait pas de main-morte !

« Elle est plutôt jolie quand elle était jeune… Mais comment a-t-elle fait pour reprendre sa jeunesse ? »

« Ce n’est qu’une idée mais je pense qu’il y a quelqu’un derrière tout ça. Quelqu’un qui pouvait lui permettre de rester jeune. »

« Tu as l’air de la connaître, Xano. »

Tyrania s’était adressée à lui alors que leurs blessures disparaissaient les unes après les autres. Clemona ne semblait même pas s’intéresser au combat qui se déroulait entre son mari et la femme qu’il était venu chercher. Tout le monde observait le combat à part elle et il était possible de voir que Riza avait l’ascendant sur Ryusuke mais pour combien de temps ?

« J’y étais obligé ! Il s’est mis sur moi pour tenter de me tuer ! »

« ALORS TU N’AVAIS QU’A MOURIR ?! »

« Mais tu vas m’expliquer ce qui te prend ?! Tu te fais violer, tu subis une vie de misère et ensuite, tu me cries dessus ?! C’est quoi ton problème ?! »

« TOI ! TOI ET TOI ! »

Elle ne retenait aucun de ses coups, frappant de toutes ses forces sur le jeune homme qui parait maintenant au lieu de les esquiver. Quelle rage et quelle haine dans les paroles de Riza, elle était vraiment très en colère contre lui. Il n’y avait donc aucun moyen de la calmer ? Mais lui n’était guère mieux, il était aussi furieux contre elle !

« Je crois qu’il va être temps de régler nos différends ! »

« Je n’aurais pas dit mieux, Ryusuke ! On va mettre un terme à tout ça ! »

Il la frappa au ventre, la plaquant au sol sur le dos avec un petit sourire aux lèvres. Elle était vraiment si jolie… Elle n’avait pas changé depuis le temps. Il restait toujours fixé sur cette idée et il ne vit pas le pied qui se plaça dans son entrejambe, lui extirpant un cri de douleur. Elle n’hésitait pas à lui faire mal. Il se roula au sol en gémissant alors que Tonar restait près du trône où Riza s’était trouvé. Il ne bougeait pas comme si il n’avait pas à le faire. Xano s’écria en approchant de l’arène :

« On devrait l’aider ! »

Il fut subitement paralysé, incapable de faire un seul mouvement alors que Clemona s’était tourné vers lui, ses yeux émeraude devenus roses. Elle avait tout simplement utilisé ses pouvoirs psychiques pour l’empêcher de faire ne serait-ce qu’un seul pas vers l’arène. Elle murmura sur un ton autoritaire :

« Ni toi, ni personne ne fera un seul mouvement vers eux. Ce combat ne concerne que Ryusuke et Riza. Tonar l’a bien compris, lui. »

« Mais et si il… »

« Ca sera son problème. Je n’ai pas à me poser entre eux. »

« Mais c’est quoi cette idée stupide ?! Si tu l’aimes, tu dois aller l’aider ! »

« Je l’aime mais ce n’est pas pour cela que je dois m’immiscer entre lui et Riza. Une autre personne, je me serais occupée d’elle si je voyais qu’elle prenait le dessus mais dans le cas de Riza… C’est différent. Cette bataille ne sera pas seulement basée sur la puissance et l’expérience… Il y a bien plus de choses en jeu dans ce combat que tu ne veuilles le croire. Xano, tu n’y connais pas grand-chose dans ce domaine. »

Il tiqua sur la petite pique envoyée par Clemona. Il ne savait rien du tout sur quel domaine ? Tyrania rigola légèrement mais les yeux de la déesse supérieure des pokémons se posèrent sur elle, lui signalant qu’elle n’était guère mieux. Les deux personnes baissèrent la tête comme gênées : Elles ne comprenaient pas ce qu’elle voulait dire par là.

« Tu as compris ce qu’elle voulait dire, toi ? »

« Non, j’en ai aucune idée. Elle est bizarre, au final. »

« J’en pense pareil. Si tu as peur, prend ma main, d’accord ? Je te protégerais si il le faut. »

Hum ? Tyrania posa son unique œil valide et violet sur Xano, celui-ci faisant un petit sourire intimidé qu’elle lui rendait. Maintenant qu’il était capable d’utiliser une partie de ses pouvoirs, il n’allait pas se gêner pour protéger ceux qu’il aimait, à commencer par elle. Son petit jeu n’avait pas duré très longtemps, il se demandait même si il était capable de les détester réellement, ces quatre reines.

« Tu n’as pas ta dose, Ryusuke ?! Ce n’est que le début des années de souffrance que je te réserve ! »

« Je t’ai toujours cherché ! Je t’ai toujours écrit alors ne te moque pas de moi en disant que tu veux me faire souffrir ! C’est toi qui a souffert ! »

« OUI ! J’ai souffert ! Souffert de tout ce monde qui n’était pas le mien ! Les autres ne m’intéressaient pas, personne ne pouvait combler le vide qui était là parce que vous n’étiez pas près de moi ! »

« ALORS POURQUOI TU N’ES PAS REVENUE ?! »

« Tu crois qu’une traînée avait sa place parmi vous ?! »

Elle lui colla son poing au niveau du visage, la tête de Ryusuke percutant le sol de l’arène qui se fissura de plus en plus. Elle avait la rage, il était en colère et rien ne semblait pouvoir les arrêter. Si seulement il y avait une solution de calmer les deux personnes pour qu’elles puissent discuter mais en ce moment même, tout le monde savait que ce n’était pas possible. Il n’y avait aucun moyen de les arrêter. Du sang doré s’écoulait du front de Ryusuke mais il ne semblait pas avoir souffert de cette blessure : Visiblement, son statut de Dieu Supérieur lui permettait d’endurer beaucoup plus de blessures que ça avant de le voir extirper un gémissement de douleur.

« Une traînée ou je ne sais quoi… Qu’importe ce que tu es devenue, tu restes Riza et c’est tout ce qu’il me fallait ! »

« Je serais morte bien avant vous de toute façon ! »

« Comment ça ? »

« Imbécile… Tu es vraiment un imbécile ! Tu crois qu’après avoir subit tout ça, j’allais m’en sortir indemne ?! »

Ca ne servait à rien. Elle était trop en colère contre lui pour permettre une discussion normale entre gens civilisés. Elle transforma sa main droite en une griffe ressemblant à celle d’Anolk avant de vouloir s’en prendre encore à lui. Néanmoins, cette fois-ci, il ne se laissa pas faire, bloquant son bras, puis sa main gauche qui tentait de l’attaquer pendant qu’il bloquait la première.

« Tu ne veux pas te calmer ?! Et tout m’expliquer ?! Ou alors c’est trop dur ! »

« Je n’ai pas à me calmer pour quelqu’un de ton espèce ! Ryusuke, je vais te tuer, tu entends ?! JE VAIS TE TUER ! »

« Ne me force pas à te faire mal. J’ai été encore assez gentil pour le moment mais si tu ne veux vraiment pas te calmer… Je serais forcé d’utiliser la manière forte. »

« Alors utilise la abruti ! »

« Si c’est ce que tu veux… »

Il murmura un désolé en direction de Riza avant de fermer les yeux, retirant sa veste pour se retrouver torse nu. Soudainement, il disparu de la vue de la jeune femme, venant placer son poing au niveau du menton pour lui donner un violent uppercut. Riza décolla dans les airs mais il se retrouvait déjà dans ces derniers, son pied droit venant frapper le dos du crâne de la jeune femme pour la faire s’écraser au sol, créant un trou béant dans l’arène.

« Tu as compris la leçon ? »

« Il suffit, Ryusuke. Je ne pensais pas m’en mêler mais bon… Tu risquerais de la tuer réellement et ça, je ne peux pas me le permettre. »

« Tonar ! Recule ! C’est MON combat ! »

Riza s’était relevée avec une légère difficulté, du sang s’écoulant de ses lèvres alors que son bras gauche semblait presque pendre sur le sol. Etait-il brisé ? Tonar avait retiré sa tenue, une étoile jaune sur son front étant visible alors que ses bras ressemblaient à de puissants ailerons bleus. Il avait des cheveux bleus, des yeux dorés et une veste rouge sur le corps. Une sorte d’aileron était visible derrière son dos alors qu’il portait un bas de couleur bleu. Enfin, une longue queue ressemblant à celle d’un requin se trouvait en bas de son dos.

« Tu ne veux pas me laisser discuter avec elle, en tête à tête ? »

« Il n’y a plus de discussions possibles entre vous. Je suis désolé de te l’annoncer mais il n’y a plus rien comme relations entre toi et ma maîtresse. »

« TONAR ! Tu m’écoutes ?! Je t’ai dit de te retirer ! »

« Je refuse. Je suis ton pokémon et il est de mon devoir de te protéger si tu es en danger. Même si je ne pensais pas qu’un jour, notre ennemi serait celui que tu aimes. »

Qu’elle aime ? Elle l’aimait encore ? Les yeux verts de Ryusuke se posèrent sur Riza qui gardait son rictus sur ses lèvres ensanglantés. Qu’il ne se fasse pas d’idées là-dessus ! Pour elle, il était mort depuis ce jour où il lui avait menti ! Tonar se concentrait déjà, créant un puissant souffle violet et enflammé en direction de Ryusuke qui avait toujours ses yeux sur Riza. Il ne remarqua pas les flammes qui venaient s’abattre sur lui :

« Tu ferais mieux de ne pas détourner ton regard du combat. »

« ARG ! Je vois, je vois. Obligé de m’occuper de ton second pokémon avant de te régler ton compte, Riza ! Vraiment, devoir en arriver là ! »

« Ne le tue pas ! NE LE TUE SURTOUT PAS ! »

« Si il m’y force… »

Les flammes violettes disparaissaient subitement sans affecter Ryusuke qui poussa un profond soupir avant de se tourner vers Tonar. Est-ce que l’homme aux cheveux bleu foncés était au courant de son absence de force par rapport à lui ?

« J’ai élevé Eleanor en tant que pokémon. Elle est devenue ma fille lorsque je suis devenu un Dieu. En un sens, tes attaques seront toujours faibles et chétives par rapport à moi, Tonar. Tu ferais mieux de reculer et de laisser ta maîtresse se prendre la raclée de sa vie. »

« Riza n’a jamais perdu un combat… Jamais… Car nous étions là pour battre tous ses adversaires. Qu’importent les coups que nous recevions, qu’importent les coups que nos adversaires pouvaient supporter, ils tombaient inexorablement face à nous. Tu as peut-être réussi à battre Anolk, mais ça ne sera pas pareil avec moi. Je protégerais ma maîtresse jusqu’au bout ! »

« Tonar… »

Riza et Ryusuke avaient prononcé le nom de l’homme au même moment, chaque voix semblant tristes de voir l’ancien Carchacrok se dévouer avec tant d’ardeur pour Riza. Celle-ci s’était redressée, poussant un gémissement de douleur en posant sa main droite sur son bras gauche. Il était cassé… Elle en était sûre. Ryusuke était vraiment effroyable… et il était devenu un Dieu en la laissant seule dans ce monde.

