Chapitre 58 : Maréchal

ShiroiRyu
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Chapitre 58 : Maréchal

« Comme dit, pour Omnosmos, cela attendra les prochains jours. Ernold peut patienter. Nous pouvons nous rendre à Midès au plus tôt. »

« Plus vite j’ai des nouvelles, plus vite je peux laisser Hémurion continuer à gérer mon royaume. Je n’ai pas envie de perdre plus de temps ici. »

Manelena n’était pas vraiment grincheuse mais il était aisé de voir qu’elle était plus que motivée à l’idée de ne pas trop tarder. Tery la regarda avec une petite pointe d’interrogation, lui demandant calmement :

« Tu préfères tellement rester à nos côtés, Manelena, plutôt que de devoir faire ton royal travail, c’est bien ça ? »

« Tu peux éviter de le faire avec une telle confidence, Tery. Je ne rechigne pas à mon rôle, simplement, je ne suis pas une femme à rester en retrait pendant que mon royaume est en danger. On ne sait rien ce qui peut nous attendre et je ne vais pas me tourner les pouces jusqu’à ce qu’un messager me signale que c’est déjà trop tard. S’il y a un problème, je veux le régler directement à la source, voilà tout. »

Oui, ça lui correspondait bien. Tery ne fit aucune autre marque alors que déjà un groupe composé des diverses races venait se préparer pour le voyage jusqu’à Midès. Comme convenu, Elen et Royan restaient avec le reste des troupes tandis qu’Héraisty pouvait accompagner Tery pour découvrir Midès pour la première fois.

« Mettons nous alors en route. »

Bien qu’il laissait Manelena prendre les devants, les troupes démoniaques préféraient lui obéir directement même si elles ne montraient aucune réticence à écouter les directives de Manelena. Sur le trajet, les démons observaient les environs avec intérêt et appréciation, comme s’ils découvraient un tout nouveau monde.

« Héhéhé, je savais que ça vous plairait. Et encore, vous n’avez pas vu les autres régions et royaumes. Vous seriez étonnés des changements importants entre eux. »

« Ah bon ? Comment ça ? À quel point ? » demanda l’un des soldats se trouvant à côté de Tery, le visage de ce dernier se fendant d’un sourire.

« Eh bien, le roi Royan, que vous connaissez, provient de Traslord. Son royaume est en réalité découpé en trois parties : celle proche de Shunter est un terrain verglacé, recouvert souvent par la neige et la glace, aux températures glaciales. La seconde, celle centrale est constituée de plusieurs petites îles entourées par l’océan. Enfin, la troisième, proche de Claudiska, se veut être un terrain permettant aux îles et nuages dans le ciel de rejoindre la terre ferme. »

« Et pour Shunter, quelles sont les différences dans ce royaume ? »

« Je ne veux pas dire n’importe quoi et donc des bêtises, donc Elen ou Manelena pourront me corriger mais pour Shunter, cela concerne plutôt les terrains verdoyants, les montagnes et tout ce qui a trait à la végétation et la terre. »

« On peut dire ça comme ça. Il a plus ou moins raison. Nous sommes plus ou moins liés aux plantes mais principalement à la terre sous toutes ses formes. Que cela soit de la boue, des rochers ou alors tout simplement des monts. »

Qu’ils profitent du spectacle puisqu’il était vrai qu’ils n’étaient pas sûrs de savoir quand est-ce qu’ils pourront le revoir. Ce qui était une bonne nouvelle, c’est le fait que les autres races issues de cette armée hétéroclite étaient plus amusées voire attendries par les réactions qui paraissaient presque infantiles de la part des démons.

« Vous inquiétez donc pas. Quand tout sera fini, on vous invitera chez nous. Vous allez en voir du pays, j’vous le dis ! »

« Shunter est pas mal mais rien ne vaut Honoros pour les chaleurs. Et si vous êtes du genre combattif, vous ne serez pas déçus du voyage ! »

« Pour Mékalarma, il faudra régler quelques soucis qui sont en interne mais qui sait, peut-être qu’un jour, il sera possible de s’ouvrir aux autres races ? »

« Ça parle, ça parle mais ça n’évoque même pas Claudiska ! Voir au-dessus des nuages en regardant les autres comme s’ils étaient de simples fourmis, ça c’est la vie ! Enfin, pour ça, il vous faudra quelques objets confectionnés bien de chez nous comme des longue-vue et tout le reste, héhéhé ! »

Chaque soldat, issu d’un royaume y allait de son petit commentaire, mettant en valeur là d’où il provenait et son affiliation. Pour autant, vu que tout cela était bon enfant, Tery n’avait aucune raison de les arrêter. De plus, ce n’était pas comme s’ils allaient se faire attaquer hein ? Une telle armée effrayerait la plus courageuse des bêtes.