« Assez parlé ! Place au combat ! Viens donc te battre, Ryusuke ! Je t’éliminerais et Riza sera enfin en paix ! Tu as osé la faire souffrir pendant plus d’un siècle ! »

« Je l’ai recherché pendant tout ce temps ! Tout ce que vous dites n’a aucun sens ! »

Mais ça ne servait à rien, Tonar ne voulait rien entendre. Il s’était mis à courir vers lui, donnant un violent d’aileron dans le sol à l’endroit où Ryusuke se trouvait encore il y avait quelques secondes. Celui-ci faisait de nombreux pas sur le côté et en arrière pour éviter les coups de Tonar.

« Et là, on ne doit pas l’aider ?! »

« Non… Tonar ne veut pas se battre. »

« Mais comment tu peux le savoir ?! »

« Je te rappelle que je suis une ancienne Gardevoir, je suis capable de lire dans les sentiments et les émotions des gens. »

Xano perdait patience mais il savait que ça ne servait à rien de discuter avec Clemona. Celle-ci restait devant les autres à quelques mètres de l’arène où se livrait bataille le Valet de la Rancœur et son pokémon contre Ryusuke. Elle murmura pour elle-même :

« C’est si triste… Chaque sentiment devrait en sublimer un autre mais dans ce combat… Il n’y a rien que la colère entre Ryusuke et Riza. Tonar… Qu’est-ce que tu vas faire comme bêtises ? »

Elle savait parfaitement les sentiments qu’avaient l’ancien Carchacrok en ce moment : Il n’était pas en colère contre Ryusuke, il n’avait même pas envie de se battre contre lui mais il devait protéger sa maîtresse et c’était ce qu’il faisait. Sa lueur dans ses yeux dorés signalait qu’il ne cherchait pas à gagner ou à perdre, il ne faisait que passer le temps pour émettre un message à Ryusuke.

« Tu ne fais que te louper ! Tu es donc aussi faible, Tonar ?! Tu n’arrives même pas à me toucher ! »

« Méfies toi un peu de mes compétences, Ryusuke. »

Les ailerons de Tonar se penchèrent légèrement en avant. Soudainement, il arriva à toute allure vers Ryusuke, passant à côté de lui à une vitesse dépassant toutes celles qu’il était possible de voir. De longues entailles apparurent sur les hanches de Ryusuke, lui extirpant finalement un cri de douleur alors que du sang doré s’écoulait des blessures apparues.

« Vois-tu… Même si mes souffles ne peuvent te blesser, j’ai d’autres atouts dans ma manche. Tu ne devrais pas avoir un abus de confiance. »

« Héhéhé… Je comprends. Tu veux vraiment mourir toi aussi ? »

« Pour cela, il faudra être capable de m’atteindre auparavant. »

Tonar continuait de se déplacer à toute vitesse sous le regard impressionné de la foule. Même Riza semblait surprise par cette vitesse, il ne s’était jamais déplacé comme ça auparavant. Il allait s’épuiser trop rapidement à cette allure ! Clemona posa une main sur son œil droit pour le cacher : C’en était assez. Elle ne devait plus lire les sentiments des trois personnes dans l’arène, c’était si affreux de voir que chacun se bataillait intérieurement. Cela allait très mal finir, elle le pressentait !

« Alors, qu’en penses-tu ? Tu penses être capable de m’arrêter en plein vol ? »

« Qu’importe ta vitesse, tu ne me toucheras plus dorénavant. »

C’était quoi ?! Ryusuke s’était dédoublé ? Non… C’était autre chose, il s’était triplé ! Il y avait maintenant trois Ryusuke et ces derniers observaient Tonar qui restait dans les airs, stupéfait par ce qu’il voyait. Vraiment impressionnant… Ryusuke ne s’était pas tourné les pouces pendant qu’il était devenu un Dieu. Maintenant qu’il était capable d’avoir des pouvoirs, il n’avait plus eut besoin de ce foutu virus… Ce Virus Berserk qu’Isalia avait soigné en lui alors qu’il était au bord de la mort.

« Ryusuke… Je te remercie pour ce que tu as fait… mais cette fois-ci, tu ne pourras plus rien pour moi. »

« De quoi tu parles ? »

« Ca ne fait rien si tu ne comprends pas. Merci pour tout. »

Le comportement de Tonar était alarmant, il s’était résigné à quelque chose. Ses yeux dorés se posèrent sur Riza alors qu’une aura violette entourait maintenant l’ancien Carchacrok. Déplaçant ses ailerons pour avoir le maximum de vitesse, il se dirigea à toute vitesse vers l’un des trois Ryusuke, prêt à le tuer cette fois.

Il mentait… Il mentait dans cette attaque et elle le savait ! Ryusuke et Riza allaient s’enfoncer dans une spirale infernale si elle n’arrêtait pas l’ancien Carchacrok tout de suite ! Mais vu la vitesse à laquelle il se déplaçait, elle savait que c’était trop tard ! Riza avait les yeux grands ouverts alors qu’elle voyait son ancien pokémon qui se dirigeait vers Ryusuke.
Alors qu’il était devant le jeune homme aux cheveux bruns et au torse nu, Tonar s’arrêta subitement devant le regard étonné de Ryusuke. L’un des deux autres hommes poussa subitement un cri avant de faire s’abattre une véritable tempête de grêle sur le corps de l’ancien Carchacrok qui poussa une longue plainte d’agonie.

« Arrête Ryusuke ! Arrête maintenant ! ARRETE TOI ! »

« Tout a été amorcé, il n’est pas possible de revenir en arrière. Je ne pourrais jamais changer le passé, Riza. Mais si cela peut te permettre de revenir près de moi, je le ferais. »

« CA NE CHANGERA RIEN IMBECILE ! »

Un cercueil de glace s’était formé autour de Tonar qui avait son visage tourné vers Riza. Elle s’était déjà à mise à pleurer, ses larmes venant se joindre au sang qu’elle avait sur le visage. Elle courait vers les trois Ryusuke ainsi que Tonar, faisant apparaître ses griffes pour planter l’un des trois hommes, celui qui avait lancé cette stupide attaque sur son ancien pokémon ! Le clone disparu alors que l’un des deux hommes faisait maintenant apparaître un puissant souffle de feu, Tonar poussant un cri assourdissant alors que les flammes enveloppaient son corps. Il souffrait horriblement mais il restait là, comme si de rien n’était.

« Ryu… suke… Tu n’es pas… »

« Tu as compris, n’est-ce pas ? »

Tonar ne répondit pas alors qu’une griffe s’enfonçait dans le corps du second clone qui avait lancé cette attaque de feu. Elle devait stopper le troisième avant qu’il ne soit trop tard ! Malheureusement pour elle, le seul et véritable Ryusuke concentrait dans ses deux mains une lueur jaune avant de l’envoyer dans le ciel, la foudre venant s’abattre subitement sur le corps de Tonar, celui-ci se retrouvant à genoux, les yeux entièrement blancs.

« L’une des attaques que l’on ne peut maîtriser qu’après plusieurs dizaines d’années. La colère des éléments s’est abattue sur lui. »

« RYUSUKE ! »

Elle allait le tuer maintenant ! Elle transforma sa seconde main en griffe, déployant ses ailes de roche pour se diriger vers Ryusuke. Celui-ci avait poussé un léger soupir désolé : Si il fallait en arriver là pour stopper cette comédie… alors il allait jouer le jeu. Lentement, sa main droite se transforma en une magnifique griffe entourée d’une aura violette. Comment avait-il été capable d’utiliser toutes ces attaques élémentaires alors qu’il était le Dieu Supérieur des Serpents ? Nul ne le savait… Viser vite et bien. Riza était maintenant à sa hauteur et il s’apprêtait à viser son ventre pour la blesser suffisamment pour qu’elle se calme. C’est tout ce qu’il voulait… mais en y réfléchissant, vu la vitesse à laquelle elle allait vers lui, il allait complètement la traverser !

« Et merde, c’était pas… »

« Pas encore une fois. »

Xano avait prononcé ces quelques mots alors qu’il voyait une lueur dans les yeux dorés de Tonar. Celui-ci se positionna dans un dernier élan entre Ryusuke et Riza, les deux griffes draconiennes traversant son corps avec facilité. Un dragon est toujours plus fort qu’un dragon… L’une des lois qui faisaient que les dragons se livraient des batailles entre eux. Riza poussa un cri strident en appelant Tonar mais le visage de celui-ci était tourné vers Ryusuke :

« Il… n’y a… aucun moyen de la calmer… Il faut… la forcer à tout te dire… Qu’elle t’annonce … ce qui s’est passé après sa mort… Tu pourras peut-être… la raisonner après. Ryusuke… Je vais rejoindre Isalia… Enfin… Est-ce… que je pourrais rester… avec elle ? »

« J’avais fait exprès de ne pas te tuer ! Cette dernière attaque ne t’avait même pas affecté ! Je connaissais ta résistance alors pourquoi tu as foncé tête baissée ?! Je ne voulais pas d’une seconde mort dans mes bras ! »

« Elle va s’éveiller… La Grande Maîtresse des Pokémons. Celle que les gens craignent lorsqu’elle nous voyait dans un état blessé… Est-ce que je peux… revoir Isalia ? »

« Je… Mais imbécile ! Tu vas revenir après. Je forcerais Juperus à te ramener ! Alors non, tu ne peux pas la revoir ! »

« Do… mmage. Je ne pourrais… jamais rembourser ma dette envers elle. »

Le corps de Tonar restait debout, le visage baissé vers le sol. Il avait fermé les yeux, un sourire triste aux lèvres. Il n’avait jamais put remercier correctement Isalia pour ce qu’elle avait fait pour lui. Riza était tombée à genoux, se tenant la tête entre ses deux mains, les yeux exorbités : Après Anolk… Tonar venait de disparaître. Elle ne pouvait pas le croire, pas eux… Le reste de ces personnes qu’elle avait manipulé, Oria, Loxen, Ronyl, elle s’en fichait complètement ! Même cette foutue Momartik qui était devenue humaine sans elle, cette Momartik avec qui elle avait passée le temps. Elle s’en fichait royalement de toutes ces personnes ! Elle tremblait, sa voix hoquetant alors qu’elle s’adressait à Ryusuke :

« Ryu… Ryu… Ryu… suke. Ryusuke… Pourquoi viens-tu… encore me pourrir mon existence ? D’abord moi… Ensuite Anolk… Puis Tonar… Tu disais m’aimer… Tu te moques de moi… Tu t’es toujours moqué de toute façon… Je te hais Ryusuke, je te hais ! Même si je dois disparaître après ça, je vais t’éliminer ! »

« Restez derrière moi ! »

Clemona fit subitement apparaître une sphère de protection autour d’elle, celle-ci entourant tout le groupe alors que Ryusuke faisait de même. Le corps de Riza s’illuminait alors que celui de Tonar disparaissait en petites particules. Un orbe entoura Riza, un orbe qui rasait totalement l’arène et les tribunes, provoquant une violente lumière dans toute la scène. Ils n’étaient plus dans Ryoran, ils le savaient… Finalement, ils étaient rentrés dans…

« Ma dimension ! Celle du Valet de la Rancœur ! Toute cette Rancœur que j’ai pour toi, Ryusuke ! »

Les sphères de protection disparaissaient alors que Riza apparaissait sous une nouvelle forme. Elle portait une sorte de casque bleu ressemblant à la tête d’un Carchacrok, l’étoile jaune dessiné dessus alors que ses longs cheveux bouclés et blonds avaient maintenant plusieurs mèches bleues. Une queue était apparue en bas de son dos alors que ses bras s’étaient déformés pour laisser apparaître deux longs ailerons tranchants. Son œil droit était devenu doré, l’autre restant couleur rubis. Une sur-évolution possible grâce à son statut de Grande Maîtresse des Pokémons et à ce qu’elle éprouvait pour ses deux pokémons morts au combat. Ryusuke observa la nouvelle Riza avec un faible sourire qui cachait son appréhension : Les choses se compliquaient maintenant.

Chapitre 85 : Furie

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 85 : Furie

« RYUSUKE ! »

« Bonjour Riza. Cela fait longtemps. Tu es toujours aussi belle. »

« Ne te moque pas de moi ! Tu oses venir ici ?! Après toutes ces années ?! »

« Tu n’as pas l’air ravie de me voir… »

Il poussa un léger soupir avant de faire un saut pour arriver à la hauteur de Riza. La vieille femme semblait étonnée de le voir aussi proche d’elle. Il était aussi jeune qu’auparavant… lorsqu’il avait dix-huit ans. La personne encapuchonnée se positionna devant Riza, s’interposant entre elle et Ryusuke, murmurant :

« Tu as du cran… pour venir devant elle et lui faire ce genre de compliments, Ryusuke. »

« Tonar ? Je me disais bien que j’avais vu Anolk sur l’arène. »

« Et je suis de retour, Ryusuke ! Désolé, mais tu dois disparaître ! »

Anolk était derrière Ryusuke, le jeune homme émettant un petit rire avant de faire un saut en arrière, le dos de son crâne rencontrant la face d’Anolk qui tomba dans les tribunes, roulant sur le sol en poussant un petit cri de douleur.

« C’est moi qui suis désolé. J’ai mis tellement de temps à te retrouver Riza mais maintenant que je suis là, tu veux bien venir avec moi ? »

Il lui tendait la main même si il n’arrivait pas à la voir à cause de Tonar. Celui-ci n’avait pas encore montré son visage puisqu’il n’avait pas encore relevé sa capuche. Tonar fit quelques pas sur le côté alors que Riza s’était relevée. Elle se dirigea vers Ryusuke, posant sa main dans la sienne en faisant un petit sourire qu’il lui rendait. Soudainement, une violente claque vint frapper la joue de Ryusuke, le jeune homme s’envolant pour atterrir dans l’arène, créant un nouveau trou parmi les autres.

« Je ne sais pas ce que tu comptais faire avec ce genre de gestes mais tu as échoué. Tu as joué sur mes sentiments au moment où il ne le fallait pas, Ryusuke. J’ai attendu ce moment pendant toutes ces années, et toi, tu t’es permis de m’abandonner. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne vois pas de quoi tu veux parler. Je suis là pour toi ! J’ai passé plus de cent ans à te rechercher ! »

« MENSONGES ! Tu es là pour venir me tuer, moi, la Valet de la Rancœur ! Devine envers qui j’ai de la Rancœur ? Envers toi qui a osé bafouer mes sentiments ! Anolk ! Tues le maintenant ! »

« Ryusuke… Tu veux que je vienne t’aider ? »

« Reste en retrait, Clemona. Va soigner mes filles et ses compagnons, c’est mon combat maintenant. Anolk, viens donc. Je vais te montrer pourquoi je suis le Dieu des Serpents. Snakiante, tu restes en retrait et tu vas surveiller mes filles. Ton rôle d’Atout n’est plus d’être avec moi. »

« Comme tu le désires, Ryusuke. C’est ton choix. »

Alors qu’il s’était relevé, une créature sortie du dos de Ryusuke sous la forme d’un magnifique serpent violet ressemblant à un cobra royal. Rapidement, le corps de l’Arbok se mit à briller avant de faire apparaître l’homme d’une quarantaine d’années et aux cheveux violets. Celui-ci se présenta à Clemona, venant baiser sa main avec délicatesse alors que Riza poussa un cri de rage :

« SNAKIANTE ! Tu étais avec lui depuis le début ?! »

« Je ne savais pas que vous étiez Riza Ira… Sinon, cela aurait fait depuis plusieurs années que Ryusuke aurait été prévenu. Et oui… J’étais bien au service de Ryusuke depuis le début. Il m’a demandé de vous surveiller et de m’occuper de Xano lorsqu’il n’était encore qu’un enfant. J’ai accompli ma mission depuis le début. »

« En plus… Tu oses envoyer des espions chez moi ?! RYUSUKE ! Je vais te tuer ! »

« Aie… Arkan… On aurait mieux fait de se taire, je crois. »

Les deux hommes aux yeux verts poussèrent un soupir en hochant les épaules. Ce qui était fait était fait. Maintenant, ils ne pouvaient pas revenir en arrière, voilà tout. L’homme aux ailes de roche s’était mis à courir en direction de Ryusuke, celui-ci poussant un léger soupir avant d’ouvrir la bouche, crachant une sorte de liquide verdâtre.

« Anolk ! Evite moi ça et vite ! »

Plus facile à dire qu’à faire, il tenta de faire une pirouette dans les airs mais une partie de sa queue fut touchée par le liquide. La queue se mit à fondre alors qu’Anolk tombait au sol sous la douleur.

« ARG ! Ca fait mal ça ! Ca fait très mal même ! »

« Je suis le Dieu des Serpents… C’est le nom que Juperus m’a donné… et le nom que l’on m’a donné lorsque j’étais un simple humain, n’est-ce pas Riza ? »

« La ferme ! Anolk, tu ne sais pas te battre ou quoi ?! »

« Depuis quand tu t’en prends à tes pokémons ? »

Il restait un peu surpris par les paroles de Riza. Elle était d’habitude si douce et gentille… Encore que des fois, elle jouait un autre rôle mais là, ce n’était pas le cas. Anolk se releva avec une légère difficulté, courant vers Ryusuke en préparant un rayon dans sa bouche.

« Tu comptes me faire mal, on dirait… »

« J’ai surtout besoin d’en terminer avec toi ! »

Le rayon sortit de la bouche d’Anolk, frôlant l’épaule droite de Ryusuke qui eut une très faible blessure comme si il n’était pas affecté par le coup. Il arrêta l’homme aux cheveux noirs avant de le plaquer au sol au niveau du cou, lui murmurant sans sourire :

« Qu’est-ce qui s’est passé avec Riza ? Explique moi tout et je te laisse vivre ! »

« Ne fais pas l’innocent, c’est de ta faute si elle est comme ça… C’est à cause de toi qu’elle se comporte de cette façon. »

« Je n’ai rien fait contre elle ! Jamais, je n’aurais fait une telle chose qui l’aurait mise dans cet état. Arrête de mentir ! »

« Alors si ce n’est pas toi, quelqu’un s’est chargé de se faire passer pour toi ! Elle ne nous a jamais rien dit alors que nous étions ses pokémons les plus fidèles ! Nous ne sommes pas réellement humains comme ces femmes et cet homme, nous avons été investi d’un pouvoir bien plus grand et terrifiant que la sur-évolution mais… Cela ne me plaît pas. »

« Qu’est-ce qui ne te plaît pas ? »

Ryusuke desserrait légèrement son étreinte au niveau du cou d’Anolk, celui-ci poussant un petit gémissement avant de reprendre la parole :

« Le fait qu’elle soit devenue comme ça, elle ne s’est jamais comportée comme ça auparavant. Est-ce que tu étais au courant au sujet de son mari ? »

« Quoi donc ? Qu’est-ce qu’il y a que je ne sais pas au sujet d’elle et de son mari ? »

« La nuit où elle est partie de force, cette journée où elle s’est mariée, elle a été violé des mains de son propre mari. Elle était prête à revenir vers toi mais depuis ce jour… »

« QUOI ?! »

Le sol se fissura alors qu’il avait poussé un cri. Clemona s’arrêta de soigner les blessés, se tournant vers Ryusuke. Celui-ci avait soulevé Anolk au-dessus du sol. Il n’avait pas rêvé… Il avait bien entendu, non ? Il avait évité ce problème avec Clemona mais pour Riza… Il n’était pas au courant ! Elle n’avait jamais répondu à ses lettres, JAMAIS ! Anolk toussait, ayant du mal à parler :

« Je ne mens pas. Elle est venue nous voir après ça… Elle nous a tout expliqué, elle nous a tout dit. Elle ne pouvait pas te voir… C’est triste n’est-ce pas ? Si tu l’aimais vraiment comme tu n’as pas arrêté de le prétendre dans tes lettres, tu aurais compris qu’elle avait besoin de toi dans ce moment ! »

« TA GUEULE ! On ne me l’avait pas dit ! RIZA ! Est-ce vrai ce qu’il m’a dit ?! »

« De quoi ?! »

« VAS LUI REPETER CE QU’IL M’A DIT ! »

Il prit appui sur son pied gauche avant d’envoyer avec violence Anolk en direction de Riza et de Tonar. L’ancien Ptera percuta le mur,  crachant du sang en sentant son dos qui venait sûrement de se briser sur ce coup. C’était ce qu’il voulait… Il avait réussi… Lui dire ce qu’elle n’avait jamais réussi à lui dire. Il avait été le messager…

« Qu’est-ce que tu lui as dit ? QU’EST-CE QUE TU LUI AS DIT ?! »

« Simplement…Ce que vous aviez subi… cette nuit là, maîtresse. »

« Imbécile ! IMBECILE IMBECILE IMBECILE !  Il n’avait pas à être au courant ! »

« Alors c’est donc vrai ?! »

Il s’était mis rapidement à courir vers eux, faisant un saut avant de faire apparaître une longue queue de serpent. Il enrageait et cela se voyait. Riza ne lui avait jamais dit ça, la presse s’était toujours tue sur cet évènement, elle qui était toujours à la recherche de la moindre information croustillante à se mettre sous la dent ! Tonar s’était positionné devant Riza, prêt à la protéger, sa cape qui le recouvrait se déchirant au niveau des hanches pour faire apparaître deux ailerons bleus.