Le seul ennui serait causé par les gnomolds s’ils décidaient de présenter à nouveau mais ça, ils ne pouvaient pas vraiment y faire grand-chose. Il fallait espérer qu’Ernold avait envoyé un nouveau message aux différents clans gnomolds pour qu’ils comprennent quand il fallait s’arrêter, surtout maintenant qu’eux, de leur côté, ils étaient au courant de la raison de leur colère, colère qui était aisément compréhensible.

« Ah… J’imagine que tout ne sera jamais résolu aussi vite que j’aimerais que ça soit le cas. »

Car oui, là, ils allaient à Midès simplement pour avoir des nouvelles. Résoudre le conflit avec les gnomolds était une autre paire de manches. Enfin, ce n’était pas le moment de se poser plus de questions à ce sujet.

Aux abords de Midès, très vite, tout un groupe de soldats s’était rapproché à vive allure, armes dans les mains. Tournant son visage vers Manelena, Tery lui demanda du regard si elle n’avait pas envoyé quelqu’un justement pour les prévenir. Elle haussa simplement les épaules avant de répondre à cette question muette :

« Je préférais leur faire une petite surprise. Cela me permet d’avoir les réactions sur le fait par rapport à toute cette situation. Je voulais être certaine que l’on ne tente pas de me cacher des choses. Au moins, ils sont prompts à réagir, ce qui est une qualité, il faut le reconnaître, n’est-ce pas ? Ah… Bon, je vais aller m’expliquer. »

Comme si de rien n’était, Manelena s’était alors avancée par rapport au reste de l’armée. Rien qu’en reconnaissant l’armure de plaques noire qu’arborait l’imposante femme, les soldats de Midès s’immobilisèrent avant de se mettre au garde-à-vous. D’abord perturbés, puis gênés, ils semblaient déblatérer bon nombre de propos difficiles à interpréter, surtout que Tery n’était pas à côté pour les comprendre.

Revenant vers l’armée, Manelena déclara qu’ils pouvaient se diriger à l’intérieur de Midès bien qu’ils allaient éviter les quartiers commerçants. Il n’y avait pas vraiment besoin d’expliquer tout cela. La venue d’une armée, même si elle allait s’installer dans les quartiers de celles de Midès, surtout composée comme maintenant, allait clairement attirer l’attention. Donc s’ils pouvaient réduire cette dite-attention au minimum, il était plus que d’accord pour que ça se passe ainsi.

L’arrivée dans Midès, comme il fallait s’en douter, attirait des regards. Les citoyens se poussaient, les soldats de Midès demandant aux gens de bien vouloir reculer pour les laisser passer. Bien entendu, impossible de ne pas entendre les murmures et autres interrogations. Ils n’étaient pas des bêtes de foire, ce n’était pas pour autant que les soldats démoniaques n’attiraient pas les regards. Il en était sûrement de même pour les rares mékalarmiens aux écailles blanches.

« Tery, Héraisty, Elen, vous pouvez m’accompagner. Je vais aller rendre visiter à Hémurion. Maintenant, il est impossible qu’il ne soit pas au courant de mon arrivée. »

Et ce fut exactement le cas. Lorsqu’ils arrivèrent jusqu’au château royal, Hémurion les attendait dans des vêtements qui lui donnaient plus l’apparence d’un officier militaire que d’un remplaçant au monarque du royaume. Visiblement, il avait gardé la tête sur les épaules.