« Dégage de là toi ! Ne viens même pas te mettre en travers de ma route ! J’ai à discuter avec Riza ! »

« Je ne peux pas, Ryusuke. Je suis son pokémon, ne l’oublie pas. Ce qu’elle a vécu ne pourra jamais être oublié, qu’importe ce que tu tenteras. »

Ryusuke alla le frapper au niveau du torse pour le repousser mais Tonar para le coup avec l’un de ses ailerons, l’autre se dirigeant au niveau du cou du jeune homme. Anolk tenta de se relever légèrement alors que Riza reculait de quelques pas : Ryusuke était énervé… Ca lui rappelait le moment où elle lui avait tout raconté au sujet de la mort de ses parents… Ce moment où elle avait tout fait pour qu’il s’éloigne de Clemona. L’un des rares moments où elle s’était permise de laisser parler son cœur et de prendre les devants. Et voilà qu’il était à nouveau en colère… mais pour ou à cause d’elle ?

« Tu ne veux pas te barrer ?! Je vais te forcer ! »

Il utilisa sa queue pour l’enrouler au niveau des jambes de Tonar, l’envoyant contre un mur alors qu’il était enfin devant Riza. Celle-ci émettait un petit rictus de colère comme pour lui dire de ne pas s’approcher. Les yeux émeraude de Ryusuke semblaient montrer une folie qu’il ne contrôlait pas bien que ses paroles étaient bien plus calmes depuis qu’il avait la vieille femme devant ses yeux.

« Alors comme ça…Tu t’es faite violée et tu ne me l’as même pas dit ?! POURQUOI ?! »

« En quoi ça te concerne, espèce d’abruti ! Tu étais heureux dans ton coin avec Clemona ; En quoi mes problèmes personnels étaient-ils sensés te concerner ?! »

« Car je me suis inquiété pour toi ! Tu ne me donnais jamais de nouvelles ! TOUTES mes lettres te parvenaient mais tu ne me répondais pas ! Tu ne m’as jamais répondu ! Est-ce qu’au moins, tu les as lu ?! »

« Je les ai TOUTES garder ! J’aurais put sauver une forêt avec tout ce papier ! Des centaines de lettres voir même des milliers ! Tu m’en envoyais presque une toutes les semaines ! »

« Vous avez fini de parler ? Vous me donnez mal à crier aussi fort. »

Anolk se releva en crachant du sang, il avait si mal… mais ce n’était pas encore terminé. Pas maintenant, il fallait le pousser à bout, LES pousser à bout ! Il y avait toujours une solution, il en était sûr. Il percuta Ryusuke au niveau du ventre, plantant ses dents dans la hanche du jeune homme aux cheveux bruns alors qu’ils se cognaient contre les tribunes. Pour la première fois, Riza semblait inquiète de la situation : Anolk était déjà assez sévèrement blessé… Il ne devait pas prendre trop de risques.

« Ca t’a pas suffit la première fois ?! T’en veux encore plus ?! Je ne vais pas me gêner pour ça ! Tu vas voir ce qui t’attend ! »

« Maintenant que tu es à ma portée, je ne pourrais pas te louper héhéhé. »

Anolk préparait une nouvelle sphère dans sa bouche mais Ryusuke ouvrit la bouche à son tour devant le regard étonné de l’ancien Ptera. Il préparait la même chose mais à cette distance…

« Laisse moi voir Riza ! »

« Il me faudra passer sur le corps ! »

« Si c’est ce que tu veux… »

Ryusuke avait été le premier à décharger toute sa puissance dans son rayon. Celui-ci traversa le corps d’Anolk comme si ce n’était qu’une simple feuille de papier, un flot de sang s’écoulant sur la tenue noire de Ryusuke. Il n’y avait aucune chance qu’Anolk s’en sorte mais il l’avait prévenu… C’était de sa faute.

« Hé… Hé… Hé… Ryusuke ? La puissance d’un Dieu Supérieur est vraiment… surprenante. Mais… Riza… ne sera pas aussi simple à battre. Elle a la puissance d’un Valet mais ce n’est pas tout… Ah… Ah… C’est bizarre… de ressentir ça encore une fois. Fais la revenir… Nous ne sommes… que des pokémons… mais nous voulons que tu la fasses revenir… »

Il s’arrêta de parler alors qu’il s’écroulait sur Ryusuke, finalement mort. Les yeux rubis de Riza étaient exorbités : Elle n’arrivait pas à le croire. Pas l’un de ces deux pokémons… Ryusuke avait été jusque là… Jusque là ?! D’abord ça… et maintenant cette mort.

« RYU… SUKE ! »

Tonar tenta d’arrêter sa maîtresse mais rien n’y faisait. Son corps s’était mis à fondre tout en s’agrandissant. Peu à peu, les rides disparaissaient de son visage alors que ses cheveux gris reprenaient une teinte blonde. Elle ne pensait pas reprendre cette forme juvénile et adulte lors de ses plus belles années mais Anolk… était mort. Ryusuke eut un léger regard pervers en observant Riza : Elle avait retrouvé sa jeunesse et elle était aussi belle qu’avant… La seule chose qui changeait était maintenant le fait qu’ils étaient ennemis et que cette fois-ci, il n’y avait plus de comédie. La tenue rouge de la jeune femme était moulante et rappelait celle qu’elle portait lorsqu’elle combattait ses adversaires. La femme aux mille victoires.

Une dizaine d’années s’était écoulée et le divorce avait été rapidement annoncé : Elle avait mis au monde trois enfants et elle avait lu dans la presse que Ryusuke et Clemona avait eut deux enfants : Une fille et un garçon. Ses propres enfants ? Elle ne pouvait pas les voir. La justice si pervertie avait été achetée par son ancien mari alors qu’elle avait été accusée d’avoir trompé Lark avec un homme qui lui écrivait tellement de lettres.

« Tonar… Anolk… Vous resterez avec moi, n’est-ce pas ? Je n’ai nulle part où aller. »

C’était faux… Elle avait bien un endroit où aller mais elle ne pouvait de s’y rendre. Elle avait été salie et comment le regarder droit dans les yeux en lui disant ce que Lark lui avait fait subir pendant ces dix ans ? Battue, violée, déshonorée, elle avait tout accepté, s’étant laissée faire comme un simple objet. Un moment, il s’était lassé et il avait décidé de se prendre quelques femmes un peu plus vivaces pour obtenir plus de plaisir. Jamais elle n’avait esquissé un seul geste vers cet homme répugnant.

« Je suis fatiguée… Tonar… Anolk… On repart… Il est temps de continuer notre voyage. »

Elle avait décidé de retourner à ses premiers amours : Les tournois. Elle devait continuer à défendre ses positions et sa place de championne d’arène de Ryoran n’avait pas bougé un seul instant. L’un des magnifiques cadeaux de la part de son mari pour s’attirer ses plaisirs. Bien entendu, il n’avait pas été le seul à financer ce projet et rien qu’à l’idée d’y repenser…

« Vous allez bien ? Mais vous… »

Elle se tenait une main devant la bouche, ses deux pokémons l’entourant avant de l’emporter. Rien que le fait d’y repenser… Cet homme, celui qui s’était prétendu son mari… Il n’avait pas été le seul à la ternir ! Il n’avait pas été le seul à abuser d’elle ! Il avait promis à quelques amis d’obtenir ses faveurs mais cette fois-ci, elle était prête à riposter, elle avait gardé ses deux pokémons… Malheureusement, ils avaient été rapidement mis à terre, regardant leur maîtresse se faire violenter par tous ces hommes.

Rien… Elle n’avait jamais rien à ce sujet et de toute façon, qui l’aurait cru ? Seuls Ryusuke et Clemona et encore… Ils n’auraient pas hésité à tuer Lark mais elle ne pouvait rien dire, rien du tout. Il avait juré de s’en prendre à leurs enfants voir même à eux… Il avait appris au sujet de Ryusuke et Clemona, il avait obtenu des informations. Elle avait dût se taire et ne jamais les revoir.


Deux Roucools étaient venus, l’un tenant la lettre de Ryusuke qui lui demandait de revenir, une lettre habituelle en soi. Elle la parcouru en sanglotant avant de vomir subitement : Un réflexe qui lui était apparu depuis ce jour. A chaque fois qu’elle tentait de penser à Ryusuke, les visages hideux de ces hommes revenaient toujours dans sa mémoire. La seconde lettre lui signalait qu’il y avait quelques jeunes dresseurs qui étaient venus pour la défier en duel mais qu’en vue de son absence et de son voyage, quelqu’un d’autre s’en était chargé. Elle s’en fichait pas mal au final, ce n’était pas ça qui l’intéressait…Elle voulait simplement mourir… Simplement disparaître de cette planète et garder les souvenirs de ces jours heureux où elle vivait avec Clemona et Ryusuke, ces jours où elle pouvait les voir à chaque instant. Elle s’était écroulée sur le sol, les deux lettres dans ses mains sous les cris de ces pokémons.

Et puis… Les années s’étaient écoulées mais elle avait continué à combattre, devenant la plus terrifiante des adversaires dans n’importe quel tournoi. A l’âge de cinquante-cinq années, on lui avait donné le titre de Grande Maîtresse des Pokémons, un titre jamais donné auparavant. Maintenant, elle restait célibataire et les gens ne savaient même plus qu’elle avait eut des enfants un jour. Elle se faisait vieille et elle n’était plus aussi jolie qu’auparavant… Toute chose avait une fin et elle savait que la sienne était proche, beaucoup plus proche que l’on pouvait le penser.
Soixante-dix ans, elle s’était retrouvée dans un hôpital après un évanouissement. Dire qu’elle n’avait jamais été dans cet endroit, se disant que c’était inutile depuis l’époque où elle était enceinte… enceinte de cet être mort depuis déjà assez longtemps. Ses enfants en avaient eut à leurs tours et elle n’était pas si sûre que tous soient de Lark. De toute façon… Ils ne la reconnaissaient pas… Elle était une parfaite inconnue à leurs yeux… Inlassablement, ses yeux se posaient sur ses deux pokémons. Elle avait libéré Lify pour lui permettre de former une famille et avait voulu faire de même avec Anolk et Tonar mais ils avaient refusé. Ils étaient là depuis le début, ils seraient là jusqu’à la fin. Quelqu’un toqua à sa porte : C’était le médecin qui venait lui annoncer que ses organes étaient en piteux état et qui se demandait comment elle avait fait pour vivre avec ces derniers depuis autant de temps. Elle souriait sans lui répondre. Le médecin venait lui annoncer qu’il ne lui restait plus que trois mois à vivre. Elle demanda si elle pouvait avoir une chambre isolée et que l’on ne vienne pas la déranger, qu’elle voulait simplement être seule pour ces derniers instants. Les lettres de Ryusuke venaient de moins en moins souvent mais elle l’excusait intérieurement : Lui aussi n’était plus tout jeune, ils avaient le même âge. Un mois après l’annonce de sa future mort, une lettre était arrivée… Celle de Ryusuke. L’écriture était tremblante mais toujours aussi soigneuse. Encore une fois… Il lui parlait de ça :

« Cinquante ans… Cinquante années que je n’ai pas put passer avec toi. Un demi-siècle où tu as décidé de disparaître complètement de mon existence mais je ne t’ai jamais oublié. Toutes ces années où les générations de Roucool sont venues vers toi car ils étaient les seuls à connaître l’endroit où tu te trouves à chaque fois. Riza… Nous nous faisons vieux et nous n’avons plus beaucoup d’années à vivre. Reviens s’il te plaît… Tu resteras toujours celle que j’aime avec Clemona et je veux finir mon existence avec toi. Et même… Si tu ne me réponds pas ou que tu ne reviens pas… Nous nous retrouverons… Nous nous retrouverons là où il n’y aura plus de frontières et de barrières entre nous. Nous pourrons passer l’éternité ensembles et cette fois-ci, on ne se quittera pas. »

Il n’arrivait jamais à bien s’exprimer mais les sentiments étaient là. Le Roucool s’était déjà préparé à repartir mais elle posa une main ridée sur son dos pour lui demander d’attendre. Pour la première fois, elle allait lui répondre. Une seule phrase, cinq mots qui voulaient tout dire pour elle.