« Mes salutations, reine Manelena. Je n’ai pas eu l’honneur et le plaisir d’avoir des nouvelles au sujet de votre arrivée. Veuillez donc ex… »

« Bah. On ne va pas faire toute une cérémonie pour mon retour. Et je suis plus satisfaite de voir que le royaume est toujours debout avec toi aux commandes que d’avoir des troupes alignées sur les côtés pour me saluer. »

« Mais si vous êtes de retour, cela veut dire que votre projet a finalement abouti ? »

« Oui, comme tu as pu le voir avec de nombreux soldats de l’armée qui nous accompagne, beaucoup de démons sont présents. Et de votre côté ? »

« Comme vous me l’aviez demandé, si les démons n’attaquent pas à vue, nous avons fait de même. Néanmoins, j’ai tenu à être informé de leurs présences pour éviter que cela ne cause plus de troubles que prévu. »

« Bonne nouvelle. Y a-t-il eu néanmoins des démons belliqueux ou non alors ? »

« Pas que je sache. Néanmoins, je n’ai pas obtenu toutes les informations nécessaires. Cela ne m’étonnerait pas qu’à certains endroits, l’absence d’informations ne soit pas une bonne chose. Et il ne faut pas oublier les gnomolds. »

« Oui, pour ces derniers aussi, j’ai demandé à ce qu’ils ne soient pas attaqués à vue là aussi mais… les gnomolds sont plus agressifs que d’habitude. Beaucoup d’entre eux hurlent que nous nous sommes alliés aux démons. »

« Ce qui n’est pas faux en un sens. Bah… Une partie des gnomolds a du mal à s’adapter à tout ce qui est en train de se passer. Ne vous préoccupez pas d’eux. »

Balayant tout ça d’un geste de la main, la femme en armure noire avait fait disparaître son casque avant de soupirer. Comme si elle voulait tout de suite se débarrasser du plus gênant, elle reprit calmement la parole :

« Hémurion, tu dois t’en douter mais je ne suis pas de retour pour reprendre mes fonctions. Je n’en ai pas encore fini actuellement. »

« Oui, je dois vous signaler aussi qu’à l’heure actuelle, bien que le peuple reste encore surpris de votre décision, celui-ci est à mon écoute en vue du décret royal que vous avez fait avant de partir. Le fait que vous n’ayez pas hésité un instant à me nommer à ce poste après la rébellion a marqué les esprits dans le bon sens. »

« Même si bien sûr, il y a de très fortes chances que les nobles n’aient pas apprécié cela. De ce côté, aucun souci ? Pas de tentative de meurtre ? »

Il haussa simplement les épaules, ne répondant pas verbalement bien que ce geste en dît plus que nécessaire. Manelena ferma les yeux avant de taper dans ses mains :

« De toute façon, je comptais le faire dès que j’étais de retour. Il va me falloir faire une annonce solennelle mais bref, Hémurion, je vais te nommer Maréchal. Depuis que j’ai récupéré le trône, cette place est libre. »

« Vous êtes certaine ? » demanda Hémurion, s’interrogeant sur la rapidité d’action de la reine de Shunter alors qu’elle venait à peine de rentrer.

« Oui. Un homme qui a su réunir le peuple sous une même bannière ne peut qu’être apprécié par ses soldats. Même si… »

« Je ne suis pas certain que les fils et filles de noble apprécieront de travailler sous les ordres d’un maréchal qui n’a pas de statut social comme eux. »

« Si ce n’est que ça, je pourrais toujours te donner un titre en prime mais quelque chose me dit que tu n’aimerais pas forcément cette idée. »

« Vous êtes partie pendant plusieurs mois et pourtant, vous me donnez l’impression de me connaître bien plus que je ne le pensais. »

« Hmm ? Non, je suis juste apte à juger qui me semble de confiance ou non. Tu connais mon histoire, non ? Par rapport au fait que j’ai gravi les échelons militaires alors que personne ne connaissait mes origines. C’est pourquoi des coups dans le dos et autres, j’en ai eu aussi durant toute mon existence. »

« Soit, j’accepte alors votre proposition mais j’aimerais éviter les cérémonies. »

« Nous ne ferons une néanmoins, non pas devant le peuple de Midès mais devant un comité qui ira transmettre cette nouvelle à tous et à toutes. »

« Je n’ai pas à vous désobéir. Si vous estimez que c’est le meilleur choix, je ne peux alors que l’accepter. Est-ce que je pourrais choisir une partie de ce comité ? »

« Bien entendu. Comme ce sont des personnes qui te sont proches, c’est même mieux pour que l’information se transmette le plus rapidement possible. Bon… Ce n’est pas tout ça mais je veux bien plus de détails sur tout ce que tu m’as dit. Elen, Tery, faites donc visiter le palais et Midès à Héraisty. Oh… Et vous pouvez aussi dire aux soldats de notre armée qu’ils ont leur permission pour se promener dans Midès. Cependant, pour les soldats démoniaques, qu’ils soient accompagnés par un autre, mesure de précaution. »