« Tu me le promets, Ryusuke ? »

La réponse avait mis un mois et demi à revenir. Il avait écrit un long roman, trop heureux de recevoir enfin une réponse de la part de Riza. L’écriture était confuse et les mots s’enchaînaient sans former des phrases mais le plus important était là…

« Je te le promet, Riza. La mort nous réunira au lieu de nous séparer. »

La mort…Elle allait simplement prendre un peu d’avance et l’attendre… Elle avait eut enfin sa réponse et s’était endormie pour ne jamais se réveiller.

Chapitre 84 : Abandon

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 84 : Abandon

« Tous mes sujets sont morts. »

« Aucune… considération pour ces créatures ! »

« Pourquoi en aurais-je ? »

Riza s’était relevée de son trône, ses longs cheveux gris atteignant le sol. Elle était plus petite qu’auparavant mais cela ne semblait pas la gêner… Elle avait simplement vieilli voilà tout. Les deux personnes encapuchonnées s’étaient approchées de Riza, attendant ses ordres. Tyrania et Xano étaient collés l’un à l’autre, chacun s’aidant de la personne près de lui pour rester debout.

« Pour avoir un peu de décence ! Qu’est-ce que ces Evolis t’ont fait ?! »

« Rien du tout. Ils ne m’ont rien fait contrairement à toi. Ce n’est pas difficile de se dire pourtant que j’ai simplement envie de te tuer ? »

« C’est un peu gênant en un sens puisque je compte rester en vie maintenant. »

« Et qu’est-ce qui t’a fait changé d’avis à ce sujet ? »

Il ne répondit pas, du rouge passant sur ses joues alors que Tyrania faisait apparaître une boule de feu. Celle-ci décolla en direction de Riza mais l’une des deux personnes encapuchonnées se positionna devant la flamme, se la prenant de plein fouet alors que sa tenue flambait complètement.

« Maîtresse Riza. Il va être temps pour nous d’y aller. »

« Anolk… Tu as vécu pendant plusieurs siècles à mes côtés. Tu étais un monstre préhistorique de l’ancien temps, les années n’ont plus d’emprise sur ta personne… mais tu peux mourir. Fais attention. »

« Il n’y a pas à s’inquiéter. Je n’ai pas à avoir peur de leurs flammes. »
La tenue continuait de brûler avant de tomber en morceaux, laissant la vue de cet homme aux yeux de tous. De longues et puissantes ailes de roche, une chevelure noire et légèrement allongée, l’homme avait une boucle d’oreille sur l’oreille gauche. Il portait des tatouages sur les épaules. Comme il était de dos par rapport au groupe, il était possible de voir que de nombreuses piques sortaient de son dos pour se finir par une queue faite de roche et à la pointe affûtée.

« Tonar ? Tu restes près d’elle s’il te plaît. Il vaut mieux pour nous qu’elle reste avec l’un d’entre nous. »

« Aucun problème. »

La seconde personne encapuchonnée hocha la tête pour dire qu’elle avait bien compris le message, se rapprochant de Riza avant de recouvrir le corps de la vieille femme avec ses manches qui semblaient bien plus longues que la moyenne. Anolk battit des ailes pour s’envoler, se déposant devant le groupe avant de se tourner vers Drimali.

« Eleanor… Cela faisait longtemps. »

« Très longtemps même. Que deviens-tu ? »

« Comme-ci, comme-ça. Même si cela ne se voit pas, je commence à me faire vieux. »

« Tu comptes tenter de nous tuer ? »

« Le reste m’importe peu. Je laisserais Tonar s’en occuper. Je veux seulement me battre contre toi et te tuer. »

« As-tu un grief contre moi ? »

« Nullement… à part le fait que tu étais une ancienne pokémon de Ryusuke. »

« Qu’attend-tu Anolk ?! Tu n’es plus un pokémon ! Tu n’as pas besoin de mes ordres pour décider quand attaquer ! »

Riza venait de lui crier dessus et il faisait apparaître ses dents qui rappelaient ceux des carnassiers. Pointues, elles ne semblaient pas convenir à une bouche humaine et pourtant, celle d’Anolk n’était point déformée. Il semblait ne pas apprécier que Riza lui crie dessus mais ne le montrait pas sauf par ce faux-sourire. Il fit un petit geste de la main pour dire à Drimali de s’approcher.

« Que les autres descendent de l’arène. Ils ne m’intéressent pas. »

« Ecoutez le. »

« Mais grande sœur… »

« Fais ce que je te dis Shymi. Je ne pense pas qu’il soit encore l’heure. »

« Attend au moins… »

Elle ne pouvait pas contredire sa grande sœur mais elle pouvait au moins tenter de soigner ses blessures. Elle demanda à Nelya de s’approcher de Drimali en même temps qu’elle, les deux femmes s’entraidant pour redonner un second souffle à Drimali. Celle-ci se sentait bien mieux et Anolk prit la parole :

« C’est terminé ? Nous pouvons commencer maintenant ? »

« Tu aurais put m’attaquer entre temps. »

« Je ne suis pas comme cela. Ma maîtresse m’a toujours appris à bien combattre. Jamais de coups dans le dos, jamais d’attaques en traîtresse, Riza était quelqu’un de parfait. »

« Etait ? Tu ne penses plus cela ? Alors pourquoi restes-tu avec elle ? »

« Car elle est ma dresseuse et que je ne pourrais jamais abandonner quelqu’un qui a toujours penser aux autres avant elle. Tout ce qu’elle a vécu, c’est de la faute de cet homme. Finis de parler, il faut se battre maintenant. »

« Comme tu le désires. »

Tout le monde était descendu de l’arène sauf Drimali et Anolk. Celui-ci était resté parfaitement immobile, invitant la jeune femme aux longs cheveux bleus à commencer le combat. Celle-ci ne se fit pas prier envoyant un puissant souffle de froid en direction d’Anolk, un sourire dessiné sur les lèvres de l’ancien Ptera. Tout de suite, elle utilisait les grands moyens : Elle n’aurait aucune pitié à le tuer. Tant mieux… C’est ce qu’il voulait.

Il déploya ses ailes de roche, s’envolant dans les airs sans attendre que la jeune femme ne vienne le rejoindre. Malgré son absence d’ailes, il savait qu’elle était capable de voler. Il transforma ses deux pieds en des puissantes serres avant de foncer vers Drimali. Celle-ci fit un petit saut en arrière, tombant au sol à cause de sa robe blanche. Avec celle-ci, elle allait avoir beaucoup de mal à se déplacer. Un déchirement se fit entendre alors qu’elle poussait un petit cri de surprise :

« Mais qu’est-ce que tu fais ?! »

« Je t’accommode simplement. Je ne veux pas d’excuses du genre pour me dire que tu as perdu ton combat car tu ne pouvais pas te battre librement. »

« Tonar… Peux-tu m’expliquer la raison de ce geste ? »

Riza s’était assise à nouveau alors que la personne encapuchonnée réfléchissait pendant quelques secondes. Il connaissait bien la réponse mais peut-être qu’elle n’allait pas plaire à sa maîtresse :

« Il a simplement appris à combattre d’une manière noble. Là où l’adversaire a des désavantages, il fera tout pour l’aider à combler ces derniers ou à avoir ses propres désavantages. Il ne peut apprécier un combat si celui-ci n’est pas donné au maximum de ses capacités. »

« Mais on s’en fout de ça ! Qu’il l’élimine tant qu’elle est à terre ! Ca lui sert à quoi de se comporter comme ça maintenant ?! »

Tonar ne lui répondit pas : Elle avait tant changé depuis cet instant… Il pouvait la comprendre… mais pas être en accord avec cette femme qui avait été sa vraie maîtresse. Est-ce que Ryusuke allait venir ou non ? Il y avait une chance qu’il soit la seule personne à calmer cette folie qui animait le cœur de cette femme.

Drimali se releva, sa robe blanche étant déchirée en plusieurs parties maintenant. Néanmoins, ses longues jambes étaient presque mises à nue mais elle se déplaça légèrement sur le côté alors que les autres personnes observaient le combat qui recommença. La jeune femme aux yeux violets remercia Anolk pour ce geste alors que celui-ci hochait simplement la tête. Celle de Drimali alla le frapper au ventre, le faisant légèrement reculer en arrière alors que Nelya murmurait :

« Il est triste… »

Personne ne lui posa de questions, ils étaient tous préoccupés par le déroulement du combat : Si Drimali perdait contre Anolk, la suite n’allait pas s’annoncer sous des heures meilleures. Xano était assis contre le mur, Tyrania étant à côté de lui, sa tête posée sur l’épaule du jeune homme. Ils avaient fermé les yeux, ayant besoin de se reposer. Ils s’étaient le plus dépensés parmi tous les combattants. Shymi avait posé son regard sur eux, un long soupir sortant de ses lèvres alors qu’elle se caressait les ventres avant d’observer à nouveau sa grande sœur. Malasa passa son bras autour d’elle avant de lui dire d’une voix faussement enjouée :

« Ne t’inquiète pas, ça ne se passera pas. Ils ne peuvent pas s’entendre. »

« Ce n’est pas vrai… Et tu le sais aussi bien que moi, Malasa. Je me suis résignée même si… »

« Est-ce qu’il est au courant ? »

« Non et je ne veux pas qu’il le soit. Il m’a aimé une fois et ça me suffit amplement. Je suis parfaitement comblée. J’attends simplement que… ça arrive. »

« Ne dis pas ça. Ca n’arrivera pas. Si on devait seulement se fier au Destin pour guider nos vies, il y aurait longtemps que je serais disparue. »

« Si tu commences à parler de cette façon, c’est que le moment est grave. »

Malasa préféra se taire, triturant ses lunettes translucides. Shymi n’avait pas totalement tord et celle-ci émit un petit sourire triste alors que Drimali donnait son maximum pour se battre contre Anolk. Celui-ci se prenait les coups sans gémir ou se blesser comme si il ne ressentait pas les dégâts causés par Drimali qui se donnait pourtant à son maximum.
Les griffes d’Anolk tracèrent une ligne de sang doré sur l’épaule de Drimali, celle-ci poussant un râle de douleur avant de reculer. Voilà que le combat venait de pencher en sa défaveur et elle le savait. Comment se faisait-il qu’Anolk soit aussi fort ? Il n’était pourtant pas un Dieu comme elle !