« Oui, même si nous ne sommes venus qu’en petit nombre, j’imagine que bon nombre de soldats sont motivés à l’idée de pouvoir envoyer un message à leurs familles. »

« Tery, cela nous permettra de nous promener et… Hmm, non rien. »

Elen avait pris la parole après Tery mais s’arrêta dans ses propos. Elle aurait bien aimé évoquer le fait d’une balade en couple mais vu qu’il y avait Héraisty, autant dire qu’il valait mieux abandonner l’idée. Après, un simple regard vers la démone à lunettes lui faisait comprendre qu’ils pouvaient voir ça un autre jour. Hérubéria trépignait presque d’impatience de découvrir tout ce que Midès avait à dévoiler. Tery remercia Manelena, celle-ci chuchotant à voix basse qu’elle compte bien rattraper ce retard plus tard personnellement.

Quelques minutes plus tard, les voilà tous partis du château, vagabondant dans les ruelles. Klary dans ses bras, Tery demandait juste à Clari, la femme-golem, de les suivre en silence, bien que cela était habituelle pour elle. Pendant ce temps ? Eh bien, Elen montrait diverses boutiques à Héraisty. Celle-ci, ouvrait de grands yeux émerveillés, comme une enfant devant une confiserie.

« Elen ? Je peux te laisser gérer Héraisty ? »

« Oui, bien entendu mais pourquoi tu me demandes ça ? Tu vas quelque part ? »

« Non, non, c’est juste que les trucs entre demoiselles, ce n’est pas la même chose. Je ne suis pas sûr de montrer des choses qui pourraient plaire à Héraisty comme toi tu en serais capable, c’est tout, hahaha ! »

« C’est étrange la façon dont tu dis ça. Enfin, oui, tu veux que l’on se fasse une après-midi entre filles ? Mais et toi ? Cela va aller avec Klary ? »

« Hey, j’ai bien le droit d’avoir ma fille rien qu’à moi pour quelques heures non ? »

« Hmm… Bon, d’accord. Mais fais vraiment attention, d’accord ? Clari ? Je peux te charger de bien le surveiller ? »

S’adressant à la femme-golem, Elen ne s’attendait pas à une réponse verbale de la part de cette dernière mais sursauta presque au moment où Clari hocha la tête positivement.

« Mince, elle m’a vraiment répondu, Tery ! Tu as vu, dis, dis ?! »

« J’ai vu, j’ai vu, ne t’en fait pas, Elen. Elle est souvent comme ça, hahaha. Je t’avais pourtant prévenue, non ? Bon, Héraisty, tu restes aux côtés d’Elen ? »

« Aucun problème ! C’est vrai que cet endroit semble aussi voire plus grand notre capitale à nous chez les démons. »

« Et encore, il y a quelques zones hors de la ville, mais elles ne sont pas sous la surveillance des gardes donc évitez de vous y rendre, d’accord ? »

C’était l’une des petites choses que Manelena lui avait appris pendant ces longues journées dans la capitale. Ça et d’autres choses. La liste serait un peu trop longue s’il commençait à les énumérer et puis les petits gazouillis de Klary l’extirpaient très vite de ses pensées. Est-ce qu’il devait garder son enfant dans ses bras ? Ou non ? Il n’était pas si stupide au point de ne pas savoir que certaines femmes portaient leurs plus jeunes dans un tissu accroché en bandoulière assez solide.

Ben tiens, ça ne serait pas parfait pour débuter justement ? Maintenant, comme ce n’était pas vraiment le genre d’endroits où il se rendait habituellement, il fallait avouer qu’il se sentait juste un petit peu perdu, rien de plus.

« Tery ? Tu n’étais pas parti ? Qu’est-ce que tu fais devant un magasin de couture ? »

« Elen ? Héraisty ? C’est plutôt à moi de… Non, en un sens, ça semble logique. Qu’est-ce que je raconte, moi. Euh, eh bien, je me disais que j’aimerais bien acheter quelque chose qui me permettrait de tenir Klary contre moi tout en ayant les mains disponibles. »

« Oooooh. Je vois, je vois ! Elen, Tery, veuillez me suivre à l’intérieur, je sais ce qu’il vous faut ! On pourra aussi en prendre un pour Elen ! »

Euh, d’habitude, ce n’était pas plutôt l’inverse ? Genre, la personne étrangère à la ville qui se faisait tirée à l’intérieur des boutiques ? Enfin, Héraisty restait Héraisty et il ne devait pas oublier surtout qu’avant d’être une démone, Héraisty était une femme. Même s’il était vrai qu’il lui connaissait plus un côté très sérieux à cause de leur première rencontre, ah…

« Alors, est-ce que vous avez une couleur primaire qui vous plaît, tous les deux ? »

« Je dirais rouge, personnellement. » déclara Tery, Elen répondant à la suite :

« La même pour moi. Le rouge a une certaine importance à mes yeux. »

« Héhéhé, c’est vrai que pour notre première rencontre, tu en portais beaucoup. »

Il rigola légèrement, le rouge paraissant aux joues d’Elen. En même temps, cette première rencontre commençait à remonter à plusieurs années. Est-ce qu’ils ne pouvaient pas parler d’autre chose ? C’était assez gênant, surtout en vue de la tenue de l’époque. Le justaucorps et toutes ces choses. Elle n’avait plus besoin de porter cela pour se déplacer aussi rapidement mais bon… et puis, ça serait plus pour uniquement les yeux de Tery qu’elle le remettrait.

« Qu’est-ce que vous pensez de ceci ? Il y a aussi du cuir pour la solidité. »

« Elen ? Comme tu t’y connais mieux que moi, tu peux lui répondre ? »

Non pas qu’il ne se sentait pas concerné mais Héraisty partait dans un domaine dans lequel il n’était clairement pas à l’aise. Elen rigola à son tour, venant écouter ce qu’Héraisty lui proposait tandis que lui-même s’amusait avec son enfant. Il vint rassurer aussi la marchande, surtout par rapport à la femme-golem derrière lui, expliquant qu’elle n’agira pas sans qu’il ne lui en donne l’ordre et qu’elle n’avait rien à craindre.

« Est-ce que vous pourriez en faire un aussi pour homme ? »

« Pour homme ? Ce n’est pas une demande banale mais cela peut s’arranger. J’imagine que c’est pour l’enfant que ce jeune homme porte, c’est bien ça ? »

« C’est exact. Merci de votre compréhension. Nous pouvons patienter. Cela serait prêt dans combien de temps si possible ? »

« D’ici moins d’une heure. Cependant, si cela ne vous dérange pas, il faudrait me payer d’avance pour les retouches. Comme il s’agit de modifier directement un article, vous comprendrez qu’après les modifications effectuées, cet article ne sera plus réellement disponible à la vente. »

Héraisty se tourna vers Tery, attendant que celui-ci dise quelque chose. Le jeune homme se rapprocha de la commerçante, tenant fermement son enfant d’une main avant de placer l’argent nécessaire de l’autre main dans celle de la commerçante.

« J’espère que ça sera suffisant pour deux articles. Il en faudrait aussi un pour ma femme même si celui-ci ne nécessitera peut-être pas de modification. »

« Cela sera fait comme vous le désirez. Votre femme peut déjà récupérer votre achat. »

Elen fit un léger sourire, se dirigeant vers la marchande pour la suivre et donc prendre de quoi mettre Klary. Quelques minutes plus tard, l’enfant avait quitté les bras de Tery pour se retrouver contre la poitrine de la jeune femme aux cheveux blonds.

« Voilà… Tu es bien installée, Klary ? Oh… Tu as l’air encore fatiguée, non ? »

Silencieuse. Elle était une enfant très silencieuse. Tout le contraire des plus jeunes quand elle se trouvait à l’orphelinat. Elle avait eu peur sur le moment que cela soit anormal mais la mère de Tery l’avait rassurée à ce sujet.

« Continuons notre visite du marché alors ? Qu’est-ce que vous en dites ? Vu que de toute façon, il nous faudra attendre une heure. Autant qu’elle soit utilisée de cette façon, non, » déclara Héraisty, la démone à lunettes, toujours guillerette, étant comme infatigable maintenant qu’ils avaient débuté tout cela.

Tery et Elen se regardèrent, faisant un discret sourire l’un à l’autre avant de venir chercher à joindre leurs mains, Elen tenant Klary de l’autre.

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