« L’expérience… L’expérience de mille combats gagnés. Drimali n’a aucune chance contre lui, héhéhé. Cela va faire une morte de leurs côtés… et la liste va s’allonger de minutes en minutes. »

« Maîtresse, nous ne pouvons prédire ce qui va se passer. »

« Tonar, ne dis pas de bêtises, ils ne pourront jamais le battre et même si c’est le cas… Tu iras te battre à ton tour. Je veux qu’ils disparaissent tous de ce monde ! »

« Si c’est ce que vous voulez… maîtresse. Êtes-vous sûre de ça ? »

« Tu oserais me contredire, Tonar ? »

« Non… Jamais, maîtresse. »

Il ne disait plus rien, il n’avait pas son mot à dire de toute façon. Le combat était maintenant à un sens unilatéral, Drimali se prenant des coups de plus en plus violents alors que sa robe se déchirait à chaque coup donné par Anolk. Celui-ci gardait un visage terne comme si il n’était pas excité par le combat, ce qui ne correspondait pas à son caractère ou à celui d’un Ptera. Xano ouvrit faiblement les yeux en demandant :

« Qu’est-ce qui se… passe ? »

« Drimali est en train de se battre seule. »

« Allez donc l’aider au lieu ! »

« Elle ne veut pas. »

Et merde… Ils n’avaient aucune volonté ces types. Il se releva avec difficultés, encore trop fatigué pour rester debout correctement. Il s’appuya sur le mur, faisant apparaître une boule de feu de petite taille dans sa main droite. Si ils ne voulaient pas l’aider, il allait le faire ! Il était au courant ! Berthra l’avait mis au courant et celle-ci s’était retournée vers lui, tendant les bras pour l’empêcher d’utiliser cette boule :

« Ne fais pas ça. Elle veut se battre toute seule ! C’est la prophétie ! »

« J’en ai… rien à faire de ça ! Tu crois que je vais la laisser crever devant mes yeux ?! »

« Je t’arrêterais cette fois. »

Déjà, il s’était mis à s’énerver à nouveau, une aura noire l’entourant comme auparavant, rappelant celle qu’il avait eut il y a quelques heures lorsqu’il s’était énervé contre Tyrania et contre les Reines. Il n’allait plus se laisser faire : Quiconque se mettrait en travers de son chemin allait subir les foudres de sa colère ! Berthra fit un pas en arrière alors que tous les regards se tournaient vers eux.


Zut… Zut… Et zut ! Elle ne pouvait rien faire ! Rien faire du tout ! Qu’importe son statut de déesse mineure des dragons, elle ne savait plus se battre ! Avec Ryusuke, elle avait appris à vivre une vie paisible et elle n’était plus habituée aux combats… au contraire d’Anolk ? Sa vie allait-elle se terminer maintenant ? Elle était maintenant couverte de blessures à partir desquelles un sang doré s’écoulait et elle poussait des râles. Mourir… C’était ce à quoi elle s’était attendue… Mais pas maintenant… Pas avant le second Valet. Elle jeta un dernier regard vers Riza pour voir le visage haineux de la vieille femme… puis en direction de Shymi. Xano ? Il était en train… de reprendre son ancienne forme ? Ah… Ah… Elle ne savait pas la suite de la prophétie… pas après ce moment. Anolk s’était dirigé vers elle, ses griffes tendues alors qu’il préparait un rayon à partir de sa bouche. Il allait viser le cœur… pour qu’elle ne souffre pas. Il avait pensé qu’elle aurait été capable de l’arrêter mais non… Drimali se retourna vers Anolk, fermant les yeux pour attendre son dernier moment.

« On évite de toucher à ma fille, merci bien. »

Deux poings s’enfoncèrent dans le visage et le ventre d’Anolk, l’envoyant dans le mur de l’arène alors que Ryusuke était apparu devant Drimali. Clemona avait fait son apparition derrière elle et soignait déjà une partie de ses blessures alors que la jeune femme restait la bouche grande ouverte, ils étaient là ? Un rictus mauvais se dessina sur les lèvres de Riza Ira : Il était venu… Il était finalement venu… Après plus d’un siècle, il osait se présenter à elle… après tout ce qu’il avait fait ?

« Je vous déclare maintenant mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. »

L’homme à la chevelure légèrement grise releva le voile noir qu’elle portait avec sa robe de même couleur. Il alla l’embrasser alors qu’elle fermait les yeux, se laissant faire comme si de rien n’était. Elle avait accepté d’épouser cet homme… Ce magnat de l’élevage pokémon, connu dans le monde entier comme l’une des richesses les plus importantes de ces dernières décennies. Il était riche… Il était puissant… Et il n’était pas si laid… Il avait simplement le double de ces années. Elle venait d’avoir vingt-cinq ans, il en avait cinquante. Les lettres envoyées par Ryusuke avaient continué à parcourir son existence qu’importe l’endroit où elle se trouvait. D’autres lèvres que celles de l’homme qu’elle aimait s’étaient posées sur les siennes. Le voile noir s’abaissa à nouveau alors qu’il lui prenait la main pour sortir de l’église. Elle avait une mine de dégoût mais nul ne pouvait le voir. Son regard rubis se posa sur deux personnes qui applaudissaient parmi les autres : Il était venu… C’est vrai, il était venu. Mais il n’applaudissait que sur un rythme très lent par rapport aux autres. L’homme aux cheveux bruns avait une mine légèrement abattue, Clemona à côté de lui. Celle-ci avait un petit sourire triste en la voyant et Riza baissa son regard. Un mariage entre la femme la plus célèbre dans le monde et l’un des hommes dans le top 10 des richesses de ce monde.

« Mes félicitations Lark, tu as choisi une bien belle épouse et pas n’importe qui. Annonce-moi donc comment tu as fait pour réussir à la capturer celle-là ? »

« Plusieurs mois d’attente, de la patience et mon charme naturel. »
L’homme aux cheveux grisâtres et au léger embonpoint poussa un petit rire en parlant à une femme qui semblait aussi âgée que lui. D’après les commentaires, c’était son ex-femme… L’une de ses ex-femmes. Ils ne semblaient pourtant pas se détester. Riza était en train de discuter avec quelques personnes avec un sourire sans joie alors qu’elle voyait s’approcher Ryusuke vers elle.

« Dé… Désolée. Je dois aller… »
Elle ne termina pas sa phrase, étant toute excusée alors qu’elle se dirigeait vers les toilettes pour ne pas le revoir. Il allait encore faire une bêtise si il venait vers elle, elle en était sûre ! Elle s’enferma dans un cabinet, s’asseyant sur la cuvette avant de sangloter. Elle voulait être avec lui, seulement avec lui mais elle ne pouvait pas. Pourquoi se torturait-elle comme ça ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui lui empêchait de courir vers lui et de l’embrasser ? Le fait qu’elle était mariée maintenant… Riza Ira… Elle ne se souvenait plus de son ancien nom de famille de toute façon.

« Il y a quelqu’un ? »

Une voix féminine se fit entendre : C’était celle de Clemona. Elle retint son souffle, voulant éviter à tout prix qu’elle sache qu’elle était là. Néanmoins, la femme aux franges rouges n’était pas sotte et elle prit la parole :

« Riza. Arrête tes bêtises et viens avec nous. Tu as assez souffert. Ryusuke dépense des sommes faramineuses en lettres. Si tu ne t’arrêtes pas maintenant, qui sait dans quelle spirale tu vas t’enfoncer ? »

« Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! C’est ton homme ! Vous êtes heureux ensemble ! Vous êtes heureux ! Je n’ai pas à m’immiscer parmi vous ! C’est ton nom qu’il criait lorsqu’il était fou ! »

« Mais c’était toi qui veillait sur lui… Sors de là et viens. Ryusuke t’attend lui aussi. »

Pourquoi pas ? Au final… Elle pouvait revenir… Elle le pouvait. Elle ouvrit finalement la porte alors que les yeux émeraude de Clemona se posaient sur elle. Elle lui prit la main avant de la guider alors qu’elle gardait son visage baissé : Une idiote… Elle était une idiote, une véritable idiote. Elles sortaient des toilettes, main dans la main alors qu’elles se dirigeaient vers Ryusuke. Il avait du mal à contrôler son émotion. Elle était là… Elle s’approchait de lui. Il ne voyait plus qu’elle en ce moment et déjà, il tendait sa main gauche. Ils allaient revivre ensemble, tous les trois.

« Pourrais-je savoir ce que vous faites ? »
Lark s’était positionné entre Ryusuke et les deux femmes. Il semblait légèrement irrité de voir que sa future femme se permettait déjà ce genre de petites choses. Il empoigna le bras de Riza avant de la tirer vers lui, criant à l’assemblée.

« Je me prie de nous excuser mesdames et messieurs, mais il est temps pour ma femme et moi de nous en aller. Néanmoins, continuez donc votre fête sans nous. »

« Mais je… »

« Tais toi. »

Elle regardait Ryusuke et Clemona avec une mine affolée alors que déjà deux gardes emmenaient le nouveau couple dans une luxueuse voiture décorée pour le mariage. Elle ne voulait pas… Elle ne voulait pas… Elle était d’accord pour revenir avec eux ! Elle l’était ! La personne la plus chère à son cœur tentait d’arrêter le couple avant qu’il ne soit trop tard mais deux autres gardes s’interposèrent entre eux avant d’être repoussés par une force inconnue mais déjà… la voiture avait disparu au loin.

« Bon que ça soit clair entre nous, tu es maintenant ma femme et tu le resteras. Est-ce que j’ai été clair ? »
Elle ne disait rien, se dirigeant vers la salle de bain de la luxueuse maison qu’il avait acheté pour cette occasion. Elle fut arrêtée dans son élan avant d’être violemment repoussée sur le lit. Lark se déshabillait déjà, retirant sa cravate, sa veste puis sa chemise.

« Je peux savoir où tu comptes aller ? C’est notre nuit de noces et on va devoir la combler. »

« Je ne peux pas… J’ai la migraine. »

« Migraine ou non, je m’en contrefous. »

Il la plaqua sur le lit, se mettant à déchirer ses habits alors qu’elle se débattait. Quelle violence ! Lark avait subitement adopté un second visage après le mariage et elle savait qu’elle avait plongé dans l’erreur. Où étaient Anolk et Tonar, où étaient-ils ? Elle avait besoin d’aide ! Elle tenta de le repousser, lui donnant quelques coups dans le ventre mais elle n’y arrivait pas. Elle se sentait même sans force…Qu’est-ce que cet homme avait fait ? Non… Il l’avait… drogué pour son mariage ? Ce n’était pas possible. Elle se sentait déjà partir alors qu’il rentrait en elle d’un coup sec. Elle poussa un cri de désespoir, sentant son hymen se déchirer alors qu’il exaltait :

« Non mais tu es vierge en plus ? Parfait ! C’est encore plus parfait comme ça ! Je suis le premier héhéhé. »

Pourquoi ne s’était-elle pas méfiée ? Pourquoi avait-elle accepté de l’épouser ? Avait-elle tant besoin d’oublier Ryusuke qu’elle commettait ce genre d’erreurs ? Elle n’était plus consciente, incapable de réfléchir correctement alors que son mari abusait d’elle. Elle venait de tout perdre.

Chapitre 83 : Baiser volé

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 83 : Baiser volé

« Clemona… On doit parler au sujet de Riza. »

« Si c’est pour me dire que tu l’aimes, je suis au courant. »

« Non mais… Voilà… Pendant plus de deux cents ans, que j’ai été jeune ou vieux, que je sois humain ou dieu… »

« Tu as toujours pensé à elle. »

« Oui. Je suis désolé. »

L’arène de Ryoran était à leur portée. Il devait y avoir encore une dizaine de minutes à marcher avant d’y arriver mais elle s’arrêta au milieu de la route. Il n’y avait plus de traces d’être humain mais là n’était pas le problème. Elle posa ses deux mains derrière son dos, levant la tête en direction du ciel. Sa mèche de cheveux rouges cachait son œil gauche et il n’arrivait pas à savoir à quoi elle pensait.

« Je suis d’un naturel très jaloux. Que ça soit Juperus, Serena ou Riza, je les déteste toutes. Elles sont capables d’avoir une partie de ton amour, une partie qui n’est pas à moi. Et là, tu m’annonces avant qu’on aille la rencontrer que tu l’aimes tout autant que moi… voir plus ? Comment suis-je sensée réagir, Ryusuke ? Comment ? »

Il y avait de l’eau dans le gaz mais il était certain qu’elle savait ses sentiments pour Riza depuis le début. Non… Il aimait énormément Clemona, en fait, il l’aimait tout court. Il avait passé des merveilleuses années avec elle et il voulait toujours en passer mais… Il ne savait pas pourquoi… Il n’arrivait pas à oublier Riza.

« Si tu veux… Tu peux me battre et me frapper de toutes tes forces. Je me laisserais faire comme tu le désires. »

« Est-ce que le fait de revoir Riza t’éloignera de moi ? Est-ce que tu m’abandonneras ? Ou alors… Tu peux me promettre… »

« Je te promet que je ne cesserais de t’aimer. Mais Riza, comparé à moi… et à toi… »

« Oui… Je le sais bien, je le sais trop bien. »

Elle poussa un profond soupir avant de se mettre à sangloter légèrement : Comment pouvait-elle en vouloir à cette femme qui avait toujours TOUT fait pour eux ? Riza aussi le méritait. Elle le savait trop bien… Si elle aussi aimait Ryusuke, elle pouvait bien… prêter un peu son homme. L’homme aux cheveux bruns s’approcha de Clemona, la serrant dans ses bras avec une tendresse non-dissimulée.

« Est-ce que tu accepteras ça ? Ce que je vais te demander ? »

« Si tu me promets de rester avec moi au final, j’accepterais ce que tu veux. »

« Quand je retrouverais Riza… J’aimerais passer du temps avec elle… mais uniquement avec elle. Du genre cinq à dix ans… J’ai tellement de choses à lui dire. »

« Et à lui faire ? »

Il toussota légèrement, gêné par les propos de sa femme. Elle n’avait pas sa langue dans la poche mais elle marquait un point là-dessus. Il y avait de fortes chances que lui et Riza pendant ces quelques années…Clemona déposa un petit baiser sur ses lèvres avant de reprendre la parole :

« Rappelle toi que je suis une ancienne Gardevoir, qu’en tan que telle, je resterais toujours fidèle à mon dresseur… ou à mon homme. Tu pourrais me faire les pires saloperies que je ne sais pas si je serais capable de te tuer. Si c’était le cas, il y aurait de fortes chances que je me suicide juste après. Je t’aime vraiment Ryusuke et je sais que tu ne seras jamais vraiment heureux sans Riza. Cette femme est une partie de ta vie et une partie de la mienne. Elle m’a permis d’être aimée par la seule personne qui a une importance à mes yeux. Il serait vraiment bas et mesquin de lui refuser d’être enfin aimée par la personne qu’elle a toujours désirée. Je suis sûre qu’elle sera très heureuse de te revoir. »

« J’en suis sûr aussi. »

« Je t’aime, Ryusuke. Je t’aime tant. »

« Moi aussi… »

Ils restèrent ainsi pendant deux minutes. Il était temps de se remettre en route en direction de l’arène de Ryoran mais ils avaient mis leurs paroles au clair. Maintenant, chacun savait ce que l’autre allait devenir dans quelques temps. Il ne restait plus qu’à retrouver Riza et à lui dire que tout était enfin terminée, que maintenant, ils allaient pouvoir vivre ensembles.
Une quinzaine de minutes s’écoulèrent et Ryusuke arrêta subitement Clemona pour lui dire de ne plus bouger. Il entendait du bruit… et ce n’était pas des petits. Il y avait un combat non-loin d’ici ! Est-ce qu’ils étaient arrivés trop tard ?! Ca ne pouvait pas être un combat normal, il en était sûr !

« DornRek est déjà là ! Il faut qu’on y aille maintenant ! »

« Ryusuke… Il faut que l’on fasse attention. Nous n’avons pas… qui tu sais. »

« Tu étais une ancienne Pokémon, tes pouvoirs sont donc bien plus forts en tant que Déesse Supérieure des Pokémons. Quand à moi, j’ai quelques techniques secrètes. »

« Le fameux Dieu des Serpents, n’est-ce pas ? »

« Héhéhé… Snakiante n’a pas dit son dernier mot. Et puis… L’autre aussi. »

« Rappelle toi que nous sommes là simplement pour arrêter le combat, pas pour faire du zèle ! »

« Je le sais bien. Ce n’est pas mon genre. »

Ils hochèrent la tête avant de se mettre à courir à toute allure à l’intérieur de l’arène de Ryoran. Ils devaient arrêter le combat dès maintenant ! Maintenant qu’Eleanor était devenue une déesse, qu’Elis était morte, il n’avait plus vraiment de pokémons à lui. Néanmoins, il avait toujours cette petite particularité qu’il avait demandée à Juperus… Cette particularité que nul ne connaissait à part sa femme et ses enfants.

« Purée ! Mais ils sont combien ?! »

« Tyrania, arrête de parler et concentre toi ! »

« Je voudrais bien mais tu crois que c’est facile ?! »

« Pourriez vous arrêter de vous disputer tous les deux, s’il vous plaît ? »

Shymi venait de leur adresser la parole alors qu’ils formaient un cercle autour de Parapapa, Valésia, Luna et Shala. Ils n’étaient pas prêts à se laisser battre mais déjà la fatigue les envahissait. Cela devait faire combien de temps qu’ils étaient en train de se battre ? Presque une demie-heure non ? Riza observait les Evolis humains qui continuaient inlassablement à réduire le diamètre du cercle des combattants.

« Laissez vous faire… Vous verrez que la mort n’est pas si affreuse après tout ça… C’est ce qui se passe ensuite qui est horrible. »

« Je suis désolé de te dire que je ne peux pas accepter ça ! »

« Comme tu veux. »

Wah… Heureusement qu’il savait utiliser les pouvoirs de ses quatre Reines maintenant car sinon, niveau inutilité, il aurait fait fort, très fort ! Il balança une boule de feu dans la tête d’un des humains aux cheveux bruns qui s’avançait vers lui, collant son dos contre celui de Tyrania. Celle-ci avait exactement accompli le même geste que lui et il rigola très faiblement :

« Alors ça fait quoi ? De pouvoir envoyer des flammes ? »

« Je dirais que c’est assez spéciale comme sensation. »

« Héhéhé… Je trouve que c’est bien mieux quand tu es capable de te battre aussi. Les combats deviennent bien plus intéressants. Baisse toi ! »

Il fit ce qu’elle lui demandait, ouvrant la bouche avant de laisser s’échapper un puissant souffle de feu qui calcina cinq humains derrière Xano. Celui-ci avait fait apparaître l’une de ses griffes, la plantant dans le ventre du premier humain devant lui. Il donna un violent coup de pied pour repousser le cadavre, celui-ci faisant tomber quelques humains avant qu’il ne se remette dos à dos contre Tyrania.

« Merci bien pour ton aide. »

« Xano… Je resterais avec toi contre le Joker Noir mais après tout ça, est-ce que tu voudras vivre avec moi ? »

Hu ?! Nelya tourna son visage vers Tyrania, perdant sa légère concentration en se demandant si elle avait bien entendu. Les autres personnes semblaient surprises mais restaient toujours dans le combat. Les envoyés célestes n’avaient aucun problème pour se battre. Shymi et Drimali étaient côte à côte, l’une ayant faite apparaître sa queue de Draco en utilisant différents pouvoirs élémentaires pour éloigner les Evolis alors que Shymi… crachait des graines ? Même si elles ne semblaient pas partir à grande vitesse, des marques apparaissaient sur les Evolis humains, les faisant reculer.

« Hein ? Mais pourquoi cette question ? Surtout maintenant ?! Je t’ai pourtant dit que la prophétie était tout ce qui m’intéressait ! »

« Oui mais après… Tu feras quoi ? Tu as une idée… ou non ? »

« Ce n’est pas l’heure de me parler de ça ! »

« Xano…Tu peux me regarder ? »

« Oui qu’est-ce qu’il… »

Elle s’approcha de lui, mettant son visage à sa hauteur en tendant ses lèvres. Il ouvrait en grand ses yeux, rouge de gêne alors qu’il reculait son visage pour éviter de l’embrasser. Qu’est-ce qui lui prenait de faire ça maintenant ?! Il embrassa rapidement son front pour ne pas la brusquer avant de lui dire :

« Pas maintenant ! Pas maintenant du tout ! C’est pas le moment ! Pas le moment du tout ! Pas du tout du tout du tout ! »

« Oui… C’est vrai… Juste que je voulais te donner envie de vivre avec moi. »

« Mais qu’est-ce qui te prends d’être comme ça ?! »

Elle n’osait pas lui dire qu’elle avait sérieusement peur cette fois. Une peur bien réelle de le perdre et de mourir sans avoir put l’embrasser ne serait-ce qu’une seule fois. Le jeune homme était décontenancé, tremblant mais semblait avoir un regain d’énergie. Il poussa un puissant cri avant de faire apparaître une seconde griffe, enflammant subitement son corps avant de courir en percutant plusieurs Evolis. Il se jeta au beau milieu d’entre eux, lacérant les uns, explosant les têtes des autres tout en crachant des flammes.

« Xano ! Qu’est-ce que tu fais ?! »

« RAH ! Laisse moi ! T’ES TROP CONNE ! J’ai tout fait pour éviter de laisser mes sentiments prendre le dessus mais à cause de toi, je n’arrive même pas à me concentrer correctement ! Je vais tous les buter ! TOUS ! Ensuite, je m’occuperais de toi, Riza ! Je m’occuperais de toi et de Malar ! Ensuite, je vivrais avec mes Reines et j’éliminerais quiconque viendra encore me faire chier ! »

Il perdait son calme et une quinzaine d’Evolis humains se jetèrent sur lui sous les cris de Tyrania qui avait enflammé ses neuf queues de renarde. Qu’ils ne tentent pas de s’approcher de lui ou ça allait mal finir ! Elle se jeta dans la bataille, venant mordre l’un des Evolis, brûlant les autres pour extirper le jeune homme des décombres humains sur lui.

« Une belle brochette d’imbéciles. »

« Qui se ressemblent s’assemblent. »

Shymi et Malasa avaient fait leurs remarques comme un simple constat. Ils étaient pareils au final : Xano et Tyrania, ils avaient le même caractère. Il était si difficile pour eux d’exprimer leurs véritables sentiments, de jouer un rôle qui peut-être ne leur convenait pas. Non, vraiment… Ils n’étaient pas doués pour ça.

« Xano ! Tu me réponds ?! T’es encore là ?! Prend ma main ! »

« DEGAGEZ TOUS DE LA ! »

Il balança des boules de feu dans tous les sens, l’une d’entre elles venant frapper le visage de Tyrania qui ne fut pas affectée par le coup. Elle poussa un grognement avant de faire de même, une véritable pluie de feu s’abattant autour d’eux. Certaines se dirigeaient même vers Riza, l’un des deux hommes se positionnant sur elle avant de faire un petit geste de la main, arrêtant les flammes avec facilité.

« Je ne crois pas que les Evolis seront suffisants pour les arrêter. »

« Il va falloir que l’on y aille nous-même maîtresse. »

« Je le sais bien… mais faites attention. Même si… Vous êtes comme moi, vous n’en restez pas moins capable de tout perdre. »

« Vous n’avez pas à vous en faire pour nous. »

Néanmoins, le combat n’était pas terminé mais pour combien de temps ? Les humains tombaient les uns après les autres, Xano et Tyrania semblant plongés dans une folie dévastatrice mais pourtant raisonnée. Ils envoyaient des flammes dans tous les sens sans pour autant toucher un seul de leurs adversaires. Même si les envoyés célestes n’avaient pas besoin d’aide, ils étaient contents de recevoir un peu d’aide.

« Accroche toi ! »

Tyrania fit tournoyer Xano au-dessus du sol avant de le projeter vers un groupe d’Evolis. Le jeune homme avait ses griffes à la place de ses mains, des petites ailes de coton sortant de son dos. Il tournait sur lui-même à la façon d’une foreuse, découpant en plusieurs parties les nombreux Evolis. Une dizaine de minutes s’écoula et nombreux étaient les cadavres des Evolis sur le sol. Il ne restait plus aucun qui était encore envie mais du côté du groupe de Xano, ce n’était guère mieux. Les envoyés célestes étaient épuisés, les deux déesses semblant elles aussi assez fatiguées. Nelya quand à elle avait quelques gouttes de transpiration sur le front mais le pire était du côté de Tyrania et Xano. Les deux étaient écroulés sur le sol, respirant bruyamment et en sueur, ils se regardaient avec un petit sourire qui en disait long sur eux deux. Ils se prirent la main, chacun s’aidant de l’autre pour se relever.

« Aujourd’hui, nous fêtons l’arrivée de la nouvelle maîtresse pokémon de ce monde avec un bal masqué ! Je vous demanderais de ne pas retirer vos masques pour garder ce petit jeu et en avant la musique ! Maestro Ryusuke, si vous le voulez bien ? »

Pourquoi… Pourquoi était-elle venue à cette fête ridicule en son honneur ? Elle avait finalement combattu tous les maîtres de ce monde, gagnée tous les combats qui existaient en ce lieu et elle avait accepté ce bal… Mais pourquoi elle y participait ?! Car c’était pour elle ?! Elle portait une magnifique robe émeraude qui camouflait sa poitrine fort généreuse alors qu’elle portait ses cheveux blonds en chignon pour ne pas être reconnu. Sur son visage se trouvait un masque avec un sourire triste peint dessus alors qu’elle était à l’écart des nombreux couples.

« Puis-je vous inviter à danser, mademoiselle ? »

Un homme d’une trentaine d’années s’était approché d’elle, un sourire aux lèvres. Elle fit une petite mine confuse alors que ses yeux bleus se posaient sur lui :

« Je m’excuse mais j’ai un léger mal de crâne. Peut-être une autre fois ? »

L’homme s’inclina respectueusement. Visiblement, ce n’était pas le refus de Riza qui l’avait légèrement perturbé mais le fait que la jeune femme avait des yeux bleus… et non rouges. Heureusement pour elle, elle avait mis des lentilles pour cacher la coloration de ses yeux. Elle était quand même très intelligente, il ne fallait pas l’oublier.

« Pourquoi est-il là ? »

Elle parlait de l’homme qui se tenait sur l’estrade, accompagné par son orchestre. Ryusuke en train de jouer du violon… Ce violon bleu azur et unique en ce monde. Il savait si bien en jouer, sa musique avait une connotation divine et elle se laissait emporter, s’imaginant retirer son masque et courir vers lui en criant son nom. Pourquoi était-il venu ?! Elle n’avait jamais répondu à ses lettres, jamais… Alors pourquoi…

« Mademoiselle ? »

« Désolée, je dois aller prendre un peu l’air. »

Encore un nouveau refus. Il valait mieux pour elle qu’elle s’éloigne d’ici. Elle n’arrivait plus à respirer dans cet endroit. Elle s’installa sur un balcon, fermant les fenêtres derrière elle pour ne pas être dérangée. De toute façon, le bal venait à peine de commencer, ce n’était pas l’heure où les couples se dirigeaient sur les balcons pour se courtiser ou s’embrasser. Un couple… Elle aurait tant aimé être en couple avec Ryusuke.

Elle ferma les yeux, s’imaginant à nouveau ce que aurait été sa vie avec Ryusuke si il n’avait jamais quitté la Team Univers. Une vie follement active et parsemée d’aventures en tout genres. Vivre comme des hors-la-loi mais ensembles, ils auraient formé un duo remarquable et sensationnel. Clemona n’aurait été qu’une simple Pokémon à son service, un peu comme Tonar et Anolk.

Hum… Ryusuke… Si près et pourtant si distant. C’était de sa faute… de sa faute à elle. Elle pourrait accepter de revivre avec lui, rien ne l’en empêchait mais si elle avait évité de le voir et de lui parler pendant trois années, c’était pour éviter de retomber dans ses bras… Voir ses yeux émeraude posés sur elle, sur son corps… L’embrasser et l’aimer…

Elle fut soudainement ramenée à la réalité par quelques coups dans les fenêtres. Un homme lui demandait d’ouvrir les fenêtres tout en lui indiquant l’heure : Déjà deux heures s’étaient écoulées ?! Elle avait tant passé de temps à s’imaginer ce qu’aurait été sa vie avec Ryusuke ? L’homme portait un masque blanc comme elle mais avec un sourire joyeux gravé au niveau des lèvres. Sa chevelure était cachée par un couvre-chef noir et dès le moment où elle ouvrit les fenêtres, sa main fut happée par celle de l’homme qui la traînait sur la piste de danse.

« Non mais je ne veux pas… »

Il posa un doigt sur le masque blanc pour lui dire de se taire et elle pensait déjà à se retirer mais l’homme dansait vraiment bien… très bien. Elle se laissa finalement emportée par l’homme, celui-ci menant la danse divinement alors que certains couples s’arrêtaient pour les observer. Elle était vraiment gênée de se laisser faire mais bizarrement, elle n’arrivait pas à s’empêcher de danser avec cet homme. C’était si… bon. Elle se sentait en sécurité. Elle se demandait si Ryusuke était en train de la regarder, si il la voyait danser avec un autre. Un message pour lui dire de l’oublier, de ne plus penser à elle.

Une heure s’écoula, une heure qu’elle n’avait pas vu défiler. Cette soirée n’était pas si mal au final… L’homme s’arrêta de danser alors que l’orchestre avait terminé de jouer. Elle tourna son regard vers l’orchestre. Où était-il ?! Où était Ryusuke ?! Il n’était plus là ! Depuis quand était-il parti ?! La main de l’homme l’emporta vers l’un des balcons libres, les couples étaient maintenant sur d’autres.

« Mais qu’est-ce que vous faites ?! »

L’homme lui retira son masque avant de relever le sien. Elle n’avait pas le temps d’exprimer sa surprise que les lèvres de Ryusuke étaient posées sur les siennes. Comment… Comment avait-il fait pour la reconnaître ? Elle s’était pourtant camouflée parfaitement ! PARFAITEMENT ! Alors où était l’erreur ? Elle devait se refuser, ne pas le laisser continuer ! Mais elle… Elle allait abandonner la bataille.

« HUMPF… HUMPF ! »

Il mettait toute l’ardeur qu’il ressentait pour elle dans ce baiser et elle était déjà en train de vaciller. Elle se rattrapa au dernier moment, retirant ses lèvres en repoussant Ryusuke avant de lui crier :

« NON ! NON ET NON ! Ryusuke ! Comprend ça ! On ne peut rien ! RIEN ENTRE NOUS ! Tu ne peux pas faire ce genre de choses ! TU NE PEUX PAS ! Oublie moi ! Je t’ai demandé de m’oublier ! Ne recommence plus jamais ça ! »

Il s’apprêtait à la reprendre dans ses bras mais Anolk fit son apparition derrière Riza, le monstre préhistorique agrippant la jeune femme au chignon blond. Celle-ci sanglotait en s’éloignant de lui. Pourquoi ne voulait-il pas comprendre… qu’ils ne pouvaient pas ? Elle devait trouver un moyen… de ne plus penser à lui, de l’abandonner.